1996 Denzinger 1328

Bulle sur l'union avec les coptes et les Ethiopiens, " Cantate

Domino ",

4 février 1442 (1441 selon le comput de Florence)

Décret pour les jacobites.

1330
La très sainte Eglise romaine, fondée par la voix de notre Seigneur et Sauveur, croit fermement, professe et prêche un seul vrai Dieu, tout-puissant, immuable et éternel ; le Père, le Fils et le Saint-Esprit ; un en essence, trine en personnes, le Père inengendré, le Fils engendré par le Père, le Saint-Esprit procédant du Père et du Fils ; le Père n'est pas le Fils ou le Saint-Esprit, le Saint-Esprit n'est pas le Père ou le Fils, mais le Père est seulement le Père, le Fils est seulement le Fils, le Saint-Esprit est seulement le Saint-Esprit. Le Père seul a engendré de sa substance le Fils. Le Fils seul est né du Père seul. Le Saint-Esprit seul procède à la fois du Père et du Fils. Ces trois personnes sont un seul Dieu, non trois dieux, parce que des trois une est la substance, une l'essence, une la nature, une la divinité, une l'infinité, une l'éternité, et toutes choses sont une, là où ne se rencontre pas l'opposition d'une relation.

1331
"En raison de cette unité le Père est tout entier dans le Fils, tout entier dans le Saint-Esprit, le Fils est tout entier dans le Père, tout entier dans le Saint-Esprit, le Saint-Esprit tout entier dans le Père, tout entier dans le Fils. Aucun ne précède l'autre par son éternité ou ne l'excède en grandeur ou ne le surpasse en pouvoir. Car c'est éternellement et sans commencement que le Fils naît du Père, et éternellement et sans commencement que le Saint- Esprit procède du Père et du Fils." Tout ce que le Père est ou a, il l'a non pas d'un autre, mais de soi et il est principe sans principe. Tout ce que le Fils est ou a, il l'a du Père, et il est principe issu d'un principe. Tout ce que le Saint-Esprit est ou a, il l'a à la fois du Père et du Fils. Mais le Père et le Fils ne sont pas deux principes du Saint-Esprit, mais un seul principe, de même que le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne sont pas trois principes de la créature, mais un seul principe.

1332
Donc tous ceux qui pensent des choses opposées ou contraires, l'Eglise les condamne, les réprouve, les anathématise et les dénonce comme étrangers au corps du Christ qu'est l'Eglise. Par suite elle condamne Sabellius qui confond les personnes et ôte complètement la distinction réelle entre elles, elle condamne les ariens, les eunomiens, les macédoniens qui disent que le Père est seul vrai Dieu et placent le Fils et le Saint-Esprit au rang des créatures. Elle condamne aussi tous les autres qui établissent des degrés ou une inégalité dans la Trinité.

1333
Elle croit très fermement, professe et prêche que vrai Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, est le créateur de toutes choses visibles et invisibles, qui, quand il l'a voulu a créé par bonté toutes les créatures tant spirituelles que corporelles, bonnes assurément parce qu'elles ont été faites par le souverain Bien, mais muables, parce qu'elles ont été faites à partir du néant, et elle affirme que le mal n'est pas de nature, parce que toute nature, en tant qu'elle est nature, est bonne.

1334
Elle professe qu'un seul et même Dieu est l'auteur de l'Ancien et du Nouveau Testament, c'est-à-dire de la Loi et des prophètes, et des évangiles, car c'est par l'inspiration du même Esprit Saint qu'ont parlé les saints de l'un et l'autre Testament, dont l'Eglise reconnaît et vénère les livres qui sont contenus sous les titres suivants.

1335
Cinq de Moïse, c'est-à-dire : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome ; Josué, Juges, Ruth, quatre livres des Rois, deux de Paralipomènes, Esdras, Néhémie, Tobie, Judith, Esther, Job, les Psaumes de David, les Paraboles, l'Ecclésiaste, les Cantiques des Cantiques, la Sagesse, l'Ecclésiastique, Isaïe, Jérémie, Baruch, Ezéchiel, Daniel, les douze petits prophètes, c'est-à-dire : Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie, les deux livres des Maccabées, les quatre évangiles de Matthieu, de Marc, de Luc, de Jean ; les quatorze épîtres de Paul, aux Romains, les deux aux Corinthiens, aux Galates, aux Éphésiens, aux Philippiens, les deux aux Thessaloniciens, aux Colossiens, les deux à Timothée et à Tite, à Philémon, aux Hébreux ; deux de Pierre ; trois de Jean ; une de Jacques ; une de Jude ; les Actes des Apôtres, et l'Apocalypse de Jean.

