1997-2002 Journées de la vie consacrés



1997 - 1ère journée de la vie consacrée




MESSAGE

DU SAINT PÈRE

JEAN-PAUL II

POUR LA Ière JOURNÉE DE LA VIE CONSACRÉE




Vénérables frères dans l'Episcopat, chères personnes consacrées etc. Après la célébration du Synode des Evêques sur la Vie consacrée et la publication de l'Exhortation apostolique "Vita consecrata", qui a reçu un si bon accueil dans les familles religieuses et chez un grand nombre de prêtres et de laïcs, j'ai décidé d'instituer une Journée de la vie consacrée, célébrée le 2 février, fête de la Présentation de Jésus au temple.

Motifs de la Journée de la Vie consacrée

Cette journée a au moins un triple but:

En premier lieu, il est beau et juste de remercier le Seigneur pour le grand don de la vie consacrée, qui enrichit et réjouit l'Eglise par la multiplicité des charismes et le dévouement de tant de vies totalement données au Seigneur et aux frères. "Qu'en serait-il du monde, s'il n'y avait les religieux?" se demandait avec raison Ste Thérèse (cf VC 105 a).

C'est une question qu'il est bon de se poser de temps en temps, surtout afin de rendre grâce au Seigneur pour ce don par lequel l'Esprit continue à animer et soutenir son Eglise dans son engagement envers le monde.

En second lieu cette journée a pour but de faire mieux connaître et apprécier la vie consacrée au peuple de Dieu tout entier, des Evêques aux prêtres, des laïcs aux personnes consacrées elles-mêmes.

Comme je l'ai dit dans l'Exhortation Apostolique, la vie consacrée a pour mission prioritaire de garder vivante dans l'Eglise la forme historique de vie assumée par le Fils de Dieu quand il est venu sur cette terre. La vie consacrée est donc une mémoire vivante du Fils appartenant totalement au Père, qui est vu, vécu et présenté comme unique Amour (c'est cela la virginité), comme unique richesse (c'est cela la pauvreté), comme unique réalisation (c'est cela l'obéissance).

Cette forme de vie embrassée par le Christ et rendue présente par la vie consacrée, est d'une grande importance pour la vie de l'Eglise; elle exprime en effet la tension d'une personne vers Dieu qui est Tout, par une vie à la suite du Christ, dans la lumière et la puissance de l'Esprit Saint.

Un don de soi à Dieu aussi total doit être rappelé et présenté à tout le peuple de Dieu, parce qu'il fait de l'Eglise l'Epouse du Christ, toute désireuse de répondre à son immense amour, d'être à ses yeux toujours plus belle et plus digne, de devenir "sans ride et sans tache".

La connaissance et l'amour de la vie consacrée naissent donc de l'approfondissement des exigences radicales inhérentes au message évangélique: le but de la vie du chrétien est d'appartenir au Père, dans l'imitation du Christ, sous l'action de l'Esprit.

En contemplant le don de la vie consacrée, l'Eglise contemple sa vocation la plus profonde, celle de n'appartenir qu'à son Seigneur.

Voilà pourquoi j'ai affirmé que la consécration spéciale de la vie consacrée est au service de la consécration baptismale de tous les fidèles puisque Dieu doit être "Tout en tous".

La doctrine sur la vie consacrée présente dans l'Exhortation apostolique mérite d'être méditée, assimilée, présentée et diffusée, non seulement à l'occasion de cette journée, mais aussi au cours des prochaines années.

Ce document en effet, est destiné à accompagner non seulement la vie consacrée mais toute l'Eglise dans son passage du deuxième au troisième millénaire.

Le troisième motif concerne les personnes consacrées elles-mêmes; elles sont invitées à célébrer ensemble et solennellement les merveilles que le Seigneur a accomplies en elles; elles sont conviées à réfléchir sur le don reçu, à découvrir, dans un regard de foi toujours plus pur, le rayonnement de la beauté divine diffusé par l'Esprit dans leur forme de vie, à prendre conscience de leur mission incomparable dans l'Eglise pour la vie du monde.

Dans le monde actuel marqué par des engagements et des distractions, par des devoirs absorbants et des réalités captivantes, cette journée contribuera certainement à faire apparaître avec plus d'acuité et d'urgence, la responsabilité qu'ont les hommes et les femmes consacrés d'incarner avec joie et sérénité la vie et le message du Fils de Dieu. Ils annonceront ainsi à notre monde d'aujourd'hui, dans les situations les plus diverses, qu'en définitive, le Seigneur est pour l'homme le véritable Amour , la vraie richesse, le chemin de Réalisation le plus sûr.

Une vie consacrée "pleine de joie et d'Esprit Saint", sur les chemins de la mission, voilà le plus grand service à rendre à l'homme d'aujourd'hui. Et son enseignement principal qui est sous-jacent et soutient toutes les missions spécifiques aux divers charismes est celui-ci: "l'homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres ou, s'il écoute les maîtres, c'est parce qu'ils sont des témoins" (EN 41).

