1993 Thesaurus - L'EGLISE
- Le mal objectif ( la souffrance physique et morale, la mort ).
Rien de ce que crée l'homme ou de ce qui demeure au plan de l'homme n'arrachera l'homme à sa solitude. Celle-ci ne peut être que creusée davantage à mesure qu'il se découvre lui-même. Car elle n'est autre que l'envers de la communion à laquelle il est appelé.
HENRI de LUBAC, Méditation sur l'Eglise, Ecclesia Mater
Mais ce qu'on appelle mal, qu'est-ce autre chose que la privation d'un bien.
Ce qu'on appelle mal n'existe pas s'il n'existe aucun bien.
Saint AUGUSTIN
Qui es-tu pour discuter avec Dieu ?
Saint AUGUSTIN
"La perfection de l'univers exige qu'il y ait de l'inégalité dans les choses, pour que tous les degrés d'être ou de bonté soient remplis".
Il est dans l'ordre des choses que l'homme soit engagé dans la douleur, la souffrance et la mort, parce qu'il est engagé par son essence dans la nature corporelle générale et corruptible.
La créature ne peut pas être libre sans être libre d'une liberté qui tienne du néant ( parce qu'elle est la liberté d'une créature tirée du néant ).
Le péché et la souffrance ne sont pas permis pour la plus grande perfection de la machine du monde, mais pour la consommation d'une oeuvre d'amour qui transcende tout l'ordre du monde.
JACQUES MARITAIN, de Bergson à Thomas d'Aquin, le problème du mal
Le mal, comme tel est une privation, non pas seulement absence, néant, lacune, mais l'absence d'un bien "dû", la carence ou le néant d'une forme de l'être "requise" en un être donné.
JACQUES MARITAIN, traité de l'existence et de l'existant, l'existant
libre et les libres desseins éternels
Les clous, la cicatrice de Jésus demeurent dans sa gloire.
JEAN GUITTON, L'impur, la sublimation, les rapports pureté et mort
Le gnosticisme est d'abord une méditation sur le mal et c'est pourquoi il n'est pas étonnant de le voir apparaître aux époques d'angoisse ou de désespoir, à notre époque.
Trois réponses au problème du mal :
- Panthéisme ou athéisme classique de type scientiste : pas de mal en soi, tout a sa raison d'être dans la nature. Conception incompatible avec l'existence de la liberté.
- Judaïsme et christianisme : Dieu et la création sont bons, mais le mal est possible du fait d'un mauvais usage de la liberté par les anges et par les hommes.
- Gnosticisme : Dieu est bon, mais la création est mauvaise puisqu'en elle le mal triomphe. Donc la création n'a pas été voulue par le Dieu bon. Elle est donc l'oeuvre d'un Dieu du mal ( manichéisme ) ou, plus subtilement, il y a un principe de dégradation, une nécessité de chute qui est inhérente à l'acte même de créer et auquel Dieu est soumis dans son rôle de créateur.
Dieu n'est donc l'Absolu, le Tout-Pur que lorsqu'il est non créateur.
Donc au plan pratique : horreur du créé, de l'existence dans le temps.
D'une part le mal absolu, l'impur, qui est le créé et d'autre part le bien absolu, le tout pur, qui est l'incréé. On est prié de ne pas mélanger.
JEAN GUITTON, L'impur, préface
La conscience de son inachèvement maintient l'être humain ouvert du côté de l'infini, et les épreuves que lui inflige le désordre du monde ou de sa propre vie l'empêchent de se refermer.
Les religions les plus prudentes contournent la question du mal, ou font semblant de ne pas l'apercevoir. Elles savent bien que la souffrance, et en particulier la souffrance des innocents, est injustifiable et incompatible avec l'hypothèse d'un Dieu non indifférent et non lointain.
Parfois nous produisons la souffrance nous-même par notre réticence à donner - car si Dieu est effusion, nous serions plutôt rétention.
Le temps atténue la souffrance passée, mais il ne l'éloigne jamais beaucoup.
Il suffit d'un rien pour que le souvenir revienne à l'improviste.
Vous songerez alors que rien ne serait pire que l'oubli, que cette souffrance qui a jadis brisé vos limites est la preuve que vous avez aimé, que cette preuve est la justification de votre existence, votre bien le plus précieux, le seul que vous emporterez quand le reste retournera à la poussière. Vous ressentirez la connivence profonde de la souffrance et de l'amour dans votre nature périssable.
Voyant comment, avec une puissance presque infinie, la souffrance vous aura en même temps lié indissolublement aux vôtres, ouvert à la pitié et rendu attentif à la plus anecdotique des larmes d'enfant, comment elle vous aura fait plus sensible à la peine et à la solitude des autres, comment enfin dès ce monde elle se change en charité, vous penserez à la passion du Christ... Et vous saurez avec émerveillement que si la justice et la miséricorde pouvaient fort bien éviter le chemin de la croix pour sauver les hommes, il n'y en avait pas d'autre pour l'amour incarné.
