1996 Denzinger 415

Constitution (1) ,Inter innumeras sollicitudines

sur les "Trois Chapitres", à l'empereur Justinien, 14 mai 553.

Condamnation des erreurs du Nestorianisme concernant

l'humanité du Christ

416
1. Si quelqu'un, l'inconvertibilité de la nature divine étant sauve, ne confesse pas que le Verbe s'est fait chair et que, dès sa conception même dans le sein de la Vierge, il s'est uni selon l'hypostase les principes de la nature humaine, mais dit que Dieu le Verbe était comme avec un homme déjà existant, si bien qu'ainsi on ne croira pas que la sainte Vierge est vraiment Mère de Dieu, mais que cette appellation n'est que verbale, qu'il soit anathème.

417
2. Si quelqu'un nie que l'unité des natures dans le Christ est faite selon l'hypostase, mais dit au contraire que Dieu le Verbe habite dans un homme ayant une existence séparée comme dans un des justes, et dès lors ne confesse pas l'unité des natures selon l'hypostase, en sorte que Dieu le Verbe est demeuré et demeure, avec la chair qu'il a assumée, une seule hypostase ou personne, qu'il soit anathème.

418
3. Si quelqu'un, dans l'unique Christ, divise les paroles de l'Evangile et des apôtres, en sorte qu'il introduit ainsi une division des natures qui sont unies en lui, qu'il soit anathème.

419
4. Si quelqu'un dit que l'unique Jésus Christ, vrai Fils de Dieu et vrai Fils d'homme, était dans l'ignorance de l'avenir ou du jour du jugement dernier, et qu'il n'a pu savoir que ce que la divinité habitant en lui comme dans quelqu'un d'autre lui révélait, qu'il soit anathème.

420
5. Si quelqu'un, à propos du passage de l'Apôtre dans l'épître aux Hébreux
He 5,7 s, où il est dit que le Christ a connu par expérience ce qu'était obéir, et présenté, dans un grand cri et des larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, attribue ce passage au Christ comme dépouillé de sa divinité, devenu parfait par les efforts de la vertu, de sorte qu'il semble introduire ainsi deux Christs ou deux Fils ; et s'il ne croit pas qu'il faut confesser et adorer un seul et même Christ, Fils de Dieu et Fils d'homme, de deux natures et en deux natures inséparables et indivisées, qu'il soit anathème.


2e Concile de CONSTANTINOPLE

(5e oecuménique) 5 mai-2 juin 553


421-438. 8ème session, 2 Juin 553 : canons

Anathématismes contre les Trois Chapitres.

421
1. Si quelqu'un ne confesse pas une seule nature ou substance du Père, du Fils et du Saint-Esprit, une seule puissance et un seul pouvoir, une Trinité consubstantielle, une seule divinité adorée en trois hypostases ou personnes, qu'un tel homme soit anathème.
Car il y a un seul Dieu et Père, de qui sont toutes choses, un seul Esprit Saint, en qui sont toutes choses.

422 2. Si quelqu'un ne confesse pas qu'il y a deux générations du Dieu Verbe, l'une avant les siècles, du Père, intemporelle et incorporelle, l'autre aux derniers jours, du même Verbe qui est descendu des cieux et s'est incarné de la sainte et glorieuse Mère de Dieu toujours vierge et qui a été engendré d'elle, qu'un tel homme soit anathème.

423
3. Si quelqu'un dit qu'autre est le Verbe de Dieu qui a fait des miracles et autre le Christ qui a souffert, ou dit que le Dieu Verbe est uni avec le Christ né d'une femme
Ga 4,4, ou qu'il est en lui comme un autre dans un autre ; mais qu'il n'est pas un seul et le même, notre Seigneur Jésus Christ, le Verbe de Dieu incarné et fait homme, et le même à la fois auteur des miracles et sujet de souffrances qu'il a volontairement endurées dans la chair, qu'un tel homme soit anathème.

