1964 Ad Vos Imprimis
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C'est vers vous avant tout que va Notre pensée au moment où Nous attendons le lever de cet heureux jour ou est commémoré et célébré le mystère de l'Incarnation du Verbe de Dieu. Nous ne croyons pas qu'il puisse y avoir une meilleure façon de fêter la très douce solennité de la Nativité de Notre - Seigneur Jésus-Christ qu'en unissant Notre coeur au vôtre, Notre louange de Dieu au choeur de votre prédication de ce même Dieu, Nos prières à celles qui montent de vos coeurs, Notre joie et celle avec laquelle toute la phalange des évêques catholiques contemple le Christ apparaissant parmi nous comme le plus petit des frères mais aussi comme notre véritable Sauveur, Maître et Seigneur. C'est le coeur vraiment ému que Nous Nous unissons à vous, Vénérables Frères, pour célébrer le retour de cette très heureuse solennité
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la fête de Noël fournit toujours à l'Eglise, rassemblée dans la magnifique et mystérieuse concorde de l'unité catholique, l'occasion de remplir avec la plus grande joie son devoir de professer sa foi et de s'enflammer de charité; mais cette année, la constitution Lumen Gentium - approuvée par Nous avec tous ceux qui, parmi vous, participèrent à la dernière réunion de la troisième session du IIème Concile du Vatican - Nous incite de nouveau et puissamment à manifester en célébrant la Nativité, ce lien spirituel étroit et inébranlable en vertu duquel l'épiscopat est la suprême participation au sacerdoce du Christ. Dans cette constitution en effet, est clairement énoncée la doctrine du lien collégial qui assemble l'ordre des évêques dans une communion singulière et sublime.
Quel temps est plus indiqué que cette heureuse solennité Vénérables Frères pour rappeler une telle communion dont nous avons unanimement expérimenté l'existence par un don providentiel et admirable de l'Esprit-Saint? Poussées par une sincère piété les bonnes familles chrétiennes ne se rassemblent- elles pas autour de la crèche, dans leur foyer? Tout homme droit et sensible n'éprouve-t-il pas des sentiments d'émotion et de joie en cette circonstance qui dispose si bien à des affections saintes et sincères? Aussi combien plus étroitement unis en esprit dans la célébration de ce grand mystère de la venue du Seigneur sur la terre, doivent être ceux qu'il a appelés à agir en son Nom, à être ses ministres ses amis et ses frères et pour lesquels il pria le Père céleste afin qu'ils ne soient qu'un en son amour Jn 17
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Cette année donc, Vénérables Frères, nous célébrerons cette communion qui nous unit tous autour de la crèche de notre Sauveur bien-aimé. Rendons-lui honneur en montrant que nous avons bien médité et compris son suprême désir: "Qu'ils soient un", et en prenant la résolution de le mettre en pratique à l'avenir avec une fidélité toujours plus grande. Rappelons-nous ces saintes paroles de l'apôtre saint Jean qui nous exhortent à cette concorde: "Si nous marchons dans la lumière comme il est lui-même dans la lumière nous sommes en communion les uns avec les autres" 1Jn 1,7. Rappelons-nous aussi cette sentence de saint Cyprien: "L'épiscopat est un et chacun de ses membres participe à son intégralité" (De unit. Eccl., V; PL, 4,526) ayant présentes à l'esprit ces paroles que saint Ambroise écrivait aux empereurs Gratien et Valentinien en 381 et qui concernent Notre office dans le vénérable Collège épiscopal: "Il a été fait appel à votre clémence pour que ne soit pas troublée l'Eglise romaine, tête de tout le monde romain ainsi que cette très sainte foi des Apôtres; c'est en effet de là que se répandent sur tous les droits de la vénérable communion" (Ep. 11,4; PL 16,986) Nous aimons enfin rappeler cette phrase de saint Augustin: "Je suis dans l'Eglise dont les membres sont toutes ces Eglises que nous savons être nées des travaux des Apôtres et confirmée par des lettres canoniques; avec l'aide de Dieu, je n'abandonnerai pas leur communion, aussi bien en Afrique que partout ailleurs" (Contra Cresconium Donatistam, III, 35; PL 43,517)
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Nous-mêmes, évêques de l'Eglise, qui toujours avons entretenu en nous cette volonté et ces sentiments avec une attention encore plus grande, nous devons méditer sur la signification de la collégialité épiscopale, en peser les responsabilités, en scruter le mystère en découvrir la force particulièrement maintenant alors que la doctrine à ce sujet a été énoncée avec autorité. Il Nous semble que cela n'ait pas été fait sans une mystérieuse disposition de Dieu: notre temps discordant et confus sur le plan doctrinal, comme ce royaume divisé dont parle l'Evangile Mt 12,25, toujours menacé de ruine, mais en même temps comme par instinct aspirant toujours plus intensément à une certaine unité pratique - a besoin d'un exemple de concorde spirituelle vraie et complète d'un secours spirituel qui le guide vers l'unité et l'affermisse dans la concorde et la fraternité. Or voici que la sainte Eglise se dresse comme un signal pour les nations Is 11,12, et apparaît resplendissante de cette admirable unité de nouveau proclamée forte de cette union intérieure de foi d'amour et de discipline qui lie l'ordre épiscopal et avec lui le peuple saint de Dieu. Il semble donc que par une disposition divine, elle soit à même d'infuser à l'humanité une vie et une espérance nouvelles.