En la fête de la Présentation du Seigneur au Temple

La journée de la vie consacrée sera célébrée en la fête de la Présentation du Seigneur au temple. Cette fête nous aide, elle aussi, à entrer dans le mystère de la vie consacrée.

Cette fête liturgique ancienne fait mémoire de la présentation de Jésus au temple de Jérusalem par Marie et Joseph "pour l'offrir au Seigneur", comme le dit l'Evangéliste Luc (Lc 2,22).

Dans la scène évangélique est révélé le mystère de Jésus, le Consacré du Père, venu dans le monde pour accomplir sa volonté (cf He 10,5-7). Le vieillard Syméon le proclame "Lumière pour éclairer les nations païennes" et par ses paroles prophétiques annonce l'offrande plénière de Jésus à son Père et sa victoire finale (cf Lc 2,32-35).

Marie, la mère de Jésus s'associe par le même mouvement d'oblation à la présentation du Christ. Une fois encore est manifestée l'union permanente du Fils et de sa Mère dans leur offrande unique et totale pour le salut du monde.

La Présentation de Jésus au temple est une éloquente icône du don total de soi pour tous ceux qui ont été appelés à reproduire dans l'Eglise et dans le monde, par les conseils évangéliques, "les traits caractéristiques de Jésus chaste, pauvre et obéissant" (VC 1).

La Vierge Marie qui porte Jésus au temple et l'offre au Seigneur exprime très bien l'attitude de l'Eglise qui continue d'offrir ses fils et ses filles au Père et les associe à l'unique oblation du Christ, cause et modèle de toute consécration dans l'Eglise.

Depuis plusieurs dizaines d'années, dans l'Eglise de Rome et dans d'autres Eglises particulières, la fête du 2 février a rassemblé presque spontanément autour du Pape et des évêques les membres des Instituts de vie consacrée et des Sociétés de vie apostolique pour manifester comme "en choeur", le don et l'engagement que contiennent leur appel et leur présence spécifique dans l'Eglise dans la variété de leurs charismes.

Je désire donc que la célébration de la journée de la vie consacrée en cette fête liturgique rassemble les personnes consacrées et le peuple chrétien pour chanter avec la Vierge Marie, les merveilles que le Seigneur accomplit encore en tant de ses fils et de ses filles et pour manifester à tous que la condition du peuple saint de Dieu est d'être un peuple entièrement consacré au Seigneur.

Les fruits attendus pour la mission de toute l'Eglise

Très chers frères et soeurs, l'institution de cette journée en la fête de la Présentation du Seigneur au temple apportera, j'en suis certain, un appui à la mission de l'Eglise.

D'abord à la mission "ad gentes", afin que ceux qui n'ont pas encore connu le Christ puissent approcher son mystère d'Envoyé du Père. Ce mystère est révélé par l'existence de personnes qui par le don total d'elles-mêmes témoignent que le Christ est le Fils Unique, le Modèle insurpassable.

Je suis sûr aussi d'aider la nouvelle évangélisation. Elle est rendue possible et efficace grâce à des personnes qui, d'abord auto-évangélisées, peuvent présenter l'évangile dans sa plénitude et montrer le visage maternel de l'Eglise, servante des hommes et des femmes de notre temps.

Je suis également assuré d'apporter un soutien concret à la pastorale des Eglises particulières. Elles peuvent parfois être tentées comme Marthe, de considérer la mission surtout dans les nombreuses choses à faire et qui doivent être faites, bien sûr. Mais cette journée rappelle à tous que c'est en choisissant la part de Marie, qu'on peut porter des fruits abondants dans la vigne du Seigneur.

Que la Vierge Marie qui eut le très grand privilège de présenter au Père, Jésus Christ, son Fils Unique, comme une offrande pure et sainte, nous garde dans l'action de grâce envers le Seigneur pour le don de la vie consacrée et pour les merveilles qu'elle a accomplies pour le bien de toute l'humanité.

Du Vatican, le 6 janvier 1997



Homélie Jean Paul II 2 février 1999


FÊTE DE LA PRÉSENTATION DU SEIGNEUR AU TEMPLE



HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II

(Homélie lue par le Cardinal Somalo)

Mardi 2 février 1999



1. «Lumière pour éclairer les nations» (Lc 2, 32). Le passage de l'Evangile que nous venons d'entendre, tiré du récit de saint Luc, rappelle l'événement qui eut lieu à Jérusalem le quarantième jour après la naissance de Jésus: sa présentation au Temple. Il s'agit de l'un des cas où le temps liturgique reflète le temps de l'histoire: en effet, aujourd'hui, quarante jours se sont écoulés depuis le 25 décembre, solennité du Noël du Seigneur.

