1996 Denzinger 618

rien n'est

divisé dans la nature, rien n'est confondu dans les personnes, rien n'est plus grand ou plus petit, rien n'est antérieur ou postérieur, rien n'est supérieur ; mais une puissance unique et égale, une même majesté, pour toujours, coéternelle et consubstantielle....

Le Christ, le Fils de Dieu par nature, non par adoption.

619
Mais de cette Trinité ineffable, seule la personne du Verbe, c'est-à-dire le Fils... est descendu des cieux dont il ne s'est jamais éloigné. Il s'est incarné de l'Esprit Saint et est devenu vrai homme de Marie toujours vierge, et il demeure vrai Dieu.
Et la naissance humaine et dans le temps n'a pas porté préjudice à cette naissance hors du temps, mais le vrai Fils de Dieu et le vrai Fils d'homme sont dans l'unique personne du Christ Jésus ; ce n'est pas un autre qui est Fils d'homme et un autre qui est Fils de Dieu, mais un seul et même est Fils de Dieu et Fils d'homme, dans les deux natures, la divine et l'humaine, vrai Dieu et vrai homme ; il n'est pas Fils de Dieu putatif, mais vrai ; non pas fils adoptif, mais le propre Fils, car jamais la nature humaine qu'il a prise ne l'a éloigné du Père.
Lui seul en effet est né homme sans péché, puisque seul il s'est incarné, homme nouveau, de l'Esprit Saint et de la Vierge immaculée. Il est consubstantiel à Dieu Père en sa nature, c'est-à-dire divine ; consubstantiel aussi à la mère, sans la souillure du péché, en notre nature, c'est-à-dire la nature humaine. C'est pourquoi nous confessons que dans chacune des deux natures, il est le propre Fils de Dieu et non pas son fils adoptif, parce que, sans confusion et sans séparation, après avoir pris la nature humaine, un seul et même est Fils de Dieu et Fils d'homme. Il est fils du père par nature selon la divinité, et Fils de la mère par nature selon l'humanité, mais proprement Fils du Père en l'un et l'autre.



ETIENNE IV : 22 juin 816 - 24 janvier 817

PASCAL Ier : 25 janvier 817 - 11

février 824

EUGENE II : février - mai 824 - août 827

VALENTIN : août - septembre 827

GREGOIRE IV : septembre ( ?)827 -

janvier 844

SERGE II : janvier 844 - 27 janvier 847

LEON IV : 10 avril 847-17 juillet 855


Concile de Pavie, 850.

Le sacrement de l'onction des malades.

620
(8) Ce sacrement salutaire aussi que recommande l'apôtre Jacques en disant : " L'un de vous est-il malade ?.. il lui sera pardonné "
Jc 5,14 doit être porté à la connaissance des peuples par une prédication adroite : c'est en effet un mystère grand et très désirable, par lequel, s'il est demandé dans la foi, le péché est remis et par suite aussi la santé corporelle rétablie. ... Mais il faut savoir que si celui qui est malade est livré à la pénitence publique, il ne peut pas recevoir le remède de ce mystère, à moins qu'ayant d'abord obtenu la réconciliation, il ait pu recevoir le corps et le sang du Christ. Car à celui à qui les autres sacrements sont interdits, il ne sera en aucun cas permis d'user de celui-là.


Concile de Quierzy, Mai 853

Le libre arbitre de l'homme et la prédestination.

621
Chap. 1. Dieu tout-puissant a créé l'homme droit, sans péché, et avec le libre arbitre, et il l'a placé dans le paradis, voulant qu'il demeure dans la sainteté de la justice, L'homme, ayant mal usé de son libre arbitre, a péché et est tombé, et il est devenu " masse de perdition "(St Augustin), de tout le genre humain. Mais Dieu, bon et juste, a choisi parmi cette masse de perdition, selon sa prescience, ceux qu'il a prédestinés par grâce
Rm 8,29 Ep 1,11 à la vie, et il les a prédestinés à la vie éternelle ; les autres, ceux que le jugement de sa justice a hissés dans la masse de perdition, il a su par avance qu'ils seraient perdus, mais il ne les a pas prédestinés à la perdition ; cependant il les a prédestinés à une peine éternelle parce qu'il est juste. Et pour cela nous parlons d'une seule prédestination, qui a trait soit au don de la grâce, soit à la rétribution de la justice.

