2003 Oecuménisme 308

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Rôle des facultés ecclésiastiques.

88. La constitution apostolique Sapientia christiana spécifie que, dès le premier cycle de la faculté de théologie, l'on doit étudier la théologie fondamentale, avec référence aussi aux questions ayant trait à l'oecuménisme. (Cf. SPUC, "Normes d'application", art. 51, 1, b.)
Au deuxième cycle également, "les questions oecuméniques doivent être soigneusement traitées, selon les normes données par l'autorité ecclésiastique compétente" (SPUC n. 69.).
En d'autres termes, il sera opportun de donner des cours de spécialisation sur l'oecuménisme, lesquels, outre les éléments déjà indiqués au n. 79 , pourront traiter de ce qui suit:
- a) l'état actuel des rapports entre l'Eglise catholique et les autres Eglises et communautés ecclésiales, basé sur l'étude des résultats publiés du dialogue;
- b) l'étude du patrimoine et des traditions des autres chrétiens d'Orient et d'Occident;
- c) l'importance du Conseil oecuménique des Eglises pour le mouvement oecuménique et la situation actuelle des rapports entre l'Eglise catholique et ce même conseil;
- d) le rôle des conseils d'Eglises nationaux et supranationaux, leurs réalisations et leurs difficultés.
Il faut rappeler en outre que la dimension oecuménique doit être présente dans l'enseignement et la recherche théologiques.

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Rôle des universités catholiques.

89. Elles aussi sont appelées à donner une formation oecuménique solide. Parmi les mesures appropriées qu'elles peuvent prendre, en voici quelques-unes à titre d'exemple:
- a. Stimuler, lorsque la matière s'y prête, une dimension oecuménique aux méthodes d'enseignement et de recherche.
- b. Prévoir des colloques et des journées d'étude consacrés aux questions oecuméniques.
- c. Organiser des conférences et réunions pour faire, en commun, une étude, un travail ou une activité sociale, en réservant du temps pour rechercher les principes chrétiens d'action sociale et les moyens de les mettre en application. Ces occasions, groupant des catholiques seulement ou bien des catholiques et d'autres chrétiens, doivent, autant qu'il est possible, encourager la collaboration avec les autres instituts supérieurs existant sur le territoire.
- d. Dans les journaux et dans les revues universitaires, réserver une place pour la chronique des événements concernant l'oecuménisme, et aussi pour des études plus approfondies, de préférence commentant les documents communs des dialogues entre Eglises.
- e. Dans les collèges rattachés aux universités, il faut vivement recommander les bonnes relations entre les catholiques et les autres étudiants chrétiens qui, bien guidés, peuvent, grâce à ces relations, apprendre à vivre ensemble en un esprit oecuménique approfondi et être fidèles témoins de leur foi chrétienne.
- f. Il convient de donner un relief particulier à la prière pour l'unité, non seulement durant la semaine prévue pour cela, mais aussi à d'autres occasions pendant l'année. Suivant les circonstances de lieux et de personnes et en se conformant aux normes établies pour les célébrations communes, on peut envisager des retraites faites en commun, sous la direction d'un guide spirituel expérimenté.
- g. Pour le témoignage commun, un champ très vaste s'offre, en particulier pour les oeuvres à caractère social ou de bienfaisance. Les étudiants devraient être préparés et encouragés à cela - pas seulement les étudiants en théologie, mais également ceux des autres facultés, comme celles de droit, de sociologie, d'économie politique, qui, par leur concours, aideront à faciliter et à réaliser de telles initiatives.
- h. Les aumôniers, les conseillers auprès des étudiants et les professeurs auront particulièrement à coeur de s'acquitter de leurs devoirs dans un esprit oecuménique, notamment en organisant quelques-unes des initiatives indiquées plus haut. Cette tâche exige d'eux qu'ils aient une connaissance approfondie de la doctrine de l'Eglise, une compétence adéquate dans les disciplines académiques, une prudence ferme et le sens de la mesure: toutes ces qualités devraient leur permettre d'aider leurs étudiants à harmoniser leur propre vie de foi avec l'ouverture aux autres.

