1996 Denzinger 1049
1050
Dans le premier chapitre de ta réponse... nous demandons : 1. Si vous croyez, toi et l'Eglise des Arméniens qui t'obéit, que ceux qui ont reçu dans le baptême la même foi catholique et qui ensuite se sont éloignés ou s'éloigneront de la communion de foi avec cette même Eglise romaine, qui est l'unique et seule catholique, sont schismatiques et hérétiques s'ils demeurent obstinément séparés de la foi de cette Eglise romaine.
1051
2. Nous demandons si vous croyez, toi et les Arméniens qui t'obéissent, qu'aucun homme dans la condition de pèlerin ne peut être sauvé à la fin en dehors de cette Eglise et l'obéissance aux pontifes romains.
1052
Dans le deuxième chapitre... nous demandons 1. Si tu as cru, crois ou es disposé à croire, toi et l'Eglise des Arméniens qui t'obéit, que le bienheureux Pierre a reçu du Seigneur Jésus Christ le pouvoir de juridiction le plus plénier sur tous les fidèles chrétiens ; et que tout pouvoir de juridiction que Judas Thaddée et d'autres apôtres ont eu de façon spéciale et particulière dans certains pays ou provinces et en diverses partie de l'univers, était soumis pleinement à l'autorité et au pouvoir que le bienheureux Pierre a reçus du Seigneur Jésus Christ lui-même dans toutes les parties de l'univers sur tous ceux qui croient au Christ ; et qu'aucun apôtre ou quiconque d'autre en dehors de Pierre n'a reçu le pouvoir plénier sur tous les chrétiens.
1053
2.Si tu crois et as tenu, ou si tu es disposé à croire et à tenir, toi et les Arméniens qui te sont soumis, que tous les pontifes romains qui, succédant au bienheureux Pierre, sont entrés ou entreront dans leur fonction conformément aux canons, ont succédé et succéderont au bienheureux pontife romain Pierre dans la même plénitude et le même pouvoir de juridiction que celle que Pierre lui-même a reçue du Seigneur Jésus Christ sur le corps entier de l'Eglise militante.
1054
3. Si tu as cru et crois, toi et les Arméniens qui te sont soumis, que ceux qui ont été les pontifes romains, et Nous qui sommes le pontife romain, et ceux qui le seront successivement, en tant que vicaires du Christ légitimes et très pléniers de par leur pouvoir, ont reçu directement du Christ, à l'égard du corps entier et universel de l'Eglise militante, toute la juridiction liée au pouvoir que le Christ, en tant que tête ayant la même forme, détenait dans la vie humaine.
1055
4. Si tu as cru et crois que tous ceux qui ont été les pontifes romains, Nous qui le sommes, et tous ceux qui le seront, ont pu, peuvent et pourront, en vertu de la plénitude du pouvoir et de l'autorité précitée, porter des jugements de façon immédiate, par Nous-mêmes et par eux-mêmes, au sujet de tous en tant qu'ils sont soumis à notre juridiction et à la leur, et instituer et déléguer comme juges ecclésiastiques tous ceux que Nous voudrons, pour qu'ils portent des jugements.
1056
5. Si tu as cru et crois que l'autorité suprême et prééminente et le pouvoir de juger de ceux qui étaient les pontifes romains, de Nous qui le sommes, et de ceux qui le seront, était, est et sera telle qu'eux et Nous n'ont pu, ne peuvent et ne pourront être jugés par personne ; mais qu'eux et Nous ont été, sommes et seront laissés au seul jugement de Dieu, et qu'il n'a pas été possible, qu'il n'est pas possible et qu'il ne sera pas possible de faire appel de nos sentences et de nos jugements à un autre juge, quel qu'il soit.
