1996 Denzinger 568

La Trinité divine.

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(Art. 1) Nous croyons et confessons que celle qui est l'auteur de toutes les créatures contenues dans le triple édifice du monde et qui les conserve est la Trinité indivisible
(2) à savoir le Père, qui est la source et l'origine de toute la divinité ; le Fils, qui est l'image complète de Dieu parce que a été exprimée en lui l'union avec la gloire du Père engendré de façon ineffable du sein du Père avant la venue de tous les siècles ; et l'Esprit Saint qui procède du Père et du Fils sans aucun commencement.

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(3) Bien que ces trois soient séparées par la distinction des personnes, jamais cependant elles ne sont séparée dans la majesté de la puissance : leur divinité en effet est montrée comme étant d'une égalité inséparable. Et cependant, bien que le Père ait engendré le Fils, le Fils pour autant n'est pas le même que le Père, ni le Père le même que Fils, et l'Esprit Saint n'est pas non plus le Père et le Fils, mais seulement l'Esprit du Père et du Fils, lui- même égal au Père et au Fils. (4) On ne doit croire aucunement qu'il y a dans cette sainte Trinité quelque chose qui soit créé, esclave et serviteur ; de même on ne doit pas affirmer que quelque chose d'adventice ou de subreptice y serait en quelque sorte survenu dont il serait établi qu'à un moment elle ne l'aurait pas eu. ...
(6) Bien que pour ces personnes, en ce qu'elles sont par rapport à elles- mêmes, aucune possibilité de séparation ne puisse être trouvée, il existe cependant, quant à ce qui a trait à la distinction, quelque chose qui peut se rapporter à chacune de façon particulière : à savoir que le Père ne tient son origine de personne, que le Fils existe parce que le Père engendre, et que l'Esprit Saint procède de l'union du Père et du Fils. ...
(10) Et lorsque nous disons cela, nous ne confondons pas les propriétés des personnes, et nous ne séparons pas non plus l'unité de la substance ; et de même on ne doit pas croire que dans cette sainte Trinité quelque chose serait plus grand ou plus petit, ni que quelque chose serait imparfait ou susceptible de changement. ...

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(12) C'est pourquoi il existe quelque chose qui dans cette sainte Trinité doit être confessé sans distinction. En cela en effet que le Père et le Fils et l'Esprit Saint sont chacun pour eux-mêmes, le Père doit être cru sans distinction comme un seul Dieu avec le Fils et l'Esprit Saint. Mais pour ce qui a trait à la relation, la propriété des trois personnes doit être proclamée de façon distincte, comme le proclame l'Evangéliste : Allez, enseignez toutes les nations au nom du Père et du Fils et de l'Esprit Saint
Mt 28,19, On parle en effet de " relation " pour autant qu'une personne se réfère à l'autre ; en effet quand on dit " Père ", on n'en dit pas moins la personne du Fils, et quand on dit " Fils " il est montré que le Père est indubitablement présent en lui.
(13) Mais avec le terme " Esprit Saint " par lequel n'est pas désignée toute la Trinité mais la troisième personne qui est dans la Trinité, il n'apparaît pas tout à fait clairement comment, au sens de la relation, il se rapporte à la personne du Père et du Fils ; en effet si nous parlons de l'Esprit Saint du Père, nous ne parlons pas de façon corrélative du Père de l'Esprit Saint, de manière qu'on ne comprenne pas l'Esprit Saint comme Fils ; cependant pour d'autres termes par lesquels est désignée la personne de l'Esprit Saint, on voit clairement qu'ils comportent la relation. (14) C'est comme " don " en particulier que nous concevons l'Esprit Saint dont on sait qu'il est la troisième personne de la Trinité, pour la raison qu'il est donné aux croyants par le Père et le Fils avec lesquels, selon la foi, il est d'une unique essence ; c'est pourquoi si on parle du " don du donateur " et du " donateur du don ", on explique sans nul doute la relation ; cela, pour échapper à tout blâme, on doit le croire aussi du terme " Esprit Saint " lui-même.

Le Christ, le Fils de Dieu incarné.

