Homéliaire patristique 34

5e dimanche de Pâques A

34 Évangile

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (
Jn 14,1-12)

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples: "Ne soyez donc pas bouleversés: vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi."

Homélie

Avançons par le chemin qu'est le Christ

Homélie de saint Ambroise (+ 397)

Du bien de la mort, 12, 52-55; CSEL 32, 747-750.

Avançons hardiment vers notre Rédempteur Jésus, rejoignons hardiment l'assemblée des saints, le concile des justes. Car nous irons vers ceux qui sont nos frères, vers ceux qui nous ont instruits dans la foi. Ainsi, même si nos oeuvres sont insuffisantes, que la foi vienne à notre secours et préserve notre héritage. <>

Le Seigneur sera la lumière de tous, et cette vraie lumière qui éclaire tout homme (Jn 1,9) brillera pour tous. Nous irons là où le Seigneur Jésus a préparé des demeures pour ses serviteurs, afin que là où il est, nous soyons nous aussi, car telle est sa volonté. Quelles sont ces demeures? Écoutons-le en parler: Dans la maison de mon Père il y a beaucoup de demeures. Et il nous dit ce qu'il veut: Je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous soyez vous aussi (Jn 14,2-3).

Mais, me direz-vous, il ne parlait ainsi qu'à ses disciples, c'est à eux seuls qu'il promettait ces nombreuses demeures; et où voyez-vous qu'on viendra de partout prendre part au banquet dans le royaume de Dieu?

Comment pouvez-vous mettre en doute l'efficacité de la parole divine? Pour le Christ, vouloir, c'est réaliser. Enfin il a montré le lieu et le chemin, quand il a dit: Où je vais, vous le savez, et vous savez le chemin (Jn 14,4). Le lieu, c'est chez le Père; le chemin, c'est le Christ, comme il l'a dit lui-même: Moi je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi (Jn 14,7).

Entrons dans ce chemin, attachons-nous à la vérité, suivons la vie. Le chemin est ce qui conduit, la vérité est ce qui affermit, la vie est ce qui se donne de soi-même. Et pour que nous comprenions bien ce qu'il veut, il ajoutera plus loin: Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, pour qu'ils contemplent ma gloire, Père (cf. Jn 17,24). Il est beau de voir que ce qu'il avait promis auparavant, maintenant il le demande. En effet, parce qu'il avait promis d'abord et qu'il demande maintenant, et non pas le contraire, on voit qu'il a promis d'abord comme étant maître du don, conscient de sa puissance; ensuite il a demandé au Père, comme étant l'interprète de la piété filiale. Il a promis d'abord, pour que vous reconnaissiez son pouvoir. Il a demandé ensuite, pour que vous compreniez sa piété envers le Père.

Nous te suivons, Seigneur Jésus. Mais pour que nous te suivions, appelle-nous, parce que, sans toi, nul ne montera vers toi. Car tu es le chemin, la vérité, la vie. Tu es aussi notre secours, notre foi, notre récompense. Ceux qui sont à toi, accueille-les, toi qui es le chemin; fortifie-les, toi qui es la vérité; vivifie-les, toi qui es la vie.

Prière

Dieu qui as envoyé ton Fils pour nous sauver et pour faire de nous tes enfants d'adoption, regarde avec bonté ceux que tu aimes comme un père; puisque nous croyons au Christ, accorde-nous la vraie liberté et la vie éternelle. Par Jésus Christ.


6e dimanche de Pâques A

35 Évangile

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (
Jn 14,15-21)

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples: "Si vous m'aimez, vous resterez fidèles à mes commandements."

Homélie

L'envoi de l'autre Défenseur

Homélie de saint Jean Chrysostome (+ 407)

Homélie 75, 1; PG 59, 403-405.

Si vous m'aimez, vous resterez fidèles à mes commandements (Jn 14,15-18). Je vous ai donné ce commandement de vous aimer les uns les autres, de pratiquer entre vous ce que moi-même ai fait pour vous. C'est cela l'amour: obéir à ces commandements, et ressembler à celui que vous aimez. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur. Nouvelle parole, pleine de délicatesse. Parce que les disciples ne connaissaient pas encore le Christ d'une manière parfaite, on pouvait penser qu'ils regretteraient vivement sa société, ses entretiens, sa présence selon la chair, et que rien ne pourrait les consoler de son départ. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur, c'est-à-dire: un autre tel que moi. <>

