1996 Denzinger 1419

Constitution " Grave nimis ", 4 Septembre 1483

L'Immaculée Conception de Marie.

1425
Bien que la sainte Eglise romaine célèbre publiquement et solennellement la fête de la conception de l'immaculée et toujours Vierge Marie et qu'elle a institué un office spécial et particulier à son sujet, certains prédicateurs de divers ordres, comme Nous l'avons appris, n'ont pas eu honte jusqu'ici d'affirmer publiquement au peuple de diverses villes et régions, et ne cessent de prêcher chaque jour, que pèchent mortellement ou sont hérétiques tous ceux qui tiennent ou affirment que cette même glorieuse et immaculée Mère de Dieu a été conçue sans la tache du péché originel, et qu'ils pèchent mortellement ou sont hérétiques s'ils célèbrent l'office de cette Immaculée Conception et qu'ils écoutent les sermons de ceux qui affirment qu'elle a été conçue sans cette tache.

1426
... Dans l'intention de Nous opposer à ces hardiesses téméraires..., Nous réprouvons et condamnons - de notre propre mouvement, non à 1a demande d'une requête quelconque qui nous aurait été présentée à ce sujet, mais suite uniquement à notre propre délibération et de science certaine - ces assertions de ces prédicateurs et des autres, quels qu'ils soient, qui osent affirmer que ceux qui croient et tiennent que la mère de Dieu a été préservée du péché originel dans sa conception seraient à cause de cela entachés d'hérésie ou qu'ils pécheraient mortellement, ou que s'ils célèbrent cet office de la conception ou entendent ces sermons ils encourraient la faute d'un péché ; ces affirmations Nous les réprouvons et les condamnons par les présentes, en vertu de l'autorité apostolique, comme fausses, erronées et totalement contraires à la vérité, ainsi que les livres précités qui ont été publiés avec ce contenu ;... Nous soumettons à la même peine et à la même censure ceux qui osent affirmer que les tenants de l'opinion contraire, à savoir que la glorieuse Vierge Marie a été conçue sans le péché originel, se rendent coupables d'hérésie ou d'un péché mortel, puisque la chose n'a pas encore été décidée par l'Eglise romaine et par le Siège apostolique.




INNOCENT VIII :

29 août 1484-25 j


Bulle " Exposit tuae devotionis " à Jean de Cirey, abbé du

monastère de Citeaux,

diocèse de Chalon-sur-Saône, 9 avril l489

L'étendue du pouvoir d'ordre du prêtre.

1435
Comme Nous l'a fait savoir une requête qui Nous a présentée il y a peu et venant de toi, il t'a été concédé, en vertu de privilèges et d'indults apostoliques, à toi et aux abbés des quatre monastères précités, pour le temps où ils exercent leur fonction, que soient en vigueur les autorisations de conférer tous les ordres mineurs aux personnes de cet ordre à l'intérieur des monastères précités, de bénir les nappes d'autel et d'autres ornements d'Eglise, de faire usage de la mitre, de l'anneau et des autres insignes pontificaux, ainsi que de donner dans leur propre monastère et dans les autres monastères ou prieurés qui leur sont soumis, et dans les églises paroissiales ou autres qui leur appartiennent en totalité ou en partie - même si elles ne devaient pas leur être soumises de plein droit -,la bénédiction solennelle après la célébration de la messe, des vêpres et des matines, dès lors qu'aucun évêque ou légat du Siège apostolique n'est présent lors d'une telle bénédiction... :
Nous qui entourons cet ordre avant les autres d'un amour affectueux et qui avons l'intention de le gratifier de grâces et de privilèges qui ne soient pas moindres que ce qu'ont accordé nos prédécesseurs, disposés à répondre à tes demandes sur ce point, Nous t'accordons par les présentes comme une faveur spéciale, en vertu de l'autorité apostolique et de science certaine, à toi et à tes successeurs et aux abbés susdits des autres quatre monastères précités, que maintenant et durant le temps où ils exerceront leur fonction, vous et eux vous pourrez à l'avenir, de façon libre et licite, bénir les vêtements et les ornements d'Eglise mentionnés ci-dessus et tous les autres..., consacrer les calices..., consacrer les autels en tous les lieux de l'ordre avec le saint chrême reçu auparavant d'un évêque catholique, et aussi donner la bénédiction solennelle après la célébration de la messe, des vêpres et des matines, et pour que les moines de l'ordre susdit ne soient pas contraints de courir de-ci, de-là en dehors du monastère pour recevoir les ordres du sous-diaconat et du diaconat, vous pourrez conférer régulièrement ces autres ordres du sous- diaconat et du diaconat à ceux que vous aurez trouvés aptes, toi et tes successeurs, à tous les moines de l'ordre susdit, et les quatre abbés précités et leurs successeurs aux religieux des monastères susmentionnés...



