Catena Aurea 9840

vv. 40-48

9840 Lc 8,40-48

S. Aug. (de l'accord des Evang., 2, 28). Après avoir raconté le miracle opéré chez les Géraséniens, l'Évangéliste passe à la résurrection de la fille du chef de la synagogue: «Jésus étant revenu, le peuple le reçut avec joie, parce qu'il était attendu de tous». - Théophyl. Ils l'attendaient pour entendre sa doctrine et pour être témoins de ses miracles. - S. Aug. (de l'acc. des Evang). Le fait que salut Luc rapporte en cet endroit: «Un homme, appelé Jaïre», etc., n'arriva point aussitôt après celui qu'il vient de raconter. Il faut placer auparavant le repas des publicains dont parle saint Matthieu, et auquel il fait succéder si étroitement (Mt 9, 18) ce miracle de la résurrection de la fille de Jaïre, qu'aucun autre ne peut être placé entre les deux. - Tite de Bost. L'Évangéliste donne le nom de ce chef de la synagogue, à cause des Juifs qui connurent alors cet événement, et pour rendre plus évidente la preuve du miracle. Ce n'est point un des derniers du peuple, mais un chef de synagogue qui vient trouver Jésus pour mieux confondre les Juifs et leur ôter toute excuse: «Il était chef de la synagogue». Il vint trouver Jésus, parce qu'il y était comme forcé par la nécessité; car quelquefois c'est la douleur qui nous porte au bien, selon cette parole du Psalmiste: «Resserrez avec le mors et le frein la bouche de ceux qui ne veulent point s'approcher de vous». - Théophyl. Il vient donc, sous l'impulsion de la douleur qu'il éprouve, se jeter aux pieds de Jésus. Il aurait dû, sans y être contraint par la nécessité, se prosterner à ses pieds, et reconnaître sa divinité. - S. Chrys. (hom. 32 sur S. Matth., et Tite de Bost). Voyez quelle est encore son ignorance, il demande à Jésus-Christ de venir chez lui: «Il le suppliait de venir dans sa maison», c'est-à-dire qu'il ignorait que Jésus pût guérir sa fille sans être extérieurement présent; car s'il l'avait su, il eût dit à Jésus comme le centurion: «Dites seulement une parole, et ma fille sera guérie» (Mt 8). - Asterius. (Ch. des Pèr. gr). L'Évangéliste nous fait connaître la cause de sa démarche: «Il avait une fille unique, l'espérance de sa maison et de la perpétuité de sa race; elle avait environ douze ans, c'est-à-dire à la fleur de l'âge; elle se mourait, et au lieu du lit nuptial, elle allait être portée au tombeau». - S. Chrys. (Ch. des Pèr. gr). Or, le Seigneur n'était pas venu sur la terre pour juger le monde, mais pour le sauver, il n'a donc point égard à la dignité de celui qui l'implore, mais il poursuit tranquillement son oeuvre, sachant bien qu'il allait opérer un miracle plus grand que celui qu'on lui demandait. En effet, on l'appelait pour guérir une jeune fille malade, mais il savait qu'il allait la ressusciter après sa mort, et inspirer ainsi aux hommes l'espérance certaine de la résurrection.

S. Ambr. Avant de ressusciter cette jeune fille, il guérit l'hémorroïsse pour exciter la foi du chef de la synagogue; c'est ainsi que nous célébrons la résurrection temporelle dans la passion du Sauveur, pour affermir notre foi à la résurrection éternelle: «Comme Jésus s'en allait aveu lui, et qu'il était pressé par la foule». - S. Cyr. Preuve évidente qu'il avait pris une chair véritable, et qu'il foulait aux pieds tout sentiment d'orgueil; car la foule ne le suivait pas à distance, mais l'entourait et le pressait.

Astérius. Or, une femme atteinte d'une grave maladie, dont l'infirmité avait épuisé les forces corporelles, et les médecins la fortune, n'a plus d'autre espérance dans une si grande extrémité, que devenir se jeter aux pieds du Seigneur: «Et une femme malade d'une perte de sang depuis douze ans», etc. - Tite de Bost. (sur S. Matth). Quels éloges ne méritent pas, cette femme qui, dans l'épuisement de ses forces, causé par cette perte continuelle de sang, au milieu de tout ce peuple qui s'empresse autour du Seigneur, soutenue par sa foi et par le désir d'être guérie, traverse la foule, et, se dérobant aux regards du Sauveur, se tient derrière lui, et touche la frange de son vêtement (cf. Nb 15,38)

«Et elle toucha la frange de son vêtement». - S. Cyr. Car il était défendu à ceux qui étaient souillés de quelque impureté, de toucher ceux qui étaient purs, ou de s'approcher de ceux que la loi réputait pour saints. - S. Chrys. (hom. 32 sur S. Matth). D'après la loi, cette maladie était regardée comme une des plus grandes souillures. (Lv 15). D'ailleurs cette femme n'avait pas encore une bien juste idée du Sauveur, puisqu'elle espérait pouvoir lui cacher cette démarche; cependant elle s'approche de lui dans la ferme espérance d'être guérie.

