1998 Formation des Diacres 28
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Enfin, celui qui se prépare au diaconat " doit se dire protagoniste nécessaire et irremplaçable de sa formation: toute formation ... est finalement une autoformation ".(30)
(30) Ibidem, PDV 69: l. c., p. 778.
L'autoformation ne signifie pas isolement, fermeture ou indépendance par rapport aux formateurs, mais responsabilité et dynamisme dans une réponse généreuse à l'appel de Dieu, en valorisant au maximum les personnes et les instruments que la Providence met à disposition.
L'autoformation a son origine dans une ferme détermination à croître dans la vie selon l'Esprit en conformité à la vocation reçue et elle s'alimente dans l'humble disponibilité à reconnaître ses propres limites et ses propres dons.
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" L'histoire de toute vocation sacerdotale comme d'ailleurs de toute vocation chrétienne, est l'histoire d'un dialogue ineffable entre Dieu et l'homme, entre l'amour de Dieu qui appelle et la liberté de l'homme qui dans l'amour répond à Dieu ".(31) Mais, à côté de l'appel de Dieu et de la réponse de l'homme, il y a un autre élément constitutif de la vocation et en particulier de la vocation ministérielle: l'appel public de l'Eglise. " Vocari a Deo dicuntur qui a legitimis Ecclesiae ministris vocantur ".(32) L'expression ne doit pas s'entendre en un sens à prédominance juridique, comme si c'était à l'autorité qui appelle de déterminer la vocation, mais en un sens sacramentel, qui considère l'autorité qui appelle comme le signe et l'instrument de l'intervention personnelle de Dieu, qui se réalise dans l'imposition des mains. Dans cette perspective, toute élection régulière traduit une inspiration et représente un choix de Dieu. Le discernement de l'Eglise est donc décisif pour le choix de la vocation; ceci vaut d'autant plus, en raison de sa signification ecclésiale, pour le choix d'une vocation au ministère ordonné.
(31) Ibidem, PDV 36: l. c., pp. 715-716.
(32) Catechismus ex decreto Concilii Tridentini ad Parochos, pars II, c. 7, n. 3, Torino 1914, p. 288.
Un tel discernement doit être conduit sur la base de critères objectifs, qui mettent à profit l'antique tradition de l'Eglise et tiennent compte des nécessités pastorales actuelles. Parmi les qualités à prendre en considération pour le discernement des vocations au diaconat permanent, les unes sont d'ordre général et les autres plus en correspondance avec l'état de vie particulier des appelés.
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Le premier profil diaconal est tracé dans la Première Lettre de S. Paul à Timothée: " les diacres, eux-aussi, seront des hommes dignes, n'ayant qu'une parole, modérés dans l'usage du vin, fuyant les profits déshonnêtes. Qu'ils gardent le mystère de la foi dans une conscience pure. On commencera par les mettre à l'épreuve, et ensuite, si on n'a rien à leur reprocher, on les admettra aux fonctions de diacre... Les diacres doivent être maris d'une seule femme, savoir bien gouverner leurs enfants et leur propre maison. Ceux qui remplissent bien leurs fonctions s'acquièrent un rang honorable et une ferme assurance dans la foi en Jésus-Christ " (1Tm 3,8-10 1Tm 3,12-13).
Les qualités énumérées par S. Paul sont pour la plupart des qualités humaines, comme pour dire que les diacres ne pourront accomplir leur ministère que s'ils sont aussi des modèles humainement appréciés. Nous trouvons un écho du rappel de S. Paul en d'autres textes des Pères Apostoliques, spécialement dans la Didachè et dans saint Polycarpe. La Didachè exhorte " à choisir les évêques et des diacres dignes du Seigneur, hommes pleins de douceur, détachés del'argent, véridiques et éprouvés ",(33) et saint Polycarpe conseille: " Les diacres doivent être irréprochables du point de vue de la justice, comme ministres de Dieu et du Christ et non des hommes; non calomniateurs, exempts de duplicité, détachés de l'argent; tolérants en toute chose, miséricordieux, actifs; qu'ils cheminent dans la vérité du Seigneur qui s'est fait le serviteur de tous ".(34)
(33) Didachè, 15, 1: F. X. Funk (ed.), Patres Apostolici I, o. c., pp. 32-35.