1336
C'est pourquoi elle anathématise la folie des manichéens qui ont posé deux premiers principes, l'un des choses visibles, l'autre des invisibles et ont dit qu'il y a un Dieu du Nouveau Testament et un autre de l'Ancien.

1337
Elle croit fermement, professe et prêche qu'une seule personne de la Trinité, vrai Dieu Fils de Dieu né du Père, consubstantiel et coéternel au Père, dans la plénitude de temps disposée par l'inscrutable profondeur du dessein divin a pour le salut du genre humain assumé dans le ventre immaculé de la Vierge Marie la vraie et entière nature d'un homme et se l'est attachée dans l'unité d'une personne avec une si profonde unité que tout ce qui en elle est de Dieu n'est pas séparé de l'homme et tout ce qui est de l'homme n'est pas divisé de la divinité, mais qu'il est un seul et même indivisible, chacune des deux natures subsistant dans ses propriétés, Dieu et homme, Fils de Dieu et Fils de l'homme égal au Père selon la divinité, inférieur au Père selon son humanité" (Profession de foi du Pseudo-Athanase :
Symbole ." Quicumque ", dit d'Athanase. , immortel et éternel de par la nature de la divinité, passible et temporel de par la condition de l'humanité assumée.

1338
Elle croit fermement, professe et prêche que le Fils de Dieu dans l'humanité assumée est véritablement né de la Vierge, a véritablement souffert, est véritablement mort et a été enseveli, est véritablement ressuscité d'entre les morts, est monté aux cieux, siège à la droite du Père, et viendra à la fin des siècles pour juger les vivants et les morts.

1339
Elle anathématise, exècre et condamne toute hérésie soutenant des thèses contraires. Et d'abord elle condamne Ebio, Cérinthe, Marcion, Paul de Samosate, Photin et tous ceux qui blasphèment semblablement qui, ne pouvant comprendre l'union personnelle de l'humanité au Verbe Jésus Christ, notre Seigneur, ont nié qu'il soit vrai Dieu, le reconnaissant seulement comme homme qui, par une participation plus grande à la grâce divine qu'il avait reçue par le mérite de sa vie plus sainte, s'était appelé homme divin.

1340
Elle anathématise aussi Mani et ses sectateurs qui, imaginant que le Fils de Dieu a assumé non point un vrai corps, mais un corps apparent, ont entièrement supprimé la vérité dans le Christ.

1341
Et aussi Valentin qui prétend que le Fils de Dieu n'a rien pris de la Vierge Mère, mais a assumé un corps céleste et a traversé l'utérus de la Vierge comme s'écoule l'eau d'un aqueduc.

1342
Arius aussi qui, prétendant que le corps assumé au sortir de la Vierge manquait d'âme, a voulu qu'au lieu d'une âme il y ait eu la divinité.

1343
Apollinaire encore qui, comprenant que si l'on niait une âme qui informe le corps, il n'y avait pas non plus dans le Christ d'humanité véritable, a posé seulement une âme sensitive, mais dit que la divinité du Verbe tenait lieu d'âme rationnelle.

1344
Elle anathématise aussi Théodore de Mopsueste et Nestorius qui prétendent que l'humanité a été unie au Fils de Dieu par la grâce, et que pour cela il y a dans le Christ deux personnes, de même qu'ils professent qu'il y a deux natures, car ils ne pouvaient comprendre qu'il y ait eu union hypostatique de l'humanité au Verbe et pour cette raison niaient qu'elle ait reçu la substance du Verbe. Car selon ce blasphème ce n'est pas le Verbe qui s'est fait chair, mais le Verbe par la grâce a habité dans la chair, c'est-à-dire que ce n'est pas le Fils de Dieu qui s'est fait homme, mais plutôt le Fils de Dieu qui a habité dans l'homme.