424
4. Si quelqu'un dit que c'est selon la grâce ou selon l'opération ou selon l'égalité d'honneur, ou selon l'autorité, ou par transfert, relation ou puissance que s'est faite l'union du Dieu Verbe avec l'homme ; ou selon la bienveillance, comme si le Dieu Verbe s'était complu en l'homme qui aurait eu de sa folie ;
ou selon l'homonymie selon laquelle les nestoriens, en appelant le Dieu Verbe Jésus et Christ et en nommant l'homme pris à part Christ et Fils, parlant manifestement de deux personnes, feignant de parler et d'une seule personne et d'un seul Christ seulement au point de vue de l'appellation, de l'honneur, de la dignité et de l'adoration ;
mais s'il ne confesse pas que l'union du Dieu Verbe à la chair animée par une âme raisonnable et pensante s'est réalisée selon la composition, c'est-à-dire selon l'hypostase, : comme l'ont enseigné les saints Pères ; et s'il ne confesse pas pour cette raison son unique hypostase, réalité qu'est le Seigneur Jésus Christ, un de la sainte Trinité, qu'un tel homme soit anathème.

425
Car cette union a été comprise de nombreuses manières ; les uns, sectateurs de l'impiété d'Apollinaire et d'Eutychès, partisans de la disparition des éléments qui se sont réunis, prônent une union par confusion ; les autres, pensant comme Théodore et Nestorius, favorables à la division, introduisent une union de relation ; cependant, la sainte Eglise de Dieu, rejetant l'impiété des deux hérésies, confesse l'union du Dieu Verbe à la chair selon la composition, c'est-à-dire selon l'hypostase. En effet, l'union par composition dans le mystère du Christ conserve non seulement sans confusion les éléments réunis, mais encore n'admet pas la division.

426
5. Si quelqu'un admet l'unique hypostase de notre Seigneur Jésus Christ comme si celle-ci impliquait le sens de plusieurs hypostases, et essaie par ce moyen d'introduire au sujet du mystère du Christ deux hypostases ou deux personnes, et qu'après avoir introduit deux personnes, il parle d'une personne, selon la dignité, l'honneur ou l'adoration, comme l'ont écrit dans leur folie Théodore et Nestorius ; et s'il calomnie le saint concile de Chalcédoine, comme si celui-ci avait employé l'expression " une seule hypostase " dans ce sens impie ;
et s'il ne confesse pas que le Verbe de Dieu s'est uni à la chair selon l'hypostase et que, dès lors, il n'y a qu'une seule hypostase ou personne, et que c'est dans ce sens que le saint concile de Chalcédoine a confessé une seule hypostase de notre Seigneur Jésus Christ, qu'un tel homme soit anathème.
Car la sainte Trinité n'a pas reçu l'adjonction d'une personne ou hypostase, même après l'Incarnation de l'un de la sainte Trinité, le Verbe de Dieu.

427
6. Si quelqu'un dit que c'est en un sens impropre et non véritable que la sainte, glorieuse et toujours vierge Marie est Mère de Dieu ou qu'elle l'est par transfert, comme si un simple homme avait été engendré d'elle, mais non pas au sens où le Verbe de Dieu s'est incarné ; mais la génération de l'homme à partir de Marie étant selon eux attribuée par transfert au Dieu Verbe en tant qu'uni à l'homme qui est né et s'il calomnie le saint concile de Chalcédoine en disant que celui-ci déclare la Vierge Mère de Dieu dans le sens impie imaginé par Théodore ;
ou si quelqu'un l'appelle mère de l'homme ou mère du Christ, comme si le Christ n'était pas Dieu,
mais ne confesse pas qu'elle est proprement et en vérité Mère de Dieu, parce que le Dieu Verbe, engendré du Père avant les siècles, s'est incarné à partir d'elle dans les derniers jours et que c'est avec ce sentiment religieux que le saint concile de Chalcédoine l'a confessée Mère de Dieu, qu'un tel homme soit anathème.

428
7. Si quelqu'un, disant " en deux natures ", ne confesse pas que dans la divinité et l'humanité est reconnu notre seul Seigneur Jésus Christ, pour signifier par là la différence des natures à partir desquelles s'est réalisée sans confusion l'union ineffable, sans que le Verbe ait été transformé dans la nature de la chair ni que la chair soit passée dans la nature du Verbe (car chacun demeure ce qu'il est par nature, même après la réalité de l'union selon l'hypostase), mais s'il prend une telle expression, au sujet du mystère du Christ, dans le sens d'une division en parties ;
ou si, confessant le nombre des natures dans notre unique Seigneur, Jésus Christ, Dieu Verbe incarné, il ne prend pas Selon la seule considération conceptuelle la différence des principes dont il est constitué, différence qui n'est pas supprimée par l'union (car un seul est des deux et les deux par un seul, mais s'il utilise le nombre au point d'avoir des natures séparées, chacune avec sa propre hypostase, qu'un tel homme soit anathème.

