2003 Oecuménisme 126

126Index Table

26 - Comme on trouve ces biens spirituels de diverses façons dans les divers groupes de chrétiens, la communication dans la vie et l'activité spirituelles dépend de cette diversité même et doit être traitée différemment selon les conditions de personnes, d'Eglises et de communautés. Ce qui suit est proposé pour régler cette participation dans l'Etat présent des choses.

127Index Table

27 - Il faut viser à une certaine réciprocité légitime, de telle sorte que, grâce à la bienveillance et à la charité mutuelles, la communication dans la vie et l'activité spirituelles, même si elle est circonscrite dans des limites assez Etroites, contribue à une saine progression de la concorde entre les chrétiens. Les dialogues et les consultations à ce sujet entre les autorités catholiques, locales et aussi territoriales, et les autorités des autres communions sont donc vivement recommandés.

128Index Table

28 - Là où cette réciprocité et cette compréhension mutuelle sont rendues plus difficiles, du fait que dans certains endroits et près de certaines communautés, sectes ou personnes, le mouvement oecuménique et le dEsir de paix avec l'Eglise catholique ne se sont pas encore affermis UR 19, que l'Ordinaire du lieu ou, si le cas se présente, la Conférence Episcopale, indique les voies aptes à Eviter le danger d'indifférence ou de 'prosélytisme' DH 4 parmi ses fidèles, dans une telle situation. Il est cependant désirable que, par la grâce du Saint-Esprit et le souci pastoral prudent des Ordinaires, le sens oecuménique et l'estime mutuelle, tant chez les fidèles catholiques que chez les frères séparés, croissent de façon à ce que la nécessité de ces normes particulières s'Evanouisse peu a peu.

129Index Table

29 - Sous le nom de communication dans la vie et l'activité spirituelles, on comprend toutes les prières à faire en commun, l'usage commun des choses ou des lieux sacrés, et toute communicatio in sacris vraiment et proprement dite.

130Index Table

30 - Il y a communicatio in sacris quand quelqu'un participe à un culte liturgique quelconque ou même à des sacrements d'une Eglise ou d'une communauté ecclésiale.

131Index Table

31 - Le mot "culte liturgique" signifie le culte ordonné selon les livres, prescriptions ou habitudes d'une Eglise ou communauté, célébré par un ministre ou un délégué d'une telle Eglise ou communauté, selon que celui-ci remplit ainsi sa fonction.

132Index Table

b) - Les prières communes

32 - "En certaines circonstances particulières, par exemple lors des prières prévues "pour l'unité" et dans les réunions oecuméniques, il est permis, bien plus, il est souhaitable que les catholiques s'associent pour prier avec les frères séparés. De telles supplications communes sont assurément un moyen efficace de demander la grâce de l'unité et elles constituent une expression authentique des liens par lesquels les catholiques sont encore unis avec les frères séparés" UR 8

Dans le décret, il s'agit de prières auxquelles les membres et aussi les ministres des diverses communautés participent "activement". Sur ce mode de participation qui, en ce qui concerne les catholiques, est confié aux Ordinaires des lieux pour qu'ils le règlent et le favorisent, il faut remarquer ce qui suit:

133Index Table

33 - Il est souhaitable que les catholiques s'associent dans la prière avec les frères séparés pour toute tâche commune dans laquelle ils peuvent et doivent collaborer entre eux, par exemple: pour promouvoir le bien de la paix, la justice sociale, la charité mutuelle entre les hommes, la dignité de la famille et autres choses semblables. On assimile à ces cas les occasions dans lesquelles une nation ou une communauté veut rendre grâce à Dieu communautairement ou demander son aide pour une raison donnée, comme aux jours de fête d'une nation, en temps de calamité ou de deuil commun, au jour fixé pour célébrer la mémoire des morts pour la patrie. Cette prière commune, autant que possible, est recommandée aussi dans les congrès qui rassemblent les chrétiens pour des motifs d'Etude ou d'action.

