1993 Thesaurus - AUTEURS LAÏCS ETRANGERS


CITATIONS "LAÏQUES" D'AUTEURS INCONNUS



A la pulvérisation de la réalité humaine ( agrandissement du cercle dans lequel se dissout la conscience ) ne peuvent répondre que des coalitions totalitaires.

A un certain degré de technicité et de spécialisation, toute science "sans conscience" devient terroriste.

Aimez la France ou quittez-la.

Ce sont les hommes rudes qui ont le coeur humain.

Chacun ne croit échapper à la division intestine qu'au prix de divisions plus irréductibles et plus dangereuses.

Comme les poissons, les intellectuels pourissent par la tête.

Divisée entre esprit inférieur et esprit supérieur la personne se disloque.

En dehors de l'insurrection du peuple, la seule garantie contre César, c'est que celui-ci sache qu'il aura des comptes à rendre.
Un Etat athée est potentiellement totalitaire.

Etre français, ça s'hérite ou ça se mérite.

En France, depuis 1981, la peine de mort n'est plus appliquée qu'aux enfants de moins de douze semaines, à condition bien sûr d'avoir suivi la procédure prévue par la loi protectrice.

Il faut penser à ceux qui souffrent avant de penser au qu'en dira-t-on télévisé.

L'homme n'est pas qu'un assemblage de chromosomes.


Laisser le temps au temps.

Le vaincu se doit, en plus, de reconnaître que le vainqueur avait raison.

La hiérarchie du salaire a supplanté l'échelle de l'honneur.

Les femmes qui ont l'art de faire piaffer les désirs.

L'homme, en tant qu'être totalement relationnel, ne se réalise pas par lui-même, quoique non plus pas sans lui-même.

Les vrais révoltés, dans le fond de leur être, n'éprouvent pas de la rage, mais de l'amour.

Il faut être matérialiste de l'entendement et idéaliste de l'esprit.

Le but de la musique est d'emporter l'âme, toute note doit finir en mourrant.

Le roi n'a rien vu, le roi n'a rien entendu.
Cris des HERAUTS précédant chaque nouveau roi de France à son entrée
dans Paris, alors souvent ville agitée. Le roi oublie et pardonne.

L'humanité croyant construire un empire s'est construit une caverne.

Le temps ne peut aller nulle part de lui-même. Il ne peut que tourner en rond. Il ne peut être sauvé de sa course vaine que par l'Eternité.
Mais, sauf à voler son aventure à l'humanité, la fin des temps est incalculable.

Les écrivains qui savent "dire" expliquent beaucoup mieux que ceux qui prétendent "expliquer".
De même qu'il y a ceux qui écrivent et ceux qui savent de quoi ils parlent.

Le conformiste prend les choses même de l'esprit par le dehors.
L'obéissant prend les choses même de la lettre par le dedans.


La noblesse de l'homme est de pouvoir librement projeter le dessein de son existence dans un avenir qu'il ignore.

La recherche de soi ne vise que "le même", soit rien d'autre.

Dieu passe dans le coeur des hommes, j'y demeure.
Satan parlant

Le retour à la caverne est toujours présent par retour à la volonté de puissance.

La mort de Dieu est nécessaire au surhomme.

La tolérance, c'est "tout est dans tout" et restons donc couchés.

La tolérance, il y a ( il y avait ) des maisons pour cela.

Le monde ne peut tolérer un être qui ne rend pas hommage à sa violence.

Le mondialiste se réclame de l'autre pour lui substituer l'identique.

La culture est devenu l'autre nom de la propagande.

Le monde nouveau promu par les média n'est que la négation persévérante, systématique et haineuse de l'ancien.

L'imagination diffuse, incapable de se rassembler, est l'essence de la poésie surréaliste.

Les concepts créent les idoles, seul l'étonnement permet la connaissance.

L'amour humain est un besoin d'infini concentré sur une créature.

Dans un couple, trahir l'autre, c'est se trahir soi-même.

La justice : cette fugitive du camp des vainqueurs.


Les "quoique" sont souvent des "parce que".

Le plus dur est rassurant, comme l'excellence demande moins de peine que le médiocre.

L'Etat totalitaire c'est celui qui prend pouvoir sur la conscience des hommes.

L'inutile est fondamentalement utile.

Notre vie n'est digne que parce qu'elle est une affaire grave.

Nous ambitionnerions moins l'estime des hommes si nous étions plus sûrs d'en être dignes.

Nous ne devons rien apprendre durant l'enfance que nous soyions obligés d'oublier plus tard.

