Catéchisme S. Pie X - § 2. L'institution et les effets du sacrement de l'Eucharistie.

§ 2. L'institution et les effets du sacrement de l'Eucharistie.




Quand est-ce que Jésus-Christ a institué le sacrement de l'Eucharistie ?

Jésus-Christ a institué le sacrement de l'Eucharistie dans la dernière cène qu'il fit avec ses disciples, le soir qui précéda sa passion.


Pourquoi Jésus-Christ a-t-il institué la très sainte Eucharistie ?

Jésus-Christ a institué la très sainte Eucharistie pour trois raisons principales :
1 pour qu'elle soit le sacrifice de la nouvelle loi ;
2 pour qu'elle soit la nourriture de notre âme ;
3 pour qu'elle soit un mémorial perpétuel de sa passion et de sa mort, et un gage précieux de son amour envers nous et de la vie éternelle.


Pourquoi Jésus-Christ a-t-il institué ce sacrement sous les espèces du pain et du vin ?

Jésus-Christ a institué ce sacrement sous les espèces du pain et du vin, parce que l'Eucharistie devait être notre nourriture spirituelle et qu'il était par suite convenable qu'elle nous fût donnée sous forme d'aliment et de breuvage.


Quels effets produit en nous la très sainte Eucharistie ?

Voici les principaux effets que produit la très sainte Eucharistie en celui qui la reçoit dignement :l elle conserve et accroît la vie de l'âme qui est la grâce, comme la nourriture matérielle soutient et accroît la vie du corps ;
2 elle remet les péchés véniels et préserve des péchés mortels ;
3 elle produit la consolation spirituelle.


La très sainte Eucharistie ne produit-elle pas en nous d'autres effets ?

Si, la très sainte Eucharistie produit encore en nous trois autres effets, à savoir :
1 elle affaiblit nos passions et, en particulier, elle amortit en nous le feu de la concupiscence ;
2 elle accroît en nous la ferveur et nous aide à agir en conformité avec les désirs de Jésus-Christ ;
3 elle nous donne un gage de la gloire future et de la résurrection de notre corps.




§ 3. Les dispositions nécessaires pour bien communier.




Le sacrement de, l'Eucharistie produit-il toujours en .nous ses merveilleux effets ?

Le sacrement de l'Eucharistie produit en nous ses merveilleux effets quand il est reçu avec les dispositions nécessaires.


Combien de choses sont nécessaires pour faire une bonne Communion ?

Pour faire une bonne Communion trois choses sont nécessaires :
1 être en état de grâce ;
2 être à jeun depuis minuit jusqu'au moment de la Communion ;
3 savoir ce qu'on va recevoir et s'approcher de la sainte Communion avec dévotion.


Qu'est-ce qu'être en état de grâce ?

Etre en état de grâce, c'est avoir la conscience pure de tout péché mortel.


Que doit faire, avant de communier, celui qui sait être en état de péché mortel ?

Celui qui sait être en état de péché mortel, doit, avant de communier, faire une bonne confession ; car l'acte de contrition parfaite, sans la confession, ne suffit pas à celui qui est en état de péché mortel pour communier comme il faut.


Pourquoi l'acte de contrition parfaite ne suffit-il pas, quand on est en état de péché mortel, pour pouvoir communier ?

Parce que l'Eglise a établi, par respect pour ce sacrement, que celui qui est coupable de péché mortel n'aille pas faire la sainte Communion si, auparavant, il ne s'est pas confessé.


Celui qui communierait en état de péché mortel recevrait-il Jésus-Christ ?

Celui qui communierait en état de péché mortel recevrait Jésus-Christ, mais il ne recevrait pas sa grâce ; il commettrait même un sacrilège et encourrait la sentence de damnation.


Quel est le jeûne requis avant la Communion ?

Le jeûne requis avant la Communion est le jeûne naturel, qui est rompu par la moindre chose prise par manière d'aliment ou de breuvage.


Celui qui avale quelque chose resté dans les dents ou quelque goutte d'eau entrée dans la bouche, peut-il encore communier ?