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(16) C'est pourquoi, bien que les oeuvres de la Trinité soient inséparables, nous professons cependant dans la foi... que ce n'est pas la Trinité tout entière qui a pris chair, mais seulement le Fils de Dieu qui a été engendré de la substance de Dieu Père avant les siècles, et qui à la fin des siècles est né de la Vierge Marie selon le texte de l'Evangile qui dit : " Le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous.
Jn 1,14... (18) ... La prophétie de l'ange qui dit que l'Esprit Saint viendrait sur elle et que la puissance du Très-Haut, qui est le Fils de Dieu le Père, la couvrirait de son ombre Lc 1,35 montre que la Trinité tout entière coopère avec la chair du Fils. (19) De même en effet que la Vierge a gardé avant la conception la pudeur de la virginité, de même après la naissance elle n'a connu aucune atteinte à son intégrité ; car elle a conçu vierge, elle a enfanté vierge, et après la naissance elle a conservé la pudeur de l'incorruption sans qu'elle lui soit enlevée. ...

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(22) Que le Fils de Dieu, engendré du Père non engendré, vrai du vrai, parfait du parfait, un de l'un, tout du tout, Dieu sans commencement, ait pris un homme parfait de Marie, la sainte et inviolée toujours vierge, cela est manifeste. (23) De même que nous lui attribuons la perfection de l'homme, de même nous croyons tout autant que sont en lui deux volontés, l'une de sa divinité, l'autre de notre humanité ; (24) cela est rendu pleinement manifeste par les paroles des quatre évangélistes lorsque parle notre Rédempteur ; il a en effet parlé ainsi : " Mon Père, s'il est possible que ce calice s'éloigne de moi ; mais non pas comme je veux mais comme toi " tu veux
Mt 26,39 ; et encore : Je ne suis pas venu faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé Jn 6,38...
(25) Par ces paroles il montre aussi qu'il a référé sa volonté à l'homme qu'il a assumé, et celle du Père à la divinité dans laquelle le même est un et égal avec le Père : car pour ce qui a trait à l'unité de la divinité, la volonté du Père n'est pas une autre que celle du Fils ; il y a en effet une seule volonté là où il existe une seule divinité. Mais pour ce qui a trait à la nature de l'homme assumé, autre est la volonté de sa divinité, autre est celle de notre humanité. (26) C'est pourquoi en disant:
Non pas comme je veux, mais comme toi ", Mt 26,39, il montre clairement qu'il ne veut pas qu'advienne ce qu'il disait selon la volonté du sentiment humain, mais ce pour quoi, selon la volonté du père, il était descendu sur terre ; mais cette volonté du Père n'est aucunement contraire à la volonté du Fils, car pour ceux pour qui la divinité est une, la volonté ne peut pas être diverse et là où il ne peut pas exister de diversité dans la nature, on peut néanmoins énumérer en termes généraux des choses qu'on peut nombrer.

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(27) C'est pourquoi, même s'il est vrai que, du fait d'une similitude comparable selon laquelle la Trinité est appelée mémoire, intelligence et volonté, ce mot " sainte volonté " est rapporté à la personne du Saint-Esprit, dès lors qu'on l'utilise en lui-même, il est dit selon la substance. (28) En effet, le Père est volonté, le Fils est volonté, l'Esprit Saint est volonté, de même que le Père est Dieu, que le Fils est Dieu et que l'Esprit Saint est Dieu, et beaucoup d'autres choses semblables qui sont dites selon la substance par ceux qui vénèrent en vérité la foi catholique, sans qu'il y ait aucune ambiguïté. (29) Et de même qu'il est catholique de dire : " Dieu de Dieu ", " lumière de lumière ", " clarté de clarté ", de même c'est une affirmation juste de la foi catholique de dire : " volonté de volonté " comme sagesse de sagesse, essence d'essence ; et de même que Dieu, le Père, a engendré Dieu, le Fils, de même la volonté, le Père, a engendré la volonté, le Fils. (30) Et bien que selon l'essence le Père est volonté, le Fils volonté, l'Esprit Saint volonté, on ne doit pas croire cependant que selon la relation ils sont un seul ; car un autre est le Père qui se réfère au Fils, un autre le Fils qui se réfère au Père, un autre l'Esprit Saint qui, parce qu'il procède du Père et du Fils, se réfère au Père et au Fils : non pas quelque chose d'autre, mais un autre ; car ceux qui ont en propre d'être un dans la nature de la divinité, ont une propriété particulière dans la distinction des personnes...