429
8. Si quelqu'un, confessant que l'union de la divinité et de l'humanité s'est faite de deux natures, ou parlant d'une seule nature incarnée du Dieu Verbe, ne prend pas ces formules au sens où les saints Pères les ont enseignées, c'est-à- dire que, l'union selon l'hypostase s'étant faite à partir de la nature divine et de la nature humaine, il en est résulté un Christ un; mais si, à l'aide de ces expressions, il entreprend d'introduire une seule nature ou substance de la divinité et de la chair du Christ, qu'un tel homme soit anathème.

430
Car, lorsque nous disons que le Verbe Fils unique s'est uni selon l'hypostase, nous n'affirmons pas qu'il s'est produit une sorte de fusion mutuelle des natures ; nous pensons que le Verbe s'est uni à la chair, chacune des natures demeurant plutôt ce qu'elle était. C'est pourquoi un est le Christ, Dieu et homme, le même consubstantiel au Père selon sa divinité, consubstantiel à nous selon son humanité. Car l'Eglise de Dieu rejette et anathématise également ceux qui divisent ou découpent en parties le mystère de la divine économie du Christ et ceux qui y introduisent une confusion.

431
9. Si quelqu'un dit que le Christ est adoré en deux natures, à partir de quoi il introduit deux adorations, l'une propre au Dieu Verbe, l'autre propre à l'homme ;
ou si quelqu'un, dans l'intention de supprimer la chair ou de confondre la divinité et l'humanité, forme l'idée monstrueuse d'une seule nature ou substance des principes réunis et adore ainsi le Christ : mais n'adore pas d'une seule adoration le Dieu Verbe incarné avec sa propre chair, comme l'Eglise l'a reçu dès le début, qu'un tel homme soit anathème.

432
10. Si quelqu'un ne confesse pas que celui qui a été crucifié dans la chair, notre Seigneur Jésus Christ, est vrai Dieu, Seigneur de la gloire et l'un de la sainte Trinité, qu'un tel homme soit anathème.

433
11. Si quelqu'un n'anathématise pas Arius, Eunome, Macédonius, Apollinaire, Nestorius, Eutychès et Origène ainsi que leurs écrits impies, et tous les autres hérétiques condamnés et anathématisés par la sainte Eglise catholique et apostolique et les quatre saints conciles susdits, ainsi que tous ceux qui ont tenu ou tiennent des opinions semblables à celles des hérétiques susdits et qui ont persisté jusqu'à la mort dans leur propre impiété, qu'un tel homme soit anathème.

434
12. Si quelqu'un prend la défense de l'impie Théodore de Mopsueste qui affirme qu'un autre est le Dieu Verbe et un autre le Christ qui, troublé par les passions de l'âme et les désirs de la chair, s'est peu à peu libéré des attraits inférieurs et ainsi, rendu meilleur par le progrès de ses oeuvres et devenu tout à fait irréprochable par son comportement, a été baptisé comme un simple homme au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ; et, par le baptême, a été jugé digne de recevoir la grâce du Saint-Esprit et de l'adoption filiale ; et, à l'égal d'une image royale, est adoré en la personne du Dieu Verbe ; et après sa résurrection est devenu immuable en ses pensées et totalement impeccable.
Le même impie Théodore a dit encore que l'union du Dieu Verbe au Christ a été du même ordre que celle dont parle l'Apôtre pour l'homme et la femme : " Ils seront deux en une seule chair "
Ep 5,31.
Et en plus de ses autres innombrables blasphèmes, il a osé dire qu'après la Résurrection, quand le Seigneur a soufflé sur ses disciples en disant : " Recevez l'Esprit-Saint " Jn 20,22, il ne leur a pas donné l'Esprit-Saint, mais n'a soufflé sur eux qu'en apparence ; et cet homme dit aussi que la confession de Thomas, lorsqu'il toucha les mains et le côté du Seigneur après la Résurrection, le " Mon Seigneur et mon Dieu " Jn 20,28, Thomas ne l'a pas dit à propos du Christ, mais que stupéfait devant la merveille de la Résurrection, Thomas a loué Dieu qui avait ressuscité le Christ.

