Catéchisme S. Pie X - § 5. Le bon propos.

§ 5. Le bon propos.




En quoi consiste le bon propos ?

Le bon propos consiste en une volonté résolue de ne jamais plus commettre le péché et d'employer tous les moyens nécessaires pour le fuir.


Quelles qualités doit avoir cette résolution pour être un bon propos ?

Pour être un bon propos, cette résolution doit avoir principalement trois qualités ; elle doit être absolue, universelle et efficace.


Qu'entendez-vous en disant : le bon propos doit être absolu ?

J'entends que le bon propos doit être sans aucune condition de temps, de lieu ou de personne.


Qu'entendez-vous en disant : le bon propos doit être universel ?

En disant : le bon propos doit être universel, j'entends que nous devons avoir la volonté de fuir tous les péchés mortels, autant ceux que nous avons déjà commis que tous les autres que nous pourrions commettre.


Qu'entendez-vous en disant : le bon propos doit être efficace ?

En disant : le bon propos doit être efficace, j'entends qu'il faut avoir une volonté résolue à perdre tout plutôt que de commettre un nouveau péché, à fuir les occasions dangereuses de pécher, à détruire les mauvaises habitudes, et à accomplir toutes les obligations contractées en conséquence de nos péchés.


Qu'entend-on par mauvaise habitude ?

Par mauvaise habitude, on entend la disposition acquise à tomber facilement dans les péchés auxquels nous nous sommes accoutumés.


Que doit-on faire pour corriger les mauvaises habitudes ?

Pour corriger les mauvaises habitudes, nous devons veiller sur nous, prier beaucoup, nous confesser fréquemment, avoir un bon directeur, n'en pas changer, et mettre en pratique les conseils et les remèdes qu'il nous propose.


Qu'entend-on par occasions dangereuses de pécher ?

Par occasions dangereuses de pécher on entend toutes les circonstances de temps, de lieu, de personnes ou de choses qui, de leur nature ou à cause de notre fragilité, nous portent à commettre le péché.


Sommes-nous gravement obligés de fuir toutes les occasions dangereuses ?

Nous sommes gravement obligés de fuir les occasions dangereuses qui, ordinairement, nous portent à commettre le péché mortel et qu'on appelle les occasions prochaines du péché.

Que doit faire celui qui ne peut pas fuir quelque occasion de péché ?

Celui qui ne peut pas fuir quelque occasion de péché doit le dire à son confesseur et s'en tenir à ses conseils.


Quelles considérations aident à nous porter au bon propos ?

Ce seront les mêmes considérations qui nous aident à nous exciter à la douleur, c'est-à-dire la crainte de la justice de Dieu et l'amour de son infinie bonté.






§ 6. L'accusation des péchés au confesseur.




Après vous être bien disposé à la confession par l'examen, la douleur et le bon propos, que ferez-vous ?

Après m'être bien disposé à la confession par l'examen, la douleur et le bon propos, j'irai faire au confesseur l'accusation de mes péchés pour en avoir l'absolution.


De quels péchés sommes-nous obligés de nous confesser ?

Nous sommes obligés de nous confesser de tous les péchés mortels, mais il est bon de confesser aussi les véniels.


Quelles qualités doit avoir l'accusation des péchés ou confession ?

Les principales qualités que doit avoir l'accusation des péchés sont au nombre de cinq : elle doit être humble, entière, sincère, prudente et brève.


Que signifient ces mots : l'accusation doit être humble ?

Ils signifient que le pénitent doit s'accuser devant son confesseur sans arrogance dans l'esprit ou les paroles, mais avec le sentiment d'un coupable qui reconnaît sa faute et comparaît devant le juge.


Que signifient ces mots : l'accusation doit être entière ?

Ils signifient qu'on doit manifester, avec leurs circonstances et leur nombre, tous les péchés mortels commis depuis la dernière confession bien faite, et dont on a conscience.


Quelles circonstances doit-on manifester pour que l'accusation soit entière ?

Pour que l'accusation soit entière, on doit manifester les circonstances qui changent l'espèce du péché.


