1993 Thesaurus - Le DIEU PERSONNEL chrétien et la PERSONNE CREEE
Le Créateur et le Rédempteur sont un seul et même Dieu.
Dans la Rédemption, il ne reprend pas la Création, mais il la guérit et l'élève.
Il faut échanger avec le Christ dans la vie de foi, afin que son oui s'intègre vraiment à moi et devienne mien.
Il faut s'exercer à transmettre concrètement du Christ au prochain - pour lequel je suis un instrument - ce oui qui vient de Lui.
De même qu'il existe un cercle vicieux de la négation, un emprisonnement où un non en suscite un autre, il existe aussi une spirale du salut, un cercle salvifique, dans lequel un oui en engendre un autre.
Le oui de Jésus-Christ que je transmets n'est vraiment sien que s'il est devenu aussi vraiment mien.
Là seulement où pour quelqu'un l'amour compte plus que la vie, là seulement l'amour est aussi plus, et plus fort que la mort.
Pour devenir plus que la mort, l'amour doit donc être plus que la vie.
Puisque l'homme ne peut subsister toujours en lui-même, sa survie ne saurait être assurée que s'il continue à vivre dans un autre.
L'immortalité procède "toujours" de l'amour, jamais de l'autarcie de ce qui se suffit à soi-même.
Celui qui a aimé pour tous a fondé aussi l'immortalité pour tous.
Il y a pleine identité entre le Crucifié et le Ressuscité et en même temps transformation totale; il est le même et pourtant il est tout autre.
JOSEPH RATZINGER, "est descendu aux enfers"
Le Salut du monde ne vient pas de l'homme et de sa propre force; il faut que l'homme se le laisse offrir... La naissance virginale ne représente pas un chapitre d'ascétisme; elle est théologie de la grâce, message sur la manière dont le salut vient à nous, dans la simplicité de l'accueil, comme don absolument gratuit de l'amour qui rachète le monde.
Jésus est la nouveauté véritable, il ne procède pas du propre fonds de l'humanité, mais de l'Esprit de Dieu.
JOSEPH RATZINGER, "conçu du Saint-Esprit, né de la vierge Marie"
Un droit isolé et absolu devient un cercle vicieux, une succession de représailles... Dieu a brisé ce cercle pour ce qui est de ses rapports avec nous.
Dieu renonce à la juste peine pour mettre quelque chose de nouveau à la place : la guérison, notre conversion à un oui renouvelé à la vérité de nous-même.
Pour qu'une telle transformation se réalise, il nous précède et prend sur lui la souffrance de la transformation.
JOSEPH RATZINGER, Regarder le Christ, Espérance et Amour
La Nouvelle Alliance n'est plus fondée sur le respect réciproque des clauses fixées; elle est donnée par Dieu comme une grâce qui demeure en dépit de l'infidélité de l'homme.
JOSEPH RATZINGER, "la sainte Eglise catholique"
Seul le christianisme affirme à la fois, indissolublement, pour l'homme une destinée transcendante et pour l'humanité une destinée commune.
Il y a un Port, un terme définitif. L'univers crie vers sa libération, et il est certain de l'obtenir.
Comme Dieu s'est reposé le septième jour après avoir créé le monde, ainsi le monde, ayant achevé sa course, se reposera en Dieu. Alors "il n'y aura plus de temps".
HENRI de LUBAC, Catholicisme, Le christianisme et l'histoire
L'Eglise nous fait échapper au piège de la pure intériorité. "Le salut universel aussi bien qu'individuel s'accomplit et ne peut s'accomplir que dans le temps concret et par l'histoire." Tout, dans l'Eglise inculque au chrétien cette loi. Si tout l'y rappelle à la pensée de l'éternité, tout l'y détourne aussi bien de la tentation de "sauter hors du temps".
HENRI de LUBAC, Méditation sur l'Eglise, l'Eglise au milieu du monde
La Loi, comme tuteur, sait révéler le péché, elle ne saurait opérer la sainteté.
Elle établit des barrières que la grâce franchit.
Le salut n'est pas offert en récompense d'observances particulières, mais en réponse à l'attitude de coeur qui s'appelle la foi.
Le monde du salut n'est pas quantitatif.
La naissance virginale : message sur la manière dont nous vient le Salut, don d'en haut et non produit de l'histoire.
Contrairement à ce que dit Luther, Tout ne se produit pas "par la seule grâce de Dieu et la seule opération du Saint-Esprit, sans aucune oeuvre humaine".
Le dessein divin était d'associer la créature à l'oeuvre de son salut.
Reconnaître, contrairement à la Réforme, un rôle à Marie ( et à l'Eglise ) ce n'est pas opérer une usurpation sacrilège... Ce double mystère est, au contraire, garantie de sérieux de l'Incarnation. En Marie, la part de l'activité humaine est subordonnée, mais réelle et capitale. "L'Eglise où l'on rend un culte à Marie... est nécessairement l'Eglise de l'homme qui, en vertu de la grâce, coopère à la grâce".
La foi catholique à la Sainte Vierge résume symboliquement, dans son cas privilégié, la doctrine de la coopération humaine à la Rédemption, offrant ainsi comme la synthèse ou l'idée mère du dogme de l'Eglise.