ANDRE FROSSARD, Dieu en questions
Connaître la vanité des plaisirs par expérience, ou la réalité des maux.
BLAISE PASCAL, sur la misère de l'homme
Si la souffrance des innocents est le terrible argument contre Dieu, Aliocha sait bien que c'est du Christ lui-même que lui vient la douleur qu'il éprouve à l'idée de la souffrance des enfants.
DOSTOÏEVSKI, Les frères Karamazov
Qui voudrait perdre sa vie à ruminer le problème du mal, plutôt que de se jeter en avant ?
GEORGES BERNANOS, Jeanne, relapse et sainte
Si l'enfance existe encore en vous, gardez-la. Il est peu croyable qu'il vous en reste assez pour vous aider à vivre, mais ça vous servira sûrement pour mourir.
GEORGES BERNANOS
Cela a déjà été fait, ma fille.
GEORGES BERNANOS, réponse du curé de campagne à la comtesse révoltée
qui parlait de cracher à la figure du Christ.
" La vraie sagesse ne se rencontre que loin des hommes, dans les vastes solitudes. Elle ne peut être atteinte que par la souffrance et les privations.
La souffrance est la seule chose qui révèle à un homme ce qui est caché aux autres. "
" Si Dieu n'est pas lui-même crucifié, il ne tient pas quant au reproche de tolérer le mal. "
L'homme ne pourrait valablement discuter du problème du mal objectif ( souffrance physique et morale, mort ) que s'il était tout amour envers les autres et s'abstenait du mal qu'il leur cause.
Avant que de s'indigner de la souffrance des innocents que l'humaniste occidental d'aujourd'hui balaie donc devant sa porte: erversion organisée des jeunes gens par la drogue, par la diffusion de la violence et de la corruption, prostitution et trafic d'organes d'enfants, viols et assassinats d'autres enfants toujours à recommencer par les mêmes...
On n'en finirait pas de dire, surtout pour ceux qui ne veulent rien voir et rien savoir, ceux qui n'ont pas d'oreille pour entendre.
On n'en finirait pas de décrire d'une part ce dont est capable l'homme, d'autre part l'épaisseur de la complicité des lâches.
Il fait bien briller son soleil et pleuvoir sur les bons et les méchants.
Discute-t-on le pourquoi et le comment des joies et des plaisirs que l'on reçoit de la Création sans aucun mérite de notre part ?
C'est Dieu qui donne la vie, c'est de Lui que dépend l'heure de la mort.
Si on pense que le fin fond du mal c'est la mort inéluctable, il suffit de penser à ce que serait un monde sans cette terrifiante bénédiction :
Nous marcherions toujours sous les mêmes feuillages, dans les mêmes paysages, avec les mêmes animaux, parmi les mêmes hommes...
- Il n'y aurait ni jour ni nuit, ni hiver ni printemps, ni marée ni pluie ni soleil...
- Il n'y aurait pas plus de jeunesse que de vieillesse...
- Il n'y aurait pas de temps.
- Il n'y aurait pas de sens.
- Il n'y aurait pas de civilisation.
- Il n'y aurait ni joie ni tristesse ni espérance ni désespoir...
- Il n'y aurait ni amour ni charité ni pardon; resterait sûrement la haine pour laquelle les hommes sont extraordinairement doués.
Cette haine ne pourrait même pas s'éteindre, elle ne pourrait que croître.
- Il n'y aurait plus d'enfants, plus d'innocence, plus d'âge heureux.
- Il n'y aurait plus l'enthousiasme de la jeunesse, le détachement de la vieillesse. Il ne resterait que le vide intermédiaire.
- Il n'y aurait pas d'histoire, pas de passé, pas d'avenir; nous serions dans un éternel présent ( l'insupportable à l'humain ), toujours tels autant que las de nous-mêmes.
- Nous serions ensemble depuis le début des temps et nous nous saurions condamnés à continuer ainsi sans fin, et sans but; nous connaîtrions le vrai sens du mot "enfer"; le mot "vie" n'existerait pas. "Nous serions enfermés en nous-mêmes". ( Paul Valéry )
Tout monde étant limité nous aurions fermé la porte de ce soi-disant "paradis" à tout autre que nous-mêmes, en supposant que nous ayons été du nombre des bénéficiaires à l'origine !
Dieu étant moins égoïste que nous Il nous a permis d'être créé à notre tour, pour jouir de sa Création et de notre Création, chacun à son tour.
Dites-moi donc combien de gens la mort d'un ou de proches a rendu plus humains, ou au moins moins inhumains ?
Comme si la mort apportait régulièrement leur part d'humain, aux survivants.
La révolte peut avoir le caractère d'une accusation contre Dieu: u'il ait créé la faute, ou du moins l'ait permise...
Ce n'est plus Dieu qui juge le monde, mais tout l'ensemble révolté des créatures qui cite Dieu en jugement : Dieu ayant échoué, y est réprouvé pour toujours... "On m'a trompé en m'introduisant dans la faute; je proteste contre cette faute qui m'est imposée".