1345
Elle anathématise aussi, exècre et condamne l'archimandrite Eutychès, qui, comprenant que selon le blasphème de Nestorius la vérité de l'Incarnation est exclue et que par conséquent il faut que l'humanité ait été unie au Verbe de Dieu de telle sorte qu'il y eût une seule et même personne de la divinité et de l'humanité et de plus ne pouvant concevoir l'unité de la personne si la pluralité des natures restait, de même qu'il a posé qu'il y a dans le Christ une seule personne de la divinité et de l'humanité, il a de même prétendu qu'il y a une seule nature, admettant avec un blasphème et une impiété extrêmes ou bien que l'humanité s'était changée en divinité ou bien la divinité en humanité.

1346
L'Eglise anathématise aussi, exècre et condamne Macaire d'Antioche et tous ceux qui professent des thèses semblables, qui, tout en soutenant avec vérité la dualité des natures et l'unité de la personne, s'est pourtant démesurément trompé sur les opérations du Christ, disant que dans le Christ les deux natures n'avaient qu'une seule opération et une seule volonté. La sacro- sainte Eglise romaine anathématise tous ces hommes avec leurs hérésies, en affirmant qu'il y a dans le Christ deux volontés et deux opérations.

1347
Elle croit fermement, professe et enseigne que jamais être conçu d'un homme et d'une femme n'a été délivré de la domination du diable, sinon par la foi en notre Seigneur Jésus Christ médiateur entre Dieu et les hommes
1Tm 2,5, qui, conçu, né et mort sans péché, a seul par sa mort abattu l'ennemi du genre humain, en détruisant nôs péchés, qui a de nouveau ouvert l'entrée du Royaume céleste que le premier homme avait perdue par son propre péché avec toute sa descendance, et dont la future venue a été annoncée par tous les saints sacrifices, sacrements et cérémonies de l'Ancien Testament.

1348
Elle croit fermement, professe et enseigne que les prescriptions légales de l'Ancien Testament qui se divisent en cérémonies, saints sacrifices, sacrements, parce qu'ils avaient été institués pour signifier quelque chose de futur, bien qu'en ce temps-là ils aient été adaptés au culte divin, une fois venu notre Seigneur Jésus Christ qui était signifié par eux, ont pris fin et qu'ont commencé les sacrements du Nouveau Testament. Quiconque encore après la Passion met son espoir dans les prescriptions légales et se soumet à elles en les croyant nécessaires au salut, comme si la foi dans le Christ ne pouvait sauver sans elles, a péché mortellement. Elle ne nie pas cependant que, depuis la Passion du Christ jusqu'à la promulgation de l'Evangile, elles ont pu être respectées du moins dans la mesure où on les croyait si peu que ce fût nécessaires au salut. Mais, après la promulgation de l'Evangile, l'Eglise affirme qu'elles ne peuvent être respectées sans l'anéantissement du salut éternel.
Donc elle dénonce comme étrangers à la foi du Christ tous ceux qui depuis ce temps-là observent la circoncision, le sabbat et les autres prescriptions légales, et affirme qu'ils ne peuvent pas du tout avoir part au salut éternel, sauf si un jour ils reviennent de ces erreurs. Donc à tous ceux qui se glorifient du nom de chrétiens, elle prescrit de manière absolue qu'à n'importe quel moment soit avant soit après le baptême il faut renoncer à la circoncision, que l'on place en elle ou non son espoir, elle ne peut être respectée sans anéantissement du salut éternel.

1349
Au sujet des enfants, en raison du péril de mort qui peut souvent se rencontrer, comme il n'est pas possible de leur porter secours par un autre remède que par le sacrement du baptême, par lequel ils sont arrachés à la domination du diable et sont adoptés comme enfants de Dieu, elle avertit qu'il ne faut pas différer le baptême pendant quarante ou quatre-vingts jours ou une autre durée, comme font certains, mais qu'il doit être conféré le plus tôt qu'il sera commodément possible, mais de telle sorte que, s'il y a péril de mort immédiat, ils soient baptisés sans aucun délai, même par un laïc ou une femme, dans la forme de l'Eglise, si un prêtre fait défaut, comme il est contenu plus complètement dans le décret des Arméniens
1315 .

