1993 Thesaurus - Encyclique "CENTESIMUS ANNUS"
L'incroyance a rarement aussi bien maîtrisé l'art du camouflage qu'à notre époque où règne une confusion babylonienne.
Voici que l'incroyance a le visage de la piété, sous prétexte d'ouverture, de tolérance et d'engagement.
L'homme religieux admet comme postulat que la réalité sensible et perceptible n'est pas l'essentiel du réel, ou du moins qu'elle n'est pas la seule réalité... ( Alors que ) la conscience contemporaine n'admet pour seule réalité que la réalité tangible, matérielle et économique.
Au cours des guerres de religion qui suivirent le schisme au XVIème siècle, la société médiévale se disloqua complètement. La religion chrétienne avait cessé de jouer son rôle de référence, et n'assurait plus sa fonction unificatrice.
Les lumières ont cherché à fonder la dignité de l'homme, ainsi que l'ordre et la paix sur terre, sur la base de la raison humaine, considérée comme l'épicentre, le critérium absolu, l'instance suprême à laquelle tout et tous, jusqu'à la foi elle-même, se doivent de rendre compte...
La religion ne pouvait donc qu'être le fait que de "l'imposture des clercs"...
Parvenu à sa maturité, l'homme doit être capable de résoudre ses problèmes par lui-même, et, comme le disait Sigmund Freud, se passer d'appui consolateur.
critique de la "modernité"
Il fallait, pour Nietzsche, que Dieu soit mort, afin que le surhomme puisse exister. Mais le surhomme a-t-il encore quelque chose d'humain ?
L'indifférentisme est bien plus pernicieux que l'athéisme militant, pour lequel Dieu continue de poser problème et reste un adversaire à combattre...
Dieu est passé sous silence, bien plus encore qu'il n'est proclamé mort.
critique de la modernité
Quiconque exclut catégoriquement toute certitude première se trouve en contradiction avec soi-même et se fabrique une immunité on ne peut plus primaire, contre toute critique...
L'homme ne saurait revenir sur l'opposition entre le oui et le non, le vrai et le faux, le bien et le mal, sous peine de devoir renoncer à lui-même.
Croire, c'est admettre une chose et la tenir pour vraie sur la foi du témoignage d'un tiers.
La foi est l'audace d'exister.
Cité par
L'acte de foi et le contenu de la foi sont indissociables l'un de l'autre.
Le contenu n'existe que dans l'accomplissement vivant de la foi; l'accomplissement vivant de la foi dépend en retour du contenu...
La foi... renoncement à toutes les certitudes, retour sur soi... élan audacieux qui vous pousse vers l'inconnu... chemin à parcourir... enracinement dans ce que l'on ne possède pas encore... audace qui ambitionne tout et qui exècre la petitesse et la mesquinerie.
La foi n'est pas un point de vue arrêté et établi une fois pour toutes.
Ou l'homme est en mesure de se doter d'un fondement ultime, ou alors il reconnaît un absolu, il s'incline devant une fin dernière, qui ne peut être que Dieu lui-même.
L'homme découvre donc de manière intuitive, éclatante, évidente et nécessaire, que la vérité de Dieu est une vérité sur lui-même.
Si Dieu n'a plus rien à voir avec le monde et avec les préoccupations des hommes... avec la réalité de la création, la théologie de l'histoire du salut et la conception existentielle de la foi ne sont plus que gnose, et, suspectes de projection et d'illusion...
En reconnaissant que l'univers est création, on admet en revanche que le monde de Dieu est plus que le monde des hommes, même s'il est là pour l'homme.
Le récit de la création ne s'achève pas sur l'ordre de dominer le monde, mais sur l'instauration d'un culte... Ainsi la liberté humaine ne se dissipe-t-elle pas dans l'usage et la jouissance des biens matériels.
Car elle est gratuite, et trouve son accomplissement dans la gratuité, dans le jeu, les loisirs, l'Art, la fête et la liesse.
Dans notre monde désaxé et dénaturé, la liturgie demeure l'espace de liberté par excellence, où l'homme peut respirer et se ressourcer.
Ce ne sont ni les structures, ni l'ordre préexistant, ni tel ou tel autre mécanisme quelconque qui sont en cause; la faute est mienne. "Contre toi, toi seul, j'ai péché" ( PS 51, 6 ).
Le verset traduit et la sincérité, et le courage de reconnaître la faute et d'en assumer la responsabilité. Il exprime la clairvoyance de l'homme qui, en tant que personne, est bien plus qu'un faisceau de fonctions ou un réseau de connexions sociales.
Dés lors que l'on n'ose plus parler de faute, de péché, ni prêcher la conversion, le message du Salut et de la Rédemption n'est plus qu'un discours pieux mais vain, qui n'exerce plus qu'une fonction tranquillisante.
Le christianisme prend le problème du mal très au sérieux, et, ce faisant, il le relativise; il ne baisse pas les bras, ne se laisse pas gagner par le défaitisme... La lumière que la Rédemption projette sur l'univers est la seule chose qui nous protège du désespoir face au problème du mal...
L'homme est "esprit dans le monde"... C'est pourquoi il est, à notre connaissance, le seul être capable d'insatisfaction, de déception, de frustration...
Rien en ce monde n'est assez grand et assez vaste pour combler la profondeur, la hauteur et l'étendue du coeur de l'homme...
L'amour humain n'est pas infini. Il prend fin, au plus tard, avec la mort...
La nature de l'homme est donc paradoxale : il se dépasse en soi. Il aspire, de par sa nature même, à une perfection qu'il ne peut se donner lui-même.