1057
6. Si tu as cru et crois encore maintenant que la plénitude du pouvoir du pontife romain s'étend si loin qu'il peut transférer les patriarches, le catholicos, les archevêques, les évêques, les abbés et n'importe quel autre prélat des dignités, quelles qu'elles soient, dans lesquelles ils ont été établis dans d'autres dignités comprenant une juridiction plus grande ou moindre, ou si leurs fautes l'exigent, les dégrader et les déposer, les excommunier ou les livrer à Satan 1Co 5,5.
1058
7. Si tu as cru et crois encore maintenant que l'autorité du pontife romain ne peut ni ne doit être soumise à aucun pouvoir séculier impérial, royal ou autre pour ce qui est de l'institution, de la remontrance ou de la destitution judiciaires.
1059
8. Si tu as cru et crois que seul le pontife romain peut établir les saints canons universels, accorder des indulgences plénières à ceux qui visitent les tombeaux des apôtres Pierre et Paul ou qui se rendent en pèlerinage en Terre sainte, ou à tous les fidèles qui, se repentant vraiment et pleinement, se seront confessés.
1060
9. Si tu as cru et crois que ceux qui se sont dressés contre la foi de l'Eglise romaine et qui à la fin sont morts sans repentir, ont été damnés et sont descendus vers les supplices éternels de l'enfer.
1061
10. Si tu as cru et crois encore maintenant que, s'agissant de l'administration des sacrements de l'Eglise, dès lors que reste toujours sauf ce qui fait partie de l'intégrité et de la nécessité des sacrements, le pontife romain peut tolérer divers rites des Eglises du Christ et aussi concéder qu'on les maintienne.
1062
11. Si tu as cru et crois que les Arméniens qui en diverses parties du monde obéissent au pontife romain et qui observent avec zèle et dévotion les formes et les rites de l'Eglise romaine dans l'administration des sacrements, le jeûne et d'autres cérémonies, agissent bien et qu'agissant ainsi ils méritent la vie éternelle.
1063
12. Si tu as cru et crois que personne ne peut être transféré de la dignité épiscopale à la dignité archiépiscopale, patriarcale ou à celle d'un catholicos en vertu de sa propre autorité ou l'autorité d'un prince séculier, qu'il soit roi ou empereur ou un autre qui s'appuie sur un pouvoir et une dignité terrestre quelles qu'ils soient.
1064
13. Si tu as cru et crois encore maintenant que lorsque surgissent des doutes concernant la foi catholique, seul le pontife romain peut y mettre fin par une décision authentique à laquelle il faut adhérer de façon irrévocable, et qu'est vrai et catholique ce qu'en vertu de l'autorité des clés qui lui ont été remises par le Christ il détermine comme étant vrai, et que ce qu'il détermine comme étant faux et hérétique doit être considéré comme tel.
1065
14. Si tu as cru et crois que le Nouveau et l'Ancien Testament, dans tous les livres que nous a transmis l'autorité de l'Eglise romaine, contiennent en tout la vérité indubitable...
1066
Nous demandons si tu as cru et crois qu'il existe un purgatoire vers lequel descendent les âmes de ceux qui meurent en état de grâce, et qui n'ont pas encore satisfait pour leurs péchés par une entière pénitence.
1067
De même, si tu as cru et crois qu'elles ne sont tourmentées par le feu que pour un temps, et que dès leur purification, avant même le jour du jugement, elles parviennent à la béatitude véritable et éternelle qui consiste dans la vision de Dieu face à face et dans la dilection.
1068
Tu as donné des réponses qui nous conduisent à t'interroger sur les points suivants :
1. au sujet de la consécration du chrême, si tu crois que le chrême ne peut pas être consacré selon les règles et comme il doit l'être par un prêtre qui n'est pas évêque.
1069
2. Si tu croîs que le sacrement de la confirmation ne peut pas être administré ordinairement d'office par un autre qu'un évêque.
1070
3. Si tu crois que seul le pontife romain, qui dispose de la plénitude du pouvoir, peut accorder à des prêtres qui ne sont pas des évêques la permission d'administrer le sacrement de confirmation.