C'est quand le Christ les eut purifiés par son sacrifice que l'Esprit Saint descendit en eux. pourquoi n'est-il pas venu pendant que Jésus était avec eux? Parce que le sacrifice n'avait pas été offert. C'est seulement lorsque le péché eut été enlevé et que les disciples furent envoyés affronter les périls du combat, qu'il leur fallut un entraîneur. Mais alors, pourquoi l'Esprit n'est-il pas venu aussitôt après la résurrection? Afin qu'ayant un plus vif désir de le recevoir, ils l'accueillent avec une plus grande reconnaissance. Tandis que le Christ était avec eux, ils n'étaient pas affligés; lorsqu'il fut parti, leur solitude les plongea dans une crainte profonde; ils allaient donc accueillir l'Esprit avec beaucoup d'ardeur.

Il sera pour toujours avec vous. Cela signifie clairement qu/il ne vous quittera jamais. Il ne fallait pas qu'en entendant parler d'un Défenseur, ils imaginent une seconde incarnation et espèrent la voir de leurs yeux. Il rectifie donc leur pensée en disant: Le monde est incapable de le recevoir parce qu'il ne le voit pas. Car il ne sera pas avec vous de la même manière que moi, mais c'est dans vos âmes qu'il habitera, comme le signifient ces paroles: Il est en vous. Et il l'appelle l'Esprit de vérité parce qu'il leur fera connaître le vrai sens des préfigurations de la Loi ancienne.

Il sera pour toujours avec vous. Qu'est-ce que cela veut dire? Ce qu'il dit de lui-même: Voici que je suis avec vous. Mais d'une façon différente, et il insinue que le Défenseur ne souffrira pas comme le Christ, et que lui ne vous quittera pas. Le monde est incapable de le recevoir parce qu'il ne le voit pas. Quoi donc? Serait-il visible pour les autres? Nullement. Il parle ici de la connaissance par l'esprit, puisqu'il ajoute aussitôt: Et ne le connaît pas. Nous savons qu'il emploie le mot "voir" au sens de connaissance très claire. Par "le monde" il entend ici les méchants, et c'est là un réconfort pour les disciples, que leur soit accordé un don de choix. <>

Il annonce un Défenseur autre que lui; il affirme que ce Défenseur ne les quittera pas; il ajoute qu'il viendra uniquement pour eux, comme le Christ lui-même est venu. Il déclare enfin qu'il va demeurer e n eux, mais ce n'est pas ainsi qu'il dissipe leur chagrin, car c'est lui qu'ils veulent, c'est sa compagnie. Et il dit pour les apaiser: Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous.

Ne craignez pas, dit-il. Si j'ai promis d'envoyer un autre Défenseur, ce n'est pas que je veuille vous abandonner pour toujours. En disant: Pour qu'il soit toujours avec vous, ce n'est pas en ce sens que je ne vous verrai plus. Car, moi aussi, je reviens vers vous, je ne vous laisserai pas orphelins.

Prière

Dieu tout-puissant, accorde-nous, en ces jours de fête, de célébrer avec ferveur le Christ ressuscité: que le mystère de Pâques dont nous faisons mémoire reste présent dans notre vie et la transforme. Par Jésus Christ.


Ascension du Seigneur A

36 Évangile

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (
Mt 28,16-20)

Au temps de Pâques, les onze disciples s'en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes.

Homélie

au choix

Le mystère de l'Ascension

Homélie de saint Léon le Grand (+ 461)

Sermon 74, 1-2; CCL 138 A, 455-457.

Le mystère de notre salut, ce salut que le Créateur de l'univers a estimé au prix de son sang, depuis le jour de sa naissance corporelle jusqu'à l'issue de sa Passion, ce mystère s'est accompli selon une dispensation marquée par l'humilité. Et bien que, même à travers la condition de serviteur, les signes de la divinité du Christ aient rayonné, toute l'action de cette période a consisté essenti ellement à démontrer la vérité de l'incarnation.

Mais après la Passion, une fois rompus les liens de la mort qui, en s'attaquant à celui qui n'avait pas connu le péché, avait perdu toute sa virulence, la faiblesse se changea en force, la mortalité en éternité, et l'opprobre en cette gloire que le Seigneur Jésus fit voir à beaucoup, par des preuves nombreuses et manifestes, jusqu'à ce qu'il conduisît aux cieux ce triomphe de la victoire qu'il avait rapportée du séjour des morts.