HENRI de LUBAC, Méditation sur l'Eglise, l'Eglise et la Vierge Marie
C'est à nous de profiter du remède que Jésus-Christ nous a apporté; et non pas à nous tourmenter de ce que deviennent ceux qui, pour quelque cause que ce soit, n'en usent pas... Néanmoins nul n'a le droit de dire comme Caïn : "Suis-je chargé de mon frère ?" Nul n'est chrétien pour soiseul.
HENRI de LUBAC, Catholicisme, Le salut par l'Eglise
La pensée d'une fin des temps est inséparable de la foi en un Dieu libre et créateur.
Ce n'est pas une "âme" qui se sauve verticalement, en s'élevant de la mortalité à la vie immortelle, c'est l'être historique mortel lui-même qui, comme une moisson, se trouve, au jour du Seigneur, recueilli en Dieu.
Pareille issue n'est possible que si le Dieu libre, qui a créé le monde dans le temps en le tirant du néant, et l'a accompagné de ses promesses au long de sa marche, vient à la fin des temps, restant le même libre créateur qui tire du néant, sauver sa création tout entière en la tirant de la mort pour l'introduire à la vie.
H. URS Von BALTHASAR
Si Dieu n'a plus rien à voir avec le monde et avec les préoccupations des hommes... avec la réalité de la création, la théologie de l'histoire du salut et la conception existentielle de la foi ne sont plus que gnose, et, suspectes de projection et d'illusion...
En reconnaissant que l'univers est création, on admet en revanche que le monde de Dieu est plus que le monde des hommes, même s'il est là pour l'homme.
WALTER KASPER
Dés lors que l'on n'ose plus parler de faute, de péché, ni prêcher la conversion, le message du Salut et de la Rédemption n'est plus qu'un discours pieux mais vain, qui n'exerce plus qu'une fonction tranquillisante.
WALTER KASPER
Voilà la merveille de la mort dans les chrétiens; elle ne finit pas leur vie; elle ne finit que leurs péchés.
Saint AMBROISE
C'est l'Autre qui sauve. Le salut n'est pas dans la recherche de la plénitude de soi, ni dans la conquête du vide de cette plénitude. Car en ces recherches et en ces conquêtes n'est jamais visé que le "même"...
La charité est l'ultime critère d'une mystique authentiquement chrétienne.
GERARD ESCHBACH, à propos de Jean Tauler
Il faut commencer par établir le royaume de Dieu en soi et puis ensuite dans les autres.
Il faut tendre à la vie intérieure et si on y manque, on manque à tout.
Saint VINCENT de PAUL
Il faut se sauver ensemble. Il faudra revenir tous ensemble dans la maison de notre père.
CHARLES PEGUY
J'ai appris le catéchisme sur les genoux d'une mère française et je le connais assez pour savoir qu'on ne vit pas, qu'on ne se sauve pas, qu'on ne fait pas son salut par omission.
GEORGES BERNANOS, Nous autres Français
Ne pas désespérer du salut, même si on vit désespérément.
GEORGES BERNANOS
La part en chacun de nous qui est digne d'être sauvée.
GEORGES BERNANOS, sur l'enfance
Qu'est-ce que l'ordre social chrétien hors du plan de la Rédemption ?
GEORGES BERNANOS, La grande peur des biens-pensants
Dans la première création Dieu m'a donné à moi-même. Dans la regénération il m'a redonné à moi-même, et, il s'est donné lui-même pour moi.
GEORGES BERNANOS
Si l'aspiration à la gloire prend de plus en plus une forme haletante, c'est qu'elle s'est substituée à la croyance à l'immortalité.
E. M. CIORAN, désir et horreur de la gloire
Au Moyen Âge, on s'astreignait au salut, on croyait avec énergie: le cadavre était à la mode; la foi y était vigoureuse, indomptable...
Aujourd'hui, une religion édulcorée ne s'attache plus qu'à des fantasmes gentils, à l'Evolution et au Progrès.
Ce n'est pas elle qui nous fournirait l'équivalent moderne de la Danse macabre.
E. M. CIORAN
Le meilleur moyen d'apprendre aux hommes à violer les droits individuels des vivants est de ne tenir aucun compte de la volonté des morts.
ALEXIS de TOCQUEVILLE
Le socialiste réalise une opération de transfert sur la question du salut, ici-même et demain au lieu d'après demain et dans l'au-delà.
Le socialisme est un ersatz de christianisme.
FRIEDRICH NIETZSCHE, résumé de sa pensée
Les jansénistes, voulant faire des saints de tous les hommes, n'en trouvent pas dix, dans un royaume, pour faire des chrétiens tels qu'ils les veulent.
SAINT-EVREMOND
L'invention du christianisme, c'est l'infini. Au point de vue moral, il a apporté d'autres choses au monde; au point de vue philosophique, il a apporté cette idée-là.
EMILE FAGUET
Rien ne peut arriver dans l'ordre du salut qui ne passe par le corps et la nature. Il ne saurait y avoir de salut désincarné.
MICHEL BUR, à propos de la philosophie de l'abbé Suger
" Toute l'histoire de l'offre du Salut est une histoire de passage, de sortie, à la demande de Dieu, et d'extension progressive vers plus d'universalité.