1350
Elle croit fermement, professe et prêche que toute créature de Dieu est bonne' " et que rien n'est à rejeter, si on le reçoit avec action de grâces "
1Tm 4,4, parce que selon la parole du Seigneur : " Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme" Mt 15,11, et elle affirme que la différence que fait la Loi de Moïse entre aliments purs et impurs appartient à ce qui est cérémoniel, qui avec l'apparition de l'Evangile s'est effacé et a cessé d'être efficace. Elle dit aussi que l'interdiction faite par les apôtres " des viandes immolées aux idoles, du sang, de la chair étouffée " Ac 15,29, convenait à ce temps-là où, des juifs et des gentils qui vivaient avec des cérémonies et des moeurs différentes, naissait une seule Eglise, de sorte que, les gentils aussi observaient certaines choses en commun avec les juifs, et que l'occasion était offerte de se rassembler dans un même culte de Dieu et la même foi, et qu'un sujet de dissension était supprimé, puisque les juifs en raison de leur antique tradition considéraient comme abominable le sang et la chair étouffée, et on pouvait penser qu'en mangeant la viande immolée les gentils reviendraient à l'idolâtrie. Mais quand la religion chrétienne se fut propagée jusqu'à un point tel qu'on ne voyait plus en elle un seul juif charnel, mais que tous ceux qui passaient à l'Eglise communiaient dans les mêmes rites et cérémonies de l'Evangile, croyant qu'" aux purs tout est pur " Tt 1,15 la cause de cette interdiction apostolique ayant cessé, elle prit fin.
Elle proclame donc qu'aucune sorte de nourriture qu'accepte la société humaine ne doit être condamnée, et qu'aucune distinction ne doit être faite entre les animaux par qui que ce soit, homme ou femme, et de quelque genre de mort qu'ils périssent, bien que pour la santé du corps, pour l'entraînement à la vertu, pour la discipline régulière et ecclésiastique beaucoup d'entre eux qui ne sont pas interdits doivent être écartés ; car selon l'Apôtre " toutes sont permises, mais toutes ne sont pas avantageuses " 1Co 6,12 1Co 10,23


1351
Elle croit fermement, professe et prêche qu'" aucun de ceux qui se trouvent en dehors de l'Eglise catholique, non seulement païens mais encore juifs ou hérétiques et schismatiques ne peuvent devenir participants à la vie éternelle, mais iront " dans le feu éternel qui est préparé par le diable et ses anges"
Mt 25,41 à moins qu'avant la fin de leur vie ils ne lui aient été agrégés ; elle professe aussi que l'unité du corps de l'Eglise a un tel pouvoir que les sacrements de l'Eglise n'ont d'utilité en vue du salut que pour ceux qui demeurent en elle, pour eux seuls jeûnes, aumônes et tous les autres devoirs de la piété et exercices de la milice chrétienne enfantent les récompenses éternelles, et que " personne ne peut être sauvé, si grandes que soient ses aumônes, même s'il verse son sang pour le nom du Christ, s'il n'est pas demeuré dans le sein et dans l'unité de l'Eglise catholique."

1352
Mais parce que dans le décret des Arméniens rapporté ci-dessus n'a pas été expliquée la formule qu'a toujours eu coutume d'employer, dans la consécration du Corps et du Sang du Seigneur la sacro-sainte Eglise romaine, affermie par la doctrine et l'autorité des apôtres Pierre et Paul, nous pensons qu'il faut l'introduire dans les présentes. Dans la consécration du Corps du Seigneur elle utilise cette formule : "Ceci est mon corps" ; dans celle du Sang: "Car ceci
est le calice de mon sang, nouvelle et éternelle alliance, mystère de foi, qui pour vous et pour beaucoup sera répandu en rémission des péchés."
Quant au pain de froment dans lequel s'accomplit le sacrement, il est absolument sans importance qu'il ait été cuit ce jour-là, ou plus tôt ; car pourvu que la substance du pain subsiste, il ne faut absolument pas douter que, après que les mots cités de la consécration du Corps ont été prononcés par le prêtre avec l'intention de l'accomplir, il sera aussitôt transsubstantié dans le vrai Corps du Christ.

