1970 PGLR 57



SECONDE PARTIE

STRUCTURE DU LECTIONNAIRE


Chapitre IV.

ORGANISATION GÉNÉRALE DES LECTURES DE LA MESSE


1. Finalité pastorale du lectionnaire de la messe

58. . L'organisation des lectures que présente le lectionnaire du Missel romain a été conçue, suivant l'esprit même du 2e concile du Vatican, dans un but avant tout pastoral. Pour atteindre ce but, non seulement les principes sur lesquels s'appuie le nouveau lectionnaire, mais aussi les choix de textes qui sont proposés ci-après, ont été à plusieurs reprises discutés et mis au point avec la collaboration d'un grand nombre d'experts en science exégétique, pastorale, catéchétique et liturgique, venant du monde entier. Le lectionnaire est le fruit de ce travail commun.
On a bon espoir que la lecture assidue et commentée de la Sainte Écriture faite au peuple chrétien dans la célébration eucharistique suivant ce lectionnaire contribuera avec grande efficacité à atteindre le but proposé maintes fois par le Concile.

59. . Pour cette restauration, on a voulu composer et confectionner un seul lectionnaire, riche et abondant, en plein accord avec la volonté et les directives du Concile, tout en tenant compte, pour son établissement, de certaines requêtes et usages des Églises particulières et des assemblées célébrantes. Pour cette raison, les responsables de cette uuvre de restauration ont pris soin de conserver la tradition liturgique du rite romain, avec une très grande attention pour toutes les formes de choix, d'organisation et d'usage des lectures bibliques en d'autres familles liturgiques et en certaines Églises particulières: on a ainsi repris ce que l'expérience a montré de valable, tout en s'efforçant d'éviter certains défauts de l'état antérieur de la tradition.

60. . Le présent lectionnaire organise donc les lectures bibliques de façon à donner aux chrétiens une connaissance de l'ensemble de la parole de Dieu, selon un plan adapté. Durant toute l'année liturgique, mais surtout au Temps pascal, pendant le Carême et l'Avent, le choix et l'organisation des lectures visent à ce que les chrétiens approfondissent progressivement la foi qu'ils professent et l'histoire du salut. A cet égard, le lectionnaire répond aux besoins et aux aspirations du peuple chrétien.

61. . Bien que l'action liturgique ne soit pas par elle-même une forme de catéchèse, elle comporte cependant un aspect didactique, qui s'exprime aussi dans le lectionnaire, de sorte qu'on peut y voir à bon droit un instrument pédagogique pour favoriser la catéchèse.
En effet, il offre d'une manière adaptée, à partir de l'Écriture sainte, les faits et les paroles majeurs de l'histoire du salut; ainsi cette histoire du salut, remise en mémoire peu à peu par la liturgie de la Parole dans bon nombre de ses épisodes et de ses événements, apparaît aux fidèles comme se continuant dans le mystère pascal du Christ, rendu présent en acte par la célébration eucharistique.

62. . On peut aussi comprendre d'un autre point de vue l'utilité pastorale d'un lectionnaire unique pour le rite romain: de cette façon, tous les fidèles, particulièrement ceux qui, pour diverses raisons, ne participent pas toujours à la même assemblée, entendent partout les mêmes lectures, aux mêmes jours, et les méditent en les confrontant aux circonstances concrètes. Il en est de même là où l'on manque de prêtres, lorsqu'un diacre ou une autre personne, déléguée par l'évêque, dirige une célébration de la parole de Dieu.

63. . Les pasteurs qui veulent donner, à partir de la parole de Dieu, une réponse spéciale aux questions de certains groupes particuliers, tout en se souvenant qu'ils doivent avant tout annoncer l'Évangile dans son intégralité, peuvent cependant profiter comme il convient des choix proposés dans ce lectionnaire, surtout à l'occasion d'une messe rituelle, votive, en l'honneur des saints ou pour diverses circonstances. Compte tenu des normes générales, des possibilités particulières sont accordées pour les lectures de la parole de Dieu dans les messes pour des groupes particuliers.