1071
4. Si tu crois que ceux qui ont reçu la chrismation des mains de prêtres qui ne sont pas évêques et qui n'ont reçu pour cela ni mandat ni permission du pontife romain, doivent recevoir à nouveau la chrismation de la main d'un évêque ou de plusieurs évêques.
1072
Après tout ce qui précède nous somme conduits à nous étonner beaucoup de ce que dans une lettre qui commence par " Honorabilibus in Christo Patribus , tu passes sous silence quatorze chapitres parmi les cinquante-trois premiers chapitres :
1. L'Esprit Saint procède du Père et du Fils.
1073
3. Les petits enfants contractent le péché originel des premiers parents.
1074
6. Les âmes purifiées entièrement, séparées de leur corps, voient Dieu de façon manifeste.
1075
9. Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent en enfer.
1076
12. Le baptême détruit le péché mortel et le péché actuel.
1077
13. Le Christ, en descendant aux enfers, n'a pas détruit l'enfer.
1078
15. Les anges ont été créés bons par Dieu.
1079
30. L'effusion du sang des animaux n'opère aucune rémission des péchés.
1080
32. On ne doit pas juger ceux qui les jours de jeûne consomment des poissons et de l'huile.
1081
39. Ceux qui ont été baptisés dans l'Eglise catholique, s'ils deviennent des infidèles et qu'ils se convertissent plus tard, ne doivent par être baptisés à nouveau.
1082
40. Les petits enfants peuvent êtres baptisés avant le huitième jour, et le baptême ne peut pas se faire dans un autre liquide que de l'eau véritable.
1083
42. Après les paroles de consécration le corps du Christ est numériquement le même que le corps né de la Vierge et immolé sur la croix.
1084
45. Personne, pas même un saint, ne peut réaliser le Corps du Christ s'il n'est pas prêtre.
1085
46. Il est nécessaire pour le salut de confesser à son prêtre propre, ou avec sa permission, tous les péchés mortels, sous forme complète et distincte.
1087
(Art. 4, conclusion 3) Que cette Loi très bénie et très douce, à savoir la Loi de l'amour,... enlève toute propriété et tout droit de disposer...
- je le rétracte comme faux, erroné et hérétique, parce que le Christ et les apôtres ont observé cette loi de la façon la plus parfaite, et que bien d'autres, en des états divers,... l'ont observée... qui possédaient du bien et avaient le droit d'en disposer. ...
1088
(Corollaire 1) Que cette Loi marie les deux pronoms possessifs, à savoir "mien" et "tien".
(Corollaire 2) Que la charité parfaite ne rend pas moins communes toutes choses que l'extrême nécessité.
Je dis maintenant que ces deux corollaires, tels qu'ils résultent de la conclusion mentionnée plus haut, sont faux.
1089
(Corollaire 4) Que le Christ a donné cette Loi aux disciples principalement pour qu'ils l'accomplissent en actes et non pas seulement par une disposition...
- Ce corollaire - Si on comprend cette Loi de l'amour en ce sens qu'elle enlève toute propriété et tout droit d'en disposer, comme le dit la conclusion - Si on le comprend ainsi, je le considère comme faux, erroné, hérétique et contraire à ce qu'a déterminé l'Eglise.
1090
(Conclusion 4) Que le renoncement effectif à la volonté du coeur et au pouvoir temporel, au droit de disposer ou à l'autorité manifeste et réalise l'état le plus parfait...
Cette conclusion, entendue en un sens général, je la considère comme fausse, erronée et hérétique...
1091
(Corollaire 1) Que le Christ n'a pas renoncé à une telle possession et au droit à des biens temporels, on ne le tient pas de la Loi nouvelle, mais bien plutôt le contraire... Mt 8,20.
(Corollaire 2) Que cette Loi, le Christ l'a enseignée comme la règle de la perfection et l'a confirmée par l'exemple.
