Vie divine de la très-sainte Vierge Marie - RÉSURRECTION DU SEIGNEUR, ET GRANDE JOIE DE LA DIVINE MÈRE. AUTRES MERVEILLES.

CHAPITRE XXIX.

ASCENSION DE NOTRE-SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST AU CIEL. ET FAVEUR SINGULIÈRE DE LA DIVINE MÈRE.

Tandis que le Seigneur était dans le cénacle avec sa mère bien-aimée et les disciples, il s'y réunissait par la disposition de la divine providence, d'autres fidèles et d'autres pieuses femmes en outre de Magdeleine et des Maries, jusqu'au nombre de cent-vingt. Le divin Maître les remplissait de ferveur, il instruisait ses disciples, et enrichissait son Église de saints mystères et de saints sacrements, L'heure heureuse et fortunée à laquelle il devait aller à son Père éternel, comme véritable héritier de la félicité éternelle arriva enfin, engendré dès l'éternité de la même substance que le Père, il devait amener avec lui la très-sainte humanité, pour accomplir toutes les prophéties sur sa venue dans ce monde, sa vie et sa rédemption, et parce qu'il voulait sceller tous les mystères par celui de son ascension, dans laquelle il laissait la promesse de l'Esprit-Saint, car l'Esprit consolateur ne devait pas venir, s'il ne montait d'abord au ciel, parce qu'il devait l'envoyer ensemble avec le Père à son Église bien-aimée. Pour célébrer ce jour joyeux et fortuné, le Seigneur choisit donc pour témoins les cent-vingt personnes; savoir, la très-Sainte Vierge, les onze apôtres, les soixante-douze disciples, Magdeleine, Marthe avec Lazare leur frère, les autres Maries, avec quelques autres fidèles hommes et femmes. Avec ce petit troupeau qui représentait toute l'Eglise, Jésus le divin pasteur visible à leurs yeux, sortit du cénacle, marchant au-devant, à travers les rues de Jérusalem avec sa très-pure et tendre mère toujours à ses côtés. Rangés tous avec ordre, ils s'avancèrent vers Béthanie éloignée de moins de deux milles de Jérusalem, vers le Mont des Oliviers. La compagnie des anges et des saints qu'il avait tiré des lymbes et du purgatoire, suivaient le Seigneur glorieux et triomphant avec des cantiques de louanges, mais la grande Reine jouissait seule de leur vue. La résurrection du Seigneur était déjà répandue dans toute la ville et dans la Palestine, quoique les princes des prêtres essayassent d'en arrêter par haine la nouvelle. La divine providence ne permît pas que personne remarquât cette sainte assemblée marchant ainsi en ordre, et personne ne vit le Seigneur excepté les cent-vingt personnes.

Ils arrivèrent avec cette assurance que le Seigneur leur donnait intérieurement, au sommet du mont des oliviers: là, ils se rangèrent en trois choeurs, l'un des anges, l'autre des saints, le troisième des apôtres et des fidèles, ceux-ci se partagèrent en deux et Jésus se plaça au milieu. La divine Mère se prosterna aux pieds de son divin fils et l'adora comme vrai Dieu et rédempteur du monde avec une profonde vénération et humilité, elle lui demanda sa dernière bénédiction et tous les fidèles l'imitèrent. Le Seigneur les bénit tous avec un air joyeux et plein de majesté, il joignit les mains et commença à s'élever de terre à leur vue y laissant empreinte la trace de ses pieds divins, il s'éleva par un mouvement insensible à travers la région de l'air, attirant à lui et les yeux et les coeurs ravis de ses enfants premier-nés, qui l'accompagnaient de leur amour, en versant de douces larmes et poussant de profonds soupirs. Et comme le mouvement du premier mobile fait aussi mouvoir les cieux inférieurs, ainsi Jésus triomphant attira après lui les choeurs des anges et les saints qui l'accompagnaient glorifiés. Mais le mystère nouveau et secret que le bras du tout-puissant opéra dans cette occasion, fut celui d'amener avec lui sa très sainte Mère, pour lui donner dans le ciel la possession de la gloire, et de la place qu'il lui avait préparée comme à sa mère véritable, et qu'elle avait acquise par ses mérites pour la posséder en son temps dans l'éternité. La toute-puissance divine voulut que dans ce temps la divine Mère fût au ciel, et ne quittât pas néanmoins la compagnie des fidèles sur le mont des oliviers. La bienheureuse Reine fut donc élevée avec son très-saint fils, et placée à sa droite, comme l'écrivait si longtemps auparavant David, psaume 44, et elle y resta pendant trois jours. Il fut très-convenable que ce mystère ne fût pas alors connu des fidèles ni des apôtres, car s'ils avaient vu monter avec Jésus-Christ leur mère et maîtresse, leur affliction aurait été bien plus grande. Leurs soupirs et leurs larmes éclatèrent lorsqu'ils virent leur divin maître bien-aimé s'éloigner toujours davantage, et lorsqu'une nuée lumineuse se mit entre eux et le Seigneur, les gémissements devinrent encore plus grands. Le Père éternel avec le Saint-Esprit et tous les esprits bienheureux vinrent sur une nuée au-devant du fils unique incarné et de la Vierge mère, et le divin Père et le Saint-Esprit, à notre manière d'entendre, les embrassa d'un embrassement pur et ineffable, ce qui causa une nouvelle joie à toute la cour céleste qui chanta: ouvrez, princes, vos pertes éternelles, afin que le grand roi de la gloire et la reine des vertus puissent entrer; déjà sa miséricorde infiniment libérale a donné aux hommes le pouvoir d'acquérir avec justice, le droit qu'ils avaient perdu par le péché, de mériter par l'observance de sa loi, la vie éternelle bienheureuse, comme ses frères et ses cohéritiers. Pour augmenter notre joie, il amène avec lui à ses cotés la grande mère de la piété qui lui a donné l'être avec lequel il a vaincu le démon, et comme notre Reine est si pleine de grâce et de beauté, elle remplit de joie quiconque la contemple.