2. Principes mis en uuvre dans l'élaboration du lectionnaire de la messe

64. . Pour que le lectionnaire de la messe joue son rôle, on en a choisi et organisé les parties de manière à tenir compte à la fois de la succession des temps liturgiques et des principes d'herméneutique que les études exégétiques de notre époque ont permis de découvrir et de définir.
Aussi a-t-on jugé utile de présenter ici les principes qui ont guidé l'élaboration du lectionnaire.

A) Choix des textes

65. . L'ensemble des lectures du Propre du Temps a été organisé de la manière suivante:
- Les dimanches et fêtes, on propose les textes les plus importants, pour que les parties les plus significatives de la parole de Dieu puissent être lues devant l'assemblée dans un laps de temps raisonnable. - Pour les jours de semaine, on propose une série de textes de la Sainte Écriture qui complète, en quelque sorte, l'annonce du salut présentée les jours festifs.
- Toutefois, ces deux parties du lectionnaire, à savoir la série des dimanches et fêtes et celle de la semaine, sont indépendantes l'une de l'autre. D'ailleurs, le lectionnaire des dimanches et fêtes se déploie sur trois ans, tandis que le lectionnaire de semaine a un cycle de deux ans. Ils se déroulent donc indépendamment l'un de l'autre.
- Quant à l'ensemble de lectures proposé dans les autres parties du lectionnaire, pour les célébrations des saints, les messes rituelles ou pour circonstances diverses, les messes votives ou les messes pour les défunts, il possède ses lois propres.

B) Caractéristiques du lectionnaire dominical

1 - Trois lectures
Chaque messe comporte trois lectures:
- la première, de l'Ancien Testament (sauf au Temps pascal où elle est tirée des Ac des Apôtres);
- la seconde, de "l'Apôtre" (c'est-à-dire des Épîtres ou de l'Apocalypse, selon les temps liturgiques);
- la troisième, de l'Évangile. Ce système manifeste l'unité des deux Testaments et de l'histoire du salut, dont le centre est le Christ célébré dans son mystère pascal.

2 - Selon un cycle de trois ans
Pour obtenir une plus grande variété et une plus grande abondance dans la lecture biblique pour les dimanches et fêtes, les choix ont été répartis sur un cycle de trois ans: les mêmes textes ne sont donc lus, en général, qu'une année sur trois.

3 - Lien des lectures entre elles
Le choix des lectures est commandé par les principes suivants:
- soit l'harmonisation par "thème";
- soit la lecture semi-continue. L'un ou l'autre de ces principes est employé selon le caractère particulier de chaque temps liturgique.

67. - La meilleure harmonie entre les lectures d'Ancien et de Nouveau Testament est celle qui vient de l'Écriture elle-même, lorsque la doctrine et les faits présentés dans les textes du Nouveau Testament ont un rapport plus ou moins explicite avec ceux de l'Ancien. Dans ce lectionnaire, les textes de l'Ancien Testament sont choisis avant tout pour leur correspondance avec les textes du Nouveau Testament qu'on lit à la même messe, et spécialement avec l'Évangile (c'est toujours le cas pendant le Temps ordinaire).
-Une relation d'un autre genre entre les lectures d'une même messe, relation "thématique", apparaît en Avent et en Carême, c'est-à-dire aux temps qui ont une coloration et un caractère particuliers.
-Au contraire, pour les dimanches du Temps ordinaire, qui n'ont pas de caractère particulier, les textes de l'Apôtre et de l'Évangile se présentent sous forme de lecture semi-continue (on peut ainsi suivre dans son enchaînement la pensée de l'Apôtre dans son message à une Église donnée, ou les étapes de la vie du Seigneur telles que les présente un Évangile donné: Matthieu pendant l'année A, Mc pendant l'année B, Lc pendant l'année C), tandis que la lecture d'Ancien Testament s'harmonise avec l'Évangile.