ALEXANDRE VI: 11 août

1492-18 août 1503

PIE III : 22

septembre-18 octobre 150

JULES II : 31 octobre

1503-21 février


5ème concile du LATRAN (18e oecuménique)3 mai 1512-16 mars 1517

Continuation du 5ème concile du Latran sous LÉON X



LEON X : 11 mars

1513-1er décembre 15


8 ème session : bulle " Apostolici regiminis ".

Doctrine concernant l'âme humaine, contre les néo- aristotéliciens

1440
De nos jours... le semeur de zizanie, l'antique ennemi du genre humain
Mt 13,25 a osé à nouveau semer et multiplier dans le champ du Seigneur des erreurs très pernicieuses, qui ont toujours été rejetées par les fidèles, au sujet de l'âme et principalement de l'âme raisonnable, à savoir que celle-ci serait mortelle et unique en tous les hommes. Et certains, s'adonnant à la philosophie avec témérité, soutiennent que cela est vrai, au moins selon la philosophie :
Désirant appliquer un remède opportun contre cette peste, avec l'approbation de ce saint concile, Nous condamnons et réprouvons tous ceux qui affirment que l'âme intellective est mortelle ou unique en tous les hommes, ou qui sont dans le doute à ce sujet.
En effet, non seulement celle-ci est vraiment, par soi et essentiellement forme du corps humain, comme il est dit dans le canon de notre prédécesseur, le pape Clément V, publié au concile de Vienne 902 , mais elle est à la vérité immortelle, sujette à la multiplicité selon la multiplicité des corps dans lesquels elle est infusée, effectivement multipliée et sujette à être multipliée dans l'avenir. ...

1441
Puisque la vérité ne peut aucunement être contraire à la vérité, Nous définissons donc comme étant complètement fausse toute assertion contraire à la vérité de la foi éclairée
3017 , et Nous interdisons avec la plus grande rigueur de permettre que soit enseignée une position différente. Et Nous décidons que tous ceux qui adhèrent à l'affirmation d'une telle erreur, en disséminant de la sorte les hérésies les plus condamnables, doivent être totalement évités et punis, comme étant de détestables et abominables hérétiques et infidèles qui ébranlent la foi catholique.

10ème session, 4 mai 1515 : bulle " Inter multiplices "

L'usure et les monts de piété.

1442
Certains maîtres et docteurs disent que ces monts ne sont pas licites lorsque, après un certain temps, les administrateurs de tels monts exigent des pauvres mêmes à qui le prêt est fait quelque chose de plus que le capital ; pour cette raison, ces monts n'échapperaient pas au crime d'usure... puisque notre Seigneur, comme l'atteste l'évangéliste Luc
Lc 6,34 ss., nous a obligés par un précepte clair à ne pas attendre d'un prêt plus que le capital. En effet, il y a précisément usure lorsque, par suite de l'usage d'une chose qui ne produit pas de fruits, l'on s'efforce d'obtenir un surplus et un fruit sans effort, sans frais et sans risques. ...

1443
De nombreux autres maîtres et docteurs affirment... que, pour un bien si grand et si nécessaire à la chose publique, rien ne doit être exigé ni espéré en raison du seul prêt, mais que, pour indemniser ces mêmes monts pour les dépenses des mêmes administrateurs et pour tout ce qui se rattache à leur nécessaire entretien, il est permis, sans faire preuve de lucre et pourvu que ce soit nécessaire et modéré, d'exiger et de prélever quelque chose de la part de ceux qui sont avantagés par un tel prêt, puisque la règle de droit prévoit que celui qui profite du bienfait doit aussi porter le fardeau, en particulier lorsque l'autorité apostolique y consent. Ces derniers maîtres et docteurs montrent d'autre part que cette position a été approuvée par nos prédécesseurs, les pontifes romains d'heureuse mémoire, Paul II, Sixte IV, Innocent VIII, Alexandre VI et Jules II.