622
Chap. 2. Nous avons perdu le libre arbitre dans le premier homme et nous l'avons reçu par le Christ notre Seigneur, et le libre arbitre, nous l'avons pour le bien, prévenu et aidé par la grâce, et le libre arbitre, nous l'avons pour le mal, abandonné par la grâce. Mais le libre arbitre nous l'avons, parce qu'il est libéré par la grâce et guéri de la corruption par la grâce.

623
Chap. 3. Dieu tout-puissant veut que " tous les hommes " sans exception " soient sauvés "
1Tm 2,4, bien que tous ne soient pas sauvés. Que certains se sauvent, c'est le don de celui qui sauve ; que certains se perdent, c'est le salaire de ceux qui se perdent.

624
Chap. 4. De même qu'il n'y a eu, qu'il n'y a ou qu'il n'y aura aucun homme dont la nature n'ait été assumée dans le Christ Jésus notre Seigneur, de même il n'y a, il n'y a eu et il n'y aura aucun homme pour qui il n'ait pas souffert, bien que tous pourtant ne soient pas rachetés par le mystère de sa Passion. Que tous ne soient pas rachetés par le mystère de sa Passion ne concerne ni la grandeur ni l'abondance du rachat, mais la partie des infidèles et de ceux qui ne croient pas de cette foi qui " agit par la charité "
Ga 5,6 ; car la coupe du salut de l'humanité, faite de notre faiblesse et de la puissance divine, contient bien ce qui est utile à tous ; mais si l'on n'y boit pas, on n'est pas guéri.


Concile de Valence, 8 janvier 855.

La prédestination.

625
Can. 1... Les nouveautés dans les expressions et les bavardages présomptueux qui peuvent avoir davantage pour résultat d'attiser les braises des disputes et des scandales entre frères que de susciter une quelconque édification dans la crainte de Dieu, nous les évitons en y mettant tout notre effort. Sans hésitation cependant nous prêtons écoute avec révérence et nous soumettons notre intelligence avec obéissance aux docteurs qui traitent la parole de vérité de façon pieuse et juste, et à ceux qui ont expliqué les saintes Ecritures de façon particulièrement lumineuse, c'est-à-dire à Cyprien, Hilaire, Ambroise, Jérôme, Augustin et aux autres qui reposent dans la piété catholique, et de toute nos forces nous embrassons ce qu'ils ont écrit pour notre salut. En effet, au sujet de la prescience de Dieu et de la prédestination, et des autres questions à propos desquelles il est apparu que les frères ont éprouvé un scandale qui n'est pas minime, nous croyons qu'il ne faut tenir très fermement que ce que pour notre joie nous avons puisé du sein maternel de l'Eglise.

626
Can. 2. Nous tenons fidèlement que "Dieu sait et a su par avance de toute éternité et le bien que feraient les bons, et le mal que commettraient les méchants", car nous avons la parole de l'Ecriture qui dit : " Dieu éternel qui connais les choses cachées, qui connais toutes choses avant qu'elles soient " ; et il nous plaît de tenir qu'"il a su par avance, absolument, que les bons seraient bons par sa grâce, et qu'ils recevraient par cette même grâce les récompenses éternelles ; qu'il a su par avance que les méchants seraient mauvais par leur propre malice, et qu'ils seraient condamnés par sa justice au châtiment éternel " ; comme selon le Psalmiste : " Parce que Dieu a la puissance et le Seigneur la miséricorde qui rend à chacun selon ses oeuvres "
Ps 62,12 ss., et comme il en va dans la doctrine apostolique : " A ceux qui par la persévérance à bien faire recherchent gloire, honneur et incorruptibilité, la vie éternelle ; mais a ceux qui par révolte n'acquiescent pas à la vérité, mettant leur confiance dans l'injustice, colère et indignation, tribulation et angoisse pour toute âme humaine qui commet le mal " Rm 2,7-10.
Dans le même sens le même dit ailleurs : " Dans la révélation de notre Seigneur Jésus Christ depuis le ciel avec les anges de sa puissance, tirant vengeance dans un feu de flammes de ceux qui ne connaissent pas Dieu et qui n'obéissent pas à l'Evangile de notre Seigneur Jésus Christ, qui subiront des peines éternelles dans la ruine,...lorsqu'il viendra pour être glorifié en ses saints et pour être admiré dans tous ceux qui auront cru "2Th 1,7-10