L'homme se situe donc à mi-chemin entre Prométhée et Sisyphe, habité par une folle ambition en même temps que par une extrême pusillanimité.
La profession de foi en la Trinité... signifie que Dieu n'est pas un Dieu solitaire et monomane; il est au contraire lui-même un dialogue, l'accomplissement en soi de l'amour librement donné. Il est en soi communion...
Le mystère de la Trinité signifie en effet que l'on passe d'une conception du monde dominée par le primat de l'existence en soi de la substance, à une conception du monde placée sous le signe de la personne et de la relation.
Pour le chrétien, la réalité première n'est pas la substance, mais la personne, qui n'est concevable que dans l'échange désintéressé du don et du recevoir.
Le monothéisme chrétien ne signifie pas une unité figée, monolithique, uniformisante et tyrannique, qui exclut, absorbe ou étouffe toute autre forme d'être. Cette unité là ne serait qu'indigence.
L'unité divine est au contraire surabondance... offrande... don...
Elle est l'unité qui rassemble au lieu d'exclure, elle est partage et réciprocité dans l'amour...
Les "lieux de l'être", ce ne sont ni le pouvoir ni le faste, mais le service et l'humilité, et là sont aussi la constance et la pérennité.
WALTER KASPER, La foi au défi, fin
Il n'appelle pas ceux qui en sont dignes, mais ceux qu'il lui plaît.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Longtemps je me suis demandé pourquoi le Bon Dieu avait des préférences, pourquoi toutes les âmes ne recevaient pas un égal degré de grâces...
Le monde des âmes est le jardin de Jésus... Les grands saints qui peuvent être comparés aux lys et aux roses... des pâquerettes ou des violettes destinées à réjouir les regards du Bon Dieu lorsqu'il les abaisse à ses pieds.
La perfection consiste à faire sa volonté, à être ce qu'Il veut que nous soyons. ...Le propre de l'amour étant de s'abaisser, si toutes les âmes ressemblaient à celles des saints docteurs... il semble que le Bon Dieu ne descendrait pas assez bas en venant jusquà leur coeur.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Si une petite fleur pouvait parler, elle dirait simplement ce que le Bon Dieu a fait pour elle, sans essayer de cacher ses bienfaits.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
"Oh ! ma petite Céline, donne-moi bien vite du pain bénit !"
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Je compris que chaque âme était libre de répondre aux avances de NotreSeigneur, de faire peu ou beaucoup pour Lui, de choisir entre les sacrifices qu'Il demande.
Alors comme aux jours de ma petite enfance, je me suis écriée : "Mon Dieu, je choisis tout. Je ne veux pas être une sainte à moitié... je ne crains qu'une chose c'est de garder ma volonté..."
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Une âme en état de grâce n'a rien à craindre des démons qui sont des lâches, capables de fuir devant le regard d'un enfant.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
...Mais ne se trouvant pas assez pauvre pour recevoir l'aumône, il me regarda en souriant tristement et refusa de prendre ce que je lui offrais.
Je ne puis dire ce qui se passa dans mon coeur...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
En sortant du confessionnal, j'étais si contente et si légère que jamais je n'avais senti autant de joie dans mon âme...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
...Le lendemain il faudrait recommencer la vie, apprendre des leçons, travailler, et mon coeur sentait l'exil de la terre... Je soupirais après le repos éternel du Ciel...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
"Pauline, est-ce que j'ai été bien mignonne aujourd'hui ? Est-ce que les petits anges vont voler autour de moi ?
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Ma Mère chérie me fit alors comprendre qu'au Ciel le Bon Dieu donnerait à ses élus autant de gloire qu'ils en pourraient porter et qu'ainsi le dernier n'aurait rien à envier au premier.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Comme la Face Adorable de Jésus qui fut voilée pendant sa Passion, ainsi la face de son fidèle serviteur devait être voilée aux jours de ses douleurs, afin de pouvoir rayonner dans la Céleste Patrie...
C'est du Ciel... que notre père chéri nous a obtenu la grâce de comprendre la vision que sa petite reine avait eue à un âge où l'illusion n'est pas à craindre.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus, sur la vision de son père
Que le Bon Dieu est bon ! comme il proportionne les épreuves aux forces qu'Il nous donne.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Vous faisiez une si grande attention, ma Mère chérie, à ne laisser auprès de moi aucune chose qui pût ternir mon innocence, à ne me laisser entendre surtout aucune parole capable de faire glisser la vanité dans mon coeur.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Heureusement, j'aurai le Ciel pour me venger, mon Epoux est très riche et je puiserai dans ses trésors d'amour afin de vous rendre au centuple tout ce que vous avez souffert à cause de moi...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus, à ses soeurs
...La Sainte Vierge m'a souri, que je suis heureuse. Mais jamais je ne le dirai à personne, car alors mon bonheur disparaîtrait.
Sans doute, si j'avais gardé mon secret, j'aurais aussi gardé mon bonheur, mais la Sainte Vierge a permis ce tourment pour le bien de mon âme, peut-être aurais-je eu sans lui quelques pensées de vanité, au lieu que l'humiliation devenant mon partage...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus, "le ravissant sourire de la
Ste Vierge"
Oh ! que je serais heureuse de m'appeler Thérèse de l'Enfant Jésus !
Je ne dis rien au parloir... mais la bonne Mère demandant aux soeurs quel nom il faudrait me donner, il lui vint à la pensée de m'appeler du nom que j'avais rêvé... Cette heureuse rencontre de pensée me sembla une délicatesse de mon Bien-Aimé Petit Jésus.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Pour parvenir à la vraie gloire il n'était pas nécessaire de faire des oeuvres éclatantes mais de se cacher et de pratiquer la vertu en sorte que la main gauche ignore ce que fait la droite.