Par là on entre dans toute cette salle de miroir qu'est l'oeuvre de Dostoïevski. Ivan Karamazov repousse le "billet d'entrée" dans le ciel, parce qu'il ne supporte pas l'ordre du monde, et avant tout pas la rédemption prévue.
Il en appelle du Dieu de l'amour et de la réconciliation universelle au Dieu inconnu de la justice, situé au delà du premier.
Cette dialectique se résout dans "la légende du Grand-Inquisiteur" ( une création d'Ivan ), où l'ordre de l'amour ( c'est-à-dire du christianisme proprement dit ) se révèle comme insupportable pour les hommes.
Aussi cet ordre est-il falsifié secrètement par le Grand-Inquisiteur, d'après le plan d'une justice intérieure au monde, derrière laquelle d'ailleurs la conscience de sa faute dans le falsificateur et le silence infini de Jésus accusé demeurent sans solution.
H. URS Von BALTHASAR
La dialectique poursuit sa marche : elle laisse aux justes le soin de se justifier, et se tourne vers les injustes.
Ceux-ci explorent, systématiquement, il faut même dire, pédantesquement, les profondeurs du Non. Combien de marches faut-il descendre pour arriver jusqu'en bas ? où est atteint l'abîme le plus profond de la maison dont l'homme habite les étages supérieurs ?
Que les pervertis sexuels prennent maintenant la direction du mouvement est tout à fait logique, et de même, qu'ils présentent la perversion comme la forme proprement dite, exacte et essentiellement la plus intéressante, de l'amour.
H. URS Von BALTHASAR
Le christianisme prend le problème du mal très au sérieux, et, ce faisant, il le relativise; il ne baisse pas les bras, ne se laisse pas gagner par le défaitisme... La lumière que la Rédemption projette sur l'univers est la seule chose qui nous protège du désespoir face au problème du mal...
WALTER KASPER
L'Eglise sait fort bien qu'ici-bas elle ne triomphera jamais pleinement du mal, c'est-à-dire de la désunion. Ells sait que "l'état de guerre", ayant son germe en notre coeur à tous, sera jusqu'à la fin l'état de notre condition terrestre.
La grande cité construite par Caïn à coups de crimes ne sera jamais ruinée tant que le temps subsistera.
HENRI de LUBAC, Catholicisme, Prédestination de l'Eglise
Le péché par lequel... nous aimons, au lieu de Toi, ce qui vient de Toi.
Saint AUGUSTIN
Quand le "coeur" est bien et parfaitement orienté, tout va bien aussi pour le reste. Et quand le "coeur" est perverti, tout est perverti, consciemment ou inconsciemment.
JEAN TAULER
L'âme simple et droite ne voit de mal à rien, puisqu'en effet le mal n'existe que dans les coeurs impurs et non dans les objets sensibles.
Sainte THERESE de l'Enfant Jésus
Les puissances du Mal, dans l'univers, ne sont pas seulement une attraction, une déviation, un signe "moins", un retour annihilant à la pluralité..
PIERRE TEILHARD de CHARDIN
Un Monde qui ne présenterait plus trace, ou menace de Mal, serait un Monde déjà consommé.
PIERRE TEILHARD de CHARDIN
Suivant la façon dont on s'y livre, le tourbillon entraîne dans des profondeurs sombres ou soulève jusqu'à l'azur des cieux.
PIERRE TEILHARD de CHARDIN
Le mal, comme tel est une privation, non pas seulement absence, néant, lacune, mais l'absence d'un bien "dû", la carence ou le néant d'une forme de l'être "requise" en un être donné.
Le mal de l'acte libre est la privation de réglage et de forme qui vicie en lui et blesse de néant l'usage de la liberté.
La volonté n'a pas regardé la règle.
La cause première de cette non-considération de la règle, et par conséquent du mal de l'acte libre qui va sortir de là est purement et simplement la liberté de l'existant créé.
Dieu n'est absolument pas et sous aucun rapport cause du mal moral.
Voilà donc quelque chose que Dieu connaît sans l'avoir causé ( quelque chose qui n'est pas une chose, mais une privation ).
Le mal n'a pas d'idée dans l'intelligence divine.
Il n'a pas inventé le mal moral et le péché, tout est né du seul néantement de la liberté humaine... Elles sont sorties de cet abîme. Il les permet comme une création de notre pouvoir de faire le rien.
Il les permet parce qu'il est assez fort, selon St Augustin, pour faire tourner tout le mal qu'il nous plaira d'introduire dans le monde à un bien plus grand caché dans le mystère de la transcendance et dont rien dans la nature ne nous permet de conjecturer en quoi il peut bien consister.
Notre malheur est qu'il n'y a pas de scénario écrit par Dieu à l'avance ( il serait moins sinistre ); et que l'élément néfaste du drame vient de nous.
Le terrible, l'incorruptible "fair play" divin nous laisse patauger dans la boue.