La résurrection des morts.

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(35) De même que par sa Résurrection il nous a donné un exemple et que, nous vivifiant, après deux jours il est ressuscité le troisième jour, vivant d'entre les morts, de même nous voulons croire de toutes les façons que nous aussi nous ressusciterons à la fin des temps, non pas sous forme d'une ombre aérienne ou en celle d'une vision imaginaire, comme l'affirme l'opinion à réprouver de certains, mais dans la substance de la chair véritable dans laquelle nous nous trouvons et vivons à présent ; et au temps du jugement nous nous tiendrons devant le Christ et ses saints anges, et chacun rapportera ce qu'il a fait dans son corps, soit en bien, soit en mal
2Co 5,10, et il recevra de lui, soit pour ses actions le Règne et la béatitude sans fin, soit pour ses méfaits la mort de la damnation éternelle.

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; L'éminence et la nécessité de l'Eglise du Christ

(36) La sainte Eglise catholique qui a cette foi, lavée par l'eau du baptême, rachetée par le précieux sang du Christ, qui n'a pas de ride dans sa foi et ne porte pas la tache d'une oeuvre impure
Ep 5,23-27, est en effet riche de marques d'honneur, brille par sa vertu et resplendit des dons de l'Esprit Saint. (37) Avec le Christ Jésus notre Seigneur, sa tête dont elle est le corps sans aucun doute, elle régnera pour toujours ; et tous ceux qui maintenant ne se trouvent pas en elle ou qui ne s'y seront pas trouvés, qui en sont séparés ou s'en seront séparés, ou tous ceux qui, dans le mal du manque de foi, auront nié que les péchés y sont remis, ceux là, s'ils ne reviennent pas à elle à l'aide de la pénitence et s'ils ne croient pas d'une foi entachée d'aucun doute tout ce que le synode de Nicée..., l'assemblée de Constantinople... et l'autorité du premier concile d'Ephèse a décidé d'embrasser, et que la volonté unanime des saints pères à Chalcédoine ou des autres conciles, ou encore de tous les saints pères qui ont vécu dans la foi juste, prescrivent de garder, ils sont châtiés par une sentence de damnation éternelle, et seront brûlés à la fin des temps avec le diable et ses consorts sur un bûcher enflammé.




JEAN VI : 30 octobre 701 - 11

janvier 705

JEAN VII : 1er mars 705 - 18

octobre 707

SISINNIUS : 15 janvier - 4 février 708

CONSTANTIN Ier : 25 mars 708 - 9

avril 715

GREGOIRE II : 19 mai 715-11 février 731


Lettre " désiderabilem mihi " à Boniface 22 novembre 726.

Forme et ministre du baptême.

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Tu as fait savoir que certains ont été baptisés sans interrogation sur le Symbole par des prêtres adultères et indignes. En cette affaire, ta charité doit tenir l'antique coutume de l'Eglise : si quelqu'un a été baptisé au nom du Père et du Fils et de l'Esprit Saint, il n'est permis d'aucune manière de le rebaptiser ; ce n'est pas en effet au nom de celui qui baptise, mais au nom de la Trinité qu'il a reçu le don de cette grâce. Et il faut tenir ce que dit l'Apôtre : un seul Dieu, une seule foi, un seul baptême
Ep 4,5. Mais nous te prescrivons de donner à ceux-là, avec plus de zèle encore un enseignement spirituel.

Lettre " ta grammata " à l'empereur Léon III, entre 726 et 730

La vénération des saintes images

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Et tu affirmes que nous nous prosternons devant des pierres, des murs et des planches de bois. Il n'en est rien, ô empereur ; nous y trouvons un rappel et un stimulant : ils élèvent vers le ciel notre esprit lourd et épais, ce qui est la raison d'être de leurs noms, de leurs titres inscrits, de leurs traits distinctifs ; mais nous n'en faisons pas des dieux, comme tu le prétends - et puisse cela ne pas arriver ! - car nous ne mettons pas notre espérance en eux. Et si c'est une image du Seigneur, nous disons: eigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, secours-nous et sauve-nous. Si c'en est une de sa sainte Mère, nous disons: Toi qui as porté Dieu, sainte Mère du Seigneur, intercède auprès
de ton fils, notre vrai Dieu, pour le salut de nos âmes. Et pour un martyr : saint Etienne, premier martyr, toi qui as versé ton sang pour le Christ, puisque tu peux lui parler librement, intercède pour nous. Et pour tous ceux qui dans le martyre ont témoigné de leur foi, voilà ce que nous disons, voilà les prières que nous adressons par leur intercession ; et il n'est pas vrai, comme tu le prétends, ô empereur, que nous appellions " dieux " les martyrs.