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Rôle des instituts oecuméniques spécialisés.

90. Pour accomplir son rôle oecuménique, l'Eglise a besoin d'un bon nombre d'experts en cette matière: clercs, religieux, laïcs, hommes et femmes. Ceux-ci sont nécessaires même dans les régions à majorité catholique.
- a. Cela demande des instituts spécialisés équipés d'une documentation adéquate sur l'oecuménisme, notamment sur les dialogues en cours et sur les programmes futurs; d'un corps professoral capable et bien préparé, à la fois pour la doctrine catholique et pour l'oecuménisme.
- b. Les institutions devraient s'engager surtout dans la recherche oecuménique en collaboration, autant que possible, avec des experts d'autres traditions théologiques et avec leurs fidèles; ils devraient organiser des rencontres oecuméniques, telles que conférences et congrès; ils devraient aussi rester en rapport avec les commissions oecuméniques nationales et avec le Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, afin d'être constamment mis au courant de l'état actuel des dialogues interconfessionnels et des progrès accomplis.
- c. Les experts ainsi formés pourront fournir en personnel le mouvement oecuménique dans l'Eglise catholique comme membres ou comme dirigeants des organismes responsables diocésains, nationaux ou internationaux, comme professeurs de cours d'oecuménisme dans des instituts ou dans des centres ecclésiastiques, ou comme animateurs d'un authentique esprit et de l'action oecuméniques dans leur propre entourage.

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D. FORMATION PERMANENTE

91. La formation doctrinale et pratique ne se limite pas à la période de formation mais elle exige des ministres ordonnés et de ceux qui travaillent dans le ministère pastoral une continuelle mise à jour, parce que le mouvement oecuménique est en évolution.
Lorsqu'ils mettent en application le programme prévu pour la mise à jour pastorale des clercs - par des réunions et des congrès, par des retraites, des journées de récollection ou d'étude des problèmes pastoraux - les évêques et les supérieurs religieux devraient accorder une diligente attention à l'oecuménisme, sur la base des indications suivantes:
- a. Instruction systématique aux prêtres, aux diacres, aux religieux, religieuses et laïcs, sur l'état actuel du mouvement oecuménique, de façon qu'ils puissent insérer la dimension oecuménique dans la prédication, dans la catéchèse, dans la prière et dans la vie chrétienne en général. Si cela paraît possible et opportun, il serait bon que soit invité parfois un ministre d'une autre Eglise pour qu'il parle de sa propre tradition ou bien de problèmes pastoraux, qui souvent sont communs à tous.
- b. Là où l'occasion s'y prête et avec le consentement de l'évêque du diocèse, le clergé catholique et ceux qui s'occupent de pastorale dans le diocèse pourront participer à des réunions interconfessionnelles visant à améliorer les relations réciproques et, avec l'apport de tous, à résoudre des problèmes pastoraux communs. La réalisation de ces initiatives est souvent facilitée par la création, pour les clercs, de conseils ou d'associations locaux et régionaux, etc., ou bien par l'adhésion à de semblables associations déjà existantes.
- c. Les facultés de théologie, les instituts d'études supérieurs, les séminaires et autres instituts de formation peuvent grandement contribuer à la formation permanente, soit en organisant des cours d'études pour ceux qui travaillent dans le ministère pastoral, soit en apportant leur concours, en personnel enseignant et en matériel, pour des disciplines et des cours établis par d'autres.
- d. De plus, les moyens suivants sont de grande utilité: une information exacte par les médias de l'Eglise locale et, si possible, par ceux de l'Etat; un échange d'informations avec les services des médias des autres Eglises et communautés ecclésiales; des rapports systématiques et permanents avec les commissions oecuméniques diocésaine ou nationale, de façon à fournir à tous les catholiques engagés dans la pastorale une documentation précise sur les développements du mouvement oecuménique.
- e. En outre, il convient de profiter des diverses formes de rencontres spirituelles pour approfondir les éléments de spiritualité communs et particuliers. Ces rencontres donnent l'occasion de réfléchir sur l'unité et de prier pour la réconciliation de tous les chrétiens. A des rencontres similaires, la participation de membres de diverses Eglises et communautés ecclésiales peut favoriser la compréhension réciproque et la croissance de la communion spirituelle.
-f. Enfin, il est souhaitable qu'une évaluation de l'activité oecuménique soit faite périodiquement.