Cette nouvelle procession si bien rangée arriva au Paradis avec une joie incompréhensible. Les anges se placèrent d'un côté et les bienheureux de l'autre, et Jésus-Christ notre rédempteur et sa divine Mère passèrent au milieu, et tous rendirent au Christ l'adoration suprême, et pareillement la vénération qu'ils devaient à la corédemptrice, chantant de nouveaux cantiques de louanges à l'auteur de la grâce et de la vie. Le Père éternel plaça à sa droite le Verbe incarné sur le trône de la divinité. La grande Reine restait abaissée dans la profondeur de son néant, à cause de sa grande humilité et sagesse, se trouvant plus rapprochée du trône de la divinité, elle s'humiliait dans sa propre connaissance de pure créature. Ce fut pour les anges et les hommes un nouveau motif d'admiration et de joie de voir l'admirable humilité de leur Reine. On entendit aussitôt la voix du Père éternel qui dit: ma fille montez plus haut, son divin fils l'appela aussi en disant ma Mère, levez-vous et venez à la place que je dois vous donner. Le Saint-Esprit dit aussi: mon épouse et ma bien-aimée, venez recevoir mes embrassements éternels. Aussitôt la cour céleste reçut connaissance du décret de la très-sainte Trinité, qui donnait à la divine Mère la droite de son fils, et la sainte Vierge fut placée sur le trône de la très-sainte Trinité à la droite de son fils, et elle connut qu'on laissait à son choix de retourner dans le monde. Elle se leva de son trône et se prosterna devant la bienheureuse Trinité; pour imiter son divin fils, elle se montra prête à travailler pour l'Église et à renoncer à cette joie ineffable. Cet acte de charité fut, si agréable au Seigneur, que l'ayant purifiée et illuminée, elle fut élevée à la vision intuitive de la divinité et fut toute remplie de gloire. Et ainsi comme une abeille industrieuse, elle descendit de l'Église triomphante à la militante, chargée des fleurs de la pure charité, pour travailler le doux rayon de miel de l'amour de Dieu et du prochain, pour les jeunes enfants de la primitive Église, dont elle fit ensuite des hommes robustes, qui firent les fondements du grand édifice de l'Église.

Mais revenons au mont des oliviers. Les fidèles étaient là les yeux levés au ciel, soupirant et pleurant, parce qu'ils ne voyaient plus leur aimable rédempteur; la miséricordieuse mère jeta un regard de bonté vers eux, et pleine de compassion pour leur douleur, elle pria son fils de les consoler, il envoya donc deux anges, vêtus de blanc et tout resplendissants, pour leur donner quelque consolation. Ainsi consolés ils revinrent du mont des oliviers au cénacle de Jérusalem avec la sainte Vierge, où ils persévérèrent tous dans la prière, attendant avec un désir ardent la venue de l'Esprit- Saint, que le bien-aimé rédempteur leur avait promis. Après que la sainte Vierge eut joui pendant trois jours, en corps et en âme de la gloire du ciel, la divine Majesté ordonna à une multitude innombrable d'anges de tous les choeurs de l'accompagner sur la terre, et elle se dirigea sur une nuée éclatante de lumière vers le cénacle. L'esprit humain ne peut concevoir la beauté et l'éclat extérieur avec laquelle la divine reine vint du paradis, il fallut que le Très-Haut les cachât à ceux qui la contemplaient. Saint Jean seul eut le privilège de la voir dans cette splendeur. Descendue de cette nuée de lumière, elle se prosterna à terre et s'abaissa dans son coeur au-dessous de la poussière, elle s'humilia si profondément devant Dieu que la langue humaine ne peut pas l'exprimer. Elle resta toute absorbée dans son bien-aimé et si dégagée de toutes les choses créées, que c'était un sujet d'admiration pour les anges mêmes devoir, dans une pure créature si exaltée et si comblée de dons, un si grand fond de la belle vertu d'humilité. L'évangéliste saint Jean fut rendu digne de la voir descendre du paradis, aussi il en fut ravi d'étonnement, et saisi d'humilité, il resta un jour entier sans oser se présenter devant la reine des anges. Enfin poussé par l'amour et la dévotion, il se présenta devant la divine mère, et en la voyant incomparablement plus brillante que Moïse lorsqu'il descendit du Sinaï, il tomba à terre presque mort, mais la miséricordieuse mère accourut, et se mettant à genoux lui dit: «mon maître et mon fils, vous savez l'obéissance que je vous dois, et qu'elle doit me diriger dans toutes mes actions, et puisque vous êtes resté à la place de mon fils, pour m'ordonner tout ce que je dois faire, je vous prie de me commander, à cause de la consolation que je sens à obéir. En entendant ces humbles paroles, le saint apôtre fut étonné et confus, d'autant plus qu'il avait compris la grandeur de la divine mère et vu sa splendeur; néanmoins il promit de le faire à l'avenir, pour laisser à l'Eglise un exemple singulier d'humilité. Et si nous voulons être les fils et les vrais dévots de cette divine mère, nous devrons principalement l'imiter dans sa sainte humilité.