Théophyl. Celui qui approche l'oeil d'une vive lumière, en ressent aussitôt les effets; les épines s'embrasent au premier contact du feu; ainsi, quiconque s'approche avec foi de celui qui peut le guérir, obtient aussitôt sa guérison: «Et aussitôt sa perte de sang s'arrêta». Ce ne furent pas les seuls vêtements du Sauveur qui produisirent ce merveilleux effet (car les soldats les tirèrent au sort entre eux, sans éprouver rien de semblable) (cf. Mt 27,35 Mc 15,34 Jn 19,23-24), mais elle fut guérie par la vivacité de sa foi. - Théophyl. Elle crut, et aussitôt elle fut guérie, et elle suivit ici un ordre vraiment admirable en ne touchant extérieurement le Sauveur qu'après l'avoir touché spirituellement par la foi.

Astérius. Or, Notre-Seigneur entendit les pensées de cette femme, toute muettes qu'elles étaient, et il guérit sans proférer une seule parole celle qui le priait en silence, en lui laissant pour ainsi dire dérober sa guérison, mais il publie ensuite ce miracle: «Et Jésus dit: Qui m'a touché ?» - S. Cyr. Le Seigneur ne pouvait ignorer le miracle qu'il venait d'opérer, mais bien qu'il connaisse toutes choses, il interroge comme s'il ne savait rien. - S. Grég. (ou Victor d'Antioche). Or, les disciples ne comprenant pas la vraie signification de cette question, et pensant que Jésus voulait parler d'un simple attouchement ordinaire, lui répondent dans ce dernier sens: «Tous s'en défendant, Pierre dit: La foule vous presse de toutes parts, et vous dites: Qui m'a touché ?» etc. Aussi Notre-Seigneur, dans sa réponse, précise la nature de cet attouchement: «Jésus dit: Quelqu'un m'a touché». C'est dans ce même sens qu'il disait: «Que celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende», quoique tous aient les oreilles du corps, parce que ce n'est pas entendre véritablement, que d'entendre sans attention; de même qu'on ne touche véritablement, que lorsqu'on est inspiré par la foi. - S. Cyr. Le Sauveur fait connaître ce qui vient d'arriver: «Car j'ai senti qu'une vertu était sortie de moi». En parlant de la sorte, il se conforme aux idées de ceux qui l'écoutent, mais il leur découvre en même temps sa divinité, tant par le miracle qu'il vient d'opérer, que par ses paroles; car ni la nature humaine, ni peut-être la nature angélique ne peuvent produire d'elles-mêmes une vertu, une puissance semblable, c'est un privilège qui n'appartient qu'à la nature divine; nulle créature, en effet, ne possède en propre la puissance de guérir les maladies ou d'opérer tout autre miracle de ce genre, elle ne peut la recevoir que de Dieu. Or, ce n'est point par un vain désir de gloire qu'il voulut que cet acte de la puissance divine fût connu de tous, lui qui si souvent avait défendu de publier ses miracles, mais dans l'intérêt de ceux qui sont appelés à la grâce de la justification par la foi. - S. Chrys. (hom. 36 sur S. Matth). Il commence par calmer la crainte de cette femme, dont la conscience alarmée aurait pu lui reprocher d'avoir comme dérobé la grâce de sa guérison; troisièmement, il fait l'éloge de sa foi devant tous ceux qui sont présents, et la propose à leur imitation; et en faisant voir que toutes choses lui sont connues, il ne fait pas un moindre miracle que celui de la guérison de cette femme. - S. Cyr. Par là enfin, il amenait le chef de la synagogue à croire, sans hésiter, qu'il délivrerait sa fille des liens de la mort.

S. Chrys. Notre-Seigneur ne fit pas connaître immédiatement cette femme, il voulait, en montrant que rien ne lui est caché, la déterminer à publier ce qui venait d'arriver et qu'il ne pût exister aucun doute sur la vérité du miracle: «Cette femme, se voyant découverte, vint toute tremblante», etc. - Orig. Le Sauveur confirme alors, par ses paroles, la guérison qu'elle a obtenue en touchant ses vêtements: «Et Jésus lui dit: Ma fille, votre foi vous a guérie, allez en paix», c'est-à-dire soyez délivrée de l'épreuve qui vous affligeait. Il ne guérit donc le corps qu'après avoir guéri l'âme par la foi. - Tite de Bost. Il l'appelle sa fille, parce que sa foi a été la cause de sa guérison, et que la foi nous obtient aussi la grâce de l'adoption.