- Abraham est sorti de Chaldée.
- Le peuple élu est sorti d'Egypte.
- Les disciples sont sortis de leurs maisons ( "Ils abandonnèrent leurs filets, leur barque" Mt 4, 20 - "L'homme se leva et le suivit" Mt, 9, 9 ).
- La révélation christique est sortie vers les nations, vers l'ensemble de l'humanité ( "Allez, et enseignez toutes les nations" Mt 28, 19).
Dieu a commencé à se faire connaître à un homme, puis il a étendu son message.
Cela signifie que le Salut nous vient toujours de Dieu à nous-même considéré comme une personne, et qu'il n'advient que par notre consentement à la transformation demandée, c'est-à-dire à la sortie de nous-même, à notre transfiguration en quelque sorte. "
Mais aussi, rappelons-nous la phrase terrible d'Ernest Renan : "Ces chrétiens, ils n'ont pas l'air sauvés !"
Or nous le sommes collectivement ( Pour chacun d'entre-nous Dieu jugera ).
L'Evangélisation dépend d'abord et surtout de cette conviction, le reste est de surcroît, et appartient plus à la grâce qu'à notre insensée agitation s'affirmant souvent un peu hypocritement pour autrui.
CF aussi : 5C : L'Eglise, comportement en...
sa structure et son devenir.
Le christianisme n'est pas un système de connaissance mais une voie.
Le "nous" des croyants n'est pas un accessoire, il est, en un certain sens, la chose elle-même; la communauté humaine est une réalité qui se situe sur un autre plan que la simple "idée".
La foi n'est pas esprit replié sur lui-même, mais incarnation dans le corps de l'histoire et de la société.
JOSEPH RATZINGER, la foi comme symbole
"Je crois que Dieu existe" inclut l'option que le 'logos', c'est à dire la pensée, la liberté, l'amour, ne se trouve pas seulement à la fin mais aussi au commencement; le 'logos' est la puissance qui crée et embrasse tout être.
Cette option pour la structure intelligible de l'être, pour son origine relevant du sens et de l'intelligence, implique en même temps la foi en la Création. C'est à dire la conviction que l'esprit objectif, décelable dans tous les êtres... n'est que l'empreinte et l'expression d'un esprit subjectif, que la structure logique inhérente à l'être est l'expression d'une pensée pré-alable qui lui a donné d'être.
Pour la pensée chrétienne, ce n'est pas une conscience englobant tous les êtres, ni une matérialité unique, qui rendent compte de la réalité totale; au sommet, elle pose une liberté qui pense, qui, en pensant, crée des libertés, faisant ainsi de la liberté la forme qui structure l'être.
JOSEPH RATZINGER, Dieu, le primat du logos
Si nous perdons de vue le critère de Dieu, le critère de l'éternité, il ne reste plus d'autre ligne directrice que l'égoïsme.
A ce moment-là, chacun essaie de tirer de cette vie le maximum pour soi, et considére tous les autres comme des ennemis de son bonheur, qui risquent de lui dérober quelque chose; l'envie et l'avidité prennent le contrôle de la vie et empoisonnent le monde.
Le poison de la négation, de la colère contre Dieu et contre le monde le dévore de l'intérieur. Dieu exige de nous, pour ainsi dire, une avance de confiance. "Aimer... comme toi-même". L'Ecriture n'exige pas un héroïsme aventureux et emprunté. Elle ne nous demande pas de nier notre être et de n'exister totalement que pour l'autre.
JOSEPH RATZINGER, Regarder le Christ, Epilogue
Dans le Christ-homme, nous rencontrons Dieu; mais en lui nous rencontrons également la communauté des autres. L'orientation vers Dieu devient du même coup en lui orientation vers la communion des hommes; ce n'est qu'en acceptant cette communion que l'on marche vers Dieu, car Dieu ne se trouve pas en dehors du Christ, ni par le fait même en dehors de la trame de l'histoire humaine et de sa destination communautaire.
JOSEPH RATZINGER, "la résurrection de la chair"
Jamais l'âge mûr ne remplacera ou même ne conservera cette première vision du monde épanouie au regard de "l'enfant", vision d'un monde foncièrement neuf, innocent, paradisiaque, rempli de merveilles naturelles et surnaturelles; tout était possible, tout voisinait avec Dieu.
La nostalgie de l'enfance irréparable n'est pas du romantisme seulement, elle peut avoir ( comme chez Péguy et Bernanos ) de profondes raisons chrétiennes.
H. URS Von BALTHASAR
Il y a au fond de l'Evangile la vue obsédante de l'unité de la communauté humaine.
HENRI de LUBAC, Catholicisme
Pour Irénée et pour... la brebis perdue de l'Evangile que le Bon Pasteur ramène au bercail n'est autre que la nature humaine unique dont la détresse émeut le Verbe de Dieu...
HENRI de LUBAC, Catholicisme, Le dogme
Il y a toujours accord sur le fond du problème et sur son présupposé : le monde auquel il s'agit d'échapper est sans direction, l'humanité qu'il faut surmonter est sans histoire.