Celui qui avale quelque chose resté dans les dents ou quelque goutte d'eau en faisant sa toilette, peut encore communier ; parce qu'alors, ou bien ces choses ne sont pas prises par manière d'aliment ou de breuvage, ou bien elles en ont perdu la nature.


N'est-il jamais permis de communier sans être à jeun ?

Communier sans être à jeun est permis aux malades qui sont en danger de mort, et à ceux qui ont obtenu une permission spéciale du Pape en raison d'une maladie qui se prolonge. La Communion faite par les malades en danger de mort s'appelle Viatique, parce qu'elle les soutient dans le voyage qu'ils font de cette vie à l'éternité.


Que veulent dire ces mots : savoir ce qu'on va recevoir ?

Savoir ce qu'on va recevoir, veut dire : connaître ce qu'enseigne la Doctrine chrétienne au sujet de ce sacrement et le croire fermement.


Que veut dire : communier avec dévotion ?

Communier avec dévotion, c'est s'approcher de la sainte Communion avec humilité et modestie, dans sa personne comme dans ses habits, et faire la préparation avant la sainte Communion et l'action de grâces après.


En quoi consiste la préparation avant la Communion ?

La préparation avant la Communion consiste à s'arrêter quelques instants à considérer qui nous allons recevoir et qui nous sommes ; et à faire des actes de foi, d'espérance, de charité, de contrition, d'adoration, d'humilité et de désir de recevoir Jésus-Christ.


En quoi consiste l'action de grâces après la Communion ?

L'action de grâces après la Communion consiste à rester dans le recueillement, honorant la présence du Seigneur en nous et renouvelant les actes de foi, d'espérance, de charité, d'adoration, de remerciement, d'offrande et de demande, demandant surtout les grâces qui nous sont le plus nécessaires à nous et à ceux pour lesquels nous sommes obligés de prier.


Que doit-on faire le jour de la Communion ?

Le jour de la Communion on doit se tenir le plus possible dans le recueillement, s'occuper à des oeuvres de piété et remplir avec un plus grand soin les devoirs de son état.


Combien de temps Jésus-Christ reste-t-il en nous après la sainte Communion ?

Après la sainte Communion Jésus-Christ reste en nous par sa grâce aussi longtemps que nous ne péchons pas mortellement ; et par sa présence réelle il reste tant que les espèces sacramentelles ne sont pas consommées.




§ 4. La manière de communier.




Comment faut-il se tenir au moment de recevoir la sainte Communion ?

Au moment de recevoir la sainte Communion, il faut être à genoux, tenir la tête médiocrement levée, les yeux modestement tournés vers la sainte Hostie, la bouche suffisamment ouverte et la langue un peu avancée sur la lèvre inférieure.


Comment faut-il tenir la nappe ou la tablette de Communion ?

Il faut tenir la nappe ou la tablette de Communion de telle sorte qu'elle reçoive la sainte Hostie si elle venait à tomber.


Quand doit-on avaler la sainte Hostie ?

Nous devons faire en sorte d'avaler la sainte Hostie le plus tôt possible, et nous abstenir de cracher pendant quelque temps.


Si la sainte Hostie s'attachait au palais, que faudrait-il faire ?

Si la sainte Hostie s'attachait au palais, il faudrait la détacher avec la langue, et jamais avec le doigt.




§ 5. Le précepte de la communion.




Quand y a-t-il obligation de communier ?

Il y a obligation de communier tous les ans, à Pâques, chacun dans sa paroisse ; et de plus, quand on est en danger de mort.


A quel âge commence à obliger le commandement de la Communion pascale ?

Le commandement de la Communion pascale commence à obliger à l'âge où l'enfant est capable de s'en approcher avec les dispositions requises.


Ceux qui ont l'âge d'être admis à la Communion et qui ne communient pas pèchent-ils ?

