2001 PGMR 1
Note du Traducteur: Les numéros des paragraphes entre crochets [.] sont ceux de la précédente édition. Ils ont été conservés chaque fois que possible avec la nouvelle numérotation de l'édition latine "tertia typica". La numérotation des notes est unique, du Préambule au chapitre IX.
PRÉAMBULE
CHAP. I IMPORTANCE ET DIGNITÉ DE LA CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE
CHAP. II LA STRUCTURE DE LA MESSE, SES ÉLÉMENTS ET SES PARTIES
CHAP. III LES OFFICES ET LES MINISTÈRES A LA MESSE
CHAP. IV LES DIVERSES FORMES DE CÉLÉBRATION DE LA MESSE
CHAP. V DISPOSITION ET DÉCORATION DES ÉGLISES POUR LA CÉLÉBRATION DE L´EUCHARISTIE
CHAP. VI CE QUI EST REQUIS POUR LA CÉLÉBRATION DE LA MESSE
CHAP. VII COMMENT CHOISIR LA MESSE ET SES DIFFÉRENTES PARTIES
CHAP. VIII MESSES ET ORAISONS POUR DES INTENTIONS DIVERSES, MESSES DES DÉFUNTS
CHAP. IX LES ADAPTATIONS QUI RELEVENT DE LA COMPETENCE DES EVEQUES ET DE LEUR CONFERENCE
* Ce Préambule a été ajouté lors de la 2ème édition typique de 1975. Pour la commodité, nous l'avons numéroté en chiffres romains (N.d.T)
I
1. Alors qu´il allait célébrer avec ses disciples le repas pascal où il institua le sacrifice de son Corps et de son Sang, le Christ Seigneur ordonna de préparer une grande salle aménagée (Lc 22,12). L´Église a toujours estimé que cet ordre la concernait, en ce qu´il réglait la disposition des esprits, des lieux, des rites et des textes relatifs à la célébration de l´Eucharistie. De même, les règles d´aujourd´hui qui ont été prescrites en s´appuyant sur la volonté du IIe concile oecuménique du Vatican et le nouveau Missel dont l´Église de rite romain usera désormais pour célébrer la messe prouvent cette attention de l´Église, sa foi et son amour inchangés envers le suprême mystère eucharistique, et témoignent de sa tradition continue et ininterrompue, quelles que soient les nouveautés qui s´y sont introduites.
II
2. La nature sacrificielle de la messe, solennellement affirmée par le concile de Trente 1 , en accord avec toute la tradition de l´Église, a été professée de nouveau par le IIe concile du Vatican, qui a émis, au sujet de la messe, ces paroles significatives: "Notre Sauveur, à la dernière Cène ..., institua le sacrifice eucharistique de son corps et de son sang pour perpétuer le sacrifice de la croix au long des siècles, jusqu´à ce qu´il vienne, et en outre pour confier à l´Église, son épouse bien-aimée, le mémorial de sa mort et de sa résurrection. 2 "
Ce qui est ainsi enseigné par le concile est exprimé de façon concordante par les formules de la messe. En effet, la doctrine signifiée avec précision par cette phrase d'un sacramentaire ancien, appelé léonien: "Chaque fois que nous célébrons ce sacrifice en mémorial, c´est l´oeuvre de notre rédemption qui s´accomplit 3 ", cette doctrine est développée clairement et soigneusement dans les prières eucharistiques: dans ces prières, en effet, lorsque le prêtre accomplit l´anamnèse, en s´adressant à Dieu au nom de tout le peuple, il lui rend grâce et lui offre le sacrifice vivant et saint, c´est-à-dire l´oblation de l´Église et la victime par l´immolation de laquelle Dieu nous a rétablis dans son Alliance 4 , et il prie pour que le Corps et le Sang du Christ soient un sacrifice digne du Père et qui sauve le monde 5 .
C´est ainsi que dans le nouveau Missel, la "règle de prière" (lex orandi) de l´Église correspond à sa constante "règle de foi" (lex credendi); celle-ci nous avertit que, sauf la manière d´offrir qui est différente, il y a identité entre le sacrifice de la croix et son renouvellement sacramentel à la messe que le Christ Seigneur a institué à la dernière Cène et qu´il a ordonné à ses Apôtres de faire en mémoire de lui; et que, par conséquent, la messe est tout ensemble sacrifice de louange, d´action de grâce, de propitiation et de satisfaction.
