1996 Denzinger 211

Lettre " Consulenti tibi " à l'Evêque Exupère de Toulouse, 20

février 405

212

La réconciliation au moment de la mort

(Chap. 2)... Il a été demandé comment il faut se comporter à l'égard de ceux qui, après le baptême, se sont livrés sans relâche à la volupté charnelle et qui, à la fin de leur vie demandent à la fois la pénitence et la réconciliation dans la communion.
A leur endroit la prescription ancienne est plus sévère ; l'autre, récente, plus douce, par mesure de miséricorde. En effet suivant l'ancienne coutume on tenait à ce que leur soit accordée la pénitence, mais que la communion soit refusée. En effet, en ces temps lointains où les persécutions étaient fréquentes l'on refusait à bon droit la communion, de peur qu'en raison d'une paix obtenue trop facilement, les fidèles sûrs de leur réconciliation ne se laissent aller plus encore à l'apostasie ; mais la pénitence leur était accordée pour ne pas tout leur refuser, et la dureté des temps rendait le pardon plus difficile.
Mais après que notre Seigneur eut rendu la paix à ses Eglises et que la terreur fut passée, l'on décida d'accorder la communion aux mourants - laquelle sera comme un viatique, grâce à la miséricorde divine, pour ceux qui vont trépasser, pour ne pas donner l'impression de suivre la dureté et la rigueur de l'hérétique Novatien qui niait la possibilité du pardon. On accordera donc la communion avec la pénitence in extremis : ainsi les hommes dont nous avons parlé, au moins à leurs derniers instants, et avec le consentement de notre Seigneur, seront défendus contre la damnation éternelle.

Le canon des saintes Ecritures et les livres apocryphes

213
(Chap. 7) Les livres qui ont été reçus dans le canon sont indiqués dans un bref appendice. C'est là (ce) que tu as désiré te voir indiquer :
Cinq livres de Moïse, c'est-à-dire Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome, et un de Josué, un des Juges, quatre livres des Rois, en même temps Ruth, seize livres des Prophètes, cinq livres de Salomon, le Psautier.
De même les livres des histoires : un livre de Job, un de Tobie, un d'Esther, un de Judith, deux des Maccabées, deux d'Esdras, deux des Chroniques.
De même ceux du Nouveau Testament : quatre des évangiles, 13 (14) épîtres de l'apôtre Paul, trois épîtres de Jean, deux épîtres de Pierre, (une épître de Jude), une épître de Jacques, les Actes des Apôtres, l'Apocalypse de Jean.
Quant au reste, qui figure soit sous le nom de Matthieu ou sous celui de Jacques le Mineur, soit sous celui de Pierre et de Jean, ce qui a été écrit par un certain Leukios, (ou sous le nom d'André, ce qui l'a été par les philosophes Xenocharides et Léonidas,) ou sous le nom de Thomas, et s'il existe d'autres écrits, non seulement il faut le rejeter, mais comme tu le sais, le condamner.

Lettre " Magna me gratulatio ". à Rufus et à d'autres évêques

de Macédoine, 13 d

La forme du baptême

214
(On explique pourquoi selon les canons 8 et 19 de Nicée
Can.127-128 il faut rebaptiser les paulianistes qui reviennent à l'Eglise mais non les novatiens :)

(Chap. 5, Par 10) Qu'il existe une distinction entre ces deux hérésies, la raison le fait apparaître, car les paulianistes ne baptisent pas du tout au nom du Père et du Fils et de l'Esprit Saint, et les novatiens baptisent dans ces mêmes noms redoutables et vénérables, et chez eux jamais n'a été mise en cause l'unité de la puissance divine, c'est-à-dire du Père et du Fils et de l'Esprit Saint.

Lettre " Si instituta ecclesiastica " à l'évêque Decentius de

Gubbio, 19 mars 41

Le ministre de la confirmation.

215
(Chap. 3, Par 6) Pour ce qui est de la confirmation des enfants, on sait qu'elle ne doit pas être faite par un autre que l'évêque. Les presbytres en effet, bien que prêtres du second rang, n'ont pas le degré suprême du pontificat. Que ce pontificat revienne seulement aux évêques, pour qu'ils Consignent ou transmettent l'Esprit Paraclet, non seulement la coutume de l'Eglise l'atteste, mais également ce passage des Actes des Apôtres qui rapporte que Pierre et Jean furent envoyés pour transmettre l'Esprit Saint à ceux qui étaient déjà baptisés (voir
Ac 8,14-17). Aux presbytres en effet il est permis, lorsqu'ils baptisent soit sans l'évêque, soit en présence de l'évêque, d'oindre les baptisés de chrême, mais qui aura été consacré par l'évêque ; mais non de signer le front avec cette même huile, ce qui revient aux seuls évêques lorsqu'ils transmettent l'Esprit Paraclet. Les paroles cependant je ne puis les dire, pour ne pas sembler révéler (le mystère) plutôt que de répondre à une demande.