134Index Table

34 - Mais les prières à faire en commun doivent d'abord avoir comme but la restauration de l'unité entre les chrétiens. L'objet d'une telle célébration peut être, par exemple: le mystère de l'Eglise et son unité, le baptême comme lien sacramentel d'unité, bien qu'imparfaite, la rénovation de la vie, tant personnelle que sociale, comme voie nécessaire pour atteindre l'unité, et aussi les autres sujets dont il est question au N. 22

135Index Table

35 - Forme de la célébration
a) - Qu'une telle célébration soit préparée d'un commun accord et par l'activité de tous les participants qui représentent les diverses Eglises ou communautés. (Pour une telle célébration, il convient par exemple que l'on choisisse ensemble les personnes qui doivent y participer, et que l'on Etablisse ensemble le sujet, le chant, les lectures de la Sainte Ecriture et autres choses semblables.)

b) - Dans cette célébration, il peut y avoir place pour toute lecture, prière et hymne, qui exprime quelque chose de commun concernant la foi ou la vie spirituelle de tous les chrétiens. De plus, il est permis d'avoir une exhortation, une allocution ou une méditation biblique qui, selon le commun accord de l'héritage chrétien, conduise à la bienveillance mutuelle et fasse avancer l'unité entre les chrétiens.

c) - Il est souhaitable que ces célébrations, entre catholiques comme avec les frères séparés, soient ordonnées de façon à ce que les prières "communautaires" soient conformes aux directives du mouvement liturgique SC 30 SC 34-35.

d) - En préparant les prières qui doivent se célébrer dans le temple d'une Eglise orientale, il faut remarquer que la forme liturgique reçue chez les Orientaux est considérée comme particulièrement apte à la prière de demande. Il convient donc de tenir compte de l'observance liturgique de cette Eglise.

136Index Table

36 - Le lieu de la célébration:
a) - Il faut choisir un lieu dans lequel il paraîtra bon à tous les participants de se réunir. On aura soin que tout y soit décent et apte à favoriser le sens religieux.

b) - Bien que l'Eglise ou le temple soit le lieu dans lequel chaque communauté célèbre d'habitude sa propre liturgie, cependant, de soi, rien n'empêche, - au contraire, quand la nécessité le demande et que l'Ordinaire du lieu l'approuve -- de tenir même dans le temple de l'une ou de l'autre communauté les célébrations communes dont il est question aux Nos 32-35 ; bien plus, dans certaines circonstances, cela pourra être opportun.
c) - Lorsqu'on fait des prières communes avec les frères orientaux séparés, il faut remarquer que tous les frères orientaux considèrent l'Eglise elle-même comme le lieu le plus propre à la prière publique.

137Index Table

37 - Les vêtements:
Selon les circonstances et avec le consentement commun des participants, l'usage du vêtement de choeur n'est pas exclu.

138Index Table

c) La "communicatio in sacris"

38 - "Il n'est pas permis de considérer la communicatio in sacris comme un moyen à employer sans réserve pour rétablir l'unité des chrétiens. Une telle "communion" dépend surtout de deux principes: unité de l'Eglise qu'elle doit exprimer, participation aux moyens de grâce. L'expression de l'unité empêche la plupart du temps cette "communion". La grâce à procurer la recommande quelquefois UR 8.

139Index Table

1 - La "communicatio in sacris" avec les frères orientaux séparés de nous

39 - " Puisque ces Eglises (orientales), bien que séparées, ont de vrais sacrements, surtout en vertu de la succession apostolique: le sacerdoce et l'eucharistie, qui les unissent intimement à nous, une certaine communicatio in sacris, dans des circonstances opportunes, et avec l'approbation de l'autorité ecclésiastique, est non seulement possible, mais même recommandable. UR 15 OE 24-29.