Ceux qui, ayant l'âge d'être admis à la Communion, ne communient pas, ou parce qu'ils ne veulent pas ou parce que, par leur faute, ils ne sont pas instruits, pèchent certainement. Leurs parents ou ceux qui les remplacent pèchent de leur côté si le retard de la Communion arrive par leur faute et ils devront en rendre un grand compte à Dieu.


Est-il bon et utile de communier souvent ?

Il est très bon de communier souvent, et même chaque jour, selon le désir de l'Eglise, pourvu qu'on le fasse avec les dispositions requises.


Avec quelle fréquence peut-on s'approcher de la sainte Table ?

On peut s'approcher de la sainte Table aussi souvent que le conseil en est donné par un pieux et docte confesseur.





Chapitre 5 : Le saint sacrifice de la Messe.





§ 1. L'essence, l'institution et les fins du saint sacrifice de la Messe.




L'Eucharistie doit-elle être considérée seulement comme un sacrement ?

L'Eucharistie n'est pas seulement un sacrement ; elle est aussi le sacrifice permanent de la nouvelle loi, que Jésus-Christ a laissé à son Eglise, afin de s'offrir à Dieu par les mains de ses prêtres.


En quoi consiste, en général, le sacrifice ?

Le sacrifice, en général, consiste à offrir à Dieu une chose sensible et à la détruire en quelque manière pour reconnaître son souverain domaine sur nous et sur toutes choses.


Comment s'appelle ce sacrifice de la nouvelle loi ?

Ce sacrifice de la nouvelle loi s'appelle la sainte Messe.


Qu'est-ce donc que la sainte Messe ?

La sainte Messe est le sacrifice du Corps et du Sang de Jésus-Christ, offert sur nos autels sous les espèces du pain et du vin en souvenir du sacrifice de la Croix.

Le sacrifice de la Messe est-il le même que celui de la Croix ?

Le sacrifice de la Messe est substantiellement le même que celui de la Croix en ce que c'est le même Jésus-Christ qui s'est offert sur la Croix et qui s'offre par les mains des prêtres, ses ministres, sur nos autels ; mais dans la manière dont il est offert, le sacrifice de la Messe diffère du sacrifice de la Croix, tout en gardant avec celui-ci la plus intime et la plus essentielle relation.


Quelle différence et quelle relation y a-t-il entre le sacrifice de la Messe et le sacrifice de la Croix ?

Entre le sacrifice de la Messe et le sacrifice de la Croix il y a cette différence et cette relation que, sur la Croix, Jésus-Christ s'est offert en répandant son Sang et en méritant pour nous ; tandis que sur les autels, il se sacrifie sans effusion de sang et nous applique les fruits de sa Passion et de sa Mort.


Quelle autre relation le sacrifice de la Messe a-t-il avec celui de la Croix ?

Une autre relation du sacrifice de la Messe avec celui de la Croix est que le sacrifice de la Messe représente d'une manière sensible l'effusion du sang de Jésus-Christ sur la Croix ; car en vertu des paroles de la consécration, le Corps seul de notre Sauveur devient présent sous l'espèce du pain et son Sang seul sous l'espèce du vin ; et ce n'est que par concomitance naturelle et à cause de l'union hypostatique que Jésus-Christ vivant et véritable est présent sous chacune des espèces.


Peut-être le sacrifice de la Croix n'est il pas l'unique sacrifice de la nouvelle loi ?

Le sacrifice de la Croix est l'unique sacrifice de la loi nouvelle, car par lui Notre Seigneur a apaisé la justice Divine, acquis tous les mérites nécessaires pour nous sauver et accompli ainsi de son côté notre Rédemption. Ce sont ces mérites qu'il nous applique par les moyens qu'il a institués dans son Eglise, au nombre desquels est le saint sacrifice de la Messe.


Pour quelles fins offre-t-on le sacrifice de la sainte Messe ?