Ces deux corollaires je les rétracte comme faux, erronés et hérétiques, et comme contraires à ce qu'a déterminé la décrétale du seigneur pape Jean (XXII) qui commence par : "Quia quorumdam"
1092
(Corollaire 4) Que le renoncement aux biens temporels qui se rapporte à la préparation de l'esprit ne représente et ne réalise aucune perfection ou une perfection très imparfaite et fragile...
Cet article je le rétracte comme faux et scandaleux.
1093
Répondant à un bachelier (qui disait] ... que le Christ n'a pas renoncé à ces choses, j'ai nié cela et j'ai affirmé que le Christ n'a rien gardé pour soi.
Ces deux affirmations je les rétracte comme fausses et hérétiques, parce que le Christ avait des bourses pour les malades et qu'il conservait ce qui lui était donné par les fidèles...
1094
(Dernier corollaire) Que le Christ ne s'est pas préoccupé davantage des biens temporels que les riches le font des pauvres...
- Je dis maintenant que le Christ s'est préoccupé des biens temporels parce qu'il n'a pas renoncé à tout...
1095
Quel le Christ, lors de sa mort, a renoncé absolument à tout.
- Cette proposition je la tiens pour fausse, erronée et hérétique.
1096
Que lorsque le corps (du Christ) se trouvait au tombeau, l'amour lui a enlevé là toute possession et tout droit d'en disposer.
- Cette proposition je la rétracte comme fausse, erronée et hérétique.
1097
Qu'alors le siège universel du Seigneur était vide jusqu'à ce jour...
- je le rétracte comme faux et erroné.
1101
1. Lorsqu'une hostie consacrée tombe ou est jetée dans un cloaque, dans la fange ou dans un lieu infâme, même si les espèces demeurent, le Corps du Christ cesse de se trouver sous elles, et la substance du pain revient.
1102
2. Lorsqu'une hostie consacrée est rongée par une souris ou dévorée par une bête, même si les espèces demeurent, le Corps du Christ cesse de se trouver sous elle;, et la substance du pain revient.
1103
3. Lorsqu'une hostie consacrée est mangée par un juste ou par un pécheur, lorsque les espèces sont broyées par les dents, le Christ est enlevé au ciel et n'est pas acheminé dans le ventre de l'homme.
1110
Par cet écrit apostolique nous demandons à tous les fidèles chrétiens de ne plus utiliser désormais ces écrits ou lois réprouvés...
(Art. 1) Quoi qu'un homme ait pu faire en dehors du tribunal, et quel qu'en soit le caractère notoire, il pourra s'en libérer par son serment (d'innocence), et contre celui-ci aucun témoignage n'a de valeur.
1111
(6) Si quelqu'un a été tué à l'occasion d'une rapine ou d'un vol, et qu'un consanguin de celui qui a été tué se présente pour lui pour un duel, celui-ci, par ce duel, repousse tout témoignage, et ce mort ne pourra pas être confondu sans duel.
1112
(7) Si deux personnes font en même temps devant le tribunal des affirmations contraires, alors celui d'entre eux qui aura le plus de partisans pourra faire prévaloir son affirmation.
1113
(8) Quiconque aura été provoqué en duel selon ce que détermine ce livre, ne pourra pas refuser le duel, à moins que celui qui provoque soit moins bien né que celui qui est provoqué.
1114
(9) Quiconque aura perdu son droit du fait d'un vol ou d'une rapine, s'il est accusé une seconde fois de vol ou de rapine il ne pourra pas se libérer par un serment (d'innocence), mais il a le choix entre le fer ardent, l'eau bouillante ou le duel. Or la dernière partie de cet article est erronée, qui permet le choix entre le fer ardent, etc. .
1115
(12) Un héritier n'est pas tenu de répondre du vol ou de la rapine perpétrés par celui dont il hérite : ce qui est erroné du moins dans le for de la conscience.