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40 - Entre l'Eglise catholique et les Eglises orientales séparées de nous, il existe une communion assez Etroite dans les choses de la foi: UR 14. De plus, "par la célébration de l'eucharistie du Seigneur en chaque Eglise particulière, l'Eglise de Dieu s'Edifie et grandit" et "ces Eglises, bien que séparées, ont de vrais sacrements, surtout en vertu de la Succession apostolique: le sacerdoce et l'eucharistie" UR 15. Il y a donc un fondement ecclésiologique et sacramentel pour qu'une certaine communicatio in sacris avec ces Eglises, sans exclure le sacrement de l'eucharistie "dans des circonstances favorables, et avec l'approbation de l'autorité ecclésiastique", non seulement soit permise, mais parfois même recommandée UR 15. Que les pasteurs instruisent soigneusement les fidèles sur ce sujet, pour que sur cette communicatio in sacris la juste manière d'agir leur soit clairement connue.

141Index Table

41 - Les normes de cette "communion", fixées par le Décret des Eglises orientales OE 26-29, doivent être observées avec la prudence recommandée dans ce même décret. Les normes qui, selon le décret, concernent les fidèles des Eglises catholiques orientales, se rapportent aussi aux fidèles de n'importe quel rite, y compris le rite latin.

142Index Table

42 - Quant à la réception ou à l'administration des sacrements de pénitence, d'eucharistie et d'onction des malades, il est très opportun que l'autorité catholique, soit locale, soit le Synode ou l'Assemblée des Evêques, ne concède la faculté de communiquer dans la réception des sacrements qu'après la conclusion favorable d'une consultation avec les autorités orientales séparées compétentes, au moins celles du lieu.

143Index Table

43 - En concédant la faculté de communiquer dans la réception des sacrements, il convient d'être très attentif à une certaine réciprocité légitime.

144Index Table

44 - En dehors des cas de nécessité, on peut considérer comme une juste raison de conseiller la "communication dans les sacrements" l'impossibilité matérielle ou morale dans laquelle on se trouve de recevoir les sacrements dans sa propre Eglise pendant un temps notable, à cause des circonstances et pour Eviter au fidèle d'être privé sans raison légitime du fruit spirituel des sacrements.

145Index Table

45 - Chez les catholiques et les Orientaux séparés, les usages sont différents quant à la fréquence dans la réception de l'eucharistie et aussi quant à la pratique sacramentelle de la confession avant la communion, de même que pour le jeûne eucharistique. Il est donc à craindre, dans la pratique de la "communication", qu'en ne suivant pas les usages des Orientaux séparés, les catholiques ne suscitent l'Etonnement ou les suspicions des frères séparés. C'est pourquoi le catholique qui, dans les cas cités, accède légitimement à la communion chez les Orientaux séparés, doit suivre, selon ses possibilités, la discipline orientale en ce domaine.

146Index Table

46 - Que les Orientaux, qui le désirent spontanément, puissent se confesser à un prêtre catholique quand ils n'ont pas facilement la possibilité de se confesser à un prêtre de leur propre Eglise.
En des Circonstances identiques, il est permis aux catholiques de s'adresser à des confesseurs d'une Eglise orientale séparée du Siège apostolique romain. Dans ce domaine Egalement, qu'on observe une légitime réciprocité. Qu'on veille cependant, de part et d'autre, à ne pas faire naître une suspicion de prosélytisme.

147Index Table

47 - Un catholique qui, occasionnellement, pour les raisons indiquées ci-dessous No 50 , assiste à la divine liturgie (messe) chez les frères orientaux séparés, un dimanche ou un jour de fête de précepte, n'est plus tenu au précepte d'entendre la sainte messe dans une Eglise catholique. De même, il convient que, ces mêmes jours, les catholiques assistent, si c'est possible, à la sainte liturgie chez les frères orientaux séparés quand, pour une juste raison, ils sont empêchés de participer à la sainte liturgie dans une Eglise catholique.