III
3. De même, le mystère étonnant de la présence réelle du Seigneur sous les espèces eucharistiques est affirmé de nouveau par le IIe concile du Vatican 6 et les autres documents du magistère de l´Église 7 dans le même sens et la même doctrine selon lesquels le concile de Trente l´avait proposé à notre foi 8 . Le mystère, dans la célébration de la messe, est mis en lumière non seulement par les paroles mêmes de la consécration, qui rendent le Christ présent par transsubstantiation, mais encore par le sentiment et l´expression extérieure de souverain respect et d´adoration que l´on trouve au cours de la liturgie eucharistique. Pour le même motif, le peuple chrétien est amené à honorer d´une manière particulière, par l´adoration, cet admirable sacrement, le jeudi de la Cène du Seigneur et en la solennité du Corps et du Sang du Christ.
IV
4. Quant à la nature du sacerdoce ministériel, propre au prêtre qui, agissant en nom et place du Christ, offre le sacrifice et préside l´assemblée du peuple saint, elle est signalée, dans la forme du rite lui-même, par l´éminence de la place et de la fonction de ce prêtre. Les lois de cette fonction sont d´ailleurs énoncées, et expliquées clairement et abondamment, dans la préface de la messe chrismale du Jeudi saint, car c´est justement ce jour-là que l´on commémore l´institution du sacerdoce. Ce texte souligne le pouvoir sacerdotal conféré par l´imposition des mains; et l´on y décrit ce pouvoir lui-même en énumérant tous ses offices: il continue le pouvoir du Christ, Souverain Pontife de la Nouvelle Alliance.
V
5. Mais cette nature du sacerdoce ministériel met encore dans sa juste lumière une autre réalité de grande importance: le sacerdoce royal des fidèles, dont le sacrifice spirituel atteint sa consommation par le ministère des prêtres, en union avec le sacrifice du Christ, unique médiateur 9 . Car la célébration de l´Eucharistie est l´acte de toute l´Église, dans lequel chacun fait seulement, mais totalement, ce qui lui revient, compte tenu du rang qu´il occupe dans le peuple de Dieu. Par là, on prête une plus grande attention à des aspects de la célébration qui, dans le cours des siècles, avaient été parfois négligés. Ce peuple est, en effet, le peuple de Dieu, acquis par le sang du Christ, rassemblé par le Seigneur, nourri par sa parole; peuple dont la vocation est de faire monter vers Dieu les prières de toute la famille humaine; peuple qui, dans le Christ, rend grâce pour le mystère du salut en offrant son sacrifice; peuple enfin qui, par la communion au corps et au sang du Christ, renforce son unité. Ce peuple est saint par son origine; cependant, par sa participation consciente, active et fructueuse au mystère eucharistique, il progresse continuellement en sainteté 10 .
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6. En énonçant les règles selon lesquelles le rite de la messe serait révisé, le IIe concile du Vatican a ordonné, entre autres, que certains rites "seraient rétablis selon l´ancienne norme des Pères 11 ", reprenant en cela les mots mêmes employés par saint Pie V, dans la Constitution apostolique Quo primum par laquelle, en 1570, il promulguait le Missel du concile de Trente. Par cette rencontre verbale elle-même, on peut noter de quelle façon les deux Missels romains, bien que quatre siècles les séparent, retiennent une tradition semblable et égale. Si l´on apprécie les éléments profonds de cette tradition, on comprend aussi combien le second Missel complète le premier d´une manière très heureuse.
VII
7. En des temps vraiment difficiles où, sur la nature sacrificielle de la messe, le sacerdoce ministériel, la présence réelle et permanente du Christ sous les espèces eucharistiques, la foi catholique avait été mise en danger, il fallait avant tout, pour saint Pie V, préserver une tradition relativement récente, injustement attaquée, en introduisant le moins possible de changements dans le rite sacré. Et, à la vérité, le Missel de 1570 diffère très peu du premier Missel qui ait été imprimé, en 1474, lequel déjà répète fidèlement le Missel de l´époque d´Innocent III. En outre, les manuscrits de la Bibliothèque vaticane, s´ils ont servi en certains cas à trouver des leçons meilleures, n´ont pas permis d´étendre les recherches relatives aux "auteurs anciens et approuvés" au-delà des commentaires liturgiques du moyen âge.
