1993 Thesaurus - Le CELIBAT des PRÊTRES

Le CELIBAT des PRÊTRES



Il faut tout ignorer et des conditions matérielles d'une famille dans le monde et de la charge spirituelle et temporelle des prêtres ( poids des confessions... ) pour discuter le bien-fondé de ce célibat, librement consenti.

Aux admirateurs inconditionnels de l'Orient on peut d'ailleurs rappeler que les religieux hindouistes, bouddhistes ou tibétains... sont, très généralement, célibataires.


L'ACCUEIL de Paul TOUVIER



Sur le droit de grâce :
- Droit régalien à conserver comme l'ultime recours.
- Porte de liberté, asile, notion de transcendance suprême au-dessus de la justice des hommes.
- "Le roi n'a rien vu, rien entendu" clamait le héraut à l'entrée du Roi dans une ville insoumise : on avait alors le sens de l'oubli et du pardon, lequel recoupe souvent le sens politique ( au sens ancien et noble du terme ).

Sur l'Eglise :
- Pardon, rédemption, oubli, droit d'asile.
- On a laissé le rapport de M. Rémond et consorts jeter en pâture à ses pires adversaires l'honneur de l'Eglise et des religieux réguliers, toujours les premiers visés, car hors du monde, ce que celui-ci ne saurait supporter. ( Cf : 5A : La laïcisation et l'anticléricalisme officiel d'Etat, l'expulsion des congrégations ).
- Bien entendu on pourra se demander pourquoi cette attaque contre l'Eglise, ciblée précisément sur les monastères.

L'Eglise doit conserver un caractère parfois quelque peu secret, car elle est chargée d'accueillir des âmes.
Pour que celles-ci se confient, et il faut impérativement un lieu où les âmes puissent tout dire, il faut que ce lieu et les hommes qui l'habitent soit pénétrés de la fonction vitale du secret.
Il y va de la civilisation, rien de moins.


L'EGLISE SE MÊLERAIT de ce qui ne la regarderait pas et de ce que le clergé ignorerait (des MOEURS)



"A aucun prix toutefois l'Eglise ne peut abdiquer la charge que Dieu lui a confiée et qui lui fait une loi non certes d'intervenir dans le domaine technique à l'égard duquel elle est dépourvue de moyens appropriés et de compétence, mais en tout ce qui touche à la loi morale". On ne voit pas pourquoi le domaine politique jouirait ici, comme certains le réclament, d'une exception...
Si l'on doit repousser, comme indigne d'elle, un mode d'intervention qui l'assimilerait plus ou moins aux pouvoirs charnels, il ne saurait être question de limiter sa compétence à certaines sphères d'activité matériellement déterminées.

"Car dans la même maison, et dans la même ville, et dans la même communauté, citoyens de Babylone et citoyens de Jérusalem sont mêlés les uns aux autres." Bien plus, la lutte est à l'intérieur de chacun de ses membres et pour y durer jusqu'à la fin. Elle le sait. Jamais découragée, elle n'est pourtant pas utopiste.
HENRI de LUBAC, Méditation sur l'Eglise, l'Eglise au milieu du monde


Peut-on croire qu'une institution mondiale et vieille de deux mille ans ne connaît rien aux hommes et à leurs besoins ?

Croit-on qu'une institution qui a produit tant de Saints universellement reconnus, même par les athées ( saint François d'Assise... ) ne sait rien de l'âme humaine ?

Croit-on que l'humanité peut se passer de guides spirituels et moraux, alors que des foules démontrent chaque jour l'inverse en se précipitant chez les "gourous" de toute nature et dans les sectes ?

Où va-t-on trouver ces guides ? chez les politiques ? chez les vedettes du "show-business" ?
La réponse ne peut-être, hélas, qu'un immense éclat de rire.



CF aussi : 4E : La morale et la qualité du pape...





L'EGLISE : comportement en Eglise



Quand on réfléchit à ce devoir stimulant mais redoutable, on est tenté de se demander s'il est bien sûr qu'à l'intérieur de l'Eglise, selon une formule trop courante, le salut soit toujours plus facile.
Le risque est plus fort pour celui qui a le plus reçu; plus les talents confiés sont nombreux, plus il faut craindre de les laisser improductifs.
Dans l'ordre spirituel "on ne possède que ce que l'on donne", on ne le retient qu'en le donnant encore et nul ne sera trouvé plus vide, au dernier jour, que le gaspilleur qui s'était cru comblé.

"C'est à nous de profiter du remède que Jésus-Christ nous a apporté; et non pas à nous tourmenter de ce que deviennent ceux qui, pour quelque cause que ce soit, n'en usent pas... Néanmoins nul n'a le droit de dire comme Caïn : "Suis-je chargé de mon frère ?" Nul n'est chrétien pour soiseul.
HENRI de LUBAC, Catholicisme, Le salut par l'Eglise


Ceux qui portent atteinte au principe hiérarchique sont ceux qui, à l'intérieur du temps, prétendent se soustraire d'une manière ou d'une autre aux conditions du temps.
Distinguer "le temple de Dieu" et "le temple des hommes", c'est hypostasier un rêve et tenter de séparer ce que Dieu a uni, c'est introduire l'anarchie doctrinale...
Distinguer "Eglise visible" et "Eglise invisible" c'est faire de la spéculation platonicienne au lieu d'écouter Jésus-Christ.
HENRI de LUBAC, Méditation sur l'Eglise, les deux aspects de
l'Eglise une