Ne pas confondre la carte et le territoire.

On ne se suicide pas sur la théorie du BIG-BANG, on se suicide si on ne se sent pas aimé.

On peut mentir à quelques uns tout le temps, à tous un temps, mais pas à tout le monde tout le temps.

On connaît les lois du cosmos et on ne sait toujours pas où orienter sa marche.

On "n'objective" pas une personne sans la tuer.

On n'observe pas toujours assez que le dédain pour une faculté de l'esprit coexiste le plus souvent avec le fait qu'on ne l'a point.

Pour les plus pointilleux des démocrates, la démocratie s'arrête où commence leur défaite.


Pour la première fois, une civilisation ne connaît pas sa raison d'être.

Pas de conscience sans foi, sans jugement et sans connaissance.

Qui veut noyer son chien le dit enragé.

Rome a le pape, l'Allemagne l'empire, la France l'université.
Constatation du Moyen-Âge

Si le fleuve est boueux, la source est claire.

Si le "Je pense donc je suis" de Descartes, et sous une forme très proche de saint Augustin, est faux, alors je suis abandonné, je n'ai même plus de parents.

Toute erreur qui se prolonge devient faute.

Un con qui rame ira toujours plus loin qu'un intellectuel qui s'asseoit en face de Jean Paul Sartre.

Une expérience actuelle n'est vraie que reliée à une vision, à une interprétation du passé et de l'avenir.

Un être UN, ni origine ni terme de relations ne peut être une personne.

Un sens que l'on se donne à soi-même n'a pas de sens.

Victor Hugo; voici un auteur qui résiste à tout, même aux bons sentiments.

Le grand public a de petites idées.

Pour celui qui refuserait d'agir sans la certitude absolue de réussir il ne sortirait jamais de chez lui à défaut d'avoir l'assurance qu'une tuile ne lui tomberait pas sur la tête. ( démarche du croyant, pari Pascalien... )

Espérons l'impossible, car c'est peut-être une bassesse de mettre son espoir en lieu sûr.


On a la jeunesse de sa foi et la vieillesse de ses doutes.

Ils voient ce qui manque au Tout parce que le Tout leur manque.

On supprime la peine de mort pour les criminels et on rembourse le massacre des innocents.

Ce sont ceux qui ne veulent pas d'enfants qui crient le plus fort sur les droits de l'homme.

Il n'y a pas de connaissance scientifique d'un être qui ne pose ses actes qu'une fois.
Sur les prétendues "sciences humaines"




CITATIONS "RELIGIEUSES" D'AUTEURS INCONNUS



Amour : il ne suffit pas à une communauté. Il lui faut en plus espérance et foi, communion.

Amour : le "pur amour" conduit à un excès de négation du créé, et même de l'humanité du Christ. ( Fénelon et Mme Guyon... ).

Autel : celui qui sert à l'autel doit vivre de l'autel.

Chrétien : on n'est pas chrétien de naissance, la pesanteur s'y oppose.

Concile : dès le concile de Trente on pouvait expliquer, commenter dans la langue locale et communier au calice.

Conscience : elle ne répond pas à un juge mais à un ami.

Conscience : s'il n'y a pas de sens à l'existence, alors notre conscience n'est qu'un cancer honteux.

Conscience : elle n'empêche pas de commettre un péché, elle empêche seulement d'en jouir en paix.

Consentement des fidèles : maîtrise de la foi dans la fidélité à la vérité transmise. Mémoire collective du peuple de Dieu lorsque l'enjeu de la foi peut être en cause. Don de discernement, action de l'Esprit agissant dans l'Eglise, distinguant ce qui consonne à la vérité du Credo et ce qui s'en écarte...

Conversion : toute visite de Dieu provoque un bouleversement, une purification, une remise en ordre de tout ce qui vient des hommes.

Credo : il est refus de diviniser les puissances de ce monde, d'idolâtrer le pain, l'eros et le pouvoir.


Croix : La verticale de la Croix signifie la crucifixion de notre naturelle horizontalité, de notre immanence.

Croix : La Passion subvertit le sacrifice.

Croix : elle est Croix sur le Moi, sur l'égo.

Croix : elle dit l'identité du message et de la personne, de la fonction et de l'être, de la parole et de l'acte.

Croix : la lapidation précipite à terre, la crucifixion élève.

Croix : sans ce scandale, sans l'abandon par le Père, il ne s'est rien passé pour nous.

Croix : si Dieu n'est pas lui-même crucifié, il ne tient pas quant au reproche de tolérer le mal.