GREGOIRE III : 18 mars 731-28 (29 ?)

novembre 741


Lettre " Magna nos habuit " à l'évêque Boniface, vers 732.

Le baptême de validité douteuse.

582
Pour ce qui concerne ceux dont tu as dit qu'ils ont été baptisés par des païens, s'il en est ainsi, nous te commandons de les baptiser à nouveau au nom de la Trinité. ... Mais nous te prescrivons aussi que soient baptisés également ceux qui doutent s'ils ont été baptisés ou non, ou qui l'ont été par un presbytre qui sacrifie à Jupiter et qui mange des viandes immolées.

Sacrifice de la messe pour des défunts.

583
Tu as cherché à savoir s'il est permis de présenter des oblations pour des défunts. La sainte Eglise tient que chacun peut présenter des oblations pour ses morts véritablement chrétiens, et que les presbytres peuvent faire mémoire d'eux. Et bien que tous nous soyons soumis au péché, il convient que le prêtre fasse mémoire des catholiques défunts et intercède pour eux. Mais cela, il ne sera pas permis de le faire pour des impies, même s'ils ont été chrétiens.



ZACHARIE : 10(3?) décembre 741-22(15?)

mars 752


586

Lettre " Suscipientes sanctissimae fraternitatis ".

à l'archevêque Boniface de Mayence, 5 novembre 744.

Simonie

(2) Nous avons trouvé (dans une lettre de Boniface au pape)... qu'il nous a été rapporté par toi que nous serions des corrupteurs des canons et que nous chercherions à abroger les traditions des Pères, et que par là - ce qu'à Dieu ne plaise ! - nous succomberions avec nos clercs à l'hérésie simoniaque, en acceptant des récompenses ou en demandant à ceux à qui nous conférons le pallium de nous accorder des récompenses en leur demandant de l'argent, ... (Il est demandé à Boniface de ne pas écrire à nouveau de telles choses), parce que nous considérons cela comme outrecuidant et injurieux si on nous attribue ce que nous abominons totalement. Loin de nous et de nos clercs la pensée de vendre pour de l'argent ce que nous avons reçu par la grâce de l'Esprit Saint. ... Nous anathématisons en effet tous ceux qui oseraient vendre pour de l'argent un don de l'Esprit Saint.

Concile de Rome, 3ème session, 25 octobre 745.

587

La descente du Christ au enfers.

...Clément, qui dans sa stupidité rejette les déterminations des saints Pères et tous les actes synodaux, et qui introduit aussi pour les chrétiens le judaïsme lorsqu'il affirme qu'on peut prendre pour femme la veuve d'un frère défunt, et qui de surcroît proclame aussi que le Seigneur Jésus Christ, en descendant aux enfers. en a arraché à la fois les pieux et les impies, doit être dépouillé de tout office sacerdotal et jeté dans les liens de l'anathème.

588

Lettre " Virgilius et Sedonius " à l'archevêque Boniface de Mayence,

1er juillet 746 (745 ?).

L'intention et la forme requises pour le baptême.

Ils ont rapporté en effet qu'il y avait dans cette province un prêtre qui ignorait totalement la langue latine et qui, lorsqu'il baptisait, ne connaissant pas la prononciation latine, disait en déformant la langue : " Baptizo te in nomine Patria et Filia et Spiritus Sancti ". Et pour cette raison ta vénérable fraternité a pensé à rebaptiser. Mais... si celui qui a baptisé, en baptisant, a prononcé comme nous venons de dire non pas pour introduire une erreur ou une hérésie, mais seulement par ignorance du parler romain, nous ne pouvons pas accepter qu'ils soient baptisés à nouveau...

589

Lettre " Sacris liminibus ", à l'archevêque Boniface de

Mayence, 1er mai 748.