627
Au reste la prescience de Dieu n'a imposé à aucun méchant une nécessité qui l'eût empêché d'être autre, mais ce que celui-ci serait de par sa propre volonté, en tant que Dieu qui sait toutes choses avant qu'elles soient, il l'a su par avance eu raison de sa majesté toute-puissante et immuable. " Nous ne croyons pas non plus que quelqu'un est condamné en raison d'un jugement qu'il (Dieu) a porté par avance, mais qu'il l'est en raison de sa propre iniquité ". " Et ces méchants ne périssent pas parce qu'ils n'ont pas pu être bons, mais parce qu'ils n'ont pas voulu être bons et que par leur vice ils sont demeurés dans la masse de damnation, soit par démérite originel, soit aussi par démérite actuel ".

628
Can. 3. Au sujet de la prédestination également nous avons décidé, et nous nous y tenons fidèlement, selon l'autorité apostolique qui dit : " Le potier n'a-t-il pas le pouvoir de faire de la même masse une masse destinée à être un vase noble, et un autre destiné à un usage vil ? "
Rm 9,21, en ajoutant aussitôt : " Si donc Dieu voulant montrer sa colère et manifester sa puissance, a supporté avec beaucoup de patience les vases de colère prêts ou préparés pour la perdition, afin de montrer les richesses de sa grâce dans les vases de miséricorde qu'il a préparés pour la gloire " Rm 9,22 ss. : nous affirmons avec confiance la prédestination des élus à la vie, et la prédestination des impies à la mort ; dans l'élection cependant de ceux qui doivent être sauvés la miséricorde de Dieu précède le mérite, tandis que dans la damnation de ceux qui doivent périr le démérite précède le juste jugement de Dieu. " Par la prédestination Dieu a seulement déterminé ce que lui-même ferait soit par miséricorde gratuite, soit par juste jugement ", selon l'Ecriture qui dit : " Il a fait ce qui sera " Is 45,118; chez les méchants cependant il a su par avance leur malice, parce qu'elle provient d'eux ; il ne l'a pas prédestinée, parce qu'elle ne provient pas de lui.

629
Mais la peine qui suit leur démérite, en tant que Dieu qui voit tout par avance, il l'a sue et destinée à l'avance parce qu'il est juste, lui, auprès de qui se trouve, comme le dit Saint Augustin, pour absolument toute chose aussi bien un jugement fixé qu'une prescience certaine. A cela correspond la parole du Sage : " Les jugements sont préparés pour les moqueurs et les masses qui frappent pour les corps des insensés "
Pr 19,29.
De cette immuabilité de la prescience et de la prédestination de Dieu, par laquelle auprès de lui les choses futures sont déjà advenues, la parole de l'Ecclésiaste peut elle aussi bien se comprendre : " J'ai reconnu que toutes les oeuvres que Dieu a faites demeurent pour toujours. Nous ne pouvons rien ajouter ni rien retrancher de ce que Dieu a fait pour qu'on le craigne " Qo 3,14. " Mais qu'il y ait des hommes prédestinés au mal par la puissance divine ", de telle sorte que pour ainsi dire ils ne puissent pas être autre chose, " non seulement nous ne le croyons pas, mais s'il en est qui voulaient croire une chose aussi mauvaise, avec toute notre détestation ", comme aussi le concile d'Orange, " nous leur disons : anathème " 397 .