68. La relation "thématique" convenait, on l'a dit, pour les temps privilégiés. On n'a pas voulu l'étendre aux dimanches du Temps ordinaire, ce qui aurait permis d'avoir un ensemble de thèmes, facilitant l'instruction dans l'homélie. La conception authentique de l'action liturgique répugne en effet à cette systématisation, car la liturgie est toujours célébration du mystère du Christ, et elle emploie la parole de Dieu selon sa propre tradition: ce qui la guide, ce ne sont pas seulement des motifs rationnels et des considérations extérieures, c'est le souci d'annoncer l'Évangile et de conduire les croyants à la vérité tout entière.

C) Caractéristiques du lectionnaire de semaine

69. L'organisation du Lectionnaire de semaine répond au plan suivant:
- Chaque messe comporte deux lectures: la première est de l'Ancien ou du Nouveau Testament, la seconde de l'Évangile.
- Le cycle du Carême est le même tous les ans. Il est organisé selon des principes particuliers, qui tiennent compte du caractère à la fois baptismal et pénitentiel de ce temps.
- Les cycles de l'Avent, du temps de Noël et du Temps pascal sont également les mêmes tous les ans. Au Temps pascal, la première lecture est tirée des Actes des Apôtres.
- Pour les 34 semaines du Temps ordinaire, les lectures évangéliques sont disposées selon un cycle unique, qu'on reprend chaque année. Mais la première lecture est répartie sur un cycle de deux ans, suivant les années paires et impaires. On y retrouve les mêmes principes d'harmonisation thématique ou de lecture
semi-continue que dans le lectionnaire dominical, selon qu'il s'agit d'un temps à caractère particulier ou non.

D) Lectionnaire pour la célébration des saints

70. Pour la célébration des saints, on trouve une double série de lectures:
- L'une au Propre, pour les solennités, fêtes, ou mémoires ayant une lecture qui leur est propre (c'est-à-dire qui parle du saint lui-même). On indique aussi, parmi les textes du Commun, un texte préférable aux autres, parce que plus approprié. - L'autre série, plus développée, se trouve au Commun des saints. Cette partie comporte d'abord des textes davantage appropriés aux diverses catégories de saints (martyrs, pasteurs, vierges...), puis un grand nombre de textes concernant la sainteté en général, que l'on peut choisir à son gré chaque fois qu'on recourt au Commun pour le choix des lectures.

71. En ce qui concerne la présentation des textes dans cette partie, on notera qu'ils sont regroupés selon l'ordre où il faut les lire. On trouve donc d'abord les premières lectures, puis les psaumes, et enfin les Évangiles.
Ils sont ainsi disposés afin que le prêtre célébrant fasse le choix à son gré, en tenant compte des besoins pastoraux de l'assemblée qui participe à la célébration, à moins qu'il ne soit expressément indiqué autrement.

E) Lectionnaire pour les messes rituelles, pour des circonstances diverses, votives, et pour les défunts

72. La même disposition se retrouve pour les messes rituelles, les messes votives et pour des circonstances diverses, les messes pour les défunts: on propose une série de textes, comme dans le Commun des saints.

F) Critères principaux des choix

73. En dehors des principes exposés ci-dessus, certaines règles plus générales ont été adoptées pour l'établissement des lectures:

74. - Certains livres de la Bible ont été, en raison de leur nature même, et dans la ligne de la tradition liturgique, réservés à des temps déterminés. C'est ainsi que le lectionnaire conserve la tradition, aussi bien occidentale (ambrosienne et hispanique) qu'orientale, de lire les Actes des Apôtres au Temps pascal: de la sorte, on fait bien apparaître que toute la vie de l'Église a son origine dans le mystère pascal. Il conserve également la tradition, tant orientale qu'occidentale, de lire l'Évangile de saint Jean aux dernières semaines de Carême et au Temps pascal.
La lecture d'Isaïe, surtout dans sa première partie, est assignée traditionnellement au temps de l'Avent. Cependant, certains textes de ce livre sont au temps de Noël, ainsi que la Première Lettre de saint Jean.
75. - Pour la longueur des textes, on a essayé de s'en tenir à une juste moyenne, en distinguant toutefois les récits, qui supposent souvent une certaine étendue mais retiennent bien l'attention, et les textes de grande densité doctrinale, qui réclament la brièveté.
Pour quelques textes assez étendus, on a prévu deux formes, l'une longue, l'autre brève, en veillant soigneusement à la cohérence de la version brève.