Onction des malades

216
(Chap. 8, Par. II) Puisque ta charité a voulu consulter au sujet de ceci comme du reste, mon fils, le diacre Célestin, a ajouté dans sa lettre que ta charité mentionnait ce qui est écrit dans l'épître de saint Jacques : " Quelqu'un parmi vous est-il malade? Qu'il appelle les presbytres de l'Eglise et qu'ils prient sur lui, après l'avoir oint d'huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. S'il a commis des péchés, ils lui seront remis "
Jc 5,14-15. Il n'y a pas de doute qu'il faille l'entendre et le comprendre des fidèles malades qui peuvent être oints de l'huile sainte du chrême, laquelle étant confectionnée par l'évêque, il est permis non seulement aux prêtres, mais aussi à tous les chrétiens d'en user pour faire l'onction, dans leurs nécessités personnelles, ou celles des leurs.
Par ailleurs, cette addition nous semble superflue : on se demande si l'évêque peut faire ce qui est certainement permis aux presbytres. Car la raison pour laquelle on parle des presbytres est que les évêques, empêchés par d'autres occupations, ne peuvent se rendre chez tous les malades. Mais si un évêque en a la possibilité, et s'il juge que quelqu'un mérite d'être visité par lui, il peut le bénir et lui faire l'onction du chrême sans difficulté, puisque c'est lui qui fait le chrême. On ne peut en faire l'onction sur les pénitents, parce qu'elle est de l'ordre du sacrement. Car ceux auxquels on refuse les autres sacrements, comment penser qu'on puisse leur en concéder un de cette espèce ?

In requirendis, aux évêques du concile de Carthage, 27 janvier 417.

La prééminence du Siège de Rome

217
(Chap. 1) En Nous consultant sur les choses divines ... fidèles aux exemples de la tradition ancienne, ...vous avez affirmé la vigueur de votre esprit religieux de la vraie façon, pas moins maintenant où vous demandez conseil qu'auparavant lorsque vous vous êtes prononcés, vous qui avez approuvé de vous en rapporter à notre jugement, sachant ce qui est dû au Siège apostolique, puisque Nous tous qui sommes établis en cette place désirons suivre l'Apôtre de qui est issu l'épiscopat et toute l'autorité de ce nom. C'est en le suivant que Nous avons appris à condamner le mal comme à approuver ce qui est louable, comme ce que vous avez estimé dans la vigilance de votre office sacerdotal, à savoir qu'on ne doit pas fouler aux pieds les ordonnances des Pères ; car ceux-ci, dans une pensée plus divine qu'humaine, avaient décrété que n'importe quelle affaire à traiter, fût-ce des provinces les plus éloignées et les plus retirées, ne serait pas considérée comme finie avant d'avoir été portée à la connaissance de ce Siège, pour qu'il confirmât de toute son autorité les justes sentences et que les autres Eglises - comme les eaux qui jaillissent de leur source originelle et qui s'écoulent dans toutes les régions du monde par de purs ruisseaux venus de la source non corrompue - reçoivent de lui ce qu'elles prescriront et sachent qui elles doivent purifier et qui, souillé d'une fange ineffaçable, ne recevra pas l'eau digne des corps purs.

Lettre " Inter ceteras Ecclesiae Romanae " à Silvanus

et aux autre pères du concile de Milève, 27 janvier 417.

La prééminence du Siège romain

218
(Chap. 2) Avec diligence donc, et comme il convient, vous avez consulté les arcanes de la charge apostolique - de la charge, dis-je, de celui à qui appartient " en dehors des choses extérieures, la sollicitude de toutes les Eglises "
2Co 11,28 - au sujet de la position à tenir dans des questions douteuses, et vous vous êtes conformé en cela à ce qui est la règle ancienne, laquelle, vous le savez, a toujours été observée avec moi par l'univers entier... Pourquoi avez-vous aussi confirmé cela par votre agir, si ce n'est parce que vous savez que des réponses coulent toujours de la source apostolique dans toutes les provinces, pour ceux qui en font la requête ? Surtout chaque fois qu'est débattue une affaire de foi, je pense que tous nos frères et coévêques ne doivent en référer Pierre, c'est-à-dire au garant de son nom et de sa charge, comme l'a fait maintenant Votre Charité pour demander ce qui peut être profitable à toutes les Eglises ensemble dans le monde entier. Elles doivent en effet devenir plus prudentes, lorsqu'elles voient que, selon la relation du double synode, les inventeurs du mal sont séparés de la communion de par les déterminations de notre jugement.

La nécessité du baptême

219
(Chap. 5) ... que les petits enfants peuvent, même sans la grâce du baptême, jouir des récompenses de la vie éternelle, cela est stupide au plus haut point. Si, en effet, ils ne mangent pas la chair du Fils de l'homme et ne boivent pas son sang, ils n'auront pas la vie en eux (voir
Jn 6,53). Ceux qui soutiennent que ces enfants l'auront sans être renés, me paraissent vouloir rendre vain le baptême lui-même, en prêchant qu'ils ont ce que la foi professe ne pouvoir leur être conféré que par le baptême.
Si donc, comme ils le veulent, il n'y a aucune fâcheuse conséquence à ne pas renaître, il leur faut aussi professer que les saintes eaux de la nouvelle naissance ne servent à rien. Mais, la vérité peut avoir rapidement raison de la doctrine erronée de ces hommes vains avec les paroles que le Seigneur dit dans l'Evangile : " Laissez venir à moi les petits enfants et ne les empêchez pas ; car c'est à leurs pareils qu'appartient le Royaume des cieux. (voir Mt 19,14 Mc 10,14 Lc 18,16 .