148Index Table

48 - En raison de l'Etroite communion exprimée au No 40 , entre l'Eglise catholique et les Eglises orientales séparées de nous, il est permis, pour une juste raison, d'admettre un fidèle oriental au rôle de parrain en même temps qu'un parrain catholique (ou une marraine catholique) au baptême d'un enfant ou d'un adulte catholique, à condition qu'on ait suffisamment pourvu à l'Education catholique du baptisé, et que la compétence du parrain soit reconnue. Le rôle de parrain à un baptême conféré dans une Eglise orientale n'est pas interdit à un catholique s'il y est invité. Dans ces cas, l'obligation de veiller à l'Education chrétienne appartient en premier lieu au parrain (ou à la marraine) qui est fidèle de l'Eglise dans laquelle l'enfant a été baptisé.

149Index Table

49 - Dans un mariage célébré dans une Eglise catholique, qu'on n'Ecarte pas nos frères séparés comme paranymphes ou témoins. Il est permis à un catholique d'être paranymphe ou témoin dans un mariage célébré selon les règles entre frères séparés.

150Index Table

50 - La présence de fidèles catholiques au culte liturgique des frères orientaux séparés peut être admise pour une juste cause, c'est-à-dire en raison d'un office ou d'une charge publique que l'on exerce, de la parenté, de l'amitié ou du désir de mieux se connaître, etc. Dans ces cas, il ne leur est pas défendu de prendre part au répons, hymnes, gestes communs de l'Eglise dont ils sont comme les hôtes. Cependant, en ce qui concerne la réception de l'eucharistie, qu'on respecte les normes fixées aux Nos 42 et 44 . A cause de la communion Etroite dont on a parlé plus haut No 40 , l'Ordinaire du lieu peut permettre qu'un catholique tienne le rôle de lecteur durant le culte liturgique s'il y est invité. A l'inverse, tout ceci vaut quant au mode de présence des frères séparés dans les célébrations tenues dans les Eglises catholiques.

151Index Table

51 - Au sujet de la participation aux cérémonies, qui ne supposent pas une communication sacramentelle, voici ce qu'il faut observer
a) - Dans les cérémonies célébrées chez les catholiques, le ministre d'une Eglise orientale, qui y représente son Eglise, doit recevoir la place et les honneurs liturgiques qui conviennent aux ministres catholiques du même ordre ou de la même dignité dans l'Eglise catholique.

b) - Le ministre catholique qui assiste d'une façon officielle à des cérémonies religieuses chez des Orientaux peut revêtir, d'un commun accord, l'habit de choeur ou les insignes de sa dignité ecclésiastique.

c) - Qu'on soit très attentif à la mentalité propre des ministres comme des fidèles orientaux, et aussi à leurs habitudes, qui peuvent être très diverses selon les temps, les lieux, les personnes ou les situations.

152Index Table

52 - Parce que "la participation aux cérémonies ou choses sacrées, l'usage des lieux sacrés sont permis entre Orientaux catholiques et frères séparés, pour une juste raison" OE 28, il est recommandé que l'usage des édifices catholiques, cimetières ou temples, avec les autres choses nécessaires, soit concédé, avec la permission de l'Ordinaire du lieu, aux prêtres ou aux communautés orientales séparées pour leurs rites religieux, s'ils le demandent, quand ils manquent de lieux dans lesquels ils puissent accomplir convenablement et dignement leurs saintes célébrations.

153Index Table

53 - Que les directeurs d'écoles et d'institutions catholiques aient soin de donner la possibilité aux ministres orientaux d'apporter une aide spirituelle et sacramentelle à leurs fidèles qui fréquentent les instituts catholiques. Cette aide, suivant les situations et avec la permission de l'Ordinaire du lieu, peut être donnée aussi dans les édifices catholiques, le temple non exclu.

154Index Table

54 - Dans les hôpitaux et autres institutions semblables, dirigés par des catholiques, que les responsables communiquent à temps au prêtre de l'Eglise orientale séparée la présence de fidèles de son Eglise, et qu'on lui donne la faculté de visiter les malades et aussi la possibilité de leur administrer les sacrements avec dignité et respect.

