1997 Vade-mecum pour les confesseurs 126
(26) «Reconnaître son péché, et même - en approfondissant la réflexion sur sa propre personnalité - se reconnaître pécheur, capable de péché et porté au péché, est le principe indispensable du retour à Dieu. (...) Se réconcilier avec Dieu suppose et inclut que l'on se détache avec lucidité et détermination du péché où l'on est tombé. Cela suppose donc et inclut que l'on fasse pénitence au sens le plus complet du terme: se repentir, manifester son regret, prendre l'attitude concrète du repenti, celle de quiconque se met sur le chemin du retour au Père. (...) Dans la situation concrète de l'homme pécheur, où il ne peut y avoir de conversion sans reconnaissance de son péché, le ministère de réconciliation de l'Église intervient en toute hypothèse avec une finalité ouvertement pénitentielle, c'est-à-dire visant à ramener l'homme à la "connaissance de soi"» (Jean-Paul II, Exhort. Apost. post-synodale Reconciliatio et Paenitentia, 2 décembre 1984, n. RP 13).
«Quand nous nous apercevons que l'amour, que Dieu a pour nous, ne se laisse pas arrêter par notre péché, ne recule pas devant nos offenses, mais se fait encore plus pressant et plus généreux; quand nous nous rendons compte que cet amour est allé jusqu'à causer la passion et la mort du Verbe fait chair, qui a accepté de nous racheter en payant de son sang, alors nous débordons de reconnaissance: "oui, le Seigneur est riche en miséricorde", et nous allons jusqu'à dire: "Le Seigneur est miséricorde"» (ibid., n. RP 22).
(27) «La vocation universelle à la sainteté s'adresse aux époux et aux parents chrétiens: pour eux, elle est spécifiée par la célébration du sacrement et traduite concrètement dans la réalité propre de l'existence conjugale et familiale. C'est là que prennent naissance la grâce et l'exigence d'une authentique et profonde spiritualité conjugale et familiale qui s'inspire des thèmes de la création, de l'alliance, de la Croix, de la résurrection et du signe sacramentel» (Jean-Paul II, Exhort. Apost. Familiaris Consortio, 22 novembre 1981, n. FC 56).
«L'authentique amour conjugal est assumé dans l'amour divin et il est dirigé et enrichi par la puissance rédemptrice du Christ et l'action salvifique de l'Église, afin de conduire efficacement à Dieu les époux, de les aider et de les affermir dans leur mission sublime de père et de mère. C'est pourquoi les époux chrétiens, pour accomplir dignement les devoirs de leur état, sont fortifiés et comme consacrés par un sacrement spécial; en accomplissant leur mission conjugale et familiale avec la force de ce sacrement, pénétrés de l'esprit du Christ qui imprègne toute leur vie de foi, d'espérance et de charité, ils parviennent de plus en plus à leur perfection personnelle et à leur sanctification mutuelle: c'est ainsi qu'ensemble ils contribuent à la glorification de Dieu» (Conc. cum. Vatican II, Const. Past. sur l'Église dans le monde de ce temps Gaudium et Spes, 7 décembre 1965, n. GS 48).
(28) 3 «L'Église croit fermement que la vie humaine, même faible et souffrante, est toujours un magnifique don du Dieu de bonté. Contre le pessimisme et l'égoïsme qui obscurcissent le monde, l'Église prend parti pour la vie, et dans chaque vie humaine elle sait découvrir la splendeur de ce "Oui", de cet "Amen", qu'est le Christ. Au "non" qui envahit et attriste le monde, elle oppose ce "Oui" vivant, défendant ainsi l'homme et le monde contre ceux qui menacent la vie et lui portent atteinte» (Jean-Paul II, Exhort. Apost. Familiaris Consortio, 22 novembre 1981, n. FC 30).
«Il faut en revenir à considérer la famille comme le sanctuaire de la vie. En effet elle est sacrée, elle est le lieu où la vie, don de Dieu, peut être convenablement accueillie et protégée contre les nombreuses attaques auxquelles elle est exposée, le lieu où elle peut se développer suivant les exigences d'une croissance humaine authentique. Contre ce qu'on appelle la culture de mort, la famille constitue le lieu de la culture de la vie» (Jean-Paul II, Enc. Centesimus Annus, 1er mai 1991, n. CA 39).