ZOSIME : 18 mars 417-26

décembre 418


Lettre "Quamvis Patrum" au concile de Carthage, 21 mars 418.

L'autorité doctrinale de l'évêque de Rome

221
(N. 1) Bien que la tradition des pères ait reconnu au Siège apostolique une telle autorité que personne n'a osé mettre en cause son jugement, et qu'elle ait toujours observé cela par des canons et des règles, et que, par ses lois, la discipline ecclésiastique en vigueur jusqu'ici manifeste au nom de Pierre, dont elle descend elle-même, la révérence qui convient : ...(3) Bien que donc Pierre soit l'origine d'une telle autorité et que les décrets suivants de tous les anciens confirment que l'Eglise romaine est affermie par toutes les lois et coutumes aussi bien humaines que divines - et vous ne l'ignorez pas, mais vous l'avez appris, frères très chers, et comme prêtres vous devez savoir que Nous en dirigeons la région et que nous détenons aussi le pouvoir de son nom - : (4) et alors que Nous aurions une telle autorité que personne ne pourrait débattre encore une fois de notre décision, Nous n'avons rien fait cependant que Nous n'aurions pas, de notre propre mouvement, porté à votre connaissance par notre lettre ; concédant cela à la fraternité et consultant ensemble, non pas parce que Nous n'aurions pas su ce qui doit être fait, ou que Nous aurions fait quelque chose qui déplairait parce que cela irait contre l'utilité de l'Eglise, mais Nous voulions avoir traité ensemble avec vous à son sujet (de Célestin qui est accusé).

15eme (ou 16eme) concile de Carthage, commencé le 1er mai 418.

Péché originel

222
Can. 1, Il a été décidé par tous les évêques.,. rassemblé au saint concile de Carthage : Quiconque dit qu'Adam, premier homme, a été créé mortel de telle sorte que, qu'il péchât ou non, il devait mourir corporellement, c'est-à-dire que quitter son corps ne serait pas une conséquence du péché mais une nécessité de nature, qu'il soit anathème.

223
Can. 2. Il a été décidé de même : Quiconque nie que les tout- petits doivent être baptisés, ou dit que c'est pour la rémission des péchés qu'on les baptise, mais qu'ils n'ont rien, eux du péché originel d'Adam que le bain de la régénération aurait à expier, ce qui a pour conséquence que pour eux la formule du baptême " en rémission des péchés " , n'a pas un sens vrai mais faux, qu'il soit anathème. Car on ne peut pas comprendre autrement ce que dit l'Apôtre : " Par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et par le péché, la mort, et ainsi la mort a passé dans tous les hommes, tous ayant péché en lui "
Rm 5,12 sinon de la manière dont l'Eglise catholique répandue par toute la terre l'a toujours compris. C'est en effet à cause de cette règle de foi que même les tout-petits, qui n'ont pas pu commettre encore par eux-mêmes quelque péché, sont cependant vraiment baptisés en rémission des péchés pour que la régénération purifie en eux ce que la génération leur a apporté.

224
Can. 3. Il a été décidé de même : Quiconque dit que le Seigneur a dit " Dans la maison de mon Père il y a plusieurs demeures "
Jn 14,2 pour qu'on comprenne qu'il y a dans le Royaume des cieux un certain lieu, se trouvant au milieu ou ailleurs, où vivent bienheureux les petits enfants qui ont quitté cette vie sans le baptême sans lequel ils ne peuvent pas entrer dans le Royaume des cieux qui est la vie éternelle, qu'il soit anathème. Car puisque le Seigneur dit : " A moins que quelqu'un soit rené d'eau et d'Esprit Saint, il n'entre pas dans le Royaume des cieux " Jn 3,5 : quel catholique doutera que sera un compagnon du diable celui qui n'a pas mérité d'être cohéritier du Christ ? Celui en effet qui n'est pas à droite se trouvera sans nul doute placé à gauche.

Grâce

225
Can. 3. Il a été décidé de même : Quiconque dit que la grâce de Dieu, qui justifie l'homme par notre Seigneur Jésus Christ, vaut uniquement pour la rémission des péchés déjà commis, mais non pour aider à n'en plus commettre, qu'il soit anathème.

226
Can. 4. De même : Quiconque dit que cette même grâce de Dieu par notre Seigneur Jésus Christ nous aide à ne plus pécher en ce sens seulement qu'elle nous révèle et nous ouvre l'intelligence des commandements, en sorte que nous sachions ce que nous devons désirer et ce que nous devons éviter, mais qu'elle ne nous donne nullement l'amour et la force de faire aussi ce que nous avons reconnu comme notre devoir, qu'il soit anathème. Car, puisque l'Apôtre dit : " La science enfle, mais la charité édifie "
1Co 8,1, il est très impie de croire que nous avons la grâce du Christ pour la science qui enfle et que nous ne l'avons pas pour la charité qui édifie, puisque c'est également un don de Dieu de savoir ce que nous devons faire et d'avoir l'amour pour le faire. Ainsi, la charité qui édifie empêche que la science ne nous enfle. Comme il est écrit de Dieu : " Il enseigne la science à l'homme " Ps 94,10, il est aussi écrit : " La charité vient de Dieu " 1Jn 4,7.

