2001 PGMR 271

Rite de conclusion

231
272. Le rite de conclusion se fait comme à la messe avec peuple, mais en omettant Allez dans la paix du Christ. Le prêtre vénère, comme d'habitude, l'autel par un baiser et, après une inclination profonde avec le ministre, il se retire.

IV - QUELQUES RÈGLES VALABLES POUR TOUTES LES FORMES DE MESSE

Vénération de l´autel et de l'Evangéliaire.

232
273. Selon l'usage reçu, on vénère l´autel et l'Evangéliaire par le baiser. Mais là où ce geste symbolique ne s´accorde pas bien avec les traditions ou la mentalité de la région, il appartient à la Conférence des évêques d´établir un autre geste à employer à la place de celui-là, avec le consentement du Siège apostolique.

Génuflexion et inclination

274. La génuflexion, en fléchissant le genou droit jusqu'à terre, exprime l'adoration; elle est donc réservée au Saint-Sacrement et à la Sainte croix depuis l'adoration solennelle faite au cours de l'action liturgique du Vendredi saint jusqu'au début de la Veillée pascale.

233
Au cours de la messe, le prêtre célébrant fait trois génuflexions: après l´élévation de l´hostie, après celle du calice, et avant la communion. On a noté en leur lieu les normes particulières à observer pour les messes concélébrées (cf. nn. 210-251 ).

Si le tabernacle avec le Saint-Sacrement est dans le sanctuaire, le prêtre, le diacre et les autres ministres font la génuflexion quand ils arrivent devant l'autel et s'en retirent mais non pendant la célébration de la messe.

Autrement, tous ceux qui passent devant le Saint-Sacrement font la génuflexion sauf s'ils s'avancent en procession.

Les ministres qui portent la croix de procession ou les cierges font une inclination de la tête à la place de la génuflexion.

234
275. L'inclination signifie le respect et l'honneur que l'on doit aux personnes elles-mêmes ou à leurs représentations. Il y a deux espèces d´inclination: celle de la tête et celle du corps.

a) On incline la tête lorsque les trois Personnes divines sont nommées ensemble, aux noms de Jésus, de la bienheureuse Vierge Marie, et du Saint en l´honneur de qui on dit la messe.

b) On incline le corps, par ce qu´on appelle l´inclination profonde: devant l´autel , aux prières Purifie mon coeur et Humbles et pauvres; dans la récitation du Symbole, aux mots Par l´Esprit Saint, il a pris chair; et dans le Canon romain, aux mots Nous t´en supplions. La même inclination est faite par le diacre, quand il demande la bénédiction avant de proclamer l´Évangile. En outre, le prêtre s´incline un peu, à la consécration, quand il dit les paroles du Seigneur.

Encensement

235
276. L'encensement exprime le respect et la prière comme l'indique la Sainte Ecriture (cf. Ps 140,2; Ap 8,3).

On peut, à son gré, employer l´encens, quelle que soit la forme de la messe:
a) pendant la procession d´entrée;
b) au début de la messe, pour encenser la croix et l´autel;
c) pour la procession d´Évangile et la proclamation de celui-ci;
d) quand le pain et le calice ont été déposés sur l'autel, pour encenser les dons, la croix et l´autel ainsi que le prêtre et le peuple;
e) à l´élévation de l´hostie et du calice après la consécration.

236
277. Le prêtre met l´encens dans l´encensoir et le bénit d´un signe de croix, sans rien dire.

Avant et après l'encensement, on fait une inclination profonde devant la personne ou l'objet que l'on encense, exceptés l'autel et les offrandes pour le sacrifice de la messe.

On encense par trois coups d'encensoir: le Saint-Sacrement, les reliques de la Sainte croix et les images du Seigneur exposées à la vénération publique, les offrandes pour le sacrifice de la messe, la croix de l'autel, l'Evangéliaire, le cierge pascal, le prêtre et le peuple.

On encense de deux coups d'encensoir les reliques et les images des saints exposées à la vénération publique, mais seulement au début de la célébration, quand on encense l'autel.