(29) Jean-Paul II, Lettre aux familles Gratissimam Sane, 2 février 1994, n. LF 9.
(30) «Dieu Lui-même qui a dit: "il n'est pas bon que l'homme soit seul" (Gn 2,18) et "qui dès l'origine a fait l'être humain homme et femme" (Mt 19,4) a voulu lui donner une participation spéciale dans son oeuvre créatrice; aussi a-t-il béni l'homme et la femme, disant: "soyez féconds et multipliez-vous" (Gn 1,28). Dès lors, un amour conjugal vrai et bien compris, comme toute la structure de la vie familiale qui en découle, tendent, sans sous-estimer pour autant les autres fins du mariage, à rendre les époux disponibles pour coopérer courageusement à l'amour Créateur et du Sauveur qui, par eux, veut sans cesse agrandir et enrichir sa propre famille» (Conc. cum. Vatican II, Const. Apost. sur l'Église dans le monde de ce temps Gaudium et Spes, 7 décembre 1965, n. GS 50).
«La famille chrétienne est une communion de personnes, trace et image de la communion du Père et du Fils dans l'Esprit Saint. Son activité procréatrice et éducative est le reflet de l'oeuvre créatrice du Père» (Catéchisme de l'Église Catholique, n. CEC 2205).
«Coopérer avec Dieu pour appeler de nouveaux êtres humains à la vie, cela signifie contribuer à la transmission de l'image et ressemblance divines que reflète quiconque est "né d'une femme"» (Jean-Paul II, Lettre aux Familles Gratissimam Sane, 2 février 1994, n. LF 8).
(31) Jean-Paul II, Enc. Evangelium Vitae, 25 mars 1995, n. EV 43; cf. Conc. cum. Vatican II, Const. Past. sur l'Église dans le monde de ce temps Gaudium et Spes, 7 décembre 1965, n. GS 50.
(32) «Les époux savent qu'ils sont les coopérateurs de l'amour du Dieu Créateur et comme ses interprètes. Ils s'acquitteront donc de leur charge en toute responsabilité humaine et chrétienne, et, dans un respect plein de docilité à l'égard de Dieu, d'un commun accord et d'un commun effort, ils se formeront un jugement droit: ils prendront en considération à la fois et leur bien et celui des enfants déjà nés ou à naître; ils discerneront les conditions aussi bien matérielles que spirituelles de leur époque et de leur situation; ils tiendront compte enfin du bien de la communauté familiale, des besoins de la société temporelle et de l'Église elle-même. Ce jugement, ce sont en dernier ressort les époux eux-mêmes qui doivent l'arrêter devant Dieu. Dans leur manière d'agir, que les époux chrétiens sachent bien qu'ils ne peuvent pas se conduire à leur guise, mais qu'ils ont l'obligation de toujours suivre leur conscience, une conscience qui doit se conformer à la loi divine; et qu'ils demeurent dociles au magistère de l'Église, interprète autorisée de cette loi à la lumière de l'Évangile.
Cette loi divine manifeste la pleine signification de l'amour conjugal, elle le protège et le conduit à son achèvement vraiment humain» (Conc. cum. Vatican II, Const. Past. sur l'Église dans le monde de ce temps, Gaudium et Spes, 7 décembre 1965, n. GS 50).
«Lorsqu'il s'agit de mettre en accord l'amour conjugal avec la transmission responsable de la vie, la moralité du comportement ne dépend pas de la seule sincérité de l'intention et de la seule appréciation des motifs; mais elle doit être déterminée selon des critères objectifs, tirés de la nature même de la personne et de ses actes, critères qui respectent, dans un contexte d'amour véritable, la signification totale d'une donation réciproque et d'une procréation à la mesure de l'homme; chose impossible si la vertu de chasteté conjugale n'est pas pratiquée d'un coeur loyal. En ce qui concerne la régulation des naissances, il n'est pas permis aux enfants de l'Église, fidèles à ces principes, d'emprunter des voies que le Magistère, dans l'explicitation de la loi divine, désapprouve» (Conc. cum. Vatican II, Const. Past. sur l'Église dans le monde de ce temps Gaudium et Spes, 7 décembre 1965, n. GS 51).
