1996 Denzinger 498


THEODORE Ier : 24 novembre 642 -

14 mai 649

MARTIN 1er : 5 juillet 649-17

juin 653 (16 septemb


Concile du Latran, 5-31 octobre 649.

a) Profession de foi.

500

Les deux volontés et opérations dans le Christ

(Texte Latin)
et de même que nous confessons ses deux natures unies sans confusion, de même aussi ses deux volontés naturelles, la divine et l'humaine, pour confirmer parfaitement et sans amoindrissement qu'un seul et même, Jésus Christ notre Seigneur et Dieu, est vraiment Dieu parfait et homme parfait en toute vérité, et qu'ainsi il a voulu et opéré divinement et humainement notre salut.

(texte grec)
et de même que nous confessons ses deux natures unies sans confusion ni division, de même conformément aux natures, deux volontés, la divine et l'humaine, ainsi que deux opérations naturelles, la divine et l'humaine, cela pour confirmer parfaitement et sans omission que le même et unique Jésus Christ, notre Seigneur et Dieu, est vraiment par nature Dieu parfait et homme parfait, à l'exception du péché, et qu'ainsi il voulait et opérait divinement et humainement notre salut.

501

b) Canons.

Condamnation d'erreurs concernant la Trinité et le Christ

Can. 1. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, le Père et le Fils et le Saint-Esprit, trinité dans l'unité et unité dans la trinité, c'est-à-dire un seul Dieu en trois hypostases consubstantielles et de même gloire, et pour les trois une seule et même divinité, nature, substance, puissance, Seigneurie, royauté, autorité, volonté, opération, incréée, sans commencement, inconcevable, immuable, créatrice de tous les êtres et qui les protège, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, le Père et le Fils et l'Esprit Saint, trinité dans l'unité et unité dans la trinité, c'est-à-dire un seul Dieu en trois hypostases consubstantielles et de même gloire, et pour les trois une seule et même divinité, nature, puissance, seigneurie, royauté, autorité, volonté, opération, souveraineté, incréée, sans commencement, sans limite, immuable, créatrice des êtres et qui les tient ensemble dans sa providence, qu'il soit condamné.

502
Can. 2. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable qu'un de la sainte, consubstantielle et adorable Trinité, Dieu le Verbe lui-même, est descendu du ciel, s'est incarné de l'Esprit Saint et de Marie toujours vierge, s'est fait homme dans la chair, a été crucifié pour nous, a été enseveli, est ressuscité le troisième jour, est monté au ciel et siège à la droite du Père ; reviendra avec la gloire du Père avec la chair prise par lui et animée par l'intellect, pour juger les vivants et les morts, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que l'un de la sainte, consubstantielle et adorable Trinité, Dieu Verbe lui-même est descendu des cieux, s'est incarné de l'Esprit Saint et de Marie, la toute sainte, toujours vierge, s'est fait homme, a été crucifié dans la chair volontairement pour nous et notre salut, a souffert, a été enseveli, est ressuscité le troisième jour, est monté aux cieux et siège à la droite du Père, avec la chair qu'il a prise et qui est animée par l'intellect, pour juger les vivants et les morts, qu'il soit condamné.

503
Can. 3. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, Mère de Dieu la sainte, toujours vierge et immaculée Marie, puisque c'est en un sens propre et véritable Dieu Verbe lui-même, engendré de Dieu le Père avant tous les siècles, qu'elle a, dans les derniers temps, conçu du Saint-Esprit sans semence et enfanté sans corruption, sa virginité demeurant inaltérable aussi après l'enfantement, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, Mère de Dieu la sainte, toujours vierge, et immaculée Marie, puisque c'est en un sens propre et véritable Dieu Verbe lui-même, engendré de Dieu le Père avant tous les siècles, qu'elle a, dans les derniers temps, conçu du Saint-Esprit sans semence et enfanté sans corruption, sa virginité demeurant inaltérée aussi après l'enfantement, qu'il soit condamné.