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IV - COMMUNION DE VIE ET D'ACTIVITE SPIRITUELLE

PARMI LES BAPTISES

A. LE SACREMENT DU BAPTEME

92. Par le sacrement du baptême, une personne est vraiment incorporée au Christ et à son Eglise, et régénérée pour participer à la vie divine UR 22. Le baptême établit donc le lien sacramentel de l'unité existant entre tous ceux qui, par lui, sont renés. Le baptême, de soi, est un commencement car il tend vers l'acquisition de la plénitude de vie dans le Christ. Ainsi, il est ordonné à la profession de la foi, à la pleine intégration dans l'économie du salut et à la communion eucharistique UR 22. Institué par Jésus lui-même, le baptême, par lequel on participe au mystère de sa mort et de sa résurrection, inclut la conversion, la foi, la rémission du péché et le don de la grâce.

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93. Le baptême est conféré avec de l'eau et une formule qui indique clairement l'acte de baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Il est par conséquent de la plus grande importance pour tous les disciples du Christ que le baptême soit administré de cette façon par tous et que les différentes Eglises et communautés ecclésiales parviennent autant que possible à un accord sur sa signification et sur sa célébration valide.

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94. Il est fortement recommandé que le dialogue concernant la signification et la célébration valide du baptême ait lieu entre les autorités catholiques et celles des autres Eglises et communautés ecclésiales au niveau diocésain ou des conférences épiscopales. Il serait possible, ainsi, d'en arriver à des déclarations communes par lesquelles elles exprimeraient la reconnaissance mutuelle des baptêmes, comme aussi sur la façon d'agir dans les cas où il pourrait y avoir doute sur la validité de tel ou tel baptême.

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95. Pour en arriver à ces formes d'accord, il faudrait avoir à l'esprit les points suivants:
- a. Le baptême par immersion, ou par infusion, avec la formule trinitaire est, en soi, valide. En conséquence, si les rituels, les livres liturgiques ou les coutumes établies d'une Eglise ou d'une communauté ecclésiale prescrivent une de ces façons de baptiser, le sacrement doit être considéré comme valide, à moins que l'on ait des raisons sérieuses de mettre en doute que le ministre ait observé les règles de sa propre communauté ou Eglise.
- b. La foi insuffisante d'un ministre en ce qui concerne le baptême n'a jamais d'elle-même rendu un baptême invalide. L'intention suffisante du ministre qui baptise doit être présumée, à moins qu'il n'y ait une raison sérieuse de douter qu'il ait voulu faire ce que fait l'Eglise.
- c. S'il s'élève des doutes sur l'usage même de l'eau et sur la façon de l'appliquer (Pour tous les chrétiens, on doit tenir compte du risque d'invalidité du baptême conféré par aspersion, surtout collective), le respect pour le sacrement et la déférence envers ces communautés ecclésiales demandent qu'une enquête sérieuse soit faite sur la pratique de la communauté concernée, avant tout jugement sur la validité de son baptême.

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96. Selon la situation locale et si l'occasion s'en présente, les catholiques peuvent, dans une célébration commune avec d'autres chrétiens, faire mémoire du baptême qui les unit, en renouvelant avec eux le renoncement au péché et l'engagement de mener une vie pleinement chrétienne qu'ils ont assumé par les promesses de leur baptême, et en s'engageant à coopérer avec la grâce du Saint-Esprit pour essayer de remédier aux divisions qui existent parmi les chrétiens.