Par bonheur il y a aussi l'ordre de la grâce, la vertu du sang du Christ, les souffrances et les prières des saints, les opérations cachées de la miséricorde qui, sans porter atteinte aux lois du "fair play" divin, s'introduisent au plus secret de l'intrigue...
Le mal de la créature est la rançon de la gloire.
JACQUES MARITAIN, traité de l'existence et de l'existant, l'existant
libre et les libres desseins éternels
Le christianisme est faiseur d'unité, et nous chérissons la dispersion; il fait la liberté, et nous sommes en quête de n'importe quel joug collectif; il donne la paix, et la violence est notre affaire.
Les maux qui nous déchirent sont ce que nous aimons le plus au monde.
Il ne nous plaît guère d'être délivrés.
Pour l'homme et sa pensée la paix est toujours une victoire sur la discorde, et l'unité le prix du déchirement souffert et surmonté.
Le mot de saint Paul vaut aussi dans l'ordre de l'esprit : sans effusion de sang il n'est pas de rédemption.
La gloire d'exister et la saveur de l'existant que l'homme a tant voulu connaître ne lui font face qu'avec une indifférence infinie et n'ont jamais voulu se donner à lui, c'est lui qui a voulu les prendre; et donc dès l'origine il acceptait la déception, car on encourt une déception inévitable à vouloir prendre ce qui ne veut pas se donner.
JACQUES MARITAIN, traité de l'existence et de l'existant, Ecce in Pace
Il est dans l'ordre des choses que l'homme soit engagé dans la douleur, la souffrance et la mort, parce qu'il est engagé par son essence dans la nature corporelle générale et corruptible.
La créature ne peut pas être libre sans être libre d'une liberté qui tienne du néant ( parce qu'elle est la liberté d'une créature tirée du néant ).
Si la main de l'artisan était la règle même selon laquelle il coupe le bois, jamais il ne pourrait couper le bois de travers.
Or seule la volonté divine est la règle de sa propre opération, elle seule par conséquent est impeccable.
Le péché et la souffrance ne sont pas permis pour la plus grande perfection de la machine du monde, mais pour la consommation d'une oeuvre d'amour qui transcende tout l'ordre du monde.
La peccabilité de la créature est ainsi la rançon de l'effusion même de la Bonté créatrice, qui pour "se donner personnellement" au point de transformer en elle un autre qu'elle, doit être "librement aimée d'amitié", et qui pour être librement aimée d'amitié doit faire des créatures "libres", et qui pour les faire libres doit les faire "failliblement" libres.
Il est bon que la suprême liberté, se garder du mal, soit librement conquise. Le péché - le mal - est la rançon de la gloire.
"Il faut préconsidérer dans la volonté un certain défaut, une certaine déficience avant l'acte de choix lui-même déficient.
La faute de la volonté est qu'elle procède à l'acte de choix tandis qu'elle ne regarde pas la règle.
Cette défaillance, avant le péché n'est ni une faute ni une peine, mais une pure négation". ( st Thomas d'Aquin )
Agir avec cette négation devient une privation, l'absence d'un bien.
Le premier moment est volontaire, il est libre, il n'est pas encore le péché mais la racine du péché.
La première initiative du mal vient de la créature seule, volontairement et librement défaillante.
Le plan divin n'est pas un scénario écrit d'avance, que les créatures n'auraient ensuite qu'à exécuter. De même que l'éternité, il est simultané à chaque moment du temps.
JACQUES MARITAIN, de Bergson à Thomas d'Aquin, le problème du mal
Nous rêvons tous d'un monde où les choses seraient tranchées, non ambiguës...
Nous redoutons les mélanges, les compromis, les incertitudes, Le catharisme est reposant pour l'esprit. Mais le pur conduit à l'erreur et au mensonge. Il faut accepter de se compromettre et de se souiller pour comprendre le monde, pour essayer de changer le réel.
Si je ne puis aimer que d'un amour parfait, alors je n'aime pas.
Si je ne puis combattre que pour un idéal sans tâche, alors je ne me bats pas. Ce que j'appelle amour ou combat n'est que mensonge sur ma lâcheté.
Si je me veux parfait, alors il ne me reste qu'à mourir et ma présence aux autres est mensonge et insulte envers mon prochain.
Dénoncer les "bons sentiments" et leur préférer l'impur de la pâte humaine afin, par la raison, de conduire l'homme au-delà de lui-même : tel est le projet de sublimation.
JEAN GUITTON, L'impur, préface
La situation cathare était d'une facilité désarmante. L'existence des parfaits rassurait les imparfaits. L'idée qu'au dernier jour on pouvait être enfin parfait autorisait des défaillances constantes, car chacun pouvait penser qu'il était pur par désir, intention, essence, quoique impur par ses actes, et que son essence pure se manifesterait à son dernier soupir.
Il aurait ainsi tous les avantages que donne le mal sur la terre, qu'il cumulerait avec les avantages du salut après la mort.
JEAN GUITTON, L'impur, les semences, peuple et prophétisme
L'unité de l'homme n'est pas quelque chose de donné; nous sommes doubles.