1116
(Censure : les écrits sont condamnés comme) faux, téméraires, iniques et injustes, et en certaines choses comme hérétiques, schismatiques, contraires aux bonnes moeurs et dangereux pour les âmes.
1121
1. Tout le genre humain dans son ensemble, à l'exception du Christ, n'a pas le pouvoir de déterminer purement et simplement que Pierre et toute sa race doivent dominer politiquement le monde pour toujours
1122
2. Dieu ne peut pas donner pour toujours à un homme, pour lui- même et pour ses héritiers, une souveraineté temporelle.
1123
3. Des chartes de l'humanité inventées en vue d'un héritage civil perpétuel sont impossibles.
1124
4. Quiconque se trouve dans la grâce de façon sérieuse et fidèle, n'a pas seulement le droit, mais a réellement tous les dons de Dieu.
1125
5. C'est comme un fief seulement qu'un homme peut donner une souveraineté, soit temporelle, soit éternelle, à un fils qu'il le soit de façon naturelle ou selon l'imitation dans l'école du Christ.
1126
6. S'il y a un Dieu, les seigneurs temporels peuvent enlever de façon légitime des biens de fortune à l'Eglise si elle commet des manquements.
1127
7. S'agissant de savoir si l'Eglise se trouve dans un tel état ou non, il ne m'appartient pas d'en discuter ; mais il appartient aux seigneurs temporels de l'examiner et, le cas échéant, d'agir hardiment et de lui enlever les biens temporels sous peine de damnation éternelle.
1128
8. Nous savons qu'il n'est pas possible que le vicaire du Christ confère ou enlève une capacité à quelqu'un simplement en vertu de ses bulles, ou en vertu de celles-ci avec sa volonté et son assentiment ainsi que de celui de son collège.
1129
9. Il n'est pas possible qu'un homme soit excommunié s'il n'a pas été excommunié d'abord et surtout par lui-même.
1130
10. Personne n'est excommunié, suspendu ou tourmenté par d'autres censures pour le mettre dans un état pire, à moins qu'il s'agisse d'une affaire de Dieu.
1131
11. La malédiction ou l'excommunication ne lient pas purement et simplement, mais seulement lorsqu'elles sont portées contre un adversaire de la loi du Christ.
1132
12. Le Christ n'a pas enseigné par des exemples à ses disciples le pouvoir d'excommunier des subordonnés, surtout pas pour avoir récusé des biens temporels, mais bien au contraire.
1133
13. Les disciples du Christ n'ont pas le pouvoir d'exiger des biens temporels par la contrainte moyennant des censures.
1134
14. Il n'est pas possible de par la puissance absolue de Dieu que si le pape ou un autre prétend qu'il lie ou qu'il délie de n'importe quelle manière, il lie ou délie par là même.
1135
15. Nous devons croire qu'il ne lie ou délie que s'il se conforme à la loi du Christ.
1136
16. Ceci doit être cru de façon catholique : n'importe quel prêtre qui a été régulièrement ordonné a le pouvoir de conférer n'importe quel sacrement de façon suffisante, et par conséquent d'absoudre n'importe quel homme contrit de n'importe quel péché.
1137
17. Il est permis aux rois d'enlever des biens temporels à des hommes d'Eglise si ceux-ci en abusent de façon habituelle.
1138
18. Si des seigneurs temporels, des saints papes, ou la Tête de l'Eglise qui est le Christ, ont doté l'Eglise de biens de fortune et de grâce, et s'ils ont excommunié ceux qui lui enlèvent les biens temporels, il n'en est pas moins permis en raison d'une condition implicite, de la dépouiller des biens temporels s'il y a eu un délit proportionné.
1139
Un homme d'Eglise, et même le pontife romain, peut être légitimement réprimandé et même mis en accusation par des subordonnés et des laïcs.