1353
Puisque, assure-t-on, certains rejettent comme condamnées des quatrièmes noces, pour qu'on ne croie pas qu'il y ait un péché là où il n'y en a pas, comme selon l'Apôtre quand le mari est mort l'épouse est libérée de sa loi et a la permission d'épouser qui elle veut dans le Seigneur
Rm 7,2 1Co 7,39 et qu'il ne distingue pas si le mort est son premier, son deuxième ou son troisième mari, nous déclarons que peuvent être licitement contractées non seulement des deuxièmes et des troisièmes, mais encore des quatrièmes et davantage, si n'y fait pas obstacle un empêchement canonique. Cependant nous disons que sont plus louables celles qui s'abstenant ensuite du mariage demeureront dans la chasteté, parce que nous estimons que si la virginité est préférable au veuvage, de même un chaste veuvage est loué, à juste titre comme préférable à des noces.



NICOLAS V : 6 mars

1447 - 24/25 mars

CALIXTE III : 8

avril 1455 - 6 Aoû


Constitution " Regimini universalis " à l'Evêque de Magdebourg,

Naumbourg et Hal

Usure et contrat de cens

1355
Une supplique qui Nous a été récemment adressée disait que depuis très longtemps, et de mémoire d'homme on ne se souvient plus du contraire, dans différentes parties de l'Allemagne, pour le bien commun des hommes parmi les habitants de ces contrées et ceux qui y séjournent, s'était établie et avait été gardée jusqu'à présent la coutume suivante :
les habitants et les résidents, ceux du moins à qui leur condition ou leur avantage leur en suggérait l'utilité, avaient l'habitude de vendre les revenus ou rentes annuelles en marcs, florins et gros - monnaies qui ont cours dans ces pays - provenant de leurs biens, maisons, champs, fonds, possessions ou héritages et, pour chaque marc, florin ou gros, de recevoir en espèces des acquéreurs de ces revenus ou rentes un prix déterminé convenable, variant selon les époques, selon les conventions intervenues à ce sujet entre les vendeurs et les acheteurs eux-mêmes, hypothéquant de façon efficace par le paiement de ces revenus ou rentes ceux des biens, des terres, des champs, des fonds, des possessions et des héritages qui étaient expressément mentionnés dans ces contrats ; en faveur de ces vendeurs ;
il était ajouté ceci :
Si ceux-ci restituent aux acheteurs en tout ou en partie la somme reçue d'eux, ils sont entièrement libres, en proportion de cette restitution, de l'obligation de payer les revenus ou rentes afférant à la somme restituée, mais que ces mêmes acheteurs, même si ces biens, maisons, terres, champs, possessions et héritages ont été entièrement détruits ou dévastés avec le temps, ne pouvaient pas recouvrer la somme versée elle-même, même en recourant aux tribunaux.

1356
Certains cependant sont hésitants et inquiets, se demandant si les contrats de ce genre doivent être considérés comme licites. C'est pourquoi certains qui les considèrent comme usuraires en prennent occasion pour refuser le paiement des revenus et des rentes qu'ils doivent. ...

1357
Nous donc..., pour lever à ce sujet toute équivoque et toute incertitude, en vertu de notre autorité apostolique, nous déclarons par les présentes que les contrats précités sont licites et conformes au droit, et que ces vendeurs, toute opposition cessant, sont tenus effectivement au paiement de ces rentes et de ces revenus conformément à la teneur des contrats en question.



PIE II : 19

Août 1458 - 14 Août


Propositions condamnées de Zaninus de Solcia dans la lettre "

cum sicut accepimu

14 novembre 1459.

Erreurs de Zaninus de Solcia.

1361
(1) Le monde doit être consumé et prendre fin de façon naturelle, la chaleur du soleil consumant l'humidité de la terre et de l'air en sorte que les éléments s'enflamment.

1362
(2) Et tous les chrétiens doivent être sauvés.

1363
(3) Et aussi : Dieu a créé un autre monde encore que celui-ci, et dans le temps de ce dernier il a existé beaucoup d'autres hommes et de femmes, et que par conséquent Adam n'a pas été le premier homme.

1364
(4) De même Jésus Christ n'a pas souffert et n'est pas mort pour la Rédemption par amour pour le genre humain mais en raison de l'influence nécessitante des astres.