Quelles sont les circonstances qui changent l'espèce du péché ?

Les circonstances qui changent l'espèce du péché sont :
1 celles par lesquelles une action coupable de vénielle devient mortelle ;
2 celles par lesquelles une action coupable contient la malice de deux ou plusieurs péchés mortels.


Donnez-moi un exemple d'une circonstance qui fasse devenir mortel un péché véniel ?

Celui qui, pour s'excuser, ferait un mensonge d'où résulterait un grave dommage pour le prochain devrait manifester cette circonstance qui, d'officieux rend le mensonge gravement pernicieux.


Donnez-moi maintenant un exemple d'une circonstance par laquelle une même action coupable contient la malice de deux ou plusieurs péchés ?

Celui qui aurait dérobé une chose sacrée devrait accuser cette circonstance qui ajoute au vol la malice du sacrilège.


Si on n'était pas certain d'avoir commis un péché, devrait-on s'en accuser ?

Si on n'était pas certain d'avoir commis un péché, on ne serait pas obligé de s'en confesser : et si on voulait l'accuser, on devrait ajouter que l'on n'est pas certain de l'avoir commis.


Que doit faire celui qui ne se rappelle pas exactement le nombre de ses péchés ?

Celui qui ne se rappelle pas exactement le nombre de ses péchés, doit en accuser le nombre approximatif.


Celui qui, par oubli, a tu un péché mortel ou une circonstance nécessaire, a-t-il fait une bonne confession ?

Celui qui, par pur oubli, a tu un péché mortel ou une circonstance nécessaire, a fait une bonne confession, pourvu qu'il ait apporté à s'en rappeler tout le soin qu'il devait.


Si un péché mortel oublié en confession revient ensuite à l'esprit, sommes-nous obligés de nous en accuser dans une autre confession ?

Si un péché mortel oublié en confession revient ensuite à l'esprit, nous sommes certainement obligés de l'accuser la première fois que nous allons nous confesser.


Quelle faute commet celui qui, par honte ou par quelque autre motif coupable, cache volontairement un péché mortel en confession ?

Celui qui, par honte ou pour quelque autre motif coupable, cache volontairement un péché mortel en confession, profane le sacrement et se rend par suite coupable d'un très grave sacrilège.


Que doit faire, pour mettre ordre à sa conscience, celui qui a caché volontairement quelque péché mortel en confession ?

Celui qui a caché volontairement quelque péché mortel en confession, doit faire connaître au confesseur le péché qu'il a caché, dire dans combien de confessions il l'a caché et refaire toutes les confessions depuis la dernière qui fut bien faite.


Quelles considérations doit faire celui qui serait tenté de cacher quelque péché en confession ?

Celui qui serait tenté de cacher quelque péché grave en confession doit considérer :
1 qu'il n'a pas eu honte de pécher en présence de Dieu qui voit tout ;
2 qu'il vaut mieux manifester ses péchés en secret à un confesseur que de vivre toujours inquiet, dans le péché, de faire une mort malheureuse et d'être couvert de confusion devant tout le monde au jugement général ;
3 que le confesseur est obligé au secret sacramentel, qu'il ne peut violer sans commettre un très grave péché et sans s'exposer aux peines temporelles et éternelles les plus sévères.


Que signifient ces mots : l'accusation doit être sincère ?

Ils signifient qu'il faut déclarer ses péchés tels qu'ils sont, sans les excuser, les diminuer ou les augmenter.


Que signifient ces mots : la confession doit être prudente ?

Ils signifient qu'en confessant nos péchés nous devons employer les termes les plus modestes, et que nous devons nous bien garder de découvrir les péchés des autres.


Que signifient ces mots : la confession doit être brève ?

Ils signifient que nous ne devons dire au confesseur rien d'inutile.


N'est il pas pénible de devoir confesser ses péchés à un autre, surtout si ces péchés sont très déshonorants ?

Bien qu'il puisse être pénible de confesser ses péchés à un autre, il faut le faire, parce que c'est de précepte divin et qu'on ne peut obtenir autrement le pardon des péchés commis ; et de plus parce que la difficulté qu'on éprouve à se confesser est compensée par de nombreux avantages et de grandes consolations.