Il me fit comprendre que ma gloire à moi ne paraîtrait pas aux yeux mortels, qu'elle consisterait à devenir une grande Sainte !!!
Je ne compte pas sur mes mérites, n'en ayant aucun... C'est Lui seul qui se contentant de mes faibles efforts m'élèvera jusqu'à Lui et, me couvrant de ses mérites infinis, me fera Sainte.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Marie me parlait encore des richesses immortelles qu'il est facile d'amasser chaque jour, du malheur de passer sans vouloir se donner la peine de tendre la main pour les prendre, puis elle m'indiquait le moyen d'être sainte par la fidélité aux plus petites choses...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Il est de ces choses qui perdent leur parfum dès qu'elles sont exposées à l'air, il est des pensées de l'âme qui ne peuvent se traduire en langage de la terre sans perdre leur sens intime et Céleste...
Il n'y eut pas de demandes, pas de luttes, de sacrifices; depuis longtemps Jésus et la pauvre petite Thèrèse s'étaient regardés et s'étaient compris Ce jour-là ce n'était plus un regard mais une fusion, ils n'étaient plus deux. Thérèse avait disparu... Jésus restait seul, il était le maître, le Roi.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
O Jésus ! douceur ineffable, changez pour moi en amertume, toutes les consolations de la terre !
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
O heureuse ignorance ! qu'elle m'a évité de grands maux ! Combien je remercie Jésus de ne m'avoir fait trouver qu'amertume dans les amitiés de la terre ! avec un coeur comme le mien, je me serais laissée prendre et couper les ailes, alors comment aurais-je pu voler et me reposer ?
Ah ! je le sens, Jésus me savait trop faible pour m'exposer à la tentation, peut-être me serais-je laissée brûler tout entière par la trompeuse lumière si je l'avais vue briller à mes yeux... "Celui à qui on remet moins aime moins", mais je sais aussi que Jésus m'a plus remis qu'à Ste Madeleine, puisqu'il m'a remis d'avance, m'empêchant de tomber.
Il veut que je l'aime parce qu'il m'a remis, non pas beaucoup, mais tout.
Il n'a pas attendu que je l'aime beaucoup comme Ste Madeleine, mais il a voulu que je sache comment il m'avait aimée d'un amour d'ineffable prévoyance, afin que maintenant je l'aime à la folie !
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Si mon coeur n'avait pas été élevé vers Dieu dès son éveil, si le monde m'avait souri dès mon entrée dans la vie, que serais-je devenue ?
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Je ne savais parler qu'à Jésus, les conversations avec les créatures, même les conversations pieuses, me fatiguaient l'âme. Je sentais qu'il valait mieux parler à Dieu que de parler de Dieu, car il se mêle tant d'amourpropre dans les conversations spirituelles !
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus,
"La vie est ton navire et non pas ta demeure..." ( Lamartine ) Quand je pense à ces choses, mon âme se plonge dans l'infini... Il me semble recevoir les embrassements de Jésus... Je crois voir ma Mère du Ciel venant à ma rencontre avec Papa, Maman, les quatre petits anges.
Je crois jouir enfin pour toujours de la vraie, de l'éternelle vie en famille.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
J'ai reçu véritablement la monnaie de ma pièce et cette monnaie me guérit pour la vie du désir d'attirer l'attention; le seul effort que je fis pour cela me coûta trop cher.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus, voulant se faire plaindre à tort
J'avais oublié d'apporter un bouquet de bleuets cueillis pour elle. Je me faisais vraiment des peines de tout !
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus, sur la tombe de sa mère
Il ne restait que les deux dernières enfants. Les colombes avaient fui du nid paternel, celles qui restaient auraient voulu voler à leur suite, mais leurs ailes étaient encore trop faibles pour qu'elles puissent prendre leur envol.
Le Bon Dieu qui voulait appeler à lui la plus petite et la plus faible de toutes, se hâta de développer ses ailes.
Jésus savait combien j'étais faible et c'est pour cela qu'il m'a cachée la première dans le creux du rocher.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
J'étais vraiment insupportable par ma trop grande sensibilité...
Je pleurais comme une Madeleine et lorsque je commençais à me consoler de la chose en elle-même, je pleurais d'avoir pleuré...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
En cette nuit où Il se fit faible et souffrant pour mon amour, Il me rendit forte et courageuse, Il me revêtit de ses armes...
La source de mes larmes fut tarie et ne s'ouvrit depuis que rarement et difficilement...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus, nuit de Noel
Jésus voulant me montrer que je devais me défaire des défauts de l'enfance m'en retira aussi les innocentes joies...
La petite Thérèse avait retrouvé la force d'âme qu'elle avait perdue à quatre ans et demi et c'était pour toujours qu'elle devait la conserver !
Plus miséricordieux encore pour moi qu'il ne le fut pour ses disciples, Jésus prit Lui-même le filet, le jeta et le retira rempli de poissons
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Je résolus de me tenir en esprit au pied de la Croix pour recevoir la divine rosée qui en découlait, comprenant qu'il me faudrait ensuite la répandre sur les âmes...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
J'avais obtenu le "signe" demandé... Ah ! depuis cette grâce unique, mon désir de sauver les âmes grandit chaque jour, il me semblait entendre Jésus me dire comme à la samaritaine : "Donne-moi à boire !" C'était un véritable échange d'amour; aux âmes je donnais le sang de Jésus, à Jésus j'offrais ces mêmes âmes rafraîchies par sa rosée divine...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Voyant que les récompenses éternelles n'avaient nulle proportion avec les légers sacrifices de la vie...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Le Bon Dieu se communique parfois au milieu d'une vive splendeur ou bien "doucement voilé sous des ombres et des figures"... Mais qu'il était transparent et léger le voile qui dérobait Jésus à nos regards !