435
Pis encore dans l'interprétation qu'il a donnée des Actes des Apôtres, le même Théodore compare le Christ à Platon, à Mani, à Epicure et à Marcion ; comme chacun d'eux, dit-il, après avoir inventé sa propre doctrine, a fait donner à ses disciples le nom de platoniciens, de manichéens, d'épicuriens et de marcionites, de la même manière, après que le Christ eut aussi inventé une doctrine, c'est d'après lui que l'on nomme les chrétiens.
Si donc quelqu'un prend la défense du susdit très impie Théodore et de ses écrits impies, dans lesquels il a répandu les blasphèmes mentionnés et d'autres innombrables contre notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ, et qu'il ne l'anathématise pas ainsi que ses écrits impies et ceux qui le reçoivent, prennent sa défense ou disent que ses exposés sont orthodoxes, et ceux qui ont écrit en sa faveur et en faveur de ses écrits impies, ceux aussi qui ont ou ont pu avoir des opinions semblables et qui sont demeurés jusqu'au bout dans une telle hérésie, qu'il soit anathème.

436
13. Si quelqu'un prend la défense des ouvrages impies de Theodoret contre la foi véritable, contre le premier et saint concile d'Ephèse, contre saint Cyrille et ses douze chapitres (voir ) ; de tout ce qu'il a écrit en faveur des impies Théodore, Nestorius et des autres qui ont les mêmes opinions que les susdits Théodore et Nestorius et qui les reçoivent, eux et leur impiété ; et si à cause d'eux il traite d'impies les docteurs de l'Eglise qui estiment que l'union du Dieu Verbe s'est faite selon l'hypostase ;
et s'il n'anathématise pas les écrits impies mentionnés, ceux qui ont eu ou ont les mêmes opinions qu'eux, tous ceux qui ont écrit contre la foi orthodoxe ou contre saint Cyrille et ses douze chapitres, et qui ont fini dans une pareille impiété, qu'un tel homme soit anathème.

437
14. Si quelqu'un prend la défense de la lettre qui, dit-on, a été écrite par Ibas à Maris le Perse, où l'on nie que le Dieu Verbe incarné de Marie, la sainte Mère de Dieu toujours vierge, soit devenu homme ; où l'on déclare que c'est un simple homme qui a été engendré d'elle, un homme qu'on appelle Temple, comme si l'un était le Dieu Verbe et l'autre l'homme ; où saint Cyrille, le héraut de la vraie foi des chrétiens orthodoxes, est accusé d'être hérétique et d'avoir écrit les mêmes erreurs que l'impie Apollinaire ; où il est reproché au premier saint concile d'Ephèse d'avoir déposé Nestorius sans jugement et sans enquête. Cette même lettre impie qualifie les douze chapitres de saint Cyrille
252-263 d'impies et de contraires à la foi droite et justifie Théodore et Nestorius ainsi que leurs doctrines et leurs écrits impies.
Si donc quelqu'un prend la défense de la lettre mentionnée et ne l'anathématise pas ainsi que ceux qui la défendent et disent qu'elle est orthodoxe, au moins en partie, ceux qui ont écrit ou écrivent en sa faveur ou en faveur des impiétés qu'elle contient au nom des saints Pères et du saint concile de Chalcédoine et qui demeurent jusqu'à la fin dans ces erreurs, qu'un tel homme soit anathème.

438
Après que nous avons donc ainsi confessé tous ces points que nous avons reçus de la sainte Ecriture, de l'enseignement des saints Pères et des définitions portées à propos de la foi une et identique par les quatre saints conciles susdits ; après que nous avons porté condamnation contre les hérétiques et leur impiété, et aussi contre l'impiété de ceux qui ont justifié ou justifient les trois chapitres mentionnés et qui ont persévéré ou persévèrent dans leur propre erreur ; au cas où quelqu'un entreprendrait de transmettre, d'enseigner ou d'écrire ce qui est en opposition aux déclarations que nous avons formulées, s'il est évêque ou inscrit dans le clergé, puisqu'il agirait de manière incompatible avec l'état sacerdotal et ecclésiastique, il sera privé de l'épiscopat ou de la cléricature ; s'il est moine ou laïc, il sera anathématisé.