CHAPITRE XXX.

DES SAINTS EXERCICES DANS LE CÉNACLE AVANT LA PENTECÔTE.

La divine mère avait été laissée sur la terre pour diriger l'Eglise et être la maîtresse des apôtres, tous les fidèles rassemblés dans le cénacle la considéraient ainsi; mais la grande reine n'ouvrait jamais la bouche au milieu d'eux, si saint Pierre ou saint Jean ne le lui commandaient, car elle avait demandé à son divin fils et elle l'avait obtenu, de leur inspirer ses ordres, afin de pouvoir leur obéir comme à lui-même. Ensuite lorsqu'elle faisait ce qu'on lui avait ordonné, c'était comme leur humble servante et la dernière d'entre eux, et c'est ainsi qu'elle agissait et parlait avec les fidèles. Après être descendue du ciel, elle les consola tous avec bonté, les exhorta à bannir la tristesse et les remplit de consolation. Ils se réunissaient tous dans la salle deux fois par jour et après avoir reçu l'ordre de saint Pierre ou de saint Jean de parler, avec sa grande et incomparable modestie, elle employait une heure à leur expliquer les mystères de la foi, comme si elle s'entretenait avec eux et non comme si elle les enseignait, ni comme si elle était leur maîtresse ou leur reine. Elle expliquait le mystère de l'union hypostatique et tout ce qui est renfermé dans l'ineffable et divine incarnation. Après ce temps, elle leur conseillait de s'entretenir encore une heure sur les conseils, les promesses et la doctrine qu'ils avaient appris de leur divin maître, et de consacrer l'autre partie du jour à réciter vocalement le pater noster, avec quelques psaumes et d'employer le reste du temps à l'oraison mentale. Sur le soir, ils devaient prendre un peu de nourriture, du pain, des fruits, des poissons, afin de se disposer par ces prières et ces jeûnes à la venue de l'Esprit-Saint. Elle les excita à faire l'oraison mentale, en leur en faisant connaître l'excellence et la nécessité, parce que la plus noble occupation de la créature raisonnable est d'élever son esprit au-dessus des choses créées et de méditer les choses divines, et rien ne doit être préféré à ce saint exercice. La mère de la sagesse et la maîtresse de la charité donnait ses divines leçons, elle éclairait les esprit et enflammait le coeur des apôtres et des disciples, les remplissait de ferveur et les disposait, afin qu'ils fussent prêts à recevoir le Saint-Esprit et ses dons précieux. Elle leur enseignait, que le divin esprit se communiquerait à eux selon leurs saintes dispositions, afin qu'ils pratiquassent avec persévérance et courage les actes intérieurs et extérieurs des saintes vertus, comme les génuflexions, les prostrations profondes et les autres humbles adorations et actes de religion et de vénération, pour adorer la divine Majesté et la grandeur infinie du Très-Haut.