Ce fait n'est pas sans signification. Il indique que la fête de la Présentation de Jésus au Temple constitue comme une «charnière», qui sépare et relie l'étape initiale de sa vie sur la terre, la naissance, de celle qui en sera l'accom- plissement, sa mort et sa résurrection. Aujourd'hui, nous quittons définitivement le temps de Noël et nous nous dirigeons vers le temps quadragésimal, qui commencera dans quinze jours avec le Mercredi des Cendres.

Les paroles prophétiques prononcées par le vieux Syméon mettent en lumière la mission de l'Enfant amené par ses parents au Temple: «Vois! Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël; il doit être un signe en butte à la contradiction afin que se révèlent les pensées in- times de bien des coeurs» (Lc 2,34-35). Syméon dit à Marie: «Et toi-même, une épée te transpercera l'âme» (Lc 2,35). Les chants de Bethléem viennent de se taire et déjà se profile la croix du Golgotha, et cela se produit dans le Tem- ple, le lieu où sont offerts les sacrifices. L'événement que nous commémorons aujourd'hui constitue donc comme un pont entre les deux temps forts de l'année de l'Eglise.

2. La seconde lecture, tirée de la Lettre aux Hébreux, offre un commentaire intéressant de cet événement. L'Auteur formule une observation qui nous invite à réfléchir: commentant le sacerdoce du Christ, il souligne comment le Fils de Dieu «se charge de la descendance d'Abraham» (cf. He 2,16). Abraham est le Père des croyants: tous les croyants sont donc, d'une façon ou d'une autre, compris dans cette «descendance d'Abraham» pour laquelle l'Enfant, qui est dans les bras de Marie, est présenté au Temple. L'événement qui s'accomplit sous les yeux de ces quelques témoins privilégiés constitue une première annonce du sacrifice de la Croix.

Le texte biblique affirme que le Fils de Dieu, solidaire des hommes, partage leur condition de faiblesse et de fragilité jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à la mort, dans le but d'opérer une libération radicale de l'humanité, en vainquant une fois pour toute l'adversaire, le diable, qui trouve précisément dans la mort son point fort sur les êtres humains et sur chaque créature (cf. He 2,14-15).

Dans cette admirable synthèse, l'Auteur inspiré exprime toute la vérité sur la rédemption du monde. Il souligne l'importance du sacrifice sacerdotal du Christ, qui «a dû devenir en tout semblable à ses frères, afin de devenir dans leurs rapports avec Dieu un grand prêtre miséricordieux et fidèle, pour expier les péchés du peuple» (He 2,17).

Précisément parce qu'elle souligne le lien profond qui unit le mystère de l'Incarnation à celui de la Rédemption, la Lettre aux Hébreux constitue un commentaire adapté à l'événement liturgique que nous célébrons aujourd'hui. Elle souligne la mission rédemptrice du Christ, à laquelle tout le Peuple de la Nouvelle Alliance participe. Vous participez à cette mission de façon particulière, très chères personnes consacrées, qui remplissez la Basilique vaticane et que je salue avec une grande affection. Cette fête de la Présentation est de façon particulière votre fête: en effet, nous célébrons la troisième Journée de la Vie consacrée.

3. Je suis reconnaissant au Cardinal Eduardo Martínez Somalo, Préfet de la Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée et les Sociétés de Vie apostolique, qui préside cette Eucharistie. A travers sa personne, je salue et je remercie ceux qui, à Rome et dans le monde, travaillent au service de la Vie consacrée.

En ce moment, ma pensée s'adresse avec une affection particulière à toutes les personnes consacrées de la terre: il s'agit d'hommes et de femmes qui ont choisi de suivre le Christ de façon radicale dans la pauvreté, dans la virginité et dans l'obéissance. Je pense aux hôpitaux, aux écoles, aux oratoires, où ils oeuvrent dans une attitude de dévouement total au service de leurs frères, pour le Royaume de Dieu: je pense aux milliers de monastères, dans lesquels on vit la communion avec Dieu dans un intense rythme de prière et de travail; je pense aux laïcs consacrés, témoins discrets dans le monde, et aux nombreuses personnes en première ligne parmi les plus pauvres et les exclus.

Comment ne pas rappeler ici les religieux et les religieuses qui, récemment encore, ont versé leur sang alors qu'ils accomplissaient un service apostolique souvent difficile et pénible? Fidèles à leur mission spirituelle et caritative, ils ont uni le sacrifice de leur vie à celui du Christ pour le salut de l'humanité. La prière de l'Eglise est aujourd'hui dédiée à chaque personne consacrée, mais tout particulièrement à eux. Elle rend grâce pour le don de cette vocation et l'invoque ardemment: en effet, les personnes consacrées contribuent de façon déterminante à l'oeuvre de l'évangélisation, en lui conférant la force prophétique qui provient de l'aspect radical de leur choix évangélique.