VIII
8. Aujourd´hui, au contraire, cette "ancienne norme des Pères" que visaient les correcteurs responsables du Missel de saint Pie V s´est enrichie par les innombrables études des érudits. En effet, après la première édition du sacramentaire grégorien, en 1571, les anciens sacramentaires romains et ambrosiens ont été l´objet de nombreuses éditions critiques, de même que les anciens livres liturgiques hispaniques et gallicans. On a ainsi mis au jour quantité de prières, ignorées jusque-là, d´une grande qualité spirituelle.
Également, les traditions des premiers siècles, antérieures à la formation des rites d´Orient et d´Occident, sont d´autant mieux connues maintenant qu´on a découvert un nombre considérable de documents liturgiques.
En outre, le progrès des études patristiques a permis d´éclairer la théologie du mystère eucharistique par l´enseignement des Pères les plus éminents de l´antiquité chrétienne, comme saint Irénée, saint Ambroise, saint Cyrille de Jérusalem, saint Jean Chrysostome.
IX
9. C´est pourquoi la "norme des Pères" ne demande pas seulement que l´on conserve la tradition léguée par nos prédécesseurs immédiats, mais que l´on embrasse et que l´on examine de plus haut tout le passé de l´Église et toutes les manières dont la foi unique s´est manifestée dans des formes de culture humaine et profane aussi différentes que celles qui ont été en vigueur chez les Sémites, les Grecs, les Latins. Cette enquête plus vaste nous permet de voir comment l´Esprit Saint accorde au peuple de Dieu une merveilleuse fidélité pour conserver l´immuable dépôt de la foi à travers la diversité considérable des prières et des rites.
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10. Le nouveau Missel, tout en attestant la règle de prière de l´Église romaine et en préservant le dépôt de la foi légué par les récents conciles, marque donc à son tour une étape de grande importance dans la tradition liturgique.
Lorsque les Pères du IIe concile du Vatican ont répété les affirmations dogmatiques du concile de Trente, ils ont parlé à une époque bien différente de la vie du monde; c´est pourquoi, dans le domaine pastoral, ils ont pu apporter des suggestions et des conseils que l´on ne pouvait même pas prévoir quatre siècles auparavant.
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11. Le concile de Trente avait déjà reconnu la grande valeur catéchétique impliquée dans la célébration de la messe; mais il ne pouvait en tirer toutes les conséquences pratiques. Certes, beaucoup demandaient qu´il fût permis d´employer la langue du pays dans l´accomplissement du sacrifice eucharistique. Devant une telle requête, le concile, tenant compte des circonstances d´alors, estimait qu´il était de son devoir de réaffirmer la doctrine traditionnelle de l´Église, selon laquelle le sacrifice eucharistique est avant tout l´action du Christ lui-même: par conséquent, son efficacité propre n´est pas atteinte par la manière dont les fidèles peuvent y participer. C´est pourquoi il s´est exprimé de cette façon ferme et mesurée: "Bien que la messe contienne un riche enseignement pour le peuple fidèle, les Pères n´ont pas jugé bon qu´elle soit célébrée indistinctement en langue du pays. 12 " Et il a condamné celui qui estimerait "qu´il faut réprouver le rite de l´Église romaine par lequel le Canon et les paroles de la consécration sont dits à voix basse: ou que la messe doit seulement se célébrer en langue du pays 13 ". Néanmoins, si d´un côté il a interdit l´emploi de la langue vivante dans la messe, d´un autre côté, il a prescrit aux pasteurs d´y suppléer par une catéchèse faite au moment voulu: "Pour que les brebis du Christ ne souffrent pas de la faim,...; le concile ordonne aux pasteurs et à tous ceux qui ont charge d´âmes d´expliquer fréquemment, au cours de la célébration de la messe, par eux-mêmes ou par d´autres, tel ou tel des textes qui sont lus au cours de la messe et, entre autres, d´éclairer le mystère de ce sacrifice, surtout les dimanches et les jours de fête. 14 "
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12. C´est pourquoi, rassemblé pour adapter l´Église aux conditions de sa fonction apostolique à notre époque, le IIe concile du Vatican a scruté profondément, comme celui de Trente, la nature didactique et pastorale de la liturgie 15 . Et comme il n´est aucun catholique pour nier que le rite accompli en langue latine soit légitime et efficace, il a pu concéder en outre que "l´emploi de la langue vivante peut être souvent très utile pour le peuple", et il en a permis l´usage 16 . L´empressement évident avec lequel ce conseil a été reçu partout a eu pour effet que, sous la conduite des évêques et du Siège apostolique lui-même, on a permis que toutes les célébrations liturgiques auxquelles le peuple participerait soient faites en langue vivante, pour que l´on comprenne plus pleinement le mystère célébré.