155Index Table

2 - La "communicatio in sacris" avec les autres frères séparés

55 - La célébration des sacrements est l'action d'une communauté qui, en la célébrant, l'accomplit dans cette communauté elle-même, et dont elle exprime l'unité dans la foi, le culte et la vie. Par conséquent, là où cette unité de foi, quant aux sacrements, vient à manquer, la participation de frères séparés avec des catholiques, surtout dans les sacrements d'eucharistie, de pénitence et d'onction des malades, est interdite. Cependant, comme les sacrements sont et des signes d'unité et des sources qui procurent la grâce, l'Eglise peut, pour des raisons suffisantes, permettre l'accession d'un frère séparé à ces sacrements. Cette accession peut être permise en péril de mort ou en cas d'urgente nécessité (dans la persécution, dans les prisons), si le frère séparé ne peut accéder au ministre de sa communion, et qu'il demande spontanément les sacrements au prêtre catholique, pourvu qu'il exprime une foi conforme à la foi de l'Eglise quant à ces sacrements, et qu'il soit bien disposé. Pour les cas de telle ou telle nécessité urgente, que l'Ordinaire du lieu ou la Conférence Episcopale décide. Quant au catholique, dans de semblables situations, il ne doit demander ces sacrements qu'à un ministre qui a reçu validement le sacrement de l'ordre.

156Index Table

56 - Il ne faut pas concéder à nos frères séparés de nous la charge de lecteur de la Sainte Ecriture ou de prédicateur au cours de la célébration de la sainte eucharistie; il faut en dire autant du catholique dans la célébration de la Sainte Cène ou du culte liturgique principal de la Parole en usage chez ces chrétiens séparés de nous. Dans les autres actions, même liturgiques, l'exercice d'une des fonctions peut être permis, si l'on a l'autorisation préalable de l'Ordinaire et le consentement de l'autorité de l'autre communauté.

157Index Table

57 - Le rôle de parrain, au sens liturgique et canonique reçu, aux sacrements de baptême et de confirmation, ne doit pas être tenu par un chrétien d'une communauté séparée, Etant sauves les prescriptions du No 48 . Le parrain, en effet, ne prend pas soin de l'Education chrétienne du baptisé ou du confirmé seulement à titre de parent ou d'ami, mais encore, représentant de la communauté de foi, il est le garant de la foi du néophyte. De même, le catholique ne peut remplir ce rôle en ce qui concerne un membre d'une communauté séparée. Cependant, pour des raisons de parenté ou d'amitié, un chrétien d'une communion différente, vivant de la foi du Christ, peut être admis avec un parrain catholique (ou une marraine catholique) comme témoin chrétien d'un baptême. Dans des circonstances semblables, un catholique peut remplir ce rôle envers un membre d'une communauté séparée. Dans ces cas, l'obligation de veiller à l'Education chrétienne appartient de soi au parrain (ou à la marraine), qui est fidèle de l'Eglise ou de la communauté ecclésiale dans laquelle l'enfant est baptisé. Que les pasteurs veillent avec soin à instruire les fidèles sur la raison évangélique et oecuménique de cette norme, pour Eviter toute interprétation incorrecte.

158Index Table

58 - Dans la célébration du mariage catholique, il est permis que nos frères séparés remplissent le rôle de témoins "officiels"; il faut en dire autant pour un catholique au mariage célébré, selon les règles, entre nos frères séparés.

159Index Table

59 - La présence occasionnelle de catholiques au culte liturgique des frères séparés peut être permise pour une juste cause, c'est-à-dire en raison d'un office ou d'une charge publique, de la parenté, de l'amitié, du désir de mieux se connaître, ou à l'occasion d'un rassemblement oecuménique, etc. Dans ces cas, Etant sauf ce qui a été dit plus haut, il n'est pas défendu aux catholiques de prendre part aux répons, hymnes et gestes communs de la communauté dont ils sont comme les hôtes, pourvu qu'ils ne contredisent pas la foi catholique. A l'inverse, tout ceci vaut quant au mode de présence des frères séparés dans les célébrations tenues dans les Eglises catholiques.
Cette participation, de laquelle est toujours exclue la réception de l'eucharistie, doit les conduire à l'estime des richesses spirituelles existant entre nous et, en même temps, les rendre plus conscients de la gravité des séparations.