On offre à Dieu le sacrifice de la sainte Messe pour quatre fins :
1 pour lui rendre l'honneur qui lui est dû, et à ce point de vue le sacrifice est latreutique ;
2 pour le remercier de ses bienfaits, et à ce point de vue le sacrifice est eucharistique ;
3 pour l'apaiser, lui donner la satisfaction due pour nos péchés, soulager les âmes du purgatoire, et à ce point de vue le sacrifice est propitiatoire ;
4 pour obtenir toutes les grâces qui nous sont nécessaires, et à ce point de vue le sacrifice est impétratoire.


Qui est-ce qui offre à Dieu le sacrifice de la sainte Messe ?

Le premier et le principal dans l'oblation du sacrifice de la sainte Messe est Jésus-Christ, et le prêtre est le ministre qui, au nom de Jésus-Christ, offre ce sacrifice au Père Eternel.


Qui a institué le sacrifice de la sainte Messe ?

C'est Jésus-Christ lui-même qui a institué le sacrifice de la sainte Messe quand il a institué le sacrement d'Eucharistie, et il dit qu'on le fit en souvenir de sa Passion.


A qui offre-t-on la sainte Messe ?

On offre la sainte Messe à Dieu seul.


Si on offre la sainte Messe à Dieu seul, pourquoi célèbre-t-on tant de messes en l'honneur de la très sainte Vierge et des Saints ?

La Messe célébrée en l'honneur de la sainte Vierge et des Saints est toujours un sacrifice offert à Dieu seul ; aussi, on dit qu'elle est célébrée en l'honneur de la très sainte Vierge et des Saints, pour remercier Dieu des dons qu'il leur a faits et obtenir de lui plus abondamment par leur intercession les grâces dont nous avons besoin.


Qui participe aux fruits de la sainte Messe ?

Toute l'Eglise participe aux fruits de la sainte Messe, mais particulièrement :l le prêtre et ceux qui assistent à la Messe et qui sont considérés comme unis au prêtre ;
2 ceux pour qui la Messe est appliquée et ils peuvent être des vivants ou des défunts.



§ 2. La manière d'assister à la Messe.




Combien de choses sont nécessaires pour entendre bien et avec fruit la sainte Messe ?

Pour entendre bien et avec fruit la sainte Messe deux choses sont nécessaires :
1 la modestie extérieure ;
2 la dévotion du coeur.


En quoi consiste la modestie extérieure ?

La modestie extérieure consiste spécialement à être modestement vêtu, à observer le silence et le recueillement, et à se tenir autant que possible à genoux, excepté pendant les deux évangiles qu'on entend debout.


En entendant la sainte Messe, quelle est la meilleure manière de pratiquer la dévotion du coeur ?

La meilleure manière de pratiquer la dévotion du coeur en entendant la sainte Messe est la suivante :
1 unir dès le commencement son intention à celle du prêtre, offrant à Dieu le saint sacrifice pour les fins pour lesquelles il a été institué ;
2 suivre le prêtre en chacune des prières et des actions du sacrifice ;
3 méditer la passion et la mort de Jésus-Christ et détester de tout son coeur les péchés qui en ont été la cause ;
4 faire la Communion sacramentelle, ou au moins la Communion spirituelle pendant que le prêtre communie.


Qu'est-ce que la Communion spirituelle ?

La Communion spirituelle est un grand désir de s'unir sacramentellement à Jésus-Christ, en disant, par exemple : " Mon Seigneur Jésus-Christ, je désire de tout mon coeur de m'unir à Vous maintenant et pour toute l'éternité " et en faisant les mêmes actes qu'on fait avant et après la Communion sacramentelle.


La récitation du Rosaire ou d'autres prières pendant la sainte Messe empêche-t-elle de l'entendre avec fruit ?

La récitation de ces prières n'empêche pas d'entendre la Messe avec fruit, pourvu qu'on tâche le plus possible de suivre les cérémonies du saint sacrifice.


Fait-on bien de prier aussi pour les autres en assistant à la sainte Messe ?

On fait bien de prier aussi pour les autres en assistant à la sainte Messe, et même le temps de la sainte Messe est le meilleur pour prier à l'intention des vivants et des morts.


Que faudrait-il faire quand la Messe est finie ?