Accablante monotonie de ces cycles sans fin, de ce "retour éternel" dont il n'y a rien à attendre... "Le déroulement des temps n'est qu'un devenir sans substance, ou rien ne se passe parce que tout y passe".
Seul le christianisme affirme à la fois, indissolublement, pour l'homme une destinée transcendante et pour l'humanité une destinée commune. Le cycle infernal explose. Les faits ne sont plus seulement des phénomènes, ils sont des événements et des actes. Quelque chose de neuf, incessamment, s'opère.
Il y a une genèse, une croissance, une maturation de l'univers.
Il y a un Port, un terme définitif. L'univers crie vers sa libération, et il est certain de l'obtenir.
Comme Dieu s'est reposé le septième jour après avoir créé le monde, ainsi le monde, ayant achevé sa course, se reposera en Dieu. Alors "il n'y aura plus de temps".
Le caractère historique de la religion d'Israël ne se comprend selon toute son originalité que par ce qu'il est devenu dans la religion du Christ.
N'oublions jamais que le judaïsme n'a pas en lui-même son explication.
HENRI de LUBAC, Catholicisme, Le christianisme et l'histoire
Car une destinée transcendante, supposant elle-même l'existence d'un Dieu transcendant, est indispensable à la réalisation d'une destinée vraiment collective, c'est-à-dire à la constitution concrète d'une humanité.
Le Devenir, à lui seul, n'a pas de sens; c'est un autre nom de l'absurde.
S'il y a Devenir, il doit y avoir un jour achèvement, et s'il doit y avoir achèvement, il y a, dès toujours, autre chose que du devenir.
La Transcendance que l'homme renie est le seul garant de sa propre immanence. C'est en s'avouant reflet qu'il acquière une plénitude, et dans le seul acte de l'adoration qu'il s'assure une inviolable profondeur.
Car, en vérité, l'au-delà est infiniment plus proche que l'avenir.
Il est cet Eternel installé au coeur de tout développement temporel qu'il anime et qu'il oriente. Il est le véritable Présent, sans lequel le présent lui-même n'est que poussière insaisissable.
HENRI de LUBAC, Catholicisme, Transcendance
La terre porte les humains, comme des feuilles... Cet arbre là non plus ne dépouille jamais son vert manteau; mais regarde dessous : tu marches sur un tapis de feuilles mortes...
Saint AUGUSTIN
L'architecte divin recourt à des échafaudages provisoires pour édifier une demeure définitive.
Saint AUGUSTIN
La source est claire. Seul le fleuve est boueux. Il s'agit de remonter le fleuve. Il s'agit de faire retour à sa fondamentale origine.
GERARD ESCHBACH, à propos de Jean Tauler
La condition humaine ne se boucle pas en continuité avec ce qui est donné naturellement. La condition humaine est très profondément une condition "pascale". L'homme ne devient homme véritablement qu'"à travers"...
Rupture. Exode. Traversée...
GERARD ESCHBACH, à propos de Jean Tauler
Comme le pain, le monde n'est pas pour lui-même. Il est pour être rompu.
Il est pour être distribué.
GERARD ESCHBACH, à propos de Jean Tauler
Qui peut te faire le plus grand bien : le maître ou le serviteur
- Le maître, répondit François
- pourquoi donc, repartit la voix, laisses-tu le maître pour le serviteur ?
Saint François d'ASSISE, de Dieu lors de la conversion de François
Introduire la raison, ce n'est pas mêler l'eau au vin pur de la parole de Dieu, c'est convertir l'eau en vin.
Saint THOMAS d'AQUIN, boutade en réponse à un contradicteur
La vie n'est qu'une nuit à passer dans une mauvaise auberge.
Sainte THERESE d'AVILA
Jacob n'était pas moins saint du fait de s'occuper de ses troupeaux.
Sainte THERESE d'AVILA, sur la nécessaire activité temporelle
Marthe et Marie doivent offrir ensemble l'hospitalité au Seigneur.
Sainte THERESE d'AVILA, sur et l'amour du prochain et l'amour de Dieu
L'Homme ne saurait se voir complètement en dehors de l'Humanité; ni l'Humanité en dehors de la Vie, ni la Vie en dehors de l'Univers.
PIERRE TEILHARD de CHARDIN
Chercher les concordances plutôt que les oppositions, les fragments de vérité plutôt que les privations et les déviations, à sauver et à assumer plutôt qu'à renverser, à édifier plutôt qu'à disperser.
Pour cela il faut l'effacement de plus en plus complet de la personnalité du philosophe devant la vérité de l'objet.
JACQUES MARITAIN, sur la philosophie de saint Thomas d'Aquin
Le cathare est dualiste : l'homme existerait à deux niveaux : tantôt le niveau de l'absolu, tantôt le niveau végétatif, la zone intermédiaire de la réflexion et de l'incarnation s'évanouit.
Or le lieu que l'homme ordinaire habite c'est le milieu, la zone des médiations, celle de l'incarnation. Le lieu est pour l'homme le domaine de l'être.
Toute sagesse est l'acceptation de quelque incohérence, elle se place donc du côté de l'imperfection.
L'objet du désir d'infini est inaccessible mais il est le ressort de l'action humaine.
La vie de l'esprit n'est pas une vie d'extase, mais d'usage.