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13. Néanmoins, puisque l´usage de la langue vivante dans la liturgie n´est qu´un instrument, certes très important, pour que s´exprime plus clairement la catéchèse du mystère contenu dans la célébration, le IIe concile du Vatican a, en outre, poussé à mettre en pratique certaines prescriptions du concile de Trente auxquelles on n´avait pas obéi partout, comme le devoir de faire l´homélie les dimanches et jours de fête 17 , et la faculté d´intercaler dans les rites quelques monitions 18 .
Mais surtout, le IIe concile du Vatican, en conseillant "cette parfaite participation à la messe qui consiste en ce que les fidèles, après la communion du prêtre, reçoivent le Corps du Seigneur avec des pains consacrés à ce même sacrifice 19 ", a poussé à la réalisation d´un autre souhait des Pères de Trente, à savoir que, pour participer plus pleinement à l´Eucharistie, "les fidèles communient, non seulement par le désir spirituel, mais aussi par la réception sacramentelle de l´Eucharistie 20 ".
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14. Poussé par le même esprit et le même zèle pastoral, le IIe concile du Vatican a pu réexaminer ce que le concile de Trente avait statué au sujet de la communion sous les deux espèces.En effet, puisque aujourd´hui on ne met aucunement en doute les principes doctrinaux sur la pleine valeur de la communion, où l´Eucharistie est reçue sous la seule espèce du pain, il a permis de donner parfois la communion sous les deux espèces, parce que, alors, grâce à une présentation plus claire du signe sacramentel, on procure une occasion particulière de pénétrer plus profondément le mystère auquel les fidèles participent 21 .
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15. De la sorte, tandis que l´Église demeure fidèle à sa charge de maîtresse de vérité en gardant "ce qui est ancien", c´est-à-dire le dépôt de la Tradition, elle accomplit aussi son devoir d´examiner et d´adopter prudemment "ce qui est nouveau" (cf. Mt 13,52).
En effet, une partie du nouveau Missel rattache plus clairement les prières de l´Église aux besoins de notre temps; de ce genre relèvent principalement les messes rituelles et "pour intentions et circonstances diverses", dans lesquelles se combinent heureusement tradition et nouveauté. C´est pourquoi aussi, tandis que sont demeurées intactes beaucoup d´expressions puisées dans la plus antique tradition de l´Église, et rendues familières par le même Missel romain dans ses nombreuses éditions, beaucoup d´autres ont été adaptées aux requêtes et aux conditions actuelles. D´autres, enfin, comme les oraisons pour l´Église, les laïcs, la sanctification du travail des hommes, la communauté de toutes les nations, et pour certains besoins propres à notre époque, ont été entièrement composées à neuf, en empruntant les pensées et souvent les termes mêmes des récents documents conciliaires.
De même, parce qu´on prenait conscience de la situation nouvelle du monde contemporain, il a semblé qu´on ne portait aucune atteinte au vénérable trésor de la tradition en modifiant certaines phrases de textes empruntés à la plus ancienne tradition pour que leur style s´accorde mieux avec la langue de la théologie d´aujourd´hui et se rattache en vérité à la situation actuelle de la discipline dans l´Église. C´est pourquoi quelques façons de parler, concernant l´appréciation et l´usage des biens terrestres, ont été changées, ainsi que quelques-unes qui mettaient en relief une forme de pénitence extérieure propre à l´Église des autres époques.