Quand la Messe est finie, il faudrait remercier Dieu de la grâce qu'il nous a faite en nous donnant d'assister à ce grand sacrifice, et lui demander pardon des fautes que nous avons commises en y assistant.





Chapitre 6 : La pénitence.





§ 1. La pénitence en général.




Qu'est-ce que le sacrement de Pénitence ?

La Pénitence, appelée aussi Confession, est le sacrement institué par Jésus-Christ pour remettre les péchés commis après le Baptême.


Pourquoi donne-t-on à ce sacrement le nom de Pénitence ?

On donne à ce sacrement le nom de Pénitence, parce que, pour obtenir le pardon des péchés, il est nécessaire de les détester avec repentir, et parce que celui qui a commis une faute doit se soumettre à la peine que le prêtre impose.


Pourquoi ce sacrement est-il aussi appelé Confession ?

Ce sacrement est aussi appelé Confession parce que, pour obtenir le pardon des péchés, il ne suffit pas de les détester, mais il est nécessaire de les accuser au prêtre, c'est-à-dire d'en faire la confession.


Quand est-ce que Jésus-Christ a institué le sacrement de Pénitence ?

Jésus-Christ a institué le sacrement de Pénitence le jour de sa Résurrection, quand, entré dans le cénacle, il donna solennellement à ses Apôtres le pouvoir de remettre les péchés.


Comment Jésus-Christ donna-t-il à ses Apôtres le pouvoir de remettre les péchés ?

Jésus-Christ donna à ses Apôtres le pouvoir de remettre les péchés en soufflant sur eux et en leur disant : " Recevez le Saint-Esprit : les péchés de ceux à qui vous les remettrez seront remis et les péchés de ceux à qui vous les retiendrez, seront retenus ".


Quelle est la matière du sacrement de Pénitence ?

On distingue pour le sacrement de Pénitence la matière éloignée et la matière prochaine.
* La matière éloignée est constituée par les péchés que le pénitent a commis après le Baptême.
* La matière prochaine, ce sont les actes du pénitent, c'est-à-dire la contrition, l'accusation et la satisfaction.


Quelle est la forme du sacrement de Pénitence ?

La forme du sacrement de Pénitence est celle-ci : " Je t'absous de tes péchés ".


Quel est le ministre du sacrement de Pénitence ?

Le ministre du sacrement de Pénitence est le prêtre approuvé par l'Evêque pour entendre les confessions.


Pourquoi avez-vous dit que le prêtre doit être approuvé par l'Evêque ?

Le prêtre doit être approuvé et autorisé par l'Evêque pour entendre les confessions parce que, pour administrer validement ce sacrement, il ne suffit pas d'avoir le pouvoir d'ordre, mais il est nécessaire d'avoir aussi le pouvoir de juridiction, c'est-à-dire la puissance de juger, qui doit être donnée par l'Evêque.


Combien y a-t-il de parties dans le sacrement de Pénitence ?

Les parties du sacrement de Pénitence sont : la contrition, la confession et la satisfaction du pénitent, et l'absolution du prêtre.


Qu'est-ce que la contrition ou douleur des péchés ?

La contrition on douleur des péchés est un déplaisir de l'âme, par lequel on déteste les péchés commis et on se propose de n'en plus commettre à l'avenir.


Que veut dire le mot contrition ?

Le mot contrition veut dire broiement, brisement, comme quand une pierre est écrasée et réduite en poussière.


Pourquoi donne-t-on le nom de contrition à la douleur des péchés ?

On donne le nom de contrition à la douleur des péchés pour signifier que le coeur endurci du pécheur est en quel que sorte broyé par la douleur d'avoir offensé Dieu.


En quoi consiste la confession des péchés ?

La confession consiste en une accusation distincte de nos péchés, faite au confesseur pour en recevoir l'absolution et la pénitence.


Pourquoi dit-on que la confession est une accusation ?

On dit que la confession est une accusation parce qu'elle ne doit pas être un récit indifférent, mais la manifestation vraie et douloureuse de nos péchés.