227
Can. 5. 11 a été décidé de même : Quiconque dit que la grâce de la justification nous est précisément donnée pour pouvoir accomplir plus facilement par elle ce que nous devons faire par notre libre arbitre, en sorte que, si la grâce n'était pas donnée, nous pourrions pourtant, quoique avec moins de facilité, observer sans elle les commandement de Dieu, qu'il soit anathème.
Lorsqu'il parle du fruit des commandements, le Seigneur ne dit pas : " Sans moi, vous pouvez le faire plus difficilement ", mais: " Sans moi, vous ne pouvez rien faire "
Jn 15,5.

228
Can. 6. Il a été décidé de même : l'apôtre saint Jean dit : " Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous abusons nous-mêmes et la vérité n'est pas en nous.
1Jn 1,8. Quiconque pense qu'il faut l'entendre ainsi : c'est humilité que l'on doit dire que nous avons le péché, mais non parce que c'est la vérité, qu'il soit anathème. Car l'apôtre ajoute immédiatement : " Si nous confessons nos péchés il est assez fidèle et juste pour remettre nos péchés et nous purifier de toute injustice " 1Jn 1,9. Ce passage fait suffisamment voir que cela n'est pas dit seulement par humilité mais aussi en vérité. Car l'apôtre pouvait dire : " Si disons : nous n'avons pas de péché, nous nous vantons et l'humilité n'est pas en nous " Mais en disant : " Nous nous abusons et la vérité n'est pas en nous ", il montre assez que celui qui se déclare sans péché ne dit pas le vrai, mais le faux.

229
Can. 7. Il a été décidé de même : Quiconque dit que, dans la prière du Seigneur, les saints disent : " Remets-nous nos dettes "
Mt 6,12 non pour eux- mêmes, puisqu'ils n'ont déjà plus besoin de faire cette demande, mais pour les autres de leur peuple qui sont pécheurs, et que c'est la raison pour laquelle chacun des saints ne dit pas : " Remets-moi mes dettes " mais " Remets-nous nos dettes " ce qui fait comprendre que le juste demande plus pour autrui que pour lui-même qu'il soit anathème. Ce saint et ce juste était l'apôtre saint Jacques, quand il disait : " Tous, nous péchons en bien des choses " Jc 3,2 Pourquoi ajouter " tous " sinon pour que le mot soit d'accord avec le Psaume où se lit : " N'entre pas en jugement avec ton serviteur. car nul vivant n'est justifié devant toi " Ps 143,2 ; et dans la prière du très sage Salomon : " Il n'y a aucun homme qui n'ait péché " 1R 8,46 et dans le livre du saint homme Job : " Il suspend l'activité des hommes, pour que tout homme reconnaisse sa faiblesse Jb 37,7 ; également le saint et juste Daniel, lorsqu'il disait au pluriel : " Nous avons péché et nous avons commis l'iniquité " , et d'autres paroles qu'il confesse dans la vérité et l'humilité ; pour qu'on ne pense pas, comme certains le croient, qu'il parle alors non pas de ses péchés, mais plutôt de ceux de son peuple, il ajoute: " Quand... je priais et que je confessais mes péchés et les péchés de mon peuple " au Seigneur, mon Dieu, il n'a pas voulu dire " nos péchés " mais il a dit les " péchés de son peuple " et les " siens " car, prophète, il voyait par avance qu'il se trouverait des hommes qui le comprendraient bien mal.

230
Can. 8. Il a été décidé de même : Ces paroles de la prière du Seigneur où nous disons : " Remets-nous nos dettes "
Mt 6,12, tous ceux qui veulent que les saints les disent par humilité et non en vérité, qu'ils soient anathèmes. Qui donc admettrait que quelqu'un qui prie mente, non seulement aux hommes, mais au Seigneur lui-même, en déclarant de ses lèvres qu'il veut qu'il lui soit pardonné, et qui dit en son coeur qu'il n'a pas de dettes à se faire remettre.

Epistula tractoria aux Eglises orientales, entre juin et août 418.

Le péché originel

231
Le Seigneur est fidèle dans ses paroles
Ps 145,13, et son baptême, en sa réalité et en ses paroles, c'est-à-dire par ce qui est fait, par la confession de foi et par la vraie rémission des péchés, contient la même plénitude pour tout sexe, tout âge et toute condition de l'homme. Nul en effet ne devient libre s'il n'est esclave du péché, et ne peut être dit sauvé que celui qui auparavant était véritablement captif du péché, comme il est écrit : " Si le Fils vous a libérés, vous serez vraiment libres ". Jn 8,36. Par lui en effet nous renaissons spirituellement, par lui nous sommes crucifiés au monde. Par sa mort est déchiré ce décret de mort (voir Col 2,14) qui a été contracté par propagation, et qui a été introduit par Adam pour nous tous et transmis à toute âme - décret auquel tous ceux, sans exception, qui sont nés sont soumis avant d'être libérés par le baptême.