«Par rapport aux conditions physiques, économiques, psychologiques et sociales, la paternité responsable s'exerce soit par la détermination réfléchie et généreuse de faire grandir une famille nombreuse, soit par la décision, prise pour de graves motifs et dans le respect de la loi morale, d'éviter temporairement ou même pour un temps déterminé une nouvelle naissance.
La paternité responsable comporte encore et surtout un plus profond rapport avec l'ordre moral objectif, établi par Dieu, et dont la conscience droite est la fidèle interprète. L'exercice responsable de la paternité implique donc que les conjoints reconnaissent pleinement leurs propres devoirs envers Dieu, envers eux-mêmes, envers la famille et envers la société, dans une juste hiérarchie des valeurs.
Dans la tâche de transmettre la vie, ils ne sont, par conséquent, pas libres de procéder à leur guise, comme s'ils pouvaient déterminer de façon entièrement autonome les voies honnêtes à suivre, mais ils doivent conformer leur conduite à l'intention créatrice de Dieu, exprimée dans la nature même du mariage et de ses actes, et manifestée par l'enseignement constant de l'Église» (Paul VI, Enc. Humanae Vitae, 25 juillet 1968, n. HV 10).
(33) L'Encyclique Humanae Vitae déclare illicite «toute action qui, soit en prévision de l'acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le développement des ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation». Le texte ajoute: «on ne peut invoquer comme raisons valables, pour justifier des actes conjugaux rendus intentionnellement inféconds, le moindre mal ou le fait que ces actes constitueraient un tout avec les actes féconds qui ont précédé ou qui suivront, et dont ils partageraient l'unique et identique bonté morale. En vérité, s'il est parfois licite de tolérer un moindre mal afin d'éviter un mal plus grand ou de promouvoir un bien plus grand, il n'est pas permis, même pour de très graves raisons, de faire le mal afin qu'il en résulte un bien, c'est-à-dire de prendre comme objet d'un acte positif de volonté ce qui est intrinsèquement un désordre et par conséquent une chose indigne de la personne humaine, même avec l'intention de sauvegarder ou de promouvoir des biens individuels, familiaux ou sociaux. C'est donc une erreur de penser qu'un acte conjugal rendu volontairement infécond, et par conséquent intrinsèquement déshonnête, puisse être rendu honnête par l'ensemble d'une vie conjugale féconde» (Paul VI, Enc. Humanae Vitae, 25 juillet 1968, n. HV 14).
«Lorsque les conjoints, en recourant à la contraception, séparent ces deux significations que le Dieu créateur a inscrites dans l'être de l'homme et de la femme comme dans le dynamisme de leur communion sexuelle, ils se comportent en "arbitres" du dessein de Dieu; ils "manipulent" et avilissent la sexualité humaine et, avec elle, leur propre personne et celle du conjoint en altérant la valeur de leur donation "totale". Ainsi, au langage originaire qui exprime naturellement la donation réciproque et totale des époux, la contraception oppose un langage objectivement contradictoire, selon lequel il ne s'agit plus de se donner totalement à l'autre; il en découle non seulement le refus positif de l'ouverture à la vie, mais aussi une falsification de la vérité intérieure de l'amour conjugal, appelé à être un don de la personne tout entière» (Jean-Paul II, Exhort. Apost. Familiaris Consortio, 22 novembre 1981, n. FC 32).
(34) «L'être humain sera respecté et traité comme personne dès sa conception et, par conséquent, à partir du moment où sont reconnus les droits de la personne humaine, parmi lesquels surtout celui qui est inviolable, le droit à la vie pour chaque être humain innocent» (Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Instruction sur le respect de la vie humaine naissante et la dignité de la procréation Donum Vitae, 22 février 1987, n. 1 ).