On encense l´autel par des coups d'encensoir successifs de la façon suivante:
a) Si l´autel est séparé du mur, le prêtre l´encense en en faisant le tour.
b) Si l´autel est placé contre le mur, le prêtre encense en passant d´abord le long du côté droit, puis du côté gauche. Si la croix est sur l´autel ou près de lui, le prêtre l´encense avant l´autel; sinon il l´encense lorsqu´il passe devant elle.

Le prêtre encence les oblats, avant l'encensement de la croix et de l'autel, par trois coups d'encensoir ou bien en traçant un signe de croix sur eux avec l'encensoir.

Purification

237
278. Chaque fois qu´un fragment d´hostie s´est attaché aux doigts, ce qui arrive surtout après la fraction ou après la communion des fidèles, le prêtre la détachera de ses doigts au-dessus de la patène, ou si besoin est, lavera ceux-ci. De même, il recueillera les fragments qui seraient en dehors de la patène.

238
279. Les vases sacrés sont purifiés par le prêtre, par le diacre ou par l´acolyte institué, après la communion ou après la messe, autant que possible à la crédence. On fait la purification du calice avec de l´eau ou bien avec de l´eau et du vin, et l´ablution est consommée par celui qui purifie. Ordinairement on essuiera la patène avec le purificatoire.

Il faut veiller à consommer aussitôt à l'autel le Sang du Christ qui, éventuellement, resterait après la distribution de la communion.

239
280. Si une hostie ou un fragment tombait, on les ramasserait avec respect; si du vin consacré se répandait, on laverait l´endroit avec de l´eau, et cette eau serait ensuite jetée dans la piscine de la sacristie.

La communion sous les deux espèces

240
281. La sainte communion réalise plus pleinement sa forme de signe lorsqu´elle se fait sous les deux espèces. Car, sous cette forme, le signe du banquet eucharistique est mis plus pleinement en lumière, et on exprime plus clairement la volonté divine d´accomplir la nouvelle et éternelle Alliance dans le Sang du Seigneur; on montre aussi plus clairement la relation entre le banquet eucharistique et le banquet eschatologique dans le royaume du Père 103 .

241
282. Les pasteurs, de la façon la plus adaptée possible, veilleront à rappeler, à l'attention des fidèles qui participent à ce rite ou à ceux qui en sont les témoins, la doctrine catholique sur la forme de la sainte communion, selon le concile de Trente. Avant tout, on avertira les fidèles de ce que la foi catholique nous enseigne: que même sous une seule des deux espèces on reçoit le Christ tout entier, sans aucun manque, et le sacrement dans toute sa vérité; par suite, en ce qui regarde les fruits de la communion, ceux qui reçoivent une seule espèce ne sont privés d´aucune grâce nécessaire au salut 104 .

Ils enseigneront en outre que l´Église a autorité sur la dispensation des sacrements, du moment que l´essentiel est sauvegardé: elle peut décider ou modifier ce qu´elle juge plus avantageux pour la vénération qu´on leur doit ou pour l´utilité de ceux qui les reçoivent, en raison de la diversité des choses, des époques et des lieux 105 . Mais en même temps, on invitera les fidèles à vouloir participer plus intensément au rite sacré, de sorte que le signe du banquet eucharistique soit mis davantage en lumière.

242
283. En plus des cas prévus dans les livres liturgiques, la communion sous les deux espèces est permise: a) aux prêtres qui ne peuvent célébrer ou concélébrer; b) au diacre et à tous ceux qui exercent une fonction au cours de la messe; c) aux membres des communautés à la messe conventuelle ou à la messe dite de communauté, aux séminaristes, à tous ceux qui font les exercices spirituels ou participent à une réunion spirituelle ou pastorale.

