1998 Formation vie consacrée 17
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L'instruction Potissimum institutioni, se référant aux normes du Code (61) et aux exigences caractéristiques de la formation des religieux et religieuses de voeux temporaires, indique les lignes fondamentales et offre des indications utiles à propos des objectifs et des programmes d'étude.(62)
(61) Cf. CIC 659-661; PI 58 .
(62) Cf. PI 58-65 .
Chaque institut, de son côté, selon son plan de formation, a " la grave responsabilité de prévoir l'organisation et la durée de cette étape de la formation et de fournir au jeune religieux les conditions favorables à une réelle croissance dans la donation de soi au Seigneur ".(63)
(63) PI 60 .
a) Dans cette étape aussi, les initiatives inter-congrégations ù surtout en ce qui concerne les instituts qui ne peuvent y pourvoir autrement ù entendent favoriser la qualification des jeunes religieux et religieuses, en ce qui concerne leur consécration, et promouvoir l'approfondissement de leur formation spirituelle, doctrinale et pastorale, un soin particulier étant accordé à l'histoire, à la théologie et à la mission de la vie consacrée ainsi qu'à l'engagement dans la préparation pastorale.
b) En particulier, pour mieux répondre aux exigences spécifiques de cette étape de la formation, les initiatives de collaboration inter-instituts doivent tenir compte des caractéristiques et des circonstances de la vie des profès et professes temporaires.
Le temps de la profession temporaire se caractérise en effet comme un moment particulièrement propice pour la maturation, dans la configuration au Christ, (64) d'une perception du monde, de l'Eglise et de l'histoire qui soit imprégnée de foi. C'est un temps propice pour se préparer avec ardeur à la mission royale, sacerdotale et prophétique du peuple de Dieu; cela exige l'étude des disciplines théologiques, l'approfondissement des fondements bibliques de la vocation à suivre radicalement le Christ, en même temps qu'une connaissance appropriée, dans la perspective d'une sage recherche, des moyens et des degrés qui conduisent à la maturité humaine et chrétienne. C'est pourquoi, durant cette étape de la formation, alors que se poursuivra l'étude de la Sainte Ecriture et des autres matières théologiques, comme, par exemple, la christologie, l'ecclésiologie, la mariologie, la morale et la théologie de l'histoire, on approfondira des thèmes de spiritualité, d'ascétique et de sciences humaines qui contribuent à la maturité de la personne dans le Christ. (65)
(64) Cf. VC 16 VC 65.
(65) Cf. PI 35-38 .
c) Puisque la vie communautaire doit, dès le commencement de la formation, faire apparaître " la dimension missionnaire intrinsèque de la consécration ", (66) et que cette étape se caractérise par des engagements apostoliques assumés au nom de la communauté, des cours de catéchèse et de pédagogie, surtout de pastorale de la jeunesse, seront de grande utilité. En effet, les engagements apostoliques exigent la connaissance la plus profonde de certains thèmes de l'ecclésiologie promue par le Concile Vatican II, comme, par exemple, la collaboration pastorale des religieux et des religieuses avec les prêtres et les laïcs sous la direction des Pasteurs, (67) le Droit de l'Eglise, la " missio ad gentes ", l'oecuménisme, le dialogue inter-religieux, (68) les rapports de l'Eglise avec le monde, les devoirs sociaux et politiques des chrétiens et la responsabilité spécifique des personnes consacrées dans ce domaine.(69) Tous ces thèmes devront fournir un fondement solide à l'action pastorale et missionnaire de l'Eglise, mystère et communion, à l'heure de la nouvelle évangélisation. Dans cette étape de la profession temporaire, il sera utile de développer la contribution que le charisme des différents instituts leur permet d'apporter à la mission de l'Eglise.
(66) VC 67.
(67) Cf. MR 18 36 37 40 56-58 ; CIC 675nº 3 CIC 678 CIC 680 CIC 681nº 1; VC 16 VC 31 VC 54-55.
(68) Cf. VC 102.
(69) Cf. RPH.
d) Ces tâches pourront être accomplies par des Centres d'études spécialisés dont on parlera dans la troisième partie, ou par des initiatives ou des cours plus accessibles, en raison soit du niveau des études, soit du nombre réduit des matières proposées, soit d'une durée moindre du cursus.
La collaboration inter-instituts revêt une importance particulière pour ce qui est des initiatives ou des cours destinés à la préparation de la profession perpétuelle. (70)
(70) Cf. PI 64 .