Le doute n'était pas possible, déjà la Foi et l'Espérance n'étaient plus nécessaires, l'amour nous faisait trouver sur la terre Celui que nous cherchions.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Ce n'est pas pour rester dans le ciboire d'or qu'Il descend chaque jour du Ciel, c'est afin de trouver un autre Ciel qui lui est infiniment plus cher ... le Ciel de notre âme, faite à son image, le temple vivant de l'adorable Trinité !
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Parce que j'étais petite et faible il s'abaissait vers moi, il m'instruisait en secret des choses de son amour.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Dans sa foi profonde il s'écria que le Bon Dieu lui faisait un grand honneur de lui demander ainsi ses enfants.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus, de son père
J'ai remarqué que dans toutes les circonstances graves de ma vie, la nature était l'image de mon âme. Les jours de larmes, le Ciel pleurait avec moi...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Il me dit que j'étais une petite fleur que le Bon Dieu voulait cueillir et qu'il ne s'y opposerait plus.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus, de son oncle
Je pensais avec douleur qu'il ne pourrait jamais recevoir de l'enfer un seul acte d'amour; alors je dis au Bon Dieu que pour lui faire plaisir je consentirais bien à m'y voir plongée, afin qu'il soit aimé éternellement dans ce lieu de blasphème... Je savais que cela ne pouvait pas le glorifier, puisqu'Il ne désire que notre bonheur, mais quand on aime, on éprouve le besoin de dire mille folies...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Avant de quitter le monde, le Bon Dieu me donna la consolation de contempler de près des âmes d'enfants...
En voyant de près ces âmes innocentes, j'ai compris quel malheur c'était de ne pas bien les former dès leur éveil, alors qu'elles ressemblent à une cire molle sur laquelle... j'ai compris "Qu'il vaudrait mieux être jeté à la mer plutôt que de scandaliser un seul de ces petits enfants." Ah ! que d'âmes arriveraient à la sainteté, si elles étaient bien dirigées !
Ainsi Jésus veut être secondé dans sa Divine culture des âmes.
Il faut savoir reconnaître dès l'enfance ce que le Bon Dieu demande aux âmes et seconder l'action de sa grâce, sans jamais la devancer ni la ralentir.
Comme les petits oiseaux apprennent à chanter en écoutant leurs parents, de même les enfants apprennent la science des vertus, le chant sublime de l'amour Divin, auprès des âmes chargées de les former à la vie.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
"jamais l'amour ne trouve d'impossibilités, parce qu'il se croit tout possible et tout permis."
Aussi sans tenir compte de la recommandation de Mr Révérony je fis plus que montrer des diamants à Monseigneur, je lui en donnai ! Je vis bien qu'il était touché...
Mr R. dit à papa que jamais pareille chose ne s'était vue :"Un père aussi empressé de donner son enfant au Bon Dieu que cette enfant de s'offrir elle-même !"
Je le vois encore se retourner devant Mr Révérony en lui disant: Suis-je assez bien comme cela ?"
Il avait aussi dit à Monseigneur que s'il ne me permettait pas d'entrer au Carmel je demanderais cette grâce au Souverain Pontife.
Monseigneur était habitué à se voir entouré de personnages connaissant toute l'étiquette des salons, mais non pas le 'Roi' de 'France' et de 'Navarre' en 'personne' avec sa 'petite reine'.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus, entrevue avec Mgr Hugonin
Il y avait en effet de quoi ébranler une vocation peu affermie. N'ayant jamais vécu parmi le grand monde, Céline et moi, nous nous trouvâmes au milieu de la noblesse qui composait presque exclusivement le pèlerinage.
Bien loin de nous éblouir, tous ces titres et ces 'de' ne nous parurent qu'une fumée.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus, pèlerinage diocésain à Rome
Prier pour les pécheurs me ravissait, mais prier pour les âmes des prêtres, que je croyais plus pures que le cristal, me semblait étonnant !
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
O ma Mère ! qu'elle est belle la vocation ayant pour but de conserver le sel destiné aux âmes ! Cette vocation est celle du Carmel...
Etre l'apôtre des apôtres...
Ce qui me console c'est de penser qu'au Ciel je vous reparlerai des grâces que j'ai reçues et que je pourrai le faire alors en termes agréables et charmants.
Hélas, puisqu'il me faut encore employer le langage de la triste terre, je vais essayer de le faire avec la simplicité d'un petit enfant qui connaît l'amour de sa Mère.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
L'âme simple et droite ne voit de mal à rien, puisqu'en effet le mal n'existe que dans les coeurs impurs et non dans les objets sensibles.
Je priais aussi St Joseph de veiller sur moi...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Mon unique planche de salut était la permission du St Père, mais pour l'obtenir, il fallait la demander, il fallait devant tout le monde oser parler :"au Pape",... ce que j'ai souffert avant l'audience...
Je me tournai vers ma Céline chérie afin de savoir son avis: Parle !" me dit-elle. Un instant après j'étais aux pieds du Saint-Père... "Très Saint-Père, en l'honneur de votre jubilé, permettez-moi d'entrer au Carmel à quinze ans !"
