Catéchisme S. Pie X - § 4. Le troisième précepte de l'Eglise.

§ 4. Le troisième précepte de l'Eglise.




Que nous commande l'Eglise par les paroles du troisième précepte : Se confesser au moins une fois l'an ?

Par les paroles du troisième précepte : Se confesser au moins une fois l'an, l'Eglise oblige tous les chrétiens qui sont arrivés à l'usage de la raison de l'approcher au moins une fois l'an du sacrement de Pénitence.


Quel est le temps le plus opportun pour satisfaire au précepte de la Confession annuelle ?

Le temps le plus opportun pour satisfaire au précepte de la Confession annuelle est le Carême, selon l'usage introduit et approuvé dans toute l'Eglise.


Pourquoi l'Eglise dit-elle que nous nous confessions au moins une fois l'an ?

L'Eglise dit : au moins, pour nous faire connaître son désir que nous nous approchions plus souvent des sacrements.


C'est donc une chose utile de se confesser souvent ?

C'est une chose très utile de se confesser souvent, surtout parce qu'il est difficile de se bien confesser et de se tenir éloigné du péché mortel si l'on se confesse rarement.


Que nous prescrit l'Eglise par les autres paroles du troisième précepte Communier au moins à Pâques, chacun dans sa paroisse ?

Par les autres paroles du troisième précepte : communier au moins à Pâques chacun dans sa paroisse, l'Eglise oblige tous les chrétiens qui sont arrivés à l'âge de discrétion, à recevoir tous les ans la très sainte Eucharistie, dans leur paroisse, pendant le temps pascal.


Y a-t-il un autre temps en dehors de Pâques, où nous soyons obligés de communier ?

Nous sommes obligés de communier aussi quand nous Sommes en danger de mort.


Pourquoi est-il dit que nous devons communier au moins à Pâques ?

Parce que l'Eglise désire vivement que non seulement à Pâques, mais le plus souvent possible, nous nous approchions de la sainte Communion qui est la divine nourriture de nos âmes.


Satisfait-on à ce précepte par une confession ou une communion sacrilège ?

On ne satisfait pas au troisième précepte de l'Eglise par une confession ou une communion sacrilège, parce que l'intention de l'Eglise est qu'on reçoive ces sacrements pour la fin qui a motivé leur institution, c'est-à-dire pour notre sanctification.




§ 5. Le quatrième précepte de l'Eglise.




Comment observe-t-on le quatrième précepte de l'Eglise : Payer les dîmes dues à l'Eglise ?

Le quatrième précepte : Payer les dîmes dues à l'Eglise, s'observe en payant les offrandes ou prestations qui ont été établies pour reconnaître le souverain domaine de Dieu sur toutes choses, et pour pourvoir à l'honnête subsistance de ses ministres.


Comment doit-on payer les dîmes ?

On doit payer les dîmes sur les choses et de la manière que comporte l'habitude des lieux.




§ 6. Le cinquième précepte de l'Eglise.




Que nous défend l'Eglise par le cinquième précepte : Ne pas célébrer de mariage en temps prohibé ?

Par le cinquième précepte l'Eglise ne défend pas la célébration du sacrement de Mariage, mais seulement la solennité des mariages, du premier dimanche de l'Avent à l'Epiphanie et du premier jour de Carême à l'Octave de pâques.


En quoi consiste cette solennité des mariages ?

La solennité des mariages prohibée par ce précepte consiste dans la Messe propre pour les époux, dans la bénédiction nuptiale, et dans la pompe extraordinaire des mariages.


Pourquoi les mariages solennels ne conviennent-ils pas pendant l'Avent et le Carême ?

Les mariages solennels ne conviennent pas pendant l'Avent et le Carême, parce que ce sont des temps spécialement consacrés à la pénitence et à la prière.





Chapitre 5 : Les devoirs particuliers de chaque état et les conseils évangéliques.



§ 1. Les devoirs d'état.




Qu'est-ce que les devoirs d'état ?

Par devoir d'état on entend les obligations particulières que chacun a par suite de son état, de sa condition et de la situation qu'il occupe.