1444
Nous voulons donc Nous occuper de cette question comme il convient par souci de justice, d'une part, afin de ne pas ouvrir l'abîme de l'usure, par amour de la piété et de la vérité, d'autre part, afin de subvenir aux besoins des pauvres. En entretenant ces deux préoccupations, puisqu'elles paraissent concerner la paix et la tranquillité de toute république chrétienne, avec l'approbation du saint concile, Nous déclarons et définissons que les monts-de- piété déjà mentionnés, créés par les républiques et approuvés et confirmés depuis ce temps par l'autorité du Siège apostolique,
dans lesquels, en compensation et en indemnisation des seules dépenses encourues pour leurs administrateurs et les autres choses qui concernent leur maintien, on reçoit quelque chose de modéré en plus du prêt, sans lucre et à titre d'indemnité,
ne présentent pas d'apparence de mal, n'incitent pas au péché et ne doivent d'aucune façon être condamnés ; bien plus, Nous déclarons et définissons qu'un tel prêt est méritoire, qu'il doit être loué et approuvé, qu'il ne doit aucunement être réputé usuraire...
Nous voulons que tous... ceux qui désormais oseront prêcher ou disputer, oralement ou par écrit, à l'encontre de la présente déclaration et décision... encourent la peine d'une excommunication déjà portée...

11ème session, 19 décembre 1516 - Bulle " Pastor aeternus gregem ".

Le rapport entre le pape et le concile.

1445
Nous estimons ne pas pouvoir ni devoir, sans manquer à notre conscience..., être retenu ni empêché de révoquer cette (Pragmatique) Sanction (de Bourges) si néfaste, ni ce qu'elle contient.
Le fait que cette même Sanction et son contenu aient été publiés au concile de Bâle et que, pendant la tenue du concile, ils aient été reçus et acceptés par l'assemblée de Bourges, ne doit pas Nous impressionner puisque tout cela a été fait après le transfert du même concile de Bâle (à Ferrare, le 18 septembre 1437) par le pape Eugène IV, notre prédécesseur, par le conciliabule de Bâle... et ne pouvait donc plus avoir aucune valeur. En effet, non seulement au témoignage de la sainte Ecriture, des affirmations des saints Pères et des autres pontifes romains, nos prédécesseurs, et des décrets des saints canons, mais aussi du propre aveu de ces mêmes conciles, il apparaît clairement que seul le pontife romain en exercice, du fait qu'il a autorité sur tous les conciles, a plein droit et plein pouvoir de convoquer, de transférer et de dissoudre les conciles...

Décret "Cum postquam" à Cajetan de Vio, légat du pape, 9

novembre 1518

Indulgences

1447
... Pour qu'à l'avenir personne ne puisse alléguer qu'il ignore la doctrine de l'Eglise romaine sur ces indulgences et leur efficacité, ni s'excuser en prétextant l'ignorance, ni recourir à une protestation sans fondement, mais pour qu'on puisse convaincre ces gens d'être coupables de mensonge notoire et les condamner justement, Nous avons pensé devoir vous signifier par cette lettre ce que l'Eglise romaine, que les autres doivent suivre comme leur mère, a enseigné

1448
Le pontife romain, successeur de Pierre, détenteur des clés et vicaire de Jésus Christ sur terre, en vertu du pouvoir des clés qui ouvrent le Royaume des cieux en enlevant dans les fidèles ce qui y fait obstacle, c'est- à-dire la coulpe et la peine due pour les péchés actuels : la coulpe, au moyen du sacrement de pénitence, la peine temporelle due, selon la justice divine, au moyen de l'indulgence de l'Eglise, peut, pour de justes raisons, concéder à ces fidèles, membres du Christ par le lien de la charité, qu'ils soient en cette vie ou au purgatoire, des indulgences tirées de la surabondance des mérites du Christ et des saints. Quand, en vertu de son autorité apostolique, il concède l'indulgence pour les vivants comme pour les morts, il distribue selon sa coutume le trésor des mérites de Jésus Christ et des saints, en appliquant l'indulgence elle-même par l'absolution ou en l'appliquant par manière d'intercession.
C'est pourquoi tous ceux, vivants ou morts, qui ont reçu vraiment cette indulgence, sont libérés de la peine temporelle due, selon la justice divine, pour leurs péchés actuels, dans la mesure équivalente à l'indulgence concédée ou acquise.

1449
Et nous décrétons en vertu de l'autorité apostolique et par la teneur des présentes, qu'ainsi tous doivent penser et prêcher sous peine d'excommunication latae sententiae.


Bulle " Exsurge Domine ", 15 juin 1520.

Erreurs de Martin Luther.

1451
1. C'est une opinion hérétique, mais fréquente, que les sacrements de la Loi nouvelle donnent la grâce sanctifiante à ceux qui n'y mettent pas obstacle.

1452
2. Nier que le péché demeure dans un enfant après le baptême est fouler aux pieds tout à la fois Paul et le Christ.

1453
3. Le foyer du péché empêche l'entrée du ciel pour l'âme qui quitte son corps, même s'il n'y a pas de péché actuel.

1454
4. La charité imparfaite du mourant comprend nécessairement une grande crainte qui par elle-même suffit à entraîner la peine du purgatoire et qui empêche d'entrer au ciel.