76. - Pour des raisons pastorales, on a évité, pour les dimanches et solennités, de donner des textes bibliques vraiment trop difficiles (soit parce qu'ils posent de gros problèmes littéraires, critiques ou exégétiques, soit parce qu'ils sont difficiles à saisir pour les fidèles). Cependant on ne pouvait se permettre de cacher aux fidèles des trésors spirituels sous prétexte qu'ils étaient difficiles à saisir, lorsque cette difficulté venait, soit d'une insuffisance de formation religieuse élémentaire chez les chrétiens, soit d'une insuffisance de formation biblique de base chez les pasteurs, manques dont on ne saurait prendre son parti. En outre, il n'est pas rare qu'une lecture difficile devienne plus facile par le rapprochement avec une autre lecture de la même messe.

77. - La tradition de nombreuses liturgies, y compris la liturgie romaine, comporte l'habitude d'omettre des versets dans les lectures bibliques. Certes, ces omissions ne doivent pas être faites à la légère, au risque de mutiler le sens ou le style de l'Écriture. Pourtant, tout en étant attentif à ce danger, on a conservé, pour des raisons pastorales, une telle tradition dans le lectionnaire. Autrement, on aurait eu des lectures d'une longueur excessive, on aurait même dû parfois omettre entièrement des textes de grande valeur spirituelle, parce que tel ou tel verset est peu utile au point de vue pastoral ou soulève des questions vraiment trop complexes.


3. Principes pour l'usage du lectionnaire

A) Possibilité de choix des lectures

78. Pour certaines lectures, le lectionnaire propose:
- de choisir entre deux textes;
- de choisir une lecture dans un ensemble de textes.
Cela arrive rarement les dimanches, solennités et fêtes, car il ne faut pas que disparaisse le caractère propre de chaque temps liturgique, ou qu'une lecture semi-continue soit fâcheusement interrompue; en revanche, cette possibilité est donnée plus facilement pour la célébration des saints, et pour les messes rituelles, les messes votives et pour des circonstances diverses, et les messes des défunts.
Ces facultés, de même que les autres indications données dans la Présentation générale du Missel romain et dans l'Ordo Cantus Missae, ont un but pastoral. Par conséquent le prêtre, en organisant la liturgie de la Parole, "considérera davantage le bien spirituel de l'assemblée que ses idées personnelles. Il se rappellera en outre que ce choix des différentes parties devra se faire en accord avec les ministres et avec tous ceux qui jouent un rôle dans la célébration, sans exclure aucunement les fidèles pour ce qui les concerne plus directement".

Voici quelques points d'attention.

79. - Aux messes comportant trois lectures, on fera effectivement ces trois lectures. Toutefois, si la Conférence épiscopale, pour des raisons pastorales, permet qu'on ne garde en quelque endroit que deux lectures, le choix entre les deux premières se fera en veillant à ne pas perdre de vue la volonté d'enseigner pleinement aux fidèles le mystère du salut. A moins qu'il ne soit prévu autrement en son lieu, on doit donc préférer, entre les deux premières lectures, celle qui s'harmonise davantage avec l'Évangile, ou, selon la volonté dont on vient de parler, celle qui joue un plus grand rôle dans l'enseignement d'une catéchèse organique qui doit durer un certain temps, ou encore celle qui peut permettre la lecture semi-continue d'un livre.

80. - C'est le même critère pastoral qui doit guider le choix quand le lectionnaire propose deux versions, l'une longue, l'autre brève. Il importe alors de tenir compte de la capacité d'attention fructueuse de l'assemblée à une lecture plus ou moins longue, et de sa capacité d'écouter un texte plus complet que l'homélie devra expliquer.

81. - Quand il y a deux textes au choix, on devra tenir compte de leur utilité pour les participants, qu'il s'agisse d'employer un texte plus facile ou convenant mieux à l'assemblée réunie, ou qu'il s'agisse de reprendre ou déplacer un texte assigné comme propre à une célébration, mais pouvant être utilisé ad libitum pour une autre célébration. En chaque cas, on se laissera guider par le sens pastoral.
Cela peut arriver soit lorsqu'on craint qu'un texte ne soulève des difficultés dans une assemblée, soit lorsque le même texte devrait être repris à des jours rapprochés: le dimanche et un jour de la semaine qui suit.