L'intention et la forme requises pour le baptême

Dans ce (synode des Anglais) on a manifestement prescrit de façon ferme et démontré avec soin la décision et la résolution selon laquelle quiconque a été purifié sans l'invocation de la Trinité n'avait pas le sacrement de la régénération. Ce qui est tout à fait vrai ; car si quelqu'un a été plongé dans la fontaine du baptême sans l'invocation de la Trinité, il n'est pas parfait, s'il n'a pas été baptisé au nom du Père et du Fils et de l'Esprit Saint. ... Les prêtres du synode susdit ont voulu que soit observé également que si quelqu'un, lors du baptême, omet de nommer l'une seulement des Personnes de la Trinité, cela ne peut pas être un baptême, ce qui est certainement vrai ; car celui qui n'a pas confessé un seul de la sainte Trinité, ne peut pas être un chrétien parfait.




ETIENNE II (III) : 26 mars 752-26

avril 757


Réponses de Qierzy (Oise), 754

La forme du baptême.

592
(Réponse 14). Pour ce qui concerne ce presbytre qui a baptisé de façon si grossière : Je plonge au nom du Père, et je plonge au nom du Fils et je plonge au nom de l'Esprit Saint, et qui même comme prêtre ne sait pas si c'est un évêque qui l'a béni : celui-là, qui est dans l'ignorance quant à son ordination, il doit absolument être déposé... ; mais les enfants qu'il a baptisés, bien que de façon grossière, puisqu'ils ont été baptisés au nom de la sainte Trinité, qu'ils demeurent dans ce baptême.




PAUL Ier : 29 mai 757 - 28 juin 767

ETIENNE III (IV) : 7 août 768 -

24 janvier 772

ADRIEN Ier : 9 février 772-25

décembre 795


Lettre " Institutio universalis " aux évêques d'Espagne, entre

785 et 79I.

L'erreur des adoptianistes.

595
... De votre région est venue jusqu'à nous la nouvelle attristante que quelques évêques qui y séjournent, à savoir Eliphand et Ascaricus avec d'autres qui sont en accord avec eux, ne rougissent pas de confesser le Fils de Dieu comme fils adoptif, lors même qu'aucun hérésiarque n'a osé proférer un tel blasphème, à l'exception de ce Nestorius impie qui confessait le Fils de Dieu comme un simple homme. ...

La prédestination

596
Mais ce que disent d'autres dans leurs rangs, à savoir que la prédestination à la vie ou à la mort est au pouvoir de Dieu et non au nôtre ; les uns disent : " Pourquoi nous efforçons-nous de vivre, puisque cela est au pouvoir de Dieu ? " d'autres disent: " Pourquoi prions-nous Dieu de ne pas être vaincus par la tentation, puisque cela est en notre pouvoir, de par le libre arbitre ? "
En vérité ils ne peuvent ni le justifier, ni entendre raison, puisqu'ils ne connaissent pas les écrits du bienheureux Fulgence au presbytre Eugippius contre le propos d'un pélagien: " Dieu a donc préparé dans l'éternité de son immutabilité des oeuvres de miséricorde et de justice... ; il a donc préparé des mérites pour les hommes qui doivent être justifiés ; pour les mêmes, qui doivent être glorifiés, il a préparé aussi des récompenses ; mais pour les méchants il n'a pas préparé des volontés mauvaises ou des oeuvres mauvaises, mais il leur a préparé des supplices justes et éternels. Telle est la prédestination éternelle des oeuvres à venir de Dieu, et nous l'annonçons avec autant de confiance que nous savons qu'elle nous est toujours proposée par la doctrine apostolique ".



2e Concile de NICEE

(7e Oecuménique)

24 septembre

- 23 octobre 787


7e session, 13 octobre 787.

Définition concernant les saintes images

600
... Avançant sur la voie royale et nous attachant à l'enseignement divinement inspiré de nos saint Pères et à la tradition de l'Eglise catholique, dont nous reconnaissons qu'elle est celle de l'Esprit habitant en elle, nous décidons ceci, avec toute la précision et la justesse possibles : comme pour la représentation de la précieuse et vivifiante croix, qu'on place les vénérables et saintes images, mosaïques ou oeuvres faites de toute autre matière convenable, dans les saintes églises de Dieu, sur les objets ou vêtements sacrés, les murs et des tableaux, dans les maisons et les chemins ; l'image de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus Christ, celle de notre Dame sans tache, la sainte Mère de Dieu, celle des anges, dignes de notre respect, celle de tous les saints et justes.