Qu'est-ce que la satisfaction ou pénitence ?

La satisfaction ou pénitence est une prière au une autre bonne oeuvre que le confesseur impose au pénitent en expiation de ses péchés.


Qu'est-ce que l'absolution ?

L'absolution est la sentence que le prêtre prononce au nom de Jésus-Christ pour remettre les péchés au pénitent.


Des parties du sacrement de Pénitence, quelle est la plus nécessaire ?

Des parties du sacrement de Pénitence, la plus nécessaire est la contrition, parce que sans elle on ne peut jamais obtenir le pardon des péchés, et avec elle seule, quand elle est parfaite, on peut obtenir le pardon pourvu qu'elle soit unie au désir, au moins implicite, de se confesser.




§ 2. Les effets et la nécessité du sacrement de Pénitence et les dispositions pour le bien recevoir.




Quels sont les effets du sacrement de Pénitence ?

Le sacrement de Pénitence confère la grâce sanctifiante par laquelle sont remis les péchés mortels et aussi les péchés véniels qu'on a confessés et dont on a le repentir ; il change la peine éternelle en peine temporelle dont une partie, plus ou moins grande selon les dispositions, est même remise ; il rend les mérites des bonnes oeuvres faites avant de commettre le péché mortel ; il donne à l'âme des secours opportuns pour ne pas retomber dans le péché et remet la conscience en paix.


Le sacrement de Pénitence est-il nécessaire à tous pour être sauvés ?

Le sacrement de Pénitence est nécessaire pour être sauvés à tous ceux qui, après le Baptême, ont commis quelque péché mortel.


Est-il bon de se confesser souvent ?

Il est très bon de se confesser souvent parce que le sacrement de Pénitence non seulement efface les péchés, mais encore donne les grâces nécessaires pour les éviter à l'avenir.


Le sacrement de Pénitence a-t-il la vertu de remettre tous les péchés, si nombreux et si grands qu'ils soient ?

Le sacrement de Pénitence a la vertu de remettre tous les péchés, si nombreux et si grands qu'ils soient, pourvu qu'on le reçoive avec les dispositions requises.


Combien faut-il de choses pour faire une bonne confession ?

Pour faire une bonne confession, il faut cinq choses :
1 l'examen de conscience ;
2 la douleur d'avoir offensé Dieu ;
3 la résolution de ne plus pécher ;
4 l'accusation de ses péchés ;
5 la satisfaction ou pénitence.


Que devons-nous faire avant tout pour nous bien confesser ?

Pour nous bien confesser, nous devons, avant tout, prier de tout coeur le Seigneur de nous donner la lumière pour connaître tous nos péchés et la force de les détester.






§ 3. L'examen.




Qu'est-ce que l'examen de conscience ?

L'examen de conscience est une recherche attentive des péchés qu'on a commis depuis la dernière confession bien faite.


Comment se fait l'examen de conscience ?

L'examen de conscience se fait en cherchant soigneusement à se rappeler devant Dieu tous les péchés non encore confessés et qu'on a commis en pensées, paroles, actions et omissions, contre les commandements de Dieu et de l'Eglise et contre les obligations de son état.


Sur quelles autres choses devons-nous nous examiner ?

Nous devons encore nous examiner sur les mauvaises habitudes et les occasions de péché.


Dans l'examen devons-nous rechercher aussi le nombre des péchés ?

Dans l'examen, nous devons aussi rechercher le nombre des péchés mortels.


Que faut-il pour qu'un Péché soit mortel ?

Pour qu'un péché soit mortel, il faut trois choses : matière grave, pleine advertance et parfait consentement de la volonté.


Quand est-ce qu'il y a matière grave ?

Il y a matière grave quand il s'agit d'une chose notablement contraire à la loi de Dieu et de l'Eglise.


Quand est-ce qu'il y a, en péchant, pleine advertance ou connaissance ?

Il y a, en péchant, pleine advertance ou connaissance, quand on connaît parfaitement qu'on fait un mal grave.