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97. Bien que par le baptême la personne soit incorporée au Christ et à son Eglise, cela se réalise concrètement dans une Eglise ou une communauté ecclésiale déterminée. Un baptême ne doit donc pas être conféré conjointement par deux ministres appartenant à des Eglises ou à des communautés ecclésiales différentes. D'ailleurs, selon la tradition liturgique et théologique catholique, le baptême est administré par un seul célébrant. Pour des raisons pastorales, en des circonstances exceptionnelles, l'Ordinaire du lieu peut toutefois permettre que le ministre d'une Eglise ou communauté ecclésiale participe à la célébration en faisant une lecture ou une prière, etc. La réciprocité n'est possible que si le baptême célébré dans une autre communauté ne s'oppose ni à des principes ni à la discipline catholiques Directoire oecuménique, 1967 27-28 .

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98. La conception catholique est que les parrains et marraines, au sens liturgique et canonique, doivent être eux- mêmes membres de l'Eglise ou de la communauté ecclésiale en laquelle le baptême est célébré. Ils ne se chargent pas seulement de la responsabilité de l'éducation chrétienne de la personne baptisée (ou confirmée) en tant que parent ou ami, ils sont là également comme représentants d'une communauté de foi, garants de la foi et du désir de communion ecclésiale du candidat.
- a. Cependant, se basant sur le baptême commun, et à cause des liens de famille ou d'amitié, un baptisé qui appartient à une autre communauté ecclésiale peut être admis comme témoin du baptême, mais seulement ensemble avec un parrain catholique CIC 874 Par. 2 (D'après l'explication contenue dans les Acta commissionis (Communicationes 5, 1983, p. 182), l'expression communitas ecclesialis n'inclut pas les Eglises orientales qui ne sont pas en pleine communion avec l'Eglise catholique: "Notatur insuper Ecclesias Orientales Orthodoxas in schemate sub nomine communitatis ecclesialis non venire"). Un catholique peut tenir le même rôle pour une personne devant être baptisée dans une autre communauté ecclésiale.
- b. En raison de l'étroite communion existante entre l'Eglise catholique et les Eglises orientales orthodoxes, il est permis pour une juste raison d'admettre un fidèle oriental au rôle de parrain en même temps qu'un parrain catholique (ou une marraine catholique) au baptême d'un enfant ou d'un adulte catholique, à condition qu'on ait suffisamment pourvu à l'éducation du baptisé et que l'idonéité du parrain soit reconnue.
Le rôle de parrain à un baptême conféré dans une Eglise orientale orthodoxe n'est pas interdit à un catholique s'il y est invité. Dans ce cas, l'obligation de veiller à l'éducation chrétienne appartient en premier lieu au parrain (ou à la marraine) qui est fidèle de l'Eglise dans laquelle l'enfant est baptisé. DE, 1967 n. 48 CIO 685 Par. 3