504
Can. 4. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, deux naissances du seul et unique Jésus Christ, notre Seigneur et Dieu, aussi bien avant les siècles de Dieu le Père, incorporelle et éternelle, que de Marie, sainte et toujours vierge, Mère de Dieu, corporelle, à la fin des temps, et un seul et même Jésus Christ, notre Seigneur et Dieu, consubstantiel à Dieu Père selon la divinité, et, consubstantiel à l'homme et à la mère selon l'humanité, et le même capable de souffrir en la chair, ne pouvant souffrir en la divinité, limité en son corps, illimité en sa divinité, le même créé et incréé, terrestre et céleste, visible et intelligible, concevable et inconcevable, pour que par le même, à la fois homme complet et Dieu, fût restauré l'homme complet qui était tombé au pouvoir du péché, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, qu'il y a deux naissances du seul et unique Jésus Christ notre Seigneur, l'une avant les siècles, de Dieu le Père, incorporelle et éternelle, l'autre de Marie, sainte, toujours vierge, dans la chair, dans ces derniers temps, et un seul et même Jésus Christ notre Seigneur et Dieu, consubstantiel à Dieu le Père selon la divinité, consubstantiel à la Vierge et mère selon l'humanité, et le même capable de souffrir en la chair, ne pouvant souffrir en la divinité, limité en son corps, illimité en son esprit, le même incréé et créé, terrestre et céleste, visible et intelligible, concevable et inconcevable, pour que par le même, à la fois homme complet et Dieu, fût restauré l'homme complet qui était tombé au pouvoir du péché, qu'il soit condamné.

505
Can. 5. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, une seule nature incarnée du Dieu Verbe, dans ce sens qu'on dit que notre substance est devenue chair complètement et sans restriction dans le Christ Dieu, à la seule exception du péché, qu'il soit condamné.
(Texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que " une seule nature du Dieu Verbe devenue chair " signifie, à travers l'expression " devenue chair ", la substance conforme à nous complètement et sans restriction dans le Christ Dieu lui-même, à la seule exception du péché, qu'il soit condamné.

506
Can. 6. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que de deux et en deux natures, substantiellement unies, sans confusion et sans division, est un seul et même Seigneur et Dieu Jésus Christ, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que de deux natures, divinité et humanité, et en deux natures, divinité et humanité, unies selon l'hypostase sans confusion et sans division, est un seul et même Seigneur et Dieu Jésus Christ, qu'il soit condamné.

507
Can.7. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que la différence substantielle des natures est sauvegardée en lui sans confusion et sans division, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que la différence substantielle des natures, après leur union ineffable par laquelle existe le seul et unique Jésus Christ, est sauvegardée en lui sans confusion et sans division, qu'il soit condamné.

508
Can. 8. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que l'union substantielle des natures est reconnue en lui sans division et sans confusion, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que l'union des natures selon la conjonction, ou, pour dire vrai, selon l'hypostase, à partir desquelles existe le seul et unique Christ, est reconnue en lui sans division et sans confusion, qu'il soit condamné.

509
Can. 9. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que les propriétés naturelles de sa divinité et de son humanité sont sauvegardées en lui de façon constante et sans diminution, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que les propriétés naturelles de la divinité du Christ sont sauvegardées en lui de façon constante et sans diminution pour confirmer vraiment qu'il est, le même, selon la nature, Dieu parfait et homme parfait, qu'il soit condamné.

510
Can. 10. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, deux volontés du même et unique Christ notre Dieu unies dans un même accord, la divine et l'humaine, du fait que par chacune de ses deux natures le même a voulu, par nature, notre salut, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, deux volontés du même et unique Christ Dieu, unies dans un plein accord, la divine et l'humaine, puisque selon chacune de ses deux natures il était, par nature, à même de vouloir notre salut, qu'il soit condamné.

511
Can. 11. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, deux opérations, unies dans un plein accord, du même et unique Christ notre Dieu, la divine et l'humaine, puisque selon chacune des deux natures il est, par nature, l'opérateur de notre salut, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, deux opérations du même et unique Christ Dieu, unies dans un plein accord, la divine et l'humaine, puisque selon chacune de ses deux natures il opère notre salut, qu'il soit condamné.

512
Can. 12. Si quelqu'un confesse, selon les hérétiques impies, une seule volonté et une seule opération du Christ notre Dieu, et par là supprime ce que confessent les saints Pères, et nie l'économie de celui qui est notre Sauveur, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un confesse, selon les hérétiques impies, une seule nature, une seule volonté, une seule opération de la divinité et de l'humanité du Christ, renversant ainsi ce que confessent les saints Pères et niant l'économie de celui qui est notre Sauveur, qu'il soit condamné.