Chaque matin et chaque soir elle allait demander la bénédiction aux apôtres avec une profonde humilité, d'abord à saint Pierre et à saint Jean, ensuite aux autres par rang d'ancienneté. Ils furent tous étonnés au commencement de voir à leurs pieds la grande mère de Dieu et ils refusèrent de la bénir, mais comme mère de la sagesse qui possédait la plénitude de la science, elle leur fit connaître la grandeur de leur état comme prêtres, et la sublimité de la dignité sacerdotale, et que c'était à eux de la bénir et à elle d'être bénite. C'est pourquoi tous lui donnèrent leur bénédiction à la grande édification des fidèles. Les paroles de la sainte Vierge étaient douces, ferventes, agréables et efficaces pour toucher les coeurs de ces premiers fidèles, de sorte qu'elle les éclairait et embrasait avec une force divine et douce, pour leur faire pratiquer ce qu'il y n de plus saint et de plus parfait dans la vertu. Ensuite étonnés de ressentir eux-mêmes ces admirables effets, ils en conféraient entre eux et disaient: Nous trouvons véritablement dans cette pure créature la même doctrine et la même consolation dont nous avions été privés par l'abandon et l'absence de notre divin maître, de sorte que par ses oeuvres, ses paroles, ses conseils et sa conversation pleine de grâces, d'humilité et de douceur, elle nous enseigne et nous persuade comme nous l'éprouvions avec notre aimable rédempteur lorsqu'il s'entretenait avec nous; essuyons nos larmes puisque étant privés de notre divin maître, il nous a laissé cette mère et cette maîtresse. Lorsqu'ils allaient lui demander des conseils, il est impossible de dire avec quelle modestie, humilité et grande clarté elle les contentait, elle leur expliquait les choses mystérieuses et cachées avec tant de facilité et de clarté qu'ils étaient éclairés et satisfaits, parce que comme mère de la sagesse elle savait s'accommoder à la capacité de chacun. Oh! si les apôtres avaient laissé par écrit tout ce qu'ils apprirent et connurent de cette divine mère, ce qu'ils virent comme témoins oculaires, et ce qu'ils entendirent pendant le temps de sa vie et en particulier pendant les jours qu'ils attendirent l'Esprit-Saint, il est certain que nous aurions une connaissance plus étendue de la sublime doctrine et de l'incomparable sainteté de notre grande reine. Dans ce qu'elle expliquait et par les effets qu'elle produisait, on reconnaissait que son très-saint fils lui avait communiqué une sorte de divine vertu semblable à la sienne, quoique dans le Seigneur elle fut comme une fontaine dans sa source, et dans la très-pure Marie comme un canal, par lequel elle se communiquait et se communique à tous les mortels. L'épiscopat du malheureux Judas était, comme dit le prophète David, ps. 108, vacant par sa trahison et sa mort désespérée , il était donc nécessaire d'en pourvoir un autre qui fût digne de l'apostolat, car c'était la volonté du Seigneur qu'à la venue de l'Esprit-Saint le nombre de douze fut complet comme le divin maître l'avait fixé lorsqu'il les choisit. La sainte Vierge fit connaître aux onze apôtres cet ordre du Très-Haut, dans une conférence qu'elle leur fit. Ils approuvèrent tous unanimement ce qu'elle avait proposé, et ils la prièrent comme mère et maîtresse qu'elle voulût bien élire celui, qu'elle connaissait le plus digne et le plus propre pour l'apostolat. Quoique la grande reine sut bien celui qui devait être élu, car elle avait les noms de tous les douze dans son coeur très-pur et brûlant de charité, néanmoins elle connut par sa profonde sagesse qu'il était convenable de remettre ce soin à saint Pierre, afin qu'il commençât à exercer dans l'Église naissante l'office de souverain pontife et de chef universel de toute l'Église. Elle chargea donc avec humilité saint Pierre, vicaire de Jésus-Christ, de faire cette élection en présence de tous les disciples et des autres, afin que tous le vissent agir comme chef suprême de l'Eglise. Saint Pierre fit ce que la divine mère lui avait dit.

Saint Luc dans les actes des apôtres décrit la manière de cette élection. Pendant les jours qui s'écoulèrent entre l'ascension et la pentecôte, saint Pierre ayant convoqué les cent-vingt personnes qui s'étaient aussi trouvées présentes à l'ascension du Seigneur, leur fit un discours où il leur annonça qu'il fallait accomplir la prophétie de David à l'égard de Judas, qui avait été choisi parmi les disciples comme apôtre, après avoir malheureusement prévariqué se pendit lui-même, et ayant crevé par le milieu du ventre ses entrailles se sont répandues, ce qui est notoire dans tout Jérusalem; il était donc convenable d'en élire un autre à sa place dans l'apostolat, pour attester la résurrection du sauveur, et qu'il devait être un de ceux qui avaient suivi Jésus-Christ dès le commencement de la prédication. Après avoir fini ce discours, tous les fidèles furent unanimes à obéir ù saint Pierre pour la manière dont il fallait faire ce choix, et il détermina qu'ils devaient en nommer deux d'entre les soixante-douze disciples. On le fit aussitôt, et Joseph, ordinairement appelé le juste, et Matthias furent élus: ensuite il dit que celui des deux qui serait désigné par le sort fut élu apôtre. Cela fut approuvé. On écrivit le nom de chacun sur des billets séparés, mais semblables, qu'ils mirent dans un vase. Ensuite ils firent au Seigneur une fervente prière, afin que celui qui était selon sa sainte volonté fût élu.