PELAGE 1er :

16 avril 556 - 3 m


Lettre " Humani generis " au roi Childebert 1er, 3 février 557

Fides Pelagii

441
(La Trinité divine) Je crois donc en un seul Dieu, Père, Fils et Esprit Saint: c'est-à-dire au Père tout-puissant, éternel, non engendré ; au
Fils engendré de la substance ou nature de ce même Père, avant tout commencement d'un temps ou d'une éternité quelconque, c'est-à-dire (du Tout-Puissant) tout- puissant, égal, coéternel et consubstantiel à celui qui l'a engendré ; également en l'Esprit Saint, tout-puissant, égal aux deux, c'est-à-dire au Père et au Fils, coéternel et consubstantiel ; qui procédant du Père en dehors du temps, est l'Esprit du Père et du Fils ; donc en trois personnes ou trois hypostases d'une unique essence ou nature, d'une unique force, d'une unique opération, d'une unique béatitude et d'une unique puissance ; c'est ainsi que l'unité est trine et la Trinité est une, selon la vérité de la parole du Seigneur qui dit: " Allez,
enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et de l'Esprit Saint.
Mt 28,19. Il dit " au nom " et non pas " aux noms ", afin tout à la fois de montrer l'unique Dieu par le nom indistinct de l'essence divine, et de faire connaître la distinction des personnes manifestées par leurs propriétés (voir 415 ) ; car par le fait que les trois ont un seul nom quant à la divinité se manifeste l'égalité des personnes, et inversement l'égalité des personnes ne permet pas que l'on reconnaisse en elles quelque chose qui leur serait étranger ou qui viendrait s'ajouter à elles, de sorte que chacun d'eux est vraiment et parfaitement Dieu, et que tous les trois sont vraiment et parfaitement un seul Dieu, c'est-à-dire qu'on doit reconnaître en chacun la plénitude de la divinité sans qu'il n'y manque rien en chacun et sans qu'il y ait quoi que ce soit de plus dans les trois.

442
(Le Fils de Dieu incarné). Mais de cette Trinité sainte, très bienheureuse et consubstantielle, je crois et je professe qu'une seule personne, à savoir le Fils de Dieu, est descendu du ciel aux derniers temps pour le salut du genre humain mais sans quitter le trône du Père et le gouvernement du monde ; et lorsque l'Esprit Saint est descendu sur la bienheureuse Vierge Marie et que la puissance du Très-Haut l'a couverte de son ombre, ce même Verbe et Fils de Dieu entré avec clémence dans le sein de cette même Vierge sainte Marie, et s'est uni la chair de sa chair, animée par une âme raisonnable et intellectuelle ; et la chair n'a pas été créée auparavant, le Fils de Dieu venant sur elle ensuite, mais comme il est écrit : " Lorsque la Sagesse s'est édifié une demeure "
Pr 9,11 aussitôt la chair dans le sein de la Vierge s'est faite chair du Verbe de Dieu ; et c'est pourquoi le Verbe et Fils de Dieu est devenu homme sans aucun changement ou conversion de la nature du Verbe et de la chair, un seul et même dans l'une et l'autre nature, la divine et l'humaine et ainsi le Christ Jésus a paru, c'est-à-dire est né, vrai Dieu et, le même, vrai homme, la virginité de la mère étant gardée intacte ; car elle l'a engendré en demeurant vierge tout comme elle l'a conçu vierge. C'est pourquoi nous confessons la même bienheureuse Vierge Marie Mère de Dieu en toute vérité, car elle a enfanté le Verbe incarné de Dieu.
Il y a donc un seul et même Christ Jésus, vrai Fils de Dieu et le même qui est vrai Fils d'homme, parfait en divinité le même parfait en humanité, puisqu'il est tout entier dans ce qui est sien et, le même, tout entier en ce qui est nôtre (voir 293 ) ; par la seconde nativité il a pris de la mère humaine ce qu'il n'était pas, mais sans cesser d'être ce qu'il était par la première, celle par laquelle il est né du Père. C'est pourquoi nous croyons qu'il est de deux et en deux natures qui demeurent sans division ni confusion : sans division puisque après l'assomption de notre nature aussi l'unique Christ est demeuré et demeure le Fils de Dieu ; sans confusion, parce que nous croyons que les natures ont été unies dans une unique personne et hypostase de façon telle que, la propriété de chacune étant sauvegardée, aucune des deux ne s'est changée en l'autre. Et c'est pourquoi, comme nous l'avons souvent dit, nous confessons qu'un seul et même Christ est vrai Fils de Dieu et que le même est vrai Fils d'homme, consubstantiel au Père selon la divinité, et le même consubstantiel à nous selon l'humanité, semblable à nous tout à l'exception du péché ; passible dans la chair et le même impassible dans la divinité.
Nous professons que sous Ponce Pilate il a librement souffert pour notre salut dans la chair, qu'il a été crucifié dans la chair, qu'il est mort dans la chair, qu'il est ressuscité le troisième jour dans la même chair, glorifiée et incorruptible, et... qu'il est monté aux cieux, et qu'il siège aussi à la droite du Père.