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99. Chaque chrétien a le droit, pour des raisons de conscience, de décider librement d'entrer dans la pleine communion catholique UR 4 CIO 896-901. Travailler à préparer une personne qui désire être reçue dans la pleine communion de l'Eglise catholique est, en soi, une activité distincte de l'activité oecuménique UR 4. Le rite de l'initiation chrétienne des adultes prévoit une formule pour recevoir de telles personnes dans la pleine communion catholique. Toutefois, dans de tels cas, tout comme dans le cas des mariages mixtes, l'autorité catholique peut sentir la nécessité d'enquêter pour savoir si le baptême, déjà reçu, a été célébré validement. En menant cette enquête, il faudrait tenir compte des recommandations suivantes:
- a. La validité du baptême, tel qu'il est conféré dans les différentes Eglises orientales, ne fait aucun doute. Il suffit, donc, d'établir le fait du baptême. En ces Eglises, le sacrement de confirmation (chrismation) est légitimement administré par le prêtre en même temps que le baptême; il arrive donc fréquemment que nulle mention de la confirmation ne soit faite dans le témoignage canonique du baptême. Cela n'autorise nullement à douter que la confirmation ait aussi été conférée.
- b. A l'égard de chrétiens d'autres Eglises et communautés ecclésiales, avant d'examiner la validité du baptême d'un chrétien, il faudra savoir si un accord sur le baptême comme n. 94 a été réalisé par les Eglises et les communautés ecclésiales des régions ou localités en cause, et si le baptême a été effectivement administré selon cet accord. Toutefois, il faut faire remarquer que l'absence d'un accord formel sur le baptême ne doit pas automatiquement amener à douter de la validité du baptême.
- c. A l'égard de ces chrétiens, lorsqu'une attestation ecclésiastique officielle a été fournie, il n'existe aucune raison de douter de la validité du baptême conféré dans leurs Eglises ou communautés ecclésiales, à moins que, pour un cas particulier, un examen ne montre qu'il y a un motif sérieux de douter de la matière, de la formule utilisée pour le baptême, de l'intention du baptisé adulte et du ministre qui a baptisé CIC 869 Par. 2 voir n.95 .
- d. Si, même après une soigneuse enquête, un doute sérieux persiste sur la correcte administration du baptême et s'il est jugé nécessaire de baptiser sous condition, le ministre catholique devra faire preuve de son respect pour la doctrine selon laquelle le baptême ne peut être conféré qu'une seule fois, en expliquant à la personne concernée pourquoi en ce cas elle est baptisée sous condition et, aussi, la signification de ce rite du baptême sous condition; de plus, le rite du baptême sous condition doit être conféré en privé et non en public CIC 869 Par. 1 et 3.
- e. Il est souhaitable que les synodes des Eglises orientales catholiques et les conférences épiscopales donnent des directives pour la réception de chrétiens baptisés dans d'autres Eglises et communautés ecclésiales en la pleine communion catholique, en tenant compte du fait que ce ne sont pas des catéchumènes, et aussi du degré de connaissance et de pratique de la foi chrétienne qu'ils peuvent avoir.

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100. Selon le rite de l'initiation chrétienne des adultes, ceux qui adhèrent au Christ pour la première fois sont normalement baptisés au cours de la Veillée pascale. Là où la célébration de ce rite comprend la réception de ceux qui, déjà baptisés entrent dans la pleine communion, il faut marquer une distinction nette entre ceux-ci et ceux qui ne sont pas encore baptisés.

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101. Dans l'état actuel de nos relations avec les communautés ecclésiales issues de la Réforme du XVIe siècle, on n'est pas encore arrivé à un accord sur la signification, ni sur la nature sacramentelle, ni même sur l'administration du sacrement de la confirmation. En conséquence, dans les circonstances actuelles, les personnes qui entreraient dans la pleine communion de l'Eglise catholique et qui viendraient de ces communautés, devraient recevoir le sacrement de confirmation en suivant la doctrine et le rite de l'Eglise catholique, avant d'être admises à la communion eucharistique.

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B. PARTAGE D'ACTIVITES ET DE RESSOURCES SPIRITUELLES

Principes généraux.

102. Les chrétiens peuvent être encouragés à partager des activités et des ressources spirituelles, c'est-à-dire à partager cet héritage spirituel qu'ils possèdent en commun, d'une manière et à un degré appropriés à leur état actuel de division UR 8.

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103. L'expression "partage d'activités et de ressources spirituelles" comprend des réalités telles que la prière faite en commun, le partage du culte liturgique au sens strict, comme cela est décrit ici au n. 116 , ainsi que l'usage commun de lieux et de tous les objets liturgiques nécessaires.