630
Chap. 4. De même au sujet de la Rédemption par le sang du Christ : en raison de la très grande erreur qui a surgi à ce sujet, au point que certains, comme leurs écrits l'indiquent, définissent qu'il a été versé également pour ces impies qui, depuis le commencement du monde jusqu'à la Passion du Seigneur, sont morts dans leur impiété et ont été punis de la damnation éternelle, et cela contre cette parole prophétique : " Je serai ta mort, ô mort, je serai ton fléau, en fer "
Os 13,14, nous avons décidé qu'il faut tenir et enseigner simplement et fidèlement selon la vérité de l'Evangile et des apôtres que nous devons tenir que ce prix a été donné pour ceux-là seulement dont notre Seigneur lui-même dit : " De même que Moïse a élevé le serpent dans le désert, de même le Fils de l'homme doit être élevé pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. Dieu en effet a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle " Jn 3,14-16, et l'Apôtre dit : " Le Christ a été offert une fois pour toutes pour enlever les péchés de beaucoup " He 9,28.

631
Quant aux - (quatre chapitres qui ont été imprudemment acceptés par le concile de nos frères, en raison de leur inutilité et même de leur nocivité, et de l'erreur contraire à la vérité ; mais aussi aux autres) - dix- neuf chapitres, résultant de raisonnements ineptes et qui - même si on s'en vante - ne s'appuient sur aucune érudition séculière, dans lesquels on trouve davantage une invention du diable qu'un argument quelconque de la foi : nous les éloignons totalement de l'ouïe pieuse des fidèles, et pour que ceux-ci soient gardés en tout de telles choses et d'autres semblables, nous les interdisons par l'autorité du Saint-Esprit ; nous estimons aussi que ceux qui introduisent des nouveautés doivent être châtiés pour n'être pas frappés plus sévèrement encore.

632
De même nous croyons qu'il faut tenir très fermement que toute la multitude des fidèles qui a été régénérée " de l'eau et de l'Esprit Saint "
Jn 3,5, qui par là a été vraiment incorporée à l'Eglise et, selon la doctrine apostolique, baptisée dans la mort du Christ Rm 6,3 a été lavée de ses péchés dans son sang ; car il n'aurait pas pu y avoir de vraie régénération en eux s'il n'y avait pas eu aussi une vraie Rédemption ; il n'y a rien en effet dans les sacrements de l'Eglise qui soit vain, rien qui soit trompeur, mais tout est vrai et soutenu par sa vérité et sa sincérité.
Toutefois de cette multitude même des fidèles et des rachetés, les uns sont sauvés par un salut éternel, parce que par la grâce de Dieu ils sont demeurés fidèles dans sa Rédemption, portant dans leur coeur la parole du Seigneur lui- même : " Celui... qui aura persévéré jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé " Mt 10,22 Mt 24,13 ; les autres, qui n'ont pas voulu demeurer dans le salut de la foi qu'ils ont reçue au début, et qui ont préféré annuler la grâce de la Rédemption par une doctrine ou une vie dépravées plutôt que de la conserver, ne parviennent d'aucune manière à la plénitude du salut et à l'obtention de la béatitude éternelle. Rm 6,3 Ga 3,27 He 10,22 He 26,28.

633
Chap.6. De même au sujet de la grâce par laquelle sont sauvés ceux qui croient, et sans laquelle la créature raisonnable n'a jamais vécu de façon bienheureuse, et au sujet du libre arbitre blessé par le péché dans le premier homme mais rétabli et guéri par la grâce du Seigneur Jésus, nous confessons de la façon la plus ferme et d'une foi pleine cela même que les saints Pères sur l'autorité des saintes Ecritures nous ont enseigné à tenir, ce qu'ont professé le concile africain
222 et celui d'Orange 370-397 , ce que les très bienheureux pontifes du Siège apostolique 238-249 ont tenu par la foi catholique, et au sujet de la nature et de la grâce également nous ne nous permettons d'aucune manière d'aller dans une autre direction.
Quant aux arguties ineptes et aux commérages de vieilles femmes 1Tm 4,7 et quant à la bouillie des disciples de Scot qui répugne jusqu'à la nausée à la pureté de la foi - en ce qui en ces temps très dangereux et difficiles, et pour augmenter encore notre labeur, s'est accru de façon misérable et déplorable jusqu'à rompre la charité -, nous le rejetons complètement pour que les esprits chrétiens n'en soient pas corrompus et ne dévient pas de la simplicité et de la pureté de la foi qui est dans le Christ Jésus 2Co 11,3 et dans la charité du Christ nous exhortons la charité fraternelle à réfréner son ouïe en se gardant de telles choses.