On ne croit pas "en l'Eglise", on croit "à l'Eglise", c'est-à-dire à son existence, à sa réalité surnaturelle, à son unité, à ses prérogatives essentielles.
Jésus-Christ nous aime singulièrement, mais il ne nous aime pas séparément.
Il nous aime dans son Eglise, pour laquelle Il a versé son sang.
Notre destinée personnelle enfin ne peut s'accomplir que dans le salut commun de l'Eglise, cette Mère de l'unité.
HENRI de LUBAC, Méditation sur l'Eglise, l'Eglise est un mystère



C'est d'abord le culte "du Seigneur" que le prêtre célèbre, c'est d'abord et principalement de "Jésus-Christ" qu'il est le ministre et le représentant sacramentel. Mais nous offrons tous avec le prêtre, nous consentons à tout ce qu'il fait, à tout ce qu'il dit.
Dans l'édifice de l'Eglise chaque membre de ce corps mystique collabore réellement au culte de l'ensemble, chacun à son rang...
C'est vraiment "toute" l'Eglise, et non le seul clergé, qui doit prendre "activement" part à la liturgie, toutefois selon "son" ordre sacré, au rang et dans la mesure établie.
Ainsi que le dit Bossuet, "On vient à cette spéciale bénédiction, par laquelle on consacre ce corps et ce sang : écoutez, croyez, consentez.
Offrez avec le prêtre, dites "Amen" sur son invocation, sur sa prière...".


La hiérarchie catholique, ou l'ordre du sacerdoce, jouit donc d'un triple pouvoir, en raison du triple rôle qui est le sien : rôle de gouvernement, d'enseignement, de sanctification; pouvoir de juridiction, de magistère et d'ordre.
Selon le R. P. Congar, "La vie de l'Eglise obéit à deux principes inséparables, le principe hiérarchique et le principe communautaire.
Les actes ecclésiastiques sont faits à la fois par un seul au point de vue du pouvoir et de la validité, mais par tous ou par plusieurs au point de vue de l'exercice concret.
Sans cesse la hiérarchie, qui suffit à tout faire validement, s'adjoint la coopération et le consentement du corps des fidèles ou des clercs".

Les évêques ne forment tous ensemble qu'un seul épiscopat, et tous ils sont également "en paix et en communion" avec l'évêque de Rome, successeur de Pierre, lien visible de l'unité.
Comme il n'y a qu'une foi et qu'un baptême, il n'y a dans l'Eglise qu'un seul Autel.
HENRI de LUBAC, Méditation sur l'Eglise, le coeur de l'Eglise


Malheur à celui qui dans l'Eglise s'applique à "éteindre l'Esprit" !
Mais malheur également à celui qui prétend libérer sa flamme en rejetant l'Eglise !
Quand on ne sait plus voir dans l'Eglise que ses mérites humains, quand on n'envisage plus en elle qu'un moyen, si noble qu'on le conçoive d'ailleurs, en vue d'une fin temporelle, quand on n'y sait plus découvrir, même si l'on demeure vaguement croyant, d'abord un mystère de foi, on ne la comprend plus du tout. Cela même qu'on en admire est alors dénaturé.
L'Eglise a pour unique mission, de rendre Jésus-Christ présent aux hommes.
Elle doit l'annoncer, le montrer, le donner à tous. Le reste, encore une fois n'est que surcroît.
HENRI de LUBAC, Méditation sur l'Eglise, le sacrement de Jésus-Christ


( Actuellement ) l'Eglise apparaît fondée sur des principes humains, on lui assigne des buts humains, ou bien on l'explique par des analogies humaines trop peu critiquées, plus qu'on ne la contemple, telle que Dieu l'a faite, dans le mystère de son être surnaturel.
HENRI de LUBAC, Méditation sur l'Eglise, l'Eglise est un mystère


Ne relâchons rien de notre zèle pour la vérité catholique, mais sachons purifier ce zèle. Veillons à ne pas être de ces "hommes charnels"...
Par là nous nous exposerions à une pire infortune : celle de collaborer avec l'irréligion militante, en lui facilitant la tâche qu'elle s'assigne de reléguer l'Eglise et sa doctrine parmi les choses mortes.
Nous lui fournirions, pour ainsi dire, une bonne conscience.
Car cette irréligion ne comprend rien à l'actualité de l'éternel. "Que l'Eglise dit-elle reste ce qu'elle est !" - et l'on devine à quel genre d'immobilisme correspond un tel voeu - alors "on l'accueillera avec cette bienveillance qu'on a pour les débris historiques".


Combien la tentation critique ( malgré ses dangers ) vaut-elle mieux que le naïf contentement de soi...
On aurait tort de vouloir par principe en empêcher toute expression publique. Lorsque l'Eglise est humble dans ses enfants, elle est plus attirante que lorsque domine en eux le souci trop humain de la respectabilité. Jacques Maritain remarquait un jour, non sans une juste nuance de raillerie, qu'à beaucoup de chrétiens de notre âge tout aveu de nos déficiences semble "en quelque manière indécent". " On dirait qu'ils redoutent de gêner l'apologétique...".
Toutefois, pour une plainte heureuse, pour un examen lucide et fécond, que d'excès, que d'intempérances ! Pour un acte courageux, que de vaine agitation ! Que de critiques négatives !...
Compétence et opportunité peuvent aussi faire défaut...

L'irréligion n'était pas ( jadis ) toujours aux aguets, pour tirer argument de tout. Aujourd'hui que de toute part l'Eglise fait figure d'accusée, aujourd'hui qu'elle est incomprise, bafouée dans son existence et dans sa sainteté même, tout catholique doit veiller à ne pas laisser exploiter contre elle ce qu'il ne voulait exprimer que dans l'intention de la mieux servir. Il doit prendre garde à des malentendus mortels. Délicatesse filiale, qui n'a rien à voir avec la pruderie ou le calcul hypocrite.
Ne se mêle-t-il pas à nos inquiétudes, à dose plus ou moins subtile, je ne sais quelle timidité, quel manque d'assurance intime, quel dégoût secret de la tradition de l'Eglise ?