513
Can. 13. Si quelqu'un selon les hérétiques impies, alors que dans le Christ Dieu deux volontés et deux opérations, la divine et l'humaine, sont sauvegardées substantiellement dans l'unité et enseignées pieusement par nos saints Pères, professe, contre la doctrine des saints Pères, une seule volonté et une seule opération, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un selon les hérétiques impies, en même temps que les deux volontés et opérations, la divine et l'humaine, qui en Christ Dieu sont sauvegardées substantiellement dans l'unité et confessées pieusement par nos saints Pères, commande de professer aussi, contre leur doctrine, une seule opération, qu'il soit condamné.

514
Can. 14. Si quelqu'un, selon les hérétiques impies, en même temps qu'une seule volonté et une seule opération professées par les hérétiques dans leur impiété, nie et repousse également les deux volontés ainsi que les deux opérations, c'est-à-dire la divine et l'humaine, qui dans le même Christ Dieu sont sauvegardées dans l'unité et enseignées par les saints Pères, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un, selon les hérétiques impies, en même temps qu'une seule volonté et une seule opération professées par les hérétiques dans leur impiété dans le Christ Dieu, nie et repousse également les deux volontés et les deux opérations, c'est-à-dire la divine et l'humaine, qui dans le même Christ sont sauvegardées physiquement dans l'unité et enseignées en lui de façon orthodoxe par les saints Pères, qu'il soit condamné.

515
Can. 15. Si quelqu'un, selon les hérétiques impies, considère dans sa folie l'opération divino-humaine que les grecs appellent " théandrique " comme une seule et même opération, mais ne la confesse pas, selon les saints Pères, comme double, c'est-à-dire divine et humaine, ou considère que cette nouvelle appellation " divino-humaine " désigne une seule opération, mais ne signifie pas l'union admirable et glorieuse des deux, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un, selon les hérétiques impies, considère dans sa folie l'opération théandrique comme une seule mais ne le confesse pas, selon les saints Pères, comme double, c'est-à-dire divine et humaine, ou considère que cette nouvelle appellation " théandrique " désigne une seule opération, mais ne signifie pas l'union admirable et surnaturelle des deux, qu'il soit condamné.

516
Can. 16. Si quelqu'un, selon les hérétiques impies, pour abolir les deux volontés et les deux opérations, c'est-à-dire la divine et l'humaine, qui en Christ sont sauvegardées substantiellement dans l'union et ont été enseignées pieusement par les saints Pères, lie dans sa folie des oppositions et des divisions au mystère de son économie, et pour cette raison ne rapporte pas les paroles évangéliques et apostoliques sur ce même Sauveur à la seule et même personne, et substantiellement le même Seigneur Jésus Christ notre Dieu, conformément au bienheureux Cyrille, pour qu'on voie qu'il est, le même, par nature Dieu et homme, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un, selon les hérétiques impies, pour abolir les deux volontés et les deux opérations, la divine et l'humaine, qui en Christ Dieu sont sauvegardées substantiellement dans l'union et sont enseignées pieusement par les saints Pères, introduit dans sa folie des oppositions et des divisions dans le mystère, et pour cette raison n'attribue pas les paroles des évangiles et des apôtres sur ce Sauveur au seul et même notre Seigneur Jésus Christ, conformément au bienheureux Cyrille, pour certifier que le même est par nature Dieu et vraiment homme, qu'il soit condamné.

517
Can. 17. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, tout ce qui a été transmis et prêché à la sainte Eglise de Dieu, catholique et apostolique, tant par les saints Pères eux- mêmes que par les cinq vénérables conciles universels, jusqu'au dernier détail, dans les mots et dans l'esprit, qu'il soit condamné.
(texte grec) . Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, tout ce qui a été transmis et prêché à la sainte Eglise de Dieu, catholique et apostolique, tant par les saints Pères eux-mêmes que par les cinq conciles oecuméniques reconnus, jusqu'au dernier détail, dans les mots et dans l'esprit, qu'il soit condamné.