En ce qui concerne également les initiatives et les cours de cette étape, on fera participer les formateurs et les formatrices à l'établissement des programmes, à leur application et à leur évaluation. Cela peut les inciter à actualiser leurs connaissances en vue de leur tâche, et c'est pour tous une occasion d'échanges afin de répondre plus efficacement aux attentes des jeunes.
e) Les religieux et les religieuses qui fréquentent d'autres Centres d'études, spécialement publics (Universités, Académies, etc.) pour accéder à des études humanistes, scientifiques ou techniques, pourront trouver dans les Centres inter-instituts la possibilité de compléter leur formation, surtout avec des cours de théologie et de pastorale.
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" Pour les instituts de vie apostolique comme pour ceux de vie contemplative, la formation permanente fait partie des exigences de la consécration religieuse ". (71) Elle favorise la mise à jour théologique et pastorale, ainsi que la qualité de la vie de chaque membre et celle de toute la communauté, en prêtant une plus grande attention aux périodes d'activité particulière ou à celles qui exigent une expérience plus intense de vie intérieure.(72) En ce qui concerne ce processus dynamique de formation, " il y a une jeunesse de l'esprit qui demeure dans le temps: elle est liée au fait que le sujet cherche et trouve, dans toutes les étapes de sa vie, une tâche différente à accomplir, une manière spécifique d'être, de servir et d'aimer. (...) Si la personne à toutes les étapes de sa vie est le sujet de sa formation, la finalité de la formation est l'être humain intégral, appelé à chercher et à aimer Dieu "de tout son coeur, de toute son âme et de tout son pouvoir" (Dt 6,5) et son prochain comme lui-même. L'amour de Dieu et des frères est une force dynamique, qui peut constamment être source d'inspiration sur le chemin de la croissance et de la fidélité ".(73) Chaque institut est appelé à pourvoir à la formation permanente de manière organique et en conformité avec son caractère propre. Il peut ainsi devenir un modèle de vie consacrée, de fraternité et d'engagement apostolique pour la nouvelle génération en formation, et attirer, par sa vitalité et sa fécondité, de nouvelles vocations.(74)
(71) VC 69.
(72) Cf. PI 70 .
(73) VC 70-71.
(74) Cf. VFC 43 54-57 ; VC 64.
L'instruction Potissimum institutioni et l'exhortation Vita consecrata ont donné une large place à la formation continue, (75) décrivant sa nature, précisant ses objectifs et son contenu, demandant aux supérieurs et aux supérieures, selon les normes du Code, de procurer à leur confrères et à leurs consoeurs " les moyens et le temps nécessaires " (76) pour la réaliser et de désigner un ou une responsable de la formation permanente.
(75) Cf. PI 66-71 ; VC 69-71.
(76) CIC 661.
La collaboration inter-instituts peut se révéler utile pour l'organisation de services permanents et temporaires qui donnent un nouvel essor à la vie spirituelle, à la mise à jour théologique et pastorale, et à une qualification renouvelée afin de réaliser avec compétence la tâche confiée. Elle donnera une place éminente à l'approfondissement des lignes générales et des priorités pastorales de l'Eglise, afin de mieux réaliser sa mission évangélisatrice dans le monde d'aujourd'hui. Il est souhaitable que les familles religieuses rendent disponible pour cela leur personnel le mieux préparé.
Les Conférences des Supérieurs et Supérieures majeurs et les responsables des Centres d'étude prévoiront parmi leurs objectifs et leurs programmes des initiatives appropriées pour la formation continue des religieux et des religieuses. Il est également souhaitable qu'il y ait entre eux une collaboration et une complémentarité toujours plus efficaces.
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Dans la première et la deuxième parties, il a été question de quelques critères fondamentaux en rapport avec les initiatives inter-instituts de formation, et des formes possibles de collaboration dans les différentes étapes de la formation elle-même. Dans cette troisième partie, par contre, il s'agit des instituts de sciences religieuses et des instituts de philosophie et de théologie qui donnent une formation académique complète et qui ont donc une structure juridique et des exigences d'organisation particulières.
Il est utile de rappeler que la formation des religieux frères, des religieuses, des diacres permanents, et la formation des religieux candidats au sacerdoce, ont chacune des exigences spécifiques qui doivent être respectées. En outre, dans l'intérêt de l'identité de chacun, il est nécessaire de distinguer entre formation sacerdotale, diaconale et celle que requièrent d'autres services ecclésiaux.(77) En conséquence, dans l'élaboration du contenu des programmes, le Centre d'études qui s'occupe de la préparation de ces personnes consacrées tiendra compte des caractéristiques propres de chaque groupe.