(34) S. Polycarpe, Epist. ad Philippenses, 5, 1-2: F. X. Funk (ed.), Patres Apostolici I, o. c., pp. 300-302.
31 La tradition de l'Eglise a dans la suite complété et précisé les qualités qui garantissent l'authenticité d'un appel au diaconat Ce sont avant tout celles qui valent pour tous les ordres en général: " Seront seuls promus aux ordres ceux qui ... ont une foi intègre, sont animés par une intention droite, possèdent la science voulue, jouissent d'une bonne réputation et sont dotés de moeurs intègres, de vertus éprouvées et des autres qualités physiques et psychiques en rapport avec l'ordre qu'ils vont recevoir ".(35)
(35) CIC 1029 Cf. CIC 1051.
32 Diverses qualités humaines spécifiques et vertus évangéliques exigées par la diaconia complètent le profil du diacre. Parmi les qualités humaines sont à signaler: la maturité psychique, la capacité de dialogue et de communication, le sens des responsabilités, l'amour du travail, l'équilibre et la prudence. Parmi les vertus évangéliques ont une particulière importance: la prière, la piété eucharistique et mariale, un sens de l'Eglise humble et particulièrement marqué, l'amour de l'Eglise et de sa mission, l'esprit de pauvreté, la capacité d'obéissance et de communion fraternelle, le zèle apostolique, la disponibilité pour le service,(36) la charité envers les frères.
(36) Cf. Paul VI, Lett. ap. Sacrum diaconatus ordinem, II, 8: l. c., p. 700.
33 Par ailleurs, les candidats au diaconat doivent être vitalement insérés dans une communauté chrétienne et avoir déjà exercé dans un engagement digne d'éloge les oeuvres d'apostolat.
34 Les diacres peuvent venir de tous les milieux sociaux et exercer n'importe quelle activité ou profession pourvu que, selon les normes de l'Eglise et au jugement prudent de l'Evêque, elle ne soit pas inconvenante à l'état diaconal.(37) Par ailleurs, cette activité doit être pratiquement conciliable avec les engagements de formation et l'exercice effectif du ministère.
(37) Cf. CIC 285nº 1-2 CIC 289; Paul VI, Lett. ap. Sacrum diaconatus ordinem, III, 17: l. c., p. 701.
35 Quand à l'âge minimum, le Code de Droit Canonique établit que " le candidat au diaconat permanent qui ne serait pas marié ne doit pas y être admis, s'il n'a pas au moins vingt-cinq ans accomplis; un candidat qui est marié ne doit pas y être admis s'il n'a pas au moins trente-cinq ans accomplis.(38)
(38) CIC 1031nº 2. Cf. Paul VI, Lett. ap. Sacrum diaconatus ordinem, II, 5; III, 12: l. c., pp. 699; 700. Le CIC 1031, prescrit que " les Conférences des Evêques ont le droit de fixer une règle selon laquelle un âge plus avancé est requis ".
Les candidats, enfin, doivent être libres d'irrégularités et d'empêchements.(39)
(39) Cf. CIC 1040-1042 Les irrégularités (empêchements perpétuels) énumérées au can. 1041 sont: 1) une certaine forme de folie ou autre maladie psychique, en raison de laquelle, après consultation d'experts, il est jugé incapable d'accomplir correctement le ministère; 2) les délits d'apostasie, d'hérésie, et de schisme; 3) la tentative de mariage, même purement civil; 4) l'homicide volontaire ou la provocation d'un avortement suivi d'effet; 5) la mutilation grave, personnelle ou d'autrui, et la tentative de suicide; 6) l'accomplissement illicite d'actes du sacrements de l'ordre. Les empêchements simples énumérés au can. 1042 sont: l'exercice d'une activité inconvenante ou contraire à l'état clérical; 2) l'état de néophyte (à moins que le jugement de l'Ordinaire ne soit différent).
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" En vertu de la loi de l'Eglise, confirmée par le même Concile oecuménique, ceux qui ont été appelés dans leur jeunesse au diaconat sont tenus d'observer la loi du célibat ".(40) C'est une loi qui convient particulièrement au ministère sacré, à laquelle se soumettent librement ceux qui en ont reçu le charisme.