Divisés quoique uns; uns quoique désunis.
Il ne peut pas ce qu'il veut; intervalle absurde entre le pouvoir et le vouloir. "Dans cette chair j'étais de plus en plus moins moi". (st Augustin ) la lumière ne crée pas la division, elle la fait passer de l'ombre à la la clarté.
Comment nier pratiquement cette division :
La considérer comme un écho de la division extérieure, de la société ( Durkheim, Marx... ).
Le péché ne sera pas absorbé par la pénitence ou par la mort, mais par une communauté enfin constituée et juste.
Il ne s'agit pas d'expliquer la division, mais de l'exorciser.
Il s'agira de se mêler et de se perdre dans le temps concret de l'aventure humaine.
La lutte délivre de la lutte contre soi-même. On tue pour se purifier.
Ce remède barbare ne fait qu'aggraver l'état antérieur, plus le remord survenant ( les soldats et Jeanne d'Arc, le centurion du Golgotha...)
Remplacer la division par le dédoublement
Combattre une ombre c'est lui donner consistance. La tactique consiste alors à surmonter, à mépriser, à s'élever par la haute partie de l'âme à un niveau supérieur.
Pour se détacher il faudra redevenir nomade, s'évader sans cesse...
L'âme n'est plus alors qu'une volonté palpitante, impersonnelle...
Elle existera à un niveau qui sera au-dessus du temps, dans une sorte d'extase, et à un niveau au-dessous du temps dans la pulsation, la secousse et la saccade.
L'être dédoublé est châtié, il devient être dissocié dont les "engagements" se succèdent et que sa partie haute regarde d'ailleurs de haut.
Le conflit normal oppose en moi le moi à des choix.
Le conflit anormal s'installe dans le moi et le dissocie ( Nietzsche ).
A l'extrême le conflit serait une scission de l'être avec lui-même, contenu de la notion de damnation ? "Nous sommes enfermés hors de nous-même". ( P. Valéry ) Lorsque l'absurdité cesse d'être dans le monde pour être en nous-même, alors nous sommes enfermés dans le temps, comme la théologie enseigne que les damnés le sont dans l'éternité.
Chez les néomarxistes comme chez les existentialistes, la "dualité essentielle" de notre nature est ramenée à une "duplicité accidentelle".
Duplicité du riche ou du croyant...
Supprimons la propriété et nous obtiendrons la justice.
Supprimons la foi et nous obtiendrons la sincérité.
Il suffit d'une opération de chirurgie externe pour nous délivrer, comme dans la thérapeutique freudienne où il n'y a pas de mal vrai, que des souvenirs, des cauchemars à vomir et pour être guéri.
Le vrai mal interne n'existe que pour l'oreille du confesseur.
La solution c'est le sacrifice
La dissociation en est la caricature.
Chaque fois que par horreur d'une certaine peine, nous refusons un sacrifice, alors nous récoltons toute la peine moins la paix de la peine, le même fardeau additionné de la dissociation du tourment.
La partie égoïste n'est pas immolée, mais sublimée, faite sacrée.
La tentation n'est pas abolie. On n'anéantit ni ne détruit rien, on surmonte et on consacre.
L'ablation seule constitue une mutilation de l'être qui attente à son unité; l'oblation concourt à cette unité.
Le sacrifice qui accepte la dualité, obtient l'unité.
La dissociation qui nie la dualité, obtient la scission intérieure, elle soutient une angoisse amère au milieu de la joie.
Le sacrifice nous fait homme et nous unit aux autres hommes.
La dissociation nous fait moi et nous oppose aux autres moi. Bien plus, elle oppose le moi au moi, de sorte que le moi devient son propre bourreau.
Cet être aspire sans espérer.
L'espérance : l'acte par lequel nous postulons que l'unité intégrale de notre être, qui ne peut pas nous être acquise dans le temps, nous sera donnée hors du temps, et qu'ici nous avons seulement le germe de cette transmutation.
Si je me dédouble j'accepte mes infidélités successives.
Unifié je suis lié par mes serments...
La fidélité d'un homme à une femme symbolise "n" autres engagements, et c'est pourquoi elle est régulièrement attaquée ( indissolubilité du mariage ).
Oui, l'homme est disponible, mais le mieux qu'il puisse faire, sur certains axes qu'il aura choisi, c'est de convertir sa disponibilité en fidélité.
Le Christ est le modèle de ce que l'homme devrait être vis-à-vis des deux parts de lui-même, la noble et la misérable.
Le christianisme vient au secours de l'homme; il reconnaît sa division, sa lutte intérieure; mais il consacre le conflit, il le sanctifie, il le fait disparaître, autant qu'il est possible dans l'existence temporelle, par la subordination de la partie médiocre à la part seigneuriale de nousmême : c'est le sacrifice ou plutôt l'intégration, la sublimation, l'assomption.
Néant et enfer ou intégration et assomption ?
L'homme parfait s'est réalisé une fois pour toutes en Jésus-Christ divinement ( et en la personne de la Vierge Marie humainement ).