Dans la solennité pascale, la résurrection du Seigneur était la cause de notre joie; de même sa montée au ciel nous donne lieu de nous réjouir, puisque nous commémorons et vénérons ce grand jour où notre pauvre nature, en la personne du Christ, a été élevée plus haut que toute l'armée des cieux, plus haut que tous les choeurs des anges, plus haut que toutes les puissances du ciel, jusqu'à s'asseoir auprès de Dieu le Père. C'est sur cette disposition des oeuvres divines que nous sommes fondés et construits. La grâce de Dieu devient en effet plus admirable lorsque, les hommes ayant vu disparaître ce qui leur inspirait de l'adoration, leur foi n'a pas connu le doute, leur espérance n'a pas été ébranlée, leur charité ne s'est pas refroidie.

Voilà en quoi consiste la force des grands esprits, telle est la lumière des âmes pleines de foi: croire sans hésitation ce que les yeux du corps ne voient pas, fixer son désir là où le regard ne parvient pas. Mais comment une telle piété pourrait-elle naître en nos coeurs, comment pourrait-on être justifié par la foi, si notre salut ne consistait qu'en des réalités offertes à nos yeux? C'est ce qui explique la parole de Dieu à cet homme que l'on voyait douter de sa résurrection s'il n'explorait pas, par la vue et le toucher, les marques laissées dans sa chair par la Passion: Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu (Jn 20,29).

Pour que nous puissions, mes bien-aimés, être capables de cette béatitude, notre Seigneur Jésus Christ, après avoir accompli tout ce qui correspond à la prédication évangélique et aux mystères du Nouveau Testament, le quarantième jour après sa résurrection, en présence de ses disciples, s'est élevé au ciel et a mis un terme à sa présence corporelle pour demeurer à la droite du Père. Il y demeurera jusqu'à ce que soient accomplis les temps prévus pour que se multiplient les fils de l'Église, et pour que lui-même vienne juger les vivants et les morts, dans cette même chair avec laquelle il est monté au ciel.

C'est pourquoi ce qui était visible chez notre Rédempteur est passé dans les mystères sacramentels. Et pour rendre la foi plus pure et plus ferme, la vue a été remplacée par l'enseignement: c'est à l'autorité de celui-ci que devaient obéir les coeurs des croyants, éclairés par les rayons du ciel.

ou bien

Désormais notre chair se trouve au ciel

Homélie attribuée à saint Jean Chrysostome (+ 407)

Sur l'Ascension, 16-17, PG 52, 789-792.

Dieu et les hommes sont devenus une seule race. Voilà pourquoi saint Paul a dit: Nous sommes de la race de Dieu (Ac 17,29). Il dit encore ailleurs: Nous sommes le corps du Christ et, chacun pour sa part, les membres de sa chair (1Co 12,27). C'est-à-dire: Nous sommes devenus sa parenté, par la chair qu'il a assumée. Nous avons donc, grâce à lui, une garantie au ciel: la chair qu'il a prise de nous, et ici-bas: l'Esprit Saint qui demeure en nous. <>

Comment vous étonnez-vous que l'Esprit Saint est à la fois avec nous et au ciel, quand le corps du Christ est en même temps au ciel et avec nous? Le ciel a possédé ce corps sacré, et la terre a reçu l'Esprit Saint. Le Christ vint et apporta le Saint-Esprit, puis il monta au ciel et y emmena notre corps. <>

Quel plan divin redoutable et étonnant! O grand roi, magnifique en toute chose! Comme disait le prophète: O Seigneur, notre Dieu, qu'il est grand ton nom par toute la terre (Ps 8,2)! <>

La divinité fut élevée. Exactement il est dit: Ils le virent s'élever (Ac 1,9), lui qui est grand en tout, le grand Dieu, le grand Seigneur, qui est aussi le grand roi sur toute la terre (Ac 1,9)! Grand prophète, grand prêtre, grande lumière, il est grand en toute chose. Et non seulement il est grand par sa divinité, mais aussi selon la chair, car il est grand prêtre et grand prophète. Comment cela? Écoutez saint Paul: En lui nous avons le grand prêtre par excellence, celui qui a pénétré au-delà des cieux. Demeurons fermes dans la foi (He 4,14). Car, s'il est grand prêtre et grand prophète, il est bien vrai que Dieu a visité son peuple, et qu'il a suscité un grand prophète en Israël. S'il est un grand prêtre, un grand prophète, un grand roi, il est aussi une grande lumière: La Galilée des nations, le peuple qui marchait dans les ténèbres, a vu une grande lumière (Is 9,1-2).