(77) Cf. CIC 659-660.
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Les instituts de sciences religieuses ont été créés pour donner aux religieux frères et aux religieuses un niveau approprié de formation humaniste, théologique et pastorale, en tenant compte du contexte socioculturel des personnes auxquelles ces cours sont proposés, pour leur donner la qualification voulue et mieux les préparer aux différents services ecclésiaux, selon les finalités des instituts.(78)
(78) Cf. MR 31 .
Il sera nécessaire d'offrir aux étudiants et aux étudiantes un solide bagage philosophique et théologique, de les rendre aptes aux tâches d'éducateurs de la foi, de les préparer à l'annonce explicite de l'Evangile et à la promotion humaine et sociale, de les rendre sensibles au rapport entre Evangile et culture, au dialogue oecuménique et inter-religieux, au discernement des signes des temps, à leur insertion dans la pastorale organique ainsi qu'à l'ouverture missionnaire en communion avec l'Eglise universelle et particulière.
Ils devront également offrir une bonne préparation, imprégnée des valeurs évangéliques, en matière de sciences humaines (pédagogie - psychologie - sociologie - sciences des communications sociales) afin qu'ils soient capables de s'en servir dans la transmission de la foi et dans la formation des disciples du Christ.
En outre, il faut développer une bonne connaissance des groupes humains et des contextes culturels qu'ils devront évangéliser, collaborant ainsi à surmonter le danger de dichotomie entre la formation que les religieux et religieuses reçoivent et les processus d'évangélisation correctement inculturés.(79)
(79) Cf. Jean-Paul II, Exhortation apostolique Ecclesia in Africa, 1995, 55-71.
Ils proposeront enfin des cours qui rendent les religieux et religieuses capables d'accomplir plus efficacement leur apostolat spécifique dans l'Eglise: cours de pastorale de la jeunesse, des malades, du troisième âge, des marginaux, ou en vue d'autres activités apostoliques propres à la mission des divers instituts.
21 La fondation et la direction des ces instituts de formation dépendent des Conférences des Supérieurs ou des Supérieures majeurs, ou d'un groupe de Supérieurs ou Supérieures majeurs, auxquels incombe la responsabilité ultime. Il faut que chaque Centre ait des statuts propres, dans lesquels soient définis le but, les destinataires, les services que l'on entend proposer et l'organisme qui en détient la responsabilité immédiate. La confirmation de l'érection et l'approbation des statuts sont du ressort de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique.
Pour assurer le déroulement correct de son fonctionnement, il faut que le Centre soit dirigé directement par une équipe avec responsabilité propre. Celle-ci, dans l'accomplissement de la tâche qui lui est demandée, devra garantir la stabilité et la compétence en matière de formation. Tous les trois ans, elle enverra à cette Congrégation un rapport sur les activités réalisées.
Pour l'organisation des cours, on se conformera à ce qui est prescrit par le Code aux CIC 659 CIC 660 et CIC 661, ainsi qu'au n. 61 de Potissimum institutioni.(80)
(80) Il faut faire la distinction entre les instituts de sciences religieuses ù dont il est question dans le présent document ù et les instituts " supérieurs " de sciences religieuses qui sont érigés par le Saint-Siège et affiliés à une Faculté de théologie. Cf. Normativa per gli Istituti Superiori di Scienze Religiose, dans Seminarium, (1991)(1991), pp. 194-201.
Les instituts de sciences religieuses destinés à la formation de ceux qui ne sont pas candidats au sacerdoce sont encouragés à être affiliés à une Faculté de théologie. Cela leur permettra de promouvoir une meilleure formation doctrinale des étudiants et des étudiantes, afin qu'ils puissent éventuellement acquérir des grades académiques ou des diplômes.(81)
(81) Cf. Jean-Paul II, Constitution apostolique Sapientia christiana, 15 avril 1979, art. 62 º 1: La Documentation catholique 76 (1979), p. 558; Congrégation pour l'éducation catholique, Universitatis vel facultatis, Normes d'application de la Const. apost. Sapientia christiana, art. 47: La Documentation catholique 76 (1979), p. 565.
L'éventuelle reconnaissance civile de ces instituts est d'une grande utilité; toutefois, cela ne doit pas porter préjudice à leurs finalités de formation ou les altérer.
Dans ce domaine, les universités catholiques, ainsi que d'autres organismes au niveau des Eglises locales, peuvent proposer des initiatives d'études valables, à réaliser en collaboration entre les Evêques et les Supérieurs et Supérieures majeurs.(82)
(82) MR 31 .