1455
5. Les trois parties de la pénitence, contrition, confession et satisfaction, n'ont de fondement ni dans la sainte Ecriture, ni chez les saints docteurs anciens du christianisme.

1456
6. La contrition, que préparent la recherche, la récapitulation et la détestation des péchés, lorsqu'on repense à sa vie dans l'amertume de son coeur
Is 38,15, en pesant la gravité, le nombre et la laideur des péchés, en voyant la béatitude éternelle perdue et la damnation éternelle encourue, cette contrition rend hypocrite et même plus pécheur.

1457
7. Très vrai et plus excellent que tous les enseignements donnés jusqu'à ce jour sur les sortes de contrition est le proverbe : "Ne pas faire le mal à l'avenir est souveraine pénitence ; la meilleure pénitence, c'est la vie nouvelle."

1458
8. N'aie nullement la présomption de confesser les péchés véniels ni même tous les pêchés mortels, car il est impossible que tu connaisses tous tes péchés mortels. Voilà pourquoi dans la primitive Eglise, on confessait seulement les péchés mortels manifestes.

1459
9. Quand nous voulons confesser tous nos péchés clairement, nous voulons équivalemment ne rien laisser pardonner à la miséricorde de Dieu.

1460
10. Personne n'a ses péchés remis s'il ne croit qu'ils sont remis quand le prêtre les remet ; bien plus, le péché demeurerait si l'on ne croyait qu'il est remis ; car la remise des péchés et la donation de la grâce ne suffisent pas, mais il faut encore croire que le péché est remis.

1461
11. Tu ne dois nullement avoir confiance d'être absous à cause de ta contrition, mais à cause de la parole du Christ "Ce que tu délieras", etc.
Mt 16,19 C'est pourquoi, je te le dis, aie confiance si tu as obtenu l'absolution du prêtre, et crois fortement que tu es absous tu seras vraiment absous, quoi qu'il en soit de la contrition.

1462
12. Si par impossible un pénitent n'était pas contrit, ou si le prêtre ne l'absolvait pas sérieusement, mais par plaisanterie, si pourtant le pénitent se croit absous, il l'est en toute vérité.

1463
13. Dans le sacrement de pénitence et dans la rémission des péchés, le pape ou un évêque ne fait pas plus que le moindre des prêtres ; bien plus, là où il n'y aurait pas de prêtre, n'importe quel chrétien, même une femme ou un enfant, en peut tout autant.

1464
14. Personne n'est obligé de répondre au prêtre qu'il est contrit, et le prêtre ne doit pas le demander.

1465
15. Grande est l'erreur de ceux qui s'approchent du sacrement de l'eucharistie en ayant confiance de s'être confessés, de n'être conscients d'aucun péché mortel, d'avoir fait précéder des prières et des préparations : tous ceux-là mangent et boivent leur jugement. Mais s'ils croient et s'ils ont confiance d'obtenir la grâce, cette seule foi les rend purs et dignes.

1466
16. Il semble opportun que l'Eglise décide dans un concile commun de donner la communion aux laïcs sous les deux espèces et les gens de Bohème qui communient sous les deux espèces ne sont pas des hérétiques mais des schismatiques.

1467
17. Les trésors de l'Eglise d'où le pape donne les indulgences, ne sont pas les mérites du Christ et des saints.

1468
18. Les indulgences sont une pieuse fraude pour les fidèles et une dispense des bonnes oeuvres ; elles sont du nombre des choses permises, pas du nombre des choses utiles.

1469
19. Les indulgences pour ceux qui les gagnent vraiment, n'ont pas de valeur pour remettre la peine due aux péchés actuels devant la justice de Dieu.

1470
20. Se fourvoient ceux qui croient que les indulgences sont salutaires et utiles au profit spirituel.

1471
21. Les indulgences ne sont nécessaires que pour les fautes graves publiques, et elles ne sont réellement accordées qu'aux gens endurcis et aux impatients.

1472
22. Il est six espèces d'hommes pour lesquels les indulgences ne sont ni nécessaires ni utiles : les morts ou les moribonds, les malades, ceux qui ont un empêchement légitime, ceux qui n'ont pas commis de fautes graves ceux qui ont commis des fautes graves mais non publiques ceux qui font des oeuvres meilleures.

1473
23. Les excommunications ne sont que des peines extérieures et elles ne privent pas l'homme des prières spirituelles communes de l'Eglise.

1474
24. Il faut enseigner aux chrétiens d'aimer l'excommunication plutôt que de la craindre.

1475
25. Le pontife romain successeur de Pierre, n'est pas le vicaire du Christ établi par le Christ lui-même, dans la personne de Pierre, sur toutes les Eglises du monde entier.