Croix : si on ne fixe pas la Croix on tend vers l'humanisation de la foi et la somme de ses mystères devient inconciliable.

Dieu ne se diffuse pas, il se donne.

Dieu est dans son Eglise,
L'Eglise est dans l'histoire,
Dieu est dans l'histoire.

Dieu s'est nommé pour que l'homme puisse l'appeler.

Dieu : si tu comprends, ce n'est pas Dieu.

Dieu : on va à Dieu par des commencements sans fin.

Dieu : on ne l'atteindra que par la chair, le concret ( l'Incarnation et le culte de Marie ).


Dieu : il nous visite, mais, la plupart du temps, nous ne sommes pas chez nous.

Dieu : si Dieu ne se diffuse pas, Il ne peut être le souverain bien.
Il doit s'épancher indéfiniment.

Dieu : nous croyons trop souvent que Dieu n'écoute pas nos questions, c'est nous qui n'écoutons pas ses réponses.

Dieu : le mouvement d'aller et retour vers Dieu exprime notre dépendance et implique notre liberté. Le retour n'est pas automatique, sans liberté nous ne sommes pas images de Dieu.

Dieu : YAVHE intervenait trop. Le Dieu chrétien n'interviendrait pas assez.
Jamais les grenouilles ne sont contentes de leur roi.

Dieu : il ne nous aime pas parce que nous sommes bons, nous sommes bons parce qu'il nous aime.

Dieu : si nous sommes "image de Dieu", tout ce qui peut être dit de Dieu peut être dit de nous.

Dieu : sans grandeur de Dieu il n'y a pas de grandeur de l'homme.

Eglise catholique : on crée des ordres religieux.
Aux Etats-Unis on crée de nouvelles religions.

Eglise : il est toujours difficile d'être l'église des barbares et des romains, des saints et des pécheurs.

Eglise : elle doit conserver un caractère parfois quelque peu secret, car elle est chargée d'accueillir des âmes.
Pour que celles-ci se confient, et il faut impérativement un lieu où les âmes puissent tout dire, il faut que ce lieu et les hommes qui l'habitent soit pénétrés de la fonction vitale du secret.


Eglise : elle n'est pas repliée comme une secte de Qumran : l'Evangile est sur fond de foule.

Eucharistie : le mémorial de l'Eucharistie n'est pas pour que l'homme se souvienne, c'est pour que Dieu se souvienne, pour attester son alliance.

Expérience de l'échec dans l'ordre de l'être, expérience de l'erreur dans l'ordre du connaître, expérience de la faute dans l'ordre du valoir.

Foi : celle qui réclame des signes est imparfaite.

Foi : Nul n'évite la foi, car nul n'évite le sens.

Foi : la foi en un Dieu libre et créateur implique la foi en la fin des temps.

Foi : le chrétien sait faire et refaire l'unité entre la foi et la raison, la foi éclaire la raison et la raison aide la foi.
Leur séparation est la première des dialectiques pernicieuses.

Foi : elle exprime l'insuffisance de toute prestation que pourrait fournir l'homme.

Foi : son préalable c'est la disposition pour toute conscience lucide et sincère à accepter qu'un Autre la précède et la conduise.

Foi : elle n'existe pas, seule existe la marche dans la foi.

Foi : croire c'est suivre quelqu'un avec le coeur, la tête et les pieds; c'est un don de personne et pas d'idées.

Foi : Elle n'est pas affaire de raisonnement mais de vérité.
Et la vérité n'est jamais acquise qu'au prix d'une recherche et d'une ascèse.
Il s'agit d'une démarche existentielle et non purement spéculative


Grâce : sans la grâce on sait ce que donne le libre arbitre des hommes.

Grâce : si à chaque jour suffit sa peine, pour le chrétien ce serait aussi "A chaque jour suffit sa grâce".

Hérésie ou schisme : avant d'être des fautes contre l'unité, elles sont des dérives à l'égard de l'apostolicité, c'est-à-dire à l'égard de la tradition venue des apôtres.

Homme : il se sait libre s'il peut poser des limites à César.
D'où la liberté religieuse est la mère de toutes les libertés.

Homme : celui qui importe n'est pas celui qui a été mais celui qui est devenu. On n'est pas chrétien, on le devient.

Homme : sa demeure s'est effondrée. L'homme est devenu fenêtre au lieu de miroir.

Homme : celui qui ne tient pas à soi et coincide avec l'absolu devient seigneur.

Homme : confronté avec l'Absolu, l'homme ne peut sortir qu'instauré dans ce qu'il est, donc boîteux.