Qui a imposé aux divers états leurs devoirs particuliers ?

C'est Dieu qui a imposé aux divers états leurs devoirs particuliers, parce que ces devoirs dérivent de ses divins commandements.


Comment les devoirs particuliers dérivent-ils des dix commandements ?

Par exemple, dans le quatrième commandement, sous le nom de père et de mère, sont compris encore tous nos supérieurs, et ainsi de ce commandement dérivent tous les devoirs d'obéissance, d'amour et de respect des inférieurs envers leurs supérieurs, et tous les devoirs de vigilance qu'ont les supérieurs envers leurs inférieurs.


De quels commandements dérivent les devoirs des ouvriers, des commerçants, de ceux qui administrent les biens d'autrui et autres semblables ?

Les devoirs de fidélité, de sincérité, de justice, d'équité qu'ils ont, dérivent du septième, du huitième et du dixième commandements qui défendent toute fraude, injustice, négligence et duplicité.


De quel commandement dérivent les devoirs des personnes consacrées à Dieu ?

Les devoirs des personnes consacrées à Dieu dérivent du second commandement qui ordonne d'accomplir les vœux et les promesses faites à Dieu : car c'est ainsi que ces personnes se sont obligées à l'observation de tous les conseils évangéliques ou de quelques-uns.



§ 2. Les conseils évangéliques.




Qu'est-ce que les conseils évangéliques ?

Les conseils évangéliques sont certains moyens suggérés par Jésus-Christ dans le saint Evangile pour atteindre la perfection chrétienne.


Quels sont les conseils évangéliques ?

Les conseils évangéliques sont : la pauvreté volontaire, la chasteté perpétuelle et l'obéissance en tout ce qui n'est pas péché.


A quoi servent les conseils évangéliques ?

Les conseils évangéliques servent à faciliter l'observation des commandements et à mieux assurer le salut éternel.


Pourquoi les conseils évangéliques facilitent-ils l'observation des commandements ?

Les conseils évangéliques facilitent l'observation des commandements parce qu'ils aident à détacher le cœur de l'amour des richesses, des plaisirs et des honneurs, et qu'ainsi ils éloignent du péché.







4e PARTIE

Les sacrements.





Chapitre 1 : Les sacrements en général.





§ 1. Nature des sacrements.




De quoi est-il question dans la quatrième partie de la Doctrine chrétienne ?

Dans la quatrième partie de la Doctrine chrétienne il est question des sacrements.


Qu'entend-on par le mot sacrement ?

Par le mot sacrement on entend un signe sensible et efficace de la grâce, parce que tous les sacrements signifient, par le moyen de choses sensibles, la grâce divine qu'ils produisent dans notre âme.


Pourquoi appelez-vous les sacrements signes sensibles et efficaces de la grâce ?

J'appelle les sacrements signes sensibles et efficaces de la grâce, parce que tous les sacrements signifient, par le moyen de choses sensibles, la grâce divine qu'ils produisent dans notre âme.


Expliquez par un exemple comment les sacrements sont des signes sensibles et efficaces de la grâce ?

Dans le Baptême, l'acte par lequel on verse l'eau sur la tête de la personne, et les paroles " Je te baptise (c'est-à-dire je te lave), au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ", sont un signe sensible de ce que le Baptême opère dans l'âme : de même que l'eau lave le corps, ainsi la grâce donnée par le Baptême purifie l'âme du péché.


Combien g a-t-il de sacrements et quels sont-ils ?

Il y a sept sacrements qui sont : le Baptême, la Confirmation, l'Eucharistie, la Pénitence, l'Extrême-onction, l'Ordre et le Mariage.


Combien faut-il de choses pour faire un sacrement ?

Pour faire un sacrement, il faut la matière, la forme et un ministre qui ait l'intention de faire ce que fait l'Eglise.


Qu'est-ce que la matière des sacrements ?

La matière des sacrements est la chose sensible qu'on emploie pour les faire ; comme, pai exemple, l'eau naturelle dans le Baptême, l'huile et le baume dans la Confirmation.


Qu'est-ce que la forme des sacrements ?