«La stricte connexion qui, au niveau des mentalités, existe entre la pratique de la contraception et celle de l'avortement émerge de plus en plus, ce que démontre d'une manière inquiétante la sophistication des médicaments, des dispositifs intra-utérins et des vaccins, qui, distribués avec la même facilité que pour les contraceptifs, agissent en réalité en ayant les effets de l'avortement dès les premiers stades de développement de la vie du nouvel être humain» (Jean-Paul II, Enc. Evangelium Vitae, 25 mars 1995, n. EV 13).
(35) «Si donc il existe, pour espacer les naissances, de sérieux motifs, dûs soit aux conditions physiques ou psychologiques des conjoints, soit à des circonstances extérieures, l'Église enseigne qu'il est alors permis de tenir compte des rythmes naturels, inhérents aux fonctions de la génération, pour user du mariage dans les seules périodes infécondes et régler ainsi la natalité sans porter atteinte aux principes moraux que Nous venons de rappeler.
L'Église est conséquente avec elle-même quand elle estime licite le recours aux périodes infécondes, alors qu'elle condamne comme toujours illicite l'usage des moyens directement contraires à la fécondation, même inspirés par des raisons qui peuvent paraître honnêtes et sérieuses. En réalité, il existe entre les deux cas une différence essentielle: dans le premier cas, les conjoints usent légitimement d'une disposition naturelle, dans l'autre cas, ils empêchent le déroulement des processus naturels. Ils est vrai que, dans l'un et l'autre cas, les conjoints s'accordent dans la volonté positive d'éviter l'enfant pour des raisons plausibles, en cherchant à avoir l'assurance qu'il ne viendra pas; mais il est vrai aussi que dans le premier cas seulement ils savent renoncer à l'usage du mariage dans les périodes fécondes quand, pour de justes motifs, la procréation n'est pas désirable, et en user dans les périodes agénésiques, comme manifestation d'affection et sauvegarde de mutuelle fidélité. Ce faisant, ils donnent la preuve d'un amour vraiment et intégralement honnête» (Paul VI, Enc. Humanae Vitae, 25 juillet 1968, n. HV 16).
«Lorsque les époux, en observant le recours à des périodes infécondes, respectent le lien indissoluble entre les aspects d'union et de procréation de la sexualité humaine, ils se comportent comme des "ministres" du dessein de Dieu et ils usent de la sexualité en "usufruitiers", selon le dynamisme originel de la donation "totale", sans manipulations ni altérations» (Jean-Paul II, Exhort. Apost. Familiaris Consortio, 22 novembre 1981, n. FC 32).
«La démarche de l'éducation à la vie comporte la formation des époux à la procréation responsable. Dans sa portée réelle, celle-ci suppose que les époux se soumettent à l'appel du Seigneur et agissent en interprètes fidèles de sa volonté: il en est ainsi quand ils ouvrent généreusement leur famille à de nouvelles vies, demeurant de toute manière dans une attitude d'ouverture et de service à l'égard de la vie, même lorsque, pour de motifs sérieux et dans le respect de la loi morale, les époux choisissent d'éviter une nouvelle grossesse, temporairement ou pour un temps indéterminé. La loi morale les oblige en tout cas à maîtriser les tendances de leurs instincts et de leurs passions et à respecter les lois biologiques inscrites dans leurs personnes. C'est précisément cette attitude qui rend légitime, pour aider l'exercice de la responsabilité dans la procréation, le recours aux méthodes naturelles de régulation de la fertilité» (Jean-Paul II, Enc. Evangelium Vitae, 25 mars 1995, n. EV 97).
(36) 3 Jean-Paul II, Enc. Dives in Misericordia, 30 novembre 1980, n. DM 6.
(37) «Comme à l'autel où il célèbre l'Eucharistie, et comme en chacun des sacrements, le prêtre, ministre de la Pénitence, agit "in persona Christi". Le Christ, qui est rendu présent par le prêtre et qui accomplit par lui le mystère de la rémission des péchés, apparaît bien comme frère de l'homme, pontife miséricordieux, fidèle et compatissant, pasteur toujours à la recherche de la brebis perdue, médecin qui guérit et réconforte, maître unique qui enseigne la vérité et montre les chemins de Dieu, juge des vivants et des morts, qui juge selon la vérité et non d'après les apparences» (JeanPaul II, Exhort Apost. post-synodale Reconciliatio et Paenitentia, 2 décembre 1984, n. RP 29).