Dans l'être, fait d'infini et de néant, retentit le choix entre le tout et le rien.
Ce qui est donné dans l'existence, soit avant le dernier moment, ce n'est d'avoir ni le tout ni le rien, mais de se consumer et de se consommer dans le mélange du tout et du rien.
JEAN GUITTON, L'impur, la sublimation, les mélanges
C'est l'empirique qui est évasion parce qu'il est aliénation dans les apparences... Il obéit plus qu'il ne commande.
GEORGES BASTIDE
Les biens empiriques se diminuent par le partage, les valeurs spirituelles au contraire s'augmentent par communion.
GEORGES BASTIDE
Le moindre mouvement importe à toute la terre. La mer entière change pour une pierre.
BLAISE PASCAL
La justice ne saurait être déduite d'aucune définition de la nature humaine. Ce n'est pas là abdication devant la tyrannie, mais renonciation à la prétention de la raison.
BLAISE PASCAL
( Attention : la "raison" qu'évoque Pascal ici est celle de Descartes,
pas celle de saint Thomas d'Aquin. )
La multitude qui ne se réduit pas à l'unité est confusion; l'unité qui ne dépend pas de la multitude est tyrannie.
BLAISE PASCAL
Au point de vue chrétien, il n'est non plus jamais question de savoir ce qu'un homme a été, mais ce qu'il est devenu; comment il était, mais comment il est devenu; quel a été le début, mais quelle a été la fin.
S. KIERKEGAARD, les soucis des païens, le souci de l'abondance
Quand Dieu nous explique sa création, le monde cesse d'être un vocabulaire éparpillé, il est devenu un poème, il a un sens, il a un ordre, il vient de quelque chose et il va quelque part... Nous tenons là dedans notre place et notre rôle.
Les Hindous, avec une morne obstination, ne cessent de nous répéter que tout est illusion : mais nous chrétiens, nous croyons que tout est allusion.
L'événement du Christ est venu donner sens et mouvement à tout.
Ce n'est plus la succession gratuite, indéfiniment renouvelée d'émersions et d'effondrements sur place dont l'histoire de l'Asie nous offre le désolant spectacle.
PAUL CLAUDEL
C'est nous, les mystiques qui sont pratiques, qui faisons quelque chose.
Ce sont les politiques qui ne le sont pas, qui ne font rien.
C'est nous qui amassons et c'est eux qui pillent...
CHARLES PEGUY
Le chrétien suit un maître qui a porté un lourd fardeau; il ne prétend pas aux dominations vaines, aux grandeurs temporelles; il est l'homme de peine de la création.
CHARLES PEGUY
Que ce monde a besoin de tendresse ! Le jour va venir où il donnera volontiers toute sa puissance et tout son or pour un peu de clairvoyance et de douce pitié !
GEORGES BERNANOS
Nous ne voulons pas un monde heureux, nous voulons un monde humain...
EMMANUEL MOUNIER
La liberté n'est pas au commencement mais à la fin. Elle n'est pas à la racine mais aux fleurs et aux fruits de la nature humaine.
CHARLES MAURRAS
La doctrine chrétienne dit : "Voici tes devoirs et que Dieu t'assiste", la doctrine de notre temps proclame : "Voici tes droits et que le Diable t'emporte".
Pr PHILIPPE BENETON
Il faudrait dire des choses éternelles pour être sûr qu'elles soient d'actualité.
SIMONE WEIL ( la grande, avec un W )
Comprendre ne m'aide pas à croire; mais croire m'aide à comprendre.
MADELEINE DELBREL, sur la science
" On n'est pas chrétien, on le devient. "
On peut certes ignorer ou rejeter le sens chrétien du monde ( nous sommes libres ! ).
Mais alors il faut en trouver non pas un autre, dont la pérennité s'avèrera illusoire, mais d'autres se succédant sans cesse et de plus en plus vite comme les "promotions" commerciales, pour finir inéluctablement par renoncer même à l'ambition qu'il puisse exister un sens.
La voie du suicide ( accompli ou non ) est alors grande ouverte.
Le Créateur et le Rédempteur sont un seul et même Dieu.
Dans la Rédemption, il ne reprend pas la Création, mais il la guérit et l'élève.
L'amour désigne un acte d'assentiment fondamental à un autre, un "oui" au destinataire de l'amour, le oui à un "tu".
Grâce au oui donné à l'autre, grâce au toi, je reçois un nouveau moi et je peux dire oui à mon moi - dans la perspective du tu - d'une nouvelle manière.
La naissance biologique ne suffit pas : l'homme ne peut accepter son moi qu'avec la force de l'approbation de son être, approbation qui provient d'un autre, du toi.
Il nous faut continuer la création, être cocréateur, en offrant à l'autre, dans le oui de l'amour, l'être d'une nouvelle manière, en faisant du cadeau de l'être un véritable cadeau.
L'amour porte en soi une tendance universelle. Le monde auquel appartient ce toi prend un autre aspect à partir du moment où j'aime.
Le pur universalisme, la philanthropie généralisée sonne creux, alors que le choix très sélectif qui tombe sur tel ou tel m'offre également le monde et les autres êtres humains, et m'offre à eux.