Nous avons donc le gage de notre vie dans le ciel, où nous sommes montés avec le Christ. Nous serons donc emportés sur les nuées, si nous sommes dignes d'aller à sa rencontre. Car le coupable ne va pas au-devant de son juge: il comparaît seulement devant lui. <>

Prions, mes bien-aimés, et demandons de nous trouver dans le petit nombre de ceux qui se porteront au-devant du Christ. Tous n'ont pas vécu de la même manière. Chacun recevra son salaire selon la peine qu'il se sera donnée (1Co 3,8). Que jamais la parole de Dieu ne soit donc arrêtée, mais qu'en vérité nous soyons tous pleins d'assurance dans l'amour du Christ, pour nourrir son peuple et prendre soin des âmes. <> On peut tromper les hommes par des paroles mensongères, mais aux yeux de Dieu nous paraîtrons tels que nous sommes. <> Celui qui sait tout, est témoin que nous désirons la paix, que nous la hâtons, la convoitons. <> Aucun de ceux qui attendent de Dieu leur récompense ne fait injure au tribunal en défendant sa cause. Mais Dieu a le pouvoir de donner la paix, d'assurer la paix, de répartir la paix entre ceux qui proclament la foi et leurs auditeurs, entre les enseignants et les enseignés, afin qu'après avoir commencé par la paix et continué par la paix, nous persévérions tous dans la paix, et que nous rendions tous gloire au Dieu de paix, au Père, au Fils et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et pour les siècles des siècles. Amen.

Prière

Dieu qui élèves le Christ au-dessus de tout, ouvre-nous à la joie et à l'action de grâce, car l'Ascension de ton Fils est déjà notre victoire; nous sommes les membres de son corps, il nous a précédés dans la gloire auprès de toi, et c'est là que nous vivons en espérance. Par Jésus Christ.


7e dimanche de Pâques A

37 Évangile

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (
Jn 17,1-11)

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il leva les yeux au ciel et pria ainsi: "Père, l'heure est venue. Glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie."

Homélie

au choix

La gloire du Christ, c'est sa croix

Homélie de saint Jean Chrysostome (+ 407)

Homélie sur: "Père, si c'est possible", PG 51, 34-35.

A l'approche de sa mort, le Sauveur s'écriait: Père, l'heure est venue, glorifie ton Fils (Jn 17,1). Or, sa gloire, c'est la croix. Comment donc pourrait-il avoir cherché à éviter ce qu'il sollicite à un autre moment? Que sa gloire soit la croix, l'Évangile nous l'enseigne en disant: L'Esprit Saint n'avait pas encore été donné, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié (Jn 7,39). Voici le sens de cette parole: la grâce n'avait pas encore été donnée, parce que le Christ n'était pas encore monté sur la croix pour mettre fin à l'hostilité entre Dieu et les hommes. En effet, c'est la croix qui a réconcilié les hommes avec Dieu, qui a fait de la terre un ciel, qui a réuni les hommes aux anges. Elle a renversé la citadelle de la mort, détruit la puissance du démon, délivré la terre de l'erreur, posé les fondements de l'Église. La croix, c'est la volonté du Père, la gloire du Fils, la jubilation de l'Esprit Saint. Elle est l'orgueil de saint Paul: Que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste mon seul orgueil (Ga 6,14)!

La croix est plus éclatante que le soleil, plus brillante que ses rayons. Car, lorsque le soleil s'obscurcit, c'est alors que la croix étincelle; et le soleil s'obscurcit non en ce sens qu'il serait anéanti, mais qu'il est vaincu par la splendeur de la croix. La croix a déchiré l'acte de notre condamnation, elle a brisé les chaînes de la mort. La croix est la manifestation de l'amour de Dieu: Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que tout homme qui croit en lui ne périsse pas (Jn 3,16).

La croix a ouvert le paradis, elle y a introduit le malfaiteur et elle a ramené au Royaume des cieux le genre humain voué à la mort, devenu indigne de la terre elle-même.

Puisque tous ces biens nous sont venus et nous viennent encore par la croix, comment le Sauveur aurait-il pu la refuser? Et s'il ne l'avait pas voulue, qui aurait pu l'y forcer? Pourquoi aurait-il envoyé des prophètes annoncer qu'il serait crucifié, si cela ne devait pas se faire, et qu'il ne l'eût pas voulu? Pour quel motif désignait-il la croix par le mot de "coupe", s'il ne voulait pas être crucifié? C'est ainsi qu'il montre combien il la désirait. De même que boire une coupe est doux aux assoiffés, de même pour lui être mis en croix. C'est pourquoi il a déclaré: J'ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous (Lc 22,15), quand il savait qu'il serait crucifié le lendemain.