Devant notre esprit accoutumé à contempler la création de Dieu, resplendit vraiment la magnifique vision de cette oeuvre de choix et à nulle autre pareille accomplie par lui; la doctrine qui vient d'être énoncée sur la vraie et immuable constitution de l'Eglise nous incite à bénir et remercier son divin auteur Jésus-Christ qui réalisant fidèlement les promesses prophétiques a ainsi édifié son Eglise. Admirons, Vénérables Frères, l'universalité de cette Eglise c'est à dire sa parfaite unité et sa vaste catholicité.
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Réjouissons-nous avec humilité d'avoir été divinement appelés à donner forme et consistance à cette société religieuse sans pareille à la fois visible et invisible: nous les pasteurs du peuple de Dieu promoteurs et gardiens de sa vraie nature, de son union intime de son activité intérieure et extérieure de sa bonne organisation. Avec le Concile actuel est venu le temps où il nous est donné de connaître par expérience quelle plénitude et quelle force peut revêtir cette communion qui nous unit dans l'Eglise.
Saint Cyprien cet illustre martyr et évêque africain après avoir posé cette question qui n'affirme pas une vérité mais exprime un avertissement: "Celui qui abandonne la Chaire de Pierre sur laquelle l'Eglise a été fondée a-t-il confiance d'être dans l'Eglise ?", nous adresse cette exhortation: "Cette unité nous devons la vouloir fermement surtout nous les évêques qui présidons dans l'Eglise pour que nous donnions l'image d'un épiscopat qui lui-même est un et sans divisions"(PL, 4,516)
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Tandis que Nous désirons célébrer avec vous, autour de la crèche du Christ ce mystère d'ineffable communion Nous vous faisons part de Notre confiance, de Notre espérance que d'abondants bienfaits découleront pour l'Eglise de ce lien collégial ainsi confirmé. Pour l'Eglise, en effet il est nécessaire que chacun de nous se sente responsable du bien de tous; qu'en chacun resplendisse la foi authentique et l'observance des saintes lois canoniques; que soient éliminées les innovations arbitraires; que soit maintenu un amour exemplaire de nos traditions éprouvées; que tous participent aux souffrances qui pèsent sur l'Eglise en tant de régions et cherchent à les soulager; que soient fermement et unanimement repoussés les assauts des ennemis de Dieu ainsi que les embûches du monde profane et corrompu que la prédication de l'Evangile dans le monde entier soit soutenue comme il faut par tous dans un esprit de fraternelle collaboration; que la croix du Christ, en un mot, dont le poids immense et glorieux incombe avant tout à nos épaules soit soutenue dans l'union pour notre mutuelle édification.
Que personne ne se soustraie à une tâche aussi noble et aussi grave; que personne ne se contente de son propre ministère, alors que le ministère apostolique embrasse l'univers. Que personne ne soit seul dans la pensée et dans l'action car tous participent comme à un unique choeur dont l'harmonie doit prêcher la gloire de Dieu et annoncer sur la terre la paix du Christ.
Dans la confiance que Nos sentiments trouvent un écho dans vos âmes, Nous vous saluons tous et chacun de vous, en vous donnant le saint baiser, et de grand coeur Nous vous bénissons, en demandant au Rédempteur de donner à vous-mêmes et aux communautés de choix qui vous sont confiées les plus abondants dons de la grâce.
1964 Ad Vos Imprimis