§ 7. La manière de se confesser.




Comment vous présenterez-vous au confesseur ?

Je m'agenouillerai aux pieds du confesseur et je dirai : " Bénissez-moi, mon Père, parce que j'ai péché ".


Que ferez-vous pendant que le confesseur vous donnera la bénédiction ?

Je m'inclinerai humblement pour la recevoir, et je ferai le signe de la Croix.


Quand on a fait le signe de la Croix, que doit-on dire ?

Quand on a fait le signe de la Croix on doit dire : " Je me confesse à Dieu tout-puissant, à la Bienheureuse Vierge Marie, à tous les Saints et à vous, mon Père spirituel, parce que j'ai péché ".


Et ensuite, que faut-il dire ?

Ensuite il faut dire : " Je me suis confessé depuis tant de temps ; par la grâce de Dieu j'ai reçu l'absolution, j'ai fait la pénitence, et j'ai fait la sainte Communion ". Ensuite on accuse ses péchés.


Quand vous avez fini l'accusation de vos péchés, que ferez-vous ?

Quand j'aurai fini l'accusation de mes péchés, je dirai : " Je m'accuse encore de tous les péchés de la vie passée, spécialement contre telle ou telle vertu, ( par exemple contre la pureté, contre le quatrième commandement, etc.) ".


Après cette accusation, que doit-on dire ?

On doit dire : " de tous ces péchés et de tous ceux que j'ai oubliés, je demande pardon à Dieu de tout mon coeur ; et à vous, mon Père spirituel, je demande la pénitence et l'absolution ".


Quand on a ainsi terminé l'accusation des péchés, que reste-t-il à faire ?

Quand on a terminé l'accusation des péchés, il faut écouter avec respect ce que dira le confesseur ; recevoir la pénitence avec une volonté sincère de l'accomplir ; et, pendant qu'il donnera l'absolution, renouveler dans son coeur l'acte de contrition.


Une fois l'absolution reçue, que reste-t-il à faire ?

L'absolution reçue, il faut remercier le Seigneur ; faire au plus tôt la pénitence ; et mettre en pratique les avis du confesseur.






§ 8. L'absolution.




Les confesseurs doivent-ils toujours donner l'absolution à ceux qui se confessent ?

Les confesseurs ne doivent donner l'absolution qu'à ceux qu'ils jugent bien disposés à la recevoir.


Les confesseurs peuvent-ils quelquefois différer ou refuser l'absolution ?

Non seulement les confesseurs peuvent, mais ils doivent différer ou refuser l'absolution dans certains cas, pour ne pas profaner le sacrement.


Quels sont les pénitents qu'on doit considérer comme mal disposés et à qui l'on doit ordinairement refuser ou différer l'absolution ?

Les pénitents qu'on doit considérer comme mal disposés sont principalement :
1 ceux qui ne connaissent pas les principaux mystères de la foi, ou qui négligent de s'instruire des principaux points de la Doctrine chrétienne qu'ils sont obligés de savoir selon leur état ;
2 ceux qui sont gravement négligents à faire leur examen de conscience et qui ne donnent pas des signes de douleur et de repentir.
3 ceux qui, le pouvant, ne veulent pas restituer le bien d'autrui qu'ils ont pris ou rétablir la réputation qu'ils ont enlevée ;
4 ceux qui ne pardonnent pas du fond du coeur à leurs ennemis ;
5 ceux qui ne veulent pas employer les moyens nécessaires pour se corriger de leurs mauvaises habitudes ;
6 ceux qui ne veulent pas fuir les occasions prochaines de péché.


N'y a-t-il pas trop de rigueur de la part du confesseur à différer l'absolution au pénitent qu'il ne croit pas encore bien disposé ?

Non, il n'y a pas trop de rigueur de la part du confesseur à différer l'absolution au pénitent qu'il ne croit pas encore bien disposé ; c'est au contraire de la charité : il agit comme un bon médecin qui essaie de tous les remèdes même désagréables et douloureux, pour sauver la vie du malade.