Homme : sans Création présente je n'ai aucune concrétude, je suis un "objet" extérieur à l'ouvrier. Dieu est alors artisan d'objets autonomes, c'est un Dieu au passé.

Homme : assiégé dans l'horizontal ( Prométhée, Sysiphe ), il n'y a pas de sortie possible du temporel.

Momme : il ne peut monter, donc le Père descend ( par son Fils ).
Dieu nous est inaccessible, il n'y a pas d'échelle.

Homme : la distance homme / Dieu est infinie.
On ne gravit pas l'échelle par la gnose, mais par la nuit mystique Dieu peut descendre.


Homme : dans l'ordre humain l'unité précède la division. S'il est vrai que Caïn a tué Abel, pour qu'il ait eu Caïn et qu'il y ait eu Abel, il a fallu d'abord qu'Adam et Eve aient fait l'amour.

Homme : je n'ai rien qui ne m'ait été donné, comme un échafaudage.

Homme : Le mépris du corps conduit à lui laisser faire ce qu'il veut ( catharisme ).

Homme : les sept clés qui gardent notre porte :
Bonjour; pardon; s'il te plaît; j'écoute; bravo; merci; d'accord.

Homme : le point par lequel je suis, c'est le désir que Dieu a de moi.

Homme : l'être intérieur ne s'ouvre que par la venue d'une réalité extérieure.

Homme : personne n'est le frère de personne s'il n'a Dieu pour Père.

Homme : les commandements ne sont pas pour Dieu, mais pour l'homme.

Homme : là où grandit la liberté grandit aussi la possibilité du démoniaque.

Homme : nous ne pouvons être le fruit de la déchéance gnostique, le non aimé.
Ou la lumière remplit tout, ou elle n'est pas la lumière.

Homme : notre création est un continuel acquiescement.

Homme : on ne peut que se donner l'enfer, le ciel on ne peut que le recevoir.

Homme : on n'en sait pas plus sur l'homme que sur Dieu.

Idéalisme : l'idéalisme pur fait de tous les êtres des moments de l'unique conscience.
Pour le chrétien, le Créateur est plus qu'un simple horloger, il est liberté qui pense et crée des libertés.


Incarnation : sans Marie, l'Incarnation n'est pas sérieuse. Elle est coopération de l'homme à la grâce, de la créature à son salut.

Indulgences : c'étaient l'Eglise et le Christ qui remettaient à notre place, ou plutôt qui nous remettaient la nécessité de réparer.

Invective : elle ne vient pas des athées, elle vient de ceux qui en veulent au Christ d'être autrement que ce qu'ils veulent pour leur service, d'être autre qu'une idole.

Justice : ll faut que la justice et les oeuvres se voient, mais il faut qu'elles révèlent le transcendant de Dieu et non la nature humaine, afin d'éviter le danger d'orgueil, d'hypocrisie.

Jésus est temps avec nous, éternité en Dieu.

Jésus, s'il n'est pas aussi le créateur, il n'est qu'un bon consolateur.

Jésus : si Jésus n'est pas fils, Dieu n'est pas amour, et nous ne sommes pas sauvés.

Jeûne : Je ne suis pas digne de ce que je prends d'habitude sans rien demander à personne, se réadresser à Dieu, le dispensateur.

Liturgie chrétienne : elle ne fête que des événements ( Noël... ) pas des idées ( il n'y a pas de fête de la charité... ).
La liturgie est une action dans le temps.
C'est un mémorial ( passé ) : qui fait référence à un événement, affirme sa réalité et qui continue à être actif.
C'est une actualisation ( présent ) : qui rend réel, le pain n'est pas symbolique, il est le corps du Christ.
C'est une annonce ( futur ) : nous attendons le retour du Christ.

Loi : comme tuteur, elle sait révéler le péché, elle ne saurait opérer la sainteté.
Elle établit des barrières que la grâce franchit.
Le salut n'est pas offert en récompense d'observances particulières, mais en réponse à l'attitude de coeur qui s'appelle la foi.
Le monde du salut n'est pas quantitatif.


Loi : Chacun sera jugé suivant la loi qu'il a pu connaître en son temps.

Mal : il est la descente dispersante vers l'aval au lieu de la remontée à la source claire.

Mal : Satan n'est pas le mal absolu, c'est un raté.

Mal : sans la faute, originelle, la Rédemption n'a pas de sens, et sans la Rédemption, le problème du mal nous conduit au désespoir.

Mariage : son indissolubilité, c'est la fidélité de l'amour.