82. - Dans le lectionnaire de semaine sont proposées des lectures pour chaque jour pendant toute l'année: par conséquent, ce sont ces lectures qu'on prendra le plus souvent, aux jours où elles sont assignées, à moins qu'il n'y ait ce jour-là une solennité, une fête, ou une mémoire ayant des lectures propres.
De ce fait, il peut arriver qu'une telle célébration vienne interrompre la série des lectures. Faut-il renoncer totalement à l'un ou l'autre des textes omis ce jour-là, parce que de moindre importance? Faut-il le joindre à un autre pour donner une vue plus complète du sujet? Un regard sur l'organisation d'ensemble des lectures de la semaine permettra de faire un choix judicieux.

83. - Pour la célébration des saints, certaines fêtes ont des lectures propres, c'est-à-dire qui parlent du saint lui-même ou du mystère que l'on célèbre. Le lectionnaire le précise chaque fois. Ces lectures doivent être faites à la place de celles du lectionnaire de semaine, même s'il s'agit d'une mémoire.
D'autres fêtes ont des lectures appropriées, qui mettent en lumière un aspect particulier de la vie spirituelle ou de l'activité d'un saint. L'emploi de ces lectures ne semble pas s'imposer, à moins qu'un motif pastoral ne le recommande vraiment. La plupart du temps, on indique des lectures tirées des Communs, pour que le choix soit plus facile. Mais il s'agit seulement de suggestions: à la place d'une lecture appropriée ou seulement proposée, on peut prendre n'importe quelle autre dans les Communs concernés.
"S'il célèbre avec peuple, le prêtre cherchera avant tout le bien spirituel des fidèles, et veillera à ne pas leur imposer ses préférences. Il veillera surtout à ne pas omettre trop souvent et sans motif suffisant les lectures assignées pour chaque jour au lectionnaire de semaine: car l'Église désire que la table de la parole de Dieu soit offerte aux fidèles dans sa plus grande richesse."
Il y a enfin des lectures communes, que l'on trouvera au Commun, soit pour une catégorie déterminée de saints (martyrs, pasteurs, vierges...), soit pour les saints en général. Puisque, dans ce cas, de nombreux textes sont proposés pour une même lecture, ce sera au prêtre célébrant de choisir celui qui conviendra le mieux à l'assemblée.

84. Toutefois:
- aux solennités et aux fêtes du calendrier général, on prendra toujours les lectures indiquées par le lectionnaire; - aux solennités des calendriers particuliers qui comportent trois lectures, la première sera un texte d'Ancien Testament, la deuxième de l'Apôtre, la troisième de l'Évangile, sauf si la Conférence épiscopale a décidé qu'on ne fait que deux lectures;
- aux fêtes et aux mémoires, où l'on ne fait que deux lectures, la première sera soit d'Ancien Testament, soit de l'Apôtre; la seconde, de l'Évangile. Toutefois, au Temps pascal, selon la tradition de l'Église, la première lecture sera prise dans un écrit apostolique; la seconde, autant que possible, dans l'Évangile de saint Jean.
En ce qui concerne les autres parties du lectionnaire:

85. Dans le lectionnaire du Rituel, on indique les textes qui ont déjà été promulgués dans chaque Rituel.

86. Le lectionnaire des messes pour circonstances diverses, des messes votives et des messes pour les défunts présente de nombreux textes qui peuvent apporter une aide utile dans ces célébrations où il faut tenir compte des particularités, des circonstances et des interrogations des diverses assemblées.

87. Dans ces cas, on fera les choix selon les mêmes principes que ceux donnés plus haut pour les choix dans les Communs des saints.

88. Lors d'une célébration sacramentelle au cours de la messe, si la messe rituelle n'est pas autorisée (par exemple, baptême à la messe dominicale) et si le Rituel prévoit qu'on peut prendre une des lectures dans le Lectionnaire rituel, on sera attentif au bien spirituel commun des participants.