1476
26. La parole du Christ à Pierre "tout ce que tu lieras sur la terre, etc."
Mt 16,19 s'étend uniquement à ce que Pierre lui-même a lié.

1477
27. Il est certain qu'il n'est aucunement au pouvoir de l'Eglise ou du pape d'établir des articles de foi, et moins encore des lois concernant les moeurs ou les bonnes oeuvres.

1478
28. Si le pape pensait de telle ou telle matière avec une grande partie de l'Eglise, il ne se tromperait pas ; cependant, ce n'est ni un péché ni une hérésie de penser le contraire, surtout dans une question qui n'est pas nécessaire au salut, jusqu'à ce que le concile universel ait condamné une opinion et approuvé l'autre.

1479
29. Le chemin nous est ouvert pour énerver l'autorité des conciles, contredire leurs actes, juger leurs décrets, confesser avec confiance ce qui semble vrai, que cela ait été approuvé ou réprouvé par un concile quel qu'il soit.

1480
30. Certains articles de Jean Hus qui ont été condamnés au concile de Constance sont tout à fait chrétiens, très vrais et évangéliques : pas même l'Eglise entière ne pourrait les condamner.

1481
31. En toute oeuvre bonne le juste pèche.

1482
32. Une oeuvre bonne parfaitement accomplie est un péché véniel.

1483
33. Que des hérétiques aient été brûlés est contraire à la volonté de l'Esprit.

1484
34. Se battre contre les Turcs, c'est s'opposer à Dieu qui par eux visite nos iniquités.

1485
35. Personne n'est certain qu'il ne pèche pas sans cesse naturellement, en raison du vice très caché de l'orgueil.

1486
36. Le libre arbitre, après le péché, n'est quelque chose que de nom ; et aussi longtemps qu'il fait ce qui est en son pouvoir, il pèche mortellement.

1487
37. On ne peut pas prouver le purgatoire par un texte de la sainte Ecriture qui soit dans le canon.

1488
38. Les âmes du purgatoire ne sont pas sûres de leur salut, du moins pas toutes. Aucune raison et aucun texte d'Ecriture ne prouve qu'elles ne sont pas dans un état où elles méritent et où leur charité augmente.

1489
39. Les âmes du purgatoire ne cessent de pécher aussi longtemps qu'elles cherchent le repos et ont horreur des peines.

1490
40. Les âmes libérées du purgatoire grâce aux suffrages des vivants sont moins heureuses que si elles avaient satisfait par elles-mêmes.

1491
41. Les prélats ecclésiastiques et les princes séculiers n'agiraient pas mal s'ils détruisaient tous les mendiants.

1492
(Censure :) Tous et chacun des articles ou des erreurs précités, nous les condamnons, les réprouvons et les rejetons totalement, selon le cas, comme hérétiques, ou scandaleux, ou faux, ou comme offensant les oreilles pies ou comme induisant en erreur les esprits simples et comme opposés à la vérité catholique.




ADRIEN VI: 9 janvier

1522-14 septembre 1523

CLÉMENT VII : 19 novembre

1523-25 septembre 1534

PAUL III: 13 octobre

1534-10 novembre 1549


Bref " Pastorale officium "à l'archevêque de Tolède, 29 Mai 1537

Le droit de l'homme à la liberté et à la propriété

1495
Il est parvenu à notre connaissance que pour faire reculer ceux qui, bouillonnant de cupidité, sont animés d'un esprit inhumain à l'égard du genre humain, l'empereur des Romains Charles (V) a interdit par un édit public à tous ses sujets que qui que ce soit ait l'audace de réduire en esclavage les Indiens occidentaux ou ceux du Sud, ou de les priver de leurs biens.
Puisque Nous voulons que ces Indiens, même s'ils se trouvent en dehors du sein de l'Eglise, ne soient pas pour autant privés de leur liberté ou de la disposition de leurs biens, ou considérés comme devant l'être du moment que ce sont des hommes et par conséquent capables de croire et de parvenir au salut, qu'ils ne soient pas détruits par l'esclavage mais invités à la vie par des prédications et par l'exemple,
et puisque en outre Nous désirons contenir les entreprises si infâmes de ces impies et pourvoir à ce qu'ils ne soient pas moins enclins à embrasser la foi du Christ parce qu'ils auront été révoltés par les injustices et les torts qu'ils auront subis, Nous demandons... à ta prudence que tu... interdises avec une très grande sévérité. sous peine d'excommunication portée d'avance, à tous et à chacun, quel que soit son rang. d'oser réduire en esclavage les Indiens précités, de quelque façon que ce soit, ou de les dépouiller de leurs biens.


Constitution " Altitudo divini consilii", 1er juin 1537.