BENOIT III : juillet 855-17

avril 858

NICOLAS Ier : 24 avril 858-13

novembre 867


Concile de Rome, 862.

L'hérésie des théopaschites

635
Chap. 1 (7). Il faut certes croire réellement et professer à tous égards que notre seigneur Jésus Christ, Dieu et Fils de Dieu, a enduré la Passion de la croix seulement selon la chair, mais qu'en sa divinité il est demeuré impassible, comme l'enseigne l'autorité apostolique et la splendide doctrine des très saints Pères.

636
Chap. 2. (8) Quant à ceux qui disent que notre Rédempteur et Seigneur Jésus Christ et Fils de Dieu a enduré la Passion de la croix selon la divinité, ce qui est impie et exécrable pour des esprits catholiques, qu'ils soient anathèmes.

L'effet du baptême

637
Chap.9 (4).Tous ceux qui disent que ceux qui sont renés de la source du très saint baptême en croyant au Père et au Fils et au Saint-Esprit, ne sont pas également lavés du péché originel, qu'ils soient anathèmes.

Lettre " Proposueramus quidem " à l'empereur Michel, 28

septembre 865

638
...Le juge ne sera jugé ni par l'empereur, ni par tout le clergé, ni par les rois, ni par le peuple... " Le premier Siège ne sera jugé par personne "...

639
Où donc avez-vous lu que les empereurs, vos prédécesseurs, auraient pris part aux assemblées synodales à l'exception peut-être de celles dans lesquelles il a été traité de la foi, qui est universelle, qui est commune à tous, qui ne concerne pas seulement les clercs, mais également les laïcs et en fait tous les chrétiens ?... Plus une plainte est adressée au jugement d'une autorité supérieure, plus il faut se tourner vers une instance plus élevée, jusqu'à ce que, pas à pas, on parvienne à ce Siège dont le jugement est soit modifié en mieux par lui-même, si l'importance de l'affaire l'exige, soit réservé, sans interrogation, au seul jugement de Dieu.

640
En outre, si vous ne Nous écoutez pas, il en résultera que nécessairement vous serez pour Nous tels que notre Seigneur prescrit de considérer ceux qui dédaignent écouter l'Eglise de Dieu ; d'autant plus que les privilèges de l'Eglise romaine, confirmés par la bouche du Christ dans le bienheureux Pierre, disposés dans l'Eglise elle-même, reconnus depuis les temps anciens, célébrés par les saints synodes universels, et vénérés constamment par toute l'Eglise, ne peuvent d'aucune manière être diminués, limités et modifiés, car le fondement que Dieu a posé, une entreprise humaine ne peut pas l'écarter et ce que Dieu a établi tient de façon ferme et solide... Ces privilèges donc, conférés à cette sainte Eglise par le Christ qui n'ont pas été conférés par les synodes, mais seulement célébrés et vénérés par eux... Nous contraignent et Nous poussent à " avoir la sollicitude de toutes les Eglises " de Dieu
2Co 11,28 ..

641
Car puisque selon les canons le jugement des instances inférieures doit être déféré à l'autorité supérieure pour être annulé ou confirmé, il est manifeste que le jugement du Siège apostolique, pour lequel il n'y a pas d'autorité plus grande, ne doit être réexaminé par personne
232 , " et qu'il n'est permis à personne de juger de son jugement. Car les canons ont voulu qu'on fasse appel auprès de lui de toutes les parties du monde ; mais il n'est permis à personne de faire appel de son jugement "...
Si donc on admet que ce qui a trait au jugement de l'évêque de Rome ne doit plus être examiné - car la coutume le veut elle aussi -, nous ne nions pas que le jugement de ce Siège puisse être modifié en mieux lorsque quelque chose lui a échappé, ou que lui-même, compte tenu des circonstances et du moment, ou en raison d'une grave nécessité, avait décidé d'ordonner quelque chose de façon exceptionnelle, car l'excellent apôtre Paul a lui aussi, comme nous le lisons, fait certaines choses de façon exceptionnelle qu'ensuite, nous le savons, il a réprouvées ; mais dans le cas seulement où celle-ci, à savoir l'Eglise romaine, après examen attentif, a ordonné que cela soit fait, et non quand elle-même a refusé que ce qui a été bien défini soit examiné à nouveau...