L'évêque diocésain peut déterminer pour son diocèse des normes concernant la communion sous les deux espèces qui doivent être observées même dans les églises des religieux et dans les petits groupes. Il a aussi la faculté de permettre de donner la communion sous les deux espèces, chaque fois que le prêtre célébrant l'estime opportun pourvu que les fidèles soient bien instruits et que soit évité tout danger de profaner le Sacrement, ou que le nombre des participants ou une autre raison ne rende le rite trop difficile à exécuter.

Pour ce qui est de la manière de donner aux fidèles la communion sous les deux espèces, et de l'extension de la faculté de la donner, les Conférences des évêques peuvent publier des normes, après reconnaissance des actes par le Siège Apostolique.

284. Quand on communie sous les deux espèces

a.d'ordinaire, le diacre présente le calice, ou, en son absence, un prêtre; ou encore un acolyte institué ou un autre ministre extraordinaire de la communion; ou un fidèle à qui, en cas de nécessité, on confie cette fonction pour une fois;
b.s'il reste du vin consacré, le prêtre le consomme à l'autel, ou le diacre, ou l'acolyte institué qui a présenté le calice et celui-ci purifie les vases sacrés comme à l'ordinaire, les essuie et les remet à leur place.

Aux fidèles qui voudraient éventuellement communier sous la seule espèce du pain, la communion sera donnée sous cette forme.

243
285. Pour distribuer la communion sous les deux espèces, on prépare:
a) si la communion au calice se fait en buvant directement au calice, soit un calice de contenance suffisante, soit plusieurs calices, en prenant toujours soin de prévoir qu'il ne reste pas trop de vin consacré à consommer à la fin de la célébration;

b) si la communion au calice se fait par intinction, on veillera à ce que les hosties ne soient ni trop minces ni trop petites, mais un peu plus épaisses que d´habitude, pour qu´on puisse commodément les distribuer après en avoir trempé une partie dans le vin consacré.

244-245
Si la communion au Précieux Sang se fait en buvant directement au calice, le communiant, après avoir reçu le Corps du Christ, se rend vers le ministre du calice et se tient devant lui. Le ministre dit: Le sang du Christ, le communiant répond: Amen. Le ministre lui tend le calice, que le communiant prend lui-même de ses mains pour l'approcher de sa bouche. Le communiant boit un peu au calice, le rend au ministre et se retire; le ministre essuie avec le purificatoire le bord du calice.

246-247
287. Si la communion au calice se fait par intinction le communiant, tenant le plateau au dessous de sa bouche, s´approche du prêtre qui tient le calice, ayant à son côté le ministre qui porte le vase contenant les hosties. Le prêtre prend une hostie, en trempe une partie dans le calice, et, en l'élevant, dit: Le Corps et le Sang du Christ. Le communiant répond Amen, reçoit du prêtre le Sacrement dans la bouche et se retire.

248-252






CHAPITRE V

DISPOSITION ET DÉCORATION DES ÉGLISES

POUR LA CÉLÉBRATION DE L´EUCHARISTIE

I - PRINCIPES GÉNÉRAUX

253
288. Pour la célébration de l´Eucharistie, le peuple de Dieu se rassemble généralement dans une église ou, à défaut, dans un autre lieu honorable qui soit digne d´un si grand mystère. Ces églises ou ces autres lieux se prêteront à accomplir l´action sacrée et à obtenir la participation active des fidèles. En outre, les demeures sacrées et les objets destinés au culte divin seront vraiment dignes et beaux, capables de signifier et de symboliser les réalités surnaturelles 106 .

254
289. Par conséquent, l´Église ne cesse de faire appel à la noble contribution de l'art, et elle prend en considération les valeurs artistiques de tous les peuples et de toutes les régions 107 . Bien plus, de même qu´elle s´applique à conserver les oeuvres d´art et les trésors légués par les siècles passés 108 et, autant qu´il est nécessaire, à les adapter aux besoins nouveaux, elle s´efforce de promouvoir des créations accordés à la mentalité de chaque époque 109 .

C´est pourquoi, dans les programmes proposés aux artistes et dans le choix des oeuvres à admettre dans les églises, on recherchera une véritable qualité artistique, pour que ces oeuvres nourrissent la foi et la piété, et qu´elles aient bien le sens et atteignent le résultat que l´on attend d´elles 110 .