" Privilegium fidei "

1497

S'agissant de leur (des Indiens) mariage, nous décrétons qu'il faut observer ceci : ceux qui avant la conversion avaient plusieurs femmes selon leurs coutumes et qui ne se souviennent pas quelle est celle qu'ils ont prise la première, lorsqu'ils se convertissent à la foi chrétienne prendront l'une d'entre elles - celle qu'ils voudront - et ils contracteront mariage avec elle par les paroles portant sur le présent comme il est de coutume ; mais ceux qui se souviennent quelle est celle qu'ils ont prise la première, garderont celle-ci en laissant les autres.



CONCILE DE

TRENTE ( 19ème oecumén

13

Décembre 1545-4 décemb


1ère période de Trente : 1ère - 8ème session - décembre 1545- 1547
Période de Bologne : 9ème et 10ème session : Mars 1547 (février 1548) - septembre 1549
2ème de Trente : 11 à 16ème session : mai 1551 - avril 1552
3ème de Trente : 17 à 25ème session : janvier 1562 - décembre 1563


3ème session 4 février 1546 - Décret sur le symbole de foi

1500
Ce saint concile oecuménique et général de Trente, réuni légitimement dans l'Esprit Saint, sous la présidence des trois légats du Siège apostolique, a considéré l'importance des choses à traiter, particulièrement celles qui sont comprises sous les titres de l'éradication des hérésies et de la réforme des moeurs, raisons principales de la réunion,
... a estimé qu'il fallait exprimer le Symbole de foi qu'utilise la sainte Eglise romaine comme étant le principe dans lequel se retrouvent nécessairement tous ceux qui professent la foi du Christ, et l'unique fondement contre lequel les portes de l'enfer ne prévaudront jamais
Mt 16,18, en reprenant les mots avec lesquels il est dit dans toutes les églises.
(suit le symbole de Nicée-Constantinople 150 )


4ème session : 8 avril 1546

a) Décret sur la réception des livres saints et des traditions.

1501
Le saint concile oecuménique et général de Trente, légitimement réuni dans l'Esprit Saint, ... garde toujours devant les yeux le propos, en supprimant les erreurs, de conserver dans l'Eglise la pureté même de l'Evangile, lequel, promis auparavant par les prophètes dans les saintes Ecritures, a été promulgué d'abord par la bouche même de notre Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu qui ordonna ensuite qu'il soit prêché à toute créature paf ses apôtres comme source de toute vérité salutaire et de toute règle morale
Mt 16,15.
Il voit clairement aussi que cette vérité et cette règles sont contenues dans les livres écrits et dans les tradition non écrites qui, reçues par les apôtres de la bouche du Christ lui-même ou transmises comme de main en main par les apôtres sous la dictée de l'Esprit Saint, sont parvenues jusqu'à nous.
C'est pourquoi, suivant l'exemple des pères orthodoxes, le même saint concile reçoit et vénère avec le même sentiment de piété et le même respect tous les livres tant de l'Ancien Testament que du Nouveau Testament, puisque Dieu est l'auteur unique de l'un et de l'autre, ainsi que les traditions elles-mêmes concernant aussi bien la foi que les moeurs, comme ou bien venant de la bouche du Christ ou dictées par l'Esprit Saint et conservées dans l'Eglise catholique par une succession continue.
Il a jugé bon de joindre à ce décret une liste des livres saints, afin qu'aucun doute ne s'élève pour quiconque sur les livres qui sont reçus par le concile. Ces livres sont mentionnés ci-dessous.

1502
De l'Ancien Testament cinq livres de Moïse, c'est-à-dire la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres, le Deutéronome ; les livres de Josué, des Juges, de Ruth, les quatre livres des Rois, les deux livres des Paralipomènes, le premier livre d'Esdras et le second, dit Néhémie, Tobie, Judith, Esther, Job, le psautier de David comprenant cent cinquante psaumes, les Proverbes, l'Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques, la Sagesse, l'Ecclésiastique, Isaïe, Jérémie avec Baruch, Ezéchiel, Daniel, les douze petits prophètes, c'est-à-dire Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie, les deux livres des Maccabées, le premier et le second.

1503
Du nouveau Testament : les quatre évangiles, selon Matthieu, Marc, Luc et Jean ; les Actes des Apôtres écrits par l'évangéliste Luc ; les quatorze épîtres de l'apôtre Paul, aux Romains, deux aux Corinthiens, aux Galates, aux Ephésiens, aux Philippiens, aux Colossiens deux aux Thessaloniciens, deux à Timothée, à Tite, à Philémon, aux Hébreux, deux de l'apôtre Pierre, trois de l'apôtre Jean, une de l'apôtre Jacques, une de l'apôtre Jude et l'Apocalypse de l'apôtre Jean.