Monde : il suffit de courir vers la matière, de garder les yeux rivés sur celle-ci du matin jusqu'au soir, pour que l'homme oublie complètement sa fin surnaturelle.
De la politique marxiste dite de la "main tendue" vis-à-vis des
chrétiens

Monde : ce qui travaille le monde c'est la libération de tout asservissement intérieur et extérieur.

Monde : le monde considère comme une injure et une provocation toute existence qui n'est pas selon lui. ( par ex. celle des moines )

Monde : la sécularisation ne produit pas l'incroyance, mais la crédulité à toutes les gnoses.

Monde : le "meilleur des mondes" ne serait pas le Royaume de Dieu ! il pourrait être un monde d'"âmes mortes". Un paradis "social" peut être un enfer spirituel.

Monde : si le monde est in-concevable et im-prévisible ( implication de la liberté ) la présence de l'ombre et du démoniaque s'explique et se justifie.

Mystique : la technique sans la mystique est un poison mortel.


Pardon : il révèle le péché, et non pas l'inverse.

Pardon : il ne s'accorde pas avant que d'être demandé, sauf à n'être qu'arrangement du monde.

Pardon : ne pas pardonner à autrui, c'est arrêter le mouvement de pardon du Père.

Pardon : on ne peut s'excuser soi-même, sauf à refouler la culpabilité en soi et dans la société pour arriver à des comportements irrationnels, agressifs ou dépressifs.

Péché : acte par lequel on se décrèe, par lequel on empêche Dieu de nous créér et d'être créateur.

Péché : le traumatisme n'est pas le péché, c'est mon visage dans un miroir.

Péché : Il ne faut voir ses péchés, son mal qu'avec Dieu, sinon le désespoir est au bout.

Péché : Il n'y a pas d'agir moral sans notion de péché.

Péché : la tentation ne porte pas sur les choses du monde, mais sur notre rapport à Dieu.

Péché originel : être participant à l'univers de la violence ( tous frères de Caïn ).

Péché originel : Les eaux de la nature ne remontent pas d'elles-mêmes vers le haut.

Père : les disciples ne peuvent aller au Père que par Jésus.
On ne peut être libéré que par un autre.
C'est pour cela aussi qu'on ne peut être baptisé que par autrui.

Père : le fils prodigue ne revient à son père que par intérêt.
Néanmoins cette démarche d'intérêt est souvent nécessaire comme premier pas pour que l'amour puisse se déclencher.


Père :le Fils est bien Dieu créateur, c'est par Lui que nous avons accès au Père dans l'effusion du Saint-Esprit.

Prière : elle n'est que réponse.

Prière : La prière de louange, d'action de grâce : thérapie contre l'enflure du Moi.

Prière : on ne peut prier que quelqu'un qu'on a rencontré.

Prière : Moïse priait pendant que Josué combattait.

Prière : Le Notre Père : demander à Celui qui sait ce dont nous avons besoin, c'est affronter la vérité de notre être profond, au-delà de nos désirs limités et anarchiques.

Réforme : elle a commencé par la grâce de saint Augustin pour se tourner vers les oeuvres de Pélage.
Elle a commencé par réduire le libre arbitre au profit de la grâce et de l'élection puis elle a restauré, et exalté, l'activité temporelle ( sic transit ).

Réforme : elle a figé la Révélation à l'Ecriture et a fait taire le Saint-Esprit.

Réforme ( et surtout Islam ) : la puissance salvifique ne peut être que dans une personne vivante et pas dans un livre.

Réforme : elle s'en tient uniquement "dans la foi" à la décision prise par Dieu et le Christ.
On se la laisse dire, on se fie à elle, sans se décider pour elle de son côté avec toute sa liberté.
On n'a reçu que la paix sans l'épée.

Réforme : la contre-réforme s'est peut-être trop cramponnée au visible, en estimant devoir le défendre contre les "spiritualistes".


Repentir : le remords sans repentir conduit à la mort; avec le repentir la situation se retourne, car, avec le remords, c'est seulement le désespoir, alors qu'avec le repentir c'est l'espérance qui s'entrouvre.

Résurrection : elle est évoquée par la Transfiguration qui nous révèle à nous-même.