255
290. Toutes les églises seront dédicacées ou au moins bénites. Mais les églises cathédrales et paroissiales seront dédicacées selon le rite solennel. .

256
291. Pour la construction, la restauration et l´aménagement des édifices sacrés, les responsables consulteront la commission diocésaine de liturgie et d´art sacré. L´Evêque diocésain recourra au conseil et à l´aide de cette commission quand il s´agira de fournir des règles en ce domaine, d´approuver les projets de nouveaux édifices et de trancher les questions de quelque importance 111 .

279
292. L´ornementation de l´église doit viser à une noble simplicité plutôt qu´à un luxe pompeux. Pour choisir les éléments concourant à sa beauté, on aura souci de la vérité des choses et on cherchera à assurer l´éducation des fidèles et la dignité de tout le lieu sacré.

280
293. Pour répondre aux besoins de notre époque, l´organisation de l´église et de ses dépendances requiert qu´on ne se préoccupe pas seulement de ce qui concerne directement la célébration des actions sacrées, mais aussi que l´on prévoie tout ce qui contribue à une juste commodité des fidèles, comme on a coutume de le prévoir dans les lieux où se tiennent des réunions.

257
294. Le peuple de Dieu, qui se rassemble pour la messe, forme une assemblée organique et hiérarchique, s´exprime par la diversité des ministères et des actions selon chaque partie de la célébration. Il faut que le plan d´ensemble de l´édifice sacré soit conçu de manière à offrir l´image de l´assemblée qui s´y réunit, permettre la répartition harmonieuse de tous et favoriser le juste accomplissement de chaque fonction.

Les fidèles et la chorale recevront une place qui facilite leur participation active 112 .

Le prêtre célébrant, le diacre et les autres ministres prendront place dans le sanctuaire. On y préparera aussi les sièges des concélébrants, à moins que leur grand nombre ne fasse disposer leurs sièges dans une autre partie de l'église, mais près de l'autel.

Ces dispositions, tout en exprimant l´ordre hiérarchique et la diversité des fonctions, devront aussi assurer une unité profonde et organique de l´édifice, qui mettra en lumière l´unité de tout le peuple saint . La nature et la beauté du lieu et de tout le mobilier favoriseront la piété et manifesteront la sainteté des mystères qui s´y célèbrent.

II - LA DISPOSITION DU SANCTUAIRE POUR LA CÉLÉBRATION COMMUNAUTAIRE

258
295. Le sanctuaire est le lieu où se dresse l'autel, où est proclamée la parole de Dieu, où le prêtre, le diacre et les autres ministres exercent leurs fonctions. Il convient qu'il se distingue du reste de l´église soit par une certaine élévation soit par une structure et une ornementation particulières. Il doit être assez vaste pour que la célébration de l'Eucharistie puisse être accomplie et vue facilement 113 .

L'autel et son arrangement

259
296. L´autel, où le sacrifice de la croix est rendu présent sous les signes sacramentels, est aussi la table du Seigneur à laquelle, dans la messe, le peuple de Dieu est invité à participer; il est aussi le centre de l´action de grâce qui s´accomplit pleinement par l´Eucharistie.

260
297. Dans un lieu destiné au culte, la célébration de l´Eucharistie doit s´accomplir sur un autel; en dehors d´un lieu sacré, elle peut encore s´accomplir sur une table convenable, où l´on mettra toujours la nappe et le corporal, la croix et le chandelier.

261
298. Il convient que dans toutes les églises, il y ait un autel fixe, qui signifie, de manière claire et permanente, le Christ Jésus, pierre vivante (1P 2,4; cf. Ep 2,20); mais dans les autres lieux destinés aux célébrations sacrées, l'autel peut être mobile.

L´autel est appelé fixe, s´il est construit de telle sorte qu´il adhère au pavement et ne puisse donc pas être déplacé; on l´appelle mobile s´il peut être déplacé.