160Index Table

60 - Au sujet de la participation aux cérémonies qui ne supposent pas une communication sacramentelle, que les ministres des autres communautés qui participent aux cérémonies prennent, d'un commun accord, la place qui convient à leur dignité. De même, les ministres catholiques qui sont présents à des cérémonies célébrées dans d'autres communautés, peuvent revêtir l'habit de choeur, en tenant compte des habitudes locales.

161Index Table

61 - Si les frères séparés manquent de lieux pour célébrer convenablement et dignement leurs cérémonies religieuses, l'Ordinaire du lieu peut concéder l'usage d'un Edifice catholique, d'un cimetière ou d'un temple.

162Index Table

62 - Que les directeurs d'écoles et d'instituts catholiques aient soin de donner aux ministres des autres communions la faculté d'apporter une aide spirituelle et sacramentelle à leurs propres fidèles qui fréquentent les institutions catholiques. Cette aide, suivant les situations, peut être donnée même à l'intérieur d'un édifice catholique, selon la règle du n. 61.

163Index Table

63 - Dans les hôpitaux et autres institutions semblables, dirigés par des catholiques, que les responsables veillent à communiquer à temps aux ministres des communions séparées la présence de fidèles de leur Eglise et qu'on leur donne la faculté de visiter les malades et aussi de leur apporter un secours spirituel et sacramentel.

Sa Sainteté le pape Paul VI a approuvé le présent Directoire lors de l'audience qu'il a concédée au Secrétariat pour l'unité des chrétiens le vendredi 28 avril 1967. Il l'a confirmé de son autorité et il en a ordonné la publication.

Nonobstant toutes choses contraires.


164Index Table

SECRETARIAT POUR L'UNITE DES CHRETIENS

16 avril 1970

DIRECTOIRE (deuxième partie)

POUR L'EXECUTION DE CE QUE LE CONCILE VATICAN II
A PROMULGUE CONCERNANT L'OECUMENISME



DE L'OECUMENISME DANS L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR


PREAMBULE

64 - L'Esprit du Seigneur est à l'oeuvre dans le mouvement oecuménique contemporain pour que "les obstacles qui s'opposent à la communion ecclésiale parfaite Etant surmontés" UR 4, l'unité de tous les chrétiens soit enfin restaurée et manifestée dans tout son Eclat UR 1. Toutes les nations, en effet, sont appelées à former un nouveau peuple unique dans la confession d'un seul Sauveur et Seigneur, Jésus, dans la profession d'une même foi et la célébration du même mystère eucharistique UR 4: "Afin, comme l'a dit le Seigneur, que le monde croie que tu m'as envoyé" Jn 17,21.
Il faut que tous les chrétiens soient animés de l'esprit oecuménique, ceux-là surtout qui, dans le monde et la société, occupent une charge et ont une tâche particulière à remplir. C'est pourquoi les principes de l'oecuménisme sanctionnés par le deuxième Concile du Vatican doivent être appliqués également de façon pertinente dans tous les Etablissements d'enseignement supérieur. Aussi bien, quelques principes et règles d'action en ce domaine ont-ils été sollicités de divers côtés pour que les efforts de tous concourent utilement au bien commun de l'Eglise catholique et des autres Eglises et communautés ecclésiales.

165Index Table

65 - C est aux pasteurs de l'Eglise qu'incombe de façon particulière le soin de promouvoir le mouvement oecuménique et c'est à eux qu'il revient d'en déterminer les justes normes. Ces normes, toutefois, il n'est pas facile de les prescrire, étant donné la grande diversité des institutions d'enseignement supérieur: les situations sont différentes selon les lieux et les pays, selon le degré de maturité et d'expérience des personnes, selon aussi l'Etat des relations déjà Etablies entre l'Eglise catholique et les autres Eglises et communautés ecclésiales tant en ce qui concerne l'ecclésiologie que la coopération. Il appartiendra donc aux Evêques et aux Conférences Episcopales d'appliquer les principes généraux Directoire Oecuménique n. 6-8 , d'adapter les initiatives proposées aux conditions des personnes et à l'Etat des choses, ou encore, si l'occasion se présente, d'en susciter de nouvelles. Pour y parvenir, il est instamment conseillé aux autorités Episcopales de s'assurer le concours d'un nombre suffisant de supérieurs religieux et de supérieures de religieuses, de recteurs et d'administrateurs d'instituts, expérimentés dans la formation religieuse, de professeurs versés dans leur fonction; d'écouter encore, le cas échéant, les représentants des étudiants.