Saint Pierre se leva, il tira au sort un des billets et ce fut celui de saint Matthias, et tous reconnurent et acceptèrent aussi- tôt avec joie saint Matthias pour légitime apôtre de Jésus- Christ. La sainte Vierge, qui avait toujours été présente, lui demanda humblement la bénédiction, et tous les autres fidèles en firent de même à son exemple. Ensuite ils persévérèrent tous dans le jeûne et la prière jusqu'à la venue de l'Esprit-Saint.

CHAPITRE XXXI.

VENUE DE L'ESPRlT-SAlNT. CE QUI ARRIVE A LA SAINTE VIERGE.

Il est impossible de s'imaginer l'amoureuse sollicitude de la sainte Vierge et son ardente charité, pour affermir la faiblesse de cette pieuse mais encore imparfaite assemblée. Les apôtres mêmes doutaient de la venue de l'Esprit-Saint; comme mère de la piété, elle venait à leur secours et dissipait leurs doutes, lorsque faibles et chancelants, ils disaient, que l'Esprit-Saint promis ne venait pas. Elle les rassurait avec une grande charité, en leur disant: tout ce que mon divin fils a dit s'est entièrement accompli, il a dit en particulier qu'il devait souffrir et ressusciter, et tout cela s'est vérifié. Si donc il a dit qu'il enverra l'esprit consolateur, sans aucun doute il viendra pour nous consoler et nous sanctifier. En entendant ces paroles ils furent tous si unanimes à l'avenir et si unis, qu'on ne vît plus la plus légère discorde dans cette dévote assemblée, de sorte qu'ils n'étaient plus qu'un coeur et qu'une âme, et n'avaient qu'un même sentiment et une même volonté; et s'il n'y eut aucune division, ni aucune dispute dans l'élection de saint Mathias, ce fut l'effet des ferventes exhortations de la divine mère. Aussi cette union de charité dans le cénacle causait à l'enfer un nouveau tourment.

La reine des anges et mère de la grâce connaissait déjà le temps et l'heure déterminée à laquelle l'Esprit-Saint devait venir, les jours de la pentecôte, qui étaient de cinquante jours après la résurrection du rédempteur, étant accomplis. La grande reine vit l'humanité de la personne du Verbe, qui représentait au Père éternel la promesse qu'il avait faite d'envoyer au monde, par une communication particulière, l'esprit consolateur, il lui présentait ses mérites et ses plaies comme avocat et médiateur, et aussi parce que sa mère bien-aimée vivait dans le monde qui le désirait ardemment. La grande reine accompagnait cette demande de son divin fils, tantôt les bras étendus en croix, tantôt la face contre terre, et elle connut que les divines personnes voulaient consoler avec bonté l'Eglise naissante. Elle avertit alors les apôtres et les autres disciples, les exhortant à prier avec ferveur et à demander que l'Esprit-Saint descendît, parce qu'il devait bientôt venir. Tandis qu'ils priaient tous avec la grande reine avec une grande ferveur, à l'heure de tierce, on entendit dans les airs un grand bruit de tonnerre épouvantable, et un vent impétueux ou un souffle violent accompagné d'une grande splendeur semblable à un éclair, et un feu qui parut investir tout le cénacle et le remplit de lumière, ce feu divin se répandit sur cette sainte assemblée et sur la tête de chacun, en forme de langue de ce même feu dans lequel l'Esprit-Saint venait, ils furent tous remplis de divines influences et de dans sublimes, en même temps il produisit dans le cénacle et dans Jérusalem divers effets. Ces effets dans la très-sainte Vierge furent divers et admirables, elle fut élevée et transformée en ce même Dieu consolateur et pendant quelques temps, elle jouit de la vision béatifique de la divinité, de sorte qu'elle seule reçut plus de dons et d'effets ineffables que tout le reste de l'Église, et sa gloire en ce moment surpassa celle de tous les anges et de tous les saints ensemble. Elle seule rendit plus d'actions de grâces, de louanges, d'honneur et de gloire au Très-Haut, pour avoir envoyé son divin Esprit que toute l'Église ensemble. Aussi le Seigneur se complais dans les vives et ferventes actions de grâces de la pure colombe la divine Vierge, résolut de l'envoyer d'autres pour le gouvernement de son Église. En même temps tous dons, les faveurs et les grâces de l'Esprit-Saint furent renouvelées à sa bienheureuse épouse avec de nouveaux effets et opérations divines.