Voilà comment les normes liturgiques du concile de Trente ont été, sur bien des points, complétées et accomplies par les normes du IIe concile du Vatican; celui-ci a conduit à son terme les efforts visant à rapprocher les fidèles de la liturgie, efforts entrepris pendant ces quatre siècles et surtout à une époque récente, grâce au zèle liturgique déployé par saint Pie X et ses successeurs.
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16. La célébration de la messe, comme action du Christ et du peuple de Dieu organisé hiérarchiquement, est le centre de toute la vie chrétienne pour l´Église, aussi bien universelle que locale, et pour chacun des fidèles 22 . C´est en elle en effet que se trouve le sommet de l´action par laquelle Dieu, dans le Christ, sanctifie le monde, et du culte que les hommes offrent au Père, en l´adorant dans l'Esprit saint par le Christ Fils de Dieu 23 . En outre, c´est dans cette célébration que les mystères de la Rédemption, au cours du cycle annuel, sont commémorés de telle sorte qu´ils sont rendus présents d´une certaine façon 24 . Quant aux autres actions sacrées et à toutes les oeuvres de la vie chrétienne, elles s´y relient, elles y trouvent leur source et lui sont ordonnées 25 .
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17. Il est donc de la plus grande importance que la célébration de la messe, c´est-à-dire de la Cène du Seigneur, soit réglée de telle façon que les ministres et les fidèles, y participant selon leur condition, en recueillent pleinement les fruits 26 que le Christ Seigneur a voulu nous faire obtenir en instituant le sacrifice eucharistique de son Corps et de son Sang, et en le confiant, comme le mémorial de sa passion et de sa résurrection, à l´Église, son Épouse bien-aimée 27 .
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18. Ce résultat sera obtenu si, en tenant compte de la nature de chaque assemblée et des diverses circonstances qui la caractérisent, la célébration tout entière est organisée pour faciliter chez les fidèles cette participation consciente, active et plénière du corps et de l´esprit, animée par la ferveur de la foi, de l´espérance et de la charité. Une telle participation est souhaitée par l´Église et demandée par la nature même de la célébration; elle est un droit et un devoir pour le peuple chrétien en vertu de son baptême 28 .
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19. La présence et la participation active des fidèles, qui manifestent plus clairement la nature ecclésiale de la célébration 29 , ne sont pas toujours réalisables. Cependant la célébration eucharistique possède toujours son efficacité et sa dignité, car elle est l´acte du Christ et de l´Église, dans lequel le prêtre accomplit sa principale fonction et agit toujours pour le salut du peuple.
Il lui est donc recommandé de célébrer même chaque jour le sacrifice eucharistique, s'il le peut 30 .
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20. Mais, comme la célébration de l´Eucharistie, de même que toute la liturgie, se fait par des signes sensibles par lesquels la foi se nourrit, se fortifie et s´exprime 31 , il faut veiller le plus possible à choisir et à organiser les formes et les éléments proposés par l´Église. Car ceux-ci, compte tenu des circonstances de personnes et de lieux, peuvent développer plus intensément la participation active et plénière, et répondre plus exactement aux besoins spirituels des fidèles.
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21. C´est pourquoi cette Présentation vise à donner les lignes générales selon lesquelles la célébration de l´Eucharistie sera bien organisée, et à expliquer les règles selon lesquelles seront établies les différentes formes de célébration 32 .
22. En outre, la célébration de l'Eucharistie dans l'Eglise particulière est de la plus haute importance.
En effet, l'évêque diocésain, premier dispensateur des mystères de Dieu, est, dans l'Eglise particulière qui lui est confiée, celui qui règle et promeut toute la vie liturgique, et en est le gardien 33 . Dans les célébrations, surtout les célébrations eucharistiques, qui se déroulent sous sa présidence avec la participation du presbyterium, des diacres et du peuple, le mystère de l'Eglise se manifeste. C'est pourquoi ces célébrations doivent être un exemple pour tout le diocèse.