443
(L'accomplissement du monde). Je le crois et je professe... que de même qu'il est monté aux cieux, il viendra juger les vivants et les morts. Tous les hommes en effet qui sont nés et qui sont morts depuis Adam jusqu'à la consommation des siècles avec Adam lui-même et sa femme qui ne sont pas nés d'autres parents mais qui ont été créés, l'un de la terre, l'autre de la côte de l'homme (voir
Gn 2,7 Gn 2,22 , je professe qu'ils ressusciteront alors et qu'ils se tiendront " devant le tribunal du Christ, afin de recevoir chacun le prix de ce qu'il aura fait dans son corps, soit en bien, soit en mal " Rm 14,10 2Co 5,10 ; et les justes, comme des " vases de miséricorde préparés pour la gloire " (voir Rm 9,23 , il les récompensera par la grâce surabondante de Dieu avec les récompenses de la vie éternelle, et ils vivront sans fin dans la société des anges, sans crainte aucune de retomber ; quant aux impies qui, par le choix de leur propre volonté, demeurent comme des " vases de colère, destinés à la perdition " Rm 9,22, qui soit n'ont pas reconnu la voix du Seigneur, soit l'ont reconnue mais l'ont abandonnée à nouveau parce que séduits par des transgressions de toute sorte, il les livrera par son très juste jugement aux peines du feu éternel et inextinguible afin qu'ils brûlent sans fin. Telle est donc ma foi et mon espérance, qui est en moi par un don de la miséricorde de Dieu ; et pour elle, comme nous le prescrit le bienheureux apôtre Pierre, nous devons être prêts surtout à répondre à quiconque nous demande d'en rendre raison (voir 1P 3,5)


Lettre circulaire " Vas electionis " à tout le peuple de Dieu,

vers 557.

L'autorité des conciles oecuméniques

444
S'agissant des quatre saints conciles, c'est-à-dire celui de Nicée des trois cent dix-huit (pères), celui de Constantinople des cent cinquante, le premier d'Ephèse des deux cents, mais aussi (au sujet de) celui de Chalcédoine des six cent trente, je professe avoir conduit mes pensées sous la protection de la miséricorde divine et de faire ainsi jusqu'à la fin de ma vie, de tout coeur et de toute ma force, en sorte de les préserver avec une pleine dévotion dans la défense de la sainte foi et les condamnations des hérésies et des hérétiques, puisque ces pensées ont été confirmées par le Saint-Esprit ; je professe que leur solidité, parce qu'elle est la solidité de toute l'Eglise, je la protégerai et la défendrai comme il n'est pas douteux que mes prédécesseurs l'ont fait. En cela je désire suivre et imiter surtout celui dont nous savons qu'il fut l'auteur du concile de Chalcédoine (le pape Léon 1er), qui conformément à son nom s'est montré clairement, par son zèle très ardent pour la foi, un membre de ce lion qui a surgi de la tribu de Juda (voir
Ap 5,5). De même je suis donc convaincu de ce que je manifesterai toujours la même révérence pour les synodes susmentionnés, que tous ceux qui ont été absous par ces quatre conciles, je les tiendrai pour orthodoxes, et que jamais dans ma vie... je n'ôterai quoi que ce soit à l'autorité de leur prédication sainte et vraie.
Mais je suis et je vénère également les canons que le Siège apostolique accepte... Je professe que je garde également les lettres du pape Célestin de bienheureuse mémoire...et d'Agapet, pour la défense de la foi catholique, pour la solidité des quatre synodes susdits et contre les hérétiques, et tous ceux qu'ils ont condamnés, je les tiens pour condamnés, et tous ceux qu'ils ont reçus, en particulier les vénérables évêques Théodoret et Ibas, je les vénère parmi les orthodoxes.