518
Can. 18. Si quelqu'un ne rejette pas et n'anathématise pas selon les saints Pères, en accord avec nous et dans la même foi, de son âme et de sa bouche, tous ceux que la sainte Eglise de Dieu, catholique et apostolique - c'est-à-dire les cinq saints conciles universels et d'une manière concordante tous les Pères de l'Eglise éprouvés - rejette et anathématise comme hérétiques les plus abominables, avec tous leurs écrits impies, jusqu'au dernier détail,
(texte grec). Si quelqu'un ne rejette pas et n'anathématise pas selon les saints Pères, en accord avec nous et de la même foi, de son âme et de sa bouche, tous ceux que la sainte Eglise de Dieu, catholique et apostolique - c'est-à-dire les cinq saints conciles oecuméniques et tous les Pères de l'Eglise reconnus qui pensent de même - rejette et anathématise comme hérétiques impies, avec tous leurs écrits impies, jusqu'au dernier détail,

519
à savoir, Sabellius, Arius, Eunome, Macédonius, Apollinaire, Polémon, Eutychès, Dioscore, Timothée Aelure, Sévère, Théodose, Colluthus, Themistius, Paul de Samosate, Diodore, Théodore, Nestorius, le Perse Théodure, Origène, Didyme, Evagre et tous les autres hérétiques pris ensemble...
(texte grec) - à savoir, Sabellius, Arius, Eunome, Macédonius, Apollinaire, Polémon, Eutychès, Dioscore, Timothée Aelure, Sévère, Théodose, Colluthus, Themistius, Paul de Samosate, Diodore, Théodore, Nestorius, le Perse Théodure, Origène, Didyme, Evagre et tous les autres hérétiques pris ensemble...

520
si donc quelqu'un... ne rejette pas et n'anathématise pas les doctrines très impies de leur hérésie et ce qui a été écrit de façon impie par qui que ce soit en leur faveur ou pour les expliquer, ainsi que les dits hérétiques, à savoir Théodore, Cyrus, Serge, Pyrrhus et Paul... ou si quelqu'un considère comme condamné ou même déposé un de ceux qui ont été déposés et condamnés par ceux-là ou par d'autres qui leur sont semblables parce qu'il ne pense aucunement la même chose que ceux-là, mais confesse avec nous la doctrine des saints Pères, et s'il ne le considère pas, bien au contraire... comme un combattant pieux et orthodoxe de l'Eglise catholique et qu'il considère comme tels bien plutôt ces impies et leurs décisions détestables à ce sujet et leurs sentences nulles, sans effet et invalides, et plus encore impies, exécrables et réprouvées, qu'un tel homme soit condamné.
(texte grec) si donc quelqu'un... ne rejette pas et n'anathématise pas les doctrines très impies de leur hérésie et ce qui a été écrit de façon impie par qui que ce soit en leur faveur ou pour leur défense ainsi que les dits hérétiques, à savoir Théodore, Cyrus, Serge, Pyrrhus et Paul... ou si quelqu'un considère comme déposé ou même condamné un de ceux qui ont été déposés ou condamnés par ceux-là ou par d'autres qui pensent de même que ceux-là parce qu'il ne pense pas ce qu'ils pensent, mais confesse avec nous la doctrine des saints Pères, et s'il ne le considère pas, bien au contraire... comme un combattant pieux et orthodoxe de l'Eglise catholique et qu'il considère comme tels bien plutôt ces impies et leurs décisions injustes à ce sujet et leurs sentences vaines, sans effet et invalides, et plus encore impies, exécrables et réprouvées, qu'un tel homme soit condamné.

521
Can. 19. Si quelqu'un professe et pense manifestement ce que tiennent les hérétiques impies et qu'il dit dans son impudence vaine que tels sont les enseignements de la piété que ceux qui observent et servent la Parole - c'est-à- dire les cinq saints conciles universels - ont transmis depuis le commencement, et calomnie ainsi les saints Pères eux-mêmes et les cinq saints conciles susmentionnés afin de tromper les simples ou de défendre sa propre perfidie impie, qu'un tel homme soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un pense et enseigne manifestement ce que tiennent les hérétiques impies et qu'il dit dans sa précipitation insensée que tels sont les enseignements de la piété que ceux qui observent et servent la Parole - c'est-à-dire les cinq saints conciles oecuméniques - ont transmis depuis le commencement, et calomnie ainsi les saints Pères eux-mêmes et les cinq saints conciles oecuméniques susmentionnés afin de tromper les simples et de défendre sa propre foi erronée et impie, qu'un tel homme soit condamné.