Ainsi, si l'on peut dire, l'honneur de l'humanité est sauf.
JEAN GUITTON, L'impur, l'homme contemporain est-il divisé ?
C'est un aviateur qui est entré à la Trappe après avoir déposé sa bombe; ceux qui la lui avaient fournie ne l'ont même pas accompagné jusqu'à la porte du couvent.
ANDRE FROSSARD, sur Hiroshima et Nagasaki
Des montagnes de cadavres et des fleuves de larmes sont là pour témoigner que l'homme est incapable de déterminer seul le bien et le mal.
ANDRE FROSSARD, Dieu en questions
Mais c'est de notre imperfection même que naîtra la charité, qui n'existerait pas dans l'histoire d'un monde parfait et prédéterminé au bien.
La conscience de son inachèvement maintient l'être humain ouvert du côté de l'infini, et les épreuves que lui inflige le désordre du monde ou de sa propre vie l'empêchent de se refermer.
Dieu a tiré du mal que fut le péché ce plus grand bien : la faculté de nous régénérer dans l'amour.
Parfois nous produisons la souffrance nous-même par notre réticence à donner, car si Dieu est effusion, nous serions plutôt rétention.
Voyant comment, avec une puissance presque infinie, la souffrance vous aura en même temps lié indissolublement aux vôtres, ouvert à la pitié et rendu attentif à la plus anecdotique des larmes d'enfant, comment elle vous aura fait plus sensible à la peine et à la solitude des autres, comment enfin dès ce monde elle se change en charité, vous penserez à la passion du Christ... Et vous saurez avec émerveillement que si la justice et la miséricorde pouvaient fort bien éviter le chemin de la croix pour sauver les hommes, il n'y en avait pas d'autre pour l'amour incarné.
ANDRE FROSSARD, Dieu en questions
Si Satan était effectivement le prince de ce monde, comme le dit l'Ecriture, que se passerait-il ?
Il se passerait ce qui se passe; Est-il meilleure preuve ?
ANDRE FROSSARD, faisant parler le Diable
Jamais on ne fait le mal si pleinement et si gaiement que quand on le fait par conscience.
BLAISE PASCAL
Vous êtes athée, parce que vous êtes un aristocrate, un seigneur, le dernier des seigneurs. Vous ne savez plus discerner le bien du mal, parce que vous avez cessé de comprendre votre peuple...
DOSTOÏEVSKI, Les Démons
En théorie, on peut aimer son prochain, et même de loin, de près c'est presque impossible.
Nékrassov raconte... comment un moujik frappe de son fouet les yeux de son cheval. Qui n'a vu cela ? c'est bien russe.
Toute la science du monde ne vaut pas les larmes des enfants. Je ne parle pas des souffrances des adultes, ils ont mangé le fruit défendu, que le diable les emporte !
Le général ordonne de déshabiller le bambin... cours, cours ! crient les piqueurs... Les chiens mirent l'enfant en pièces sous les yeux de sa mère...
- Je ne veux pas que la mère pardonne au bourreau, elle n'en a pas le droit.
On ne voit pas pourquoi les enfants devraient souffrir pour préparer l'harmonie éternelle. Je comprends bien la solidarité du péché et du châtiment, mais elle ne peut s'appliquer aux petits innocents...
Si la souffrance des enfants sert à parfaire la somme des douleurs nécessaires à l'acquisition de la vérité, j'affirme d'ores et déjà que cette vérité ne vaut pas un tel prix.
On a surfait cette harmonie; l'entrée coûte trop cher pour nous. En honnête homme je suis même tenu de rendre mon billet d'entrée au plus tôt.
Je ne refuse pas d'admettre Dieu, mais très respectueusement je lui rends mon billet. ( Ivan )
Tu as demandé s'il existe dans le monde entier un Être qui aurait le droit de pardonner. Oui, cet Etre existe. Il peut tout pardonner, tous et pour tout, car c'est Lui qui a versé son sang innocent pour tous et pour tout. tu l'as oublié, c'est lui la pierre angulaire de l'édifice... ( Aliocha )
DOSTOÏEVSKI, Les frères Karamazov, La révolte
Le mal est ce qui n'est pas.
PAUL CLAUDEL
Les péchés jouent le rôle de l'esclave qui fait monter l'eau des profondeurs sombres du puits.
PAUL CLAUDEL
Dans un monde qui ne connaîtrait plus ni Dieu ni diable, il ne resterait plus à la pauvre humanité qu'à se débrouiller avec le péché en nous organisé.
PAUL CLAUDEL
C'est toujours le même vice moderne de duplicité. Ils veulent jouer deux fois. ... sur deux tables. ... des deux mains.
Ils veulent bien être grands pour les situations temporelles. Et ils veulent bien ne pas être grands pour les responsabilités que les situations temporelles devraient conférer.
CHARLES PEGUY
Le péché nous fait vivre à la surface de nous-mêmes.
Nous ne rentrons en nous que pour mourir, et c'est là qu'il nous attend.