BONIFACE Ier : 29 décembre

418-4 septembre 422


Lettre " Retro maioribus " à l'évêque Rufus de Thessalie, 11

mars 422.

La prééminence du Siège romain

232
(Chap. 2).. Nous avons envoyé au synode (de Corinthe)... des directives écrites pour que tous les frères comprennent qu'on ne doit pas débattre à nouveau de ce que nous avons jugé. Jamais en effet il n'a été permis de traiter à nouveau de ce qui a été décidé une fois par le Siège apostolique.

Lettre " Institutio " aux évêques de Thessalie, 11 mars 422.

La prééminence du Siège romain

233
(Chap. 1). L'institution de l'Eglise universelle naissante prit son départ dans le titre d'honneur du bienheureux Pierre en qui consiste son gouvernement et son couronnement. C'est de sa source en effet qu'a coulé la discipline dans toutes les Eglises, lorsque la vénération de la religion croissait déjà. Les préceptes du concile de Nicée n'attestent rien d'autre ; il n'a pas osé en effet établir quelque chose au-dessus de lui, car il voyait que rien ne pouvait être placé au-dessus de son rang, et enfin il savait que tout lui était accordé par la parole du Seigneur. Cette (Eglise romaine) est donc avec certitude pour toutes les Eglises répandues par le monde entier comme la tête de ses membres ; si quelqu'un se sépare d'elle, qu'il soit éloigné de la religion chrétienne, puisqu'il a cessé de se trouver dans ce même assemblage.

Lettre " Manet beatum " à Rufus et aux autres évêques de

Macédoine, etc., 11 mar

La prééminence du Siège romain

234
Demeure au bienheureux apôtre Pierre, de par la parole du Seigneur, la sollicitude reçue de lui pour l'ensemble de l'Eglise, laquelle, comme il le sait, a été fondée sur lui selon le témoignage de l'Evangile. Et jamais une position d'honneur ne peut être exempte de soucis, puisqu'il est sûr que toutes choses dépendent de sa réflexion. ... Qu'il n'arrive pas aux prêtres du Seigneur que l'un d'entre eux tombe dans la faute de tenter quelque chose par une usurpation nouvelle, et qu'il devienne l'ennemi des décisions des anciens, alors qu'il sait qu'il a pour rival en particulier celui auprès de qui notre Christ a placé le souverain sacerdoce ; et quiconque se dresse pour l'outrager ne pourra être un habitant du Royaume des cieux. " A toi, dit-il, je donnerai les clés du Royaume des cieux "
Mt 16,19 dans lequel nul n'entrera sans la faveur du portier.

235
Puisque le lieu l'exige, recensez s'il vous plaît les déterminations des canons, et vous trouverez quel est après l'Eglise romaine le deuxième siège, et quel est le troisième. ... Jamais personne n'a levé la main avec audace contre l'éminence apostolique dont il n'est pas permis de réviser le jugement, personne ne s'est dressé contre elle s'il ne voulait pas être jugé. Les dites grandes Eglises observent les dignités par les canons : celles d'Alexandrie et d'Antioche (voir le 1er concile de Nicée,
can. 6 ) ; car elles ont connaissance du droit de l'Eglise. Elles observent, dis-je, les décisions des anciens, en accordant leur bonne grâce en toutes choses comme ils reçoivent cette grâce en retour : celle dont ils savent qu'ils Nous la doivent dans le Seigneur qui est notre paix.
Mais puisque la chose le demande, on montrera par des documents que les Eglises des Orientaux surtout, dans les grandes affaires qui rendaient nécessaire un débat de plus grande ampleur, ont toujours consulté le Siège romain et lui ont demandé aide chaque fois que cela était nécessaire.
(suivent des exemples d'appels et de requêtes dans l'affaire d'Athanase et de Pierre d'Alexandrie, de l'Eglise d'Antioche, de Nectaire de Constantinople et des Orientaux séparés au temps d'Innocent Ier.)



CELESTIN Ier : 10

septembre 422 - 27 juil


Lettre Cuperemus quidem aux évêques des provinces de Vienne

et de Narbonne, 26 juillet 428.

La réconciliation à l'heure de la mort

236
2) Nous avons appris que la pénitence était refusée aux mourants, et que l'on ne répondait pas aux désirs de ceux qui, au moment de leur mort, désiraient qu'on vienne en aide à leur âme par ce remède. Nous restons horrifiés, nous l'avouons, devant l'impiété de ceux qui osent mettre en doute la bonté de Dieu. Comme si Dieu ne pouvait pas secourir tous les pécheurs qui se tournent vers lui, à n'importe quel moment, et comme s'il ne pouvait pas délivrer l'homme, chancelant sous le poids de ses péchés, du fardeau dont il souhaite être débarrassé. Je vous le demande : que signifie ceci , sinon apporter une nouvelle mort à celui qui va mourir et tuer son ame, en se comportant de telle sorte qu'elle ne puisse plus être purifiée ? Or Dieu est toujours disposé au pardon ; il invite à la pénitence et déclare : " Le pécheur, quel que soit le jour où il se sera converti, son péché ne lui sera plus imputé "
Ez 33,16. ... Puisque c'est Dieu qui sonde les coeurs, il ne faut refuser à aucun moment la pénitence à qui la demande. ...

