La Didachè est un petit livre qui fut écrit en langue grecque, sans doute en Syrie, vers la fin du premier siècle ou au début du deuxième siècle de notre ère. Elle a été de bonne heure l'objet d'une grande vénération, à tel point que pendant un temps on la lisait, avec les Epîtres, aux cultes de la primitive Eglise. Les Pères de l'Eglise (Saint Irénée, Clément d'Alexandrie, Athanase, Origène, etc...) l'ont très fréquemment citée, ainsi que Eusèbe, l'auteur de l'Histoire ecclésiastique. Enfin elle fut traduite en latin et en arabe. Soudainement elle disparut et, pendant des siècles, on n'avait pas de raison d'espérer la retrouver, lorsque M. Philothée Bryennios, patriarche de Nicomédie, alors qu'il était évêque de Sérès (Macédoine) et doyen de l'Ecole du Phanar, à Constantinople, en découvrit le manuscrit, vers 1873, dans la Bibliothèque du Saint-Sépulcre - laquelle se trouve dans le palais du Phanar, bien qu'appartenant au patriarcat de Jérusalem. Le manuscrit retrouvé, d'une belle écriture cursive, a été copié à Jérusalem en 1056, par "Léon, scribe et pécheur". M. Bryennios en a donné, en 1883, une édition très remarquable, avec introduction et commentaires. La découverte a eu un retentissement énorme. Par la suite, et jusqu'à ces derniers temps, il a paru sur la Didachè un nombre considérable d'études, dont beaucoup sont accompagnées de traductions. Ce qui fait le grand intérêt de la Didachè, c'est qu'elle est le premier document extra-canonique du christianisme primitif, pratiquement contemporain des livres qui composent le Nouveau Testament. Selon les historiens qui ont cherché à fixer la date de sa rédaction, celle-ci se situerait entre les points extrêmes de 70 et 150. Le mot grec Didachè, ou Didakhè, signifie Enseignement, ou Doctrine. Le manuscrit retrouvé est intitulé : Enseignement des douze Apôtres. En dehors de cette indication du titre, les douze apôtres ne sont jamais mentionnés dans le texte lui-même. Cela fait supposer que ce titre est dû à un copiste. |
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