Lui qui appelle ce sacrifice "sa gloire", qui réprimande le disciple qui veut l'en détourner, qui se fait reconnaître pour le Bon Pasteur à ce qu'il donne sa vie pour ses brebis, lui qui affirme désirer ardemment l'heure de sa Passion et qui s'y présente de son plein gré, comment demanderait-il qu'elle n'ait pas lieu?

ou bien

Le Fils, empreinte de la gloire du Père

Homélie de saint Cyrille d'Alexandrie (+ 444)

Commentaire sur l'évangile de Jean, 11,7; PG 74, 497-499.

Notre Sauveur affirme avoir glorifié le nom de Dieu son Père, ce qui veut dire qu'il a rendu sa gloire illustre et éclatante par toute la terre. Comment cela? En se montrant lui-même son témoin et son annonciateur par des oeuvres extraordinaires. En effet, le Père est glorifié dans le Fils, comme dans une image et une empreinte de sa forme et de sa figure. Car les empreintes reflètent toujours la beauté de leurs archétypes.

Donc, le Fils unique a été glorifié, lui qui est substantiellement la sagesse et la vie, le créateur et l'architecte de l'univers, plus fort que la mort et la corruption, pur, immaculé, miséricordieux, saint, plein de bonté. Que son Père soit tout cela, c'est évident, car il ne peut pas différer en sa nature de celui qui procède de lui par nature. Le Père a donc rayonné dans la gloire du Fils comme dans l'image et l'empreinte de sa forme. <>

Le Fils a fait connaître le nom du Père non seulement en le révélant et en nous donnant un enseignement exact sur sa divinité. Car tout cela était proclamé avant la venue du Fils, par l'Écriture inspirée. Mais aussi en nous enseignant non seulement qu'il est vraiment Dieu, mais qu'il est aussi vraiment Père, et vraiment qualifié ainsi, ayant en lui-même et produisant hors de lui-même son Fils, co-éternel à sa nature.

Le nom de Père convient à Dieu plus proprement que le nom de Dieu: celui-ci est un nom de dignité, celui-là signifie une propriété substantielle. Car qui dit Dieu dit le Seigneur de l'univers. Mais celui qui nomme le Père précise la propriété de la personne: il montre que c'est lui qui engendre. Que ce nom de Père soit plus vrai et plus propre que celui de Dieu, le Fils lui-même nous le montre par l'emploi qu'il en fait. Il disait parfois, non pas "Moi et Dieu" mais: Moi et le Père, nous sommes un (Jn 10,30). Et il disait aussi: C'est lui, le Fils, que Dieu le Père a marqué de son empreinte (Jn 6,27).

Mais quand il a prescrit à ses disciples de baptiser toutes les nations, il a expressément ordonné que cela se ferait non pas au nom de Dieu, mais au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.

Prière

Entends notre prière, Seigneur: nous croyons que le Sauveur des hommes est auprès de toi dans la gloire; fais-nous croire aussi qu'il est encore avec nous jusqu'à la fin des temps, comme il nous l'a promis. Lui qui règne.


Pentecôte A

38 Évangile

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (
Jn 20,19-23)

C'était après la mort de Jésus, le soir du premier jour de la semaine. Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. Jésus vint, et il était là au milieu d'eux.

Homélie

au choix

Le double don du baptême dans l'Esprit

Homélie de Rupert de Deutz (+ 1129)

Sur l'évangile de saint Jean, 2, CCM 9, 61-62

Quand le Christ baptise dans le Saint-Esprit, il donne d'abord la rémission des péchés. Mais il donne aussi, en second lieu, l'ornement de diverses grâces. Car il a parlé de la grâce du pardon des péchés le jour de sa résurrection, quand, en soufflant sur ses disciples, qu'il avait déjà lavés de leurs péchés dans son sang, il a dit: Recevez l'Esprit Saint. Et il affirme qu'il le leur donne pour la rémission des péchés puisqu'il ajoute aussitôt: Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, et ceux à qui vous les maintiendrez, ils leur seront maintenus (Jn 20,22-23).

Sur cette distribution des dons par laquelle, nous venons de le dire, il confère l'ornement de ses grâces, saint Luc nous rapporte, dans les Actes des Apôtres, cette parole de Jésus: Jean a baptisé avec de l'eau; mais vous, c'est dans l'Esprit Saint que vous serez baptisés d'ici quelques jours (Ac 1,5).