La forme des sacrements consiste dans les paroles qu'on prononce pour les faire.


Qu'est-ce que le ministre des sacrements ?

Le ministre des sacrements est la personne qui fait ou confère le sacrement.



§ 2. L'effet principal des sacrements : La Grâce.




Qu'est-ce que la grâce ?

La grâce de Dieu est un don intérieur surnaturel, qui nous est donné sans aucun mérite de notre part, mais par les mérites de Jésus-Christ, en vue de la vie éternelle.


Comment divise-t-on la grâce ?

On divise la grâce en grâce sanctifiante qu'on appelle aussi habituelle, et en grâce actuelle.


Qu'est-ce que la grâce sanctifiante ?

La grâce sanctifiante est un don surnaturel inhérent à notre âme, qui nous rend justes, enfants adoptifs de Dieu et héritiers du paradis.


Combien y a-t-il de sortes de grâce sanctifiante ?

Il y a deux sortes de grâce sanctifiante : la grâce première et la grâce seconde.


Qu'est-ce que la grâce première ?

La grâce première est celle par laquelle l'homme passe de l'état de péché mortel à l'état de justice.


Et qu'est-ce que la grâce seconde ?

La grâce seconde est un accroissement de la grâce première.


Qu'est-ce que la grâce actuelle ?

La grâce actuelle est un don surnaturel qui illumine notre esprit, meut et fortifie notre volonté, pour que nous fassions le bien et évitions le mal.


Pouvons-nous résister à la grâce de Dieu ?

Oui, nous pouvons résister à la grâce de Dieu, car elle ne détruit pas notre libre arbitre.


Par nos seules forces pouvons-nous faire quelque chose pour la vie éternelle ?

Sans le secours de la grâce de Dieu, par nos seules forces, nous ne pouvons rien faire pour la vie éternelle.


Comment Dieu nous communique-t-il la grâce ?

Dieu nous communique la grâce principalement par le moyen des sacrements.


Outre la grâce sanctifiante, les sacrements nous confèrent-ils une autre grâce ?

Outre la grâce sanctifiante, les sacrements confèrent aussi la grâce sacramentelle.


Qu'est-ce que la grâce sacramentelle ?

La grâce sacramentelle consiste dans le droit qu'on acquiert en recevant un sacrement quelconque, d'avoir, en temps opportun, les grâces actuelles nécessaires pour remplir les obligations qui dérivent du sacrement reçu. Ainsi, lorsque nous avons été baptisés, nous avons reçu le droit d'avoir les grâces nécessaires pour vivre chrétiennement.


Les sacrements donnent-ils toujours la grâce à celui qui les reçoit ?

Les sacrements donnent toujours la grâce pourvu qu'on les reçoive avec les dispositions nécessaires.


Qui a donné aux sacrements la vertu de conférer la grâce ?

C'est Jésus-Christ qui, par sa passion et sa mort, a donné aux sacrements la vertu de conférer la grâce.


Quels sont les sacrements qui confèrent la première grâce sanctifiante ?

Les sacrements qui confèrent la première grâce sanctifiante et, par là, nous rendent amis de Dieu, sont au nombre de deux : le Baptême et la Pénitence.


Comment, en conséquence, appelle-t-on ces deux sacrements ?

Ces deux sacrements, c'est-à-dire le Baptême et la Pénitence, s'appellent sacrements des morts, parce qu'ils sont établis principalement pour rendre aux âmes mortes par le péché, la vie de la grâce.


Quels sont les sacrements qui augmentent la grâce en celui qui la possède ?

Les sacrements qui augmentent la grâce en celui qui la possède sont les cinq autres, donc la Confirmation, l'Eucharistie, l'Extrême-onction, l'Ordre et le Mariage, qui donnent la grâce seconde.


Comment s'appellent par suite ces cinq sacrements ?

Ces cinq sacrements, à savoir : la Confirmation, l'Eucharistie, l'Extrême-onction, l'Ordre et le Mariage, s'appellent sacrements des vivants, parce que ceux qui les reçoivent doivent être exempts de péché mortel, c'est-à-dire déjà vivants par la grâce sanctifiante.