1365
(5) De même : Jésus Christ, Moïse et Mahomet ont dirigé le monde selon leur bon plaisir.

1366
(6) De même : notre Seigneur Jésus Christ est né illégitime, et il n'est pas dans l'hostie consacrée selon l'humanité mais seulement selon la divinité.

1367
(7) La luxure en dehors du mariage n'est un péché qu'à raison de son interdiction par des lois positives, et c'est pourquoi elles ont moins bien réglé les choses, et c'est seulement par son interdiction par l'Eglise qu'il est empêché de suivre l'opinion d'Epicure comme vraie.

1368
(8) En outre : s'emparer de choses d'autrui n'est pas un péché mortel, même si cela se fait contre le gré du propriétaire.

1369
(9) Enfin la Loi chrétienne prendra fin de par la succession d'une autre loi, de même que la Loi de Moise a pris fin de par la Loi du Christ.


Bulle " Exsecrabilis " 18 janvier 1460 (1459 selon le comput

florentin).


L'appel du pape à un concile général

1375
En ce temps de tempête est né cet abus exécrable et inconnu des temps anciens que certains, imbus d'esprit de rébellion, non pas par désir d'un jugement plus sain, mais pour échapper à un péché qu'ils ont commis, osent faire appel du pontife romain, le vicaire du Christ, à qui il a été dit dans la personne du bienheureux Pierre " Pais mes brebis "
Jn 21,17 et " Tout ce que tu auras lié sur terre sera lié aussi dans les cieux " Mt 16,19, à un concile futur. ... C'est pourquoi, voulant rejeter loin de l'Eglise du Christ ce poison pernicieux..., nous condamnons les appels de cette sorte et nous les réprouvons comme erronés et détestables.

Bulle " Ineffabilis summi Providentia Patris ", 1er Août 1464

Le sang du Christ dans les trois jours de la mort

1385
.. En vertu de l'autorité apostolique Nous statuons et ordonnons par les présentes que désormais il ne sera plus permis à aucun des Frères précités (Mineurs et Prêcheurs) de disputer, de prêcher et de parler publiquement ou en privé au sujet de la question douteuse susdite, ou d'en persuader d'autres que c'est manifestement une hérésie ou un péché que de tenir ou de croire (comme il est présupposé) que le très saint sang était à part ou séparé de quelque façon que ce soit de la divinité durant les trois jours de la Passion de notre Seigneur Jésus Christ, et cela jusqu'au moment où par une décision concernant ce doute il aura été défini par Nous et par le Siège apostolique ce qui doit être tenu.




PAUL II : 30 août

1464-26 juillet

SIXTE IV : 9

août 1471 - 12 août



Propositions de Pierre de Rivo condamnées dans la bulle " Ad

Christi vicarii"

du 3 janvier 1474 texte de rétractation.

Erreurs concernant la vérité d'événements futurs.

1391
(1) Lorsqu'en Luc 1 Elisabeth parle et dit à la bienheureuse Vierge Marie " Bienheureuse es-tu qui as cru, parce que s'accomplira en toi ce qui t'a été dit par le Seigneur "
Lc 1,45, elle semble donner à entendre que ces propositions, à savoir " Tu enfanteras un fils et tu lui donneras nom de Jésus ; il sera grand " etc. Lc 1,31 s. n'avaient pas encore de vérité.

1392
(2) De même : lorsqu'à la fin de Luc le Christ dit après la Résurrection " Il faut que s'accomplisse tout ce qui a été écrit de moi dans la Loi de Moïse, les prophètes et les Psaumes "
Lc 24,44, il semble avoir donné à entendre que de telles propositions étaient auparavant dénuées de vérité.

1393
(3) De même He 10 où l'Apôtre dit : " La loi a l'esquisse des biens à venir" et " non l'expression des réalités elles-mêmes "
He 10,1, il semble donner à entendre que les propositions de la Loi ancienne, qui portent sur le futur, n'avaient pas encore de vérité déterminée.

1394
(4) De même, qu'il ne suffit pas pour la vérité d'une proposition concernant le futur qu'une chose sera, mais 'il est requis qu'elle sera sans qu'il puisse y être mis obstacle.