Croyant nous émanciper d'un esprit jugé sénile, voulant lutter contre l'ankylose et la sclérose, ne serions-nous pas en train de faire quelques "maladies infantiles" ? Ce que nous prenons peut-être pour un éveil de personnalité ne serait-il pas plutôt le fruit d'un entraînement aveugle ?
Ne nous mettrions-nous pas à juger toutes choses d'après des critères superficiellement "modernes" ? Les valeurs profanes que le monde étale à nos yeux ne commenceraient-elles pas de nous éblouir ? Devant ceux qui les représentent ne nous laisserions-nous pas affecter peu à peu d'un pauvre complexe d'infériorité ?

De tout temps l'Eglise s'est attiré le mépris d'une élite. Beaucoup d'autres parmi ces sages pensent rendre justice à l'Eglise et se récrient lorsqu'on les dit ses adversaires. Ils la protégeraient au besoin.
Mais ils conservent leurs distances. Ils ne veulent pas pour eux-mêmes d'une foi qui les assimilerait à tous les misérables, au-dessus desquels ils se placent par leur culture esthétique, leur réflexion rationnelle ou leur souci d'intériorité. Ces "aristocrates" n'envisagent pas de se mêler au troupeau. L'Eglise, suivant eux, conduit les hommes par des voies trop communes...
Se distinguant comme "ceux qui savent" de la masse de "ceux qui croient", ils prétendent la connaître mieux qu'elle ne peut se connaître elle-même.
Ils la situent avec condescendance...
Il n'y a pas de "christianisme privé".
HENRI de LUBAC, Méditation sur l'Eglise, nos tentations à l'égard


Le plus grand péril pour l'Eglise que nous sommes, la tentation la plus perfide, celle qui renaît toujours... c'est ce que Dom Vonier appelait la "mondanité spirituelle" : "Ce qui pratiquement se présente comme un détachement de l'autre mondanité, mais dont l'idéal moral, voire spirituel, serait, au lieu de la gloire du Seigneur, l'homme et son perfectionnement.
Une attitude radicalement anthropocentrique, voilà la mondanité de l'esprit.
Elle deviendrait irrémisible dans le cas - supposons le possible - d'un homme rempli de toutes les perfections spirituelles mais ne les rapportant pas à Dieu".


D'un tel mal, aucun de nous n'est totalement à l'abri.
Un humanisme subtil, adversaire du Dieu vivant - et en secret, non moins ennemi de l'homme - peut s'insinuer en nous par mille détours.
Jamais la "courbure" originelle n'est en nous définitivement redressée.
HENRI de LUBAC, Méditation sur l'Eglise


L'Eglise n'a pas, avant tout, à faire de la propagande dans le monde, mais à prier et à demeurer dans l'amour.
H. URS Von BALTHASAR

Frères, parce que ce n'est pas vous qui tenez le gouvernail, n'en êtes vous pas moins des passagers dans la même barque ?
Saint AUGUSTIN, sur l'Eglise

L'amour engendre la communauté, la communauté aime l'unité, et l'unité est la gardienne de l'amour.
Saint AUGUSTIN

La majorité n'a raison que parce qu'en son sein se manifeste la volonté de l'unité et de la communauté.
Saint AUGUSTIN, sur l'Eglise

L'Eglise a des enfants permi ses ennemis et des ennemis parmi ses enfants.
Saint AUGUSTIN

Nous n'acceptons aucune foi nouvelle, que d'autres nous prescrivent, mais nous n'avons pas non plus la hardiesse de transmettre comme doctrine les produits de nos propres réflexions.
Saint BASILE

Ce serait un drôle d'évêque que celui qui laisserait à des laïcs le soin de trancher en ce qui concerne ses droits de prêtre.
Saint AMBROISE

De même que le Seigneur n'a rien fait ni par lui-même ni par les Apôtres sans le Père avec lequel il est un, ne faites rien vous non plus en dehors de l'évêque et des prêtres.
Ne croyez pas que vous puissiez rien faire de bon séparément; il n'y a de bon que ce que vous faites en commun.
Saint IGNACE d'ANTIOCHE


Il faut prier comme si tout dépendait de Dieu et agir comme si tout dépendait de nous.
Saint ANSELME


On croit l'énergie spirituelle résistante à toute épreuve. Elle est fragile comme le souffle... Elle se dégrade par démission en chaîne, par d'imperceptibles fragments de démission accumulés, par d'innocentes, minuscules démissions juxtaposées.
GERARD ESCHBACH, à propos de Jean Tauler

Je préfère voir les murmures des hommes s'élever contre moi plutôt que contre Dieu.
Saint BERNARD, après l'échec de la seconde croisade qu'il avait
prêchée

Le prédicateur n'a rien à découvrir dans son coeur car le Seigneur n'a pas créé de nouveaux pains pour rassasier les foules, Il a multiplié cinq pains d'orge. Le prédicateur n'a qu'à distribuer.
Saint BONAVENTURE

Ne prenez pas sujet de joie de ce que les esprits vous sont soumis.
Saint FRANCOIS d'ASSISE, aux prédicateurs de l'ordre

Thomas réfute un adversaire comme on instruirait un disciple.
Saint THOMAS d'AQUIN, sur lui, d'un chroniqueur