GEORGES BERNANOS
C'est sur la trahison qu'Il pleure.
GEORGES BERNANOS, du Christ à Gethsémani
Toutes les brèches ouvrent sur le ciel.
GEORGES BERNANOS
Le monde du péché fait face au monde de la grâce ainsi que l'image reflétée d'un paysage, au bord d'une eau noire et profonde.
GEORGES BERNANOS
Du moins Eve pouvait-elle dire au Juge : "C'est le serpent qui m'a trompée".
Il n'y a plus de Dieu, plus de diable, plus de serpent, plus rien.
Plus rien que "ce vieux péché en nous organisé" dont parle Claudel.
Comme notre espèce hier toute prête à s'adorer, va se haïr demain.
GEORGES BERNANOS
Chacun n'étreint que son propre mensonge, celui pour lequel il est fait.
On pèche seul, comme on meurt.
GEORGES BERNANOS
Faites de l'ordre à longueur du jour. Faites de l'ordre en pensant que le désordre va l'emporter encore le lendemain parce qu'il est justement dans l'ordre, hélas ! que la nuit fiche en l'air votre travail de la veille; la nuit appartient au diable.
GEORGES BERNANOS
Les crimes... ne renseignent guère mieux sur la nature du mal que les plus hautes oeuvres des saints sur la splendeur de Dieu.
GEORGES BERNANOS
Qu'avez-vous donc trouvé dans le péché qui valut tant de peine et de tracas ? si la recherche et la possession du mal comporte quelque horrible joie, soyez bien sûre qu'un autre l'exprima pour lui seul, et la but jusqu'à la lie.
GEORGES BERNANOS, Sous le soleil de Satan , La tentation du désespoir
Le mal jeté n'importe où germe presque sûrement. Au lieu qu'il faut à la moindre semence de bien, pour ne pas être étouffée, une chance extraordinaire, un prodigieux bonheur.
GEORGES BERNANOS
Il faut n'être qu'un pauvre prêtre pour savoir ce que c'est que l'effrayante monotonie du péché !... Je ne trouvais rien à dire... Je ne pouvais plus qu'absoudre et pleurer...
Qu'apprendrait-il de nouveau ce vieux prêtre ? Il a vécu mille vies, toutes pareilles. Il ne s'étonnera plus; il peut mourir. Il y a des morales toutes neuves, mais on ne renouvellera pas le péché.
Il ne retrouvera plus jamais ce sentiment si vif de l'universel péché. il n'est plus sensible qu'à l'énorme mystification du vice, à son grossier et puéril mensonge. Pauvre coeur humain, à peine ébauché ! Pauvre cervelle aride ! Peuple d'en bas, qui remue dans ta vase, inachevé !
Le vieux rebelle, à qui Dieu n'a laissé pour défense qu'un unique et monotone mensonge... ( Satan )
J'ai assisté bien des mourants; ce n'est rien; ils n'effraient plus.
Dieu les recouvre. Mais les misérables que j'ai vu devant moi - et qui discutent, sourient, se débattent, mentent, mentent, mentent - jusqu'à ce qu'une dernière angoisse les jette à nos pieds comme des sacs vides...
Pour un prêtre érudit, courtois, politique, qu'est-ce que le diable ?
A peine ose-t-on le nommer sans rire. Ils le sifflent comme un chien.
Mais quoi ! pensent-ils l'avoir rendu familier ? Allez ! Allez ! c'est qu'ils ont lu trop de livres, et n'ont pas assez confessé. On ne veut que plaire...
Des prêtres ! Mais ils ne l'entendent donc pas le cri de la misère universelle ! Ils ne confessent donc que leurs bedeaux ! Ils n'ont donc jamais tenu devant eux, face à face, un visage bouleversé ? Ils n'ont donc jamais vu se lever un de ces regards inoubliables, déjà pleins de la haine de Dieu, auxquels on n'a plus rien à donner, rien !
Quel prêtre n'a jamais pleuré d'impuissance devant le mystère de la souffrance humaine, d'un Dieu outragé dans l'homme, son refuge !... Ils ne veulent pas voir !
Le péché entre en nous rarement par force, mais par ruse. Il s'insinue comme l'air. Il n'a ni forme, ni couleur, ni saveur qui lui soit propre, mais il les prend toutes. Il nous use par dedans. Pour quelques misérables qu'il dévore vifs et dont les cris nous épouvantent, que d'autres sont déjà froids... sépulcres vides...
Dompter le pécheur ! ô la ridicule pensée ! Dompter la faiblesse et la lâcheté même ! Qui ne se lasserait de soulever une masse inerte ? Tous les mêmes ! Dans l'effusion de l'aveu, dans l'élargissement du pardon, menteurs encore, toujours ! Ils jouent l'homme fort... Ils implorent une poigne solide... Ils sont fourbus...
Cette immense duperie, ce rire cruel, cette manière de profaner ce qu'il tue, voilà Satan vainqueur !