(40) Paul VI, Lett. ap. Sacrum diaconatus ordinem, II, 4: l. c., p. 699. Cf. Conc. Oecum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, LG 29
Le diaconat permanent vécu dans le célibat donne au ministère certaines accentuations particulières. L'identification sacramentelle avec le Christ est en effet placée dans le contexte du coeur non partagé. c'est-à-dire d'un choix sponsal exclusif, perpétuel et total de l'unique et suprême Amour; le service de l'Eglise peut compter sur une pleine disponibilité; l'annonce du Règne est étayée par le témoignage courageux de celui qui, pour ce Règne, a aussi laissé les biens les plus chers.
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" Lorsqu'il s'agit d'hommes mariés, il faut veiller à ce que soient promus au diaconat ceux-là seulement qui, vivant déjà depuis de nombreuses années dans le mariage, ont montré qu'ils savent diriger leurs maisons, dont la femme et les enfants mènent une vie vraiment chrétienne et ont en tous points une bonne réputation ".(41)
(41) Paul VI, Lett. ap. Sacrum diaconatus ordinem, III, 13: l. c., p. 700.
En outre, une fois attestée la stabilité de leur vie familiale, les candidats mariés ne peuvent être admis " qu'après s'être assurés non seulement du consentement de leur épouse, mais aussi de sa probité chrétienne et de la présence en elle de qualités naturelles qui ne feront pas obstacle au ministère de son mari ou ne le déshonoreront pas ".(42)
(42) Ibidem, III, 11: l. c., p. 700. Cf. CIC 1031nº 2 CIC 1050n 3.
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" Après réception de l'ordre du diaconat, même ceux qui ont été appelés à un âge plus mûr ne sont pas habilités, à contracter mariage, en vertu de la discipline ecclésiastique traditionnelle ".(43) Le même principe vaut pour les diacres demeurés veufs.(44) Ils sont appelés à donner une preuve de solidité humaine et spirituelle dans leur condition de vie.
(43) Paul VI, Lett. ap. Sacrum diaconatus ordinem, III, 16: l. c., p. 701; Lett. ap. Ad pascendum, VI: l. c., p. 539; CIC 1087
(44) Pour la dispense de l'empêchement du CIC 1087, la Lettre circulaire Prot. n. 26397 du 6 juin 1997 de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements prévoit " qu'il est suffisant de constater une des trois conditions suivantes pour obtenir la dispense de l'empêchement:
û la grande utilité du ministère louablement exercé par le diacre en faveur de son diocèse; û la présence d'enfants de jeune âge, ayant besoin d'être entourés de soin maternel; û la présence de parents ou de beaux-parents âgés, ayant besoin d'assistance ".
Une autre condition pour que les diacres veufs puissent être accueillis est qu'ils aient déjà pourvus ou montrent qu'ils sont en état de pourvoir adéquatement aux besoins humains et chrétiens de leurs enfants.
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Les diacres permanents appartenant à des Instituts de vie consacrée ou à des Sociétés de vie apostolique (45) sont appelés à enrichir leur ministère du charisme particulier qu'ils ont reçu. Leur action pastorale, en effet, tout en étant sous la juridiction de l'Ordinaire du lieu,(46) est cependant caractérisée par les traits particuliers de leur état de vie religieux ou consacré. C'est pourquoi ils devront s'engager à harmoniser la vocation religieuse ou consacrée avec la vocation ministérielle et à apporter leur contribution originale à la mission de l'Eglise.
(45) Cf. Paul VI, Lett. ap. Sacrum diaconatus ordinem, VII, 32-35: l. c., pp. 703-704.
(46) Cf. Idem, Lett. ap. Ecclesiae sanctae (6 août 1996), I, 25, º 1: AAS 58 (1996), p. 770.
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La décision d'entreprendre l'itinéraire de la formation diaconale peut advenir sur initiative de l'aspirant lui-même ou sur proposition explicite de la communauté à laquelle appartient l'aspirant. En tout cas, une telle décision doit être accueillie et partagée par la communauté.
Au nom de la communauté, c'est le curé (ou le supérieur, dans les cas des religieux) qui doit présenter à l'Evêque (ou au Supérieur majeur compétent) l'aspirant au diaconat. Il le fera en joignant à la candidature la présentation des motifs qui la soutiennent et un curriculum vitae et pastoral de l'aspirant.
L'Evêque (ou le Supérieur majeur compétent), après avoir consulté le directeur de la formation et l'équipe éducative, décidera d'admettre ou non l'aspirant à la période propédeutique.