1504
Si quelqu'un ne reçoit pas ces livres pour sacrés et canoniques dans leur totalité, avec toutes leurs parties, tels qu'on a coutume de les lire dans l'Eglise catholique et qu'on les trouve dans la vieille édition de la Vulgate latine ; s'il méprise en connaissance de cause et de propos délibéré les traditions susdites : qu'il soit anathème.

1505
Que tous comprennent ainsi l'ordre et la voie que le concile suivra, après avoir posé les fondements de la confession de la foi, et particulièrement les témoignages et les appuis dont il usera pour confirmer les dogmes et restaurer les moeurs dans l'Eglise.

b) Décret sur l'édition de la Vulgate et la manière

d'interpréter la sainte Ecr

1506
De plus le même saint concile a considéré qu'il pourrait être d'une grande utilité pour l'Eglise de Dieu de savoir, parmi toutes les éditions latines des livres saints qui sont en circulation, celle que l'on doit tenir pour authentique : aussi statue-t-il et déclare-t-il que la vieille édition de la Vulgate, approuvée dans l'Eglise même par un long usage de tant de siècles, doit être tenue pour authentique dans les leçons publiques, les discussions, les prédications et les explications, et que personne n'ait l'audace ou la présomption de la rejeter sous quelque prétexte que ce soit (3825).

1507
En outre. pour contenir les esprits indociles. il décrète que personne, dans les choses de la foi ou des moeurs concernant l'édifice de la foi chrétienne, ne doit, en s'appuyant sur un seul jugement, oser interpréter l'Ecriture sainte en détournant celle-ci vers son sens personnel allant contre le sens qu'a tenu et que tient notre sainte Mère l'Eglise, elle à qui il revient de juger du sens et de l'interprétation véritables des saintes Ecritures, ou allant encore contre le consentement unanime des Pères, même si des interprétations de ce genre ne devaient jamais être publiées. ...

1508
Mais le saint concile veut aussi, comme il est juste, imposer une règle en ce domaine aux imprimeurs... aussi décrète-t-il et statue-t-il que désormais la sainte Ecriture, particulièrement cette édition ancienne de la Vulgate, soit imprimée le plus correctement possible ; qu'il ne soit permis à personne d'imprimer ou de faire imprimer tout livre traitant des choses sacrées sans nom d'auteur, ni de le vendre à l'avenir ou de le garder chez soi, si auparavant ces livres n'ont pas été examinés et approuvés par l'Ordinaire...

5ème session, 17 juin 1546 : décret sur le péché originel.

1510
Pour que notre foi catholique, " sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu"
He 11,6, une fois débarrassée des erreurs, demeure intègre et sans tache dans sa pureté, et pour que le peuple chrétien ne soit pas "emporté à tout vent de doctrine" Ep 4,14
- puisque l'antique serpent Ap 12,9 Ap 20,2, ennemi perpétuel du genre humain, parmi les nombreux maux qui troublent de nos jours l'Eglise de Dieu, a suscité au sujet du péché originel et de son remède non seulement de nouvelles, mais même d'anciennes querelles -, le saint concile oecuménique et général de Trente... veut entreprendre de ramener ceux qui errent et d'affermir ceux qui vacillent.
Aussi, suivant le témoignage des saintes Ecritures, des saints Pères et des conciles les plus approuvés, ainsi que le jugement et l'accord de l'Eglise elle- même, il statue, confesse et déclare ce qui suit au sujet du péché originel.

1511
1. Si quelqu'un ne confesse pas que le premier homme, Adam, après avoir transgressé le commandement de Dieu dans le paradis, a immédiatement perdu la sainteté et la justice dans lesquelles il avait été établi et a encouru, par l'offense que constituait cette prévarication, la colère et l'indignation de Dieu et, par la suite, la mort dont il avait été auparavant menacé par Dieu, et avec la mort la captivité sous le pouvoir de celui qui ensuite "a eu l'empire de la mort, c'est-à-dire le diable"
He 2,14 ; et que par l'offense que constituait cette prévarication Adam tout entier, dans son corps et dans son âme a été changé en un état pire 371 : qu'il soit anathème.

1512
2. "Si quelqu'un affirme que la prévarication d'Adam n'a nui qu'à lui seul et non à sa descendance", et qu'il a perdu la sainteté et la justice reçues de Dieu pour lui seul et non aussi pour nous, ou que, souillé par le péché de désobéissance, "il n'a transmis que la mort" et les punitions "du corps à tout le genre humain, mais non pas le péché, qui est la mort de l'âme": qu'il soit
anathème, " puisqu'il est en contradiction avec l'Apôtre qui dit: "Par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et par le péché, la mort et ainsi la mort a passé dans tous les hommes, tous ayant péché en lui"
Rm 5,12 372 .