Celui qui omet d'agir quand son activité personnelle suffit et attend plutôt une aide de Dieu, agit stupidement et tente Dieu.
Saint THOMAS d'AQUIN

Lorsque ceux qui vous aiment, Seigneur, ne font pas de grandes actions, n'accusons que notre lâcheté et notre pusillanimité ! Nous ne nous décidons que pleins des mille craintes de la prudence humaine...
Sainte THERESE d'AVILA


Lorsque la conscience est en jeu, l'amitié n'est pas une raison, car je dois plus à Dieu qu'à personne.
Sainte THERESE d'AVILA

Il ne s'agit pas de penser beaucoup, mais de beaucoup aimer.
Sainte THERESE d'AVILA

Comprenez que si c'est à la cuisine, le Seigneur circule parmi les marmites.
Sainte THERESE d'AVILA

Dieu est l'architecte surnaturel, c'est à lui qu'appartient le droit d'élever dans chaque âme l'édifice qui lui plaît.
Saint JEAN de la CROIX, à propos de certains directeurs spirituels

Soyez gaie... acquiescez aux événements contrariants, adorez la Providence, suivez-la, ne l'enjambez pas...
Saint VINCENT de PAUL

Je crains que vous n'ayez pas donné lieu à la Providence, mais que vous ayez tenté une chose qu'Elle ne veut pas.
Qu'il fait bon s'attendre à elle en ces occasions, sans vouloir prévenir ses ordres !
Saint VINCENT de PAUL

Ce n'est plus pour Dieu que vous vous mettez en peine si vous vous peinez pour le servir.
Saint VINCENT de PAUL


Laissons Dieu conduire notre petite barque, il la gardera du naufrage.
Saint VINCENT de PAUL

Il faut sanctifier ses occupations en y cherchant Dieu et les faire pour l'y trouver plutôt que pour les voir faites.
Saint VINCENT de PAUL


Il faut commencer par établir le royaume de Dieu en soi et puis ensuite dans les autres.
Il faut tendre à la vie intérieure et si on y manque, on manque à tout.
Saint VINCENT de PAUL

Nous devons toujours rapporter à Dieu le bien qui se fait par notre entremise, et, au contraire, nous attribuer tout le mal qui arrive dans la communauté...
Il faut encore qu'un supérieur, qui représente en quelque façon l'étendue de la puissance de Dieu, s'applique à avoir le soin des moindres choses temporelles...
Saint VINCENT de PAUL, Direction à un de ses supérieurs de séminaire

Ma petite fille, il me semble que vous ne devez pas avoir grand'chose à dire à vos supérieures." "Parce que votre âme est extrêmement simple, mais quand vous serez parfaite, vous serez encore plus simple, plus on s'approche du Bon Dieu, plus on se simplifie.
Sainte THERESE de l'Enfant Jesus, de sa Mère du Carmel

La vocation étant un appel, les mots : "choisir sa vocation" sont un non-sens. On ne choisit pas sa vocation, on la reçoit, et on doit chercher à la connaître, prêter l'oreille à la voix de Dieu.
CHARLES de FOUCAULD

Ne pas se donner à soi-même sa propre mission. Ne pas faire le travail "pour" le Seigneur, mais le travail "du" Seigneur.
CHARLES de FOUCAULD

Si tes précepteurs te dirigent mal ce qui peut fort bien arriver, car ils sont hommes faillibles... c'est Moi que cela regarde. Toi obéis...
Je ne te dis pas : "Crois ce qu'on te dit, quand c'est contraire à ce que Je dis et à ce qu'enseignent les saints" mais "fais ce qu'on te dit... pourvu qu'il n'y ait pas péché".
CHARLES de FOUCAULD, sur la direction spirituelle, Moi et Je = Dieu


J'avais espéré que vous trouveriez à la Trappe ce que vous cherchez...
Je regrette encore que cela ne puisse pas être.
Il y a une poussée trop profonde vers un autre idéal, et vous arrivez peu à peu, par la force de ce mouvement, à sortir de ce cadre, à vous trouver déplacé. Je ne crois pas en effet que vous puissiez enrayer ce mouvement.
Dites-le à vos supérieurs...
Suivez votre mouvement intérieur, allez où vous pousse l'Esprit...
L'abbé HUVELIN, son directeur spirituel, à Charles de Foucauld


Attendons l'appel de Dieu, ne le devançons pas, puisqu'il est certain que Dieu n'a nul besoin de nous, et que nous ne savons pas s'Il veut se servir de nous pour l'oeuvre qui nous paraît désirable...
Et quand Dieu appelle Moïse, Moïse a une extrême répugnance à lui obéir, ce qui nous montre que le désir de faire une chose n'est pas la preuve de l'appel de Dieu, comme la répugnance, même très vive, à faire une chose ne prouve pas que Dieu ne la demande pas de nous...
Attendons donc l'ordre de Dieu sans le devancer... et quand nous le recevons, obéissons, malgré...
CHARLES de FOUCAULD

Ce que l'histoire religieuse nous raconte, c'est une tempête sur un lac, la catastrophe est toujours imminente, le salut improbable...
L'étude des grands choix est toujours utile. Sans elle, la synthèse peut paraître aller de soi : ainsi est la santé, lorsqu'on n'a point souffert.
La faute est de s'être séparé du lien de l'unité au sommet, de n'avoir pas imité l'attitude de Paul à l'égard de Pierre.
JEAN GUITTON, Crises dans l'Eglise

Ils sont persuadés que le meilleur moyen de combattre une erreur est encore de la partager.
ANDRE FROSSARD, faisant parler le Diable sur certains chrétiens