«En célébrant le sacrement de la Pénitence, le prêtre accomplit le ministère du Bon Pasteur qui cherche la brebis perdue, celui du Bon Samaritain qui panse les blessures, du Père qui attend le Fils prodigue et l'accueille à son tour, du juste juge qui ne fait pas acception de personne et dont le jugement est à la fois juste et miséricordieux. Bref, le prêtre est le signe et l'instrument de l'amour miséricordieux de Dieu envers le pécheur» (Catéchisme de l'Église Catholique, n. CEC 1465).
(38) Congrégation du Saint Office, Normae quaedam de agendi ratione confessariorum circa sextum Decalogi praeceptum, 16 mai 1943.
(39) «Que le prêtre procède avec prudence et discrétion quand il pose des questions, en tenant compte de la condition et de l'âge du pénitent, et qu'il s'abstienne de s'enquérir du nom du complice» (Code de droit canonique, Canon CIC 979).
«La pédagogie concrète de l'Église doit toujours être liée à sa doctrine et jamais séparée d'elle. Je le répète, avec la même conviction que mon prédécesseur: "Ne diminuer en rien la salutaire doctrine du Christ est une forme éminente de charité envers les âmes"» (Jean-Paul II, Exhort. Apost., Familiaris Consortio, 22 novembre 1981, n. FC 33).
(40) Cf. Denzinger-Schönmetzer, Enchiridion Symbolorum, DS 3187.
(41) «L'aveu au prêtre constitue une partie essentielle du sacrement de Pénitence: "Les pénitents doivent, dans la confession, énumérer tous les péchés mortels dont ils ont conscience après s'être examinés sérieusement, même si ces péchés sont très secrets et s'ils ont été commis seulement contre les deux préceptes du Décalogue, car parfois ces péchés blessent plus grièvement l'âme et sont plus dangereux que ceux qui ont été commis au su de tous"» (Catéchisme de l'Église Catholique, n. CEC 1456).
(42) 3 «Si - au contraire - l'ignorance est invincible, ou le jugement erroné sans responsabilité du sujet moral, le mal commis par la personne ne peut lui être imputé. Il n'en demeure pas moins un mal, une privation, un désordre. Il faut donc travailler à corriger la conscience morale de ses erreurs» (Catéchisme de l'Église Catholique, n. CEC 1793).
«Le mal commis à cause d'une ignorance invincible ou d'une erreur de jugement non coupable peut ne pas être imputable à la personne qui le commet; mais, même dans ce cas, il n'en demeure pas moins un mal, un désordre par rapport à la vérité sur le bien» (Jean-Paul II, Enc. Veritatis Splendor, 8 août 1993, n. VS 63).
(43) «Les époux, dans la sphère de leur vie morale, sont eux aussi appelés à cheminer sans se lasser, soutenus par le désir sincère et agissant de mieux connaître les valeurs garanties et promues par la loi divine, avec la volonté de les incarner de façon droite et généreuse dans leurs choix concrets. Ils ne peuvent toutefois considérer la loi comme un simple idéal à atteindre dans le futur, mais ils doivent la regarder comme un commandement du Christ Seigneur leur enjoignant de surmonter sérieusement les obstacles. "C'est pourquoi ce qu'on appelle la 'loi de gradualité' ou voie graduelle ne peut s'identifier à la 'gradualité de la loi', comme s'il y avait, dans la loi divine, des degrés et des formes de préceptes différents selon les personnes et les situations diverses. Tous les époux sont appelés à la sainteté dans le mariage, selon la volonté de Dieu, et cette vocation se réalise dans la mesure où la personne humaine est capable de répondre au précepte divin, animée d'une confiance sereine en la grâce divine et en sa propre volonté". De même il appartient à la pédagogie de l'Église de faire en sorte que, avant tout, les conjoints reconnaissent clairement la doctrine d'Humanae Vitae comme norme pour l'exercice de la sexualité et s'attachent sincèrement à établir les conditions nécessaires à son observation» (Jean-Paul II, Exhort. Apost. Familiaris Consortio, 22 novembre 1981, n. FC 34).