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104. Les principes qui devraient régler le partage spirituel sont les suivants:
- a. En dépit des sérieuses différences qui empêchent la pleine communion ecclésiale, il est clair que tous ceux qui par le baptême sont incorporés au Christ partagent maints éléments de la vie chrétienne. Il existe donc entre les chrétiens une réelle communion qui, même si elle est imparfaite, peut être exprimée de bien des façons, y compris le partage de la prière et du culte liturgique UR 3 UR 8 n. 116 , comme cela sera précisé au paragraphe suivant.
- b. Selon la foi catholique, l'Eglise catholique a été dotée de toute la vérité révélée et de tous les moyens de salut en un don qui ne peut être perdu LG 8 UR 4. Toutefois, parmi les éléments et les dons qui appartiennent à l'Eglise catholique (par exemple la Parole de Dieu écrite, la vie de la grâce, la foi, l'espérance et la charité, etc.), plusieurs peuvent exister en dehors de ses limites visibles. Les Eglises et communautés ecclésiales, qui ne sont pas en pleine communion avec l'Eglise catholique, n'ont nullement été privées de signification et de valeur dans le mystère du salut, car l'Esprit du Christ ne refuse pas de se servir d'elles comme moyens de salut UR 3. Selon des façons qui varient suivant la condition de chaque Eglise ou communauté ecclésiale, leurs célébrations peuvent nourrir la vie de la grâce en leurs membres qui y participent et donner accès à la communion du salut UR 3 UR 15 UR 22.
- c. Ainsi, le partage des activités et des ressources spirituelles doit refléter ce double fait: - 1) la communion réelle dans la vie de l'Esprit qui existe déjà parmi les chrétiens et qui s'exprime dans leur prière et dans le culte liturgique; - 2) le caractère incomplet de cette communion en raison de différences de foi et de façons de penser qui sont incompatibles avec un partage sans restriction des dons spirituels.
- d. La fidélité à cette réalité complexe rend nécessaire d'établir des normes de partage spirituel tenant compte de la diversité de situation ecclésiale qui existe entre les Eglises et les communautés ecclésiales qui y sont impliquées, de façon que les chrétiens apprécient leurs richesses spirituelles communes et s'en réjouissent, mais qu'ils soient aussi rendus attentifs à la nécessité de surmonter les séparations qui existent encore.
- e. Parce que la concélébration eucharistique est une manifestation visible de la pleine communion de foi, de culte et de vie commune de l'Eglise catholique, exprimée par les ministres de cette Eglise, il n'est pas permis de concélébrer l'eucharistie avec des ministres d'autres Eglises ou communautés ecclésiales CIC 908 CIO 702.

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105. Il faudrait qu'existe une certaine "réciprocité" puisque le partage des activités et des ressources spirituelles, même dans des limites définies, est une contribution, en esprit de bonne volonté et de charité, à la croissance de l'harmonie entre chrétiens.

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106. Concernant ce partage, des consultations entre les autorités catholiques compétentes et celles des autres communions sont recommandées pour rechercher les possibilités d'une légitime réciprocité selon la doctrine et les traditions des différentes communautés.

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107. Les catholiques doivent faire preuve d'un respect sincère pour la discipline liturgique et sacramentelle des autres Eglises et communautés ecclésiales, et celles-ci sont invitées à montrer le même respect pour la discipline catholique. Un des objectifs de la consultation mentionnée ci- dessus devrait viser à une meilleure compréhension mutuelle de la discipline de chacun, et même à un accord sur la façon de régler une situation où la discipline d'une église met en cause ou va contre la discipline de l'autre.

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Prière en commun.

108. Là où cela convient, les catholiques doivent être encouragés à s'associer, selon les normes données par l'Eglise, pour prier avec des chrétiens appartenant à d'autres Eglises et communautés ecclésiales. De telles prières en commun sont assurément un moyen efficace de demander la grâce de l'unité, et elles constituent une expression authentique des liens par lesquels les catholiques sont encore unis à ces autres chrétiens UR 8. La prière commune, en elle-même, est une voie menant à la réconciliation spirituelle.