Vos théologiens continuèrent à s'adonner aux délices de la recherche pure, qui consiste à ne rien trouver après avoir tout remis en question.
ANDRE FROSSARD, faisant parler le Diable


Les penseurs chrétiens se croient tenus d'épouser les idées de leur siècle chaque fois que celui-ci vient d'en divorcer.
ANDRE FROSSARD, Dieu en questions

Etre dans le Vent, c'est une ambition de feuille morte.
GUSTAVE THIBON

On ne peut poser une question et recevoir une réponse qu'en participant à l'expérience.
Travaillez donc, non pas à vous convaincre par l'augmentation des preuves de Dieu, mais par la diminution de vos passions.
BLAISE PASCAL

Le membre séparé, ne voyant plus le corps auquel il appartient, n'a plus qu'un être périssant et mourant.
BLAISE PASCAL

La plus cruelle guerre que Dieu puisse faire aux hommes en cette vie est de les laisser sans cette guerre qu'il est venu apporter.
BLAISE PASCAL

L'homme est invité à ne pas dormir devant le Christ en attente de la Parousie.
BLAISE PASCAL

Il est une chose plus contraire au christianisme que toute hérésie et tout schisme, c'est : jouer an christianisme. Comme l'enfant joue au soldat, en supprimant les dangers.
S. KIERKEGAARD

Le socialiste chrétien est plus dangereux que le socialiste athée.
DOSTOÏEVSKI, Les frères Karamazov, Un tel homme existe-t-il ?


Kant a les mains propres, mais il n'a pas de mains.
CHARLES PEGUY, à propos du formalisme de la morale de Kant


Le christianisme n'est pas fait pour ceux qui veulent avoir des preuves, mais pour ceux qui veulent avoir des épreuves.
CHARLES PEGUY

Parce qu'ils n'ont pas la force d'être de la nature ils croient qu'ils sont de la grâce. Parce qu'ils n'ont pas le courage d'être du monde ils croient qu'ils sont de Dieu.
CHARLES PEGUY, sur certains fidèles

Il faut dire "moderne"... C'est le nom même dont ils se vantent, c'est le nom de leur orgueil et de leur invention... : l'ère moderne, la science moderne, l'Etat moderne, l'école moderne... Il y en a même qui disent le christianisme moderne. Et il y en a un qui dit : le catholicisme moderne.
CHARLES PEGUY

Il faut faire les frais du temporel.
Nul ne peut s'y soustraire, pas même le spirituel, pas même la vie intérieure.
CHARLES PEGUY

Les croisés, entre tous autres saint Louis, qui faisaient une guerre sainte ... ne s'y fiaient pourtant pas. Ils ne priaient pas comme des oies qui attendent leur pâtée.
Ils priaient, mieux que nous,... et ensuite ils se battaient... de tout leur temporel. "Aide-toi, le ciel t'aidera", n'est pas qu'un proverbe, c'est une théologie.
Et la seule qui soit orthodoxe, les autres seraient hérétiques.
CHARLES PEGUY

L'Eglise moderne a dans ces débats une situation beaucoup plus moderne que chrétienne, quelquefois toute moderne, et nullement chrétienne, et que là est tout le secret de sa faiblesse présente.
CHARLES PEGUY, lors de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat

( Ces chrétiens ) qui parce qu'ils n'aiment personne, s'imaginent aimer Dieu.
CHARLES PEGUY


Je n'aime pas, et je ne veux rien savoir, d'une charité chrétienne qui serait une capitulation perpétuelle devant les puissants de ce monde... devant les puissances temporelles.
CHARLES PEGUY

J'ai appris le catéchisme sur les genoux d'une mère française et je le connais assez pour savoir qu'on ne vit pas, qu'on ne se sauve pas, qu'on ne fait pas son salut par omission.
GEORGES BERNANOS, Nous autres Français

Le Bon Dieu ne m'a pas mis une plume entre les mains pour rigoler avec.
GEORGES BERNANOS

L'Eglise n'a pas besoin de réformateurs mais de saints.
GEORGES BERNANOS, sur Martin Luther et Saint François d'Assise


Désormais je ne suis plus qu'un philosophe, c'est à dire un homme seul.
GEORGES BERNANOS, journal d'un curé de campagne, d'un prêtre quittant

Le bon Dieu n'a pas écrit que nous étions le miel de la terre ( mais le sel ).
GEORGES BERNANOS

Si j'avais le malheur un jour de manquer aux promesses de mon ordination, je préférerais que ce fut pour l'amour d'une femme plutôt qu'à la suite de ce que tu nommes ton évolution intellectuelle.
GEORGES BERNANOS, journal d'un curé de campagne

"Je suis de mon temps" dit un évêque et un autre personnage commente ainsi : "Il n'a jamais pris garde qu'il reniait ainsi chaque fois le signe éternel dont il est marqué".
GEORGES BERNANOS, L'imposture


Nous ne sommes que trop tentés d'accepter la liquidation du passé, sans garantie, sans contrôle, comme on liquide les stocks.
L'illusion des faibles, à chaque nouvelle tentative d'une impossible libération, est de faire table rase... comme si la vie se recommençait !
Ce qui manque le plus aux hommes de notre temps... c'est justement de se distinguer nettement les uns des autres.
L'activité bestiale dont l'Amérique nous fournit le modèle, et qui tend déjà si grossièrement à uniformiser les moeurs... à rendre impossible toute espèce de tradition.
Les hommes de gauche, rustres, jettent aussitôt la main au plat, le conservateur pille discrètement le buffet et s'en va d'un pas solennel...
Aujourd'hui la considération des prélats ne va qu'aux radicaux ploutocrates, portant la double auréole de la politique et des affaires.
On peut tout se permettre contre ce pays, à condition de désarmer d'abord son enthousiasme, comme on confisque un pistolet à un malade nerveux.
La guerre des Démocraties, la guerre des Peuples, la guerre Universelle a voulu son langage, universel lui aussi, oecuménique: pour le constituer, elle a pillé le spirituel, comme le reste...: roit, Justice, Humanité, Patrie, Progrès...
Les biens-pensants : Les citoyens de choix dont la raison d'être est de penser, et même de bien penser.
Maîtres de l'or, maîtres de l'opinion, c'est-à-dire des moeurs.