Résurrection : création, transformation et non rétablissement de l'ordre ancien.
Ce n'est pas l'âme qui se sauve en s'élevant verticalement vers la vie éternelle, c'est l'être historique qui, au jour du Seigneur, se trouvera recueilli en Dieu.
Elle sera collective, car l'être est social, il est relation.
Elle vise l'être tout entier, dans sa personnalité et non seulement dans son esprit ( au sens grec ).
Elle vise l'être UN en écartant le dualisme du corps et de l'âme.
Les derniers jours, dans la communion de tous les hommes, parce qu'elle se réfère à l'ensemble de l'humanité.
C'est parce que c'est une personne et non une âme isolée qui vivra, que son avenir ne sera accompli que lorsque l'avenir de l'humanité le sera.

Résurrection : l'événement est humainement incroyable sans intervention divine; d'où les témoins "discutables" de Mathieu : - Soldats : païens, vénaux, achetés par les juifs, - Femmes : jamais crues par les hommes depuis Eve, - Disciples : ils sont onze, et "quelques uns d'entre eux doutèrent".

Résurrection : si le Père ne nous ressuscite pas tels que nous sommes, ou Il est négligent ou nous ne sommes rien.

Résurrection : Le sens suprême de l'amour n'est pas la naissance des mortels, mais la résurrection des morts.

Sacrements : le réalisme des sacrements évite à la dévotion de n'être qu'une activité sentimentale.


Sacrements : si les sacrements ne comportent pas d'intervention divine dans l'âme humaine, on peut admettre le divorce ( protestantisme ).

Saints : Les cieux ont bâti la charpente du saint.

Sacrifice : St Anselme et l'exigence sacrificielle du Père.
Les chrétiens, comme les juifs, ont réinjecté de la violence dans la divinité pour décharger leur responsabilité.
L'anti-christianisme ne voit lui-aussi que l'aspect sacrificiel, admirable mais redoutable.

Testament : dans l'Ancien Testament, le don de l'Esprit-saint est réservé, de manière utilitaire aux chefs.

Transfiguration des valeurs : elle n'est pas substitution d'un ordre à un autre, mais la transfiguration laborieuse de soi-même et de l'horizon objectif.

Trinité : elle évince le dualisme.
Le divin est aussi abondance, multiplicité.

Trinité : la distinction des Personnes est une distinction de seule mission, laquelle est donation dans le temps.

Vierges : c'est par elles qu'est enfanté le monde nouveau, parce qu'elles sont toute données elles-mêmes, non à la volonté de l'homme, mais à la grâce de Dieu.

Vérité : elle ne dépend pas de la SOFRES.


Avec Adam et Eve c'est la divinité qui expulse l'humanité pour fonder la culture.
Dans le prologue de Jean c'est l'humanité qui expulse la divinité, "Les siens ne l'ont pas reçu".


Babel : mal, non-communication. A l'inverse "parler en langues" c'est rompre la multiplicité, reconstituer l'unité.

Cette pauvreté là suppose beaucoup de gens, du monde, imparfaits, qui veuillent bien nourrir quelques religieux parfaits. ( sur les ordres mendiants, quand ? de qui ? ).

Avec la théologie de la libération on est dans le logos de l'opérationnel, de l'objectif à atteindre.

La "jubilation" n'est que floraison. Il faut la dépasser pour que le fruit mûrisse.

La rivière ne peut se décrocher de sa source.

Le grand architecte de l'univers des francs-maçons ( du moins ceux qui ne sont pas tout à fait athées ) aurait-il mis le superflu du beau de la fleur dans le processus de fécondation, le plaisir dans la fécondation humaine ?

Le "Maître intérieur" de saint Augustin ne se trompe pas, nous le consultons mal.

Le Seigneur arrache les vignes qu'il n'a pas plantées.

La naissance virginale : message sur la manière dont nous vient le Salut, don d'en haut et non produit de l'histoire.

Le mariage spirituel n'est pas une notion pour midinettes, il se rattache au "Cantique des cantiques". Ce n'est pas la fusion néo-platonicienne.
Ce sont deux cierges qui confondent leur flamme, l'eau du Ciel qui se fond dans la fontaine.

L'être ne saurait devenir "être-étant" que par le regard paternel de l'autre l'appelant à l'existence.
L'échange ne peut être véridique, communiant, qu'avec, par et en une autre personne attentive et bienveillante.


Le moyen âge latin a changé l'orthodoxe "Maranatha" en "Dies irae".

Les deux commandements, Dieu et le prochain, sont nécessaires sauf à tomber dans le cléricalisme ( guerres de religion ) ou dans "l'humanisme" ( goulag ).

La pureté est un effort de la quantité vers la qualité.

Pour entrer dans l'intelligence de l'Ecriture, il faut moins un esprit exercé qu'un esprit "accordé".