Eusèbe. (hist. ecclés., 7, 14). On rapporte que cette femme fit ériger dans la ville de Panéade (Césarée de Philippe), d'où elle était originaire, un monument remarquable, en souvenir du bienfait qu'elle avait reçu du Sauveur. On voyait à l'entrée de la porte de sa demeure, sur un piédestal élevé, une statue d'airain, représentant une femme à genoux, les mains jointes, dans l'attitude de la prière; de l'autre côté se dressait une autre statue de même matière, représentant un homme vêtu d'un manteau, la main étendue vers cette femme; à ses pieds, sur la base, on voyait une plante exotique, qui montais jusqu'au bord du manteau d'airain, et à laquelle on attribuait la propriété de guérir toutes les douleurs. Cette statue, disait-on, représentait Jésus-Christ, et l'empereur Maximin la fit détruire.

S. Ambr. Dans un sens mystique, Jésus-Christ avait quitté la synagogue en s'éloignant des Géraséniens, et nous qui sommes étrangers, nous recevons celui que les siens n'ont pas voulu recevoir. - Bède. Ou encore, le Seigneur reviendra trouver les Juifs à la fin des temps, et ils le recevront en s'empressant d'embrasser la foi. - S. Ambr. Mais que représente ce chef de la synagogue, sinon la loi, en considération de laquelle le Seigneur n'a pas entièrement abandonné la synagogue? - Bède. Ou bien ce prince de la synagogue, c'est Moïse. Il porte avec raison le nom de Jaïre (c'est-à-dire qui éclaire ou qui est éclairé), parce que celui qui reçoit les paroles de vie pour nous les communiquer, éclaire les autres, et est éclairé lui-même par l'Esprit-Saint. Le chef de la synagogue se prosterne aux pieds de Jésus, parce que le législateur des Juifs, et toute la succession des patriarches reconnurent que le Christ fait homme leur était de beaucoup supérieur. Car si Dieu est la tête du Christ (1Co 11), il est juste de voir dans ses pieds son incarnation par laquelle il a touché la terre de notre mortalité. Il prie Jésus d'entrer dans sa maison, parce qu'il désirait voir son avènement. Sa fille unique, c'est la synagogue, qui seule est établie en vertu d'une institution légale; elle allait mourir, âgée seulement de douze ans (c'est-à-dire aux approches de sa puberté), parce qu'en effet, après avoir reçu des prophètes une éducation distinguée, elle devait, une fois parvenue à l'âge du discernement, produire pour Dieu des fruits spirituels; mais la multiplicité de ses erreurs l'ayant fait tomber en langueur, elle ne put entrer dans les voies de la vie spirituelle, et si Jésus-Christ ne fût venu à son secours, elle eût succombé à une mort certaine. Tandis que le Seigneur se dirige vers la maison de la jeune fille qu'il va guérir, il est pressé par la foule, parce qu'en effet, il est comme accablé par les moeurs de ceux qui mènent une vie charnelle, alors qu'il annonce aux Juifs les enseignements du salut. - S. Ambr. Mais tandis que le Verbe de Dieu se rend chez cette fille du chef de la synagogue pour sauver les enfants d'Israël, la sainte Église, composée des Gentils, et qui allait périr victime de ses désordres et de ses crimes, dérobe par la foi la grâce de la guérison qui était réservée à d'autres. - Bède. Cette perte d e sang peut s'entendre de deux manières, et de la prostitution de l'idolâtrie, et des honteuses jouissances de la chair et du sang. - S. Ambr. Mais que signifient cette fille du chef de la synagogue, qui meurt à l'âge de douze ans, et cette femme qui souffrait depuis douze ans d'une perte de sang, sinon que l'Église a été dans le travail et la souffrance, tant que la synagogue a existé? - Bède. Car ce fut presque dans le même siècle que la synagogue prit naissance dans la personne des patriarches, et que les Gentils se souillèrent par les pratiques d'un culte idolâtrique.

