1991 Vivre et célébrer la réconciliation - Acte de louange et envoi du pénitent

Acte de louange et envoi du pénitent

32. Lorsqu'il a reçu le pardon de ses péchés, le pénitent confesse la miséricorde de Dieu et rend grâce, par exemple, au moyen d'une brève invocation tirée de la Sainte Écriture; ensuite le prêtre le renvoie en paix.

Le pénitent poursuit sa conversion et l'exprime par une vie accordée à l'Évangile du Christ et de plus en plus imprégnée d'amour de Dieu, car "la charité couvre la multitude des péchés" (1P 4,8).


RITE ABREGE

33. Quand la nécessité pastorale y invite, le prêtre peut omettre ou abréger certaines parties du rite. Cependant on doit toujours garder entièrement: la confession des péchés et la réception de la satisfaction, l'invitation à la contrition, la formule d'absolution et la formule de renvoi. Mais s'il y a danger de mort imminente, il suffit que le prêtre dise les paroles essentielles de la formule d'absolution, c'est-à-dire: Au nom du Père et du Fils + et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés.


VII. CÉLÉBRATION COMMUNAUTAIRE

AVEC CONFESSION ET ABSOLUTION INDIVIDUELLES

34. Lorsque plusieurs pénitents sont réunis pour obtenir la réconciliation sacramentelle, il convient qu'ils y soient préparés par la célébration de la Parole de Dieu.

Mais d'autres chrétiens qui accéderont au sacrement à une autre époque peuvent participer à cette célébration.

Une célébration commune manifeste plus clairement la nature ecclésiale de la pénitence. Car les croyants entendent ensemble la parole de Dieu qui, proclamant la miséricorde divine, les invite à la conversion; en même temps ils confrontent leur vie à cette même parole de Dieu et s'entraident par la prière. Après que chacun a confessé ses péchés et reçu l'absolution, tous ensemble louent Dieu pour les merveilles qu'il accomplit au profit du peuple que son Fils s'est acquis au prix de son sang.

S'il le faut, il y aura plusieurs prêtres qui, à des emplacements appropriés, pourront entendre les participants et les réconcilier.

Rite d'ouverture

35. Lorsque l'assemblée est constituée, on chante un chant adapté à la circonstance. Ensuite, le prêtre salue les participants et, lui-même ou un autre ministre, s'il en est besoin, les introduit brièvement à la célébration et les instruit du rituel qui sera suivi. Ensuite il invite tout le monde à prier et, après un temps de silence, il conclut la prière.

Célébration de la Parole de Dieu

36. Le sacrement de Pénitence doit débuter par l'audition de la Parole, car Dieu par sa Parole appelle à la pénitence et conduit jusqu'à la véritable conversion du coeur.

On peut choisir une lecture ou plusieurs. Si on en fait plusieurs, un psaume ou un autre chant approprié ou un temps de silence dans l'intervalle permettra de comprendre plus profondément la Parole de Dieu et de lui donner un assentiment intérieur. Si l'on fait une seule lecture, il est bon qu'elle soit tirée de l'Évangile.

On choisira les lectures en préférant celles dans lesquelles:
a) Dieu appelle les hommes à la conversion et à une conformité toujours plus grande avec le Christ;
b) on met en lumière le mystère de la réconciliation opéré par la mort et la résurrection du Christ, ainsi que par le don de l'Esprit Saint;
c) on rappelle le jugement de Dieu sur le bien et le mal dans la vie des hommes pour éclairer la conscience et aider à son examen.

37. L'homélie, qui part du texte de l'Écriture, conduira les pénitents à examiner leur conscience, à se détourner du péché et à se tourner vers Dieu. Elle rappellera que le péché s'oppose à Dieu, à la communauté et au prochain ainsi qu'au pécheur lui-même. Par conséquent il sera bon de souligner:
a) la miséricorde infinie de Dieu, qui surpasse toutes nos iniquités et par laquelle il ne cesse de nous inviter à revenir vers lui;
b) la nécessité de la pénitence intérieure, par laquelle nous sommes disposés aussi à réparer les dommages causés par le péché;
c) l'aspect social de la grâce et du péché, car les actes individuels retentissent d'une certaine façon sur tout le corps de l'Église;
d) notre activité de satisfaction qui tire son efficacité de l'action exemplaire du Christ et exige avant tout, à côté des oeuvres de pénitence, l'exercice d'une vraie charité envers Dieu et le prochain.