262
299. Il convient, partout où c'est possible, que l'autel majeur soit élevé à une distance du mur qui permette d´en faire aisément le tour et d´y célébrer en se tournant vers le peuple. On lui donnera l´emplacement qui en fera le centre où convergera spontanément l´attention de toute l´assemblée des fidèles 114 . Habituellement, il sera fixe et dédicacé.

265
300. L'autel, fixe ou mobile, sera dédicacé selon le rite du Pontifical romain; cependant, l'autel mobile pourra être simplement béni.

263-264
301. Selon une coutume et un symbolisme traditionnels dans l´Église, la table d´un autel fixe sera de pierre naturelle. Cependant on pourra aussi employer, au jugement de la Conférence des évêques, une autre matière digne, solide et bien travaillée. Les colonnes ou la base soutenant la table, peuvent être de n´importe quel autre matériau, pourvu qu´il soit digne et solide.

L´autel mobile peut être construit en n´importe quelles matières nobles et solides, et qui, selon les traditions et les coutumes des diverses régions, conviennent à l´usage liturgique.

266
302. On gardera l´usage de déposer sous l´autel, pour sa dédicace, des reliques de saints, même non martyrs. On veillera cependant à vérifier l´authenticité de ces reliques.

267

303. Dans la construction des églises nouvelles, il importe de n'élever qu'un autel, pour qu'il soit signe, au milieu de l'assemblée des fidèles, de l'unique Christ et de l'unique Eucharistie de l'Eglise.

Dans les églises déjà construites, lorsque la situation de l'ancien autel rend difficile la participation du peuple et qu'on ne peut le déplacer sans porter atteinte à sa valeur artistique, on élevera un autre autel fixe, construit avec art et qui sera dédicacé; et c'est seulement sur cet autel que s'accompliront les célébrations liturgiques. Pour éviter que l'attention des fidèles ne soit distraite du nouvel autel, on ne donnera pas à l'ancien une décoration particulière.

268
304. Par respect pour la célébration du mémorial du Seigneur, pour le banquet où nous sont donnés le Corps et le Sang du Seigneur, on mettra sur l´autel au moins une nappe blanche qui par sa forme, ses dimensions et sa décoration s´accorde avec la forme de cet autel.

305. On observera la modération pour orner l'autel.

Pendant l'Avent, l'autel sera orné de fleurs avec la modération qui convient au caractère de ce temps et sans anticiper la joie plénière de la Nativité du Seigneur. Pendant le carême, la décoration de fleurs à l'autel est interdite, à l'exception du quatrième dimanche (Laetare), des sollennités et des fêtes.

La décoration florale doit toujours être mesurée, et plutôt que sur la table de l'autel, il est préférable de disposer les fleurs autour de l'autel.

306. On ne mettra sur la table de l'autel que ce qui est requis pour la célébration de la messe, c'est-à-dire l'Evangéliaire, depuis le début de la célébration juqu'à la proclamation de l'évangile; et depuis la présentations des dons jusqu'à la purification des vases, le calice, la patène, le ciboire si c'est nécessaire, enfin le corporal, le purificatoire et le missel.

On disposera en outre de manière discrète ce qui pourrait être nécessaire pour amplifier la voix du prêtre.

269
307. Les chandeliers qui sont requis, pour chacune des actions liturgiques (cf. n. 117 ), afin d´exprimer notre vénération et le caractère festif de la célébration, seront placés compte tenu de la structure de l´autel et du sanctuaire, ou bien sur l´autel, ou bien autour de lui, pour réaliser un ensemble harmonieux, et sans que les fidèles soient gênés pour bien voir ce qui se fait à l´autel ou ce que l´on y dépose.

270
308. De même, sur l´autel ou à proximité, il y aura une croix, bien visible pour l´assemblée, et portant l'image du Christ crucifié. Il convient que cette croix demeure près de l'autel même en dehors des célébrations liturgiques, pour rappeler à l'esprit des fidèles la passion salutaire du Seigneur.