Quel péché commet celui qui reçoit un des sacrements des vivants en sachant qu'il n'est pas en état de grâce ?

Celui qui reçoit un des sacrements des vivants en sachant qu'il n'est pas en état de grâce, commet un grave sacrilège.


Quels sont les sacrements les plus nécessaires pour notre salut ?

Les sacrements les plus nécessaires pour notre salut sont le Baptême et la Pénitence. Le Baptême est nécessaire à tous absolument. Et la Pénitence est nécessaire à tous ceux qui ont péché mortellement après le Baptême.


Quel est le plus grand de tous les sacrements ?

Le plus grand de tous les sacrements est le sacrement de l'Eucharistie, parce qu'il contient non seulement la grâce, mais encore Jésus-Christ, auteur de la grâce et des sacrements.



§ 3. Le caractère imprimé par certains sacrements




Quels sont les sacrements qu'on ne peut recevoir qu'une fois ?

Les sacrements qu'on ne peut recevoir qu'une fois sont au nombre de trois : le Baptême, la Confirmation et l'Ordre.


Pourquoi ces trois sacrements, le Baptême, la Confirmation et l'Ordre, ne peuvent-ils être reçus qu'une fois ?

Ces trois sacrements, le Baptême, la Confirmation et l'Ordre ne peuvent être reçus qu'une fois parce qu'ils impriment un caractère.


Qu'est-ce que le caractère imprimé dans l'âme par chacun de ces trois sacrementsLe caractère imprimé dans l'âme par chacun de ces trois sacrements est un signe spirituel qui ne peut plus s'effacer.


A quoi sert le caractère qu'impriment dans l'âme ces trois sacrements ?

Le caractère qu'impriment dans l'âme ces trois sacrements Sert à nous marquer dans le Baptême comme membres de Jésus-Christ, dans la Confirmation comme ses soldats, dans l'Ordre comme ses ministres.





Chapitre 2 : Le Baptême.



§ 1. Nature et effets du baptême.




Qu'est-ce que le sacrement de Baptême ?

Le Baptême est le sacrement par lequel nous renaissons à la grâce de Dieu et nous devenons chrétiens.


Quels sont les effets du sacrement de Baptême ?

Le sacrement de Baptême confère la première grâce sanctifiante qui efface le péché originel et aussi le péché actuel s'il existe. Il remet toute la peine due pour ces péchés, imprime le caractère de chrétien, nous fait enfants de Dieu, membres de l'Eglise et héritiers du paradis, et nous rend capables de recevoir les autres sacrements.


Quelle est la matière du Baptême ?

La matière du Baptême est l'eau naturelle qu'on verse sur la tête de celui qu'on baptise, en assez grande quantité pour qu'elle coule.


Quelle est la forme du Baptême ?

La forme du Baptême est celle-ci : " Je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ".



§ 2. Ministre du baptême.




A qui appartient-il de donner le Baptême ?

Donner le Baptême appartient de droit aux Evêques et curés, mais en cas de nécessité, toute personne peut le donner, que ce soit un homme ou une femme, même un hérétique ou un infidèle, pourvu qu'il accomplisse le rite du Baptême et qu'il ait l'intention de faire ce que fait l'Eglise.

S'il y avait nécessité de baptiser quelqu'un en danger de mort et qu'il se trouvât plusieurs personnes présentes, laquelle devrait donner le baptême ?

S'il y avait nécessité de baptiser quelqu'un en danger de mort et qu'il se trouvât plusieurs personnes présentes ; s'il y avait un prêtre, c'est lui qui devrait le baptiser ; en son absence un ecclésiastique d'ordre inférieur ; et en l'absence de celui-ci, un homme laïque de préférence à une femme, à moins que celle-ci ne sache mieux faire ou que la décence n'exige que ce soit elle.


Quelle intention doit avoir celui qui baptise ?

Celui qui baptise doit avoir l'intention de faire ce que fait l'Eglise dans le Baptême.




§ 3. Rite du Baptême et dispositions de celui qui le reçoit à l'âge de raison.




Comment fait-on pour donner le Baptême ?