Mon papa fit tout ce qu'il put pour me consoler... Au fond du coeur je sentais une grande paix, puisque j'avais fait absolument tout ce qui était en mon pouvoir de faire pour répondre à ce que le Bon Dieu demandait de moi.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Depuis quelque temps je m'étais offerte à l'Enfant Jésus pour être son petit jouet, je Lui avais dit de ne pas se servir de moi comme d'un jouet de prix que les enfants se contentent de regarder sans oser y toucher, mais comme d'une petite balle de nulle valeur qu'il pouvait jeter à terre, pousser du pied, percer, laisser dans un coin ou bien presser sur son coeur...
En un mot je voulais amuser le petit Jésus, lui faire plaisir, je voulais me livrer à ses caprices enfantins... Il avait exaucé ma prière.
A Rome Jésus perça son petit jouet. Il voulait voir ce qu'il y avait dedans et puis l'ayant vu, content de sa découverte, Il laissa tomber sa petite balle et s'endormit.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Il fallait toujours que je trouve le moyen de toucher à tout. Ainsi dans l'Eglise...
J'agissais avec Lui comme un enfant qui se croit tout permis et regarde les trésors de son Père comme les siens.
Je m'avançai sous les cloîtres intérieurs... je vis un bon vieux carme...
Il me sourit avec bonté et s'éloigna voyant qu'il n'avait pas une ennemie devant lui; si j'avais pu lui parler italien, je lui aurais dit être une future carmélite, mais à cause des constructeurs de la tour de Babel, cela me fut impossible. ...Mon coeur avait assez contemplé les beautés de la terre, celles du Ciel étaient l'objet de ses désirs et pour les donner aux âmes je voulais devenir prisonnière.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Ainsi Jésus agit-il envers sa petite Thérèse : après l'avoir longtemps éprouvée, Il combla tous les désirs de son coeur.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Je me suis toujours laissée dorloter dans du coton et empâter comme un petit oiseau... Mes mortifications consistaient à briser ma volonté, toujours prête à s'imposer, à retenir une parole de réplique, à rendre de petits services sans les faire valoir, à ne point m'appuyer le dos quand j'étais assise...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
C'était un spectacle qui devait faire sourire les anges que celui de ce vieillard présentant au Seigneur son enfant encore au printemps de la vie !
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Ce bonheur n'était pas éphémère, il ne devait point s'envoler avec les illusions des premiers jours. Les illusions, le Bon Dieu m'a fait la grâce de n'en avoir aucune en entrant au Carmel. J'ai trouvé la vie religieuse telle que je me l'étais figurée...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Ah ! quelle surprise à la fin du monde nous aurons en lisant l'histoire des âmes !
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Remerciez le Bon Dieu de ce qu'il fait pour vous, car s'il vous abandonnait, au lieu d'être un petit ange, vous deviendriez un petit démon.
Je n'avais pas de peine à le croire...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus, son directeur spirituel
Comme le Bon Dieu agissait visiblement en celle qui tenait sa place ! Que serais-je devenue si, comme le croyaient les personnes du monde, j'avais été le "joujou" de la communauté ?
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
"Ma petite fille, il me semble que vous ne devez pas avoir grand'chose à dire à vos supérieures." "Parce que votre âme est extrêmement simple, mais quand vous serez parfaite, vous serez encore plus simple, plus on s'approche du Bon Dieu, plus on se simplifie".
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus, d'une Mère du Carmel
Qu'elle est miséricordieuse la voie par laquelle le Bon Dieu m'a toujours conduite, jamais Il ne m'a fait désirer quelque chose sans me le donner, aussi son calice amer me parut-il délicieux.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
"Bien chers Amis, Thèrèse, ma petite reine, est entrée hier au Carmel !
Dieu seul peut exiger un tel sacrifice. Ne me plaignez pas, car mon coeur surabonde de joie."
Céline lui ayant confié sa vocation, il avait pleuré de joie et était allé avec elle remercier Celui qui "lui faisait l'honneur de prendre tous ses enfants".
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus, la foi de son Père
D'où me venait ce goût pour la neige ? peut-être de ce qu'étant une petite fleur d'hiver la première parure dont mes yeux d'enfants virent le nature embellie dut être son blanc manteau.
Quelle délicatesse de Jésus ! Prévenant les désirs de sa petite fiancée, il lui donnait de la neige... Quel est donc le mortel, si puissant fût-il, qui puisse en faire tomber du Ciel pour charmer sa bien-aimée ?
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Lorsque Céline et Thérèse se parlaient, jamais un mot des choses de la terre ne se mêlait à leurs conversations qui déjà étaient toutes dans le Ciel. Comme autrefois dans le belvédère...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Je m'appliquais surtout à pratiquer les petites vertus, n'ayant pas la facilité d'en pratiquer de grandes, ainsi j'aimais à plier les manteaux oubliés par les soeurs...
Le réfectoire qui fut mon emploi aussitôt après ma prise d'habit me fournit plus d'une occasion de mettre mon amour-propre à sa place, c'est-à-dire sous les pieds.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Jésus est si fatigué de toujours faire des frais et des avances qu'Il s'empresse de profiter du repos que je lui offre. Il ne se reveillera sans doute pas avant ma grande retraite de l'éternité, mais au lieu de me faire de la peine cela me fait un extrême plaisir.
J'ai remarqué que Jésus ne veut pas me donner de provisions, il me nourrit à chaque instant d'une nourriture toute nouvelle, je la trouve en moi sans savoir comment elle y est.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Aujourd'hui je vais vous donner ce bouquet spirituel : "Servez Dieu avec paix et avec joie, rappelez-vous mon enfant, que notre Dieu, c'est le Dieu de la paix."
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus, de ?
Nul reproche ne m'aurait autant touchée qu'une seule de vos caresses.
Je suis d'une nature telle que la crainte me fait reculer; avec l'amour non seulement j'avance mais je vole.