L'ambon

272
309. La dignité de la parole de Dieu requiert qu´il existe dans l´église un lieu qui favorise l´annonce de cette Parole et vers lequel, pendant la liturgie de la Parole, se tourne spontanément l´attention des fidèles 115 .

Il convient que ce lieu soit en règle générale un ambon stable et non un simple pupitre mobile. On aménagera l´ambon, en fonction des données architecturales de chaque église, de telle sorte que les fidèles voient et entendent bien les ministres ordonnés et les lecteurs.

C´est uniquement de l´ambon que sont prononcés les lectures, le psaume responsorial et la louange pascale; on peut aussi prononcer à l´ambon l´homélie et les intentions de la prière universelle. La dignité de l'ambon exige que seul le ministre de la Parole y monte.

Il convient qu'un nouvel ambon soit béni avant d'être mis à l'usage liturgique, selon le rite prévu dans le Rituel romain 116 .

Le siège pour le prêtre célébrant et les autres sièges

271
310. Le siège du prêtre célébrant doit exprimer la fonction de celui qui préside l´assemblée et dirige sa prière. Par conséquent, il sera bien placé s´il est tourné vers le peuple, et situé à l´extrémité du sanctuaire, à moins que la structure de l´édifice ou d´autres circonstances ne s´y opposent, par exemple si la trop grande distance rend difficile la communication entre le prêtre et l´assemblée des fidèles, ou si le tabernacle se trouve derrière l'autel, au milieu. On évitera toute apparence de trône 117 . Il convient de bénir le siège avant qu'il soit mis à l'usage liturgique, selon le rite prévu dans le Rituel romain 118 .

On disposera aussi dans le sanctuaire des sièges pour les prêtres concélébrants, ainsi que pour les prêtres, revêtus de l'habit de choeur, qui assistent à la célébration sans concélébrer.

On placera le siège du diacre près de celui du prêtre célébrant. Pour les autres ministres, on disposera les sièges de manière à les distinguer clairement des sièges du clergé, et afin qu'ils puissent accomplir facilement leurs fonctions 119 .

III - LA DISPOSITION DE L'EGLISE

La place destinée aux fidèles

273
311. On aménagera la place destinée aux fidèles avec tout le soin désirable, pour qu´ils puissent participer comme il se doit, par le regard et par l´esprit, aux célébrations sacrées. Il convient ordinairement de mettre à leur disposition des bancs ou des chaises. On doit réprouver l´usage de réserver des sièges à certaines personnes privées 120 . La disposition des bancs ou des chaises, notamment dans les églises nouvellement construites, permettra aux fidèles d´adopter facilement les attitudes requises par les différents moments de la célébration, et de se déplacer sans encombre pour aller recevoir la sainte communion.

On veillera à ce que les fidèles puissent non seulement voir le prêtre, le diacre et les lecteurs, mais encore, grâce à l´emploi des moyens techniques modernes, à ce qu´ils puissent aisément les entendre.

La place de la chorale et des instruments de musique

274
312. Selon la disposition de chaque église, on placera la chorale de telle sorte qu´apparaisse clairement sa nature: elle fait partie de l´assemblée des fidèles réunie dans l´église, et elle accomplit une fonction particulière; ainsi, l´accomplissement de sa fonction sera rendu aisé; et on donnera toute facilité à chacun de ses membres d'une participation plénière à la messe, qui est la participation sacramentelle 121 .

275
313. L´orgue et les autres instruments de musique légitimement approuvés seront placés dans un endroit approprié, pour qu´ils puissent soutenir le chant aussi bien du peuple que de la chorale et, s´ils jouent seuls, qu´ils puissent être bien entendus par tous. Il conveint de bénir l'orgue avant qu'il ne soit mis à l'usage liturgique, selon le rite prévu dans le Rituel romain 122 .

Pendant l'Avent, on se servira de l'orgue et des autres instruments de musique avec la modération qui convient au caractère de ce temps, et sans anticiper sur la joie plénière de la Nativité du Seigneur.