166Index Table

66 - Mais Etant donné que toutes les activités oecuméniques ont à compter avec cette situation anormale qui fait que les Eglises et les communautés ecclésiales sont séparées les unes des autres tout en s'efforçant de rétablir leur unité, les principes proposés plus loin devront parfois être appliqués par l'autorité compétente d'une manière nouvelle si les circonstances viennent à changer les normes prescrites seront alors adaptées de telle manière qu'elles continuent de correspondre à la fin pour laquelle elles ont été décidées.

167Index Table

Chapitre premier

PRINCIPES GENERAUX A EMPLOYER DANS LA FORMATION

AUX QUESTIONS OECUMENIQUES

67 - (1.) Bien que certaines activités destinées à promouvoir la formation Oecuménique regardent plutôt les facultés et les centres d'Etude théologique dont il sera question plus loin, il y en a cependant qui peuvent intéresser toute formation de niveau supérieur. Les Etudiants et les professeurs qui prennent part à de telles formes d'activité sont exhortés à acquérir, avec ardeur et générosité, une formation religieuse solide, la maturité d'esprit et la véritable compétence exigées par la nature de ces activités.

168Index Table

68 - (2.) Le but de l'action oecuménique

Par cette action, on se propose de faire acquérir aux étudiants et aux professeurs une plus profonde connaissance de la foi, de la spiritualité et de toute la vie et de la doctrine de l'Eglise catholique elle-même, afin qu'ils puissent prendre part au dialogue oecuménique avec plus de sagacité et de fruit, chacun selon ses propres possibilités UR 3 UR 5; d'attirer leur attention sur cette rénovation intérieure de l'Eglise qui est de grande utilité pour promouvoir l'unité entre les chrétiens, ainsi que sur ce qui, dans leur vie personnelle et dans celle de l'Eglise, empêche ou freine le progrès vers l'unité UR 4 UR 6-7; de procurer aux maîtres et aux étudiants une meilleure connaissance des autres Eglises ou communautés afin qu'ils comprennent et apprécient mieux ce qui unit entre eux, les chrétiens et ce qui les sépare UR 3; enfin, comme ces activités n'ont pas qu'un caractère intellectuel, de faire prendre conscience à ceux qui y participent que c'est une obligation de promouvoir l'unité entre les chrétiens; de les inciter à s'adonner activement à la poursuite de cette fin et de les amener à donner au monde moderne, autant qu'ils le peuvent, le témoignage commun des chrétiens.

169Index Table

69 - (3.) Les moyens d'atteindre cette fin

a) - Etant donné qu'il y a une certaine connexion entre l'oecuménisme et diverses disciplines académiques, les indications qui suivent, parmi d'autres, sont à prendre en considération:
Là où, sous différentes formes, sont donnés des cours ou des leçons de religion, de façon régulière ou occasionnellement, il est utile que ceux qui ont à donner ces cours ou ces leçons soient attentifs à ce qui sera dit plus loin de la dimension oecuménique que comportent les disciplines théologiques Chap. II n. 71-74
Dans les cours de philosophie, qui offrent une connaissance solide et cohérente de l'homme, du monde et de Dieu, puisée dans le patrimoine philosophique toujours valable, il importe aussi que l'on tienne compte des recherches philosophiques plus récentes et que les élèves soient opportunément éveillés à la connaissance de leurs principes OT 15. Il est utile, en effet, qu'ils connaissent et apprécient de façon juste les principes philosophiques qui souvent sont à la base des opinions théologiques et exégétiques qui se rencontrent dans les diverses Eglises et communautés chrétiennes.
Les méthodes et la manière d'enseigner l'histoire doivent être mises à jour de telle sorte que, puisqu'il s'agit de la société chrétienne, les diverses communautés chrétiennes reçoivent, en ce qui concerne toute leur vie et leur mentalité, l'attention qui leur est due. Que les événements et les personnes impliquées dans l'histoire des diverses séparations soient traités de façon équitable et que ne soient pas négligés les multiples efforts tentés pour rétablir l'unité ou contribuer au renouveau de l'Eglise.
Dans les autres disciplines - par exemple dans la littérature, l'art, la musique - on pourra prendre en considération les éléments spirituels puisés au patrimoine chrétien commun et qui se trouvent dans les diverses communautés chrétiennes.