Le pécheur à qui on diffère ou refuse l'absolution devra-t-il se désespérer ou s'éloigner tout à fait de la confession ?

Le pécheur à qui on diffère ou refuse l'absolution ne doit pas se désespérer ni s'éloigner tout à fait de la confession ; mais il doit s'humilier, reconnaître son état déplorable, profiter des bons conseils que lui donne le confesseur, et ainsi se mettre le plus tôt possible en état de mériter l'absolution.


Que doit faire le pénitent par rapport au choix du confesseur ?

Un vrai pénitent doit se recommander beaucoup à Dieu pour le choix d'un confesseur pieux, instruit et prudent ; puis il doit se remettre entre ses mains et se soumettre à lui comme à son juge et son médecin.






§ 9. La satisfaction ou pénitence.




Qu'est-ce que la satisfaction ?

La satisfaction, qu'on appelle aussi pénitence sacramentelle, est un des actes du pénitent par lequel il donne une certaine compensation à la Justice divine pour les péchés commis, en accomplissant les oeuvres que lui impose le confesseur.


Le pénitent est-il obligé d'accepter la pénitence que lui impose le confesseur ?

Le pénitent est obligé d'accepter la pénitence que lui impose le confesseur, s'il peut la faire ; et s'il ne peut pas la faire, il doit le lui dire humblement et lui en demander une autre.


Quand doit-on faire la pénitence ?

Si le confesseur n'a pas prescrit un temps déterminé, on doit la faire au plus tôt et tâcher de la faire en état de grâce.


Comment doit-on faire la pénitence ?

On doit faire la pénitence en son entier et avec dévotion.


Pourquoi dans la confession impose-t-on une pénitence ?

on impose une pénitence parce que, ordinairement, après l'absolution sacramentelle qui remet la faute et la peine éternelle, il reste une peine temporelle à payer en ce monde ou dans le purgatoire.


Pour quelle raison Notre Seigneur a-t-il voulu dans le sacrement de Baptême remettre toute la peine due aux péchés, et non dans le Sacrement de Pénitence ?

Notre Seigneur a voulu dans le sacrement de Baptême remettre toute la peine due aux péchés et non dans le sacrement de Pénitence, parce que les péchés après le Baptême sont beaucoup plus graves, étant commis avec plus de connaissance et d'ingratitude pour les bienfaits de Dieu ; et aussi afin que l'obligation de satisfaire pour ces péchés soit un frein qui empêche d'y retomber.


Pouvons-nous par nous-mêmes satisfaire à Dieu ?

Non, par nous-mêmes, nous ne pouvons pas satisfaire à Dieu ; mais nous le pouvons en nous unissant à Jésus-Christ qui, par le mérite de sa passion et de sa mort, donne de la valeur à nos actes.


La pénitence que donne le confesseur suffit-elle toujours à effacer la peine qui reste due pour les péchés ?

La pénitence que donne le confesseur ne suffit pas ordinairement à payer toute la peine due pour les péchés ; aussi il faut tâcher d'y suppléer par d'autres pénitences volontaires.


Quelles sont les oeuvres de pénitence ?

Les oeuvres de pénitence peuvent se réduire à trois espèces : la prière, le jeûne, l'aumône.


Qu'entendez-vous par prière ?

J'entends par prière toute sorte d'exercices de piété.


Qu'entend-on par jeûne ?

On entend par jeûne toute sorte de mortifications.


Qu'entend-on par aumône ?

On entend par aumône toute oeuvre de miséricorde spirituelle et corporelle.


Quelle pénitence est la plus méritoire, celle que donne le confesseur ou celle que nous nous imposons de nous-mêmes ?

La pénitence que nous donne le confesseur est la plus méritoire, parce que, faisant partie du sacrement, elle reçoit une plus grande efficacité des mérites de la passion de Jésus-Christ.


Ceux qui meurent après avoir reçu l'absolution mais avant d'avoir pleinement satisfait à la justice de Dieu, vont-ils tout droit en paradis ?

Non, ils vont en purgatoire pour y satisfaire à la justice de Dieu et se purifier entièrement.