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Les normes fondamentales qui régissent les Centres inter-instituts de formation philosophique et théologique pour les religieux candidats au sacerdoce sont les suivantes:
a) Erection canonique. Avant de procéder à l'érection canonique d'un Centre inter-instituts d'études philosophiques et théologiques, on devra obtenir, pour l'érection du Centre et pour ses Statuts, l'approbation de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique,(83) qui demandera au préalable l'avis de la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples, compétente en ce qui concerne les territoires de mission, et l'approbation de la Congrégation pour l'Education catholique (84) pour ce qui est de l'organisation des études de philosophie et de théologie, ainsi que des grades académiques. A ce sujet, les instituts de philosophie et de théologie réservés aux candidats au sacerdoce sont encouragés à s'affilier respectivement à une Faculté de philosophie ou à une Faculté de théologie.(85)
(83) Cf. CIC 237nº 2. Comme il n'y a pas de norme spécifique en la matière, ces canons sont interprétés " par analogie ".
(84) Cf. nº 2.
(85) Cf. Sapientia christiana, art. 62: La Documentation catholique 76 (1979), p. 558; Universitatis vel facultatis, art. 47: La Documentation catholique 76 (1979), p. 565.
b) Autorité de l'institut. Dans les Statuts, il sera clairement défini de quelle manière s'exercera l'autorité des Supérieurs majeurs qui constituent l'organisme responsable du Centre.
Il revient à cette autorité ou à celle qu'elle aura déléguée à cet effet ù habituellement le Conseil de direction ù de nommer, confirmer ou remplacer les enseignants, selon la procédure prévue par les Statuts,(86) ainsi que de demander le consentement du Supérieur compétent et de recevoir la " profession de foi " requise.(87) A la nomination d'enseignant doit être joint le " mandat " d'enseigner au nom de l'Eglise.(88) L'enseignement que les professeurs donneront aux étudiants " une présentation objective et complète de la doctrine, structurée en harmonie avec le Magistère de l'Eglise ".(89)
(86) Cf. Sapientia christiana, art. 24: La Documentation catholique 76 (1979), p. 555.
(87) Cf. CIC 833.
(88) Cf. CIC 812.
(89) MR 31 .
Cette même autorité tiendra informés de la formation donnée et de la marche du Centre les Supérieurs majeurs qui envoient des étudiants et qui doivent garantir auprès de l'Eglise et de leur Congrégation la formation appropriée des futurs religieux prêtres. Il est nécessaire que cette autorité informe aussi le Président de la Commission mixte Evêques-Supérieurs majeurs religieux, afin de promouvoir la connaissance mutuelle et la collaboration.(90) Les supérieurs des étudiants ù qu'ils soient Supérieurs religieux ou Evêques responsables ù ou, le cas échéant, leurs représentants, seront invités à des réunions périodiques de consultation sur la marche du Centre. Là ou l'incidence ecclésiale et pastorale du Centre l'exige, il est recommandé, dans un esprit de communion, qu'un Evêque soit membre du Conseil de direction.(91)
(90) Cf. VC 50.
(91) Cf. VC 48-50.
c) Programmes. La formation intellectuelle du futur prêtre est fondée surtout sur l'étude de la "Sacra Doctrina", et elle se développe à partir d'elle.
" La vraie théologie provient de la foi et entend conduire à la foi ".(92) " La formation théologique sera donnée de manière que, à la lumière de la foi et sous la conduite du Magistère, les séminaristes connaissent l'entière doctrine catholique fondée sur la Révélation divine, y trouvent un aliment pour leur propre vie spirituelle et puissent, dans l'exercice du ministère, l'annoncer et la défendre correctement ".(93)
(92) PDV 53
(93) CIC 252nº 1.
En ce qui concerne les études, on prêtera une attention spéciale à ce que le contenu et les matières prévus pour les six ans de philosophie et de théologie soient complets.(94) En respectant les exigences propres de la vie religieuse sacerdotale et " l'unité du sacerdoce catholique ", qu'il soit séculier ou religieux, (95) ces études devront tenir compte du plan de formation sacerdotale établi par le Saint-Siège et par la Conférence épiscopale du pays, (96) veillant à ce que soit toujours inclus un cours approprié de théologie et de spiritualité de la vie religieuse ainsi que de théologie de l'Eglise particulière.(97) Dans ce cas aussi, l'éventuelle reconnaissance civile de ces instituts supérieurs ne devra pas porter préjudice au programme d'études prescrit par l'Eglise ou l'altérer.