On donne le Baptême en versant de l'eau sur la tête de celui qu'on baptise, et si on ne peut pas sur la tête, sur quelque autre partie principale du corps, et en disant en même temps : " Je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ".


Si l'un versait l'eau et que l'autre prononçât les paroles, la personne serait-elle baptisée ?

Si l'un versait l'eau et que l'autre prononçât les paroles, la personne ne serait pas baptisée : il est nécessaire que ce soit la même personne qui verse l'eau et prononce les paroles.


Si on a un doute que la personne soit morte, doit-on négliger de la baptiser ?

Si on a un doute que la personne soit morte, on doit la baptiser sous condition en disant : " Si tu es en vie, je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ".


Quand doit-on porter les enfants à l'Eglise pour les faire baptiser ?

On doit porter les enfants à l'église pour les faire baptiser le plus tôt possible.


Pourquoi doit-on mettre tant d'empressement à faire recevoir le baptême aux enfants ?

On doit mettre tant d'empressement à faire baptiser les enfants parce que, à cause de la fragilité de leur âge, ils sont exposés à bien des dangers de mourir et qu'ils ne peuvent se sauver sans le Baptême.


Ils pèchent donc les pères et les mères qui par leur négligence laissent mourir leurs enfants sans Baptême, ou même qui le diffèrent simplement ?

Oui, les pères et les mères qui, par leur négligence, laissent mourir leurs enfants sans Baptême pèchent gravement, parce qu'ils privent leurs enfants de la vie éternelle. Ils pèchent même gravement en différant longtemps le Baptême, parce qu'ils les exposent au danger de mourir sans l'avoir reçu.


Quand celui qui est baptisé a atteint l'âge de raison, quelles dispositions doit-il avoir ?

L'adulte qu'on baptise doit, outre la foi, avoir la douleur au moins imparfaite des péchés mortels qu'il aurait commis.


Si un adulte était baptisé en état de péché mortel sans avoir cette douleur, que recevrait-il ?

Si un adulte était baptisé en état de péché mortel sans avoir cette douleur, il recevrait le caractère du Baptême mais non la rémission des péchés ni la grâce sanctifiante. Et ces effets resteraient suspendus tant que l'empêchement n'aurait pas été levé par la douleur parfaite des péchés ou par le sacrement de Pénitence.




§ 4. Nécessité du Baptême et devoirs du baptisé




Le Baptême est-il nécessaire pour être sauvé ?

Le Baptême est absolument nécessaire pour être sauvé, car le Seigneur a dit expressément : " Celui qui ne renaîtra pas dans l'eau et le Saint-Esprit ne pourra entrer dans le royaume des cieux ".


Peut-on suppléer en quelque manière au défaut du Baptême ?

Le défaut du sacrement de Baptême peut être suppléé par le martyre qu'on appelle Baptême de sang, ou par un acte de parfait amour de Dieu ou de contrition joint au désir au moins implicite du Baptême, et ceci s'appelle Baptême de désir.


A quoi s'oblige celui qui reçoit le Baptême ?

Celui qui reçoit le Baptême s'oblige à professer toujours la foi et à pratiquer la loi de Jésus-Christ et de son Eglise.


A quoi renonce-t-on en recevant le saint Baptême ?

En recevant le saint Baptême, on renonce pour toujours au démon, à ses oeuvres et à ses pompes.


Qu'entend-on par les oeuvres ou par les pompes du démon ?

Par les oeuvres et les pompes du démon, on entend les péchés et les maximes du monde contraires aux maximes du saint Evangile.




§ 5. Le nom et les parrains.




Pourquoi impose-t-on le nom d'un Saint à celui qu'on baptise ?

On impose le nom d'un Saint à celui qu'on baptise pour le mettre sous la protection spéciale d'un patron céleste et pour l'animer à imiter ses exemples.


Qu'est-ce que les parrains et marraines du Baptême ?

Les parrains et les marraines du Baptême sont les personnes qui, par une disposition de l'Eglise, tiennent les enfants sur les fonts baptismaux, répondent pour eux et se rendent garants devant Dieu de leur éducation chrétienne, spécialement si les parents y manquaient.