Lettre " Apostolici verba ". aux évêques de Gaule. mai 431.

L'autorité d'Augustin.

237
Chap. 2. Augustin, homme de sainte mémoire par sa vie et ses mérites, nous l'avons toujours eu en communion avec nous et jamais ne fût-ce que la rumeur d'une suspicion ne l'a atteint ; et nous nous souvenons qu'il avait en son temps un si grand savoir, qu'auparavant déjà mes prédécesseurs l'ont toujours considéré comme faisant partie des maîtres les meilleurs.

Chapitres pseudo-célestiniens ou " Indiculus ".

La grâce

238
Puisque certains, qui tirent gloire du nom de catholiques, en demeurant par méchanceté ou par ignorance, dans les idées condamnées des hérétiques, osent s'opposer aux pieux argumentateurs, et que, tout en condamnant sans hésitation Pélage et Célestius, ils accusent faussement nos maîtres d'avoir dépassé la mesure nécessaire et qu'ils déclarent vouloir uniquement suivre et reconnaître ce que le très saint Siège du bienheureux apôtre Pierre a, par le ministère de ses évêques, sanctionné et enseigné contre les ennemis de la grâce de Dieu, il a fallu rechercher exactement le jugement des chefs de l'Eglise romaine sur l'hérésie qui avait surgi de leur temps, et les idées qu'ils ont estimé nécessaire d'avoir sur la grâce de Dieu contre les très néfastes défenseurs du libre arbitre. Nous y avons joint aussi quelques sentences des conciles africains : celles que les évêques Apostoliques ont certainement faites leurs en les approuvant. Pour que donc ceux qui doutent en quelque point puissent s'instruire plus complètement, nous publions, en un bref résumé (Indiculus), les constitutions des saints pères. Celui qui n'est pas trop porté à la dispute pourra reconnaître que le résultat de toutes ces discussions est inclus dans les phrases brèves des autorités alléguées et qu'il ne lui reste plus motif à contredire, s'il croit et dit avec les catholiques.

239
Chap. 1. Dans la prévarication d'Adam, tous les hommes ont perdu leur pouvoir naturel et leur innocence, et aucun ne peut, par son libre arbitre, remonter de l'abîme de cette ruine si la grâce du Dieu qui fait miséricorde ne le relève, comme le déclare le pape Innocent, d'heureuse mémoire, dans son épître au concile de Carthage : " Victime un jour de son libre arbitre, en usant de ses biens inconsidérément, l'homme tombe dans les profondeurs de la prévarication, où il s'enfonce, et il ne trouve rien qui puisse lui permettre d'en sortir. Trompé pour toujours par sa liberté, il demeurerait écrasé sous le poids de cette ruine si ensuite ne le relevait, par sa grâce, la venue du Christ, qui a lavé tout péché passé dans le bain du baptême par la purification d'une nouvelle naissance ".

240
Chap. 2. Personne n'est bon par soi-même, si celui qui seul est bon ne le fait participer à lui-même. C'est ce que nous déclare dans la même lettre la sentence du même pape : " Pourrons-nous désormais attendre quelque chose de bon d'esprits qui pensent qu'ils doivent leur bonté à eux-mêmes, sans regarder celui dont ils reçoivent chaque jour la grâce, dans la confiance où ils sont de pouvoir l'obtenir sans lui ? "

241
Chap. 3. Personne, même renouvelé par la grâce du baptême, n'est capable de surmonter les embûches du diable, ni de vaincre les concupiscences de la chair, s'il ne reçoit de l'aide quotidienne de Dieu la persévérance dans une bonne vie. C'est ce que confirme la doctrine du même pasteur dans ces mêmes pages où il dit: " Bien que Dieu ait racheté l'homme de ses péchés passés, parce
qu'il sait qu'il y aura des moyens de le redresser, même après ces fautes, en donnant chaque jour ces remèdes sans lesquels, si nous ne nous appuyons pas avec confiance sur eux, nous ne pourrons en aucune façon vaincre nos erreurs humaines. Il est en effet nécessaire que, comme nous sommes vainqueurs avec son aide, sans son aide, nous soyons vaincus ".

242
Chap. 4. Que personne n'use de son libre arbitre, sinon grâce au Christ, le même maître l'a déclaré dans la lettre envoyée au concile de Milève
219 : " Prends garde enfin, perverse doctrine d'esprits très pervertis, que sa liberté même a si bien trompé le premier homme que, tandis qu'il s'est servi plus mollement de son frein, sa présomption l'a fait tomber dans la prévarication. Il n'eût pu en être délivré si, dans le dessein de le régénérer, la venue du Christ n'avait restauré l'état de la liberté première ".