1395
(5) De même il est nécessaire de dire l'un des deux ou bien qu'il n'y a pas dans les articles de foi concernant le futur de vérité présente ou actuelle, ou bien que ce qui est signifié par eux n'a pas pu être empêché par la volonté divine.

1396
(Censure :) scandaleuses et qui dévient du chemin de la foi catholique.

Bulle " Salvator noster " en faveur de l'église de Saint Pierre

de Saintes, 3 Ao

Indulgences pour les défunts.

1398
Et pour procurer le salut des âmes dans le temps surtout où plus que jamais elles ont besoin des suffrages des autres et où moins que jamais elles peuvent s'aider elles-mêmes, Nous voulons en vertu de notre autorité apostolique venir au secours, avec le trésor de l'Eglise, des âmes séjournant au purgatoire qui ayant quitté la lumière du jour unis au Christ par l'amour ont mérité, durant leur vie, que leur soit accordée une telle indulgence ; animés d'une affection paternelle, autant que Nous le pouvons avec Dieu, Nous concédons et accordons, confiants en la miséricorde divine et en la plénitude du pouvoir, que si des parents, des amis, ou d'autres fidèles du Christ animés par la piété, donnent - pour le bénéfice de ces âmes qui au purgatoire sont exposées au feu pour l'expiation des peines dues au péché - durant ladite période de dix ans et lors de la visite de l'église une somme déterminée ou une valeur en vue de la réfection de l'église de Saintes, selon ce qu'a ordonné le doyen et le chapitre de ladite église ou notre collecteur, ou s'ils l'envoient par un messager à choisir par eux durant la même période de dix ans, Nous voulons que cette indulgence plénière par mode de suffrage
1405 vale pour la rémission des péchés de ces âmes du purgatoire pour lesquelles - comme il est présupposé - on aura acquitté ladite somme d'argent ou valeur, et qu'elle soit à leur bénéfice.

Constitution " Cum praeexcelsa " 27 février 1477 (1476 selon le

comput de la cur


L'immaculée Conception de Marie.

1400
Lorsque nous scrutons, en recherchant avec une considération, les marques insurpassables des mérites grâce auxquels la reine des cieux, la glorieuse Marie Mère de Dieu portée dans les hauteurs du ciel, resplendit parmi les astres comme l'étoile du matin..., nous jugeons qu'il est digne, ou plutôt qu'il est un devoir, d'inviter tous les fidèles du Christ pour le pardon et la rémission de leurs péchés, à rendre grâces et louanges au Dieu tout-puissant pour l'admirable conception de la Vierge immaculée. Sa providence considérant de toute éternité l'humilité de cette Vierge, voulant réconcilier avec son Créateur la nature humaine assujettie à la mort par la chute du premier homme, en a fait la demeure de son Fils unique en la préparant par le Saint-Esprit ; d'elle il a pu prendre la chair de notre condition mortelle pour racheter son peuple, cependant qu'elle demeurait vierge après son enfantement. Nous invitons les fidèles à célébrer la messe et les autres offices divins institués à cette fin dans l'Eglise de Dieu et à y assister, pour que, par les mérites et l'intercession de cette même Vierge, ils deviennent dignes de la grâce divine.


Encyclique " Romani Pontificis Provida ", 27 Novembre 1477.

Le sens des mots " per modum suffragii " ('par mode de suffrage')

1405
Il Nous a donc été rapporté ces derniers mois, qu'à l'occasion de la publication de l'indulgence concédée à une autre occasion à l'Eglise de Saintes
1398 , plusieurs scandales et dangers ont surgi, et que certains prédicateurs... ont mal interprété notre écrit, et qu'à l'occasion de l'indulgence susdite que Nous avons concédée par mode de suffrage pour les âmes du purgatoire, ils ont affirmé et affirment encore publiquement qu'il n'est plus nécessaire de prier ou de présenter de pieux suffrages pour ces âmes. De ce fait beaucoup ont été retenus de bien faire.
Voulant parer à de tels scandales et de telles erreurs en vertu de notre office de pasteur, Nous avons écrit par nos Brefs à divers prélats de cette région pour qu'ils expliquent aux fidèles du Christ que cette indulgence plénière par mode de suffrage pour les âmes séjournant au purgatoire, a été concédée par Nous non pas pour que les fidèles du Christ eux-mêmes soient retenus d'accomplir des oeuvres pies et bonnes, mais pour qu'elle profite par mode de suffrage au salut des âmes, et que cette indulgence profite autant que si des prières dévotes et des aumônes pies étaient faites ou offertes pour le salut de ces âmes.