4. L'Eglise vit de l'événement et du mystère. En ces journées, elle vit de l'événement de la Présentation du Seigneur au Temple, en cherchant à approfondir le mystère qui y est contenu. Cependant, d'une certaine façon, l'Eglise puise chaque jour à cet événement de la vie du Christ, en méditant sa signification spirituelle. En effet, chaque soir, dans les églises et dans les monastères, dans les chapelles et dans les maisons retentissent dans le monde entier les paroles du vieux Syméon, qui viennent d'être proclamées:

«Maintenant, Souverain Maître, tu peux, selon ta parole,

laisser ton serviteur en paix;

car mes yeux ont vu ton salut,

que tu as préparé à la face de tous les peuples;

lumière pour éclairer les nations

et gloire de ton peuple Israël»

(Lc 2,29-32).

C'est ainsi que pria Syméon, auquel il avait été donné de voir la réalisation des promesses de l'Ancienne Alliance. Ainsi prie l'Eglise, qui, sans épargner ses énergies, se prodigue pour apporter à tous les peuples le don de la Nouvelle Alliance.

Dans la mystérieuse rencontre entre Syméon et Marie, se rencontrent l'Ancien et le Nouveau Testament. Ensemble, le vieux prophète et la jeune Mère rendent grâce pour cette lumière qui a empêché les ténèbres de vaincre. C'est une Lumière qui brille dans le coeur de l'existence humaine: le Christ, Sauveur et Rédempteur du monde, «lumière pour éclairer les nations et gloire de son peuple Israël». Amen!



Jubilé de la vie consacrée

JUBILÉ

DE LA VIE CONSACRÉE


2 février 2000


La vie consacrée dans l'Eglise, témoignage du Christ

hier, aujourd'hui et toujours

Matériel pour la célébration du triduum de préparation

et la fête de la Présentation du Seigneur


(30 janvier - 2 février)




PRÉSENTATION

La nuit du 24 au 25 décembre 1999, avant de célébrer la Sainte Messe de la nuit de Noël, le Saint-Père Jean Paul II ouvrira la Porte Sainte dans la Basilique Saint-Pierre, inaugurant la célébration du Grand Jubilé le jour où l'on célèbre les deux mille ans de la naissance du Christ, notre Rédempteur.

La vie consacrée, «tradition vivante de la vie et du message du Sauveur» (VC 22) dans l'Eglise, veut participer à toutes les grandes célébrations de l'année jubilaire. Mais elle veut surtout être présente dans l'Eglise universelle et dans toutes les églises particulières le jour du 2 février, fête de la Présentation du Seigneur au temple. En effet, depuis 1997, en raison des valeurs typiques du mystère célébré, Jean Paul II a voulu dédier ce jour à l'action de grâce pour le don de la vie consacrée, invitant spécialement toutes les personnes consacrées à participer, avec le peuple de Dieu, à cet acte de remerciement. Les moines et les religieuses de vie intégralement contemplative y participeront spirituellement de leurs monastères.

Selon le Calendrier du Jubilé de l'année 2000, à Rome et dans les Eglises particulières, la journée du 2 février sera donc dédiée à la célébration du Jubilé de la vie consacrée.

Pour permettre à toutes les personnes consacrées de se préparer de façon digne et communautaire à cette célébration, la Congrégation pour les Instituts religieux et les Sociétés de vie apostolique a estimé opportun d'offrir du matériel pour la préparation de la Journée du 2 février, prévoyant la célébration de trois différents moments de prière sur quelques thèmes-clé qui s'inspirent de l'Exhortation post-synodale «Vita consecrata»: Vocation-consécration (Annexe I.A); Communion-oecuménisme (Annexe I.B); Mission-témoignage-martyre (Annexe I.C).

Nous présentons ici les trois moments de préparation qui peuvent être vécus comme un triduum ou selon l'opportunité des lieux particuliers. Dans le cas où l'on choisirait le triduum, on pourra le réaliser les jours qui précèdent immédiatement le 2 février: du 30 janvier au 1 février. On prévoirait:

- une célébration de gratitude pour le don de la vie consacrée lors des Vêpres du dimanche, le 30 janvier;

- une célébration pénitentielle le lundi 31 janvier; - une adoration eucharistique communautaire le mardi 1er février.

La préparation culmine le 2 février par la

CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE


en la Fête de la Présentation du Seigneur au Temple


et l'action de grâces pour le don de la vie consacrée


Les trois textes de méditation sur les thèmes «vocation-consécration», «communion-oecuménisme» et «mission-témoignage-martyre» peuvent être éventuellement insérés, dans les célébrations.

La célébration de ces moments pourra se dérouler dans les communautés de vie consacrée, dans les différents Instituts, dans les diocèses et au niveau national, avec les adaptations appropriées.

Les indications proposées ne sont nullement contraignantes, mais se veulent une aide en vue des célébrations communes. Il s'agit évidemment de célébrations préparées et célébrées par des personnes consacrées, avec du matériel approprié à la culture et à la langue, avec l'aide des Conférences des Supérieurs Majeurs et des Supérieures Majeures, au niveau national ou au niveau des Commissions pour la vie consacrée dans chaque diocèse.