S. Ambr. Cette femme avait épuisé toute sa fortune pour se faire traiter par les médecins; ainsi le peuple des Gentils avait perdu tous les dons de la nature. - Bède. Ces médecins représentent ou les faux théologiens, ou les philosophes, et les docteurs des lois humaines, qui font de longues dissertations sur les vertus et sur les vices, et promettent aux hommes de leur donner des règles utiles pour les diriger dans la conduite de la vie. Ou bien encore, ces médecins sont les esprits immondes qui, sous le voile d'un intérêt hypocrite, se faisaient adorer par les hommes à la place de Dieu. Or, plus la gentilité avait dépensé de facultés naturelles pour écouter tous ces docteurs, et plus il était difficile de la purifier des souillures de ses crimes. - S. Ambr. Mais dès que la gentilité apprit que le peuple juif était lui-même malade, elle conçut l'espoir de sa guérison, elle reconnut que le temps était arrivé où un divin médecin devait descendre du ciel, elle se leva pour aller à sa rencontre, puisant un saint empressement dans sa foi, mais retenue par sa timidité naturelle; car c'est le propre de la pudeur et de la foi de reconnaître son infirmité, sans désespérer du pardon. Elle touche le bord du vêtement du Sauveur honteuse et craintive, elle s'approche avec confiance, elle croit d'une foi religieuse et sincère, et reconnaît sagement qu'elle a obtenu sa guérison. Ainsi le peuple des Gentils qui a cru au vrai Dieu, a rougi des crimes auxquels il voulait renoncer, a embrassé la foi qu'il devait professer, fait preuve de piété dans ses prières, de sagesse, en reconnaissant sa guérison, de confiance, en avouant qu'il avait comme soustrait la grâce qui était destinée à d'autres. Cette femme s'approche de Jésus par derrière, pour toucher son vêtement, parce qu'il est écrit: «Vous marcherez après le Seigneur votre Dieu». (Dt 13). - Bède. Et Jésus-Christ lui-même a dit: «Si quelqu'un veut être mon serviteur, qu'il me suive» (Jn 13). Ou bien encore, parce que celui qui ne voit point le Seigneur dans sa chair mortelle, après l'accomplissement et la consommation des mystères de sa vie temporelle, marche cependant sur ses traces par la foi.

S. Grég. (Mor., 3, 11).Tandis que la foule presse de tous côtés le Rédempteur, une seule femme le touche véritablement, parce que dans l'Église, tous ceux qui suivent les penchants de la chair pressent le Sauveur, dont ils sont cependant bien éloignés, et ceux-là seuls le touchent, qui lui sont véritablement unis par l'humilité. Ainsi la foule le presse sans le toucher, parce qu'elle est importune par sa présence, et absente par sa vie. - Bède. Ou bien encore, il n'y a qu'une seule femme pour toucher le Seigneur avec foi, parce qu'on ne peut chercher avec foi que par le coeur de l'Église catholique celui qui est affligé par le désordre des diverses hérésies. - S. Ambr. Ceux qui le pressent, ne croient point en lui, ceux-là seuls ont la foi, qui le touchent; c'est par la foi que l'on touche Jésus-Christ, c'est par la foi qu'on le voit. Enfin, pour manifester la foi de cette femme qui le touche, il dit: «J'ai senti qu'une vertu était sortie de moi», preuve évidente que la divinité n'est pas renfermée dans les bornes étroites de la nature humaine, et dans la prison du corps, mais que sa puissance éternelle déborde au delà des limites de notre faible nature. Ce n'est pas, en effet, par un acte de la puissance humaine, que le peuple des Gentils est délivré, c'est la grâce de Dieu qui réunit toutes les nations qui, par une foi encore imparfaite, inclinent vers elle la miséricorde éternelle. En effet, si nous considérons d'un côté l'étendue de notre foi; de l'autre la grandeur du Fils de Dieu, nous verrons qu'en comparaison de cette grandeur divine, nous touchons seulement le bord de son vêtement, sans que nous puissions en atteindre le haut. Si donc nous voulons obtenir notre guérison, touchons par la foi le bord du vêtement de Jésus-Christ, personne ne peut le toucher sans qu'il le sache. Heureux celui qui touchera la moindre partie du Verbe, car qui peut le comprendre tout entier ?


vv. 49-56

9849 Lc 8,49-56

S. Chrys. (hom. 32 sur S. Matth). C'est par un dessein providentiel que Notre-Seigneur attendait que cette jeune fille fût morte, afin de rendre plus éclatant le miracle de sa résurrection; c'est dans cette intention qu'il marche lentement, qu'il prolonge son entretien avec cette femme, jusqu'à ce que la fille du chef de la synagogue expirât, et que la nouvelle lui en fût apportée: «Comme il parlait encore, quelqu'un vint dire au chef de la synagogue: Votre fille est morte», etc. - S. Aug. (de l'acc. des Evang., 2, 28). Que saint Matthieu raconte que le chef de la synagogue annonce au Seigneur, non que sa fille allait mourir, mais qu'elle était morte, tandis que saint Luc et saint Marc rapportent qu'elle n'était pas encore morte, tellement qu'ils ajoutent qu'on vint ensuite annoncer sa mort, il n'y a ici aucune contradiction. Saint Matthieu, pour abréger, a voulu dire tout d'abord, que le Seigneur fut prié de faire ce qu'il fit en réalité, c'est-à-dire, de ressusciter cette jeune fille qui était morte; il a donc moins égard aux paroles du père, qu'à son désir et à sa volonté, ce qui est beaucoup plus important, sans doute. Si les deux autres Évangélistes, ou l'un d'eux seulement avait mis dans la bouche du père le langage de ceux qui vinrent de chez lui, c'est-à-dire, qu'il ne fallait pas davantage tourmenter Jésus, parce que la jeune fille était morte; les paroles que lui prête saint Matthieu, seraient en opposition avec sa pensée, mais on ne lit nullement que le père se soit joint aux envoyés pour empêcher le divin Maître de venir. Aussi Notre-Seigneur, sans lui reprocher son manque de confiance, affermit au contraire sa foi et la rend inébranlable: «Jésus, ayant entendu cette parole, dit au père de la jeune fille: Croyez seulement et elle sera sauvée».
- S. Athan. (disc. sur la pass. et la croix du Seigneur). Le Seigneur exige la foi de ceux qui l'invoquent, non qu'il ait besoin du secours d'autrui (puisqu'il est le maître et le distributeur de la foi), mais pour ne point paraître faire acception de personne dans la distribution de ses dons. Il montre ainsi qu'il n'accorde ses grâces qu'à ceux qui croient, parce qu'il ne veut pas que ses bienfaits tombent dans une âme dépourvue de foi, qui les laissera bientôt perdre par son infidélité, Il veut au contraire que la grâce de ses bienfaits persévère, et que la guérison qu'il accorde soit constante et durable.