1513
3. Si quelqu'un affirme que ce péché d'Adam - qui est un par son origine et. transmis par propagation héréditaire et non par imitation, est propre à chacun - , est enlevé par les forces de la nature humaine ou par un autre remède que le mérite de l'unique médiateur notre Seigneur Jésus Christ
1347 qui nous a réconciliés avec Dieu dans son sang Rm 5,9 s, "devenu pour nous justice, sanctification et Rédemption" 1Co 1,30 ou s'il nie que ce mérite de Jésus Christ soit appliqué aussi bien aux adultes qu'aux enfants par le sacrement conféré selon la forme et l'usage de l'Eglise : qu'il soit anathème.
Car "il n'est pas d'autre nom sous le ciel qui ait été donné aux hommes par lequel nous devons être sauvés" Ac 4,12. D'où cette parole : "Voici l'Agneau de Dieu, voici celui qui ôte les péchés du monde" Jn 1,19, et celle-ci " Vous tous qui avez été baptisés. vous avez revêtu le Christ" Ga 3,27


1514
4. "Si quelqu'un nie que les tout-petits, qui viennent de naître de leur mère, doivent être baptisés", même s'ils viennent de parents baptisés. "ou bien dit qu'ils sont certes baptisés pour la rémission des péchés, mais qu'ils ne portent rien du péché originel venant d'Adam qu'il est nécessaire d'expier par le bain de régénération" pour obtenir la vie éternelle, " d'où il suit que pour eux la forme du baptême pour la rémission des péchés n'a pas un sens vrai, mais faux : qu'il soit anathème.
Car on ne peut pas comprendre autrement ce que dit l'Apôtre : "Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché, la mort, et ainsi la mort a passé dans tous les hommes, tous ayant péché en lui"
Rm 5,12 si ce n'est comme l'a toujours compris l'Eglise catholique répandue en tous lieux. C'est en effet à cause de cette règle de foi venant de la tradition des apôtres " que même les tout-petits, qui n ont pas encore pu commettre aucun péché par eux-mêmes, sont pourtant vraiment baptisés pour la rémission des péchés, afin que soit purifié en eux par la régénération ce qu'il ont contracté par la génération " 223 . En effet "nul, s'il ne renaît de l'eau et de l'Esprit Saint, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu" Jn 3,5.

1515
5. Si quelqu'un nie que, par la grâce de notre Seigneur Jésus Christ conférée au baptême, la culpabilité du péché originel soit remise, ou même s'il affirme que tout ce qui a vraiment et proprement caractère de péché n'est pas totalement enlevé, mais est seulement rasé ou non imputé : qu'il soit anathème.
En effet en ceux qui sont nés de nouveau rien n'est objet de la haine de Dieu, car "il n'y a pas de condamnation"
Rm 8,1 pour ceux qui sont vraiment "ensevelis dans la mort avec le Christ par le baptême" Rm 6,4, " qui ne marchent pas selon la chair" Rm 8,1. mais qui dépouillant le vieil homme et revêtant l'homme nouveau, qui a été créé selon Dieu Ep 4,22-24 Col 3,9 s, sont devenus innocents, sans souillure, purs, irréprochables et fils aimés de Dieu, "héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ Rm 8,17, en sorte que rien ne fasse obstacle à leur entrée au ciel.
Que la concupiscence ou le foyer du péché demeure chez les baptisés, ce saint concile le confesse et le pense ; cette concupiscence étant laissée pour être combattue, elle ne peut nuire à ceux qui n'y consentent pas et y résistent courageusement par la grâce du Christ. Bien plus, "celui qui aura lutté selon les règles sera couronné" 2Tm 2,5. Cette concupiscence, que l'Apôtre appelle parfois "péché " Rm 6,12-15 Rm 7,7 Rm 7,14-20, le saint concile déclare que l'Eglise catholique n'a jamais compris qu'elle fût appelée péché parce qu'elle serait vraiment et proprement péché chez ceux qui sont nés de nouveau, mais parce qu'elle vient du péché et incline au péché. Si quelqu'un pense le contraire : qu'il soit anathème.

1516
6. Cependant ce même saint concile déclare qu'il n'est pas dans son intention de comprendre dans ce décret, où il est traité du péché originel, la bienheureuse et immaculée Vierge Marie, Mère de Dieu, mais que l'on doit observer les constitutions du pape Sixte IV, d'heureuse mémoire, sous la menace des peines qui y sont contenues et il les renouvelle s,.


1996 Denzinger 1419