Pouvons-nous soulager dans leurs peines les âmes en purgatoire ?

Oui, les âmes qui sont en purgatoire peuvent être soulagées par les prières, les aumônes, toutes les autres bonnes oeuvres, par les indulgences, et surtout par le saint sacrifice de la Messe.


Outre la pénitence, que doit encore faire le pénitent après la confession ?

Le pénitent, après la confession, outre la pénitence, s'il a injustement fait tort au prochain dans ses biens ou son honneur, ou s'il lui a donné du scandale, doit au plus tôt et autant qu'il est possible, lui restituer les biens, rétablir son honneur et réparer le scandale.


Comment peut-on réparer le scandale qu'on a causé ?

On peut réparer le scandale qu'on a causé en faisant cesser l'occasion, et en édifiant par ses paroles et ses bons exemples ceux qu'on a scandalisés.


De quelle manière devra-t-on satisfaire au prochain si on l'a offensé ?

On devra satisfaire au prochain qu'on a offensé, en lui demandant pardon on en lui faisant quelque autre réparation convenable.


Quels fruits produit en nous une bonne confession ?

Une bonne confession :
1 nous remet les péchés commis et nous donne la grâce de Dieu ;
2 nous rend la paix et le repos de la conscience ;
3 nous rouvre les portes du paradis et change la peine éternelle de l'enfer en peine temporelle ;
4 nous préserve des rechutes et nous rend capables de gagner les indulgences.






§ 10. Les indulgences.




Qu'est-ce que l'indulgence ?

L'indulgence est la rémission de la peine temporelle due aux péchés déjà pardonnés quant à la faute ; rémission que l'Eglise nous accorde en dehors du sacrement de Pénitence.


De qui l'Eglise a-t-elle reçu le pouvoir d'accorder les indulgences ?

L'Eglise a reçu de Jésus-Christ le pouvoir d'accorder les indulgences.


Comment l'Eglise nous remet-elle la peine temporelle par les indulgences ?

L'Eglise nous remet la peine temporelle par les indulgences, en nous appliquant les satisfactions surabondantes de Jésus-Christ de la très sainte Vierge et des Saints qui forment ce qu'on appelle le trésor de l'Eglise.


Qui a le pouvoir d'accorder les indulgences ?

Le pouvoir d'accorder les indulgences appartient au Pape seul pour toute l'Eglise, et à l'Evêque dans son diocèse, dans la mesure où le Pape le lui a concédé.


Combien y a-t-il d'espèces d'indulgences ?

Il y a deux espèces d'indulgences : l'indulgence plénière et l'indulgence partielle.


Qu'est-ce que l'indulgence plénière ?

L'indulgence plénière est celle qui remet toute la peine temporelle due pour nos péchés. Si donc quelqu'un mourait après avoir reçu cette indulgence, il irait tout droit au paradis, échappant absolument aux peines du purgatoire.


Qu'est-ce que l'indulgence partielle ?

L'indulgence partielle est celle qui ne remet qu'une partie de la peine temporelle due pour nos péchés.


Qu'entend faire l'Eglise en accordant les indulgences ?

En accordant les indulgences, l'Eglise entend venir en aide à notre incapacité d'expier en ce monde toute la peine temporelle en nous faisant obtenir par des oeuvres de piété et de charité chrétienne ce que, dans les premiers siècles, elle faisait obtenir par la rigueur des canons pénitentiels.


Qu'entend-on par indulgence de quarante jours, de cent jours, de sept ans, et autres expressions semblables ?

Par indulgence de quarante jours, de cent jours, de sept ans et autres expressions semblables, on entend la rémission de la peine temporelle qu'on aurait obtenue par quarante jours, cent jours, sept ans, de la pénitence publique établie anciennement dans l'Eglise.


Quel cas devons-nous faire des indulgences ?

Nous devons faire un très grand cas des indulgences parce que, par elles, on satisfait à la justice de Dieu et on obtient plus vite et plus facilement la possession du ciel.


Quelles sont les conditions requises pour gagner les indulgences ?