Aussi doit-il s'appliquer à ce que les prêtres, les diacres et les fidèles laïcs comprennent toujours plus profondément le sens authentique des rites et des textes liturgiques et soient ainsi conduits à une célébration active et fructueuse de l'eucharistie. Dans le même esprit, il doit veiller à une dignité toujours plus grande des célébrations elles-mêmes, ce à quoi contribue en premier lieu la beauté du lieu sacré, de la musique et de l'art.
23. En outre, pour que la célébration corresponde plus pleinement aux prescriptions et à l'esprit de la liturgie, et que son efficacité pastorale soit plus grande, on trouvera exposées dans cette Présentation et dans l'Ordinaire de la messe des accommodations et des adaptations.
24. Ces adaptations, pour la plupart, consistent dans le choix de certains rites ou de certains textes, comme les chants, les lectures, les oraisons, les monitions et les gestes, pour qu'ils répondent mieux aux besoins, à la préparation et à la mentalité des participants, et qui sont confiés à chaque prêtre qui célèbre. Le prêtre se souviendra, cependant, qu'il est au service de la liturgie et qu'il ne peut, de son propre chef, ajouter, enlever ou changer quoi que ce soit dans la célébration de la messe 34 .
25. Le Missel signale en outre, chaque fois en son lieu, certaines adaptations qui, selon la Constitution sur la liturgie, sont de la compétence ou de l'évêque diocésain ou de la Conférence des évêques 35 (cf. ci-dessous, nn. 387 , 388-393 ).
26. Pour ce qui est des changements et des adaptations plus profondes qui doivent être introduites par nécessité pour faire droit aux traditions et à la mentalité des peuples et des régions, selon l'esprit de l'art. 40 de la Constitution sur la Liturgie, on observera ce qui est exposé dans l'instruction " Sur la liturgie romaine et l'inculturation 36 " et ci-dessous (nn. 395-399 ).
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27. A la messe ou Cène du Seigneur, le peuple de Dieu est convoqué et rassemblé, sous la présidence du prêtre, qui représente la personne du Christ, pour célébrer le mémorial du Seigneur, ou sacrifice eucharistique 37 . C´est pourquoi ce rassemblement local de la sainte Église réalise de façon éminente la promesse du Christ: "Lorsque deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là, au milieu d´eux" (Mt 18,20). En effet, dans la célébration de la messe où est perpétué le sacrifice de la croix 38 , le Christ est réellement présent dans l´assemblée elle-même réunie en son nom, dans la personne du ministre, dans sa parole et aussi, mais de façon substantielle et continuelle, sous les espèces eucharistiques 39 .
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28. La messe comporte comme deux parties: la liturgie de la parole et la liturgie eucharistique; mais elles sont si étroitement liées qu´elles forment un seul acte de culte 40 . En effet, la messe dresse la table aussi bien de la parole de Dieu que du Corps du Seigneur, où les fidèles sont instruits et restaurés 41 . Autrement , certains rites ouvrent la célébration et la concluent.
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29. Lorsqu´on lit dans l´Église la sainte Écriture, c´est Dieu lui-même qui parle à son peuple, et c´est le Christ, présent dans sa parole, qui annonce son Évangile.
C´est pourquoi les lectures de la parole de Dieu, qui constituent un élément de très grande importance dans la liturgie, doivent être écoutées par tous avec le plus grand respect. Mais, bien que la parole divine, dans les lectures de la sainte Écriture, s´adresse à tous les hommes de n´importe quelle époque et leur soit intelligible, son intelligence plénière et son efficacité sont accrues par un exposé vivant, c´est-à-dire par l´homélie, qui fait partie de l´action liturgique 42 .
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30. Entre tout ce qui revient au prêtre, la prière eucharistique occupe la première place, car elle est le sommet de toute la célébration. Viennent ensuite les oraisons, c´est-à-dire la prière d´ouverture (collecte), la prière sur les offrandes et la prière après la communion. Ces prières, dites par le prêtre qui préside l´assemblée comme tenant la place du Christ en personne, s´adressent à Dieu au nom de tout le peuple saint et de tous ceux qui sont présents 43 . C´est donc à juste titre qu´on les nomme "oraisons présidentielles".