B) Psaume responsorial et acclamation à l'Évangile

89. - Parmi ces chants, le psaume qui suit la première lecture a une grande importance. On prendra normalement le psaume qui suit la lecture. Mais s'il s'agit du lectionnaire des saints, pour les messes rituelles, votives, pour des circonstances diverses et des messes pour les défunts, le choix en est laissé au prêtre célébrant, qui suivra le principe du bien pastoral de l'assistance.
Toutefois, pour que le peuple puisse plus facilement chanter le refrain du psaume, on a regroupé dans le lectionnaire quelques textes choisis de psaumes et de refrains pour les différents temps de l'année ou pour les diverses catégories de saints: on pourra les employer à la place du texte répondant à la lecture, chaque fois que le psaume est chanté.

90. - Un autre chant est placé entre la deuxième lecture et l'Évangile. Il est fixé pour chaque messe en accord avec l'Évangile, ou bien on le choisit dans la série commune à un temps ou à un Commun.
91. En Carême, pour encadrer le verset qui précède l'Évangile, on peut employer une des acclamations proposées par le lectionnaire.


Chapitre V.

DESCRIPTION DU LECTIONNAIRE

92. Pour aider les pasteurs à comprendre la structure du lectionnaire, de sorte que l'usage en soit bien vivant et que les fidèles puissent en retirer les fruits, il paraît opportun d'en donner une brève description, au moins en ce qui touche aux célébrations plus importantes et aux divers temps de l'année liturgique, pour lesquels on a choisi les lectures selon les règles indiquées ci-dessus.

1. Le temps de l'Avent

Le temps de l'Avent a une double caractéristique: c'est à la fois un temps de préparation aux solennités de Noël où l'on commémore le premier avènement du Fils de Dieu parmi les hommes, et un temps où, par ce souvenir, les âmes sont tournées vers l'attente du second avènement du Christ à la fin des temps. Le temps de l'Avent se présente donc, pour ces deux raisons, comme un temps de pieuse et joyeuse attente. A) Dimanches

93. - Les lectures d'Évangile ont un caractère propre pour chaque dimanche à travers les trois années du cycle: il s'agit de la venue du Seigneur à la fin des temps (dimanche), puis de Jean Baptiste (et dimanche), enfin des événements qui ont préparé la naissance du Christ (4e dimanche).
- Les lectures d'Ancien Testament sont des prophéties relatives au Messie et aux temps messianiques: beaucoup d'entre elles sont tirées du Livre d'Isaïe.
- Les deuxièmes lectures développent les différents aspects du mystère de l'Avent.
Tableau des dimanches du temps de l'avent, voir p. 000 (tableau 1). B) Semaine

94. Le Lectionnaire est ici en liaison avec le Lectionnaire dominical qu'il complète.
- Les premières semaines de l'Avent (jusqu'au 16 décembre) sont centrées sur les oracles de joie et d'espoir du Livre d'Isaïe, lus dans l'ordre du livre. Les Évangiles de cette période sont choisis en fonction de la première lecture. A partir du deuxième jeudi, les Évangiles évoquent le rôle de Jean Baptiste le Précurseur dans l'histoire du salut, les récits de sa prédication elle-même étant lus le dimanche. Parmi les premières lectures, les unes continuent la lecture d'Isaïe, d'autres sont choisies en fonction de l'Évangile.
- La semaine préparatoire à Noël (du 17 jusqu'au matin du 24 décembre) est centrée sur la lecture continue des annonces de Noël en Matthieu (ch.l) et Luc (ch.l), avec des textes d'Ancien Testament adaptés à chaque Évangile: quelques grandes prophéties messianiques.