Quand est-ce que, dans le péché, il y a parfait consentement de la volonté ?

Il y a, dans le péché, parfait consentement de la volonté quand on veut délibérément faire une chose, bien qu'on sache qu'elle est coupable.


Quel soin faut-il apporter à l'examen de conscience ?

Il faut apporter à l'examen de conscience le soin qu'on apporterait à une affaire de grande importance.


Combien de temps doit-on employer à l'examen ?

On doit employer à l'examen de conscience plus ou moins de temps selon le besoin, c'est-à-dire selon le nombre et la qualité des péchés qui chargent la conscience et selon le temps écoulé depuis la dernière confession bien faite.


Comment peut-on rendre plus facile l'examen pour la confession ?

On rend plus facile l'examen pour la confession en faisant chaque soir l'examen de conscience sur les actions de la journée.






§ 4. La douleur.




Qu'est-ce que la douleur des péchés ?

La douleur des péchés consiste en un déplaisir et une sincère détestation de l'offense faite à Dieu.


Combien y a-t-il de sortes de douleur ?

Il y a deux sortes de douleur :la douleur parfaite ou de contrition :la douleur imparfaite ou d'attrition.


Qu'est-ce que la douleur parfaite ou de contrition ?

La douleur parfaite est le déplaisir d'avoir offensé Dieu parce qu'il est infiniment bon et digne par lui-même d'être aimé.


Pourquoi appelez-vous parfaite la douleur de contrition ?

J'appelle parfaite la douleur de contrition pour deux raisons :
1 parce qu'elle regarde exclusivement la bonté de Dieu et non pas notre avantage ou notre détriment ;
2 parce qu'elle nous fait obtenir immédiatement le pardon des péchés, tout en nous laissant l'obligation de nous confesser.


La douleur parfaite nous obtient donc le pardon des péchés indépendamment de la confession ?

La douleur parfaite ne nous obtient pas le pardon des péchés indépendamment de la confession, parce qu'elle implique toujours la volonté de se confesser.


Pourquoi la douleur parfaite ou contrition produit-elle cet effet de nous remettre en état de grâce ?

La douleur parfaite ou contrition, produit cet effet, parce qu'elle naît de la charité qui ne peut se trouver dans l'âme en même temps que le péché mortel.


Qu'est-ce que la douleur imparfaite ou d'attrition ?

La douleur imparfaite ou d'attrition est celle par laquelle nous nous repentons d'avoir offensé Dieu comme notre souverain Juge, c'est-à-dire par crainte des châtiments mérités en cette vie ou en l'autre, ou à cause de la laideur même du péché.


Quelles qualités doit avoir la douleur pour être bonne ?

La douleur, pour être bonne, doit avoir quatre qualités : elle doit être intérieure, surnaturelle, souveraine et universelle.


Qu'entendez-vous en disant que la douleur doit être intérieure ?

J'entends qu'elle doit être dans le coeur et dans la volonté, et non pas seulement dans les paroles.


Pourquoi la douleur doit-elle être intérieure ?

La douleur doit être intérieure parce que la volonté qui s'est éloignée de Dieu par le péché doit revenir à Dieu en détestant le péché commis.


Qu'entendez-vous en disant que la douleur doit être surnaturelle ?

J'entends qu'elle doit être excitée en nous par la grâce de Dieu et conçue pour des motifs de foi.


Pourquoi la douleur doit-elle être surnaturelle ?

La douleur doit être surnaturelle parce qu'elle tend vers un but surnaturel, c'est-à-dire le pardon de Dieu, l'acquisition de la grâce sanctifiante et le droit à la gloire éternelle.


Expliquez mieux la différence entre la douleur surnaturelle et la douleur naturelle ?

Celui qui se repent parce qu'il a offensé un Dieu infiniment bon et digne par lui-même d'être aimé, parce qu'il a perdu le paradis et mérité l'enfer, ou à cause de la malice intrinsèque du péché, a une douleur surnaturelle, parce que ce sont là des motifs de foi. Celui, au contraire, qui se repentirait seulement à cause du déshonneur ou des châtiments qu'il s'est attirés de la part des hommes, ou à cause de quelque préjudice purement temporel, aurait une douleur naturelle, parce qu'il se repentirait seulement pour des motifs humains.