Quand on se croit en règle on ne peut se savoir aimé.

Russie : peuple théophore ( porteur de Dieu ). D'après Dostoïevski.

Sans "l'agapé" la connaissance de Dieu n'est que froide scolastique.
L'agapé est déjà possession des arrhes du monde qui vient.

Selon l'orthodoxie, le mystère paraît bien être une vérité inconnaissable en dehors de la révélation bien plutôt qu'une proposition incompréhensible par essence. "C'est un mystère," déclare Bourdaloue, parlant de la Résurrection "mais ce n'est point un mystère obscur ni difficile à pénétrer".

Si le Décalogue ne devient dialogue, il se durcit en catalogue.

S'il s'agissait de purification et non de nouvelle naissance on pourrait recommencer le baptême.

Si la religion ne permet pas d'atteindre au bonheur dès maintenant, alors la critique marxiste de la religion est fondée.

Si le Sauveur passe toujours avant le Créateur, c'est question de proximité et aveu de l'intérêt vital de l'homme.

Une religion sans création n'est qu'une psychologie thérapeutique.


Marie dit : "Comment cela se fera-t-il ?" et non "Cela ne se peut pas".

Mère Teresa n'est pas allée à Calcutta pour rencontrer les pauvres, mais pour y rencontrer le Christ.



La QUESTION de DIEU



Dans l'histoire des religions, le thème de dieu revêt toujours les deux formes simultanées.

- Le Dieu-Sauveur, le Dieu-Rédempteur = le Dieu-Fils.
Thèmes de la "solitude/sécurité", du mal et de notre déficience.
- Le Dieu-Créateur = le Dieu-Père.
Thèmes de la puissance cosmique, du bien et de la plénitude.

Il existe un point où aucune rencontre humaine n'est capable de combler notre solitude.
JOSEPH RATZINGER, Dieu, la question

Dans la mesure où l'homme s'éloigne de Dieu, il devient la proie des "dieux". Pour être libéré, il faut qu'il accepte de se laisser libérer, en renonçant à se fier à lui-même.
L'absolutisation du pouvoir, du pain, de l'"eros" menace les hommes d'aujourd'hui autant que ceux de l'antiquité, à ceci près que, depuis la fin du paganisme pré-chrétien, ces puissances ont perdu leur masque divin et sont contraintes de paraître dans leur vraie "profanité".
JOSEPH RATZINGER, Dieu, la foi en un seul Dieu

Dans la question de Dieu, il ne faut pas vouloir, à la manière aristotélicienne, trouver un dernier concept, englobant le tout; il faut s'attendre, au contraire, à rencontrer une pluralité d'aspects, dépendants de la position respective de l'observateur.
Nous ne pouvons qu'accepter tous ces aspects ensemble, sans arriver à exprimer la réalité dernière.
JOSEPH RATZINGER, Dieu, la foi au Dieu un et trine

La simple curiosité neutre de l'esprit, qui ne veut pas entrer lui-même dans le jeu, est incapable de nous ouvrir les yeux et de nous éclairer, même sur un homme, et encore moins sur Dieu.
L'expérience sur Dieu ne peut se faire sans l'homme.
JOSEPH RATZINGER, Dieu, la foi au Dieu un et trine


Dieu n'est pas seulement l'être qui se trouve en dehors de notre champ de vision, mais Celui qui est essentiellement en dehors et le restera toujours, si étendu que devienne notre champ de vision.
Croire, c'est admettre qu'au plus intime de l'homme existe un point tangent à l'invisible...
JOSEPH RATZINGER, le saut de la foi

Mais si l'homme est langage de Dieu, il ne devient cependant jamais Dieu.
Pour connaître Dieu, il doit à la fois se réaliser et se nier.
Il est ce que Dieu dit; il n'est jamais celui qui Le dit.
Pour dévoiler Dieu, il doit à son tour se cacher, s'oublier, s'effacer.
Il n'y parviendra qu'en "sacrifiant" toutes ses expériences et ses positions, toutes ses puissances et ses arrangements, afin que Dieu s'en serve comme le typographe des lettres disposées devant lui.
H. URS Von BALTHASAR

Un infini d'inintelligibilité, tel est Dieu.
HENRI de LUBAC

Où est ton Dieu ?
Saint AUGUSTIN


Si j'avais un Dieu que je puisse connaître, je ne le tiendrais pas pour Dieu... l'Un sans mélange, pur, lumineux...
MAÎTRE ECKHART