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109. La prière en commun est recommandée aux catholiques et aux autres chrétiens pour présenter ensemble à Dieu les nécessités et les préoccupations qu'ils partagent - par exemple la paix, les questions sociales, la charité mutuelle entre les hommes, la dignité de la famille, les effets de la pauvreté, la faim et la violence, etc. On assimile à ces cas les occasions où, suivant les circonstances, une nation, une région ou une communauté veut rendre grâces à Dieu communautairement ou demander son aide; il en va ainsi pour un jour de fête nationale; de même en temps de calamité ou de deuil publics, au jour fixé pour célébrer la mémoire des morts pour la patrie, etc. Cette prière commune est aussi recommandée dans les réunions qui rassemblent les chrétiens pour l'étude ou l'action.

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110. Cependant, la prière commune devrait porter d'abord sur le rétablissement de l'unité des chrétiens. Elle peut se concentrer, par exemple, sur le mystère de l'Eglise et de son unité, sur le baptême comme lien sacramentel d'unité, ou encore sur le renouveau de la vie personnelle et communautaire comme voie nécessaire pour parfaire l'unité. Cette prière commune est particulièrement recommandée pendant la "Semaine de prière pour l'unité des chrétiens" ou pendant la période qui s'écoule entre l'Ascension et la Pentecôte.

331Index Table

111. Une telle prière devrait être préparée, d'un commun accord, avec le concours des représentants des Eglises, communautés ecclésiales ou autres groupes. C'est ensemble qu'il conviendrait de déterminer le rôle des uns et des autres et de choisir les thèmes, les lectures de l'Ecriture Sainte, les hymnes et les prières à utiliser.
- a. Une telle célébration peut comprendre toute lecture, prière et hymne qui expriment ce qui est commun à tous les chrétiens, concernant la foi ou la vie spirituelle. Elle peut inclure une exhortation, une allocution ou une méditation biblique qui, puisant dans l'héritage chrétien commun, fasse progresser la bienveillance mutuelle et l'unité.
- b. Il faudrait veiller à ce que les versions de la Sainte Ecriture dont on se sert soient acceptables pour tous et soient de fidèles traductions du texte original.
- c. Il est souhaitable que la structure de ces célébrations tienne compte des différents modèles de prière communautaire en harmonie avec le renouveau liturgique de beaucoup d'Eglises et communautés ecclésiales, tout en prêtant une attention spéciale à leur héritage commun d'hymnes, de textes tirés des lectionnaires et de prières liturgiques.
- d. En préparant des célébrations entre catholiques et membres d'une Eglise orientale, il faut considérer attentivement la discipline liturgique propre à chacune des Eglises, conformément à ce qui est dit au n. 115 .

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112. Bien que l'Eglise soit le lieu où une communauté a l'habitude de célébrer normalement sa propre liturgie, les célébrations communes, dont il vient d'être parlé, peuvent avoir lieu dans l'Eglise de l'une ou l'autre des communautés concernées, avec l'agrément de tous les participants. Quel que soit le lieu utilisé, il faut qu'il plaise à tous, qu'il puisse être aménagé convenablement et qu'il favorise la dévotion.

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113. Avec l'agrément commun des participants, ceux qui ont une fonction lors d'une cérémonie peuvent utiliser l'habit propre à leur rang ecclésiastique et à la nature de la célébration.

334Index Table

114. Il peut être utile dans certains cas, sous la direction de personnes ayant eu une formation et une expérience particulières, d'avoir recours au partage spirituel sous la forme de récollections, d'exercices spirituels, de groupes d'étude et de mise en commun des traditions de spiritualité, et d'associations plus durables pour l'approfondissement d'une vie spirituelle commune. Il faut toujours accorder une attention sérieuse tant à ce qui a été dit sur la reconnaissance des réelles différences de doctrine qui existent qu'à l'enseignement et à la discipline de l'Eglise catholique sur le partage sacramentel.