601
En effet, plus on les voit, grâce à leur représentation par l'image, plus en contemplant leurs images on est amené à se rappeler et à aimer les modèles originaux et à leur donner salutations et respectueuse vénération ; non pas l'adoration véritable propre à notre foi, qui convient à la nature divine seule, mais comme on le fait pour la représentation de la glorieuse et vivifiante croix, pour les saints évangiles et tous les autres objets sacrés ; et on fera en leur honneur des encensements et l'apport de lumières, selon la pieuse coutume des Anciens. Car " l'honneur rendu à l'image s'en va au modèle original " et celui qui vénère l'image vénère en elle la personne de celui qu'elle représente.

602
Ainsi sont confirmés l'enseignement de nos saints Pères, la tradition de l'Eglise catholique, Eglise qui d'un bout à l'autre de la terre a accueilli l'Evangile ; ainsi nous nous attachons à Paul, qui parlait dans le Christ
2Co 2,17 à toute la divine assemblée des apôtres et à la sainteté de nos Pères, tenant fermement les traditions que nous avons reçues 2Th 2,15 ; ainsi nous chantons prophétiquement les hymnes célébrant la victoire de l'Eglise : " Réjouis-toi, fille de Sion, élève la voix, fille de Jérusalem, réjouis-toi et jubile de tout ton coeur ; le Seigneur a fait disparaître autour de toi les injustices de tes adversaires, tu es délivrée de la main de tes ennemis ; le Seigneur est roi au milieu de toi ; tu ne verras plus le malheur ", et la paix sera sur toi pour toujours So 3,14ss. .

603
Ceux qui osent penser ou enseigner autrement, ou à la suite des hérétiques maudits mépriser les traditions de l'Eglise et imaginer quelque.nouveauté, ou rejeter l'un des objets consacrés offerts à l'Eglise, évangiles, représentations de la croix, tableau ou saintes reliques d'un martyr ; ou imaginer de tortueuses et fourbes manoeuvres pour renverser quelque chose dans les légitimes traditions de l'Eglise catholique ; ou encore faire servir à des usages profanes les objets sacrés ou les saints monastères : tous ceux-là, s'ils sont évêques ou clercs, nous ordonnons de les déposer ; s'ils sont moines ou laïcs, de les exclure de la communion.


8ème session, 23 octobre 787.

Les élections aux ministères sacrés

604
Toute élection d'un évêque, d'un prêtre ou d'un diacre faite par des princes demeure nulle, selon le canon (canon des apôtres 30) qui dit : Si un évêque recourant à des princes séculiers entre par eux en possession d'une église, qu'il soit déposé, et que soient excommuniés tous ceux qui acceptent sa communion. Car celui qui doit être élevé à l'épiscopat doit être élu par des évêques, comme il a été décidé par les saints Pères réunis à Nicée, dans le canon (can. 4) qui dit : le plus convenable est qu'un évêque soit établi par tous les évêques de la province ; si la chose se révélait difficile, soit en raison d'une nécessité urgente, soit à cause de la longueur de la route, il faut de toute façon que trois évêques se réunissent au même endroit - les absents donnant aussi leur suffrage et exprimant leur consentement par écrit -, et fassent alors l'ordination. La pleine autorité sur ce qui se fait est donnée dans chaque province au métropolite.


Sur les images, l'humanité du Christ et la tradition de l'Eglise

605
Nous admettons les vénérables images ; ceux qui ne jugent pas ainsi, nous les soumettons à l'anathème,..

606
Si quelqu'un ne confesse pas que le Christ notre Dieu est l'imité (homologue) selon l'humanité, qu'il soit anathème...

607
Si quelqu'un n'admet pas les présentations de l'Evangile qui se font par des images, qu'il soit anathème.

608
Si quelqu'un ne salue pas ces images, faites au nom du Seigneur et de ses saints, qu'il soit anathème.

609
Si quelqu'un rejette toute la tradition ecclésiastique écrite ou non écrite, qu'il soit anathème...



Lettre " Si tamen licet " aux évêques d'Espagne, entre 793 et 794.