b) - Dans la mesure du possible, des catholiques convenablement instruits seront encouragés à donner un utile concours à ce qui se fait, en matière religieuse, dans les universités non confessionnelles, pourvu que le patrimoine de la religion soit fermement sauvegardé.

c) - Parmi les diverses formes d'activités habituellement connexes à la formation oecuménique, il en est qui sont plus aptes à favoriser le mouvement oecuménique. On peut citer, entre autres et à titre d'exemple:
L'organisation de colloques et de journées d'Etude spécifiquement consacres à des questions oecuméniques.
Des réunions ou des congrès, convoqués dans un but soit d'Etude, soit de travail commun ou social, peuvent susciter des discussions sur les questions oecuméniques, ou provoquer à la recherche des principes chrétiens de l'action sociale et à l'étude des moyens de les appliquer. Les réunions et les congrès de ce genre, qu'ils soient composés de seuls catholiques ou de catholiques et d'autres chrétiens simultanément, s'efforceront de coopérer, autant qu'ils le pourront, avec les autres institutions d'Etudiants déjà existantes.
Dans les pensions d'Etudiants adjointes aux Etablissements d'enseignement universitaire, certaines circonstances peuvent conseiller que s'Etablissent des relations entre catholiques portant fidèlement témoignage de leur propre foi et autres Etudiants chrétiens. Ils apprendront ainsi, sous la conduite de directeurs capables, à vivre avec eux dans un meilleur esprit oecuménique.
Les journaux et revues universitaires pourront accueillir dans leur chronique le récit d'événements intéressant l'oecuménisme et, même, au moins de temps à autre, des études plus poussées sur ce sujet.

d) - Parmi les activités qui méritent une attention particulière il faut, à juste titre, mentionner la prière pour l'unité, non seulement durant la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens, mais à d'autres occasions encore dans le cours de l'année Directoire oecuménique . Selon les circonstances de personnes et de lieux, et conformément aux dispositions réglant la communicatio in sacris, on pourra même organiser, sous la conduite de maîtres de confiance, des exercices spirituels communs de un ou plusieurs jours n. 65

e) - Ce sont surtout les oeuvres sociales et de bienfaisance qui s'ouvrent comme un champ plus vaste au témoignage commun. Les étudiants doivent être préparés et incités à ces formes de coopération. L'efficacité en sera d'autant plus grande que s'emploieront pour les promouvoir et les réaliser non seulement des Etudiants en théologie mais encore ceux d'autres facultés (droit, sociologie, Economie politique).

f) - Aux prêtres qui exercent un ministère (comme aumôniers, professeurs, conseillers) dans les maisons de ce genre incombe un devoir spécial quant au caractère oecuménique à donner aux relations mutuelles. Ce devoir requiert d'eux une plus profonde connaissance de la doctrine de l'Eglise, une aptitude et une expérience particulières en ce qui concerne les disciplines académiques ainsi que le sens de la prudence et de la mesure, afin d'apprendre aux Etudiants à joindre, à une fidélité entière et sincère envers leur propre communauté chrétienne, une manière positive et ouverte d'atteindre leurs condisciples.

170Index Table


2003 Oecuménisme 126