1406
Il y a peu cependant Nous avons appris, non sans grand déplaisir pour notre coeur, que certains ont interprété ces paroles de façon moins juste et tout autrement que selon ce qu'a été et est notre intention. ... En effet Nous... n'avons pas écrit et expliqué aux prélats susdits que l'indulgence plénière précitée semble profiter autant aux âmes séjournant au purgatoire que si des prières dévotes étaient faites et des aumônes pies étaient faites ; non qu'il ait été ou qu'il soit dans notre intention ou que Nous voulions inférer que l'indulgence ne profite et ne peut pas davantage que les aumônes et les prières, ou que les aumônes et les prières profitent et peuvent autant qu'une indulgence par mode de suffrage, puisque Nous savons que les prières et les aumônes sont très éloignées d'une indulgence par mode de suffrage ; mais Nous disions qu'elle vaut "autant", ce qui veut dire de la manière, "que si" ce qui veut dire de la manière dont valent mes prières et les aumônes. Et parce que les prières et les aumônes valent comme des suffrages accomplis pour les âmes, Nous, à qui est conférée d'en haut la plénitude du pouvoir, désireux d'apporter aux âmes du purgatoire aide et suffrage puisés dans le trésor de l'Eglise universelle qui consiste dans les mérites du Christ et de ses saints et qui Nous a été confié, Nous avons concédé l'indulgence susdite, de telle sorte cependant que les fidèles eux-mêmes présentent ces suffrages pour les âmes que les âmes des défunts ne peuvent plus présenter par elles-mêmes. C'est cela que Nous avons pensé et pensons dans nos écrits...

1407
De même que notre désir saint et louable ne peut donc être condamné par personne à bon droit, de même l'intention et la saine compréhension qui vise seulement un bien manifeste ne doivent pas être combattues par le moyen de l'ambiguïté, puisque selon la règle de la science théologique toute proposition qui contient en elle un sens douteux doit toujours être comprise selon le sens qui conduit à une affirmation vraie.
C'est pourquoi... par les présentes Nous décidons et déclarons de notre propre mouvement que dans tous nos écrits notre intention a toujours été et est aussi maintenant que cette indulgence plénière par mode de suffrage pour les âmes séjournant au purgatoire ainsi concédée, vaut et porte secours de la manière dont la position commune des docteurs reconnaît qu'elles valent et portent secours.


Propositions de Pierre d'Osma condamnées dans la bulle

"Licet ea quae de nostro mandato ", 9 août 1479.

Erreurs concernant la confession sacramentelle et les indulgences

1411
(1) La confession des péchés en détail, qui provient en réalité d'un statut de l'Eglise universelle, n'est pas connue de par le droit divin.

1412
(2) Pour ce qui est de la faute et de la peine, les péchés mortels sont effacés dans l'autre monde sans confession par la seule contrition du coeur,

1413
(3) et les pensées dépravées le sont par le seul déplaisir.

1414
(4) Que la confession soit secrète n'est pas exigé de façon nécessaire.

1415
(5) Ceux qui se confessent ne doivent pas être absous avant d'avoir accompli la pénitence.

1416
(6) Le pontife romain ne peut pas remettre les peines du purgatoire,

1417
(7) ni dispenser de ce qui a été déterminé par l'Eglise universelle.

1418
(8) Pour ce qui concerne la collation de la grâce, le sacrement de la pénitence est un sacrement de la nature, mais non de l'institution du Nouveau ou de l'Ancien Testament.

1419
(Censure : ) Pour prendre une mesure de prudence plus grande, Nous déclarons... que les propositions précitées sont fausses, toutes et chacune, contraires à la sainte foi catholique, erronées et scandaleuses et totalement étrangères à la vérité de l'Evangile, et contraires aussi aux décrets des saints Pères et à d'autres constitutions apostoliques, et qu'elles contiennent une hérésie manifeste.



1996 Denzinger 1328