Théophyl. Avant de ressusciter cette jeune fille qui était morte, il fit sortir tout le monde, pour nous apprendre à fuir toute vaine gloire et à ne rien faire par ostentation Ainsi, lorsque Dieu donne à quelqu'un la grâce de faire des miracles, il ne doit point rester dans la foule, mais rechercher la solitude et se séparer du monde: «Etant arrivé à la maison, il ne permit à personne d'entrer avec lui, si ce n'est à Pierre, à Jacques et à Jean». Il ne laisse entrer que les premiers de ses disciples, comme plus capables de tenir secret ce miracle, car il ne voulait pas qu'il fût divulgué avant les temps marqué, peut-être à cause de l'envie que lui portaient les Juifs. Ainsi, lorsque nous sommes pour un de nos frères un objet d'envie, gardons-nous de lui faire connaître nos bonnes oeuvres, pour ne pas donner à sa jalousie une nouvelle pâture. - S. Chrys. (hom. 32 sur S. Matth). Il ne prit point avec lui les autres disciples, pour stimuler leurs désirs, et aussi parce que leurs dispositions n'étaient pas assez parfaites. Il choisit Pierre et les fils de Zébédée, pour exciter les autres à les imiter. Il prend aussi comme témoins les parents de la jeune fille, afin que personne ne pût s'inscrire en faux contre les preuves de cette résurrection. Remarquez encore qu'il fit retirer tous ceux qui pleuraient, et qu'il juge indignes de voir ce miracle: «Or, tous pleuraient et se lamentaient sur elle». Si le Sauveur bannit alors les pleurs et les larmes, à plus forte raison, devons-nous maintenant imiter cet exemple? Car on ne comprenait pas aussi clairement alors que la mort ne fût qu'un sommeil pour le chrétien. Que personne donc ne s'abandonne à une douleur exagérée, et ne fasse ainsi injure à la victoire que Jésus-Christ a remportée sur la mort, qui n'est plus maintenant qu'un simple sommeil, comme Notre-Seigneur l'établit, en ajoutant: «Ne pleurez pas, elle n'est, pas morte, mais elle dort».Il montre ainsi que toutes choses lui sont faciles, et qu'il peut aussi facilement la rappeler à la vie que la réveiller de son sommeil: «Et ils se moquaient de lui, sachant bien qu'elle était morte». Le Sauveur ne leur fait aucun reproche, il n'arrête pas leurs dérisions qui seront une preuve évidente de la mort de cette jeune fille. Comme la plupart du temps, les hommes, malgré les miracles dont ils sont témoins, persévèrent dans leur incrédulité, il veut les convaincre d'avance par leurs propres paroles, et pour les disposer à croire à la résurrection par le spectacle qu'ils avaient sous les yeux, il prend la main de la jeune fille: «Alors prenant sa main, il dit à haute voix: Jeun e fille, levez-vous». Et dès qu'il eut pris sa main, elle fut ressuscitée: «Et son âme revint dans son corps, et elle se leva à l'instant». En effet, le Sauveur ne lui donne pas une âme différente de la sienne, mais il lui rend la même qu'elle avait perdue avec le dernier soupir. Non seulement il ressuscite cette jeune fille, mais il veut qu'on lui donne à manger: «Et Jésus commanda de lui donner à manger», preuve évidente que cette résurrection n'était pas imaginaire. Et il ne veut pas lui donner à manger lui-même, il la fait servir par d'autres; il agit de même dans la résurrection de Lazare, il dit à ses disciples: «Déliez-le», et l'admet ensuite à sa table.