Sommes-nous obligés de tenir les promesses et renonciations que nos parrains ont faites pour nous ?

Nous sommes certainement obligés de tenir les promesses et renonciations que nos parrains ont faites pour nous, parce que Dieu ne nous a reçus dans sa grâce qu'à cette condition.


Quelles personnes doit-on choisir pour parrains et marraines ?

On doit choisir pour parrains et marraines des personnes catholiques, de bonnes moeurs et qui obéissent aux lois de l'Eglise.


Quelles sont les obligations des parrains et des marraines ?

Les parrains et les marraines sont obligés d'avoir soin que leurs fils spirituels soient instruits des vérités de la foi et vivent en bons chrétiens, et de les édifier par leur bon exemple.


Quel lien contractent les parrains dans le Baptême ?

Les parrains contractent une parenté spirituelle avec le baptisé et avec ses parents, d'où résulte un empêchement de mariage avec eux.





Chapitre 3 : La Confirmation.




Qu'est-ce que le sacrement de Confirmation ?

La Confirmation est un sacrement qui nous donne le Saint-Esprit, imprime dans notre âme le caractère de soldats du Christ et nous rend parfaits chrétiens.


Comment le sacrement de Confirmation nous rend-il parfaits chrétiens ?

La Confirmation nous rend parfaits chrétiens parce qu'elle nous confirme dans la foi et perfectionne les autres vertus et les dons que nous avons reçus dans le saint Baptême et c'est de là que lui vient son nom de Confirmation.


Quels sont les dons du Saint-Esprit, qu'on reçoit dans la Confirmation ?

Les dons du Saint-Esprit qu'on reçoit dans la Confirmation sont les sept suivants : la Sagesse, l'Intelligence, le Conseil, la Force, la Science, la Piété et la Crainte de Dieu.


Quelle est la matière de ce sacrement ?

La matière de ce sacrement, outre l'imposition des mains de l'Evêque, est l'onction faite sur le front du baptisé avec le saint Chrême : c'est pour cela qu'on l'appelle aussi Onction.

Qu'est-ce que le saint Chrême ?

Le saint Chrême est de l'huile d'olive mêlée avec du baume et consacrée par l'Evêque le Jeudi-Saint.


Que signifient l'huile et le baume dans ce sacrement ?

Dans ce sacrement l'huile qui s'étend et fortifie, signifie l'abondance de la grâce qui se répand dans l'âme du chrétien pour le confirmer dans la foi ; et le baume, qui est odorant et préserve de la corruption, signifie que le chrétien, fortifié par cette grâce, est capable de répandre la bonne odeur des vertus chrétiennes et de se préserver de la corruption des vices.


Quelle est la forme du sacrement de Confirmation ?

La forme du sacrement de Confirmation est celle-ci : " Je te signe du signe de la Croix et te confirme avec le Chrême du salut, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il ".


Quel est le ministre du sacrement de Confirmation ?

Le ministre ordinaire du sacrement de Confirmation est l'Evêque seul.


Avec quelles cérémonies l'Evêque administre-t-il la confirmation ?

L'Evêque, pour administrer le sacrement de Confirmation, étend d'abord les mains sur les confirmands en invoquant sur eux le Saint-Esprit ; puis il fait une onction en forme de croix avec le saint Chrême sur le front de chacun, en disant les paroles de la forme ; ensuite, de la main droite, il donne un léger soufflet sur la joue du confirmé en lui disant : " La paix soit avec toi " ; enfin il bénit solennellement tous les confirmés.


Pourquoi l'onction est-elle faite sur le front ?

L'onction est faite sur le front, où apparaissent les signes de la crainte et de la honte, afin que le confirmé comprenne qu'il ne doit pas rougir du nom et de la profession de chrétien, ni avoir peur des ennemis de la foi.


Pourquoi l'Evêque donne-t-il un léger soufflet au confirmé ?

L'Evêque donne un léger soufflet au confirmé pour qu'il sache qu'il doit être prêt à souffrir toute sorte d'affront et de peine pour la foi de Jésus-Christ.