Seul le milieu invite à la résidence. Les extrêmes sont inhabitables.
C'est pourtant dans les extrêmes qu'habite Dieu...
L'irruption de Dieu dans une existence humaine participe de la violence.
GERARD ESCHBACH, à propos de Jean Tauler

Il n'y a rien de futur pour Dieu.
Saint THOMAS d'AQUIN

Plus les choses de Dieu sont élevées et lumineuses en elles-mêmes, plus elles sont inconnues et obscures pour nous.
Saint JEAN de la CROIX


L'entendement, pour s'unir à Dieu, doit se dépouiller de toutes les lumières qu'il peut acquérir par lui-même.
Saint JEAN de la CROIX

S'il vient à moi, c'est à dire Dieu, je ne le verrai pas; s'il s'éloigne, je ne comprendrai pas.
Saint JEAN de la CROIX

Dieu seul peut nous sauver de nous-même. Jamais il n'aura été plus nécessaire. S'il n'existait pas, ce serait le moment de l'inventer. Mais il existe, et c'est le moment de s'en souvenir.
ANDRE FROSSARD, Dieu en questions

La question de Dieu étant la question de l'homme, la réponse ne peut être dans une solution, mais dans un acte, un saut, un accueil.
BLAISE PASCAL

La plus cruelle guerre que Dieu puisse faire aux hommes en cette vie est de les laisser sans cette guerre qu'il est venu apporter.
BLAISE PASCAL

Il est très difficile de se mépriser sans offenser Dieu en nous.
GEORGES BERNANOS

N'était la vigilante pitié de Dieu, il me semble qu'à la première conscience qu'il aurait de lui-même, l'homme retomberait en poussière.
GEORGES BERNANOS

On a volé la France aux Français depuis qu'on leur a mis dans la tête que la France était uniquement l'oeuvre de l'Etat, non la leur...
Lorsque l'Etat devient Dieu, c'est qu'il est devenu incapable de remplir humainement sa besogne humaine.
GEORGES BERNANOS, Les enfants humiliés

Tant est morte la parole du docteur chrétien ( st Thomas ) : "L'homme est avant tout une chose spirituelle."
La première réforme qu'il vous faudra accomplir c'est de cesser de vous prosterner aux pieds des autels de Marx pour revenir à ceux de Platon.
JULIEN BENDA, Discours à la nation européenne



En acceptant, selon Rousseau et les Allemands, la souveraineté de leur conscience individuelle, ils ne font que s'adjuger à eux-mêmes les anciens attributs de Dieu.
CHARLES MAURRAS

L'homme écrit son destin jour à jour, mot à mot, avec la grosse encre noire de la vie, et en même temps Dieu écrit dans les interlignes avec une encre encore invisible.
VICTOR HUGO

Le nihilisme, c'est la constatation de la vanité de l'effort pour remplacer Dieu.
FRIEDRICH NIETZSCHE

Un romancier, selon moi, n'a pas le droit de dire son avis sur les choses de ce monde. Il doit, dans sa vocation, imiter Dieu dans la sienne, c'est-à-dire faire et se taire.
GUSTAVE FLAUBERT

Le grand acte de foi, c'est lorsque l'homme décide qu'il n'est pas Dieu.
O. W. HOLMES

Dieu est esprit, Il pense, Il veut; mais ne l'humanisons pas : Il ne pense et ne veut pas comme nous.
MALEBRANCHE

Je pense à Dieu depuis que j'existe !
PROUDHON

Deux choses remplissent l'esprit d'admiration et de craintes incessantes : le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi.
E KANT

Dieu disait à Moïse : "Je suis celui qui est"; le capitaliste dit aujourd'hui : "Je suis celui qui a".
J. COMMERSON


C'est méconnaître l'homme que de ne lui proposer que de l'humain.
ARISTOTE

Il serait étrange, mon garçon, que, en nous comme dans un cheval de bois, fussent postées nombre de fonctions sensorielles déterminées, sans que tout cela ensemble tende vers une certaine unique idée.
PLATON

" On n'en sait pas plus sur l'homme que sur Dieu. "

Je sais, dans des moments privilégiés, que je vaux plus que moi-même, donc pour que cela me soit dit et que je l'entende, il faut qu'un Autre parle d'en dehors de moi, d'au-dessus de moi, mais qui soit en moi.
La rareté, la soudaineté et la qualité de ces instants m'assurent que ce n'est plus moi qui vit alors, mais quelqu'un d'autre qui survient, m'inonde et me laisse ensuite à moi-même, comme en s'excusant du dérangement.





1993 Thesaurus - AUTEURS LAÏCS ETRANGERS