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31. C´est encore au prêtre, comme exerçant la fonction de présider l´assemblée, qu´il revient de prononcer certaines monitions prévues dans le rite lui-même . Là où les rubriques l'indiquent, le célébrant peut les adapter un tant soit peu pour qu'elles correspondent mieux aux participants. Le prêtre aura soin cependant de conserver toujours lui-même le sens de la monition proposée dans le missel, et de s'exprimer en peu de mots. Il revient également au prêtre qui préside d´annoncer la parole de Dieu, et de donner la bénédiction finale. Il lui est permis, en outre, d´introduire les fidèles à la messe du jour par des paroles très brèves, après la salutation initiale et avant l'acte pénitentiel; à la liturgie de la Parole, avant les lectures; à la prière eucharistique, avant la préface mais jamais au cours de la prière elle-même; et enfin de conclure toute l´action sacrée, avant de congédier les fidèles.
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32. La nature des parties "présidentielles" exige qu´elles soient prononcées clairement et à haute voix, et qu´elles soient écoutées attentivement par tous 44 . Par conséquent, pendant que le prêtre les prononce, il n´y aura pas d´autres prières ni d´autres chants, l´orgue et les autres instruments resteront silencieux.
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33. Le prêtre prie comme président, au nom de l'Eglise et de la communauté rassemblée; il prie aussi parfois en son nom propre, afin d´accomplir son ministère avec attention et piété. Ces prières-là, proposées avant la lecture de l'Evangile, à la préparation des dons, avant et après la communion du prêtre, sont prononcées à voix basse.
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34. Puisque, par sa nature, la célébration de la messe a un caractère communautaire 45 , les dialogues entre le célébrant et les fidèles rassemblés, ainsi que les acclamations, possèdent une grande valeur 46 : en effet, ce ne sont pas seulement des signes extérieurs de la célébration commune, mais des éléments qui favorisent et réalisent la communion entre le prêtre et le peuple.
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35. Les acclamations des fidèles et leurs réponses aux salutations et aux prières du prêtre constituent un degré de participation active qui doit être réalisé par les fidèles rassemblés quelle que soit la forme de la messe, pour exprimer clairement et pour fortifier l´action de toute la communauté 47 .
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36. Il y a d´autres parties qui sont très utiles pour manifester et fortifier la participation active des fidèles, et qui reviennent à toute l´assemblée: ce sont surtout la préparation pénitentielle, la profession de foi, la prière universelle et l´oraison dominicale.
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37. Enfin, parmi les autres formules: a) certaines constituent un rite ou un acte ayant valeur en lui-même, comme l´hymne Gloria, le psaume responsorial, l´Alleluia et le verset avant l´Évangile, le Sanctus, l´acclamation d´anamnèse, le chant après la communion; b) certaines, comme les chants d´entrée, d´offertoire, pour la fraction (Agneau de Dieu) et de communion sont l´accompagnement d´un rite.
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38. Dans les textes qui doivent être prononcés clairement et à voix haute par le prêtre, le diacre, le lecteur, ou par tous, le ton de voix doit répondre au genre du texte lui-même, selon qu´il s´agit d´une lecture, d´une oraison, d´une monition, d´une acclamation ou d´un chant; il doit répondre aussi à la forme de la célébration et à la solennité de la réunion. En outre, on tiendra compte du caractère des diverses langues et de la mentalité des peuples.
Dans les rubriques et les normes qui suivent, les mots "dire" ou "prononcer" doivent donc s´entendre soit du chant soit de la récitation, en observant les principes exposés ci-dessus.
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39. L´Apôtre invite les fidèles qui se rassemblent dans l´attente de l´avènement de leur Seigneur, à chanter ensemble des psaumes, des hymnes et de libres louanges (cf. Col 3,16). Le chant est en effet le signe de l´allégresse du coeur (cf. Ac 2,46). Aussi saint Augustin dit-il justement: "Chanter est le fait de celui qui aime" 48 , et selon un ancien proverbe: "Il prie deux fois, celui qui chante bien".
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40. On fera donc grand usage du chant dans les célébrations, en tenant compte de la mentalité des peuples et des aptitudes de chaque assemblée. S'il n'est pas toujours nécessaire, par exemple dans les messes de semaine, de chanter tous les textes qui, par eux-mêmes sont destinés à être chantés, on mettra tout le soin possible pour que le chant des ministres et du peuple ne fasse pas défaut dans les célébrations dominicales et les jours de fête de précepte.