Les apôtres furent aussi remplis de l'Esprit-Saint avec accroissements admirables de la grâce justifiante, et ils fur seuls confirmés en grâce pour ne plus la perdre. Ils reçurent les habitudes infuses des sept dons, savoir: de sagesse, d'intelligence, de science, de piété, de conseil, de force et de crainte-de-Dieu. Par ce bienfait ils furent renouvelés et fortifiés pour être de dignes ministres de la loi nouvelle et fondateurs de l'Église, car cette nouvelle grâce et cette multiplicité de dons leur communiquèrent une vertu divine, les poussait avec une force douce et efficace à tout ce est le plus héroïque dans toutes les saintes vertus et au plus sublime de la sainteté. Il opéra aussi dans tous les nui disciples et fidèles, suivant la disposition de chacun. Saint Pierre et saint Jean furent enrichis en particulier de dons sublimes, l'un comme chef de l'Église, l'autre comme fils de la grande souveraine de l'univers. Cette divine et belle lumière qui remplit le cénacle se répandit au-dehors, de sorte que tous ceux qui avaient eu quelques bons sentiments pour le rédempteur au moins par des actes de compassion, furent éclairés intérieurement par une nouvelle lumière qui les disposa à recevoir la doctrine des apôtres.

Les effets contraires du Saint-Esprit pour les habitants de Jérusalem ne furent pas moins merveilleux quoique plus cachés. Des tonnerres épouvantables et des éclairs effrayants portèrent le trouble chez les ennemis du Seigneur, qui furent saisis de crainte en châtiment de leur incrédulité. Bien plus, ceux qui prirent part et participèrent de quelque manière à la mort du rédempteur avec une cruauté ou une rage plus particulière tombèrent le visage contre terre, et restèrent presque morts pendant trois heures. Les autres qui le flagellèrent, moururent tout-à-coup suffoqués par leur propre sang qui s'extravasa dans la chute. Le barbare et ingrat Malchus qui donna le cruel soufflet au Seigneur, non-seulement mourut tout-à-coup, mais il fut emporté par les démons en corps et en âme; le reste des Juifs, fut châtié par de vives douleurs et d'abominables maladies. Le châtiment s'étendit jusqu'à l'enfer, car 1es démons et les damnés ressentirent une plus grande oppression de peines et de tourments particuliers, qui dura trois jours entiers, Lucifer et ses démons, poussaient des hurlements et jetaient des cris épouvantables de douleur et d'épouvante. Oh! Esprit-Saint, adorable et tout-puissant; la sainte Église vous appelle le doigt de Dieu, parce que vous procédez du Père et du Fils, comme lé doigt du corps et du bras. Vous êtes Dieu comme le Père et le Fils, infini, éternel, immense, ah! triomphez de la méchanceté des hommes, et par les mérites de Jésus-Christ et de sa divine mère communiquez-nous vos dons. Ainsi-soit-il.

CHAPITRE XXXII.

LES APOTRES SORTENT DU CENACLE POUR PRÊCHER. MIRACLES OPÉRÉS PAR LA DIVINE MÈRE.

Les Hébreux célébraient à Jérusalem, le dimanche de la venue de l'Esprit-Saint, une fête solennelle, c'est pourquoi il y avait dans la ville une grande affluence d'étrangers, qui furent surpris avec les habitants de ces nouvelles merveilles qu'ils avaient vues de leurs propres yeux sur le cénacle et ils accoururent promptement pour en connaître la cause. Les saints apôtres, entendant le bruit que faisait ce grand con- cours de personnes, demandèrent la permission à la divine maîtresse d'ouvrir les portes et de sortir pour instruire ce peuple par la sainte prédication., ils sortirent donc et commencèrent à prêcher à cette multitude. Après avoir été retirés pendant cinquante jours, ils se montrèrent avec résolution et les paroles qui sortaient de leur bouche comme des rayons d'une nouvelle lumière pénétraient profondément les coeurs de ceux qui les écoutaient, et se regardant les uns les autres avec étonnement ils disaient. Qu'est-ce que tout ceci que nous voyons de nos jours? Est-ce que ces hommes qui nous parlent ne sont pas Galiléens? Comment les entendons nous tous dans notre propre langue, Juifs et Prosélytes, Romains et Latins, Grecs, Crétois, Arabes, Parthes, Mèdes, nous les entendons tous dans la langue de notre pays. Cette nouvelle produisit plusieurs effets divers dans l'esprit des auditeurs, qui se divisèrent en sentiments contraires suivant les dispositions de chacun; ceux qui écoutaient les apôtres avec dévotion, recevaient de grandes connaissances de la divinité et de la rédemption des hommes, qui étaient le sujet dont les apôtres prêchaient avec une grande ferveur; c'est pourquoi par la force des ferventes paroles ils étaient excités à connaître la vérité, et éclairés par la divine lumière, ils avaient une vive douleur de leurs péchés et les déploraient; ils accouraient alors, en versant des larmes aux pieds des apôtres, afin qu'ils leurs enseignassent ce qu'ils devaient faire pour avoir la vie éternelle. Il y en avait d'autres, qui étant endurcis, s'indignaient de leurs raisonnements et au lieu de profiter de la divine parole, ils appelaient les apôtres des inventeurs de nouveautés. Plusieurs juifs, encore plus méchants les regardaient comme des hommes ivres. Saint Pierre comme chef de l'Église se leva pour repousser ce blasphème et parlant avec une grande force il les convainquit par les textes des prophètes, comme le rapporte saint Luc dans les actes des apôtres, ils s'écrièrent donc en versant des larmes, que pouvons-nous pour obtenir le salut? Saint Pierre, leur dit à haute voix;, faites une véritable pénitence, recevez le baptême et vos péchés vous seront pardonnés, vous recevrez aussi le Saint- Esprit. Trois mille personnes se convertirent et furent instruits aussitôt et baptisés: les incrédules couverts de confusion, s'éloignèrent d'eux.