J'ai reconnu par expérience que le bonheur ne consiste qu'à se cacher, à rester dans l'ignorance des choses créées. Sans l'amour, toutes les oeuvres ne sont que néant...
Les anges ne restent pas sur la terre, lorsqu'ils ont accompli la volonté du Bon Dieu, ils retournent aussitôt vers lui, c'est pour cela qu'ils ont des ailes. "Le royaume de Dieu est au-dedans de nous". Jésus n'a pas besoin de livres ni de docteurs pour instruire les âmes; Lui, le Docteur des docteurs, il enseigne sans bruit de paroles. jamais je ne l'ai entendu parler, mais je sens qu'Il est en moi...
Jésus ne peut désirer pour nous de souffrances inutiles et Il ne m'inspirerait pas les désirs que je ressens, s'Il ne voulait les combler.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Jésus est altéré, il ne rencontre que des ingrats et des indifférents parmi les disciples du monde.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Elle me dit : "Le Bon Dieu ne demande rien autre chose de vous. Il est content, très content !"
Je voudrais mourir sur un champ de bataille pour la défense de l'Eglise.
En songeant aux tourments qui seront le partage des chrétiens au temps de l'Antéchrist, je sens mon coeur tressaillir et je voudrais que ces tourments me soient réservés.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Comme Madeleine se baissant toujours auprès du tombeau vide finit par trouver ce qu'elle cherchait, ainsi, m'abaissant jusque dans les profondeurs de mon néant je m'élevai si haut que je pus atteindre mon but. ...Je compris que l'amour était tout, qu'il renfermait toutes les vocations, qu'il embrassait tous les temps et tous les lieux.
O Jésus, mon amour, ma vocation, enfin je l'ai trouvée, ma vocation, c'est l'AMOUR !
Pourquoi parler de joie délirante ? non, cette expression n'est pas juste, c'est plutôt la paix calme et sereine du navigateur apercevant le phare qui doit le conduire au port.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
J'ai compris que mes désirs d'être tout... étaient des richesses qui pourraient bien me rendre injuste, alors je m'en suis servie à me faire des amis.
Je me suis présentée devant les Anges et les Saints et je leur ai dit : "Je suis la plus petite des créatures... O bienheureux habitants du Ciel je vous supplie de m'adopter pour enfant... ...Mon excuse c'est que je suis une enfant, les enfants ne réfléchissent pas à la portée de leurs paroles, cependant leurs parents... n'hésitent pas à contenter les désirs des petits êtres...
Les oeuvres éclatantes lui sont interdites... petit enfant il se tient tout près du trône du Roi et de la Reine, il aime pour ses frères qui combattent.
Mais comment témoignera-t-il son amour, puisque l'amour se prouve par les oeuvres ? le petit enfant jettera des fleurs, il embaumera de ses parfums le trône royal, il chantera de sa voix argentine le cantique de l'amour.
Oui mon Bien-Aimé, voilà comment se consumera ma vie... ...Mon chant sera d'autant plus mélodieux que les épines seront longues et piquantes.
Jésus à quoi te serviront mes fleurs et mes chants ? ... ils te charmeront... ils feront sourire l'Eglise Triomphante... elle jettera ses fleurs sur l'Eglise souffrante afin d'en éteindre les flammes, elle les jettera sur l'Eglise combattante afin de lui faire remporter la victoire ! jésus , si mes désirs sont téméraires, fais-les disparaître... Laisse moi jouir pendant mon exil des délices de l'amour.
Pourquoi ne réserves-tu pas ces immenses aspirations aux grandes âmes, aux aigles qui planent dans les hauteurs ? Moi je me considère comme un faible petit oiseau couvert seulement d'un léger duvet; je ne suis pas un aigle...
Quel bonheur pour lui de rester là quand même, de fixer l'invisible lumière qui se dérobe à sa foi !
Ne pouvant planer comme les aigles, le pauvre petit oiseau s'occupe encore des bagatelles de la terre.
O Jésus ! que ton petit oiseau est heureux d'être faible et petit, que deviendrait-il s'il était grand ?
Je suis trop petit pour faire de grandes choses, et ma folie à moi, c'est d'espérer que ton amour m'accepte comme victime.
Que ne puis-je dire à toutes les petites âmes combien ta condescendance est ineffable. Je te supplie d'abaisser ton regard divin sur un grand nombre de petites âmes.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
J'agis avec vous comme une enfant parce que vous n'agissez pas avec moi en Prieure mais en Mère. ...Elle a été préservée de l'eau des louanges tout le temps que son petit calice n'était pas assez rempli de la rosée de l'humiliation.
Je veux chercher le moyen d'aller au Ciel par une petite voie bien droite, bien courte, une petite voie toute nouvelle. je voudrais aussi trouver un ascenseur pour m'élever jusqu'à Jésus, car je suis trop petite pour monter le rude escalier de la perfection.
L'ascenseur qui doit m'élever jusqu'au Ciel, ce sont vos bras, ô Jésus !
Pour cela je n'ai pas besoin de grandir, au contraire il faut que je reste petite, que je le devienne de plus en plus.
Elles sont bien rares les âmes qui ne mesurent pas la puissance divine à leurs courtes pensées, on veut bien que partout sur la terre il y ait des exceptions, seul le Bon Dieu n'a pas le droit d'en faire ! Cette manière de mesurer l'expérience aux années...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Ah ! si l'épreuve que je souffre depuis un an apparaissait aux regards, quel étonnement !
Je ne savais pas ce que c'était, mais je pensais que peut-être j'allais mourir et mon âme était inondée de joie.
J'étais intimement persuadée que Jésus au jour anniversaire de sa mort voulait me faire entendre un premier appel.