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Avec l'admission parmi les candidats au diaconat commence une période propédeutique, qui devra avoir une durée convenable. C'est une période au cours de laquelle les aspirants seront introduits à une plus profonde connaissance de la théologie, de la spiritualité et du ministère diaconal et seront invités à un discernement plus attentif de leur vocation.
42 Le responsable de la période propédeutique est le directeur de la formation qui, selon les cas, pourra confier les aspirants à un ou plusieurs tuteurs. Il est souhaitable, là ou les circonstances le permettent, que les aspirants forment une communauté avec un rythme propre de rencontres et de prière qui prévoit aussi des moments communs avec la communauté des candidats.
Le directeur de la formation vérifiera que chaque aspirant soit accompagné d'un directeur spirituel approuvé et prendra contact avec le curé de chacun (ou un autre prêtre) pour programmer un stage pastoral. En outre il aura soin de prendre contact avec les familles des aspirants mariés pour s'assurer de la disponibilité à accepter, partager et accompagner la vocation d'un de leurs membres.
43 Le programme de la période propédeutique, en principe, ne devrait pas prévoir des cours de caractère scolaire, mais des rencontres de prière, des instructions, des moments de réflexion et de confrontation orientés à favoriser l'objectivité du discernement de la vocation, selon un plan bien structuré.
Déjà, dès cette période, on aura aussi le souci d'impliquer les épouses des aspirants.
44 Les aspirants, sur la base des qualités requises pour le ministère diaconal, seront invités à opérer un discernement libre et conscient, sans se laisser conditionner par des intérêts personnels ou des pressions externes de quelque type que ce soit.(47)
(47) Cf. CIC 1026
A la fin de la période propédeutique, le directeur de la formation, après avoir consulté l'équipe éducative et en tenant compte de tous les éléments en sa possession, présentera à l'Evêque propre (ou au Supérieur majeur compétent) une attestation qui trace le profil de la personnalité du candidat et aussi, sur demande, un jugement d'idonéité.
Pour sa part, l'Evêque (ou le Supérieur majeur compétent) n'inscrira au nombre des candidats que ceux à propos desquels il sera parvenu, soit en vertu de sa connaissance personnelle, soit par les informations reçues des éducateurs, à la certitude morale de l'idonéité.
45
L'admission parmi les candidats à l'ordre du diaconat se fait par un rite liturgique approprié, " grâce auquel celui qui aspire au diaconat ou au presbytérat manifeste publiquement sa volonté de s'offrir à Dieu et à l'Eglise pour exercer l'ordre sacré; l'Eglise, de son côté, en recevant cette offrande, le choisit et l'appelle pour qu'il se prépare à recevoir l'ordre sacré, et soit ainsi régulièrement admis parmi les candidats au diaconat ".(48)
(48) Paul VI, Lett. ap. Ad pascendum, Introduction; cf. a)a): l. c., pp. 537-538. Cf. CIC 1034nº 1. Le rite d'admission parmi les candidats à l'Ordre sacré se trouve dans le Pontificale Romanum De Ordinatione Episcopi, Presbyterorum et Diaconorum, Appendice, II: éd. cit., pp. 232ss.
46 Le Supérieur compétent pour cette acceptation est l'Evêque propre ou, pour les membres d'un Institut religieux clérical de droit pontifical ou d'une Société cléricale de vie apostolique de droit pontifical, le Supérieur majeur.(49)
(49) Cf. CIC 1016 CIC 1019
47 En raison de son caractère public et de sa signification ecclésiale, le rite sera valorisé de manière adéquate et célébré de préférence un jour de fête. L'aspirant s'y préparera par une retraite spirituelle.
48 Le rite liturgique de l'admission doit être précédé d'une demande d'inscription parmi les candidats, rédigée et signée de la main de l'aspirant lui-même et acceptée par écrit de l'Evêque propre ou du Supérieur majeur auquel elle est adressée.(50)
(50) Cf. Ibidem, CIC 1034nº 1; Paul VI, Lett. ap. Ad pascendum, a): l. c., p. 538.
L'inscription parmi les candidats au diaconat ne donne lieu à aucun droit à recevoir nécessairement l'ordination diaconale. Elle est une première reconnaissance officielle des signes positifs de la vocation au diaconat, qui doit être confirmée dans les années suivantes de la formation.