Le double don de ce baptême est exprimé par saint Jean Baptiste qui dit, chez les évangélistes Matthieu et Luc: Lui qui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu (Mt 3,11 Lc 3,16). Car il nous baptise par l'Esprit Saint quand la grâce invisible de cet Esprit descend dans la fontaine baptismale et remet tous leurs péchés à ceux qui reçoivent le baptême. Il baptise en outre par le feu lorsqu'il les rend embrasés par la ferveur du Saint-Esprit, forts dans l'amour et constants dans la foi, brillants de science et brûlants de zèle.

Dans cette rémission des péchés, on ne trouve aucune division; c'est d'une façon égale et uniforme qu'une seule et même grâce vient sur tous, mais en délivrant de toutes nos iniquités et en jetant au fond de la mer tous nos péchés.

Au contraire, dans les dons de la grâce, tous n'en reçoivent pas autant, lorsque l'un reçoit le don de la foi, l'autre le langage de la connaissance de Dieu ou de la sagesse, un autre le don de parler en langues, un autre le don d'interpréter, et ainsi de suite. Mais celui qui agit en tout cela, c'est le même et unique Esprit: il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté (cf. 1Co 12,8-11).

Chez les saints du Nouveau Testament, nous voyons ces charismes donnés par celui qui baptise, nous voyons ces marques éclatantes d'un baptême de gloire que nul d'entre eux, d'après l'Écriture, n'a reçu avant d'avoir été baptisé pour la rémission des péchés. Sauf dans le cas de Corneille et de ses compagnons: comme Pierre était encore en train de les instruire, le Saint-Esprit tomba sur eux, et ils se mirent à parler en langues et à glorifier Dieu.

Or, si quelques Pères de l'Ancien Testament ont reçu le don des miracles, beaucoup reçurent le don de prophétie, alors qu'ils n'avaient pas été baptisés en rémission des péchés. Car il est certain que tous furent baptisés quand le Christ, mort sur la croix, répandit un flot de sang et d'eau de son côté percé par la lance, pour la purification de l'Église universelle. Celle-ci englobe tous les hommes, depuis l'origine du monde, depuis le premier des justes, Abel, jusqu'au bandit crucifié avec le Christ, à l'heure même de sa mort. Car, alors que cette effusion si précieuse et si salutaire n'avait pas encore jailli du côté du Christ, ce bandit reconnut qu'il était le Seigneur en croyant à la venue future de son règne, et il acheta son entrée dans celui-ci par cette confession de foi imprévue.

ou bien

L'Esprit donné à l'Église

Homélie de saint Augustin (+ 430)

Sermon 271, éd des Mauristes 5, 1102-1103

Nous avons vu avec joie, mes frères, se lever ce jour de la Pentecôte, où la sainte Église resplendit aux yeux des fidèles et enflamme leurs coeurs. Car nous célébrons ce jour où notre Seigneur Jésus Christ, après sa résurrection et la gloire de son ascension, a envoyé le Saint-Esprit. Il avait dit, comme l'Évangile nous le rapporte: Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive, celui qui croit en moi! Comme dit l'Écriture: Des fleuves d'eau vive jailliront de son coeur. L'Évangéliste donne alors cette explication: En disant cela, il parlait de l'Esprit Saint, l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en Jésus. En effet, l'Esprit n'avait pas encore été donné, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié par le Père (Jn 7,37-39).

Il restait donc, après la glorification de Jésus, sa résurrection d'entre les morts et sa montée aux cieux, que l'Esprit Saint fût donné, après avoir été envoyé par celui qui l'avait promis. Et c'est ce qui s'est produit.

En effet, après avoir vécu avec ses disciples pendant les quarante jours qui suivirent sa résurrection, le Seigneur monta au ciel, et, le cinquantième jour, que nous célébrons aujourd'hui, il envoya le Saint-Esprit, ainsi qu'il est écrit: Soudain il vint du ciel un bruit pareil à celui d'un violent coup de vent: il virent apparaître comme une sorte de feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d'eux. Ils se mirent à parler en d'autres langues, et chacun s'exprimait selon le don de l'Esprit (Ac 2,2-4).

Ce souffle purifiait les coeurs de leur paille charnelle; ce feu consumait le foin de l'ancienne convoitise; ces langues que parlaient les Apôtres comblés de l'Esprit Saint préfiguraient la diffusion de l'Église par les langues de toutes les nations. Car, de même qu'après le déluge l'impiété des hommes édifia une haute tour contre le Seigneur, quand le genre humain mérita d'être divisé par des langues diverses si bien que chaque nation parlait sa propre langue sans être comprise par les autres nations, ainsi l'humble piété des croyants ramena vers l'Église la diversité de ces langues. Ainsi, ce que la discorde avait dispersé, la charité le rassemblerait, et les membres épars d'un unique genre humain seraient reliés entre eux et avec le Christ, le chef unique, et seraient fondus par le feu de l'amour dans l'unité de ce corps très saint.