1145
L'honnêteté de la sainte piété avec laquelle les fils bien- aimés, l'abbé et l'assemblée du monastère des apôtres Pierre et Paul et de la sainte vierge et martyre Osyth de l'ordre de saint Augustin dans l'Essex, dans le diocèse de Londres, rendent au Très-Haut leur culte dévot et zélé, mérite que... pour autant que Nous le pouvons avec Dieu, Nous écoutions avec faveur leurs requêtes. C'est pourquoi, cédant aux supplications de l'abbé et de l'assemblée en cette affaire, Nous accordons par les présentes, en vertu de l'autorité apostolique, à ce même abbé, à ses successeurs et à leurs chanoines, que ce même abbé et ses successeurs pour toujours, les abbés de ce monastère, durant le temps où ils seront en fonction, peuvent conférer librement et licitement, aux temps prescrits par le droit, à tous et à chacun des chanoines de ce monastère qui ont fait, ou qui auront fait profession, tous les ordres mineurs ainsi que les ordres du sous-diaconat, du diaconat et du presbytérat, et que lesdits chanoines qui auront été promus par ces mêmes abbés pourront exercer librement et licitement leur fonction dans les ordres ainsi reçus, sans qu'aucune constitution apostolique ou aucun édit contraire le contredisant - confirmé par quelque authentification que ce soit - puisse y mettre obstacle de quelque manière que ce soit.
Comme un don gracieux plus riche encore, Nous concédons à l'abbé et à l'assemblée, et Nous décidons en vertu de cette même autorité, que s'il devait arriver à l'avenir que des grâces, des permissions, des privilèges ou d'autres concessions ou lettres apostoliques concernant la collation ou la réception de ces ordres ou une autre matière ou affaire qui ont été concédés par le Siège apostolique ou en vertu de l'autorité susdite de façon non perpétuelle ou pour un certain temps à l'abbé et à l'assemblée précités, ou à d'autres dans le pays d'Angleterre ou ailleurs, soient révoqués, restreints ou diminués par ce même Siège, de façon générale ou particulière,
pour autant la présente concession ne sera révoquée, restreinte ou diminuée d'aucune manière de ce fait. Au contraire, à moins qu'il n'en soit fait mention de façon complète, explicite et littérale, cette lettre gardera toute la vigueur de sa validité, sans qu'aucune constitution concédée... et aucun édit contraire y fasse obstacle.
1146
La prévoyance circonspecte du Siège apostolique révoque et annule parfois ce qui a été concédé ou ordonné par elle, dans la mesure où... elle reconnaît que cela est d'une grande utilité, en particulier pour les cathédrales et pour les prélats qui y président. Il y a peu en effet Nous avons pensé devoir donner suite à la requête instante des fils bien-aimés, l'abbé et l'assemblée du monastère Sainte-Osyth de l'ordre de saint Augustin dans le diocèse de Londres, et permettre à ce même abbé et à ses successeurs, en vertu de l'autorité apostolique et comme une grâce spéciale, par une autre lettre venant de Nous 1145 , comme cela est dit de façon explicite dans cette lettre,
1 - tout d'abord que l'abbé lui-même et ses successeurs les abbés, durant le temps où ils sont en fonction, utilisent librement la mitre, l'anneau, et tous les autres insignes pontificaux, et que dans ledit monastère et dans les prieurés dépendant de ce monastère ainsi que dans les églises paroissiales ou autres qui relèvent d'eux - même si elles devaient ne pas leur être soumises de plein droit - ils donnent à l'occasion la bénédiction solennelle après la célébration de la messe, des vêpres ou des matines, pourvu que lors d'une telle bénédiction ne soient pas présents un évêque ou un légat du Siège apostolique,
2.- et ensuite que l'abbé et les successeurs susdits puissent conférer librement et licitement, aux temps prescrits par le droit, à tous et à chacun des chanoines qui ont fait ou auront fait profession, tous les ordres mineurs ainsi que les ordres du sous-diaconat, du diaconat et du presbytérat, sans que les constitutions de notre prédécesseur d'heureuse mémoire, le pape Alexandre IV, qui commence par "Abbates" et toute autre constitution apostolique y fasse obstacle de quelque façon que ce soit.