(94) Cf. CIC 250 CIC 252-258 CIC 1032.
(95) Cf. Préambule; RFIS I,1-4; PI 108-109.
(96) Cf. CIC 242; RFIS I,2.
(97) Cf. VC 50.
Là ou, pour des motifs sérieux, les instituts pour la formation des religieux candidats au sacerdoce accueillent aussi des étudiants candidats au diaconat permanent ou des frères et religieuses destinés à d'autres activités apostoliques, le programme des études pour les futurs prêtres doit apparaître comme une entité pleinement reconnaissable et à part, (98) en évitant que la formation ne soit une préparation ministérielle générale commune à tous. C'est pourquoi on devra respecter les exigences spécifiques des autres étudiants et étudiantes, leur offrant un programme approprié à la préparation au ministère du diaconat permanent ou aux services ecclésiaux qui correspondent à leur vocation.
(98) Cf. PDV 61
d) Enseignants. La valeur éducative et la consistance des initiatives précédemment décrites dépendent en grande partie, non seulement de l'organisation des programmes et de la vie de l'institut lui-même, mais encore de la compétence spécifique, du " sensus ecclesia " et de l'autorité des enseignants en matière religieuse. Les enseignants se rappelleront en particulier que leur enseignement " doit susciter et communiquer l'intelligence de la foi au nom du Seigneur et de l'Eglise ".(99) Les Supérieurs majeurs en tiendront compte dans le choix des enseignants. De manière prioritaire par rapport aux autres tâches pastorales, qu'ils sachent privilégier la préparation des nouvelles générations, leur donnant les meilleurs enseignants et formateurs. C'est une responsabilité ecclésiale qu'ils ne peuvent négliger, pour le bien du peuple de Dieu, de la vie religieuse et de leur institut, dans le présent comme dans l'avenir.
(99) PDV 67
En plus des compétences académiques, les enseignants auront soin de cultiver les capacités didactiques que leur tâche exige. (100) On s'appliquera tout spécialement à garantir la qualité de l'enseignement pour les disciplines qui constituent la partie fondamentale du cursus des études.
(100) Cf. CIC 254.
Il est nécessaire que tout enseignant dans les disciplines théologiques soit en possession du mandat d'enseigner. (101) Les Supérieurs compétents, avant de donner leur consentement à la nomination d'un enseignant, s'assureront que l'intéressé a la préparation voulue, la fidélité au Magistère et le respect de la Tradition nécessaires, ainsi que la capacité de préparer des prêtres pour le service des hommes de notre temps. (102)
(101) Cf. CIC 812.
(102) Cf. CIC 248 CIC 253; Jean-Paul II, Constitution apostolique corde Ecclesia sur les Universités catholiques, 15 août 1990, II Normes générales, art. 4,nº 3: La Documentation catholique 87 (1990), p. 943; Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Instruction Donum veritatis sur la vocation ecclésiale du théologien, 24 mai 1990, 6. 7: La Documentation catholique 87 (1990), p. 694.
e) Admission. Pour être admis au Centre d'études philosophiques et théologiques, le candidat devra avoir acquis le niveau d'études prescrit par les Statuts, compte tenu des normes canoniques ainsi que des nécessités des temps et des lieux. De plus, il faut une lettre de présentation du Supérieur majeur ou du Supérieur de la maison de formation à laquelle il est rattaché.
Des candidats du clergé diocésain peuvent aussi être admis sur demande écrite de leurs Evêques respectifs, qui, aux termes des Statuts du Centre, assument les droits et les devoirs des Supérieurs qui y envoient des étudiants.
Le Centre a le droit d'exclure de ses cours un étudiant qui, durant l'année, se révélerait incapable de correspondre aux objectifs et aux conditions de l'admission, même s'il présente de hautes capacités intellectuelles et une grande application aux études. Un tel renvoi n'ôte pas à son Supérieur la faculté de disposer pour lui d'autres options ailleurs.
f) Communauté de formation et Centre d'études philosophiques et théologiques. Le Supérieur et l'équipe de formation de chaque institut religieux seront toujours les principaux responsables de la formation religieuse et sacerdotale de leurs sujets. Ils guideront et coordonneront la vie communautaire, le programme global de formation et les cours complémentaires spécifiques de leur institut, selon sa spiritualité et sa finalité pastorale, en tant que réalité unifiante de la formation humaine, doctrinale, spirituelle et pastorale. Ils garderont un contact périodique avec le Centre d'études et ils s'intéresseront activement à ses programmes.