Comme ils se hâtent... Sitôt le souffle revenu, vous les verrez, chercher, tâter des lèvres la hideuse mamelle que Satan presse pour eux, gonflée du poison chéri ! Jusqu'à la mort, lève la main, pardonne, absous, homme de la Croix, vaincu d'avance !
La race sans moelle, aux reins glacés, reconnaît en lui son maître...
Que le péché qui nous dévore laisse à la vie peu de substance !
Le monde n'est pas une mécanique bien montée. Entre Satan et Lui, Dieu nous jette, comme son dernier rempart. C'est à travers nous que depuis des siècles et des siècles la même haine cherche à l'atteindre, c'est dans la pauvre chair humaine que l'ineffable meurtre est consommé.
GEORGES BERNANOS, Sous le soleil de Satan , Le saint de Lumbres
Pour que le monde soit, il ne faut pas qu'il soit bon, mais le meilleur possible : le bien inclut le mal pour se réaliser. ( Leibniz ) Tout accord entre des individus semblables, donc rivaux, porte d'abord sur le meurtre de l'un d'eux.
RENE GIRARD, La pensée de..., Des textes à la réalité
Le démon, esprit dogmatique, emprunte quelquefois par stratagème les voies du scepticisme; il veut faire croire qu'il n'adhère à rien...
E. M. CIORAN, le démon est-il sceptique
Si Dieu a pu avancer qu'il était "celui qui est", l'homme, tout à l'opposé, pourrait se définir "celui qui n'est pas".
Et c'est justement ce manque, ce déficit d'existence qui, réveillant par réaction sa morgue, l'incite au défi ou à la férocité...
E. M. CIORAN, l'arbre de vie
Le péché est un acte libre. Il est là ingratitude, revendication d'indépendance et présomption, séparation d'avec l'amour ( "pays lointain" ), dis- solution de l'être ( "inconduite" ).
Père ANDRE DAVID, sur la parabole de l'enfant prodigue
Le fâcheux est de dire au pourceau humain ou à l'âne couvert d'une figure humaine ( car c'est une arche de Noé que notre humanité ) : Tu as des droits absolus à montrer aux gens ta bassesse ou ta stupidité.
CHARLES MAURRAS
Pour sortir du chaos moral, il faut rétablir l'ordre mental : à plus forte raison, sans l'intelligence, ne peut-on débrouiller le chaos social.
Ni la bonne volonté ne suffit, ni les bons sentiments...
CHARLES MAURRAS
Si les fureurs de la bête humaine sont à craindre pour tous, il convient de les redouter à proportion que la bête jouira de pouvoirs plus forts et pourra ravager un champ d'action plus étendu.
CHARLES MAURRAS, du politique
Pour la compassion le crime lui-même est une raison non pas de s'éloigner mais de s'approcher pour partager non pas la culpabilité mais la honte.
Les crimes des hommes n'ont pas diminué la compassion du Christ.
Ainsi la compassion a les yeux ouverts sur le mal et trouve dans l'un et l'autre ( l'amour ) des raisons d'aimer.
SIMONE WEIL ( la grande, avec un W )
Nul n'est moins disposé à tolérer l'égoïsme qu'un égoïste, qui partout lui suscite d'intraitables concurrents.
AUGUSTE COMTE
Le mal se fait sans effort, naturellement, par fatalité; le bien est toujours le produit d'un art.
BAUDELAIRE
La plus grande tentation de satan est de nous faire croire qu'il n'existe pas.
PAUL VALERY
C'est par la vision du surnaturel du mal que j'ai d'abord eu la perception du surnaturel.
J. K. HUYSMANS
Dés que tu as fait à Satan la concession de discuter avec lui, tu peux être sûr qu'il te bat en dialectique et te convainc.
L. BLAGA
La plupart des peines n'arrivent si vite que parce que nous faisons la moitié du chemin.
G. duc de LEVIS
Le mal est un mulet : il est opiniâtre et stérile.
VICTOR HUGO
De tristes choses se réveillent dans les coeurs qui ont retenu le bruit des révolutions.
CHATEAUBRIAND
Le péché n'est pas horrible : il est vide.
JULES ROMAINS
L'homme consommé en vertus est le meilleur des animaux. Sans loi et sans justice il est le plus mauvais de tous.
ARISTOTE
" Il n'y a pas d'AGIR moral sans notion de péché. "
" Satan n'est pas le mal absolu, c'est un raté. "
" Le mal est la descente dispersante vers l'aval au lieu de la remontée à la source claire. "
" Péché : acte par lequel on se décrèe, par lequel on empêche Dieu de nous créér et d'être créateur. "
" Il ne faut voir ses péchés, son mal qu'avec Dieu, sinon le désespoir est au bout. "
" C'est le pardon qui révèle le péché, et non pas l'inverse. "
" Le traumatisme n'est pas le péché, c'est mon visage dans un miroir. "
" Les commandements ne sont pas pour Dieu, mais pour l'homme. "
" Là où grandit la liberté grandit aussi la possibilité du démoniaque. "
1993 Thesaurus - L'EGLISE