Cependant, étant donné que, comme le dit le contenu de la requête qui Nous est parvenue il y a peu de la part de notre vénérable frère Robert, l'évêque de Londres, le monastère susdit dans lequel ce même évêque a le droit de patronat a été fondé par certains prédécesseurs de cet évêque..., et que de telles lettres ou concessions ont pour effet de léser gravement l'évêque lui- même, sa juridiction ordinaire et l'Eglise de Londres, Nous avons été priés humblement par cet évêque de daigner, dans notre bonté apostolique, Nous soucier qu'il n'y ait pas de dommage pour lui et pour cette Eglise dans ce qui précède. Voulant pourvoir à cela... et cédant à ces demandes, en vertu de notre autorité apostolique et de par une science plus certaine, Nous révoquons, cassons et annulons par les présentes cette lettre et ces concessions, et Nous voulons qu'elles soient sans validité et sans portée.
1151
1. La substance du pain matériel de même que la substance du vin matériel subsistent dans le sacrement de l'autel.
1152
2. Les accidents du pain ne subsistent pas sans sujet dans le même sacrement.
1153
3. Le Christ n'est pas identiquement et réellement dans le même sacrement en sa propre personne corporelle.
1154
4. Si un évêque ou un prêtre est en état de péché mortel, il n'ordonne pas, n'accomplit pas le sacrement de l'autel, ne consacre pas et ne baptise pas.
1155
5. On ne trouve pas dans l'Evangile que le Christ ait ordonné de célébrer la messe.
1156
6. Dieu doit obéir au diable.
1157
7. Si quelqu'un a une contrition adéquate, toute confession extérieure est pour lui superflue et inutile.
1158
8. Si le pape est réprouvé (prescitus) et mauvais, et par conséquent membre du diable, il n'a pas de pouvoir sur les fidèles qui lui ait été donné par quelqu'un d'autre que, peut-être, César.
1159
9. Depuis Urbain VI, personne ne doit être accepté comme pape, mais il faut vivre à la façon des Grecs, sous ses propres lois.
1160
10. Il est contraire à la sainte Ecriture que des hommes d'Eglise possèdent des biens.
1161
11. Aucun prélat ne doit excommunier quelqu'un, à moins de savoir auparavant qu'il a été excommunié par Dieu ; celui qui excommunie ainsi devient pour cette raison hérétique ou excommunié.
1162
12. Un prélat qui excommunie un clerc qui a fait appel au roi ou au conseil du royaume, est par cela même traître envers le roi et le royaume.
1163
13. Ceux qui cessent de prêcher ou d'entendre la Parole de Dieu en raison d'une excommunication par des hommes sont excommuniés, et ils seront considérés comme traîtres envers le Christ au jour du jugement.
1164
14. Il est permis à un diacre ou à un prêtre de prêcher la Parole de Dieu sans autorisation du Siège apostolique ou d'un évêque catholique.
1165
15. Nul n'est seigneur civil, nul n'est prélat, nul n'est évêque, alors qu'il est en état de péché mortel 1230 .
1166
16. Les seigneurs temporels peuvent, comme ils le veulent, enlever leurs biens temporels aux bénéficiers ecclésiastiques qui sont fautifs de manière habituelle, c'est-à-dire qui sont fautifs par habitude, et non en acte seulement.
1167
17. Les gens du peuple peuvent corriger les seigneurs fautifs selon leur propre jugement.
1168
18. Les dîmes sont de simples aumônes, et les paroissiens peuvent les refuser selon leur bon vouloir à cause des péchés de leurs prélats.
1169
19. Les prières spéciales appliquées à une seule personne par les prélats ou par les religieux ne sont pas plus utiles à celle-ci que les prières générales, toutes choses étant égales.