Sévère d'Antioche. Les parents de cette jeune fille sont plongés dans la stupeur et prêts à pousser des exclamations d'étonnement et de joie; Jésus les contient: «Son père et sa mère étaient hors d'eux-mêmes d'étonnement, et il leur commanda de ne dire à personne ce qui était arrivé».Il montre ainsi qu'il est l'auteur et la source de tous les biens, qu'il les répand sans aucune recherche personnelle, et qu'il donne tout sans rien recevoir. Celui, au contraire, qui poursuit avec empressement la vaine gloire dans ses bonnes oeuvres, donne, il est vrai d'un côté, mais pour recevoir de l'autre.

Bède. Dans le sens mystique, à peine cette femme malade d'une perte de sang, est-elle guérie, qu'on vient annoncer à Jésus la mort de la fille du chef de la synagogue. C'est qu'en effet, lorsque l'Église fut purifiée des souillures de ses vices, la synagogue expira aussitôt victime de son infidélité et de sa noire envie; de son infidélité parce qu'elle refuse de croire en Jésus-Christ, de jalousie, parce qu'elle s'attrista de voir l'Église embrasser la foi.

S. Ambr. Les serviteurs du prince de la synagogue eux-mêmes ne pouvaient croire encore à la résurrection que Jésus-Christ avait prédite dans la loi (Ps 15), et qu'il accomplit plus tard sous le règne de l'Évangile, et ils disent au père de la jeune fille: «Ne le tourmentez pas davantage», comme s'il lui était impossible de rappeler cette jeune fille à la vie. - Bède. C'est le même langage que tiennent encore aujourd'hui ceux qui regardent l'état de la synagogue comme tellement désespéré, qu'ils ne croient pas qu'elle puisse être jamais rétablie, mais ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu (Lc 18). Aussi le Sauveur dit au chef de la synagogue: «Ne craignez pas, croyez seulement, et elle sera sauvée». Le père de la jeune fille représente la réunion des docteurs de la loi, s'ils consentent à embrasser la foi, la synagogue qui leur est soumise sera également sauvée. - S. Ambr. Lorsque Jésus fut venu dans la maison, il ne prit avec lui que quelques témoins de la résurrection qu'il allait opérer; c'est qu'en effet, la résurrection n'a été crue d'abord que par un petit nombre. Mais pourquoi cette manière d'agir si différente? Précédemment, il a ressuscité publiquement le fils d'une veuve; ici il éloigne la foule des témoins; dans cette première circonstance, Notre-Seigneur voulait manifester sa bonté, parce que la douleur de cette veuve qui pleurait son fils unique, ne souffrait aucun retard. Il voulait aussi dans sa sagesse, nous donner une figure, dans le fils de la veuve de Naïm, de l'Église, qui devait embrasser promptement la foi, et dans la fille du chef de la synagogue, les Juifs qui devaient croire, mais en très-petit nombre. Enfin, lorsque Notre-Seigneur leur dit: «Cette jeune fille n'est pas morte, mais elle dort».Ils se riaient de lui, car quand on ne croit pas, on devient nécessairement moqueur. Laissons donc pleurer leurs morts à ceux qui les regardent comme morts sans retour; avec la foi en la résurrection, il n'y a plus de mort, il n'y a plus qu'un sommeil passager. Quant à la synagogue qui a perdu la joie de l'époux qui faisait sa vie, elle reste étendue comme morte au milieu de ceux qui la pleurent, sans même comprendre le sujet de leurs larmes. - S. Ambr. Le Seigneur prend la main de la jeune fille pour la rappeler à la vie; heureux celui que la sagesse prend ainsi par la main pour l'introduire dans sa maison, et commander qu'on lui donne à manger ! Car le Verbe de Dieu est vraiment le pain descendu du ciel, aussi entendez la Sagesse qui a multiplié sur les autels le corps et le sang d'un Dieu pour être notre nourriture, vous dire: «Venez, mangez le pain que je vous donne, et buvez le vin que je vous ai préparé». (Pv 9). - Bède. La jeune fille se leva à l'instant, car dès que Jésus-Christ prend et soutient la main de l'homme, son âme revient aussitôt à la vie. Or, il en est quelques-uns qui trouvent la mort de l'âme dans une simple pensée coupable qui ne se manifeste par aucun acte; le Seigneur leur rend la vie dans la fille du chef de la synagogue. D'autres en viennent aux actes extérieurs du mal dans lequel ils se complaisent, et portent pour ainsi dire leur mort publiquement hors des portes, ils sont figurés par le fils de la veuve, que Jésus ressuscita hors des portes de la ville, et il montre ainsi qu'il peut les ressusciter. D'autres enfin sont ensevelis dans les habitudes du péché comme dans la corruption du tombeau, et la grâce du Sauveur est également puissante pour leur rendre la vie, c'est pour le prouver qu'il ressuscite Lazare, qui était déjà depuis quatre jours dans le tombeau. Or, plus les crimes qui ont donné la mort à l'âme sont graves, plus doit être vive la ferveur de la pénitence. Aussi, Notre-Seigneur parle à voix modérée pour ressusciter la jeune fille étendue morte dans la maison de ses parents; il prend un ton plus élevé, et en dit davantage pour rappeler à la vie le jeune homme qu'on portait au tombeau; mais pour ressusciter Lazare mort depuis quatre jours, il frémit en son esprit, il verse: des larmes, et jette un grand cri. Remarquons encore que les fautes publiques exigent un remède public, tandis que les péchés moins graves peuvent être effacés par les oeuvres secrètes de la pénitence. Cette jeune fille étendue morte dans la maison de ses parents, revient à la vie devant un petit nombre de témoins; le fils de la veuve de Naïm est ressuscité hors de la maison et devant tout le peuple, et Lazare, rappelé du tombeau, eut pour témoins de sa résurrection un nombre considérable de Juifs.