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Pour tous les candidats, le programme de formation doit durer au moins trois ans, outre la période propédeutique.(51)
(51) Cf. CIC 236 cf. articles 41-44 de la Ratio actuelle.
50 Le Code de Droit Canonique prescrit que les jeunes candidats reçoivent leur formation " en passant trois années dans une maison appropriée à moins que pour des raisons graves l'Evêque diocésain n'en ait décidé autrement.(52) Pour la création de ces maisons, " les Evêques d'une même région ou, si cela est nécessaire, les Evêques de plusieurs régions d'une même nation, selon la diversité des circonstances, uniront leurs efforts. Ils choisiront donc pour les diriger des supérieurs particulièrement aptes et ils établiront une soigneuse réglementation de la discipline et du programme des études ".(53) On veillera à ce que ces candidats soient en relation avec les diacres de leur diocèse d'appartenance.
(52) CIC 236 Cf. Paul VI, Lett. ap. Sacrum diaconatus ordinem, II, 6: l. c., p. 699.
(53) Ibidem, II, 7: l. c., p. 699.
51 Pour les candidats d'âge plus mûr, qu'ils soient célibataires ou mariés, le Code de Droit Canonique prescrit " une formation selon un programme de trois ans tel qu'il est déterminé par la Conférence Episcopale ".(54) Celui-ci doit être mis en oeuvre, là ou les circonstances le permettent, dans le contexte d'une vivante participation à la communauté des candidats, qui aura son calendrier propre de rencontres de prière et de formation et prévoira aussi des moments communs avec la communauté des aspirants.
(54) CIC 236
Pour ces candidats, divers modèles d'organisation de la formation sont possibles. En raison des engagements de travail ou familiaux, les modèles les plus habituels prévoient les rencontres de formation et d'études pendant les heures du soir, les fins de semaine, les temps de vacances ou selon un autre agencement de possibilités diverses. Là ou les facteurs géographiques se révèleraient particulièrement difficiles, on devrait penser à d'autres modèles, déployés sur un arc de temps plus long ou faisant usage des moyens modernes de communication.
52 Pour les candidats appartenant à des Instituts de vie consacrée ou à des Sociétés de vie apostolique, la formation sera faite selon les directives de l'éventuelle ratio de l'Institut propre ou de la Société propre, mais en utilisant les structures du diocèse ou se trouvent les candidats.
53 Dans les cas ou les parcours indiqués ci-dessus ne seront pas mis en oeuvre ou se révèleront impraticables, " la formation de l'aspirant sera confiée à un prêtre de vertu éminente qui prendra soin de lui, l'instruira et pourra ainsi témoigner de sa prudence et de sa maturité. Mais il faut cependant toujours veiller à ce que seulement des hommes capables et expérimentés soient admis à cet Ordre sacré ".(55)
(55) Paul VI, Lett. ap. Sacrum diaconatus ordinem, III, 15: l. c., p. 701.
54 Dans tous les cas, le directeur de la formation (ou le prêtre qui en a reçu la charge) vérifiera que durant tout le temps de la formation, chaque candidat persévère dans son engagement à suivre une direction spirituelle sous la conduite un directeur spirituel approuvé. Il veillera, en outre, à accompagner, à évaluer et éventuellement à modifier le stage pastoral de chacun.
55 Le programme de la formation dont on donnera une ligne générale dans le prochain chapitre, devra intégrer harmonieusement les diverses dimensions de la formation (humaine, spirituelle, théologique et pastorale), être bien fondé théologiquement, avoir une finalisation pastorale spécifique et être adapté aux nécessités et aux programmes de la pastorale locale.
56 On devra y impliquer, selon les formes que l'on jugera opportunes, les épouses et les enfants des candidats mariés et donc aussi leurs communautés d'appartenance. En particulier, l'on prévoira aussi pour les épouses des candidats un programme de formation qui leur soit spécifique, pour les préparer à leur future mission d'accompagnement et de soutien du ministère de leur mari.
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" Avant d'être promu au diaconat, permanent ou transitoire, il est requis d'avoir reçu et exercé pendant un temps convenable les ministères de lecteur et d'acolyte ",(56) " afin de mieux se préparer aux futurs services de la parole et de l'autel ".(57) L'Eglise, en effet, " estime très opportun que les candidats aux ordres sacrés, à la fois par l'étude et par l'exercice graduel du ministère de la parole et de l'autel, connaissent et méditent de l'intérieur ce double aspect de la fonction sacerdotale. De cette manière, l'authenticité de leur ministère sera mis en évidence avec la plus grande efficacité. Les candidats s'approcheront alors des ordres sacrés, pleinement conscients de leur vocation, "dans la ferveur de l'esprit, prompts à servir le Seigneur, assidus à la prière, attentifs aux besoins des saints" (Rm 12,11-13)".(58)
(56) CIC 1035nº 1.