(44) «Dans ce contexte se situe une juste ouverture à la miséricorde de Dieu pour le pécheur qui se convertit et à la compréhension envers la faiblesse humaine. Cette compréhension ne signifie jamais que l'on compromet ou que l'on fausse la mesure du bien et du mal pour l'adapter aux circonstances. Tandis qu'est humaine l'attitude de l'homme qui, ayant péché, reconnaît sa faiblesse et demande miséricorde pour sa faute, inacceptable est au contraire l'attitude de celui qui fait de sa faiblesse le critère de la vérité sur le bien, de manière à pouvoir se sentir justifié par lui seul, sans même avoir besoin de recourir à Dieu et à sa miséricorde. Cette dernière attitude corrompt la moralité de toute la société, parce qu'elle enseigne le doute sur l'objectivité de la loi morale en général et le refus du caractère absolu des interdits moraux portant sur des actes humains déterminés, et elle finit par confondre tous les jugements de valeur» (Jean-Paul II, Enc. Veritatis Splendor, 8 août 1993, n. VS 104).
(45) 3 «S'il n'y a pas de doute pour le confesseur sur les dispositions du pénitent, et que celui-ci demande l'absolution, cette dernière ne sera ni refusée, ni différée» (Code de droit canonique, can. CIC 980).
(46) «L'Église le sait fort bien aussi: il n'est pas rare qu'un des deux époux subisse le péché plus qu'il ne le commet, lorsque, pour une raison tout à fait grave, il laisse se produire une perversion de l'ordre, qu'il ne veut pas lui-même; il en reste, par suite, innocent pourvu qu'alors il se souvienne aussi de la loi de charité, et ne néglige pas de dissuader et d'éloigner du péché son conjoint» (Pie XI, Enc. Casti Connubii, AAS 22 1930)
(47) 3 Cf. Denzinger-Schönmetzer, Enchiridion Symbolorum, DS 2795 DS 3634.
(48) «Du point de vue moral, il n'est jamais licite de coopérer formellement au mal. Cette coopération a lieu lorsque l'action accomplie, ou bien de par sa nature, ou bien de par la qualification qu'elle prend dans un contexte concret, se caractérise comme une participation directe à un acte contre la vie humaine innocent ou comme l'assentiment donné à l'intention immorale de l'agent principale» (Jean-Paul II, Enc. Evangelium Vitae, 25 mars 1995, n. EV 74).
(49) «Cette discipline, propre à la pureté des époux, bien loin de nuire à l'amour conjugal, lui confère au contraire une plus haute valeur humaine. Elle exige un effort continuel, mais grâce à son influence bienfaisante, les conjoints développent intégralement leur personnalité en s'enrichissant de valeurs spirituelles: elle apporte à la vie familiale des fruits de sérénité de paix, et elle facilite la solution d'autres problèmes; elle favorise l'attention à l'autre conjoint, aide les époux à bannir l'égoïsme, ennemi du véritable amour, et approfondit leur sens de responsabilité. Les parents acquièrent par là la capacité d'une influence plus profonde et plus efficace pour l'éducation des enfants; l'enfance et la jeunesse grandissent dans la juste estime des valeurs humaines et dans le développement serein et harmonieux de leurs facultés spirituelles et sensibles» (Paul VI, Enc. Humanae Vitae, 25 juillet 1968, n. HV 21).
(50) Pour les prêtres, «la première tâche - spécialement pour ceux qui enseignent la théologie morale - est d'exposer sans ambiguïté l'enseignement de l'Église sur le mariage. Soyez les premiers à donner, dans l'exercice de votre ministère, l'exemple d'un assentiment loyal, interne et externe, au Magistère de l'Église. Cet assentiment est dû, vous le savez, non pas tant à cause des motifs allégués que plutôt en raison de la lumière de l'Esprit-Saint, dont les pasteurs bénéficient à un titre particulier pour exposer la vérité.