CHAPITRE IX


vv. 1-6

9901 Lc 9,1-6

S. Cyr. Il convenait que les ministres établis de Dieu pour enseigner la sainte doctrine, eussent le pouvoir de faire des miracles et de faire reconnaître par leurs oeuvres, qu'ils étaient les envoyés de Dieu: «Jésus ayant assemblé les douze Apôtres, leur donna puissance et autorité sur tous les démons»,etc. Il abaisse ainsi la fierté superbe du démon, qui avait osé dire autrefois: Nul ne peut me contredire. (Is 10, 14). - Eusèbe. Comme il veut conquérir par eux tout le genre humain, il leur donne non seulement le pouvoir de chasser les esprits mauvais, mais encore de guérir en son nom toute espèce d'infirmité: «Et pour guérir les maladies». - S. Cyr. (Très., 14, 14). Considérez ici la divine puissance du Fils de Dieu, qui ne peut convenir à aucune nature créée, car si les saints faisaient des miracles, ce n'était point en vertu d'u n pouvoir naturel, mais par la participation de l'Esprit saint. Ils ne pouvaient d'ailleurs en aucune façon communiquer cette puissance aux autres, car comment une nature créée pourrait-elle disposer en maître des dons de l'Esprit saint? Au contraire, Notre-Seigneur Jésus-Christ étant Dieu par nature, distribue cette grâce à qui il veut, il n'appelle pas sur ceux qui la reçoivent une vertu étrangère, il la leur communique de ses propres trésors. - S. Chrys. (hom. 33 sur S. Matth). Mais ce n'est qu'après qu'il les a fortifiés par un long commerce avec lui, et qu'ils ont acquis une conviction raisonnée de sa puissance qu'il leur donne cette mission: «Et il les envoya prêcher le royaume de Dieu». Remarquez l'objet précis de leur mission, ce n'est point d'annoncer des choses temporelles, comme Moïse et les prophètes, qui promettaient la terre et les biens de la terre, les Apôtres annoncent et promettent le royaume de Dieu et tout ce qu'il renferme.

S. Grég. de Nazianze. En envoyant ses disciples prêcher l'Évangile, Notre-Seigneur leur fait un grand nombre de recommandations qui peuvent se résumer dans cette maxime générale, c'est que leur vertu, leur courage, leur humilité, leur vie toute céleste, doivent briller d'un si vif éclat, qu'ils servent à la propagation de l'Évangile, non moins puissamment que leurs prédications; c'est pour cela qu'il les envoie sans argent, sans bâton, et avec un seul vêtement: «Ne portez rien en route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent», etc. - S. Chrys. Ce précepte renferma it pour les disciples de nombreux avantages; premièrement, il les mettait à l'abri de tout soupçon; secondement, il les affranchissait de toute sollicitude, et leur laissait toute liberté pour la prédication; troisièmement, il les convainquait de sa propre puissance. On objectera, peut-être, que tous les autres commandements ont leur raison d'être, mais pourquoi leur commander de n'avoir en chemin ni sac, ni deux tuniques, ni bâton? C'est qu'il veut les former à la plus haute perfection, et faire pour ainsi dire de ses disciples, des anges, en les affranchissant de tous les soucis de la vie, pour ne leur laisser d'autre sollicitude que la prédication de sa doctrine. -
Eusèbe. Cette recommandation a donc pour objet de les éloigner de tout attachement aux biens de la terre, et de toutes les préoccupations de la vie. Il mettait ainsi à l'épreuve leur foi et leur courage en leur faisant un devoir devant lequel ils ne reculeraient pas, de vivre au milieu des privations de la vie la plus pauvre. Il était juste qu'il y eût entre eux et leur divin Maître une espèce d'échange, et qu'ils reconnussent le pouvoir qu'il leur avait donné de guérir les malades par une obéissance parfaite à ses commandements. Il veut en faire les soldats du royaume de Dieu, il les prépare donc au combat contre les ennemis, en leur recommandant la pratique de la pauvreté: «Car celui qui est enrôlé au service de Dieu, ne doit pas s'embarrasser dans les affaires du siècle».