(57) Paul VI, Lett. ap. Ad pascendum, II: l. c., p. 539; Lett. ap. Ministeria quaedam (15 août 1972), XI: AAS 64 (1972), p. 533.
(58) Idem, Lett. ap. Ad pascendum, Introduction: l. c., p. 538.
L'identité de ces ministères et leur importance pastorale se trouvent éclairés par la Lettre apostolique Ministeria quaedam, à laquelle l'on renvoie.
58 Les aspirants au lectorat et à l'acolytat, à l'invitation du directeur de la formation, feront une demande d'admission, rédigée librement et signée, à l'Ordinaire (l'Evêque ou le Supérieur majeur), à qui en revient l'acceptation.(59) L'acceptation ayant eu lieu, l'Evêque ou le Supérieur majeur procédera à la collation des ministères, selon le rite du Pontifical Romain.(60)
(59) Cf. Idem, Lett. ap. Ministeria quaedam, VIII a): l. c., p. 533.
(60) Cf. Pontificale Romanum De Institutione Lectorum et Acolythorum, Editio typica, Typis Polyglottis Vaticanis 1972.
59 Entre la collation du lectorat et de l'acolytat, il est opportun que s'écoule un certain temps de manière que le candidat puisse exercer le ministère reçu.(61) " Entre la collation de l'acolytat et celle du diaconat, il y aura un intervalle d'au moins six mois ".(62)
(61) Cf. Paul VI, Lett. ap. Ministeria quaedam, X: l. c., p. 533; Lett. ap. Ad pascendum, IV: l. c., p. 539.
(62) CIC 1035nº 2.
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A la fin du parcours de formation, le candidat qui, d'accord avec le directeur de la formation, estime avoir les qualités nécessaires pour être ordonné, peut adresser à l'Evêque propre ou au Supérieur majeur compétent " une déclaration écrite et signée de sa propre main, par laquelle il atteste qu'il entend recevoir l'ordre sacré spontanément et librement et qu'il se consacrera pour toujours au ministère ecclésiastique, demandant en même temps d'être admis à recevoir l'ordre ".(63)
(63) Ibidem, CIC 1036. Cf. Paul VI, Lett. ap. Ad pascendum, V: l. c., p. 539.
61 A cette demande, le candidat devra joindre un certificat de baptême et de confirmation ainsi que de la réception des ministères qui a déjà eu lieu et dont il est question au can. CIC 1035; il ajoutera une attestation des études régulièrement accomplies selon la norme du can. CIC 1032.(64) Si l'ordinand qui doit être promu est marié, il doit présenter le certificat de mariage e le consentement écrit de l'épouse.(65)
(64) Cf. CIC 1050
(65) Cf. ibidem, CIC 1050 CIC 1031.
62 Une fois reçue la demande de l'ordinand, l'Evêque (ou le Supérieur majeur compétent) évaluera par un examen attentif son idonéité. Il examinera surtout l'attestation que le directeur de la formation est tenu de lui présenter " au sujet des qualités requises chez le candidat pour la réception de l'ordre, à savoir: doctrine sûre, piété authentique, bonnes moeurs, aptitude à l'exercice du ministère; et de plus, après recherche soigneusement faite, état de santé physique et psychique ".(66) L'Evêque diocésain ou le Supérieur majeur, " pour que l'enquête soit correctement menée, peut faire appel à d'autres moyens qui lui paraissent utiles selon les circonstances de temps et de lieu, tels que lettres testimoniales, publications ou autres renseignements ".(67)
(66) Ibidem, CIC 1051n1.
(67) Ibidem, CIC 1051n2.
L'Evêque ou le Supérieur majeur compétent, après avoir vérifié l'idonéité du candidat et s'être assuré qu'il est conscient des nouvelles obligations qu'il assume,(68) l'admettra à l'ordre du diaconat.