Il convient que ces moments de préparation soient vécus par toutes les personnes consacrées, en communion avec les églises particulières, en présence de l'Evêque ou de ses Délégués, ou encore des curés et des Supérieurs des différents Instituts, en présence des fidèles, de façon à manifester le sens de la vie consacrée dans le Peuple de Dieu.

A Rome, le Jubilé du 2 février sera précédé par trois jours de préparation.

Le dimanche soir, 30 janvier, chaque communauté est invitée à vivre la célébration des Vêpres comme préparation au don de grâce à laquelle l'Eglise l'appelle à participer à travers l'expérience du Jubilé.

Dans l'après-midi du 31 janvier, la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, en collaboration avec l'Union des Supérieurs Généraux (USG), l'Union Internationale des Supérieures Générales (UISG) et la Conférence Mondiale des Instituts Séculiers (CMIS), organisera à la Salle Paul VI un grand moment de prière et de témoignage comme «Via lucis», «route de lumière» (cfr. VC 40) dans le mystère pascal, dont témoigne la vie consacrée dans l'Eglise.

Le 1er février dans la Basilique Sainte-Marie Majeure, toute la journée sera consacrée à l'adoration du Saint-Sacrement, comme action de grâces pour le don que le Père a fait à l'Eglise et au monde par l'Incarnation du Verbe. «Le Sauveur, incarné dans le sein de Marie il y a vingt siècles, continue de s'offrir à l'humanité comme source de vie divine» (Tertio millennio adveniente, ).

Le 2 février, autour du Saint-Père, les personnes consacrées célébreront solennellement le Jubilé dans la Basilique Saint-Pierre. Lors de cette célébration, les Présidents des Conférences de la Vie Consacrée présenteront les offrandes recueillies dans les communautés du monde entier (cfr. Annexe II).

Rome, le 8 septembre 1999, en la Fête de la Nativité de la Vierge.


Card. EDUARDO MARTINEZ SOMALO

Préfet


PIERGIORGIO SILVANO NESTI, C.P.

Secrétaire





Homélie Jean Paul II, 2 février 2000


HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II


Mercredi 2 février 2000,

fête de la Présentation du Seigneur au Temple

et Jubilé de la vie consacrée,


Très chers frères et soeurs!

1. "Et voici qu'il y avait à Jérusalem un homme du nom de Syméon. Cet homme était juste et pieux; il attendait la consolation d'Israël et l'Esprit Saint reposait sur lui [...] Il y avait aussi une prophétesse, Anne" (Lc 2, 25-26.36).


Ces deux figures, Anne et Syméon, accompagnent la présentation de Jésus au temple de Jérusalem. L'évangéliste souligne que chacun d'eux, à sa façon, précède l'événement. En l'un et en l'autre s'exprime l'attente de la venue du Messie. Tous deux portent d'une certaine façon en eux le mystère du temple de Jérusalem. C'est pourquoi tous deux y sont présents - d'une façon que l'on peut définir providentielle - lorsque Jésus y est conduit par ses parents, quarante jours après sa naissance, pour l'offrir au Seigneur.

Syméon et Anne représentent l'attente de tout Israël. C'est à eux qu'il est donné de rencontrer Celui que les prophètes avaient préannoncé depuis des siècles. Illuminés par l'Esprit Saint, les deux vieillards reconnaissent le Messie attendu dans l'Enfant que Marie et Joseph, pour respecter les prescriptions de la Loi du Seigneur, ont porté au Temple.

Les paroles de Syméon possèdent un ton prophétique: le vieillard regarde le passé et préannonce l'avenir. Il dit: "Maintenant, Souverain Maître, tu peux, selon ta parole, laisser ton serviteur s'en aller en paix; car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples, lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël" (Lc 2, 29-32). Syméon exprime l'accomplissement de l'attente, qui constituait sa raison de vivre. Il en va de même pour la prophétesse Anne, qui se réjouit à la vue de l'Enfant et qui en parle "à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem" (Lc 2, 38).

2. Chaque année, la fête liturgique de ce jour réunit auprès de la tombe de Pierre une grande foule de personnes consacrées. Aujourd'hui, la foule est devenue une multitude, car des personnes consacrées provenant de toutes les parties du monde sont présentes. Très chers frères et soeurs, vous célébrez aujourd'hui votre Jubilé, le Jubilé de la Vie consacrée. Je vous accueille avec le baiser de paix évangélique!

Je salue les Supérieurs et les Supérieures des divers Instituts et Congrégations, et je vous salue tous, chers frères et soeurs, qui avez voulu vivre l'expérience jubilaire en franchissant le seuil de la Porte Sainte de la Basilique patriarcale vaticane. A travers vous, ma pensée rejoint tous vos confrères et consoeurs présents dans le monde: je leur adresse à eux aussi mon salut affectueux.