De là nous pouvons comprendre pourquoi l'universalisme de Dieu ( qui veut le salut de tous ) se sert du particularisme de l'histoire du Salut ( d'Abraham à l'Eglise ).
Sans un Dieu créateur garant de la bonté de l'être, l'amour perdrait son fondement et reposerait dans le vide.
L'amour s'adresse à la personne telle qu'elle est, y compris avec ses faiblesses. Il s'applique à la vérité de la personne, peut-être pas encore développée, masquée ou déformée.
JOSEPH RATZINGER, Regarder le Christ, Espérance et Amour
Le récit de la création ne s'achève pas sur l'ordre de dominer le monde, mais sur l'instauration d'un culte... Ainsi la liberté humaine ne se dissipe-t-elle pas dans l'usage et la jouissance des biens matériels.
Car elle est gratuite, et trouve son accomplissement dans la gratuité, dans le jeu, les loisirs, l'Art, la fête et la liesse.
WALTER KASPER
Dieu ne mesure pas ses dons.
Des PERES de l'EGLISE, la surabondance, marque de Dieu dans sa
création
Autant la lumière qui éclaire diffère de la lumière reflétée, autant la sagesse créatrice diffère de la sagesse créée...
Saint AUGUSTIN
L'oeuvre appartient plus à celui qui en est la cause qu'à celui qui la réalise.
MAÎTRE ECKHART
Parce que nous sommes charnels, il faut que notre désir et notre amour commencent par la chair.
Saint BERNARD, sur les amitiés
Dieu a confié l'Histoire et le monde à l'homme, à la jonction de la matière et de l'esprit.
Saint THOMAS d'AQUIN
L'être créé dépend bien de sa source, mais son originalité est irréductible.
Saint THOMAS d'AQUIN
En vertu de la Création, et, plus encore, de l'Incarnation, "rien n'est profane" ici-bas.
PIERRE TEILHARD de CHARDIN
L'univers ne tient pas par en bas mais par en haut.
PIERRE TEILHARD de CHARDIN
La doctrine de la création ne demandait qu'un seul miracle à Dieu.
Celle de l'auto-création du monde exige un miracle par micro-seconde.
Ou l'intelligence part de l'absurde, ou elle va à l'absurde.
ANDRE FROSSARD, Dieu en questions
La nature a des perfections pour montrer qu'elle est l'image de Dieu, et des défauts, pour montrer qu'elle n'en est que l'image.
BLAISE PASCAL
Le remerciement à Celui qui l'a "planté au plus épais de la terre".
PAUL CLAUDEL, sur le Créateur
C'est vers la source qu'après avoir trempé ses lèvres dans le torrent l'homme ne cesse de relever la tête.
PAUL CLAUDEL
Quand Dieu nous explique sa création, le monde cesse d'être un vocabulaire éparpillé, il est devenu un poème, il a un sens, il a un ordre, il vient de quelque chose et il va quelque part... Nous tenons là dedans notre place et notre rôle.
PAUL CLAUDEL
Dans la première création Dieu m'a donné à moi-même. Dans la regénération il m'a redonné à moi-même, et, il s'est donné lui-même pour moi.
GEORGES BERNANOS
La création est de la part de Dieu un acte non pas d'expansion de soi, mais de retrait, de renoncement. Dieu et toutes les créatures, cela est moins que Dieu seul.
SIMONE WEIL
" Sans Création présente, toujours en cours, je n'ai aucune concrétude, je suis un "objet" extérieur à l'ouvrier. Dieu est alors artisan d'objets autonomes, c'est un Dieu au passé. "
" Notre création est un continuel acquiescement. "
" L'idéalisme pur fait de tous les êtres des moments de l'unique conscience.
Pour le chrétien, le Créateur est plus qu'un simple horloger, il est liberté qui sans cesse pense et crée des libertés. "
" Le grand architecte de l'univers des francs-maçons ( de ceux qui ne sont pas complètement athées ) aurait-il mis le superflu du beau de la fleur dans le processus de fécondation, le plaisir dans la fécondation humaine ? "
" Une religion sans Création n'est qu'une psychologie thérapeutique. "
" Si Jésus n'est pas aussi le créateur, il n'est qu'un bon consolateur. "
Penser à remercier d'avoir été créé ( à remercier de cet acte absolument gratuit de la part du Créateur ) est souvent le premier mouvement religieux et le fondement de toute suite.
D'où le premier mouvement de conversion qui vient si souvent de l'épreuve peut provenir aussi bien de la joie.
La grâce n'attend qu'un signe d'abandon sincère, elle n'a cure de ses raisons.
Le Sens, fondement de tout être, est devenu chair, c'est-à-dire il est entré dans l'histoire, il fait partie d'elle; il n'est plus seulement ce qui la porte et l'embrasse, il est devenu un point à l'intérieur d'elle.
JOSEPH RATZINGER, Jésus-Christ,
Pour que l'homme devienne pleinement homme il faut que Dieu devienne homme.
Alors seulement le passage de l'"animal" au "logique" est franchi.
Le passage par lequel le 'logos', l'intelligence, l'esprit pénétrèrent pour la première fois dans notre univers, n'est pleinement accompli que lorsque le 'logos' lui-même, le Sens Créateur tout entier, et l'homme se compénètrent.