522
Can. 20. Si quelqu'un selon les hérétiques impies, de quelque façon que ce soit... déplace de façon illicite les bornes que les saints Pères de l'Eglise catholique - c'est-à-dire les cinq saints conciles universels - ont déterminées de façon irrévocable et recherche de façon téméraire des nouveautés et des présentations d'une autre foi, ou des livres, ou des lettres, ou des écrits, ou des signatures, ou de faux témoignages, ou des synodes, ou des actes de débats, ou des ordinations vaines non reconnues par les canons ecclésiastiques, ou des délégations qui ne conviennent pas et sans fondement, et si d'une façon générale, comme ont coutume de faire les hérétiques, quelqu'un fait quelque chose d'autre par son activité diabolique et par des voies détournées et rusées contre les prédications pieuses des orthodoxes de l'Eglise catholique - c'est-à- dire de ses saints Pères et de ses synodes - afin de détruire la confession sincère de notre Seigneur et Dieu Jésus Christ, et qu'il persiste jusqu'à la fin, sans repentir, dans ces agissements impies, qu'un tel homme soit condamné pour les siècles des siècles, " et que tout le peuple dise : qu'il en soit ainsi ".
Ps 106,48
(texte grec). Si quelqu'un selon les hérétiques impies, de quelque façon que ce soit... déplace de façon illicite les bornes que les saints Pères de l'Eglise catholique - c'est-à-dire les cinq saints conciles oecuméniques - ont déterminés de façon irrévocable et recherche de façon téméraire des nouveautés et des présentations d'une autre foi, ou des formules, ou des lois, ou des statuts, ou des livres, ou des rapports, ou des lettres, ou des écrits, ou des signatures, ou de faux témoignages, ou des synodes, ou des actes de débats, ou des impositions des mains vaines non reconnues par les canons ecclésiastiques, ou des délégations ou délégués sans légalité ou contraires aux canons, et si d'une façon générale, comme ont coutume de faire les hérétiques impies, quelqu'un fait quelque chose d'autre par son activité diabolique et par des voies détournées et rusées contre les prédications pieuses et orthodoxes de l'Eglise catholique - c'est-à-dire de ses Pères et de ses conciles - afin de détruire la confession sincère de notre Seigneur et Dieu Jésus Christ, et qu'il persiste jusqu'à la fin, sans repentir, dans ces agissements impies, qu'un tel homme soit condamné pour les siècles des siècles, " et que tout le peuple dise : qu'il en soit ainsi " Ps 106,48




EUGENE Ier : 10 août 654 - 2(3 ?)

juin 657

VITALIEN : 30 juillet 657 - 27

janvier 672

ADEODAT II : 11 avril 672-17 (16 ?)

juin 676


11ème " concile de Tolède, commencé le 7 novembre 675

profession de foi.

La Trinité divine.

525
(1) Nous confessons et nous croyons que la sainte et ineffable Trinité, Père, Fils et Esprit Saint, est un seul Dieu par nature, d'une seule substance, d'une seule nature, ainsi que d'une seule majesté et puissance.
(2) Et nous professons que le Père n'est ni engendré ni créé, mais qu'il est inengendré. Il ne tire en effet son origine de personne, lui de qui le Fils a reçu la naissance et l'Esprit Saint la procession. Il est donc lui-même source et origine de toute la divinité.
(3) Il est aussi le Père de sa propre essence, lui qui de son ineffable substance a engendré ineffablement le Fils, et cependant n'a pas engendré autre chose que ce qu'il est lui-même (lui, le Père, à savoir son essence ineffable, a engendré aussi de façon ineffable le Fils de sa substance) : Dieu (a engendré Dieu), la lumière, la lumière, de lui donc est " toute paternité au ciel et sur la terre "
Ep 3,15

526
(4) Nous affirmons aussi que le Fils est né de la substance du Père sans commencement, avant les siècles et cependant il n'a pas été fait : car ni le Père n'a jamais existé sans le Fils, ni le Fils jamais sans le Père.
(5) Et cependant, le Père n'est pas du Fils comme le Fils du Père, parce que le Père n'a pas reçu du Fils la génération, mais le Fils l'a reçue du Père. Le Fils est donc Dieu issu du Père, mais le Père n'est pas Dieu issu du Fils. Père du Fils, il n'est pas Dieu par le Fils. Celui-ci est Fils du Père et Dieu par le Père. Le Fils est cependant égal en toutes choses à Dieu, le Père, parce qu'il n'a jamais ni commencé ni cessé de naître.
(6) Nous croyons aussi qu'il a une seule substance avec le Père ; c'est pourquoi on dit qu'il est homoousios au Père, c'est-à-dire de même substance que le Père ; en grec en effet homos signifie " un " et ousia " substance " ; les deux mots joints font " une seule substance ". On doit croire que le Fils a été engendré et qu'il est né non de rien ni d'une autre substance, mais du sein du Père, c'est-à-dire de sa substance.
(7) Eternel est donc le Père, éternel est le Fils. Si le Père a toujours été, il a toujours eu un Fils dont il était le Père ;c'est pourquoi nous confessons que le Fils est né du Père sans commencement.
(8) Cependant ce même Fils de Dieu, de ce qu'il a été engendré du Père, nous ne l'appelons pas une " partie de sa nature divisée ", mais nous affirmons que le Père parfait a engendré son Fils parfait sans diminution ni division, parce qu'il appartient à la divinité seule de n'avoir pas un Fils inégal.
(9) Ce Fils est Fils de Dieu par nature, non par adoption, et nous devons croire que le Père ne l'a engendré ni par volonté ni par nécessité, car en Dieu aucune nécessité n'existe et la volonté ne précède pas la sagesse.