Rassemblés autour de la Tombe du Prince des Apôtres en cette Année jubilaire, vous désirez exprimer avec une évidence particulière le lien profond qui lie la vie consacrée au Successeur de Pierre. Vous êtes venus ici pour déposer sur l'autel du Seigneur les espérances et les problèmes de vos instituts respectifs. Dans l'Esprit du Jubilé, vous rendez grâce à Dieu pour le bien accompli et, dans le même temps, vous demandez pardon pour les manquements éventuels qui ont marqué la vie de vos Familles religieuses. Vous vous interrogez, au début du nouveau millénaire, à propos des façons les plus efficaces pour contribuer, dans le respect du charisme originel, à la nouvelle évangélisation, en atteignant les nombreuses personnes qui ignorent le Christ. Dans cette pers-pective, votre invocation s'élève de façon fervente vers le Maître de la moisson, afin qu'il suscite dans le coeur de nombreux jeunes garçons et jeunes filles, le désir de se donner totalement à la cause du Christ et de l'Evangile.

Je m'unis volontiers à votre prière. Ayant été pèlerin dans de nombreuses parties du monde, j'ai pu me rendre compte de la valeur de votre présence prophétique pour tout le peuple chrétien. Les hommes et les femmes de la génération actuelle ont un grand besoin de rencontrer le Seigneur et son message de salut libérateur. Et je rends volontiers hommage, également en cette circonstance, à l'exemple de dévouement évangélique généreux offert par vos innombrables confrères et consoeurs, qui travaillent souvent dans des conditions difficiles. Ils se prodiguent sans réserve, au nom du Christ, au service des pauvres, des exclus, des derniers.

Beaucoup d'entre eux ont payé, ces dernières années aussi, par le témoignage suprême du sang leur choix de fidélité au Christ et à l'homme, sans hésitations ni compromis. Que le tribut de notre admiration et de notre reconnaissance leur soit destiné!

3. La présentation de Jésus au Temple jette une lumière particulière sur votre choix, très chers frères et soeurs. Ne vivez-vous pas peut-être vous aussi les mystères de l'attente de la venue du Christ, manifestée et presque personnifiée par Syméon et Anne? Vos voeux n'expriment-ils pas, avec une intensité particulière, cette attente de la rencontre avec le Messie que les deux israélites âgés portaient dans leur coeur? Figures de l'Ancien Testament placées sur le seuil du Nouveau, ils manifestent une attitude intérieure qui n'est pas tombée en désuétude. Vous en avez fait la vôtre, projetés comme vous l'êtes vers l'attente du retour de l'Epoux.

Le témoignage eschatologique appartient à l'essence de votre vocation. Les voeux de pauvreté, d'obéissance, de chasteté pour le Royaume de Dieu constituent un message que vous lancez au monde à propos du destin définitif de l'homme. Il s'agit d'un message précieux: "Celui qui veille pour attendre l'accomplissement des promesses du Christ est en mesure de communiquer l'espérance à ses frères et soeurs, souvent découragés et pessimistes face à l'avenir" (Vita consecrata, n. 27 ).

4. "L'Esprit Saint reposait sur lui" (Lc 2, 26). Ce que l'évangéliste dit à propos de Syméon peut également vous être appliqué, vous que l'Esprit conduit vers une expérience particulière du Christ. Avec la force rénovatrice de son amour, Il veut faire de vous des témoins efficaces de conversion, de pénitence, de vie nouvelle.

Avoir le coeur, l'affection, les intérêts et les sentiments centrés sur Jésus constitue l'aspect le plus grand du don que l'Esprit opère en vous. Il vous rend conformes à Lui, chaste, pauvre et obéissant. Et les conseils évangéliques, loin d'être un renoncement qui appauvrit, constituent un choix qui libère la personne pour une réalisation plus complète de ses potentialités.

L'évangéliste note à propos de la prophétesse Anne qu'"elle ne quittait pas le temple" (Lc 2,37). La première vocation de celui qui se place à la suite du Christ avec un coeur indivis est celle d'"être son compagnon" (Mc 3,14), d'être en communion avec Lui, en écoutant sa parole en louant sans cesse Dieu (cf. Lc 2,38). Je pense en ce moment à la prière, en particulier à la prière liturgique, qui s'élève de nombreux monastères et communautés de vie consacrée, présents dans chaque coin de la terre. Chers frères et soeurs, faites retentir dans l'Eglise votre louange avec humilité et constance et le chant de votre vie trouvera des échos profonds dans le coeur du monde.

5. La joyeuse expérience de la rencontre avec Jésus, la joie et la louange qui jaillissent du coeur ne peuvent pas rester cachées. Le service à l'Evangile rendu par les Instituts de Vie consacrée et les Sociétés de Vie apostolique, dans la variété des formes que l'Esprit Saint a suscitées dans l'Eglise, naît toujours d'une expérience d'amour et d'une rencontre vivante avec le Christ. Il naît du partage de son labeur et de son offrande incessante au Père.