Vous savez aussi qu'il est de souveraine importance, pour la paix des consciences et pour l'unité du peuple chrétien, que dans le domaine de la morale comme dans celui du dogme, tous s'en tiennent au Magistère de l'Église et parlent un même langage. Aussi est-ce de toute Notre âme que Nous vous renouvelons l'appel angoissé du grand Apôtre Paul: "Je vous en conjure, Frères, par le nom de Notre Seigneur Jésus-Christ, ayez tous un même sentiment; qu'il n'y ait point parmi vous de divisions, mais soyez tous unis dans le même esprit et dans la même pensée".
Ne diminuer en rien la salutaire doctrine du Christ est une forme éminente de charité envers les âmes. Mais cela doit toujours être accompagné de la patience et de la bonté dont le Seigneur lui-même a donné l'exemple en traitant avec les hommes. Venu non pour juger, mais pour sauver, il fut certes intransigeant avec le mal, mais miséricordieux envers les personnes» (Paul VI, Enc. Humanae Vitae, 25 juillet 1968, nn. HV 28-29).
(51) «Devant le problème d'une honnête régulation des naissances, la communauté ecclésiale doit aujourd'hui s'efforcer de susciter des convictions et d'offrir une aide concrète à ceux qui veulent vivre la paternité et la maternité de façon vraiment responsable.
En ce domaine, l'Église se réjouit des résultats auxquels sont parvenues les recherches scientifiques pour une connaissance plus précise des rythmes de la fécondité féminine et elle stimule un développement plus approfondi et plus décisif de telles études. Mais en même temps elle se doit de solliciter avec une vigueur nouvelle la responsabilité de tous ceux qui - médecins, spécialistes, conseillers conjugaux, éducateurs, couples - peuvent aider efficacement les conjoints à vivre leur amour dans le respect de la structure et des finalités de l'acte conjugal qui l'exprime. Cela signifie des efforts plus étendus, plus décisifs et plus systématiques pour faire connaître, estimer et appliquer les méthodes naturelles de régulation de la fécondité.
Un témoignage précieux peut et doit être donné par les époux qui, grâce à l'effort de continence périodique, sont parvenus à une responsabilité personnelle plus mûre devant l'amour et la vie. Comme l'écrivait Paul VI: "c'est à eux que le Seigneur confie la tâche de rendre visibles aux hommes la sainteté et la douceur de la loi qui unit l'amour mutuel des époux à leur coopération à l'amour de Dieu auteur de la vie humaine"» (Jean-Paul II, Familiaris Consortio, 22 novembre 1981, n. FC 35).
(52) «Depuis le 1er siècle, l'Église a affirmé la malice morale de tout avortement provoqué. Cet enseignement n'a pas changé. Il demeure invariable. L'avortement direct, c'est-à-dire voulu comme une fin ou comme un moyen, est gravement contraire à la loi morale» (Catéchisme de l'Église Catholique n. CEC 2271; cf. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Déclaration sur l'avortement, 18 novembre 1974).
«La gravité morale de l'avortement provoqué apparaît dans toute sa vérité si l'on reconnaît qu'il s'agit d'un homicide et, en particulier, si l'on considère les circonstances spécifiques qui le qualifient. Celui qui est supprimé est un être humain qui commence à vivre, c'est-à-dire l'être qui est dans l'absolu, le plus innocent qu'on puisse imaginer» (Jean-Paul II, Enc. Evangelium Vitae, 25 mars 1995, n. EV 58).
(53) Il faut rappeler que «ipso iure» la faculté d'absoudre au for interne en la matière, comme pour toutes les censures non réservées au Siège Apostolique et non déclarées, appartient à tout évêque même titulaire, au pénitencier diocésain ou d'une église collégiale (can. CIC 508), ainsi qu'aux chapelains des maisons de soins, de prisons, et durant les voyages maritimes (can. CIC 566 $ 2). Les confesseurs appartenant à un Ordre mendiant ou à certaines Congrégations religieuses modernes jouissent par privilège de la faculté d'absoudre de la censure relative à l'avortement.
(54) Cf. Jean-Paul II, Enc. Dives in Misericordia, 30 novembre 1980, n. DM 14.
1997 Vade-mecum pour les confesseurs 126