642
Quant à vous, nous le demandons, ne portez pas préjudice à l'Eglise de Dieu : car elle, elle ne porte aucun préjudice à votre empire puisque, au contraire, elle supplie la divinité éternelle pour sa stabilité, et qu'elle prie, avec une dévotion incessante, pour votre conservation et votre salut. Ne vous arrogez pas ce qui lui revient : ne cherchez pas à lui enlever ce qui a été commis à elle seule : car vous le savez, autant il ne convient pas à un clerc, à un homme au service de Dieu, de se mêler aux affaires du siècle, autant assurément un homme chargé des affaires de ce monde doit rester à l'écart des choses sacrées.
Enfin Nous ignorons absolument comment ceux à qui il est permis seulement de présider aux choses humaines et non aux choses divines, osent juger ceux qui s'occupent de ces choses divines. Cela a existé avant la venue du Christ, lorsque certains étaient de façon exemplaire à la fois rois et prêtres; l'histoire sainte rapporte que saint Melchisédech l'a été
Gn 14,18 et cela le diable l'a imité dans ses membres, lui qui toujours cherche à revendiquer pour lui-même, de façon tyrannique, ce qui revient au culte divin, de sorte que les empereurs païens furent appelés en même temps " Souverains pontifes ". Mais dès que l'on fut parvenu à celui qui est à la fois le roi et le pontife véritable, l'empereur ne s'est plus arrogé les droits du pontificat, ni le pontife le nom impérial.
Car le même " médiateur de Dieu et des hommes, l'homme Christ Jésus " 1Tm 2,5 a séparé les fonctions des deux pouvoirs selon des activités propres et des dignités distinctes - voulant qu'elles soient portées vers le haut par leur propre - humilité, et non pas ramenées vers les profondeurs par l'orgueil humain - en sorte que les empereurs aient besoin des pontifes pour la vie éternelle et que les pontifes fassent usage des lois de l'empereur pour le cours des affaires purement temporelles : afin que l'activité spirituelle soit loin des incursions charnelles, et que donc celui qui est au service de Dieu ne se mêle d'aucune manière des affaires séculières 2Tm 3,4 et que d'autre part l'on ne voie pas présider aux affaires divines celui qui est mêlé aux affaires séculières ; en sorte que tout à la fois il soit pourvu à la modestie des deux ordres, afin qu'ils ne s'élèvent pas en s'appuyant sur l'un et l'autre, et que la fonction soit adaptée à chaque fois à ce que sont les actions.

Réponses " Ad consulta vestra " aux Bulgares, 13 novembre 866.

La forme essentielle du mariage.

643
Chap. 3... Il suffira selon les lois du seul consentement de ceux dont on considère l'union ; si ce seul consentement devait faire défaut lors des noces, tout le reste, même réalisé avec l'union charnelle elle-même, sera vain, comme l'atteste le grand docteur Jean Chrisostome qui dit : " Ce qui fait le mariage, ce n'est pas l'union charnelle, mais le consentement ".

Forme et ministre du baptême.

644
Chap. 15. Vous demandez si les hommes qui ont reçu le baptême de ce (pseudo- prêtre) sont chrétiens ou s'ils doivent être baptisés à nouveau. Mais s'ils ont été baptisés au nom de la Trinité très haute et indivisible, ils sont réellement chrétiens, et quel qu'ait été le chrétien par qui ils ont été baptisés, il ne convient pas qu'ils soient baptisés à nouveau ; car... " le baptême... même conféré par un adultère ou par un voleur, parvient comme un don intact à celui qui le reçoit "
356 ...
Et c'est pourquoi le méchant, lorsqu'il procure le bien, ce n'est pas aux autres mais à lui-même qu'il fait subir un surcroît de dommage ; et c'est pourquoi il est certain que ceux que ce Grec a baptisés, aucune part de la blessure ne les atteint, en raison de ceci : " C'est lui qui baptise " Jn 1,33, c'est-à-dire le Christ, et encore : " Dieu donne la croissance " 1Co 3,7, sous-entendu : et non pas l'homme.