335Index Table

115. Etant donné que la célébration de l'eucharistie le jour du Seigneur est le fondement et le centre de toute l'année liturgique SC 106, les catholiques, restant sauf le droit des Eglises orientales CIC 1247 CIO 881 Par. 1; doivent participer à la messe les dimanches et jours de précepte CIC 1247 CIO 881 Par. 1. Pour cette raison, il est déconseillé d'organiser des services oecuméniques le dimanche et il est rappelé que, même quand des catholiques participent à des services oecuméniques et à des services d'autres Eglises et communautés ecclésiales, l'obligation de participer à la messe ces jours-là demeure.

336Index Table

Partage de la liturgie non sacramentelle.

116. Par culte liturgique, on entend le culte accompli selon les livres, les ordonnances et les coutumes d'une Eglise ou communauté ecclésiale et présidé par un ministre ou un délégué de cette Eglise ou communauté. Ce culte liturgique peut avoir un caractère non sacramentel ou bien il peut être la célébration d'un ou de plusieurs sacrements chrétiens. Il s'agit, ici, du culte liturgique non sacramentel.

337Index Table

117. En certaines occasions, la prière officielle d'une Eglise peut être préférée à des célébration oecuméniques établies pour l'occasion. La participation à des célébrations telles que la prière du matin ou du soir, à des vigiles spéciales, etc. permettra à des personnes de traditions liturgiques différentes - catholiques, orientales, anglicanes et protestantes - de mieux comprendre la prière des autres communautés et de partager plus profondément des traditions qui, souvent, se sont développées à partir de racines communes.

338Index Table

118. Dans les célébrations liturgiques ayant lieu dans d'autres Eglises et communautés ecclésiales, il est conseillé aux catholiques de participer aux psaumes, répons, hymnes et gestes communs de l'Eglise dont ils sont les invités. Si leurs hôtes le leur proposent, ils peuvent lire une lecture ou prêcher.

339Index Table

119. En ce qui concerne l'assistance à une célébration liturgique de cette nature, une attention toute particulière devrait être portée à la sensibilité du clergé et des fidèles de toutes les communautés chrétiennes concernées, tout autant qu'aux coutumes locales qui peuvent varier selon les temps, les lieux, les personnes et les circonstances. Dans une célébration liturgique catholique, les ministres des autres Eglises et communautés ecclésiales peuvent avoir la place et les honneurs liturgiques qui conviennent à leur rang et à leur rôle, si cela est jugé souhaitable. Les membres du clergé catholique invités à la célébration d'une autre Eglise ou communauté ecclésiale peuvent, si cela est agréable à ceux qui les reçoivent, porter l'habit et les insignes de leur fonction ecclésiastique.

340Index Table

120. Suivant le jugement prudent de l'Ordinaire du lieu, le rite de l'Eglise catholique pour les funérailles peut être accordé à des membres d'une Eglise ou d'une communauté ecclésiale non catholique, à condition que ce ne soit pas contraire à leur volonté, que leur propre ministre en soit empêché CIC 1183 Par. 3; CIO 876 Par. 1, et que ne s'y opposent pas les dispositions générales du droit CIC 1184 CIO 887


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121. Les bénédictions ordinairement données au bénéfice des catholiques peuvent également être données aux autres chrétiens sur leur demande, conformément à la nature et à l'objet de la bénédiction. Des prières publiques pour d'autres chrétiens, vivants ou morts, pour les besoins et aux intentions des autres Eglises et communautés ecclésiales et de leurs chefs spirituels, peuvent être offertes pendant les litanies et autres invocations d'un service liturgique mais pas au cours d'une anaphore eucharistique. L'ancienne tradition chrétienne, en liturgie et en ecclésiologie, ne permet de citer à l'anaphore eucharistique que les noms des personnes qui sont en pleine communion avec l'Eglise qui célèbre cette eucharistie.

342Index Table


2003 Oecuménisme 308