Jamais les austérités du Carmel ne m'avaient semblé aussi délicieuses, l'espoir d'aller au Ciel me transportait d'allégresse... Le bon Jésus me donnât le même signe que mon entrée dans l'Eternelle vie n'était pas éloignée.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Il faut avoir voyagé sous ce sombre tunnel pour en comprendre l'obscurité.
Le Roi de la patrie au brillant soleil est venu vivre 33 ans dans le pays des ténèbres.
S'il faut que la table souillée par eux soit purifiée par une âme qui vous aime, je veux bien y manger seule le pain de l'épreuve jusqu'à ce qu'il vous plaise de m'introduire dans votre lumineux royaume.
Lorsque je veux reposer mon coeur fatigué des ténèbres qui l'entourent, par le souvenir du pays lumineux vers lequel j'aspire, mon tourment redouble; il me semble que les ténèbres, empruntant la voix des pécheurs, me disent en se moquant de moi : "Tu rêves la lumière, une patrie embaumée des plus suaves parfums, tu rêves la possession éternelle du Créateur de toutes ces merveilles, tu crois sortir un jour des brouillards qui t'environnent !
Avance, avance, réjouis-toi de la mort qui te donnera, non ce que tu espères, mais une nuit plus profonde encore, la nuit du néant."
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
A chaque nouvelle occasion de combat, lorsque mon ennemi vient me provoquer, je me conduis en brave, sachant que c'est une lâcheté de se battre en duel, je tourne le dos à mon adversaire sans daigner le regarder en face; mais je cours vers mon Jésus...
Plus la souffrance est intime, moins elle paraît aux yeux des créatures, plus elle vous réjouit, ô mon Dieu !
Ce n'est plus un voile pour moi, c'est un mur qui s'élève jusqu'aux cieux et couvre le firmament étoilé. Lorsque je chante le bonheur du Ciel, l'éternelle possesssion de Dieu, je n'en ressens aucune joie, car je chante simplement ce que je veux croire.
Le Seigneur ne m'a envoyé cette épreuve qu'au moment où j'ai eu la force de la supporter, plus tôt je crois bien qu'elle m'aurait plongée dans le découragement.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Je ne crains pas une longue vie, je ne refuse pas le combat.
Jamais je n'ai demandé au Bon Dieu de mourir jeune, il est vrai que j'ai toujours espéré que c'est là sa volonté.
En se donnant à Dieu le coeur ne perd pas sa tendresse naturelle, cette tendresse au contraire grandit en devenant plus pure et plus divine.
Mon ciel était chargé de nuages, seul le fond de mon coeur restait dans le calme et dans la paix. Jésus ne m'a pas donné un coeur insensible et c'est justement parce qu'il est capable de souffrir que je désire qu'il donne à Jésus tout ce qu'il peut donner.
J'ai voulu saisir cette coupe que Jésus me présentait, mais Lui, retirant sa main, me fit comprendre que l'acceptation Le contentait.
Mère bien-aimée, vous êtes la boussole que Jésus m'a donnée pour me conduire sûrement au rivage éternel.
Depuis qu'Il a permis que je souffre des tentations contre la foi, Il a beaucoup augmenté dans mon coeur l'esprit de foi qui me fait voir en vous, non seulement une Mère qui m'aime et que j'aime, mais surtout qui me fait voir Jésus vivant en votre âme et me communiquant par vous sa volonté.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Il était la science, la Sagesse Eternelle, ils étaient de pauvres pêcheurs ignorants et remplis de pensées terrestres. Cependant Jésus les appelle ses amis, ses frères.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Puisqu'on prend mes petits actes de vertu pour des imperfections, on peut tout aussi bien se tromper en prenant pour vertu ce qui n'est qu'imperfection.
Mon dernier moyen de ne pas être vaincue dans les combats, c'est la désertion... je me dis que si je commençais à me justifier je n'allais pas pouvoir garder la paix de mon âme; je sentais aussi que je n'avais pas assez de vertu pour me laisser accuser sans rien dire, ma dernière planche de salut était donc la fuite.
Me souvenant que "la charité couvre la multitude des péchés", je puise à cette mine féconde que Jésus a ouverte devant moi.
Sans doute, au Carmel on ne rencontre pas d'ennemis, mais enfin il y a des sympathies, on se sent attirée vers telle soeur au lieu que telle autre vous ferait faire un long détour... ...Ou qu'elle lui rend un léger service qui aurait demandé vingt fois moins de temps à remplir qu'il n'en a fallu pour faire valoir des droits imaginaires.
Abandonner son manteau c'est, il me semble, renoncer à ses derniers droits, c'est se considérer comme la servante, l'esclave des autres. Lorsqu'on a quitté son manteau, c'est plus facile de marcher, de courir...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Ah que les enseignements de Jésus sont contraires aux sentiments de la nature ! Sans le secours de sa grâce il serait impossible non seulement de les mettre en pratique mais encore de les comprendre.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Depuis quand le Seigneur n'a-t-Il plus le droit de se servir d'une de ses créatures pour dispenser aux âmes qu'Il aime la nourriture qui leur est nécessaire ?
Ma Mère bien-aimée, je suis un petit pinceau que Jésus a choisi pour peindre son image dans les âmes que vous m'avez confiées.