Invitées à tout quitter pour suivre le Christ, vous, personnes consacrées, renoncez à définir votre existence à partir de la famille, de la profession et des intérêts terrestres, et vous choisissez le Seigneur comme unique critère d'identification. Vous acquérez ainsi une nouvelle identité familiale. Pour vous, les paroles suivantes du divin Maître comptent de façon particulière: "Voici mon frère, ma soeur et ma mère" (cf. Mc 3,35). L'invitation au renoncement, vous le savez bien, n'est pas pour vous laisser "sans famille", mais pour vous rendre les premiers membres qualifiés de la "nouvelle famille", témoignage et prophétie pour tous ceux que Dieu veut appeler et introduire dans sa maison.

6. Très chers amis, que la Vierge Marie soit à vos côtés à chaque moment de votre vie, comme exemple et comme soutien. C'est à Elle que Syméon révéla le mystère du Fils et de l'épée qui lui aurait "transpercé l'âme" (Lc 2,35). C'est à Elle que je vous confie, vous ici présents, ainsi que toutes les personnes de vie consacrée qui célèbrent le Jubilé:

Vierge Marie, Mère du Christ et de l'Eglise,

tourne le regard vers les hommes et vers les femmes

que ton Fils a appelés à le suivre

dans la totale consécration à son amour:

qu'ils se laissent toujours guider par l'Esprit,

qu'ils soient inlassables dans le don d'eux-mêmes et dans le service au Seigneur,

pour être de fidèles témoins

de la joie qui naît de l'Evangile

et des annonciateurs de la Vérité

qui guide l'homme aux sources de la Vie immortelle.

Amen!


* * *


Au terme de la Messe, le Saint-Père a salué dans leurs langues respectives les pèlerins présents sur la Place Saint Pierre. Voici les paroles prononcées en français:

Je salue les personnes consacrées présentes pour ce jour jubilaire. J'adresse aussi mes salutations cordiales aux pèlerins de langue française. Que tous rendent grâce pour le don de la vie consacrée! Je vous bénis tous.



Homélie Jean Paul II, 2 février 2001

FÊTE DE LA PRÉSENTATION DU SEIGNEUR

HOMÉLIE DU SAINT PÈRE JEAN PAUL II


Vendredi 2 février 2001,

Vème Journée de la Vie consacrée,


1. "Viens, Seigneur, dans ton temple saint" (Refrain du Psaume

responsorial).

A travers cette invocation, que nous avons chantée dans le Psaume responsorial, l'Eglise, le jour où elle fait mémoire de la Présentation de Jésus au temple de Jérusalem, exprime le désir de pouvoir l'accueillir encore dans le présent de son histoire. La présentation est une fête liturgique suggestive, fixée dès l'antiquité quarante jours après Noël, conformément à ce que prescrivait la Loi juive pour la naissance de chaque premier-né (cf. Ex 13,2). Marie et Joseph, comme le rapporte le récit évangélique, ont observé fidèlement cette règle.

Les traditions chrétiennes d'Orient et d'Occident se sont entremêlées, enrichissant la liturgie de cette fête par une procession particulière, dans laquelle la lumière des cierges et des bougies est le symbole du Christ, Lumière véritable venue illuminer son peuple et toutes les nations. De cette façon, l'événement d'aujourd'hui est lié à Noël et à l'Epiphanie du Seigneur. Mais, dans le même temps, celui-ci se présente comme un pont vers Pâques, en réévoquant la prophétie du vieux Syméon, qui en cette circonstance, préannonça le destin dramatique du Messie et de sa Mère.

L'évangéliste a rappelé ce fait également dans les détails: dans le sanctuaire de Jérusalem, Jésus a été accueilli par deux personnes âgées, pleines de foi et d'Esprit Saint, Syméon et Anne. Elles personnifient le "reste d'Israël", vigilant dans l'attente et prêt à aller à la rencontre du Seigneur, comme l'avaient déjà fait les pasteurs la nuit de sa naissance à Bethléem.

2. Dans la Collecte de la liturgie d'aujourd'hui, nous avons demandé de pouvoir être nous aussi présentés au Seigneur "pleinement renouvelés dans l'esprit", sur le modèle de Jésus, premier-né de nombreux frères. De façon particulière vous, religieux, religieuses et laïcs consacrés, êtes appelés à participer à ce mystère du Sauveur. Il s'agit d'un mystère de sacrifice, dans lequel se fondent de façon indissoluble la gloire et la croix, selon le caractère pascal propre à l'existence chrétienne. Il s'agit d'un mystère de lumière et de souffrance; mystère marial, dans lequel est annoncé à la Mère, bénie avec son Fils, le martyre de l'âme. Nous pourrions dire aujourd'hui que l'on célèbre dans toute l'Eglise un "offertoire" particulier, dans lequel les hommes et les femmes consacrés renouvellent spirituellement le don d'eux-mêmes. Ce faisant, ils aident les communautés ecclésiales à croître dans la dimension de sacrifice qui les constituent intimement, les édifie et les soutient sur les routes du monde.