527
(10) Nous croyons aussi que l'Esprit Saint, qui est la troisième personne dans la Trinité, est Dieu, un et égal au Père et au Fils, de même substance et aussi de même nature : il n'est cependant ni engendré ni créé, mais il procède de l'un et de l'autre, il est l'Esprit de tous deux.
(11) Nous croyons aussi que l'Esprit n'est ni inengendré, ni engendré, de sorte qu'on ne considère pas, si nous le disons inengendré, que nous affirmons deux Pères, ou si nous le disons engendré, que nous prêchons deux Fils ; cependant on ne dit pas qu'il est seulement l'Esprit du Père mais à la fois l'Esprit du Père et du Fils.
(12) Car il ne procède pas du Père vers le Fils ni ne procède du Fils pour sanctifier les créatures, mais il apparaît bien comme ayant procédé à la fois de l'un et de l'autre, parce qu'il est reconnu comme la charité ou la sainteté de tous deux.
(13) Nous croyons donc que le Saint-Esprit est envoyé par les deux, comme le Fils l'est par le Père ; mais il n'est pas considéré comme moindre que le Père et le Fils, à la manière dont le Fils atteste qu'il est moindre que le Père et l'Esprit Saint à cause de la chair qu'il a prise.

528
(14) Voici comment parler de la sainte Trinité : on doit dire qu'elle n'est pas triple mais trine. On ne peut dire justement que la Trinité soit en un seul Dieu mais qu'un seul Dieu est Trinité.
(15) Dans les noms des personnes qui expriment les relations, le Père est référé au Fils, le Fils au Père, le Saint-Esprit aux deux : quand on parle des trois personnes en considérant les relations, on croit cependant qu'ils sont une seule nature ou substance.
(16) Nous n'affirmons pas trois substances comme nous affirmons trois personnes, mais une seule substance et trois personnes.
(17) En effet, le Père est Père, non par rapport à lui-même mais par rapport au Fils ; le Fils est Fils, non par rapport à lui-même, mais par rapport au Père. De même, le Saint-Esprit ne se réfère pas par rapport à lui- même mais au Père et au Fils, parce qu'il est appelé l'Esprit du Père et du Fils.
(18) De même, quand nous disons " Dieu ", nous n'exprimons pas une relation à un autre, comme celle du Père au Fils ou du Fils au Père ou du Saint-Esprit au Père et au Fils mais " Dieu " est dit spécialement en référence à lui-même.

529
(19) Si on nous interroge sur chacune des personnes, nous devons confesser qu'elle est Dieu. On dit que le Père est Dieu, que le Fils est Dieu, que le Saint-Esprit est Dieu, chacun en particulier ; cependant ce ne sont pas trois dieux, mais un seul Dieu.
(20) De même, on dit que le Père est tout-puissant, que le Fils est tout- puissant, que le Saint-Esprit est tout-puissant ; cependant ce ne sont pas trois tout-puissants, mais un seul Tout-Puissant, comme nous professons une seule lumière et un seul principe.
(21) Nous confessons et croyons que chacune personne en particulier est pleinement Dieu et que toutes trois sont un seul Dieu : elles ont une divinité, une majesté, une puissance unique, indivisée, égale, qui ne diminue pas en chacun et qui n'augmente pas dans les trois ; car elle n'est pas moindre quand chaque personne est appelée Dieu en particulier ; elle n'est pas plus grande quand les trois personnes sont appelées un seul Dieu.