Je sais bien que vos petits agneaux me trouvent sévère... Ils diraient que cela n'a pas l'air de me coûter le moins du monde de courir après eux... ...Ce que disait le Père Pichon : "Il y a bien plus de différences entre les âmes qu'il n'y en a entre les visages." je sentais bien que le Bon Dieu était tout près, que, sans m'en apercevoir, j'avais dit, comme un enfant, des paroles qui ne venaient pas de moi mais de Lui. ... Aux novices tout est permis; il faut qu'elles puissent dire ce qu'elles pensent sans aucune restriction, le bien comme le mal. Cela leur est d'autant plus facile avec moi qu'elles ne me doivent pas le respect qu'on rend à une maîtresse.
Si je passais aux yeux de la communauté pour une religieuse remplie de défauts, incapable, sans intelligence ni jugement, il vous serait impossible, ma Mère, de vous faire aider par moi. Voilà pourquoi le Bon Dieu a jeté un voile sur tous mes défauts intérieurs et extérieurs.
Le bon Dieu soulève le voile qui cache mes imperfections, alors mes chères petites soeurs me voyant telle que je suis ne me trouvent plus tout à fait à leur goût. ...Enfin elles ne se gênent pas davantage que s'il était question d'une autre...
Je ne puis m'expliquer comment une chose qui déplaît tant à la nature peut causer un si grand bonheur.
Lorsqu'il m'arrive de voir une soeur faire une action qui me paraît imparfaite, je pousse un soupir de soulagement et je me dis : Quel bonheur ! ce n'est pas une novice, je ne suis pas obligée de la reprendre.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Les âmes imparfaites au contraire, ne sont point recherchées... mais craignant peut-être de leur dire quelques paroles peu aimables, on évite leur compagnie... Je ne veux pas parler seulement des imperfections spirituelles...
Je dois rechercher en récréation, en licence, la compagnie des soeurs qui me sont le moins agréables, remplir auprès de ces âmes blessées l'office du bon Samaritain. quel festin pourrait offrir une carmélite à ses soeurs si ce n'est un festin spirituel composé de charité aimable et joyeuse ?
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Le Seigneur a daigné m'en laisser le souvenir, comme un parfum qui me porte à pratiquer la charité. Je me souviens parfois de certains détails qui sont pour mon âme comme une brise printanière. ...Le Seigneur m'illumina des rayons de la vérité qui surpassèrent tellement l'éclat ténébreux des fêtes de la terre... Ah ! pour jouir mille ans des fêtes mondaines, je n'aurais pas donné les dix minutes employées à remplir mon humble office de charité.
La pratique de la charité ne m'a pas toujours été si douce.
Mère bien-aimée, vous voyez que je suis une très petite âme qui ne peut offrir au Bon Dieu que de très petites choses...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
je ne puis toujours vivre ainsi dans le repos. Quel moyen donc Jésus trouvera-t-Il pour m'éprouver ? La réponse ne se fit pas attendre et me montra que Celui que j'aime n'est pas à court de moyens. j'avais un désir qui me paraissait tout à fait irréalisable, celui d'avoir un frère prêtre...
Mère Agnès de Jésus me dit qu'elle voulait que ce soit moi qui devint la soeur de ce futur missionnaire.
Pour moi, il en est de cela comme du reste, je sens qu'il faut, pour que mes lettres fassent du bien, qu'elles soient écrites par obéissance et que j'éprouve plutôt de la répugnance que du plaisir à les écrire. ...Car il me semble qu'on ne peut faire aucun bien lorsqu'on se recherche soi-même. "Le zèle d'une carmélite doit embrasser le monde." O Jésus, il n'est donc même pas nécessaire de dire "En m'attirant, attirez les âmes que j'aime !" Cette simple parole : "Attirez-moi" suffit.
Lorsqu'une âme s'est laissée captiver par "l'odeur enivrante de vos parfums", elle ne saurait courir seule, toutes les âmes qu'elle aime sont entraînées à sa suite... De même qu'un torrent entraîne tout.
Seigneur, vous le savez, je n'ai point d'autres trésors que les âmes qu'il vous a plu d'unir à la mienne...
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Oui, seigneur, voilà ce que je voudrais répéter après vous, avant de m'envoler en vos bras. C'est peut-être de la témérité ? Mais non, depuis longtemps vous m'avez permis d'être audacieuse avec vous. Comme le père de l'enfant prodigue parlant à son fils aîné, vous m'avez dit : "Tout ce qui est à moi est à toi."
Pour vous aimer comme vous m'aimez, il me faut emprunter votre propre amour, alors seulement je trouve le repos.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Ce ne sont point les travaux de Marthe que Jésus blâme... C'est l'inquiétude seule de son ardente hôtesse qu'il voudrait corriger.
On a dit : "Donnez-moi un levier, un point d'appui et je souléverai le monde." Ce qu'Archimède n'a pu obtenir, parce que sa demande ne s'adressait point à Dieu et qu'elle n'était faite qu'au point de vue matériel, les Saints l'ont obtenu dans toute sa plénitude. Le Tout-Puissant leur a donné pour point d'appui : Lui-même et Lui seul; pour levier : l'oraison... et c'est ainsi qu'ils ont soulevé le monde.
Quand j'aurais même sur la conscience tous les péchés qui se peuvent commettre, j'irais, le coeur brisé de repentir, me jeter dans les bras de Jésus, car je sais combien Il chérit l'enfant prodigue qui revient à Lui.
Dites bien, ma Mère, que si j'avais commis tous les crimes possibles, j'aurais toujours la même confiance, je sentirais que cette multitude d'offenses serait comme une goutte d'eau jetée dans un brasier ardent.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Puisque vous m'avez aimée, jusqu'à me donner votre Fils unique pour être mon Sauveur et mon Epoux, les trésors infinis de ses mérites sont à moi, je vous les offre avec bonheur.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
1993 Thesaurus - Encyclique "CENTESIMUS ANNUS"