Tout le monde doit-il faire en sorte de recevoir le sacrement de Confirmation ?

Oui, chacun doit faire en sorte de recevoir le sacrement de Confirmation et de le faire recevoir à ceux qui dépendent de lui.


A quel âge est-il bon de recevoir le sacrement de Confirmation ?

L'âge où il est bon de recevoir le sacrement de Confirmation est celui de sept ans environ ; parce qu'alors commencent habituellement les tentations et qu'on peut connaître suffisamment la grâce de ce sacrement et se rappeler qu'on l'a reçu.


Quelles dispositions faut-il pour recevoir le sacrement de Confirmation ?

Pour recevoir dignement le sacrement de Confirmation, il faut être en état de grâce, savoir les principaux mystères de notre sainte foi, et s'en approcher avec respect et dévotion.


Celui qui recevrait la Confirmation une seconde fois pécherait-il ?

Il commettrait un sacrilège, parce que la Confirmation est un de ces sacrements qui impriment un caractère dans l'âme et que, par suite, on ne peut recevoir qu'une fois.


Que doit faire le chrétien., pour conserver la grâce de la Confirmation ?

Pour conserver la grâce de la Confirmation, le chrétien doit prier souvent, faire de bonnes oeuvres, et vivre selon la loi de Jésus-Christ, sans respect humain.


Pourquoi y a-t-il aussi des parrains et des marraines dans la Confirmation ?

Afin que, par leurs paroles et leurs exemples, ils guident le confirmé dans la voie du salut et qu'ils le soutiennent dans le combat spirituel.


Quelles conditions sont requises dans le parrain ?

Le parrain doit être d'âge convenable, catholique, confirmé, instruit des choses les plus nécessaires de la religion et de bonnes moeurs.


Le parrain de la Confirmation ne contracte-t-il aucune parenté avec le confirmé et ses parents ?

Le parrain de la Confirmation contracte la même parenté spirituelle que celui du Baptême.





Chapitre 4 : L'Eucharistie.



§ 1. La nature de l'Eucharistie et la présence réelle de Jésus-Christ dans ce sacrement.




Qu'est-ce que le sacrement d'Eucharistie ?

L'Eucharistie est un sacrement qui, par l'admirable changement de toute la substance du pain au Corps de Jésus-Christ et de celle du vin en son Sang précieux, contient vraiment, réellement et substantiellement le Corps, le Sang, l'Ame et la Divinité de Jésus-Christ Notre Seigneur, sous les espèces du pain et du vin, pour être notre nourriture spirituelle.


Y a-t-il dans l'Eucharistie le même Jésus-Christ qui est dans le ciel et qui est né de la très Sainte Vierge sur cette terre ?

Oui, dans l'Eucharistie, il y a vraiment le même Jésus-Christ qui est dans le ciel et qui est né de la Très Sainte Vierge sur la terre.


Pourquoi croyez-vous que dans le sacrement de l'Eucharistie, Jésus-Christ est vraiment présent ?

Je crois que, dans le sacrement de l'Eucharistie, Jésus-Christ est vraiment présent, parce que Lui-même l'a dit et que la sainte Eglise me l'enseigne.


Quelle est la matière du sacrement de l'Eucharistie ?

La matière du sacrement de l'Eucharistie est celle qui fut employée par Jésus-Christ, c'est-à-dire le pain de froment et le vin de la vigne.


Quelle est la forme du sacrement de l'Eucharistie ?

La forme du sacrement de l'Eucharistie consiste dans les paroles employées par Jésus-Christ : " Ceci est mon Corps ; ceci est mon Sang ".


Qu'est-ce donc que l'hostie avant la consécration ?

L'hostie, avant la consécration, c'est du pain.


Après la consécration qu'est l'hostie ?

Après la consécration, l'hostie est le vrai Corps de Notre Seigneur Jésus-Christ sous les espèces du pain.


Dans le calice avant la consécration, qu'y a-t-il ?

Dans le calice, avant la consécration, il y a du vin avec quelques gouttes d'eau.


Après la consécration, qu'y a-t-il dans le calice ?

Après la consécration, dans le calice, il y a le vrai Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ sous les espèces du vin.