Mais, en choisissant les parties qui seront effectivement chantées, on donnera la priorité à celles qui ont plus d´importance, et surtout à celles qui doivent être chantées par le prêtre, le diacre ou le lecteur, avec réponse du peuple, ou qui doivent être prononcées simultanément par le prêtre et le peuple 49 .
41. Le chant grégorien, en tant que chant propre de la liturgie romaine, doit, toutes choses égales par ailleurs, occuper la première place. Les autres genres de musique sacrée, mais surtout la polyphonie, ne sont nullement exclues, pourvu qu'ils s'accordent avec l'esprit de l'action liturgique et qu'ils favorisent la participation de tous les fidèles 50 .
Et comme les réunions entre fidèles de diverses nations deviennent de plus en plus fréquentes, il est bon que ces fidèles sachent chanter ensemble, en latin, sur des mélodies très faciles, au moins quelques parties de l´Ordinaire de la messe, mais surtout la profession de foi et l´oraison dominicale 51 .
42. Les gestes et les attitudes du corps, que ce soit ceux du prêtres, du diacre ou des ministres, que ce soit ceux du peuple doivent viser à ce que toute la célébration manifeste une belle et noble simplicité, que soit perçue la signification vraie et pleine de ses diverses parties et que la participation de tous soit favorisée 52 . On devra donc être attentif à ce que définissent la loi liturgique et la pratique reçue du Rite romain, et à ce qui concourt au bien spirituel commun du peuple de Dieu, plutôt qu'à sa propre inclination et à son libre-arbitre.
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Les attitudes communes que tous les participants doivent observer sont un signe de la communauté et de l´unité de l´assemblée; en effet, elles expriment et développent l´esprit et la sensibilité des participants 53 .
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43. Les fidèles se tiendront debout depuis le début du chant d´entrée, ou quand le prêtre se rend à l´autel, jusqu´à la prière d´ouverture (collecte) inclusivement; au chant de l´Alleluia avant l´Évangile; pendant la proclamation de l´Évangile; pendant la profession de foi et la prière universelle; et depuis l'invitatoire Prions ensemble avant la prière sur les offrandes jusqu´à la fin de la messe, excepté ce que l´on va dire.
Ils seront assis pendant les lectures qui précèdent l´Évangile et le psaume responsorial; à l´homélie et pendant la préparation des dons pour l´offertoire; et, si on le juge bon, pendant qu´on observe un silence sacré après la communion.
Ils s´agenouilleront pour la consécration, à moins que leur état de santé, l´exiguïté des lieux ou le grand nombre des assistants ou d´autres juste raisons ne s´y opposent. Ceux qui ne s'agenouillent pas pour la consécration feront une inclinaison profonde pendant que le prêtre fait la génuflexion après la consécration.
Toutefois , il appartient à la Conférence des évêques d´adapter les gestes et les attitudes décrits dans l' Ordinaire de la messe à la mentalité et aux justes traditions des peuples, selon la norme du droit 54 . On veillera cependant à ce qu´ils correspondent au sens et au caractère des différentes parties de la célébration. Là où il est de coutume que le peuple demeure à genoux depuis la fin du Sanctus jusqu'à la fin de la prière eucharistique, il est louable de conserver cette coutume.
Pour obtenir l´uniformité dans les gestes et les attitudes, les fidèles obéiront aux monitions que le diacre, ou un autre ministre laïc, ou le prêtre leur adresseront au cours de la célébration selon ce qui est établi dans les livres liturgiques.
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44. Parmi les gestes, on compte aussi les actions et les processions par lesquelles le prêtre, avec le diacre et les ministres, se rend à l´autel; le diacre porte à l'ambon l'Evangéliaire ou le Livre des évangiles avant la proclamation de l'Evangile; les fidèles apportent les dons et s´approchent pour la communion. Il convient que ces actions et processions soient accomplies avec beauté, tandis qu´on exécute les chants appropriés, selon les normes fixées pour chacune.
2001 PGMR 1