445

Lettre " Admonemus ut " à l'évêque Gaudentius de Volterra,

entre septembre 558 et février 559.

La forme du baptême.

A propos des hérétiques (qui veulent revenir à la foi catholique, au sujet desquels)... tu as pensé devoir nous consulter.... pour savoir s'ils doivent être baptisés ou seulement réconciliés, nous voulons que ta déférence garde ceci... :... ils affirment qu'ils sont baptisés seulement au nom du Christ et par une seule immersion, mais le précepte de l'Evangile.... nous avertit de conférer à chacun le saint baptême au nom de la Trinité et par une triple immersion, puisque notre Seigneur dit à ses disciples : " Allez, baptisez toutes les nations au nom du Père et du Fils et de l'Esprit Saint Mt 28,19 ; c'est pourquoi, si de fait les personnes faisant partie des hérétiques susdits... devaient reconnaître n'avoir été baptisés qu'au seul nom du Seigneur, s'ils viennent à la foi catholique, tu les baptiseras, sans l'incertitude d'aucun doute, ou nom de la sainte Trinité. Mais... s'ils affirment clairement par une profession manifeste qu'ils ont été baptisés au nom de la Trinité, tu t'empresseras de les unir à la foi catholique par la seule grâce de la réconciliation qui leur sera accordée.

446

Lettre " Adeone te " à l'évêque (Jean), début de 559.

La nécessité de l'unité avec le Siège apostolique.

Toi qui es placé au degré le plus haut du sacerdoce, la vérité de la mère catholique t'a-t-elle manqué à ce point que tu ne te sois pas considéré aussitôt comme schismatique lorsque tu t'es écarté des Sièges apostoliques ? Toi qui es établi pour prêcher aux peuples, n'as-tu pas lu que l'Eglise a été fondée par le Christ notre Dieu sur le prince des apôtres, et sur un fondement tel que les portes de l'enfer ne pourront prévaloir contre elle (voir Mt 16,18 ? Et si tu l'as lu, où crois-tu que soit l'Eglise, sinon auprès de celui en qui seul se trouvent tous les Sièges apostoliques auxquels, comme à celui qui a reçu les clés, a été accordé le pouvoir de lier et de délier ? Mais ce qu'il voulait d'abord donner à un seul, il l'a également donné à tous, pour que, conformément à la parole du bienheureux martyr Cyprien qui explique cela, il soit manifesté que l'Eglise est une. Où donc as-tu erré, séparé d'elle, très cher frère dans le Christ, ou quelle espérance en ton salut avais-tu ?

Lettre " Relegentes autem " au patricien Valérien, mars ou

avril 559.

Le pape interprète des décrets de conciles

447
Il n'a jamais été permis et il ne sera jamais permis qu'un concile particulier se réunisse pour porter un jugement sur un concile général. Mais chaque fois qu'un doute s'élève pour certains au sujet d'un concile universel - pour se voir fournir des éclaircissements au sujet de ce qu'ils ne comprennent pas - soit ceux qui désirent le salut pour leur âme viennent d'eux-mêmes auprès des Sièges apostoliques pour être éclairés, soit... s'ils devaient être à ce point obstinés et opiniâtres qu'ils ne veulent pas être enseigné, il est nécessaire qu'ils soient tirés vers le salut de toutes les manières par ces mêmes Sièges apostoliques, ou qu'ils soient poursuivis par les pouvoirs séculiers conformément aux canons, de manière à ne pas pouvoir être une cause de perdition pour d'autres.