645
Chap. 71. Personne, aussi impur qu'il soit, ne peut rendre impurs les sacrements divins, qui sont le remède qui purifie de toutes les souillures. De même un rayon de soleil qui passe par les cloaques et les latrines ne peut pas en recevoir de souillure ; aussi, quelle que soit la qualité du prêtre, il ne peut pas polluer ce qui est saint ; c'est pourquoi, jusqu'au moment où il sera rejeté par un jugement des évêques, on doit recevoir de lui la communion, car lorsque les méchants procurent un bien, c'est à eux-mêmes seulement qu'ils portent un tort, et une torche qui est allumée cause certes une perte à elle- même, mais aux autres elle donne la lumière dans les ténèbres... Recevez donc avec intrépidité le mystère du Christ de tout prêtre, car tout est purifié dans la foi.

646
Chap. 104. Vous dites que dans votre patrie beaucoup ont été baptisés par un juif - vous ne savez pas s'il est chrétien ou païen - et vous demandez quelle conduite avoir à leur sujet. Si ceux-ci ont été vraiment baptisés au nom de la sainte Trinité ou seulement au nom du Christ, comme nous le lisons dans les Actes des Apôtres
1Co 2,38 1Co 19,5 (car c'est là une seule et même chose comme l'expose Ambroise), il est établi qu'ils ne doivent pas être baptisés à nouveau ; mais d'abord il faut rechercher si ce juif était chrétien ou païen, ou s'il est devenu chrétien ensuite, encore que nous croyions qu'il ne faut pas négliger ce que le bienheureux Augustin dit du baptême : " Nous l'avons déjà assez démontré, dit-il, le baptême qui est consacré par les paroles de l'Evangile n'est pas mis en jeu par l'erreur du ministre qui a sur le Père, le Fils ou le Saint-Esprit une opinion différente de ce qu'enseigne la doctrine céleste ", et à nouveau : " Il en est aussi dans ce nombre certains qui mènent une vie scandaleuse ou même qui traînent dans l'hérésie ou dans les superstitions des gentils ; et pourtant même là " le Seigneur connaît les siens " 2Tm 2,19. Car dans cette ineffable prescience de Dieu, beaucoup de ceux qui paraissent au- dehors sont au-dedans ".
Et dans un autre passage : " Même des esprits assez lents comprennent, comme je le pense, que nulle perversité humaine, du ministre ou du sujet, ne peut faire violence au baptême du Christ " ; et encore : " Quelqu'un qui est séparé peut transmettre, comme quelqu'un qui est séparé peut posséder, mais transmettre de manière funeste ; quant à celui à qui il transmet, il peut recevoir pour son salut si lui-même ne reçoit pas en étant séparé.

Aucun emploi de la force dans l'acceptation de la foi.

647
Chap. 41. Au sujet de ceux qui refusent de recevoir le bien du christianisme, nous ne pouvons rien vous écrire d'autre, sinon que vous devez les convaincre d'accéder à la vraie foi par des monitions, des exhortations et des instructions, plutôt que de les convaincre par la force de ce que leur pensée est vanité.
Par ailleurs, en aucune manière, il ne doit leur être fait violence pour qu'ils croient. Car tout ce qui ne provient pas d'un désir, ne peut être bon
Ps 53,8 Ps 118,108 Ps 27,7 ; Dieu commande en effet une soumission volontaire, et qui soit manifestée par des volontaires seulement, car s'il avait voulu mettre en oeuvre la force, personne n'aurait pu résister à sa toute- puissance.

L'aveu d'un crime ne doit pas être extorqué par la torture.