Pourquoi la douleur doit-elle être souveraine ?

La douleur doit être souveraine parce que nous devons regarder et haïr le péché comme le plus grand de tous les maux, puisqu'il offense Dieu, le souverain Bien.


Il est peut-être nécessaire que la douleur des péchés se manifeste par des pleurs comme on le fait dans les malheurs de cette vie ?

Non, il n'est pas nécessaire que matériellement on manifeste par des pleurs sa douleur des péchés, mais il suffit qu'en son coeur on fasse plus de cas d'avoir offensé Dieu que de tout autre malheur.


Qu'entendez-vous en disant que la douleur doit être universelle ?

Je veux dire qu'elle doit s'étendre à tous les péchés mortels commis.


Pourquoi la douleur doit-elle s'étendre à tous les péchés mortels commis ?

Parce que celui qui garde même un seul péché mortel sans s'en repentir reste l'ennemi de Dieu.


Que devons-nous faire pour avoir la douleur de nos péchés ?

Pour avoir la douleur de nos péchés, nous devons la demander à Dieu du fond du coeur et l'exciter en nous par la considération du grand mal que nous avons fait en péchant.


Comment ferez-vous pour vous exciter à détester vos péchés ?

Pour m'exciter à détester mes péchés :
1 je considérerai la rigueur de la justice infinie de Dieu, et la laideur du péché qui a souillé mon âme et m'a rendu digne des peines éternelles de l'enfer ;
2 je considérerai que j'ai perdu la grâce et l'amitié divine, mon titre d'enfant de Dieu et le droit au céleste héritage ;
3 que j'ai offensé mon Rédempteur mort pour moi et que mes péchés ont été la cause de sa mort ;
4 que j'ai méprisé mon Créateur, mon Dieu ; que je me suis détourné de Lui, mon Souverain Bien, digne d'être aimé par dessus tout et servi fidèlement.


Devons-nous avoir grand soin, quand nous allons nous confesser, d'avoir une vraie douleur de nos péchés ?

Quand nous allons nous confesser, nous devons certainement avoir grand soin d'avoir une vraie douleur de nos péchés, parce que c'est la chose la plus importante de toutes, et que, si la douleur manque, la confession est nulle.


Celui qui ne confesse que des péchés véniels doit-il avoir la douleur de tous ?

Quand on ne confesse que des péchés véniels, pour que la confession soit valide, il suffit qu'on ait le repentir de quelques uns ; mais pour obtenir le pardon de tous, il est nécessaire qu'on se repente de tous ceux qu'on reconnaît avoir commis.


Celui qui, ne confessant que des péchés véniels, ne se repent pas même d'un seul, fait-il une bonne confession ?

Celui qui, ne confessant que des péchés véniels, ne se repent pas même d'un seul, fait une confession nulle ; de plus, cette confession est sacrilège, si c'est avec advertance qu'il manque de douleur.


Que convient-il de faire pour rendre plus sûre une confession où on n'accuse que des péchés véniels ?

Pour rendre plus sûre une confession où on n'accuse que des péchés véniels, il est prudent d'accuser en outre, avec une vraie douleur, quelque péché plus grave de la vie passée, bien qu'il ait été déjà accusé d'autres fois.


Est-il bon de faire souvent l'acte de contrition ?

Il est bon et très utile de faire souvent l'acte de contrition, surtout avant de se coucher et quand on s'aperçoit qu'on est tombé dans un péché mortel ou qu'on en a un doute, afin de se remettre au plus vite en état de grâce. C'est surtout utile pour obtenir plus facilement de Dieu la grâce de faire le même acte quand on en aura le plus de besoin, c'est-à-dire quand on sera en danger de mort.







Catéchisme S. Pie X - § 2. L'institution et les effets du sacrement de l'Eucharistie.