C'est pourquoi ils sont totalement exclus de ce don du Saint-Esprit, ceux qui haïssent la grâce de la paix, et qui ne restent pas en communion avec l'unité. Car, bien qu'eux-mêmes se réunissent aujourd'hui comme chaque année, bien qu'ils entendent lire ces Écritures qui attestent la promesse et l'envoi du Saint-Esprit, ils les entendent pour leur condamnation, non pour leur récompense. A quoi leur sert-il, en effet, de percevoir par les oreilles ce que rejette leur coeur et de célébrer le jour de celui dont ils détestent la lumière?

Mais vous, mes frères, membres du corps du Christ, germes d'unité, enfants de paix, passez ce jour dans la joie, célébrez-le en sécurité. Car ce qui était annoncé en ces jours où vint le Saint-Esprit, c'est cela qui s'accomplit en vous. Car chacun de ceux qui recevait alors l'Esprit Saint parlait, à lui seul, toutes les langues. C'est ainsi qu'aujourd'hui l'unité elle-même parle toutes les langues à travers toutes les nations, cette unité dans laquelle vous possédez l'Esprit Saint, vous qui n'êtes séparés par aucun schisme de l'Église du Christ, laquelle parle toutes les langues.

Prière

Aujourd'hui, Seigneur, par le mystère de la Pentecôte, tu sanctifies ton Église chez tous les peuples et dans toutes les nations; répands les dons du Saint-Esprit sur l'immensité du monde, et continue dans les coeurs des croyants l'oeuvre d'amour que tu as entreprise au début de la prédication évangélique. Par Jésus Christ.



Solennités du temps ordinaire A

La Sainte Trinité A

39 Évangile

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (
Jn 3,16-18)

Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique: ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle.

Homélie

Le Fils, donné pour la vie du monde

Homélie de saint Jean Chrysostome (+ 407)

Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique: ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle (Jn 3,16).

Vous voyez la cause de l'avènement du Fils de Dieu: il est venu pour que tous ceux qui devaient périr trouvent, par la foi en lui, l'accès au salut. Qui aurait pu imaginer une générosité pareille, au-delà de tout éloge? Par le don du baptême, Dieu accorde à notre nature le pardon de tous nos péchés! Non seulement ici la pensée est impuissante, mais la parole est incapable de dénombrer les autres bienfaits de Dieu. Si nombreux qu'ils soient, je suis obligé d'en omettre encore davantage. Que serait-ce donc, si l'on songeait encore à ce chemin de la conversion que Dieu, dans son indicible amour des hommes, a donné au genre humain, ainsi qu'à ses prescriptions merveilleuses grâce auxquelles, si nous le voulons, même après le bienfait du baptême, nous pourrons attirer la grâce d'en haut!

Vous voyez, mes enfants, l'abîme des bienfaits de Dieu! Vous voyez combien leur énumération est longue, bien que nous n'en ayons encore rappelé qu'une faible partie! Comment, en effet, le langage humain pourrait-il dénombrer tout ce que Dieu a fait pour nous? Mais si grands et si nombreux que soient ces bienfaits, ils sont plus ineffables et plus grands encore, ceux qu'il a promis pour la vie future à ceux qui marchent sur le chemin de la vertu. Et, pour nous montrer en peu de mots l'excès de leur grandeur, saint Paul nous dit: Ce que personne n'avait vu de ses yeux ni entendu de ses oreilles, ce que le coeur de l'homme n'avait pas imaginé, ce qui avait été préparé pour ceux qui aiment Dieu (1Co 2,9).

Voyez-vous l'excellence de ces bienfaits? Voyez-vous comme ils sont au-dessus de toutes les idées de l'homme? Ce que le coeur de l'homme n'avait pas imaginé, c'est l'expression de saint Paul. Si nous voulons récapituler toutes ces merveilles, si nous voulons en rendre grâce selon nos forces, nous pourrons attirer sur nous encore plus de grâces divines et grandir en vertu. Le souvenir des bienfa its de Dieu nous aide à affronter les labeurs de la vertu, à mépriser les biens terrestres, pour nous ouvrir à l'auteur de tous ces dons et augmenter, de jour en jour, l'amour que nous lui témoignons.