(68) Cf. ibidem, CIC 1028. Pour les obligations que les ordinands assument avec le diaconat, cf. les canons CIC 273-289. Pour les diacres mariés on doit ajouter l'empêchement de se remarier (cf. can. CIC 1087).
63 Avant l'ordination, le candidat célibataire doit assumer publiquement l'obligation du célibat, selon le rite prescrit; (69) à cette obligation est aussi tenu le candidat appartenant à un Institut de vie consacrée ou à une Société de vie apostolique et ayant prononcé les voeux perpétuels, ou d'autres formes d'engagement définitif, dans son Institut ou Société.(70) Tous les candidats sont tenus de faire personnellement, avant l'ordination, leur profession de foi et de prêter le serment de fidélité, selon les formules approuvées par le Siège Apostolique, en présence de l'Ordinaire du lieu ou de son délégué.(71)
(69) Cf. ibidem, can. CIC 1037; Paul VI, Lett. ap. Ad pascendum, VI: l. c., p. 539.
(70) Cf. Pontificale Romanum De Ordinatione Episcopi, Presbyterorum et Diaconorum, n. 177: éd. cit., p. 101.
(71) Cf. CIC 833,n6. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Professio fidei et Iusiurandum fidelitatis in suscipiendo officio nomine Ecclesiae exercendo: AAS 81 (1989), pp. 104-106; 1169.
64 " Chacun sera ordonné... au diaconat par son Evêque propre, ou en ayant de lui des lettres dimissoriales régulières ".(72) Si celui qui doit être promu appartient à un Institut religieux clérical de droit pontifical ou à une Société cléricale de vie apostolique de droit pontifical, il revient à son Supérieur majeur de lui accorder les lettres dimissoriales.(73)
(72) CIC 1015nº 1.
(73) Cf. ibidem, can. CIC 1019.
65 L'ordination, accomplie selon le rite du Pontifical Romain,(74) sera célébrée au cours de la Messe solennelle, de préférence le dimanche ou un jour de fête de précepte et généralement dans l'Eglise cathédrale.(75) Les ordinands s'y prépareront " en suivant les exercices spirituels pendant au moins cinq jours, à l'endroit et de la manière fixés par l'Ordinaire ".(76) Au cours du rite, on donnera un relief spécial à la participation des épouses et des enfants des ordinands mariés.
(74) Pontificale Romanum De Ordinatione Episcopi, Presbyterorum et Diaconorum, cap. III, De Ordinatione Diaconorum: éd. cit., pp. 100-142.
(75) Cf. CIC 1010-1011
(76) Ibidem, can. CIC 1039.
66
La formation humaine a pour but de façonner la personnalité des ministres sacrés de manière à ce qu'ils deviennent " un "pont" et non un obstacle pour les autres dans la rencontre avec Jésus-Christ Rédempteur de l'homme ".(77) Pour cela, ils doivent recevoir une éducation qui leur donne d'acquérir et de perfectionner une série de qualités humaines qui leur permettent de bénéficier de la confiance de la communauté, de s'engager avec sérénité dans le service pastoral, de vivre plus facilement la rencontre et le dialogue.
(77) Jean-Paul II, Exhort. ap. postsynodale Pastores dabo vobis, PDV 43: l. c., p. 732.
De manière analogue aux indications de Pastores dabo vobis pour la formation des prêtres, les candidats au diaconat devront eux-aussi être éduqués " à l'amour de la vérité, à la loyauté, au respect de toute personne, au sens de la justice, à la fidélité à la parole donnée, à la véritable compassion, à la cohérence et, en particulier, à l'équilibre du jugement et du comportement ".(78)
(78) Ibidem: l. c., pp. 732-733.
67 La capacité de relation avec les autres revêt une importance particulière pour les diacres appelés à être des hommes de communion et de service. Ceci exige qu'ils soient affables, accueillants, sincères dans leurs propos et dans leur coeur, prudents, discrets, généreux et prêts à rendre service, capables d'établir avec les autres et de susciter chez tous des relations sincères et fraternelles, prompts à comprendre, à pardonner et à consoler.(79) Un candidat qui serait excessivement fermé sur lui-même, irritable et incapable d'établir des relations significatives et sereines avec les autres, devrait opérer une profonde conversion avant de pouvoir s'avancer résolument sur la voie du service ministériel.
(79) Cf. ibidem: l. c., p. 733.