S. Ambr. Ces préceptes divins nous apprennent donc quelle doit être la vie de celui qui annonce le royaume de Dieu, il doit ne point se préoccuper des moyens de pourvoir à l'entretien de la vie présente, et puiser dans une foi vive la confiance que les choses nécessaires lui seront données avec abondance, en raison directe de son peu d'empressement à les rechercher. - Théophyl. Il les envoie donc comme des mendiants, avec défense de porter avec eux ni pain, ni aucune de ces choses dont tant d'autres ne peuvent se passer. - S. Aug. (de l'acc. des Evang., 2, 30). Ou bien en core, si le Sauveur défend à ses disciples de posséder et de porter avec eux aucune de ces choses, ce n'est pas qu'il ne les juge nécessaires au soutien de cette vie, mais il veut leur apprendre, en leur donnant leur mission, qu'ils ont droit à recevoir le nécessaire de ceux à qui ils prêcheraient l'Évangile; ils doivent donc être parfaitement tranquilles à cet égard, et ne se préoccuper en aucune façon, de mettre en réserve et de porter avec eux les choses nécessaires à la vie. Aussi, d'après saint Marc, il leur commande de ne rien porter avec eux, si ce n'est un bâton, pour montrer que les fidèles doivent tout aux ministres de la parole qui, de leur côté, ne demanderont rien de superflu. Le bâton est donc l'emblème de ce droit et de cette puissance dans ces paroles: «Il leur commanda de ne rien prendre avec eux, si ce n'est un bâton».

S. Ambr. On peut encore entendre, si l'on veut, et avec plusieurs interprètes, ces paroles dans ce sens, que le Sauveur ne se propose ici que de diriger leurs affections intérieures, qui doivent les porter è se dépouiller du corps comme d'un vêtement, non seulement en méprisant les honneurs et les richesses, mais en renonçant à toutes les séductions de la chair.
- Théophyl. D'autres encore, croient que par cette recommandation faite aux Apôtres, de ne porter ni sac, ni bâton, ni deux tuniques, Notre-Seigneur veut leur faire entendre qu'ils ne doivent point thésauriser (ce que signifie le sac où l'on peut entasser des sommes considérables), qu'ils doivent maîtriser la colère et la violence (ce qui est figuré par le bâton), et fuir la dissimulation et la duplicité (que représentent les deux tuniques). - S. Cyr. Mais, dira-t-on, où trouveront-ils les choses nécessaires? Écoutez la suite: «En quelque maison que vous entriez, n'en sortez point»,ce qui veut dire: Contentez-vous des choses que vos disciples vous donneront pour votre entretien en échange des biens spirituels qu'ils recevront de vous. Il leur commande de rester dans la même maison pour ne point contrister, en ch angeant de demeure, celui qui les a reçus chez lui, et ne point s'exposer au soupçon de légèreté d'esprit ou de sensualité.
- S. Ambr. Au jugement du Sauveur, il est donc indigne d'un prédicateur du royaume des cieux, de courir de maison en maison, et de violer ainsi les droits sacrés de l'hospitalité. Mais de même qu'il sauvegarde les droits de l'hospitalité, de même aussi il ordonne à ses disciples, quand on refusera de les recevoir, de secouer la poussière de leurs pieds, en sortant de cette ville: «Lorsqu'on refusera de vous recevoir, en sortant de cette ville, secouez même la poussière de vos pieds en témoignage contre eux».
- Bède. Les Apôtres secouent la poussière de leurs pieds, en témoignage de leurs travaux apostoliques, et comme preuve qu'ils sont entrés dans cette ville pour y faire entendre la prédication de l'Évangile; ou bien encore, ils secouent la poussière de leurs pieds, comme un signe qu'ils n'ont rien reçu, pas même le nécessaire, de ceux qui méprisent l'Évangile. - S. Cyr. Il est très peu probable que ceux qui méprisent la parole du salut et le père de famille se montrent bienveillants pour ses serviteurs, ou réclament leurs bénédictions. - S. Ambr. Ou bien encore, dans un autre sens, le Sauveur nous enseigne à reconnaître grandement le bienfait de l'hospitalité, non seulement en donnant la paix à ceux qui nous reçoivent, mais en les délivrant de ces fautes de légèreté qui tiennent à notre nature terrestre et qui sont effacées par les pas des prédicateurs apostoliques auxquels on accorde l'hospitalité. - Bède. Mais quant à ceux qui, par une négligence coupable ou de dessein prémédité, font mépris de la parole de Dieu, il faut éviter leur société, et en les quittant, secouer la poussière de ses pieds, dans la crainte que les pas de l'âme chaste ne viennent à être souillés par leurs actions pleines de vanité figurées par la poussière.



Catena Aurea 9840