530
(22) Cette sainte Trinité, qui est un seul vrai Dieu, n'est pas hors du nombre mais elle n'est pas enfermée dans le nombre. Dans les relations des personnes, le nombre apparaît ; dans la substance de la divinité, on ne peut saisir quelque chose qu'on puisse dénombrer. Il y a donc indication de nombre uniquement dans les rapports qu'elles ont entre elles, mais il n'y a pas pour elles de nombre, en tant qu'elles sont référées à elles-mêmes.
(23) Il faut donc un nom de nature à cette sainte Trinité, tel qu'il ne puisse être utilisé au pluriel dans les trois personnes. Pour cela nous croyons ce que l'Ecriture dit : " Grand est notre Seigneur et grande est sa puissance et sa sagesse n'a pas de nombre "
Ps 147,5
(24) Ce n'est pas parce que nous disons que ces trois personnes sont un seul Dieu, que nous pouvons dire que le Père est le même que le Fils ou que le Fils est le Père, ou que celui qui est le Saint-Esprit est le Père ou le Fils.
(25) Car celui qui est le Fils n'est pas le Père, et celui qui est le Père n'est pas le Fils, ni le Saint-Esprit n'est celui qui est le Père ou le Fils ; cependant, le Père est cela même qu'est le Fils, le Fils cela même qu'est le Père, le Père et le Fils cela même qu'est le Saint-Esprit, c'est- à-dire un seul Dieu par nature.
(26) Car lorsque nous disons que le Père n'est pas celui-là même qui est le Fils nous nous référons à la distinction des personnes. Mais quand nous disons que le Père est cela même qu'est le Fils, le Fils cela même qu'est le Père, le Saint-Esprit cela même qu'est le Père et le Fils, nous exprimons que cela appartient à la nature ou à la substance par laquelle Dieu est, parce qu'ils sont substantiellement un : nous distinguons en effet les personnes, mais nous ne divisons pas la divinité.

531
(27) Nous reconnaissons donc la Trinité dans la distinction des personnes ; l'unité, nous la professons à cause de la nature ou substance. Ces trois sont donc un comme nature, non comme personne.
(28) Cependant il ne faut pas concevoir ces trois personnes comme séparables, puisque nous croyons qu'aucune n'a jamais existé, n'a jamais accompli quelque oeuvre ni avant l'autre ni après l'autre ni sans l'autre.
(29) Elles sont inséparables en effet aussi bien en ce qu'elles sont qu'en ce qu'elles font, car entre le Père qui engendre, le Fils lui est engendré et l'Esprit Saint qui procède, nous ne croyons pas qu'il y ait quelque intervalle de temps par lequel celui qui engendre aurait précédé un moment l'engendré, ou l'engendré aurait manqué à celui qui engendre, ou le Saint-Esprit, en procédant, serait apparu comme venant après le Père et le Fils.
(30) C'est pourquoi nous déclarons et croyons cette Trinité inséparable et distincte. Nous parlons de trois personnes, selon ce qu'ont défini nos Pères, pour qu'elles soient connues comme telles, non pour qu'elles soient séparées.
(31) Car si nous considérons ce que la sainte Ecriture dit de la Sagesse : " Elle est la splendeur de la lumière éternelle "
Sg 7,26, de même que nous voyons la splendeur ne faire qu'un avec la lumière, inséparablement, de même nous confessons que le Fils ne peut être séparé du Père.
(32) De même que nous ne confondons pas ces trois personnes, dont la nature est une et inséparable, nous déclarons aussi qu'elles ne sont absolument pas séparables.

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(33) Car la Trinité elle-même a daigné nous montrer cela si clairement que, même dans les noms dont elle a voulu que chaque personne fut désignée, elle n'a pas permis qu'on comprenne l'une sans l'autre : le Père en effet ne peut être connu sans le Fils et le Fils n'est pas découvert sans le Père.
(34) La relation elle-même en effet, dans sa dénomination personnelle, empêche de séparer les personnes et, quand elle ne les nomme pas ensemble, elle les indique ensemble. Personne ne peut entendre l'un de ces noms qu'il ne soit forcé de comprendre aussi l'autre.
(35) Ces trois étant donc un et cet un étant trois, chaque personne garde cependant sa propriété. Le Père a l'éternité sans naissance, le Fils l'éternité avec la naissance, et le Saint-Esprit la procession sans naissance, avec l'éternité.

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1996 Denzinger 498