Les conditions requises pour gagner les indulgences sont :
l l'état de grâce (au moins dans la dernière des oeuvres qu'on accomplit) et l'exemption même des péchés, véniels, dont on veut effacer la peine ;
2 l'accomplissement des oeuvres que prescrit l'Eglise pour obtenir l'indulgence
3 l'intention de la gagner.


Les indulgences peuvent-elles aussi être appliquées aux âmes du purgatoire ?

Oui, les indulgences peuvent être appliquées aux âmes du purgatoire quand celui qui les accorde déclare qu'on peut les leur appliquer.


Qu'est-ce que le Jubilé ?

Le Jubilé, concédé ordinairement tous les vingt-cinq ans, est une indulgence plénière à laquelle sont joints beaucoup de privilèges et de concessions particulières, comme de pouvoir obtenir l'absolution de certains péchés réservés et des censures, et la commutation de certains voeux.



Chapitre 7 : L'Extrême-onction




Qu'est-ce que le sacrement d'Extrême-onction ?

L'Extrême-onction est le sacrement institué pour le soulagement spirituel et même corporel des malades en danger de mort.


Quels effets produit le sacrement d'Extrême-onction ?

Le sacrement d'Extrême-onction produit les effets suivants :
1 il augmente la grâce sanctifiante ;
2 il efface les péchés véniels et même les péchés mortels que le malade repentant ne pourrait plus confesser ;
3 il enlève cette faiblesse et cette langueur pour le bien qui restent même après avoir obtenu le pardon des péchés ;
4 il donne la force de supporter le mal avec patience, de résister aux tentations et de mourir saintement ;
5 il aide à recouvrer la santé du corps, si c'est utile au salut de l'âme.


A quel moment doit-on recevoir l'Extrême-onction ?

On doit recevoir l'Extrême-onction quand la maladie est dangereuse et que le malade a reçu, si c'est possible, les sacrements de Pénitence et d'Eucharistie ; même il est bon de la recevoir quand on est encore en pleine connaissance et qu'on garde quelque espoir de vie.


Pourquoi est-il bon de recevoir l'Extrême-onction quand on est en pleine connaissance et avec quelque espoir de vie ?

Il est bon de recevoir l'Extrême-onction quand on est encore en pleine connaissance et avec quelque espoir de vie, parce que, en la recevant avec de meilleures dispositions on peut en retirer plus de fruits, et encore parce que si, pour le bien de l'âme, ce sacrement rend la santé du corps, c'est en secondant les forces de la nature et qu'il ne faut donc pas attendre que tout espoir soit perdu.


Avec quelles dispositions doit-on recevoir l'Extrême-onction ?

Les principales dispositions pour recevoir l'Extrême-onction sont :
* être en état de grâce,
* avoir confiance dans l'efficacité du sacrement et à la miséricorde divine,
* et se résigner à la volonté de Dieu.


Quels sentiments doit éprouver le malade à la vue du prêtre ?

A la vue du prêtre, le malade doit éprouver des sentiments de reconnaissance envers Dieu pour le lui avoir envoyé ; il doit le recevoir volontiers et demander de lui-même, s'il le peut, les secours de la religion.







Chapitre 8 : L'Ordre.




Qu'est-ce que le sacrement de l'Ordre ?

L'Ordre est le sacrement qui donne le pouvoir d'exercer les fonctions sacrées qui regardent le culte de Dieu et le salut des âmes, et qui imprime dans l'âme de celui qui le reçoit le caractère de ministre de Dieu.


Pourquoi l'appelle-t-on l'Ordre ?

On l'appelle l'Ordre, parce qu'il comporte plusieurs degrés subordonnés les uns aux autres, d'où résulte la hiérarchie sacrée.


Quels sont ces degrés ?

Le plus élevé d'entre eux est l'Episcopat qui contient la plénitude du sacerdoce ; ensuite le Presbytérat ou le simple Sacerdoce ; puis le Diaconat et les Ordres qu'on appelle Ordres mineurs.


Quand est-ce que Jésus-Christ a établi l'Ordre Sacerdotal ?