Dans le processus de discernement et d'évaluation de l'idonéité des religieux candidats au sacerdoce, les Supérieurs sauront consulter les enseignants et les collaborateurs de la formation pastorale. La communauté de formation pourra en tirer avantage, de même que le Centre d'études, qui sentira sa responsabilité davantage engagée dans le parcours de formation des futurs prêtres.
Enfin, il est souhaitable que tout institut religieux qui envoie des étudiants au Centre s'engage à apporter sa contribution en mettant à sa disposition quelques membres qualifiés pour l'enseignement et l'animation de la vie du Centre lui-même.
g) Initiatives propres. Les initiatives de collaboration inter-instituts mentionnées ci-dessus sont distinctes des Centres philosophiques ou théologiques érigés sous la responsabilité d'un institut religieux qui, tout en maintenant son autonomie, admet comme étudiants des religieux d'autres instituts. (103) Ces Centres suivent leurs normes propres.
(103) Cf. CIC 586.
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Le service de la formation, " ministère ecclésial " authentique (Paul VI), est un art, " l'art des arts ". (104) Pour les formateurs et les formatrices, cela comporte un effort constant pour connaître la réalité des jeunes, uni à la capacité pédagogique et spirituelle d'accompagner et de guider les jeunes. Leur service est une médiation qualifiée par une dimension trinitaire précise: " La formation est ainsi la participation à l'action du Père qui, par l'Esprit, développe dans le coeur des jeunes, garçons et filles, les sentiments du Fils ". Pour exercer cette "médiation participative", " les formateurs et les formatrices doivent donc être des personnes confirmées sur le chemin de la recherche de Dieu, pour être en mesure d'accompagner aussi d'autres personnes dans cet itinéraire (...). Les connaissances de la sagesse spirituelle seront associées à celles qu'offrent les moyens humains et qui aideront au discernement de la vocation et à la formation de l'homme nouveau, pour qu'il devienne vraiment libre ". (105) La charge exige donc une sérieuse et solide préparation des futurs formateurs et formatrices, et un dévouement généreux et total de leur part dans leurs efforts pour être des imitateurs du Christ dans le service de leurs frères. (106) " Malgré les grands besoins apostoliques et les situations pressantes dans lesquelles les familles religieuses exercent leurs activités, un souci aigu du choix et de la préparation des formateurs et des formatrices continue d'être prioritaire. Parmi les ministères et services de l'Eglise, il s'agit de l'un des plus difficiles et des plus exigeants. (...) Les jeunes gens et les jeunes filles ont surtout besoin de maîtres qui soient pour eux: des personnes totalement données à Dieu, des personnes qui connaissent et respectent le coeur humain et les chemins de l'Esprit, capables de répondre à leurs exigences de croissante intériorité, d'expérience de Dieu, de fraternité et d'initiative pour la mission. Des formateurs qui sachent éduquer au discernement, à la docilité et à l'obéissance, à la lecture des signes des temps et des besoins du peuple, pour répondre à ces signes, avec sollicitude et audace, mais en pleine communion ecclésiale ". (107)
(104) RFIS V,30.
(105) VC 66.
(106) Cf. 1Co 11,1 1Th 1,6
(107) Jean-Paul II, Message à la XIVe Assemblée générale de la Conférence des religieux du Brésil (CRB), 11 juillet 1986, n. 4: Insegnamenti IX2 (1986), p. 242; La Documentation catholique 83 (1986), p. 893; cf. Discours à l'Assemblée plénière de la CIVCSVA, 1er décembre 1988, Insegnamenti XI4 (1988), pp. 1703-1706.
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Pour qu'une Famille religieuse ait à sa disposition des membres qualifiés pour ce ministère, les Supérieurs et Supérieures majeurs ont pour tâche primordiale de choisir avec soin les futurs formateurs et formatrices. Les critères de choix, les qualités exigées, la préparation et l'aggiornamento devront être définis par les normes propres de chaque institut et développés dans la Ratio institutionis.
Ils leur offriront des programmes et des moyens pour leur assurer la formation nécessaire dans les domaines de la théologie, de la pédagogie, de la spiritualité et des sciences humaines, comme aussi une compétence précise quant aux tâches qu'ils devront accomplir tout au long du parcours de formation. Les formateurs et les formatrices doivent être particulièrement experts dans les matières qui se rapportent au patrimoine spirituel du Fondateur ou de la Fondatrice.
Notre Dicastère encourage encore une fois les Familles religieuses à poursuivre leurs efforts pour donner aux responsables de la formation initiale et permanente une préparation appropriée.