2. Le temps de Noël

Après la célébration du mystère pascal, l'Église n'a rien de plus à coeur que de commémorer la Nativité du Seigneur et ses premières manifestations: ce qui se fait au temps de Noël. Le temps de Noël s'étend des premières vêpres de Noël jusqu'à la fête du Baptême du Seigneur. A) Solennités, fêtes et dimanches

95. Le temps de Noël comporte une série de célébrations ayant chacune son caractère propre. Les lectures sont les mêmes tous les ans (sauf pour la Sainte Famille et le Baptême du Seigneur).
- La solennité de Noël comporte, outre la messe de la veille au soir, les trois messes traditionnelles (nuit, aurore, jour); les lectures d'Ancien Testament y sont tirées d'Isaïe, conformément à la tradition romaine conservée jusqu'à ce jour dans plusieurs rites particuliers.
On peut utiliser librement aux différentes heures les lectures de ces trois messes.
- Le dimanche après Noël est la fête de la Sainte Famille; les lectures parlent de l'enfance du Christ (Évangile), de ses ancêtres, et de la vie familiale (<SUP>ère et <SUP>e lectures).
- Le ler janvier (octave de Noël) est, selon l'antique tradition romaine, la solennité de sainte Marie Mère de Dieu; les lectures concernent la Vierge Marie, le Nom de Jésus, et aussi les vuux pour l'année nouvelle.
- Le 2e dimanche après Noël (c'est-à-dire entre le et et le 5 janvier) a des lectures relatives au mystère de l'Incarnation; il est dans nos pays remplacé par l'Épiphanie.
- L'Épiphanie se célèbre le 6 janvier là où elle est fête de précepte; dans les pays francophones, elle se célèbre le dimanche qui suit le 1er janvier: avec les lectures traditionnelles, on y lit un texte de l'Apôtre sur l'appel des nations au salut.
- Le dimanche après le 6 janvier, on célèbre la fête du Baptême du Seigneur, avec des textes relatifs à ce mystère. Quand l'Épiphanie est célébrée le 7 ou le 8 janvier, la fête du Baptême du Seigneur est reportée au lendemain.
tableau du temps de noël, voir p. 000 (tableau 2). B) Semaine

96. Les jours du 29 décembre à l'Épiphanie comportent la lecture de la Présentation de Jésus au Temple, prolongement de Noël, et celle du premier chapitre de saint Jean, où Jésus commence à se manifester au monde. On y poursuit la lecture de la Première Lettre de saint Jean, commencée à la fête de l'Apôtre, le 27 décembre.
-La semaine après l'Épiphanie, on termine la Première Lettre de saint Jean. Des textes tirés des quatre Évangiles évoquent les diverses "épiphanies" (manifestations) du Christ au début de son ministère. Quand l'Épiphanie est célébrée après le 6 janvier, on omet les lectures de cette semaine.
- Le lendemain de la fête du Baptême du Seigneur commence le Temps ordinaire
(cf. ci-dessous, 103), qu'on interrompt quand arrive le Carême.

3. Le temps du Carême

Ce temps est ordonné à la préparation de la célébration de Pâques; la liturgie du Carême dispose en effet les catéchumènes, par les divers degrés de l'initiation chrétienne, et les fidèles, par la commémoration du baptême et par la pénitence, à célébrer le mystère pascal. Le Carême se déroule du mercredi des Cendres au matin du jeudi saint. Le dernier dimanche, appelé dimanche des Rameaux et de la Passion, garde son double caractère d'évocation joyeuse de l'entrée messianique de Jésus à Jérusalem, et de première célébration de la mort du Seigneur avec la lecture de la Passion.

A) Dimanches

97. Les lectures des 5 premiers dimanches de Carême se présentent de la manière suivante:
- Pour l'Évangile: aux deux premiers dimanches, on a gardé les récits traditionnels de la Tentation et de la Transfiguration du Seigneur, lus dans les trois synoptiques. Pour les trois suivants, on a rétabli, pour l'année A, les Évangiles traditionnels de l'initiation chrétienne: Samaritaine. Aveugle-né, Lazare ressuscité; en raison de leur importance, on peut les utiliser aussi pour les années B et C, en particulier là où il y a des catéchumènes. Mais d'autres textes sont également proposés pour l'année B (textes de Jn annonçant la glorification du Christ par la Croix et la Résurrection) et l'année C (textes sur la conversion).
- Les lectures de l'Ancien Testament se réfèrent à l'histoire du salut, qui est un des thèmes fondamentaux de la catéchèse de Carême. Chaque année, la série des lectures évoque les principales étapes de cette histoire, des origines à la promesse de la nouvelle Alliance, en particulier Abraham (dimanche) et l'Exode (dimanche).
- Les deuxièmes lectures ont été choisies en correspondance avec les deux autres lectures, et autant que possible de manière à assurer un lien entre elles.
Le dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur, on a choisi pour la procession les textes qui se rapportent à l'entrée solennelle du Seigneur à Jérusalem, dans les quatre Évangiles; à la messe, on lit le récit de la Passion du Seigneur.
tableau du temps du carême, voir p. 000 (tableau 3). B) Semaine