38. L'homélie achevée, on fera bien de ménager un temps de silence permettant à chacun de faire l'examen de sa conscience et de concevoir une vraie contrition de ses péchés. Le prêtre lui-même, un diacre ou un autre ministre, peut aider les fidèles par des phrases brèves ou par une prière liturgique, en tenant compte de leur situation, de leur âge, etc.

Si cela semble opportun, cet examen de conscience en commun peut remplacer l'homélie, mais, en ce cas, il doit clairement trouver son point de départ dans le texte d'Écriture Sainte lu préalablement.

Rite de la réconciliation

39. A l'invitation du diacre ou d'un autre ministre, tous s'agenouillent ou s'inclinent et font la confession générale (en disant, par exemple, le " Je confesse à Dieu... "); ensuite, debouts, ils récitent une prière litanique ou, si on le juge préférable, exécutent un chant approprié, qui doit exprimer la confession des péchés, la contrition intérieure, la demande de pardon ainsi que la confiance en la miséricorde divine. A la fin, on dit le Notre Père, qui n'est jamais omis.

40. Après la prière du Notre Père, les prêtres se rendent aux endroits fixés pour entendre les confessions. Les pénitents qui désirent confesser leurs péchés se rendent auprès du prêtre de leur choix et, après qu'il leur ait indiqué la satisfaction proportionnée à leur état, sont absous par lui.

41. Lorsque les confessions sont achevées, le président de la célébration invite tout le monde à l'action de grâce. Cela peut se faire au moyen d'un psaume, d'un hymne ou d'une prière litanique. Enfin celui qui préside conclut la célébration par une prière en louant Dieu pour le grand amour dont il nous a aimés.

Envoi de l'assemblée

42. L'action de grâce achevée, celui qui préside bénit les participants. Puis un diacre ou le prêtre lui-même congédie l'assemblée.


VIII. CÉLÉBRATION COMMUNAUTAIRE

AVEC CONFESSION ET ABSOLUTION COLLECTIVES

Normes pour l'usage de l'absolution collective

43. Selon l'enseignement du concile de Trente, la confession individuelle et intégrale est le seul mode ordinaire par lequel les fidèles ayant conscience d'avoir commis un péché grave se réconcilient avec Dieu et avec l'Église.

44. Seule une impossibilité physique ou morale dispense d'une telle confession, auquel cas la réconciliation peut aussi être obtenue par d'autres modes.

45. On ne peut donner l'absolution collectivement à plusieurs pénitents, sans faire précéder celle-ci de la confession individuelle, que dans les cas suivants:
a) Lorsqu'il y a péril de mort et que le temps fait défaut au(x) prêtre(s) pour entendre la confession de chaque pénitent.
b) En cas de grave nécessité, c'est-à-dire lorsque, vu le nombre des pénitents, il n'y a pas suffisamment de confesseurs à leur disposition pour entendre comme il le faut la confession de chacun dans les limites de temps convenables, en sorte que les pénitents seraient contraints à demeurer un certain temps privés - sans faute de leur propre part - de la grâce sacramentelle ou de la sainte communion; mais la nécessité n'est pas censée être suffisante lorsqu'il n'y a pas assez de confesseurs pour le seul motif d'un grand afflux de pénitents, comme il peut arriver pour quelque grande fête ou quelque grand pèlerinage .

46. Juger si les conditions requises ci-dessus (n. 45 ) existent en réalité est réservé à l'évêque diocésain. Celui-ci, compte tenu des critères établis d'un commun accord avec les autres membres de la Conférence des évêques, peut déterminer les cas dans lesquels il y a une telle nécessité .

47. L'absolution collective sera donnée dans le cadre d'une célébration où se retrouvent les autres éléments constitutifs du sacrement: écoute de la Parole de Dieu, invitation à la contrition, reconnaissance des péchés, détermination d'une pénitence.

48. Quant aux fidèles, pour qu'ils puissent bénéficier validement de l'absolution sacramentelle collective, il est requis, non seulement qu'ils soient convenablement disposés, mais qu'en même temps ils aient l'intention de confesser, en temps voulu, chacun de leurs péchés graves qu'ils ne peuvent actuellement confesser de cette façon.

On avertira les fidèles des exigences susdites, autant que possible, même à l'occasion de la réception d'une absolution collective, et l'on fera précéder cette absolution, même en cas de danger de mort s'il y en a le temps, d'une exhortation afin que chacun forme un acte de contrition .