Pendant le Carême, le son de l'orgue et des autres instruments n'est autorisé que pour soutenir le chant, à l'exception du quatrième dimanche (Laetare), des solennités et des fêtes.

Le lieu de la réserve eucharistique

276-277
314. En fonction des données architecturales de l´église et conformément aux coutumes locales légitimes, la Sainte Eucharistie sera conservée dans un tabernacle placé en un lieu très noble et insigne, bien visible et bien décorée, et permettant la prière 123 .

Le tabernacle sera normalement unique, inamovible, fait d'un matériau solide et à l'abri de toute violation, non transparent et fermé, de telle façon que soit évité au maximum tout danger de profanation 124 . Il convient de plus que le tabernacle soit béni avant d'être mis à l'usage liturgique selon le rite prévu dans le Rituel romain 125 .

315. En raison du signe, il convient que, sur l'autel où la messe est célébrée, il n'y ait pas le tabernacle où le Saint Sacrement est conservé 126 .

Dès lors, il importe que le tabernacle soit placé, au jugement de l'évêque diocésain:

a.soit dans le sanctuaire, en dehors de l'autel de la célébration, sous la forme et dans le lieu qui conviennent, sans exclure l'ancien autel qui ne servira plus à la célébration (cf. n. 306 ); b.soit encore dans un oratoire adapté à l'adoration et à la prière des fidèles 127 , qui soit organiquement lié à l'église et bien visible des fidèles.

316. Selon la coutume traditionnelle, une lampe spéciale, alimentée d'huile ou de cire, brillera perpétuellement près du tabernacle, en signe d'honneur près de la présence du Christ 128 .

317. On n'oubliera aucunement tout ce qui est prescrit, selon les normes du droit, sur la réserve eucharistique 129 .

Les images sacrés

278
318. Dans la liturgie terrestre, l'Eglise participe par un avant-goût à la liturgie céleste qui se célèbre dans la sainte Cité de Jérusalem vers laquelle elle tend dans son pélerinage, là où le Christ siège à la droite de Dieu, et en vénérant la mémoire des saints, elle espère partager un jour leur compagnie 130 .

C'est pourquoi, selon une très ancienne tradition de l´Église, les images du Seigneur, de la Sainte Vierge et des saints, sont montrées à la vénération des fidèles 131 ; dans les édifices sacrés, elles y sont déposées de manière à conduire les fidèles vers les mystères de la foi qui y sont célébrés. Aussi, on veillera à ce que leur nombre n'augmente pas sans discrétion et qu´elles soient disposées de manière à ne pas détourner de la célébration elle-même l´attention des fidèles 132 . On n´aura pas plus d´une seule image du même saint. D´une façon générale, dans l´ornementation et l´aménagement de l´église pour ce qui regarde les images, on aura en vue la piété de toute la communauté ainsi que la beauté et la dignité des images.






CHAPITRE VI

CE QUI EST REQUIS POUR LA CÉLÉBRATION DE LA MESSE

I - LE PAIN ET LE VIN DESTINÉS A LA CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE

281
319. Fidèle à l´exemple du Christ, l´Église a toujours employé le pain et le vin avec de l´eau pour célébrer le banquet du Seigneur.

282
320. Le pain destiné à la célébration eucharistique doit être du pain de pur froment, de confection récente, et, selon la tradition ancienne de l´Église latine, du pain azyme.

283
321. La vérité du signe demande que la matière de la célébration eucharistique apparaisse vraiment comme une nourriture. Il convient donc que le pain eucharistique, tout en étant azyme et confectionné selon la forme traditionnelle, soit tel que le prêtre, à la messe célébrée avec peuple, puisse vraiment rompre l´hostie en plusieurs morceaux, et distribuer ceux-ci à quelques fidèles au moins. Cependant, on n´exclut aucunement les petites hosties quand le nombre des communiants et d´autres motifs pastoraux exigent leur emploi. Mais le geste de la fraction du pain, qui désignait à lui seul l´Eucharistie à l´âge apostolique, manifestera plus ouvertement la valeur et l´importance du signe de l´unité de tous en un seul pain, et du signe de la charité, du fait qu´un seul pain est partagé entre frères.