JEAN III : 17 juillet

561-13 juillet 574


1er concile de Braga (Portugal), commencé le 1er mai 561

anathématismes contre les priscillianistes et d'autres.

La Trinité et le Christ.

451
1. Si quelqu'un ne confesse pas que le Père et le Fils et l'Esprit Saint sont trois personnes d'une seule substance, force et puissance, comme l'enseigne l'Eglise catholique et apostolique, mais dit qu'il sont une seule personne seulement et solitaire, en sorte que le Père serait le même que le Fils et que le même aussi serait l'Esprit Paraclet, comme l'ont dit Sabellius et Priscillien, qu'il soit anathème.

452
2. Si quelqu'un introduit en dehors de la sainte Trinité on ne sait quels autres noms de la divinité, en disant qu'il y a dans la divinité elle-même une trinité de trinité, comme l'ont dit les gnostiques et Priscillien, qu'il soit anathème.

453
3. Si quelqu'un dit que le Fils de Dieu, notre Seigneur n'a pas existé avant de naître de la Vierge, comme l'ont dit Paul de Samosate, Photin et Priscillien, qu'il soit anathème.

454
4. Si quelqu'un n'honore pas le jour de la naissance du Christ selon la chair, mais fait semblant de l'honorer, et qu'il jeûne ce jour et le dimanche parce qu'il ne croit pas que le Christ est né dans la vraie nature de l'homme, comme l'ont dit Cerdon, Marcion, Mani et Priscillien, qu'il soit anathème.

La création et le gouvernement du monde

455
5. Si quelqu'un croit que les âmes humaines ou les anges proviennent de la substance de Dieu, comme l'ont dit Mani et Priscillien, qu'il soit anathème.

456
6. Si quelqu'un dit que les âmes humaines ont d'abord péché dans les demeures célestes et que c'est pour cela qu'elles ont été précipitées sur terre dans des corps humains, comme l'a dit Priscillien, qu'il soit anathème.

457
7. Si quelqu'un dit que le diable n'a pas été d'abord un ange bon, créé par Dieu, et que sa nature n'est pas l'oeuvre de Dieu, mais qu'il dit qu'il a émergé des ténèbres, que personne ne l'a fait, mais qu'il est lui-même le principe et la substance du mal, comme Mani et Priscillien l'ont dit, qu'il soit anathème.

458
8. Si quelqu'un croit que le diable a fait quelques créatures dans le monde et qu'il a produit le tonnerre, les éclairs, les tempêtes et les sécheresses par sa propre puissance comme Priscillien l'a dit qu'il soit anathème.

459
9. Si quelqu'un pense que les âmes humaines sont liées à des astres qui règlent leur destinée, comme les païens et Priscillien l'ont dit, qu'il soit anathème.

460
10. Si quelqu'un croit que les douze signes des astres que les astrologues ont coutume d'observer sont disposés selon les divers membres de l'âme ou du corps, et dit qu'ils sont attribués aux noms des patriarches, comme l'a dit Priscillien, qu'il soit anathème.

461
11. Si quelqu'un condamne le mariage humain et abhorre la procréation des enfants, comme Mani et Priscillien l'ont dit, qu'il soit anathème.

462
12. Si quelqu'un dit que la formation du corps humain est l'oeuvre du diable et que la conception dans le sein maternel est le travail des démons, et si, pour ce motif, il ne croit pas à la résurrection de la chair, comme Mani et Priscillien l'ont dit, qu'il soit anathème.

463
13. Si quelqu'un dit que la création de toute chair n'est pas l'oeuvre de Dieu, mais des mauvais anges, comme Priscillien l'a dit, qu'il soit anathème.

464
14 Si quelqu'un estime impures les viandes que Dieu a données à l'homme pour son usage et s'il s'abstient d'en manger, non pour châtier son corps mais parce qu'il les considère comme impure et qu'il ne goûte pas même les légumes cuits avec de la viande, comme l'ont dit Mani et Priscillien, qu'il soit anathème.



BENOIT Ier : 2 Juin

575-30 juillet 579

PELAGE II : 26 novembre

579-7 février 590


Lettre " Dilectioni vestrae " au évêques schismatiques

d'Istrie, 585 ou 586

La nécessité de l'union avec le Siège romain.


1996 Denzinger 415