Dieu voulut que les trois mille pet-sonnes converties fussent de diverses nations, afin que de retour dans leurs pays la doctrine évangélique et la grâce du Saint-Esprit se répandissent et que les fidèles ainsi dispersés formassent une Église. Les apôtres rentrèrent de nouveau au cénacle avec une grande partie des nouveaux fidèles convertis, pour raconter à la divine mère ce qui était arrivé et afin que les nouveaux convertis à la foi la vissent et la vénérassent. De sa retraite elle avait tout vu et entendu, elle avait même pénétré toutes les pensées des auditeurs, car lorsque les apôtres sortirent sur la porte du cénacle, elle s'était prosternée la face contre terre, et elle avait demandé avec beaucoup de larmes la conversion de tous ceux qui étaient venus à la prédication de saint Pierre, et elle avait prié Dieu afin qu'il donnât aux apôtres la force et l'inspiration pour persuader et enflammer les auditeurs. Elle leur envoya aussi plusieurs anges de sa garde pour les assister aux uns comme aux autres. Lorsque les apôtres vinrent en sa présence avec ces prémices de leurs peines, et ces fruits de la passion de son fils et de la venue de l'Esprit-Saint, elle les reçut comme mère de la piété, avec une charité, un amour et une douceur très-grandes. Ensuite saint Pierre leur dit: frères bien-aimés, celle-ci est la mère de notre divin maître et commun rédempteur Jésus, dont vous avez reçu la foi, cette reine est sa véritable mère qui l'a conçu par l'opération du Saint-Esprit dans ses chastes entrailles et l'a mis au monde par miracle, en restant toujours Vierge très-pure, Vierge avant l'enfantement, dans l'enfantement et après l'enfantement. Recevez-la donc comme votre mère, votre protectrice, votre médiatrice, auprès de la divine majesté et par elle vous aurez avec nous la lumière, la consolation, le remède des péchés et de toutes les misères de cette vie fragile. Avec ,cette, exhortation et par les lumières intérieures que la divine mère leur obtint, ils furent remplis de consolations célestes, et, prosternés à terre et la tête inclinée, ils lui demandèrent tous sa bénédiction, la mère de l'humilité refusa de la donner en présence des prêtres, mais saint Pierre la pria de donner cette consolation à ces pieux fidèles, aussitôt elle obéit au chef de l'Église, et avec une humble sérénité de reine, elle donna la bénédiction à ces nouveaux convertis, qui se Sentirent remplis en ce moment de consolations célestes; ayant vu que la divine mère obéissait à saint Pierre, ils s'adressèrent au saint apôtre et le supplièrent de ne pas les laisser congédier de sa présence sans qu'elle leur dit quelques paroles pour les exciter encore plus grandement. Saint Pierre, crut qu'il était convenable de donner cette consolation à ces âmes, se tournant alors vers la divine reine il lui dit écoutez les prières de ces fidèles, vos enfants. La grande reine obéit aussitôt, et parla aux nouveaux fidèles comme mère de la sagesse avec zèle et humilité, ils en furent tous remplis de ferveur, édifiés et remplis de lumière et d'admiration. Après avoir reçu sa bénédiction ils retournèrent chacun dans leur maison.

Les apôtres et les disciples continuèrent dès ce jour sans aucune interruption à prêcher et à faire des miracles et pendant toute l'octave, ils catéchisèrent les trois mille convertis avec un grand nombre d'autres personnes qui recevaient tous les jours la foi, ensuite ils les baptisèrent tous. Les femmes après avoir entendu les apôtres et reçu la divine lumière, allaient auprès de la Magdeleine et des Maries pour être catéchisées, car toutes les saintes femmes qui reçurent le Saint-Esprit eurent aussi le don des langues, et de faire des miracles. Le bruit de cette nouveauté se répandit aussi- tôt dans toute la ville de Jérusalem et même au-dehors, et on leur amenait tous les infirmes, les énergumènes, les estropiés., pour être guéris et ils étaient consolés, car ils recevaient la santé du corps et de l'âme avec la lumière de la foi. Ainsi se dilataient la sainte foi, la doctrine et les conseils de Jésus-Christ; les fidèles aimaient la pauvreté, la pureté, la paix, l'humilité, et ils vendaient tout ce qu'ils possédaient et en apportaient le prix aux pieds des apôtres, pour se débarrasser ainsi du danger du péché; ils se regardaient tous comme des frères et se contentaient de ce qui leur était donné par les apôtres. Ce fut le siècle d'or de l'Église de Jésus-Christ, dans lequel la foi était vive, l'espérance ferme, la charité ardente, l'humilité vraie et la sainteté admirable.