68 A la racine de la capacité de relation avec les autres, il y a la maturité affective, qui doit être obtenue avec une large marge de sécurité aussi bien chez le candidat célibataire que chez celui qui est marié. Une telle maturité suppose, chez les deux types de candidats, la découverte du caractère central de l'amour dans sa propre existence et la lutte victorieuse contre l'égoïsme. En réalité, comme l'a écrit le Pape Jean-Paul II dans l'encyclique Redemptor hominis, " l'homme ne peut vivre sans amour. Il demeure pour lui-même un être incompréhensible, sa vie est privée de sens, s'il ne reçoit pas la révélation de l'amour, s'il ne rencontre pas l'amour, s'il n'en fait pas l'expérience et s'il ne le fait pas sien, s'il n'y participe pas fortement ".(80) Il s'agit d'un amour ù explique le Pape dans Pastores dabo vobis ù qui englobe la personne entière, dans ses dimensions physiques, psychiques et spirituelles et qui exige donc une maîtrise réelle et pleinement personnelle de la sexualité.(81)
(80) Idem, Lett. enc. Redemptor hominis (4 mars 1979), RH 10: AAS 71 (1979), p. 274.
(81) Cf. Idem, Exhort. ap. postsynodale Pastores dabo vobis, PDV 44: l. c., p. 734.
Pour les candidats célibataires, vivre l'amour signifie offrir la totalité de son être, de ses énergies et de sa sollicitude à Jésus-Christ et à l'Eglise. C'est une vocation difficile qui doit compter avec les inclinations de l'affectivité et les pulsions de l'instinct et qui nécessite pour cela renoncement et vigilance, prière et fidélité à une règle de vie bien précise. Une aide décisive peut être apportée par la présence de vraies amitiés, qui constituent un précieux secours et un soutien providentiel dans la réalisation de sa propre vocation.(82)
(82) Cf. ibidem: l. c., pp. 734-735.
Pour les candidats mariés, vivre l'amour signifie s'offrir eux-mêmes à leurs propres épouses, dans une appartenance réciproque, par un lien total, fidèle et indissoluble, à l'image de l'amour du Christ pour son Eglise; cela signifie en même temps accueillir les enfants, les aimer et les élever, et rayonner la communion familiale sur toute l'Eglise et la société. C'est une vocation mise aujourd'hui à dure épreuve par la dégradation préoccupante de certaines valeurs fondamentales et par l'exaltation de l'hédonisme et d'une fausse conception de la liberté. Pour être vécue en plénitude, la vocation à la vie familiale exige d'être alimentée par la prière, la liturgie et l'offrande quotidienne de soi.(83)
(83) Cf. Idem, Exhort. ap. Familiaris consortio (22 novembre 1981): AAS FC 74 (1982), pp. 81-191.
69 Une condition pour une authentique maturité humaine est l'éducation à la liberté, qui prend les traits d'une obéissance à la vérité de son être propre. " Ainsi comprise, la liberté exige que la personne soit vraiment maîtresse d'elle-même, décidée à combattre et à surmonter les diverses formes d'égoïsme et d'individualisme qui menacent la vie de chacun, prompte à s'ouvrir aux autres, généreuse dans le dévouement et le service du prochain ".(84) L'éducation à la liberté inclut aussi la formation de la conscience morale, qui entraîne à l'écoute de la voix de Dieu au plus profond du coeur et à sa ferme adhésion.
(84) Idem, Exhort, ap. postsynodale Pastores dabo vobis, PDV 44: l. c., p. 735.
70 Ces multiples aspects de la maturité humaine ù qualités humaines, capacité de relation, maturité affective, éducation à la liberté et à la conscience morale ù devront être pris en considération en tenant compte de l'âge, de la formation précédente des candidats et planifiés avec des programmes personnalisés. Le directeur de la formation et le tuteur interviendront selon leur part de compétence; le directeur spirituel ne manquera pas de prendre en considération ces aspects et de les vérifier dans les colloques de direction spirituelle. On relève aussi l'utilité de rencontres et de conférences qui peuvent aider la révision et stimuler la maturation. La vie communautaire ù selon les diverses formes ou elle pourra être programmée ù constituera un cadre privilégié pour la vérification et la correction fraternelle. Dans les cas ou, au jugement des formateurs, cela apparaît nécessaire, on pourra recourir, avec le consentement des intéressés, à une consultation psychologique.
1998 Formation des Diacres 28