284
322. Le vin de la célébration eucharistique doit provenir du fruit de la vigne (cf. Lc 22,18), être naturel et pur, c´est-à-dire sans mélange de substances étrangères.

285
323. On prendra soin de conserver en parfait état le pain et le vin destinés à l´Eucharistie; on veillera donc à ce que le vin n´aigrisse pas, à ce que le pain ne se gâte, ni ne durcisse trop, ce qui rendrait difficile le geste de la fraction.

286
324. Il peut arriver que le prêtre, après la consécration ou quand il communie, s´aperçoive qu´il n´avait pas versé du vin mais de l´eau dans le calice; qu´il vide alors cette eau dans un récipient et qu´il verse du vin avec de l´eau dans le calice; il le consacrera en disant la partie du récit de l´institution qui se rapporte au calice, sans avoir à consacrer le pain à nouveau.

II - LE MOBILIER LITURGIQUE EN GÉNÉRAL

287
325. L´Église, pour tout le mobilier liturgique, se montre accueillante envers le style artistique de chaque région comme elle le fait pour la construction des églises; elle accueille aussi les adaptations à la mentalité et aux traditions des différents peuples, pourvu qu´effectivement tout corresponde bien à l´usage auquel le mobilier sacré est destiné 133 .

Dans ce domaine aussi, on recherchera cette noble simplicité qui s´allie parfaitement à l´art véritable.

288
326. Dans le choix des matières destinées au mobilier sacré, en dehors de celles que l´usage a rendues traditionnelles, on peut admettre aussi celles que les esprits de notre temps estiment nobles, qui sont durables et bien adaptées à leur emploi sacré. Pour chaque région, c´est la Conférence des évêques qui sera juge en la matière.

III - LES VASES SACRÉS

289
327. Parmi les objets requis pour célébrer la messe, on honore tout spécialement les vases sacrés et, parmi eux, le calice et la patène dans lesquels le vin et le pain sont offerts, consacrés et consommés.

294
328. Les vases sacrés seront en métal noble. S'ils sont faits d´un métal susceptible de rouiller ou qui soit moins noble que l´or ils seront normalement dorés à l´intérieur.

290-292
329. Au jugement de la Conférence des évêques, après reconnaissance des actes par le Siège Apostolique, les vases sacrés peuvent être faits encore d'autres matières qui soient solides, et que, dans chaque région, tout le monde juge nobles, comme l´ivoire ou certains bois durs, pourvu que ces matières conviennent à cet usage sacré. Dans ce cas, on donnera toujours la préférence aux matières qui ne se brisent, ni ne s´altèrent facilement. Cela vaut aussi pour tous les vases sacrés destinés à recevoir les hosties, comme la patène, le ciboire, la custode, l´ostensoir, et d'autres de ce genre.

291
330. Les calices et les autres vases destinés à recevoir le Sang du Seigneur auront leur coupe faite d´une matière qui n´absorbe pas les liquides. Quant au pied, il pourra être fait d´autres matières, solides et dignes.

293
331. Pour la consécration des hosties, on peut employer fort à propos une patène assez grande, dans laquelle on mettra non seulement le pain pour le prêtre et le diacre mais aussi celui pour les ministres et les fidèles.

295
332. Quant à la forme des vases sacrés, l´artiste peut choisir celle qui correspond aux moeurs de chaque région, pourvu que chacun de ces vases soit adapté à l´usage liturgique auquel il est destiné, et qu'on le distingue clairement des vases à l'usage quotidien.
296
333. Pour la bénédiction des vases sacrés, on observera les rites prescrits par les livres liturgiques 134 .

334. On maintiendra la coutume d'installer dans la sacristie une piscine pour y verser l'eau d'ablution des vases et des linges sacrés (cf. n. 280 ).


2001 PGMR 271