JOSEPH RATZINGER, Jésus-Christ, le Christ, le "dernier homme"
L'incarnation de Dieu en Jésus-Christ, par laquelle le Dieu éternel et l'homme temporel se rejoignent dans une unique personne, n'est pas autre chose que la domination ultime de Dieu sur le temps.
En ce point précis de l'existence humaine de Jésus, Dieu a saisi le temps et l'a attiré en lui-même.
JOSEPH RATZINGER, "est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu
le Père tout-puissant"
L'homme, en prenant contact avec le Christ, rencontre en Jésus - en cet homme, semblable à lui, qu'il peut atteindre et aborder - Dieu lui-même, non pas un être mixte qui s'interposerait entre eux.
La préoccupation de l'Eglise primitive pour défendre la vraie divinité de Jésus a la même racine que la préoccupation de sa véritable humanité.
Il ne saurait être "notre" médiateur, s'il n'était véritablement homme; Il ne saurait faire aboutir la médiation, s'il n'était véritablement Dieu comme Dieu.
JOSEPH RATZINGER, Dieu, la foi au Dieu un et trine
Jésus ou Christ ? la réduction à l'histoire ou l'abandon de celle-ci, va-et-vient de l'esprit moderne. le romantisme de la pure figure de Jésus ( le Jésus de l'agnostique Renan ) est dépourvu d'avenir et vide de présent.
L'un ( Jésus ) ne peut exister sans l'autre ( Christ ).
JOSEPH RATZINGER, Jésus-Christ, dilemme de la théologie moderne.
Les évangélistes n'ont rien fait apparaître d'une personnalité vivant indépendamment de son oeuvre, possédant certains désirs personnels...
L'être de Jésus en tant qu'homme est identique à son oeuvre.
L'unité indissoluble des deux mots "Jésus-Christ" traduit l'expérience de l'identité de l'existence et de la mission. Toute la personnalité de Jésus est fonction du "pour nous".
JOSEPH RATZINGER, Jésus-Christ, dilemme de la théologie moderne.
La personne "est" la fonction, la fonction "est" la personne.
En Jésus la distinction devient sans objet, le "Moi" est l'oeuvre et l'oeuvre est le "Moi". Il n'a pas laissé de doctrine séparable de son "Moi".
JOSEPH RATZINGER, Jésus-Christ, l'image du Christ dans le symbole
Le trait d'union entre Jésus et Christ, l'union indissoluble entre la personne et l'oeuvre, l'identité d'un homme avec le don de soi, représentent également le trait d'union entre l'amour et la foi...
En lui, l'amour devient 'logos', vérité de l'être de l'homme.
JOSEPH RATZINGER, Jésus-Christ, Jésus le Christ
"Fils", expression de la relativité totale de l'existence de Jésus, de "l'être-à-partir-de" et de "l'être-pour".
L'être de Jésus est "service", et c'est pour cela qu'il est être filial.
Les deux lignes de développement issues de la contemplation de Jésus.
- La théologie de l'Incarnation : l'être, un homme qui est Dieu, un Dieu qui est homme, l'événement décisif, rédempteur de la rencontre de Dieu et de l'homme; vision statique et optimiste; grecque.
- La théologie de la Croix : l'agir de Dieu, l'événement, l'espérance de la résurrection; conception dynamique et critique; latine.
JOSEPH RATZINGER, Jésus-Christ, deux théologies
Il n'est plus rien dit de nouveau, parce que tout a été dit tout a été donné dans le Fils de l'amour, dans lequel Dieu et le monde sont devenus un.
JOSEPH RATZINGER, Jésus-Christ, le terme de la révélation
Si nous célébrons si solennellement la naissance de Jésus, nous le faisons pour témoigner que chaque homme est unique et irremplaçable.
JEAN-PAUL II
A mesure qu'on se déshabituait de contempler le spirituel dans le miroir du sensible et de voir l'universel et le singulier se symboliser mutuellement, les rapports entre le corps "physique" du Christ et son corps "mystique" devaient être rejetés dans l'ombre.
Il s'agit là d'un phénomène analogue à la perte d'un sens par lente atrophie.
HENRI de LUBAC, Catholicisme, Les sacrements
Dieu s'est fait homme pour que l'homme puisse devenir Dieu.
Saint ATHANASE
Il reposait dans une étable, et il gouvernait le monde, enfant sans parole, il était la parole même; les cieux ne sauraient le contenir et une femme le portait dans son sein.
Saint AUGUSTIN
Ce n'est pas pour rester dans le ciboire d'or qu'Il descend chaque jour du Ciel, c'est afin de trouver un autre Ciel qui lui est infiniment plus cher ... le Ciel de notre âme, faite à son image, le temple vivant de l'adorable Trinité !
Sainte THERESE de l'Enfant Jesus
Mais une philosophie de l'incarnation implique "composition" entre l'élément éternel de nous-même et l'élément temporel, entre matière et forme, puissance et acte, la loi de l'être qui nous est donné, celle de l'être créé. il faut admirer l'effort vers l'absolu du pur et en même temps le restreindre par l'incarnation, par l'insertion dans la pâte.