Jésus-Christ a établi l'Ordre Sacerdotal dans la dernière Cène quand il conféra aux Apôtres et à leurs successeurs le pouvoir de consacrer la très sainte Eucharistie. Puis, le jour de sa résurrection, il leur conféra le pouvoir de remettre et de retenir les péchés, les constituant ainsi les premiers prêtres de la nouvelle loi dans toute la plénitude de leur pouvoir.


Quel est le ministre de ce sacrement ?

Le seul ministre de ce sacrement est l'Evêque.


La dignité du Sacerdoce chrétien est donc bien grande ?

La dignité du Sacerdoce chrétien est très grande en raison de la double puissance que lui a conférée Jésus-Christ sur son corps réel et sur son corps mystique qui est l'Eglise, et en raison de la divine mission confiée aux prêtres de conduire tous les hommes à la vie éternelle.


Le Sacerdoce catholique est-il nécessaire dans l'Eglise ?

Le Sacerdoce catholique est nécessaire dans l'Eglise parce que, sans lui, les fidèles seraient privés du saint sacrifice de la Messe et de la plus grande partie des sacrements ; ils n'auraient personne pour les instruire dans la foi, ils resteraient comme des brebis sans pasteur à la merci des loups, en un mot l'Eglise n'existerait plus comme Jésus-Christ l'a instituée.


Le Sacerdoce catholique ne cessera donc jamais sur la terre ?

Le Sacerdoce catholique, malgré la guerre que lui fait l'enfer, durera jusqu'à la fin des siècles, car Jésus-Christ a promis que les puissances de l'enfer ne prévaudraient jamais contre son Eglise.


Est-ce un péché de mépriser les prêtres ?

C'est un péché très grave, parce que le mépris et les injures qui s'adressent au prêtre, atteignent Jésus-Christ lui-même qui a dit à ses Apôtres : " Qui vous méprise me méprise ".


Quel doit être le but de celui qui embrasse l'état ecclésiastique ?

Le but de celui qui embrasse l'état ecclésiastique doit être uniquement la gloire de Dieu et le salut des âmes.


Qu'est-ce qui est nécessaire pour entrer dans l'état ecclésiastique ?

Pour entrer dans l'état ecclésiastique, ce qui est nécessaire avant tout, c'est la vocation divine.


Que faut-il faire pour connaître si Dieu appelle à l'état ecclésiastique ?

Pour connaître si Dieu appelle à l'état ecclésiastique, il faut :
1 prier avec ferveur Notre Seigneur de manifester quelle est sa volonté ;
2 prendre conseil de son Evêque ou d'un sage et prudent directeur ;
3 examiner avec soin si on a les aptitudes nécessaires pour les études, les fonctions et les obligations de cet état.


Celui qui entrerait dans l'état ecclésiastique sans la vocation divine ferait-il mal ?

Celui qui entrerait dans l'état ecclésiastique sans y être appelé de Dieu ferait un mal très grave et se mettrait en danger de perdition.


Les parents qui, pour des motifs humains, engagent leurs fils à embrasser sans vocation l'état ecclésiastique font-ils mal ?

Les parents qui, pour des motifs humains, engagent leurs fils à embrasser sans vocation l'état ecclésiastique commettent eux aussi une faute très grave, parce que, en cela, ils usurpent le droit que Dieu s'est réservé à lui-même de choisir ses ministres, et qu'ils mettent leur fils en péril de damnation éternelle.


Quels sont les devoirs des fidèles envers ceux qui sont appelés aux saints Ordres ?

Les fidèles doivent :
1 laisser à leurs fils et à ceux qui sont sous leur dépendance pleine liberté de suivre la vocation divine ;
2 prier Dieu qu'il daigne accorder à son Eglise de bons pasteurs et des ministres zélés ; et c'est aussi dans ce but qu'a été institué le jeûne des Quatre Temps ;
3 avoir un respect singulier pour tous ceux qui, par les Ordres, sont consacrés au service de Dieu.







Chapitre 9 : Le Mariage.





§ 1. Nature du sacrement du Mariage.




Qu'est-ce que le sacrement de Mariage ?