Je vous salue avec affection, très chers frères et soeurs qui appartenez aux nombreuses familles de vie consacrée, qui égayez par votre présence la Basilique Saint-Pierre. Je salue en particulier Monsieur le Cardinal Eduardo Martínez Somalo, Préfet de la Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée et les Sociétés de Vie apostolique, qui préside la célébration eucharistique d'aujourd'hui.

3. Nous célébrons cette fête le coeur empli des émotions vécues au cours du temps jubilaire qui vient de se conclure. Nous avons repris le chemin en nous laissant guider par les paroles du Christ à Simon: "Duc in altum - Avance en eau profonde" (Lc 5,4). L'Eglise attend également votre contribution, très chers frères et soeurs consacrés, pour parcourir ce nouveau chemin selon les orientations que j'ai tracées dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte: contempler le visage du Christ, repartir de Lui, témoigner de son amour. Il s'agit d'une contribution que vous êtes appelés à apporter chaque jour, avant tout à travers la fidélité à votre vocation de personnes totalement consacrées au Christ.

Votre premier engagement ne peut donc qu'être dans la lignée de la contemplation. Chaque réalité de vie consacrée naît et se régénère chaque jour dans la contemplation incessante du visage du Christ. L'Eglise elle-même puise son élan dans la contemplation quotidienne de la beauté ineffable du visage du Christ, son Epoux.

Si chaque chrétien est un croyant qui contemple le visage de Dieu dans Jésus-Christ, vous, vous l'êtes de façon particulière. C'est pourquoi il est nécessaire que vous ne vous lassiez pas de méditer sur l'Ecriture Sainte, et surtout sur les saints Evangiles, afin que s'impriment en vous les traits du Verbe incarné.

4. Repartir du Christ, centre de tout projet personnel et communautaire: tel est votre engagement! Rencontrez-le, très chers amis, et contemplez-le de façon toute particulière dans l'Eucharistie, célébrée et adorée chaque jour, comme source et sommet de l'existence et de l'action apostolique. Marchez avec le Christ: telle est la voie de la perfection évangélique, la sainteté à laquelle tout baptisé est appelé. La sainteté est précisément l'un des points essentiels - et même le premier - du programme que j'ai défini pour le début du nouveau millénaire (cf. Novo millennio ineunte, nn. 30-31 ).

Nous venons d'écouter les paroles du vieux Syméon: Le Christ "doit amener la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël; il doit être un signe en butte à la contradiction [...] afin que se révèlent les pensées intimes de bien des coeurs" (Lc 2,34). Comme Lui, et en cherchant à se configuer à Lui, la personne consacrée devient "signe en butte à la contradiction": c'est-à-dire qu'elle devient pour les autres un encouragement salutaire à prendre position face à Jésus, qui, grâce à la médiation active du "témoin", ne reste pas simplement un personnage historique ou un idéal abstrait, mais se propose comme une personne vivante à laquelle adhérer sans compromis. Cela ne vous semble-t-il pas un service indispensable que l'Eglise attend de vous en cette époque marquée par de profonds changements sociaux et culturels? Ce n'est que si vous contribuez à suivre fidèlement le Christ que vous serez des témoins crédibles de son amour.

5. "Lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël" (Lc 2,32). La vie consacrée est appelée à refléter de façon particulière la lumière du Christ. En vous regardant, très chers frères et soeurs, je pense à la foule d'hommes et de femmes de toutes nations, langues et cultures, consacrés au Christ à travers les voeux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance. Cette pen-sée me remplit de réconfort, car vous êtes comme un "levain" d'espérance pour l'humanité. Soyez le "sel" et la "lumière" pour les hommes et les femmes d'aujourd'hui, qui à travers votre témoignage, peuvent entrevoir le Royaume de Dieu et le style des "Béatitudes" évangéliques.

Comme Syméon et Anne, prenez Jésus des bras de sa Très Sainte Mère et, emplis de joie pour le don de la vocation, apportez-le à tous. Le Christ est le salut et l'espérance pour chaque homme! Annoncez-le à travers votre existence consacrée entièrement au Royaume de Dieu et au salut du monde. Proclamez-le avec la fidélité sans compromis qui, récemment encore, a conduit au martyre certains de vos frères et soeurs dans diverses parties du monde.

Soyez la lumière et le réconfort pour chaque personne que vous rencontrez. Telles des bougies allumées, resplendissez de l'amour du Christ. Consumez-vous pour Lui, en diffusant partout l'Evangile de son amour. Grâce à votre témoignage, les yeux de nombreux hommes et de femmes de notre temps pourront voir le salut préparé par Dieu "à la face de tous les peuples, lumière pour éclairer les nations, et gloire de ton peuple Israël".

Amen.





1997-2002 Journées de la vie consacrés