Quand se fait le changement du pain au Corps et du vin au Sang de Jésus-Christ ?

Le changement du pain au Corps et du vin au Sang de Jésus-Christ se fait au moment même où le prêtre, pendant la sainte Messe, prononce les paroles de la consécration.


Qu'est-ce que la consécration ?

La consécration est le renouvellement, par le ministère du prêtre, du miracle opéré par Jésus-Christ changeant à la dernière Cène le pain et le vin en son Corps et en son Sang adorables par ces mots : " Ceci est mon Corps ; ceci est mon Sang ".


Comment l'Eglise appelle-t-elle le miraculeux changement du pain et du vin au Corps et au Sang de Jésus-Christ ?

Le miraculeux changement qui s'opère chaque jour sur nos autels est appelé par l'Eglise transsubstantiation.


Qui a donné une telle puissance aux paroles de la consécration ?

C'est Notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même, Dieu tout-puissant, qui a donné une telle puissance aux paroles de la consécration.


Après la consécration ne reste-t-il rien du pain et du vin ?

Après la consécration il reste seulement les espèces du pain et du vin.


Qu'appelle-t-on espèces du pain et du vin ?

On appelle espèces la quantité et les qualités sensibles du pain et du vin comme : la forme, la couleur, la saveur.


Comment les espèces du pain et du vin peuvent-elles rester sans leur substance ?

Les espèces du pain et du vin restent merveilleusement sans leur substance par la vertu du Dieu tout-puissant.


Sous les espèces du pain n'y a-t-il que le Corps de Jésus-Christ, et sous les espèces du vin n'y a-t-il que son Sang ?

Autant sous les espèces du pain que sous les espèces du vin, Jésus-Christ est vivant et tout entier dans son Corps, son Sang, son Ame et sa Divinité.


Sauriez-vous me dire pourquoi Jésus-Christ est tout entier aussi bien dans l'hostie que dans le calice ?

Jésus-Christ est tout entier aussi bien dans l'hostie que dans le calice parce que, dans l'Eucharistie, il est vivant et immortel comme dans le ciel. Par conséquent, là où est son Corps, il y a aussi son Sang, son Ame et sa Divinité ; et là où est son Sang, il y a aussi son Corps, son Ame et sa Divinité, car en Jésus-Christ tout cela est inséparable.


Quand Jésus-Christ est dans l'hostie, cesse-t-il d'être au ciel ?

Quand Jésus-Christ est dans l'hostie, il ne cesse pas d'être au ciel, mais il se trouve en même temps au ciel et dans le Très Saint Sacrement.


Jésus-Christ se trouve-t-il dans toutes les hosties consacrées du monde ?

Oui, Jésus-Christ se trouve dans toutes les hosties consacrées.


Comment peut-il se faire que Jésus-Christ se trouve dans toutes les hosties consacrées ?

Jésus-Christ se trouve dans toutes les hosties consacrées par la toute-puissance de Dieu à qui rien n'est impossible.


Quand on divise l'hostie, divise-t-on le Corps de Jésus-Christ ?

Quand on divise l'hostie on ne divise pas le Corps de Jésus-Christ, on divise seulement les espèces du pain.


Dans quelle partie de l'hostie reste le Corps de Jésus-Christ ?

Le Corps de Jésus-Christ reste tout entier dans toutes les parties en lesquelles l'hostie a été divisée.


Jésus-Christ est-il autant dans la parcelle d'une hostie que dans une grande hostie ?

Dans une grande hostie comme dans la parcelle d'une hostie, c'est toujours le même Jésus-Christ.


Pour quel motif conserve-t-on dans les églises la très sainte Eucharistie ?

On conserve dans les églises la très sainte Eucharistie pour qu'elle soit adorée par les fidèles et portée aux malades quand ils en ont besoin.


Doit-on adorer l'Eucharistie ?

L'Eucharistie doit être adorée de tout le monde parce qu'elle contient vraiment, réellement et substantiellement Notre Seigneur Jésus-Christ.





Catéchisme S. Pie X - § 4. Le troisième précepte de l'Eglise.