243
Chap. 5. Tous les efforts, toutes les oeuvres et tous les mérites des saints doivent être rapportés à la gloire et à la louange de Dieu. Personne ne lui plaît sinon grâce à ce qu'il a donné lui-même. C'est vers cette idée que nous dirige l'autorité décisive du pape Zosime, d'heureuse mémoire, lorsque, écrivant aux évêques de l'univers entier, il dit : " Pour nous, c'est par une motion divine (tous les biens doivent être en effet rapportés à leur auteur, de qui ils proviennent) que nous avons tout remis à la conscience de nos frères et collègues les évêques ". Les évêques d'Afrique vénérèrent avec tant d'honneur cette parole, où rayonnait la lumière d'une très sincère vérité, qu'ils écrivirent ainsi à leur auteur : " Cette phrase des lettres que vous avez pris soin d'envoyer à toutes les provinces, en disant : " Pour nous, c'est par une motion divine, etc. ", nous avons considéré que vous la disiez pour pourfendre rapidement, comme en passant, avec le glaive dégainé de la vérité, ceux qui exaltent la liberté du libre arbitre contre l'aide de Dieu. Qu'avez-vous fait avec un si libre arbitre sinon tout rapporter à notre humble conscience ? Et cependant, vous avez vu avec sincérité et sagesse que vous faisiez cela par une motion divine, et vous l'avez dit avec véracité et courage. C'est pourquoi, puisque " la volonté est préparée par le Seigneur "
Pr 8,35 LXX ; voir Can.374 , lui-même touche les coeurs de ses fils par ses inspirations paternelles, pour qu'ils fassent quelque bien. " Car tous ceux qu'anime l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu " Rm 8,14 ; ainsi, nous ne pensons pas que notre libre arbitre nous manque et nous ne doutons pas que, dans chacun des bons mouvements de la volonté humaine, l'aide du Saint-Esprit ne soit prévalente ".

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Chap. 6. Dieu agit dans le coeur des hommes et dans le libre arbitre lui- même, de sorte qu'une sainte pensée, un pieux dessein et tout mouvement de volonté bonne viennent de Dieu : nous pouvons quelque bien grâce à celui sans lequel nous ne pouvons rien
Jn 15,5. Le même docteur, Zosime, nous a formés à le dire, lorsqu'il parlait aux évêques de l'univers entier du secours de la grâce divine : " Y a-t-il donc un temps, dit-il, où nous n'ayons pas besoin de son secours ? En tout acte, toute situation, toute pensée, tout mouvement, notre aide et protecteur doit être invoqué ". C'est orgueil, pour la nature humaine, de se targuer de quelque chose, alors que l'Apôtre proclame : " Ce n'est pas contre des adversaires de chair et de sang que nous avons à lutter, mais contre les principautés et les puissances de l'air, contre les esprits du mal des espaces célestes " Ep 6,12. Et comme il dit encore : " Malheureux homme que je suis ! Qui me délivrera de ce corps qui me voue à la mort ? La grâce de Dieu par notre Seigneur Jésus Christ " Rm 7,24. Et encore : " C'est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n'a pas été stérile ; mais j'ai travaillé plus qu'eux tous : pas moi, mais la grâce de Dieu qui est avec moi " 1Co 15,10.

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Chap. 7. Nous acceptons aussi comme un bien propre, pour ainsi dire, du Siège apostolique, ce qui a été décidé dans les décrets du concile de Carthage (418) dans son troisième chapitre : " Quiconque dit que la grâce de Dieu, qui justifie l'homme par notre Seigneur Jésus-Christ, vaut uniquement pour la rémission des péchés déjà commis, mais non pour aider à n'en plus commettre, qu'il soit anathème. "
Et de nouveau dans le quatrième chapitre : " Quiconque dit que la grâce de Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ nous aide à ne plus pécher en ce sens seulement qu'elle nous révèle et nous ouvre l'intelligence des commandements, en sorte que nous sachions ce que nous devons désirer et ce que nous devons éviter, mais qu'elle ne nous donne nullement l'amour et la force de faire aussi ce que nous avons reconnu comme notre devoir, qu'il soit anathème. Car, puisque l'Apôtre dit " La science enfle, mais la charité édifie "
1Co 8,1 il est très impie de croire que nous avons la grâce du Christ pour la science qui enfle et que nous ne l'avons pas pour la charité qui édifie, puisque c'est également un don de Dieu de savoir ce que nous devons faire et d'avoir l'amour pour le faire. Ainsi la charité qui édifie empêche que la science nous enfle. Comme il est écrit de Dieu : " Il enseigne la science à l'homme " Ps 94,10, il est aussi écrit : " La Charité vient de Dieu " 1Jn 4,7.
Et de même au cinquième chapitre : " Quiconque dit que la grâce de la justification nous est précisément donnée pour pouvoir accomplir plus facilement par elle ce que nous devons faire par notre libre arbitre, en sorte que, si la grâce n'était pas donnée, nous pourrions pourtant, quoique avec moins de facilité, observer sans elle les commandements de Dieu, qu'il soit anathème. Lorsqu'il parle du fruit des commandements, le Seigneur ne dit pas " Sans moi vous pouvez le faire plus difficilement ", mais : " Sans moi, vous ne pouvez rien faire " 1Jn 15,5.