Il faut passer de la conscience prospective, qui va vers l'avant, à une conscience rétrospective, qui se placerait à la fin du temps ( à la façon des mystiques ) pour procéder de la fin vers les moyens, du but vers ses préparations...
Faire arriver une conscience finaliste, dont d'ailleurs nous usons tous au quotidien, qui se placerait d'emblée vers la fin pour descendre après vers les moyens.
JEAN GUITTON, L'impur, la négation, la dernière heure
Tout Etat, toute Eglise, toute religion qui perd contact avec le peuple, ou qui interpose entre le peuple et les chefs du peuple des écrans, est vouée à dépérir.
L'Eglise catholique n'a pas suivi la pente cathare, en ce sens qu'elle a appelé tous les fidèles à la perfection de la charité et de l'amour.
Elle a encouragé les écoles de perfection, mais, en même temps qu'elle conseillait à chacun de monter plus haut, elle venait au secours de l'homme quelconque, de l'humanité moyenne et de tous ceux qui souffrent du mélange de la chair et de l'esprit, du bien et du mal...
Elle tentait de faire passer le souffle de l'esprit à travers la condition quotidienne. Elle poursuivait sans arrêt l'oeuvre d'incarnation.
Il n'y avait pas de caste de parfaits dans cette société catholique. Il n'y avait pas davantage de moments de perfection dans la vie de l'individu.
Et comme il n'y avait pas de moments de perfection, il n'y avait pas non plus de moments de désespoir. Tout demeurait à l'état d'élan de regret et d'amour.
Ainsi, dans la société catholique, personne ne sait "s'il est digne d'amour ou de haine".
JEAN GUITTON, L'impur, les semences, peuple et prophétisme
Néant et enfer ou intégration et assomption ?
L'homme parfait s'est réalisé une fois pour toutes en Jésus-Christ divinement ( et en la personne de la Vierge Marie humainement ).
Ainsi, si l'on peut dire, l'honneur de l'humanité est sauf.
JEAN GUITTON, L'impur, l'homme contemporain est-il divisé ?
En vertu de la Création, et, plus encore, de l'Incarnation, "rien n'est profane" ici-bas.
PIERRE TEILHARD de CHARDIN
Il est non seulement impossible, mais inutile de connaître Dieu sans Jésus-Christ.
BLAISE PASCAL
En réalité, se peut-il qu'il soit venu sur terre pour multiplier le vin à de pauvres noces ? Mais Il a fait ce qu'elle lui demandait...
Sa majesté est terrible... mais sa miséricorde est sans bornes; par amour il s'est fait semblable à nous et se réjouit avec nous; il change l'eau en vin, pour ne pas interrompre la joie des invités; il en attend d'autres; il les appelle continuellement...
DOSTOÏEVSKI, Les frères Karamazov, Les noces de Cana
Il faut faire les frais du temporel.
Il n'y a pas d'évangélisation sans incarnation.
CHARLES PEGUY
Etant Dieu le Christ ne pouvait grandir, Il a cependant trouvé le moyen de croître, ce fut en descendant.
GEORGES BERNANOS
Ce qui compte n'est pas ce qui se crie dans les média, mais ce qui mûrit dans les profondeurs.
La naissance du Christ ne fut un événement que pour quelques bergers.
EMMANUEL MOUNIER
L'Incarnation chrétienne fait entrer la dimension transtemporelle du sacré dans l'histoire même de l'homme.
MIRCEA ELIADE
" On n'atteindra Dieu que par la chair, le concret ( l'Incarnation et le culte de Marie ). "
" L'homme ne peut monter, donc le Père descend ( par son Fils ).
Dieu nous est inaccessible, l'échelle n'a qu'un sens. "
" Si Jésus n'est pas fils, Dieu n'est pas amour, et nous ne sommes pas sauvés. "
" Sans Marie, l'Incarnation n'est pas sérieuse. Elle est coopération de l'homme à la grâce, de la créature à son salut. "
" L'Incarnation a fait de notre Seigneur Jésus-Christ : le premier des Prophètes, l'unique Prêtre, et le Roi des oeuvres créées par le Père, le roi de la Création ( fête du Christ-Roi ). Un catholique ne saurait rien retrancher de ces attibutions. "
L'Incarnation, c'est aussi ma propre création.
L'Incarnation réduit à néant le mouvement dialectique entre idéalisme et matérialisme, la tentation de la réduction de la matière à l'esprit ou de l'esprit à la matière.
On sait les coûts engendrés dans l'histoire par ces excès aussi faux que simplificateurs, mais tellement dans la nature de l'homme déchu.
Toute tentative, toujours désespérée, pour nous extraire de cette ambiguïté par l'une ou l'autre des extrémités nous ramène au départ, soit à la convoitise suscitée au pied de l'arbre de la Genèse et à ses conséquences.
Néanmoins l'homme s'agite et tente, impertubablement et sans souci ou inconscient des dégâts, de briser le cercle.
Dieu est triste et se penche sans cesse.
" Que voulait-on qu'il fît de plus " que de s'incarner et que de démontrer notre sottise ( c'est bien peu dire ) en mourrant en silence pour nous et de nos mains ?
1993 Thesaurus - Le DIEU PERSONNEL chrétien et la PERSONNE CREEE