Pour de pauvres prêtres qu'on disait avancés aux environs de 1885 et qui s'obstinent à faire semblant de courir derrière des paradoxes fourbus, la démocratie n'est toujours qu'un thème inépuisable aux discussions et controverses du séminaire. "Cette loyauté parfaite qui convient au chrétien", la "loyauté parfaite" de gens qui s'honorent ainsi de changer de maîtres.
Qu'est-ce que l'ordre social chrétien hors du plan de la Rédemption ?

On voit très bien ce que la Société ancienne a fait pour le pauvre... tandis qu'on chercherait en vain quels services lui ont rendu ces chrétiens sociaux qui n'ont que son nom à la bouche, mais se contentent d'applaudir... sous les yeux d'un bon peuple secoué par la rigolade...
Ayant fait en un siècle le tour de tous les régimes, de tous les partis, de toutes les classes sociales, l'aumônière à la main, il leur est désormais impossible de sortir des banalités sans mettre dangereusement en cause la dernière venue des puissances, cette Démocratie...


Tout ce que la Cathédrale avait jadis rassemblé le long de ses flancs énormes... s'éloigne, se disperse. "Les idées chrétiennes devenues folles" ont été lâchées à travers le monde.
GEORGES BERNANOS, La grande peur des biens-pensants, sur les condi tions de la séparation de l'Eglise et de l'Etat

Qu'importe que vos intentions soient bonnes ? Il s'agit de savoir qui les exploite.
GEORGES BERNANOS, Les grands cimetières sous la lune

Si Dieu se retire du monde c'est qu'il se retire d'abord de nous, chrétiens.
Nous demandons pour nos fils un autre général que le général Moindre-Mal; çà ne vous frappe pas que le Bon Dieu ait réservé ses malédictions les plus dures à des personnages très bien vus, exacts aux offices, observateurs rigoureux du jeûne, et beaucoup plus instruits de leur religion... ?
Le solide optimisme auquel vous donnez le nom d'espérance...
Vous devrez tout reconstruire devant des enfants.
Que voulez-vous que fassent d'une Thérèse de Lisieux nos politiques et nos moralistes ?


Le message de saint François : "ça va mal... çà va même aller plus mal encore. Je souhaiterais pouvoir vous rassurer... Mais si vous n'aviez besoin que de tisanes, je serais resté tranquille chez moi... Il n'y a qu'un chemin, c'est celui de la Pauvreté... Je vous précède.
Vous dites : rien ne nous gêne plus, nous allons pouvoir danser. Vous n'allez pas danser... vous allez mourir. Vous êtes morts si la Pauvreté vous maudit."
Si vous aviez suivi ce saint au lieu de l'applaudir, l'Europe n'eût pas connu la Réforme ou les guerres de religion...
Une sainte, dont la foudroyante carrière montre assez le caractère tragiquement pressant du message qui lui est confié, vous invite à redevenir enfants...
Qui ne peut donner plus qu'il ne reçoit commence à tomber en pourriture.
L'Evangile ! l'Evangile ! lorsqu'on en est venu à tout attendre du miracle, il est convenable d'exiger que cette dernière expérience soit bien faite.
GEORGES BERNANOS, Les grands cimetières sous la lune


On ne dupe pas les peuples, toutes ces précautions oratoires, ces mais et ces si, ces grands mots... qui n'accouchent que d'actes médiocres... font courir plus de risques à l'Eglise que jadis l'invasion des Barbares.
GEORGES BERNANOS, Scandale de la vérité


La politique du Moindre Mal peut prolonger... mais l'esprit de cette politique ne forme ni les consciences ni les caractères. "Vive la paix honteuse" s'écriait M. Jean Cocteau. Toutes les parties honteuses sont familières à ce malheureux.
Vous avez pris un roman policier pour un roman de chevalerie, et la première page lue, vous êtes allés jusqu'au bout.

Le Seigneur est venu pour le criminel, il est venu aussi pour le lâche.
Mais pour que le lâche puisse encore espèrer sous vos ailes... il faut que l'équilibre de la justice soit rétabli, il faut que la société humaine ait d'abord déshonoré le lâche. Car le lâche honoré n'est qu'un monstre.
Je n'ai rien à objecter aux définitions théologiques du pouvoir légitime...