L'hérésie de l'adoptianisme

610
La justification avancée pour l'hérésie de l'adoption de Jésus Christ, le Fils de Dieu, doit être rejetée comme d'autres choses parce que s'appuyant sur des argumentations fausses ; on peut y lire l'ivraie des paroles hérétiques, d'une plume désordonnée. Cela l'Eglise catholique ne l'a jamais cru, ne l'a jamais enseigné, et jamais elle n'a donné son assentiment à ceux qui croyaient cela faussement..

611
Lui-même en effet (le Christ) a fait savoir au sujet de lui même de qui il est le fils, lorsqu'il dit qu'il a annoncé aux hommes le nom du Père. Il dit en effet : " J'ai manifesté ton nom aux hommes, que tu m'as donnés du milieu du monde "
Jn 17,6. Le nom du Père, il l'a jadis manifesté aux hommes, lorsqu'il s'est fait connaître comme le Fils véritable, non putatif, propre et non adoptif. Mais il faut remarquer qu'il est dit : " aux hommes que tu m'as donnés ". De ces hommes en effet que le Père lui avait donnés, et même qu'il avait élus avant la constitution du monde, ne font pas partie ceux qui le confessent comme le fils adoptif et non comme son propre Fils, comme si un moment il avait été étranger au Père, ou s'il s'était éloigné de lui en prenant chair, alors que c'était une unique volonté du Père et du Fils que le Verbe devienne chair, comme il est écrit : " Que je fasse ta volonté ; mon Dieu, je l'ai voulu " Ps 40,9.
C'est pourquoi il dit ailleurs : " Je monte vers mon Père et votre Père " Jn 20,17 Il dit en effet de façon précise " mon " et " votre ",c'est-à-dire le sien non pas par grâce mais par nature, mais le nôtre par la grâce de l'adoption. En outre jamais le Fils n'a pas été, parce que jamais le Père n'a pas été. Toujours et partout il l'appelle expressément son Père. " Mon Père, dit-il, est à l'oeuvre jusqu'à présent, et moi aussi je suis à l'oeuvre " Jn 5,17 ; et encore : " Père, glorifie ton Fils, pour que ton fils te glorifie " Jn 17,1, et : " Ce que mon Père m'a donné, est plus grand que tout " Jn 10,29

Mais si dans leurs tergiversations pleines d'astuce ils pensent que tout ce que nous avons avancé ne doit être rapporté qu'à la divinité du Fils de Dieu, qu'ils disent où il a jamais dit d'un commun sentiment avec nous " notre Père ". " Votre Père, dit-il, sait en effet ce qui vous est nécessaire " Mt 6,8. Il ne dit pas " notre ", comme s'il avait été adopté avec nous par grâce. Et ailleurs : " Soyez donc parfaits vous aussi, comme votre Père des cieux est parfait " Mt 5,48. Pourquoi n'a-t-il pas dit " notre " ? Parce qu'il est autrement le nôtre, et autrement le sien. Alors il dit encore : " Si vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père céleste donnera l'esprit bon à ceux qui le prient ? " Lc 11,13 etc. Alors Paul, le vase d'élection, dit: " Dieu n'a pas épargné son propre Fils, mais il l'a livré pour nous tous " Rm 8,32. Nous savons en effet qu'il n'a pas été livré selon la divinité, mais selon qu'il était un homme véritable.



Concile de Francfort (Main), vers juin 794.

a) Lettre synodale des évêques du royaume franc aux évêques

d'Espagne.

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.. Nous avons en effet trouvé par écrit au début de votre lettre que vous affirmez : " Nous confessons et croyons que Dieu, le Fils de Dieu, a été engendré du Père avant tous les siècles et sans commencement, coéternel et consubstantiel, non par adoption mais selon la descendance ". De même on a lu peu après au même endroit : " Nous confessons et croyons que, fait de la femme, fait sous la loi
Ga 4,4, il n'est pas Fils de Dieu selon la descendance mais par adoption, non par nature mais par grâce. " Voilà le serpent qui se tient caché entre les arbres fruitiers du paradis afin de tromper tous les imprudents...