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Les expériences de collaboration inter-instituts offrent un ample panorama en ce qui concerne la préparation des formateurs et des formatrices. Il existe des Centres de niveau universitaire ou para-universitaire avec des programmes systématiques qui donnent la possibilité d'obtenir des titres académiques ou reconnus par la Congrégation pour l'Education catholique; des cours intensifs répartis le long d'une année ou d'un semestre, destinés surtout aux formateurs et formatrices qui sont au début de leur mission ou déjà insérés dans une communauté de formation. Sont aussi proposés des cours d'aggiornamento, des rencontres régulières pour formateurs et formatrices engagés dans la même étape de formation et des sessions d'étude, d'échanges et de réflexion sur des thèmes précis d'éducation. Beaucoup de ces cours sont organisés par les Conférences de Supérieurs et Supérieures majeurs; d'autres par un groupement d'instituts, ou encore proviennent d'initiatives de Centres spécialisés ou de Facultés universitaires.
Vu le besoin urgent de formateurs et de formatrices qualifiés, notre Dicastère invite à intensifier la collaboration entre les instituts, mettant à la disposition les uns des autres les programmes, les expériences et, dans la mesure du possible, les personnes les plus qualifiées pour un enrichissement réciproque, au bénéfice des instituts, de l'Eglise et de sa mission dans le monde. (108)
(108) Cf. Congrégation pour l'Education catholique, Direttive sulla preparazione degli educatori nei Seminari, 1993, 79. 82; CD 5 CD 35 MR 31 37 ; VC 53.
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Parmi les critères qui guident l'organisation de ces cours, soulignons les suivants:
a) Ils doivent être organisés avec cette fin spécifique de préparer les éducateurs et les éducatrices à la tâche de la formation intégrale des religieux et des religieuses dans l'unité et l'originalité de la personne, développant toutes les dimensions de la consécration baptismale et religieuse. Ainsi les cours contribueront à leur préparation doctrinale, spirituelle, canonique, pédagogique et pastorale. Ils garantiront aussi une solide formation théologique, surtout dans les domaines de la spiritualité, de la morale et de la vie religieuse. Ils aideront en outre les formateurs et les formatrices à prendre conscience du caractère organique du processus de formation et des finalités spécifiques de chaque étape.
Les cours aideront surtout les formateurs et les formatrices à transmettre l'art de la lecture théologique des signes des temps (109) et à pouvoir ainsi discerner la présence, l'amour et la volonté de Dieu en toute chose: dans la Révélation et dans la création, dans l'Eglise, dans les sacrements et dans les personnes, dans les circonstances ordinaires et extraordinaires de la vie, dans le cheminement de l'histoire. (110) Ils contribueront donc efficacement à acquérir l'art d'inspirer et de nourrir un profond amour pour les Personnes de la Sainte Trinité et envers l'Eucharistie, ainsi que pour Marie, Mère de Jésus et de l'Eglise, et pour les saints Fondateurs et Fondatrices, et de conduire à une plus profonde vie de prière. (111)
(109) Cf. VC 73 VC 94.
(110) Cf. VC 53.
(111) Cf. VC 94 VC 95.
L'organisation des cours donnera l'importance nécessaire aux thèmes de la vie fraternelle en communauté et de la mission des instituts; (112) elle offrira les moyens appropriés pour consolider ou pour retrouver l'esprit d'unité et de coresponsabilité entre les membres, l'esprit apostolique et une attitude de justice, de solidarité et de miséricorde envers les plus nécessiteux. " Aux personnes consacrées, il est demandé d'être vraiment expertes en communion et d'en pratiquer la spiritualité, comme "témoins et artisans du projet de communion qui est au sommet de l'histoire de l'homme selon Dieu" ". (113) On aura à coeur de souligner la dignité de la vocation des laïcs et du clergé diocésain, encourageant à la collaboration avec eux et au partage de l'esprit et de la mission de l'institut. (114)
(112) Cf. VC 41-42 VC 72.
(113) VC 46; cf. RPH 24.
(114) Cf. MR 37 ; VC 4 VC 15 VC 31 VC 56.
b) Les cours
û contribueront en outre à développer chez les formateurs et les formatrices la capacité de relation, d'écoute, de discernement des vocations, ainsi que d'éducation des jeunes et des adultes au discernement et à l'engagement.
û concourront à développer la capacité de guide spirituel et d'accompagnement pédagogique et psychologique, dont les finalités et les niveaux d'intervention sont différents mais qui convergent vers la maturation intégrale de la personne consacrée à Dieu. Ils offriront aussi les instruments pour saisir et savoir affronter, avec l'aide de spécialistes le cas échéant, les situations particulières et les problèmes personnels.