Il n'est pas possible de rapporter dans cette vie si abrégée , les miracles et les oeuvres admirables, que fit la reine des anges dans la primitive Eglise. Elle ne perdit ni un moment, ni une occasion de faire quelque faveur signalée à l'Église, ou en particulier, elle priait continuellement sans jamais cesser ni se reposer pour les nécessités spirituelles et temporelles de tous, son divin fils qu'elle savait ne lui refuser jamais rien. Elle les exhortait aussi tous, les enseignait, leur donnait des conseils, les éclairait et leur accordait des grâces comme trésorière et dispensatrice des trésors de Dieu, de sorte que dans ces années pendant lesquelles elle vécut dans la sainte église, le nombre de ceux qui se damnèrent (par rapport à celui des autres temps) fut très-petit et au contraire il y en eut plus de sauvés dans ce petit nombre d'années, que pendant plusieurs siècles après, en parlant toujours des fidèles. Le bonheur de ce siècle d'or de l'Église, pourrait nous donner une grande jalousie a nous qui sommes nés au sein de la même lumière, mais nous devons considérer que nous fûmes tous présents à l'intelligence et au coeur de cette miséricordieuse et divine mère lorsqu elle vivait, car elle nous vit tous et nous connut dans l'ordre du temps et dans la succession des, enfants de l'Église dans laquelle nous devions naître, et elle pria pour tous avec instance de la même manière qu'elle pria pour ceux-là. Maintenant dans le ciel elle n'est pas changée, sa charité n'est pas moindre et son intercession et sa protection pour nous est la même. Toute la faute vient de nous qui ne vivons pas avec la fidélité avec laquelle les fidèles vivaient alors.

Le soin qu elle prenait des apôtres comme miséricordieuse mère ne peut se décrire. Elle ne cessait de les animer ainsi que les autres ministres de la divine parole, et de les exhorter aux grandes choses, elle leur rappelait la pureté d'intention qu'ils devaient avoir dans les oeuvres miraculeuses par lesquelles son divin fils commençait à établir et à propager la foi dans son Église. Elle leur rappelait les grandes vertus que le Saint-Esprit leur avait communiquées pour en faire, des dignes ministres, et l'assistance du bras tout-puissant du Très-Haut, dont ils devaient toujours reconnaître le besoin continuel, et les actions de grâces incessantes qu'ils devaient rendre pour les merveilles qu'ils opéraient. Elle enseignait la même doctrine au collège apostolique, et elle la mettait la première en pratique par des génuflexions, des prostrations et des louanges qu'elle donnait au Seigneur avec de continuelles actions de grâces. Plusieurs convertis lui demandaient de l'entendre en secret pour conférer avec elle de leur intérieur, et comme une véritable mère pleine de tendresse, elle les consolait toujours, parce qu'elle connaissait le coeur de tous , leurs affections, leurs inclinations et leur appliquait le remède proportionné et salutaire. Les femmes principalement, après avoir parlé et avoir conféré une seule fois avec la grande reine en revenaient toutes enflammées de charité, et lui apportaient les pierreries et autres objets de grande valeur, et d'autres après la première fois qu'elle lui avaient parlé se dépouillaient de leurs riches ornements. et les mettaient aux pieds de la divine maîtresse, mais elle ne recevait jamais rien et ne voulait rien accepter à aucun titre. S'il lui paraissait convenable d'accepter quelque chose, elle disposait ceux qui l'offraient à l'apporter aux apôtres, afin que ceux-ci ensuite le donnassent, en le distribuant avec équité et charité entre les fidèles les plus nécessiteux, et l'humble reine leur en témoignait sa gratitude, comme si elle l'avait reçue elle-même. Elle recevait les pauvres et les malades avec une bonté et un amour ineffables, et elle en guérissait beaucoup de maladies invétérées, elle remédiait à beaucoup de leurs nécessités cachées par le moyen de saint Jean, car elle veillait à tout, sans jamais rien laisser, ni omettre de ce qui regardait les vertus. Les apôtres et les disciples s'occupaient à prêcher et à catéchiser, et les, saintes femmes instruisaient aussi, pour elle, se regardant comme la servante de tous, elle veillait à ce que la nourriture nécessaire ne leur manquât point, et à l'heure venue elle les servait elle-même. Elle servait les prêtres à genoux et leur demandait la main à baiser avec une incroyable humilité, mais elle le faisait aux apôtres avec une vénération plus grande, parce qu'elle voyait en eux la grandeur de la grâce et qu'ils étaient environnés de splendeur comme remplis de Saint-Esprit.


Vie divine de la très-sainte Vierge Marie - RÉSURRECTION DU SEIGNEUR, ET GRANDE JOIE DE LA DIVINE MÈRE. AUTRES MERVEILLES.