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De même ce que vous avez ajouté dans ce qui suit, nous ne l'avons pas trouvé affirmé dans la profession de foi du symbole de Nicée : " dans le Christ deux natures et trois substances "
Lettre " regi regum " à l'empereur Constantin IV vers août 682 et " homme déifié " et " Dieu humanisé ". Qu'est la nature de l'homme, sinon âme et corps ? ou quelle différence entre " nature " et " substance ", de sorte qu'il faudrait parler de trois substances et non pas plus simplement, comme le disent les saints Pères, confesser notre Seigneur Jésus Christ vrai Dieu et vrai homme en une seule personne ?
Mais la personne du Fils est demeurée dans la sainte Trinité; à cette personne s'est jointe la nature humaine, en sorte qu'il y a une unique personne, Dieu et homme, non pas un homme divinisé et un Dieu humanisé, mais Dieu homme et homme Dieu : en raison de l'unité de la personne, un seul Fils de Dieu, et le même Fils d'homme, Dieu parfait, homme parfait.
L'homme n'est parfait qu'avec l'âme et le corps ... ; nous non plus nous ne nions pas que dans le Christ ces trois sont vraiment présents, à savoir la divinité, l'âme et le corps. Mais parce qu'il est appelé en vérité Dieu et homme, dans le nom de " Dieu " est désigné tout ce qui est de Dieu, et dans celui d'" homme " est entendu tout ce qu'est l'homme. C'est pourquoi il suffit de confesser en lui l'une et l'autre : la substance parfaite de la divinité, et la substance parfaite de l'humanité ... La coutume ecclésiastique a l'habitude de nommer dans le Christ deux substances, à savoir celle de Dieu et celle de l'homme....

614
S'il est donc Dieu véritable, celui qui est né de la Vierge, comment peut-il être fils adoptif ou esclave ? Car vous n'osez aucunement confesser Dieu comme esclave ou comme fils adoptif ; et même si le prophète l'a appelé esclave, ce n'est pas en raison de la condition de servitude mais en raison de l'obéissance de l'humilité par laquelle il est devenu pour le Père " obéissant jusqu'à la mort "
Ph 2,8.

b) Capitulaire du concile.

Condamnation des adoptianistes.

615
Can. 1... Au début des chapitres on a commencé par l'hérésie impie et blasphématoire de l'évêque Eliphand de Tolède et de Félix d'Urgel et de leurs adeptes, qui dans leur pensée fausse affirmaient pour le Fils de Dieu une adoption : ce qu'ont contredit d'une seule voix et ont rejeté tous les très saints Pères susdits, et ils décidèrent que cette hérésie devait être éradiquée complètement de la sainte Eglise.



LEON III : 27 décembre

795-12 juin 816


Concile de Frioul, 796 ou 797 : profession de foi.

La Trinité divine.

616
(Après le symbole de Constantinople suit ceci) : Mais la sainte Trinité, parfaite, inséparable, ineffable et vraie, c'est-à-dire le Père et le Fils et l'Esprit Saint, je la confesse sans division dans l'unité de la nature, parce que Dieu est trine et un ; à savoir trine par la distinction des personnes, un par la substance inséparable de la divinité. Nous croyons donc que ces trois personnes... ne sont pas en apparence seulement ou comme conjecturées, mais vraies, subsistantes, coéternelles, coégales et consubstantielles...

617
Car le Père, vrai Dieu, est vraiment et proprement Père, qui à partir de lui- même, c'est-à-dire de sa substance, a engendré en dehors du temps et sans commencement le vrai Fils, coéternel, consubstantiel et coégal à lui.
Et le Fils, vrai Dieu, est vraiment et proprement Fils, qui a été engendré du Père tous les siècles. ... Et jamais le Père n'a été sans le Fils, ni le Fils sans le Père. ...

618
Et l'Esprit Saint, vrai Dieu, est vraiment et proprement Esprit Saint : ni engendré, ni créé, mais procédant en dehors du temps et inséparablement du Père et du Fils. Il a été, est et sera toujours consubstantiel, coéternel et égal au Père et au Fils. Et jamais le Père ou le Fils n'a été sans l'Esprit Saint, ni l'Esprit Saint sans le Père et le Fils.

Et c'est pourquoi les oeuvres de la Trinité sont toujours inséparables, et il n'y a dans la Trinité rien de divers, de dissemblable ou d'inégal

rien n'est


1996 Denzinger 568