Prière

Dieu notre Père, tu as envoyé dans le monde ta Parole de vérité et ton Esprit de sainteté pour révéler aux hommes ton admirable mystère; donne-nous de professer la vraie foi en reconnaissant la gloire de l'éternelle Trinité, en adorant son Unité toute-puissante. Par Jésus Christ.


Le Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ A

40 Évangile

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (
Jn 6,51-58)

Après avoir nourri la foule avec cinq pains et deux poissons, Jésus disait: "Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement."

Homélie

Votre mystère se trouve sur la table du Seigneur

Sermon de saint Augustin (+ 430)

Sermon 272; éd. des Mauristes 5, 1103-1104.

Ce que vous voyez sur l'autel de Dieu, c'est le pain et la coupe: c'est cela que vos yeux vous signalent. Mais ce dont votre foi veut être instruite, c'est que ce pain est le corps du Christ, que cette coupe est son sang. Cela tient à une brève formule, qui peut suffire à la foi. Mais la foi cherche à s'instruire. Car vous pourriez me dire un jour: "Vous nous avez ordonné de croire. Donnez-nous une explication qui nous fasse comprendre."

En effet, chacun de nous peut avoir cette pensée: Notre Seigneur Jésus Christ, nous savons d'où il tient sa chair, de la Vierge Marie. Enfant, il a été allaité, nourri, il a grandi, il est parvenu à l'état d'homme jeune. <> Il est mort sur la croix, puis il en a été détaché pour être enseveli. Il est ressuscité le troisième jour, et il est monté au ciel le jour qu'il a voulu. C'est au ciel qu'il a élevé son corps, c'est de là qu'il viendra juger les vivants et les morts, c'est là qu'il réside présentement à la droite du Père. Alors, comment ce pain est-il son corps, et cette coupe, ou plutôt son contenu, peut-il être son sang?

Mes frères, c'est cela que l'on appelle des sacrements: ils montrent une réalité, et en font comprendre une autre. Ce que nous voyons est une apparence corporelle, tandis que ce que nous comprenons est un fruit spirituel.

Si vous voulez comprendre ce qu'est le corps du Christ, écoutez l'Apôtre, qui dit aux fidèles: Vous êtes le corps du Christ, et chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps (1Co 12,17). Donc, si c'est vous qui êtes le corps du Christ et ses membres, c'est votre mystère qui se trouve sur la table du Seigneur, et c'est votre mystère que vous recevez. A cela, que vous êtes, vous répondez: "Amen", et par cette réponse, vous y souscrivez. On vous dit: "Le corps du Christ", et vous répondez "Amen". Soyez donc membres du corps du Christ, pour que cet Amen soit véridique.

Pourquoi donc le corps est-il dans le pain? Ici encore, ne disons rien de nous-mêmes, écoutons encore l'Apôtre qui, en parlant de ce sacrement, nous dit: Puisqu'il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps (1Co 10,17). Comprenez cela et soyez dans la joie: unité, vérité, piété, charité! Un seul pain: qui est ce pain unique? Un seul corps, nous qui sommes multitude. Rappelez-vous qu'on ne fait pas du pain avec un seul grain, mais avec beaucoup. Soyez ce que vous voyez, et recevez ce que vous êtes. Voilà ce que l'Apôtre dit du pain.

Au sujet de la coupe, bien qu'il n'en ait pas parlé autant que du pain, il nous fait comprendre ce qui la concerne. Car, pour avoir l'apparence visible du pain, beaucoup de grains ne forment qu'une seule pâte, afin de réaliser ce que l'Écriture Sainte nous dit au sujet des fidèles: 7/5 avaient un seul coeur et une seule âme (Ac 4,32) devant Dieu. Il en est de même pour le vin. Rappelez-vous, mes frères, comment on fait le vin. De nombreux grains sont attachés à la grappe, mais le liquide contenu dans tous ces grains se rassemble en une boisson unique.

C'est ainsi que le Seigneur Christ nous a représentés, il a voulu que nous lui appartenions, et il a consacré sur sa table le mystère de notre paix et de notre unité. Celui qui reçoit ce mystère d'unité, mais ne garde pas le lien de la paix, reçoit un témoignage qui le condamne, au lieu de recevoir ce mystère pour son bien.

Prière

Seigneur Jésus Christ, dans cet admirable sacrement, tu nous as laissé le mémorial de ta passion; donne-nous de vénérer d'un si grand amour le mystère de ton corps et de ton sang, que nous puissions recueillir sans cesse le fruit de ta rédemption. Toi qui règnes.



Homéliaire patristique 34