49. Ceux dont les péchés graves sont remis par une absolution collective doivent faire une confession individuelle le plus tôt qu'ils en auront l'occasion avant de recevoir à nouveau une absolution collective, à moins d'en être empêchés par une juste cause. Ils sont absolument tenus, sauf impossibilité morale, de se présenter à un confesseur avant un an. Pour eux aussi, en effet, reste en vigueur le précepte selon lequel tout chrétien est tenu de confesser en privé à un prêtre, au moins une fois par an, tous les péchés graves qu'il n'aurait pas encore confessés dans le détail .

Déroulement de la célébration

50. Pour réconcilier les pénitents avec confession et absolution collectives dans les cas fixés par le droit, on fait tout comme il a été indiqué ci-dessus au sujet de la célébration de la réconciliation pour plusieurs pénitents avec confession et absolution individuelle, en ne changeant que ce qui suit.
a) Lorsque l'homélie sera achevée, ou dans l'homélie elle-même, on avertira les fidèles qui veulent profiter de l'absolution collective qu'ils doivent bien se préparer, c'est-à-dire que chacun se repente de ses fautes, qu'il ait la résolution de ne plus pécher, qu'il soit décidé à réparer les scandales et les dommages qu'il a pu causer et qu'il ait en même temps la résolution de confesser dans les délais voulus, en détail, les péchés graves que présentement il est dans l'impossibilité de confesser ainsi , en outre, on proposera à tous un signe de pénitence et de conversion auquel chacun pourra ajouter quelque chose s'il le veut.
b) Puis un diacre, ou un autre ministre, ou le prêtre lui-même invite les pénitents qui veulent recevoir l'absolution à professer, par un geste, qu'ils la demandent (par exemple, en inclinant la tête, ou en s'agenouillant, ou par un autre signe selon les règles établies par les Conférences épiscopales, cf. ci-dessous n. 156-159), et à dire tous ensemble la formule de confession générale (dire par exemple "Je confesse à Dieu... "), après quoi on peut employer une prière litanique ou un chant de pénitence, et le Notre Père est dit ou chanté par tous.
c) Alors le prêtre prononce une invocation par laquelle on demande la grâce du Saint-Esprit pour la rémission des péchés, on proclame la victoire remportée sur le péché par la mort et la résurrection du Christ, et les pénitents reçoivent l'absolution sacramentelle.
d) Enfin, le prêtre invite à l'action de grâce et, il bénit et renvoie l'assemblée.


IX. LES CÉLÉBRATIONS PÉNITENTIELLES

NON SACRAMENTELLES

51. Il est très souhaitable que les chrétiens puissent participer à des célébrations qui ne comportent pas le signe sacramentel de la réconciliation.

Les célébrations de la pénitence ont valeur en elles-mêmes comme révélant le caractère ecclésial de la pénitence. Elles peuvent permettre aux chrétiens que leur situation publique prive de l'Eucharistie (par exemple, les divorcés remariés), de se joindre à une démarche communautaire ecclésiale.

Elles trouvent aussi leur place dans le cadre de l'initiation des enfants à une démarche pénitentielle en Église.

Dans le cas où l'on ne dispose pas de prêtres, elles peuvent être organisées par un diacre, un catéchiste ou un autre membre de l'assemblée chrétienne concernée.

52. Leur structure est celle qui est observée habituellement dans les célébrations de la Parole de Dieu et qui est proposée dans le rituel pour la réconciliation de plusieurs pénitents: après l'homélie et la méditation de la Parole de Dieu l'assemblée exprime son repentir et son désir de conversion par une prière litanique ou par tout autre moyen capable de promouvoir la participation de tous.

Ces célébrations ne comportent ni aveu individuel, ni absolution. Cependant elles peuvent constituer une utile préparation à la confession en aidant à approfondir et exprimer de manière communautaire la résolution permanente de conversion. Elles sont ainsi un élément important dans l'équilibre des diverses expressions liturgiques pénitentielles.

Elles peuvent intervenir comme étapes d'une reconciliation sacramentelle vers laquelle elles sont orientées. Par exemple, une célébration communautaire peut avoir lieu au début des temps privilégiés comme l'Avent et le Carême. Elle signifie alors le désir d'une communauté d'entrer dans une démarche commune de pénitence. Et un délai relativement long de quelques semaines est laissé aux pénitents pour rencontrer les prêtres qui se rendront davantage disponibles pour cette période. A la fin de ce temps privilégié, une célébration plus festive réunit tous ceux qui veulent dire leur action de grâce au Seigneur pour le pardon reçu.

© AELF - Chalet - Tardy, 1991





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