98. - Pendant le Carême, l'usage très ancien de l'Église romaine comportait chaque jour des lectures propres. Ces textes ont été en grande partie conservés, mais on a pensé que la lecture abondante de saint Jean gagnerait à se faire avec plus d'ordre: on la retrouve dans l'ordre de l'Évangile, en lecture semi-continue depuis le lundi de la 4e semaine.
- Les grands textes johanniques de l'initiation: Samaritaine, Aveugle-né, Lazare ressuscité, sont désormais lus le dimanche, mais ne sont obligatoires qu'un an sur trois (année A). Les autres années, on pourra les lire en semaine grâce à trois "messes au choix" qu'on utilisera librement un jour quelconque de la semaine correspondante (4e, 5e).
- Les premiers jours de la semaine sainte, les lectures concernent le mystère de la Passion.
- Pour la messe chrismale, les lectures mettent en lumière la fonction messianique du Christ et sa continuation dans l'Église par les sacrements.

4. Le Triduum pascal

Le Christ a accompli l'uuvre de la rédemption des hommes et de la parfaite glorification de Dieu principalement dans son mystère pascal, par lequel, en mourant, il a détruit notre mort et, en ressuscitant, il a restauré la vie. Aussi le triduum pascal de la Passion et de la Résurrection du Seigneur brille-t-il comme le sommet de l'année liturgique. De même que le dimanche constitue le sommet de la semaine, de même la solennité de Pâques constitue le sommet de l'année liturgique. Le triduum pascal de la Passion et de la Résurrection du Seigneur commence avec la messe du soir le jeudi saint, la veillée pascale constitue son centre, et il se termine avec les vêpres du dimanche de Pâques.

99. - Le jeudi de la Cène du Seigneur, à la messe du soir, le souvenir du repas précédant l'Exode donne une lumière particulière à l'exemple du Christ lavant les pieds de ses disciples, ainsi qu'aux paroles de Paul sur l'institution de la Pâque chrétienne dans l'eucharistie.
- L'action liturgique du vendredi de la Passion du Seigneur atteint son sommet dans le récit, selon Jean, de la Passion de celui qui, après avoir été annoncé dans le Livre d'Isaïe comme le Serviteur de Dieu, est devenu véritablement l'unique Prêtre, en s'offrant lui-même à son Père.
- Pour la veillée pascale dans la nuit sainte, sont proposées sept lectures d'Ancien Testament, qui rappellent les merveilles de Dieu dans l'histoire du salut (on doit en lire au moins trois, à la rigueur deux, dont obligatoirement le passage de la mer Rouge), et deux du Nouveau: l'annonce de la Résurrection selon les trois Évangiles synoptiques, et la lecture de l'Apôtre sur le baptême chrétien comme sacrement de la Résurrection du Christ.
- A la messe du jour de Pâques, l'Évangile de Jean rapporte la découverte du tombeau vide. On peut également lire au choix les autres Évangiles proposés pour la nuit sainte; s'il y a une messe du soir, on peut lire le récit de l'apparition aux disciples d'Emmaüs. La première lecture est tirée des Actes des Apôtres, qui, durant le Temps pascal, remplaceront la lecture d'Ancien Testament. Le texte de l'Apôtre est un appel à vivre dans l'Église le mystère pascal.
tableau des célébrations du triduum pascal, voir p. 000 (tableau 4).


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