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Chap. 8. Outre ces décisions inviolables du très saint Siège apostolique par lesquelles nos saints pères, en rejetant l'orgueil de cette néfaste nouveauté, ont enseigné que les commandements de la bonne volonté, l'accroissement des efforts louables et la persévérance en eux jusqu'à la fin sont à attribuer à la grâce du Christ, considérons aussi les mystères des prières dites par les prêtres. Transmis par les apôtres, ils sont célébrés uniformément dans le monde entier et dans toute l'Eglise catholique, pour que la loi de la prière constitue la loi de la foi.
Lorsque ceux qui président aux saintes assemblées accomplissent la mission qui leur a été confiée, ils présentent à la clémence divine la cause du genre humain et, toute l'Eglise gémissant avec eux, ils demandent et ils prient pour que la foi soit donnée aux infidèles, pour que les idolâtres soient délivrés des erreurs qui les laissent sans Dieu, pour que le voile qui couvre le coeur des Juifs disparaisse, et que la lumière de la vérité luise sur eux, pour que les hérétiques se repentent et acceptent la foi catholique, pour que les schismatiques reçoivent l'esprit d'une charité ranimée, pour qu'à ceux qui sont tombés soient donnés les remèdes de la pénitence, pour qu'enfin aux catéchumènes conduits aux sacrements de la régénération soit ouvert le palais de la miséricorde céleste.
Ces demandes ne sont pas adressées à Dieu formellement ni vainement : les faits le montrent effectivement. Car Dieu daigne attirer nombre de victimes de toutes sortes d'erreurs ; " arrachés à la puissance des ténèbres, il les fait passer dans le Royaume de son Fils bien-aimé "
Col 1,13 et, " de vases de colère ", il en fait " des vases de miséricorde " Rm 9,22-23. Tout cela est si fortement ressenti comme l'oeuvre de Dieu que l'action de grâces continuelle et la louange de sa gloire sont adressées à Dieu qui fait ces choses, pour avoir illuminé et corrigé ces hommes.

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Chap. 9. Contemplons aussi d'un regard diligent ce que la sainte Eglise fait uniformément pour les baptisés dans le monde entier. Quand des enfants ou des adolescents viennent au sacrement de la régénération, ils n'accèdent pas à la fontaine de vie avant que l'esprit immonde n'ait été expulsé d'eux par les exorcismes et les exsufflations des prêtres ; afin que soit vraiment mis en lumière comment " le prince de ce monde est jeté dehors "
Jn 12,31 comment " d'abord l'homme fort est ligoté " Mt 12,29, comment ensuite " on lui prend ses biens " Mc 3,27 passés en possession du vainqueur qui " a emmené captive la captivité " Ep 4,8 et qui " fait des dons aux hommes " Ps 68,19


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Ces règles de l'Eglise et ces preuves fondées sur l'autorité divine nous ont tellement confirmés, avec l'aide du Seigneur, que nous professons que Dieu est l'auteur de tous les bons mouvements et des bonnes actions, de tous les efforts et de toutes les vertus qui, depuis les commencements de la foi, nous font tendre vers Dieu. Nous ne doutons pas que sa grâce prévienne tous les mérites de l'homme. Par lui, nous commençons à " vouloir " et à " faire " quelque bien
Ph 2,13

Cette aide et ce secours de Dieu n'enlèvent certes pas le libre arbitre, mais ils le libèrent, pour que d'obscur il soit lumineux, de pervers il soit droit, de languissant il soit sain, d'imprudent il soit sage. Si grande est en effet la bonté de Dieu pour tous les hommes qu'il veut que nos mérites soient ses propres dons, et qu'il nous donnera une récompense éternelle pour ce qu'il nous a prodigué. Il agit en nous pour que nous voulions et fassions ce qu'il veut, et il ne souffre pas que demeure en nous inactif ce qu'il nous a donné pour nous en servir. non pas pour le négliger. afin que nous soyons aussi les coopérateurs de la grâce de Dieu. Si nous voyons quelque chose s'alanguir en nous par suite de notre lâcheté, recourons instamment à celui qui guérit toutes nos langueurs et rachète notre vie de la mort Ps 103,3-4, lui à qui nous disons chaque jour : " Ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du mal " Mt 6,13


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Chap. 10. Pour les points plus profonds et plus difficiles des questions qui se posent, et qu'ont traitées au plus large ceux qui ont résisté aux hérétiques, nous n'osons pas les mépriser, pas plus que nous ne jugeons nécessaire de les alléguer, car pour confesser la grâce de Dieu, à l'oeuvre miséricordieuse de qui rien absolument ne saurait échapper, nous croyons suffisant ce que ces écrits nous ont enseigné, en accord avec les règles du Siège apostolique déjà mentionnées, si bien que nous ne considérons plus comme catholique ce qui se présenterait comme contraire aux sentences déterminées ci-avant.



1996 Denzinger 211