û aideront à la lecture et à la compréhension des divers contextes culturels afin de favoriser une formation qui soit en harmonie avec les exigences de la culture d'origine des religieux et des religieuses, ou de celle du peuple au sein duquel ils travaillent. Il est important que l'on apprenne à apprécier les valeurs authentiques qui portent l'empreinte de l'Evangile ou qui lui sont ouvertes, et à discerner les éléments qui doivent être purifiés ou rejetés. (115)
(115) Cf. VC 79-80.
û aideront à connaître les défis que l'Eglise rencontre de nos jours et à y répondre; ils aideront aussi à assumer les priorités pastorales que le Saint-Père et les Evêques qui lui sont unis proposent à la réflexion des fidèles. " Les instituts sont donc invités à retrouver avec courage l'esprit entreprenant, l'inventivité et la sainteté des Fondateurs et des Fondatrices, en réponse aux "signes des temps" qui apparaissent dans le monde actuel. Il s'agit là surtout d'un appel à persévérer sur la voie de la sainteté, à travers les difficultés matérielles et spirituelles rencontrées dans les vicissitudes quotidiennes ". (116)
(116) VC 37.
c) Les formateurs étudieront comment préparer les membres de leurs communautés à la tâche de la nouvelle Evangélisation: annoncer le Christ, Bonne Nouvelle du Père, à tous les hommes. Cela implique en particulier la préparation nécessaire à l'évangélisation de la culture, à la pastorale en faveur de la vie, de la famille et de la solidarité, à l'option évangélique pour les pauvres, à la formation des jeunes, à la mission ad gentes, à l'engagement oecuménique et au dialogue inter-religieux, à la communication sociale, etc. (117) Ils apprendront à accueillir les espérances et les interrogations des jeunes ù fils de notre temps ù qui entrent dans les communautés, et aussi à les préparer à incarner ce qu'il y a de mieux dans leur époque et à donner une réponse de sainteté et de charité active aux nécessités des temps. Former, c'est toujours préparer au service dont l'Eglise et la société ont besoin à une époque et dans un milieu culturel déterminés.
(117) Cf. VC 77-83 VC 96-99 VC 101-103.
Une formation intégrale, précisément parce que axée sur l'éducation de la foi et la maturation de l'engagement de la consécration-mission, doit donc tenir compte aussi des nouvelles formes de pauvreté et d'injustice de notre temps. Dans ce domaine, les cours inter-instituts, sans tomber dans des considérations réductrices, peuvent être un appui valable pour les formateurs et les formatrices.
d) Les cours pour formateurs et formatrices constitueront une expérience de croissance spirituelle et concourront à leur formation permanente. La mission d'accompagner les jeunes dans leur cheminement de croissance contient une invitation constante du Christ, Maître et Seigneur, à intensifier la vie de prière, l'intimité avec Lui, et à embrasser la croix qui authentifie ce ministère délicat de la formation, en faisant toujours placer la confiance en sa conduite et en sa grâce.
L'oeuvre de formation est axée sur la sequela du " Christ chaste, pauvre et obéissant " ù l'Orant, le Consacré et le Missionnaire du Père (118) ù et son centre est le Mystère pascal. La préparation des formateurs et des formatrices ne peut donc pas être seulement intellectuelle, doctrinale, pastorale et professionnelle; elle est surtout une expérience profonde, humaine et religieuse de participation au mystère du Christ en abordant avec respect le mystère de la personne humaine. Dans le Christ, elle est une expérience de la situation de fils devant le Père et de docilité à l'Esprit, de fraternité et de partage, de paternité et de maternité dans l'Esprit: " Mes petits enfants, vous que j'enfante à nouveau dans la douleur jusqu'à ce que le Christ soit formé en vous " (Ga 4,19) . Sous cet éclairage, il est utile que les formateurs et les formatrices puissent se rencontrer en tant que personnes consacrées pour confronter leurs chemins de foi, pour prier ensemble, pour se laisser interpeller par la Parole et pour célébrer l'Eucharistie. Ils pourront s'enrichir en faisant l'expérience de la bonté et de la sagesse du Maître qui, par l'effusion de son Esprit et par l'action maternelle de Marie, continue son oeuvre et, d'une manière privilégiée, même à travers leur médiation dans la vie et dans l'expérience de ceux qu'ils aident à vivre comme " concitoyens des saints et membres de la famille de Dieu " (Ep 2,19) .
(118) Cf. VC 77.
1998 Formation vie consacrée 17