Le Mariage est un sacrement institué par Notre Seigneur Jésus-Christ, qui établit une union sainte et indissoluble entre l'homme et la femme et leur donne la grâce de s'aimer l'un l'autre saintement et d'élever chrétiennement leurs enfants.


Par qui le Mariage a-t-il été institué ?

Le Mariage a été institué par Dieu lui-même au paradis terrestre ; et dans le Nouveau Testament, il a été élevé par Jésus-Christ à la dignité de sacrement.


Le sacrement de Mariage a-t-il quelque signification spéciale ?

Le sacrement de Mariage signifie l'union indissoluble de Jésus-Christ avec la sainte Eglise, son épouse et notre mère très aimante.


Pourquoi dit-on que le lien du Mariage est indissoluble ?

On dit que le lien du Mariage est indissoluble ou qu'il ne peut être brisé que par la mort d'un des époux, parce que Dieu l'a établi ainsi dès le commencement et que Jésus-Christ Notre Seigneur l'a à son tour solennellement proclamé.


Dans le mariage chrétien pourrait-on séparer le contrat du sacrement ?

Non, dans le mariage entre deux chrétiens on ne peut séparer le contrat du sacrement, parce que, pour eux, le mariage n'est pas autre chose que le contrat naturel lui-même élevé par Jésus-Christ à la dignité de sacrement.


Entre les chrétiens il ne peut donc y avoir de vrai mariage sans le sacrement ?

Entre les chrétiens il ne peut y avoir de vrai mariage sans le sacrement.


Quels effets produit le sacrement de mariage ?

Le sacrement de Mariage :
1 donne un accroissement de grâce sanctifiante ;
2 confère la grâce spéciale pour remplir fidèlement tous les devoirs matrimoniaux.






§ 2. Ministres, cérémonies et dispositions.




Quels sont les ministres de ce sacrement ?

Les ministres de ce sacrement sont les époux eux-mêmes qui, réciproquement, se confèrent et reçoivent le sacrement.


Comment est administré ce sacrement ?

Ce sacrement, conservant la nature du contrat, est administré par les époux eux-mêmes, déclarant, en présence de leur curé ou de son délégué et de deux témoins, qu'ils s'unissent par le mariage.


A quoi sert donc la bénédiction que le curé donne aux époux ?

La bénédiction que le curé donne aux époux n'est pas nécessaire pour constituer le sacrement mais elle est donnée pour sanctionner au nom de l'Eglise leur union, et pour appeler toujours davantage sur eux la bénédiction de Dieu.


Quelle intention doit avoir celui qui contracte mariage ?

Celui qui contracte mariage doit avoir l'intention :
1 de faire la volonté de Dieu qui l'appelle à cet état ;
2 d'opérer dans le mariage le salut de son âme ;
3 d'élever chrétiennement ses enfants, si Dieu lui donne d'en avoir.


Comment les époux doivent-ils se disposer pour recevoir avec fruit le sacrement du mariage ?

Les époux, pour recevoir avec fruit le sacrement de Mariage, doivent :
1 se recommander à Dieu du fond du coeur pour connaître sa volonté et obtenir de lui les grâces qui sont nécessaires dans cet état ;
2 avant de se fiancer, consulter leurs parents comme l'exigent l'obéissance et le respect qui leur sont dus ;
3 se préparer par une bonne confession et même, s'il le faut, par une confession générale de toute leur vie ;
4 éviter dans leurs rapports toute familiarité dangereuse d'actes ou de paroles.


Quelles sont les principales obligations des personnes unies par le mariage ?

Les personnes unies par le mariage doivent :
1 garder inviolablement la fidélité conjugale et se comporter toujours chrétiennement en toute chose ;
2 s'aimer l'un l'autre en se supportant mutuellement, et vivre dans la paix et la concorde ;
3 s'ils ont des enfants, penser sérieusement à les pourvoir selon le besoin, leur donner une éducation chrétienne et leur laisser la liberté de choisir l'état auquel ils sont appelés de Dieu.







Catéchisme S. Pie X - § 5. Le bon propos.