1170
20. Celui qui fait l'aumône à des frères est de ce fait excommunié.
1171
21. Si quelqu'un entre dans quelque état religieux que ce soit, chez des possédants ou chez des mendiants, il en devient plus incapable et plus inapte à observer les commandements de Dieu.
1172
22. Les saints qui ont fondé des ordres religieux ont péché en les fondant.
1173
23. Les religieux qui vivent dans les ordres religieux ne font pas partie de la religion chrétienne.
1174
24. Les frères sont tenus de se procurer le vivre par le travail manuel, et non en mendiant. (Censure ajoutée ici dans les deux textes :) La première partie est scandaleuse et affirmée avec présomption dans la mesure où l'on parle ainsi d'une manière générale et sans faire de distinction la seconde est erronée, dans la mesure où elle affirme que la mendicité n'est pas permise aux frères.
1175
25. Tous ceux-là sont simoniaques qui s'obligent à prier pour d'autres qui leur viennent en aide temporellement.
1176
26. La prière d'un prescitus (réprouvé) n'a de valeur pour personne.
1177
27. Tout advient par nécessité absolue.
1178
28. C'est en raison de la convoitise d'un gain temporel et d'un honneur que la confirmation des jeunes, l'ordination des clercs, la consécration des lieux sont réservées au pape et aux évêques.
1179
29. Les universités, les studia, les collèges, l'octroi des grades et des fonctions de maître qu'on y exerce sont issus d'un vain paganisme et sont aussi utiles à l'Eglise que le diable.
1180
30. L'excommunication par le pape ou un quelconque prélat n'est pas à craindre, car elle est une sentence de l'Antéchrist.
1181
31.Ceux qui fondent des cloîtres pèchent et ceux qui y entrent sont des hommes diaboliques.
1182
32. Enrichir un clerc est contraire au commandement du Christ.
1183
33. Le pape Silvestre et l'empereur Constantin ont erré en dotant l'Eglise.
1184
34. Tous les membres des ordres mendiants sont des hérétiques et ceux qui leur font l'aumône sont excommuniés.
1185
35. Ceux qui entrent en religion ou dans un ordre sont par là même incapables d'observer les préceptes divins 1171 et, par conséquent, de parvenir au Royaume des cieux, à moins qu'ils en apostasient.
1186
36. Le pape et tous ses clercs qui possèdent des biens sont hérétiques du fait qu'ils possèdent des biens, de même que ceux qui sont d'accord avec eux, à savoir tous les seigneurs séculiers et les autres laïcs.
1187
37. L'Eglise romaine est la synagogue de Satan Ap 2,9 et le pape n'est pas le vicaire immédiat et prochain du Christ et des apôtres.
1188
3. Les lettres décrétales sont apocryphes et éloignent de la foi au Christ, et les clercs qui les étudient sont stupides.
1189
39. L'empereur et les seigneurs séculiers ont été séduits par le diable afin de doter l'Eglise de biens temporels.
1190
40. L'élection du pape par les cardinaux a été introduite par le diable.
1191
41. Il n'est pas nécessaire au salut de croire que l'Eglise romaine est supérieure à toutes les autres. (Censure :) C'est une erreur si par Eglise romaine on entend l'Eglise universelle ou le concile général, ou dans la mesure où il nierait la primauté du souverain pontife sur les autres Eglises particulières.
1192
42. Il est insensé de croire aux indulgences du pape et des évêques.
1193
43. Les serments qui sont faits pour renforcer les contrats humains et les rapports civils sont illicites.
1194
44. Augustin, Benoît et Bernard ont été damnés s'ils ne se sont pas repentis d'avoir possédé des biens, d'avoir fondé des ordres religieux et d'y être entrés ; et ainsi, depuis le pape jusqu'au moindre religieux, tous sont hérétiques.
1195
45. Tous les ordres religieux sans distinction ont été introduits par le diable.
1996 Denzinger 1049