648
Chap. 86. Vous dites que chez vous, lorsqu'un voleur ou un brigand a été pris et qu'il a nié ce qui lui est reproché, le juge frappe sa tête avec des verges et pique ses flancs avec des pointes de fer jusqu'à ce qu'il produise la vérité ; cela, ni la Loi divine, ni la loi humaine ne l'admet, d'aucune manière, car un aveu ne doit pas être involontaire mais spontané, et il ne doit pas être provoqué par la violence mais proféré de façon volontaire ; s'il arrive en fin de compte qu'après avoir infligé ces tourments vous ne trouviez absolument rien de ce qui est reproché à celui qui les a subis, ne rougissez-vous pas au moins alors et ne reconnaissez-vous pas de quelle façon impie vous jugez ?
Et de même si un homme accusé, qui a subi cela et qui ne peut pas le supporter, dit qu'il a perpétré ce qu'il n'a pas perpétré: ers qui, je le demande, se retourne toute l'ampleur d'une telle impiété, sinon vers celui qui l'a contraint à avouer cela de façon mensongère ? Pourtant on sait qu'il n'avoue pas, mais qu'il parle, celui qui dit de sa bouche ce qu'il n'a pas dans son coeur !...
Par ailleurs lorsqu'un homme libre a été appréhendé pour un crime et que - à moins qu'il ait déjà été trouvé coupable d'un crime auparavant, ou que, confondu par trois témoins, il subisse la peine, ou qu'il n'ait pas pu être confondu - il jure sur le saint Evangile qui lui est présenté qu'il ne l'a pas commis, il sera absous, et ensuite il sera mis un terme à cette affaire comme l'atteste l'apôtre des nations plusieurs fois mentionné lorsqu'il dit : " pour confirmer le terme qui est mis à toute controverse entre eux, il y a le serment "




HADRIEN II : 14 décembre 867-14

décembre 872


4e Concile de CONSTANTINOPLE (8ème oecuménique)

5 octobre 869- 28 février 870

10ème session, 28 février 870 : canons.

La tradition, règle pour la foi.

650
(traduction du bibliothécaire Anastase)

Can. 1. Désireux de marcher sans encombre sur la voie droite et royale de la justice divine, nous devons garder comme flambeaux toujours brillants, illuminant nos pas qui vont à la suite de Dieu, les ordonnances et la pensée des saints Pères.
(Version grecque abrégée : " VGA " - 1. Désireux de marcher sans encombre sur la voie droite et royale de la justice divine, nous devons garder comme des flambeaux toujours brillants les ordonnances et la pensée des saints Pères ;

651
C'est pourquoi, à l'instar du grand et très sage Denys, nous les regardons et les considérons comme une seconde Parole divine ; et de même, à leur sujet, nous chantons avec le plus vif empressement, avec le divin David : " Le commandement lumineux de Dieu, clarté pour les yeux ".
Ps 19,9 Ps 119,105 Pr 6,23 Is 26,9 ..
C'est en effet à la lumière qu'à juste titre sont comparées les recommandations et les interdictions des canons divins, c'est grâce à eux que l'on distingue le meilleur du pire, et que l'on discerne ce qui est utile et profitable de ce qui n'est pas utile mais nuisible.

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Donc, les règles qui ont été transmises à la sainte Eglise catholique et apostolique tant par les saints et très illustres apôtres que par les conciles oecuméniques et locaux des orthodoxes, ou même par n'importe quel Père porte- parole de Dieu et docteur de l'Eglise, nous déclarons les observer et les garder.
Réglant sur eux nos moeurs et notre propre vie, nous décrétons que l'ensemble des prêtres ainsi que ceux qui sont comptés sous le nom de chrétiens, son canoniquement soumis aux peines et condamnations, et, à l'opposé, aux réintégrations et aux justifications qui ont été définies par ces règles ;
de fait, à conserver les traditions que nous avons reçues oralement ou par écrit des saints qui brillèrent autrefois, le grand Apôtre nous exhorte ouvertement . ( VGA - donc les règles qui ont été transmises à la sainte Eglise catholique et apostolique tant par les saints et très illustres apôtres que par les conciles oecuméniques orthodoxes ou locaux, ou même par un Père porte-parole de Dieu et docteur de l'Eglise, nous déclarons les observer et les garder. De fait, à conserver les traditions que nous avons reçues oralement ou par écrit des saints qui brillèrent autrefois, le grand apôtre Paul nous exhorte ouvertement
2Th 2,15.)


1996 Denzinger 618