Mais on ne fait pas ou on ne refait pas un grand peuple avec des gaillards qui servent leur maître en attendant que les circonstances leur en donnent un autre, bien décidés par avance à lâcher le premier dès qu'ils en auront obtenu l'autorisation de leur confesseur.
Le plus expert réaliste serait roulé par un petit enfant qui le regarderait droit dans les yeux. Chère petite soeur Thérèse ! Elle aura beaucoup de travail.
Les raisons de l'honneur ne tiennent pas debout. Mais les peuples ne peuvent pas se passer d'honneur, nous paierons cher d'avoir cru en nous plutôt qu'en lui.
GEORGES BERNANOS, Nous autres Français, sur les conditions de la
séparation de l'Eglise et de l'Etat


C'est de la sainte charité du Christ que le monde a peur, non de vous, ni de vos "idées". Il vous donnera volontiers tout ce que vous lui demandez de prestige...
La morale catholique est intacte, il n'y a guère plus de conscience catholique, il n'y a plus du tout d'opinion catholique.
L'Etat moderne est foncièrement antichrétien, il n'a été anticlérical que le temps qu'il a fallu pour obtenir, par ce chantage, votre neutralité bienveillante. Il ne peut lui déplaire que vous formiez des paroissiens étroitement encadrés...
GEORGES BERNANOS, Les enfants humiliés

Un clergé socialisant démontre simplement qu'il ne sait plus parler qu'aux ventres.
GEORGES BERNANOS, Textes non rassemblés par Bernanos

Ces abbés démocrates dont l'incessant ramage, la vanité, l'intrigue et les vapeurs m'évoquent toujours, révérence parler, nos belles agitées du XVIIIème.
GEORGES BERNANOS, Textes non rassemblés par Bernanos

Je n'écris pas pour réjouir les dévots ni les dévotes, je les connais : ils s'aiment assez.
GEORGES BERNANOS


Une minute d'intransigeance doctrinale fait regagner à l'Eglise tout le terrain que ses politiques lui avaient fait perdre.
GEORGES BERNANOS

Ce ne sont pas les masses qui font l'histoire, mais les valeurs qui agissent sur elles à partir de minorités inébranlables dans leur foi.
EMMANUEL MOUNIER

... J'aime que la façade ne précède pas la maison.
EMMANUEL MOUNIER, sur les prétentions trop affichées

Si c'est bien la "passion" du bien qui changera le monde, le clerc n'a pas à changer le monde, mais à rester fidèle à un idéal dont le maintien est nécessaire à la moralité de l'espèce humaine.
JULIEN BENDA, La trahison des clercs, appendice des valeurs
cléricales

Critérium pour connaître l'action du clerc : s'il remplit son office, il est immédiatement honni par le laïc, dont il gêne l'intérêt ( Socrate, Jésus..), s'il est loué par des séculiers, on peut dire qu'il est traître à sa fonction.
JULIEN BENDA, la trahison des clercs


Pour sortir du chaos moral, il faut rétablir l'ordre mental : à plus forte raison, sans l'intelligence, ne peut-on débrouiller le chaos social.
Ni la bonne volonté ne suffit, ni les bons sentiments...
CHARLES MAURRAS

Nous ne pratiquons pas l'intégrisme fondamentaliste dur, nous pratiquons l'intégrisme démocratique mou, subtil et honteux, celui du consensus.
Cependant l'intégrisme consensuel ( celui des Lumières, des droidlom, de la gauche au pouvoir, de l'intello-repenti, de l'humanisme sentimental ) est tout aussi féroce...
La différence entre les deux intégrismes ( hard et soft ) c'est que le nôtre ( le soft ) détient tous les moyens de détruire l'autre, et ne s'en prive pas.
C'est toujours le fondamentaliste des Lumières qui opprime et détruit l'autre, lequel ne peut que le défier symboliquement.
JEAN BAUDRILLARD, à propos de la sinistre "bouffonerie" dite guerre
du Golfe


La perfection ne peut exister qu'en communion.
IGNACE de LOYOLA

- Que feriez-vous, Monseigneur, si l'on vous souffletait la joue droite ?
- Je sais bien ce que je devrais faire, mais je ne sais pas ce que je ferais.
Cardinal LAVIGERIE, réponse à une question

Quand le grain est entassé, il pourrit; quand il est dispersé, il germe.
HONORIUS III, pape, aux maîtres de l'université de Paris

Craignant les coups donnés et plus encore les coups reçus, ils ont horreur des armes; ils aiment mieux traiter avec leurs ennemis. Les condescendances et les ménagements sont l'élément préféré de leur tactique. Ces pacifistes croient à l'habileté plus qu'à la force. Les ambitieux, les vaniteux et les faibles se glissent volontiers dans leurs rangs.
DOM BESSE, Le Ralliement, 1906, sur les catholiques ralliés

L'Eglise doit défendre les hommes sacrifiés aux lois économiques du marché, mais aussi bien les droits de l'embryon dans le sein de sa mère.
Les manipulations sont économiques, mais aussi technologiques.
MGR CLAUDE DAGENS

Quittez avec les autres voluptez celle qui vient de l'approbation d'autruy.
MICHEL de MONTAIGNE

Si j'avais deux âmes j'en donnerais une au roi et une à Dieu, mais je n'en ait qu'une, alors je la donne à Dieu.
THOMAS MOORE

D'où vient que les Fidèles, qui étaient autrefois soldats, sont devenus spectateurs oisifs de la guerre impitoyable qu'on fait tous les jours à leur Mère.
CHAMPION de PONTALLIER

Le puritanisme est la crainte épouvantable que quelqu'un puisse être heureux quelque part.
H. L. MENKEN


Un dévot est celui qui sous un roi athée serait athée.
LA BRUYERE


Du chrétien zélé que j'avais été, j'étais devenu un esprit fort, c'est-à-dire un esprit faible.
CHATEAUBRIAND

Nous ne sommes pas de ces tièdes que Dieu vomit, suivant l'expression de saint Paul, nous sommes froids.
PAUL-LOUIS COURIER

Mme de Puylaurens allait à l'Eglise deux ou trois fois par jour; mais, dès qu'elle y était entrée, le temple du Seigneur devenait un salon.
STENDHAL

Toute sa conscience, c'était la loi; toute sa morale, c'était son droit.
GEORGE SAND

Les catholiques ont de nos jours en France un goût prédominant et une fonction qui leur est propre : le sommeil.
CHARLES de MONTALEMBERT

Chacun doit être l'aide-jardinier de sa propre âme.
J. K. HUYSMANS

Un homme seul est toujours en mauvaise compagnie.
PAUL VALERY

Ceux qui sont "bien pensants", parce qu'ils ne peuvent pas être "pensants" tout court.
ROGER MARTIN DU GARD

Le seul courage est de parler à la première personne.
ARTHUR ADAMOV


Ils auront tellement peur d'être les derniers chrétiens, qu'ils seront les derniers marxistes.
MAURICE CLAVEL, sur quelques ecclésiastiques

Chrétiens, ne soyez pas si prompts à vous émouvoir !
DANTE

Une coutume encore plus blâmable fut celle de se glorifier de l'accord des incrédules à reconnaître la beauté et l'utilité du christianisme; comme si c'était une chose bien importante, pour un bienfait divin, d'être loué pour son excellence naturelle par des hommes orgueilleux ou immoraux.
J. H. NEWMAN

Il est vrai que vous remarquerez chez nous beaucoup de docteurs vides de Dieu et pleins d'eux-mêmes, beaucoup d'ignorance et même de superstition dans les peuples; mais la vraie Eglise n'est pas exempte de scandales.
Il faut laisser croître le mauvais grain avec le bon, de peur qu'une réforme téméraire n'arrache le bon grain avec le mauvais, et qu'elle ne ravage au lieu de réformer...
FENELON

Le jour viendra où il faudra défendre les forts contre les faibles.
FRIEDRICH NIETZSCHE


Ce n'est pas Dieu qui met un sens dans l'Histoire. Il nous a créé libres et nous laisse y mettre notre sens. " Au commencement était le non-sens ", ce qui évidemment n'équivaut pas à l'absence de sens !
F. NIETZSCHE, résumé de sa pensée

On n'est pas si loin de Saint Jean de la Croix :
" Au sommet de la montagne il n'y a rien , Nada ".

Suaviter et fortiter, alliance si rare. Il y a si peu de forts qui ne soient pas secs, et si peu de tendres qui ne soient pas faibles.
MARECHAL LYAUTEY


Pour un esprit un peu exigeant, qui prend au sérieux ce qu'on lui dit, le pire obstacle à la foi catholique aujourd'hui est la prodigieuse inconsistance, le désastreux verbiage, la colossale ineptie de l'immense majorité de la littérature catholique.
XXXXXXX

La religion, ravalée au rang de simple morale sociale et sentimentale, a vidé les églises et il se trouve toujours des chrétiens, réjouis de nature, pour affirmer que ce n'est pas grave et que ce serait même plutôt bon signe.
XXXXXXX

Il suffit de courir vers la matière, de garder les yeux rivés sur celle-ci du matin jusqu'au soir, pour que l'homme oublie complètement sa fin surnaturelle.
XXXXXXX
( De la politique marxiste dite de la "main tendue" vis-à-vis des
chrétiens et de son impact sur certains catholiques et prêtres ouvriers,
aujourd'hui du bouillon sentimentalo-humanitaire lequel n'est aussi
complaisamment étalé que pour cacher la saleté de quelques mains ).

XXXXXXX est un chrétien auquel ce recueil est bien plus redevable que
que de ces trois citations, pour une fois négatives.


" Avec la théologie de la libération on est dans le logos de l'opérationnel, de l'objectif à atteindre. "

" Il faut que la justice et les oeuvres se voient, mais il faut qu'elles révèlent le transcendant de Dieu et non la nature humaine, afin d'éviter le danger d'orgueil, d'hypocrisie. "

" Le "pur amour" conduit à un excès de négation du créé, et même de l'humanité du Christ. ( Fénelon, Mme Guyon... ) "

" La tolérance, c'est "tout est dans tout" et restons donc couchés. "


" Le libéral est celui qui quitte la pièce quand la bagarre commence. "

" Toute erreur qui se prolonge devient faute. "

" Seuls vous ne tiendrez pas. "

" Le ciel n'est pas la revanche des humbles, il est la récompense des forts."


Les deux commandements, Dieu et le prochain, sont nécessaires sauf à tomber dans le cléricalisme ( guerres de religion ) ou dans l'humanisme ( goulag ).
D'ailleurs s'ils étaient dissociables ils n'introduiraient pas les deux tables du Décalogue et Jésus n'aurait pas jugé utile de nous rappeler et leur primauté et leur complémentarité ( Mt 22, 34-40 ).

Un grand obstacle à l'Evangélisation réside dans la soumission aux "valeurs" du monde dont font preuve trop de chrétiens dits "de leur siècle".
Les manipulateurs rient avec délectation et sont parfois même gênés de tant d'empressement.
Le peuple affecte de se moquer des uns et des autres mais au fond il gémit.

Un autre obstacle réside dans le fait que respecter Jésus pour un athée c'est bien. Mais qu'on ne ne le confesse réellement comme Christ, qu'on ne trouve la foi, qu'en Eglise.
Or on n'adhère pas aisément à ce qui apparaît d'abord comme une institution terrestre ( et c'est là la perception normale de tout débutant ) quand celleci dépense une énergie grotesque à se frapper la poitrine et s'empresse de s'excuser avant même qu'il ne lui soit adressée la moindre injonction.

Moyennant quoi je n'ignore pas que le principal obstacle est ma propre tiédeur.


CF aussi : 2C : Le Salut, la Rédemption.
3H : L'Eglise.






1993 Thesaurus - Le CELIBAT des PRÊTRES